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lundi 25 décembre 2017

N°120) Meurtre à l'Abbaye de Sarlat XIII siècle

L'Abbaye Bénédictine avait plus ou moins fondé cette ville et c'est autour de cette communauté religieuse que Sarlat avait grandie sous la protection de l'église.

Le monastère étendait son pouvoir bien au delà de ce vallon, les apanages et les largesses des ouailles en legs et dons avaient permis aux moines d'accroître leurs domaines, faisant de cette confrérie l'une dès mieux lotie d'Aquitaine !

Cette richesse éveillait bien sur la convoitise de certains ambitieux, qu'ils soient moines du chapitre du monastère ou notables de la cité. Ils désiraient tous ardemment accéder au pouvoir qu'il soit spirituel ou temporel, ou mieux encore les deux à la fois, contingenté bien sur par la soif d'acquérir des biens matériels, créant de ce fait une politique souterraine entre l'abbaye et la ville.







En ce temps Sarlat s'organisait comme un Consulat, les Jurats détenaient le pouvoir et ne rendait compte qu'au Roi de France, pour l'affaire qui nous concerne, Philippe III le Hardi

Les principales familles de la Bourgeoisie Sarladaise se partageaient les charges honorifiques et menaient entre elles une guerre larvée au niveau municipal, afin qu'un membre d'une des familles puisse détenir la fonction de premier magistrat de la ville !!!

Ils se heurtaient donc fort souvent à la puissance de cette Abbaye qui empiétait sur leurs désirs d'expansion, qui émiettait les capacités économiques de la région et les moines jaloux de leurs prérogatives ne s'en laissaient pas compter.

On usait donc dans les deux camps de subterfuges, de maintes arguties et l'on utilisait moult procédures de droit afin d'intensifier chacun de son côté son propre empire administratif et judiciaire, c'était la guerre des Clercs contre les Laïcs au sein du verdoyant vallon, au fin fond du Périgord, ou la toute puissance des prélats se heurtait aux investigations des juristes de la cité !!!!







 Ces querelles perpétuelles discréditait l'église, perturbait la ferveur religieuse, la moralité des fidèles de la cité se relâchait. Ne voyait t'on pas déjà des soties, ces farces satiriques des mœurs de l'époque fleurir ? ou l'on voyait des acteurs nus parodiant des actes charnels devant un assistance enfiévrée ???

C'est à ce moment que Arnaldus de Stapone devint Abbé du monastère, succédant à Géraud d'Aubusson, le prélat était désireux de réformer son abbaye, afin de revenir à la fonction première de la congrégation qu'était la prière et la contemplation.

Il décida donc que la politique n'aurait plus sa place au chapitre dans la salle capitulaire, pas plus que dans le narthex, c'est à dire l'entrée de son église ou prélats, bourgeois et nobles faisaient à messes basses leurs affaire frauduleuses !!!

Tout ces irrévérencieux, quémandeurs d'honneurs et de faveurs, ces courtisans mesquins, vont se rejoindre dans leurs ambitions contrariées !!! Il fallait se débarrasser du gêneur, fut il Abbé du Monastère !!! Ne point attendre et y porter le fer rapidement.








Une ligue locale se mit en place, une association sinistre de malveillants, l'attitude de l'Abbé avait suscité une rancune tenace !!!, en prétendant rétablir l'harmonie au sein de sa congrégation

On l'accusait désormais, avec la complicité de prélats corrompus d'usurper le pouvoir, pourtant Arnaud se doutait du désir de quelques uns de ses frères d'infléchir ou de contrer ses ordonnances de redressement .

Or donc un jour de juin 1273, notre Abbé se trouvait en chaire, devant son auditoire, en train de lire à l'office de Laudes le saint livre, l'arrivée du religieux chargé de présider l'office déclencha un mouvement de masse dans la salle, ainsi qu'un brouhaha diffus.

C'est le moment qu'attendait l'assassin, profitant que l'attention des personnes présentes étaient détournées, pour sortir un arc et encocher une flèche !!! elle vint se ficher dans l'œil droit de l'Abbé, la pointe déchirant les os et la chair, le prélat s'écroula raide mort, son sang se répandant sur le saint livre !!!!! On recherchera bien sur le criminel, mais la justice civile se heurtait à l'enquête religieuse.

Mais voulait on savoir l'exacte vérité ?? alors même qu'elle ne pouvait qu'entacher la droiture des familles de la bourgeoisie Sarladaise, les témoin étaient pourtant forts nombreux, on aurait du rapidement élucider le meurtre de cet homme de Dieu ????







PS: Je ne peux que vous conseiller de lire les chroniques médiévales d'Aquitaine, en deux tomes de Serge Pacaud, à déguster comme un roman et avec gourmandise.

L'origine de Sarlat reste incertaine et contestée !! On dit que des moines, attirés par l'abondance et la fraîcheur des sources, avaient bâti dans la vallée de la Cuze, en un lieu que l'on a depuis appelé " la fontaine des Chanoines ", une Abbaye protégée par Clovis.

Elle prospéra bien qu'elle connu des moments difficiles, lors des invasions arabes qui pillaient églises et monastères et que Charles Martel arrêta en 732 à Poitiers ! Puis Pépin le Bref aurait relevé l'Abbaye ruinée et généreusement dispensé aux moines ses bienfaits.

Ensuite Charlemagne la visita en 778, après Roncevaux, lui accorda privilèges, la combla en lui offrant de précieuses reliques, auxquelles vinrent s'ajouter plus tard, lors des invasions Normandes, celles de Saint Sacerdos. L'Abbaye de Sarlat devenue un centre religieux important et riche est dotée de vastes domaines, elle règnait sur plus de quatre vingt églises, chapelles ou paroisses et peu à peu une Bourgade, qui lui devait sa prospérité s'était bâtie autour d'elle. C'est en 940 que le Comte de Périgord donne au moines la juridiction de ces domaines, l'Abbé devenant le Seigneur des lieux M de V

jeudi 21 décembre 2017

Les Châteaux forts puissance et déclin

Rien n'est plus concrètement représentatif du moyen âge que le Château fort, du fin fond de l'Irlande jusqu'aux terres désolées de Palestine, les fantômes de hautes tours et les épines dorsales de dragons que forment encore les vestiges de murailles crénelées, nous renvoient vers une société dans laquelle le pouvoir se mesurait à l'aune de la puissance physique.

Très souvent construites sur des sites élevés, par stratégie, les places fortes comme Château Gaillard en France ou Douvres en Albion, représentaient la puissance militaire des rois, mais servait aussi de résidence à l'élite de cette société médiévale que nos historiens nomment le système féodal.






Les rouages de ce type de société ne fonctionneront jamais parfaitement et finira par s'écrouler victime de la croissance des villes et cités au détriment du château, je ne formule pas une critique bien sur !!! car force est de constater que les rouages de nos sociétés modernes ne fonctionnent guère mieux.

Le chemin fut long, du simple camp retranché du haut moyen âge, dont la construction débutait par le creusement d'un fossé circulaire et de l'édification au centre d'une butte de terre que l'on nommait motte, ou l'on érigeait une tour de bois entourée d'une palissade, jusqu'à la technologie achevée de château Gaillard en Normandie.

Ce colosse de pierre au temps de sa gloire se dressait sur un abrupt de à 90 mètres au dessus de la Seine. Ses trois enceintes concentriques étaient défendues à la fois par des douves et par des courtines fortifiées de tours circulaires.

Les murailles du donjon, construit au bord du précipice, étaient bosselées et renflées en segments de cercle successifs (un peu comme un moule à gâteau), ce système de construction ne laissait  aucun espace permettant à des mineurs de se mettre à l'abri pour saper la base de la paroi. Partout en haut les murailles étaient équipées de machicoulis et de hourds en encorbellement, toutes percées d'ouvertures, permettant aux défenseurs, de faire pleuvoir les projectiles les plus divers sur les assaillants








La taille et le prestige de ces châteaux forts étaient bien sur fonction du statut et de la richesse du personnage qui le faisait édifier, Rois, Princes, Ducs et barons ou maître d'un ordre guerrier.

Les templiers et les hospitaliers par exemple, et pour ne citer que celui la, le Krack des chevaliers dans le comté de Tripoli en Syrie, cette forteresse se compose de deux enceintes ponctuées de tours. je pourrais aussi citer les places fortes des chevaliers teutoniques, mais il ne faut pas que je me disperse, sinon cet article deviendrait un roman fleuve !!!

Nous avons aussi Edouard I, qui fit construire des châteaux forts au pays de Galles pour asseoir sa domination sur ce pays. Ces forteresses, parmi lesquelles nous trouvons Caernavon, ou une personne désirant entrer devait franchir cinq portes, deux ponts levis, et six herses....excusez du peu !!!!!

Puis il y fit construire Harlech, surement le plus impressionnant château de ce monarque !!! L'armée du Prince Gallois Madog s'y cassa les dents, alors même que la garnison de cette place ne se composait que de 37 hommes !!!!! Perché sur un éperon rocheux dominant la baie de Cardigan, il était équipé de courtines de plus de 3,50 mètres d'épaisseur !!!! reliant quatre énormes tours d'angle rondes, et l'entrée était fortifiée par un corps de garde à deux tours









Outre leur rôle défensif, ces colosses de pierre pouvaient jouer le rôle de base d'opérations offensives, comme lors de la guerre de cent ans, mais se transformait en temps de paix pour servir de résidence aux aristocrates, ou de trésorerie, de magasin d'armes et munitions, et bien sur de prison.

Château Gaillard reste célèbre aussi par le rang de certains de ses illustres prisonniers, Marguerite de Bourgogne, l'épouse de Louis X le Hutin, qui meure assassinée dans ce lieu, à l'époque " des rois maudits " puis plus tard nous aurons Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux, qui y sera brièvement détenu, lors de son conflit avec Jean II le Bon, pendant la guerre de cent ans.









Pour finir je désirais parler d'un château baptisé par les chroniqueurs " la clé de l'Angleterre ", la place forte de Douvres, juchée sur une hauteur dominant la côte du Kent.

Il commande l'accès d'un port et l'entrée en Angleterre, il se trouvait à un bout du chemin le plus court pour traverser la Manche, à l'autre bout on trouvait Calais.

Ce château est l'une des plus imposante forteresse d'Europe, ce fut Henri II Pantagenêt qui édifia d'abord le château fort réputé le plus imprenable d'Angleterre.

 Ce roi avait fait faire un énorme donjon carré qui surplombe de plus de 25 mètres son assise oblique !!! Avec des murailles dont l'épaisseur allait de 5 mètres à 6,50 mètres par endroits, le donjon était protégé par deux murs concentriques, ponctués de bastions qui offraient aux défenseurs une vue plongeante sur d'éventuels assaillants, il coûta 6000 Livres de l'époque à Henri II, plus tard Henri III dépensera encore 7,500 livres afin d'améliorer ses défenses. M de V







mercredi 20 décembre 2017

Guildes et Confréries au Moyen âge

Apprentis, Valets et Maîtres appartiennent tous à un groupe formé par le métier, on ne peut utiliser le terme de " Corporation ", il n'est pas adapté à la période médiévale, le terme venant d'Angleterre n'apparaît qu'au XVIII siècle.

Dans le royaume Capétien puis ensuite dans celui des Valois, on parle de Métiers, de Guilde ou de Hanse, fin XV siècle peu de professions se trouvent en dehors d'une guilde.

Le métier reçoit un statut qui émane d'une autorité municipale ou royale, ces derniers cherchant par ce texte à exercer une surveillance sur l'activité économique des ateliers de cette guilde sur la ville, que l'on parle de boulangerie, de boucherie, d'armuriers ou de quelque corporation que ce soit.





Notre guilde va aussi se doter d'une confrérie qui regroupe les maîtres du métier, à des fins de dévotions, de charité et célébrant par un défilé la fête du Saint Patron représentant le métier tous les ans.

Ils processionneront aussi lors des fêtes religieuses et des enterrements des membres de leur guilde, ils forment également une mutuelle venant en aide aux confrères malades et aux membres dans le besoin.

Les métiers encadrent les activités professionnelles et créent des liens entre les ateliers, constituant par le fait une structure essentielle de la société urbaine. Ce qui laisse néanmoins une foule de manœuvres et d'ouvriers sans qualification ni protection ou le contrôle reste flou, il faut rester lucide nous sommes au moyen âge, les intentions sont bonnes mais les moyens ne suivent pas toujours !!!!!






Dans toute l'Europe, les métiers sortent de la clandestinité entre le XI et le XIII siècle, les premiers sont des associations de marchands, vers l'an mil, rapidement suivis au XII siècle par les guildes d'artisans, par exemple celle des Cordonniers de Rouen vers 1135.

Les métiers tiennent une assemblée annuelle, soit dans la maison de la guide, ou dans un monastère, voir une abbaye proche, soit dans l'hôtel de ville de leur cité. Ils y désigneront les Jurés qui les dirigeront pour une période d'un an, examineront, proposeront ou retrancheront des articles sur les statuts de la guilde.






Les Jurés du métier seront selon les régions, nommés Bayles, Consuls ou Gardes, en fonction des procédures ils seront soit élus, tirés au sort, voir désignés par leurs prédécesseurs.

Lors de ces assemblées les Maîtres du métier sont convoqués par les chefs de la guilde, ils fixeront ensemble les redevances et proposeront après concertation les modifications éventuelles des statuts du métier.

Les statuts des métiers sont enregistrés par les autorités municipales dès la fin du XIII siècle, ces textes sont destinés à garantir la qualité de la production, ainsi qu'une émulation entre les ateliers du métier, ils donnent aussi la liste des fraudes et exigent une qualité de production afin de satisfaire la clientèle.

Ils fixent les heures et les jours de travail et réglementent les conditions d'apprentissage. Les ateliers sont visités par les élus du métier, les maîtres qui désobéissent aux statuts sont punis d'amendes, les productions défectueuses sont confisquées et détruites ( voir article Etienne Boileau et le livre des métiers)





                                         Exemple Statut des Boulangers Pâtissiers d'Arras en 1356


Sachent et faire savoir à tous que le maire, les échevins de la guilde des boulangers et pâtissiers d'Arras et plusieurs autres guildes, sont venus par devers nous en la Halle et nous ont priés et requis humblement que nous veuillions bien renouveler une ordonnance qui leur fut autrefois baillée pour leur dit métier, par les échevins de la ville d'Arras nos prédécesseurs.

Premièrement lesdits boulangers, à chaque Saint Rémy, éliront le maire et les échevins de leur métier, une fois établis ces élus iront prêter serment devant les échevins de la ville d'Arras, de bien garder le métier et de faire de bonnes et loyales marchandises

Pain à deux Deniers, pain à un Denier, pain d'une maille et aucun de plus grand prix, que nul ne puisse faire pain à vendre, ni tenir four en la juridiction des échevins d'Arras, qu'il ne soit Bourgeois ou bourgeoise d'Arras.

Que nul ne puisse faire boulangerie ou pâtisserie, ni pain à vendre, ni tenir four, s'il ne fait partie de la guilde et que nul ne puisse entrer dans la guilde pour faire le métier, s'il n'a été Valet loué pendant deux ans dans ladite ville d'Arras

Quiconque entre dans la guilde doit sept sous, excepté s'il est fils de confrère, les filles de confrère affranchissent leur premier mari.

Le maire des boulangers peut avec ses compagnons élus, inspecter tous les fabricants de pain de la ville et de l'échevinage d'Arras, celui qui est pris à faire mauvaises denrées doit une amende de cinq sous, le maire saisit la marchandise et donne le pain pour Dieu.

De même, qui est apprenti doit cinq sous, excepté enfant de confrère, de même qui est pris en défaut de n'avoir pas assisté à l'enterrement d'un confrère doit quatre Deniers. S'il est un des échevins du métier il devra huit deniers. De même si l'un des porteurs du corps désigné par le maire du métier n'y va pas il devra quatre deniers.

Quiconque se tenant au marché du pain, appelle à lui les clients regardants l'étal d'un confrère il devra quatre deniers, de même quiconque joue au jeu d'argent au marché du pain doit quatre deniers, de même quiconque déplace l'étal ou prend les affaires d'autrui contre le gré de ce dernier doit quatre deniers.

De même le jour ou s'effectue le tirage au sort des étaux du marché au pain, quiconque apporte son pain ou ses affaires avant que le maire du métier ait tiré au sort les places dudit marché, il devra quatre deniers au maire du métier.

De même nul confrère, qu'il soit fournier ou autre ne peut cuire qu'une fois par jour denrées à vendre et ce au jour ou il a coutume de cuire, à moins d'en demander l'autorisation au maire et au élus du métier, de même ceux qui font gâteaux cuits en leurs fourneaux doivent faire bonnes et loyales denrées.

Quiconque doit une amende et la paiera pas quand le maire et les échevins du métier la demanderont, ne pourra exercer le métier jusqu'à ce qu'il ait payé l'amende et s'il ne le fait devra dix sous.

Ce fut fait en l'an de grâce 1356 le quinzième jour du mois d'Avril







mercredi 6 décembre 2017

Charles V ou la Passion des Livres et du Savoir

L'usage que fit Charles de ses livres, donne un exemple de sa passion pour le savoir (sans comparaison avec un père comme Jean II le Bon, que ce terme de le Bon ne saurait réhabiliter ). Lors de son accession au trône il hérite d'une librairie constituée, mais qui ne correspond pas à son idée de l'éducation et du savoir.

Il va l'enrichir avec un soin particulier, tout en changeant l'orientation livresque de cette somme de connaissances, à la fin de son règne c'est avec près d'un millier de volumes que sa bibliothèque atteignait le troisième rang de l'occident, après la Papauté et celle de l'Université de Paris.

La presque totalité de ses ouvrages se trouvaient dans son Louvre, cette demeure dont il avait surveillé l'édification avec un soin particulier, dans une tour spécifique proche de ses appartements royaux se trouvaient ses livres, de cela on ne peut douter, Charles V aimait  les livres !!!

Cette bibliothèque était vivante par la passion de ce monarque  !!! Si elle s'appauvrissait  des dons épisodiques que pouvait faire ce Roi de certains ouvrages, en revanche elle s'enrichissait par les nombreux livres offerts par les membres de la cour





Certains de ces dons ou cadeaux avaient un caractère politique, comme le bréviaire de Gentien Tristan, successeur du sulfureux Etienne Marcel à la Prévôté des marchands de Paris, la ville cherchant peut être par ce moyen se faire pardonner sa révolution manquée du XIV siècle !!!

Ou ce don du prévôt du Châtelet, Hugues Aubriot, qui offrant à son roi, ce livre de Saint Augustin " de la cité des Dieux ", offrait par ce geste une véritable déclaration d'adhésion au gouvernement de son maître.

L'originalité de ce Monarque fut d'avoir fait de sa passion une fonction idéologique et politique, faisant de son trésor livresque l'instrument d'une politique culturelle !!

Contrairement à la politique de ses prédécesseurs, les apports en manuscrits de Charles V valent moins par leur aspect que par leur contenu, seulement 20% d'entre eux étaient enluminés. Ce roi souhaitait en effet, faire profiter des trésors de la science, domaine réservé jusqu'à présent aux Clercs latinistes !!! Cette volonté de rendre accessible le savoir, tant sur le plan matériel qu'intellectuel, se devine par le grand nombre d'ouvrages en Français de la bibliothèque royale, soit environ 80% des volumes entreposés dans son Louvre !!!






Son souci de promotion de la langue vernaculaire, comme langue savante, le conduisit à commander plusieurs dizaines de traductions d'œuvres classiques, comme " la cité des dieux " dont nous avons parlé plus haut, elle fut réalisée par Raoul de Presles.

Cette bibliothèque avait désormais une fonction orientée vers le côté pratique, plus que vers le côté récréatif utilisée jusqu'à lors. Le fond représentait désormais 30% de savoir purement scientifique et technologique, 18% traitant d'astrologie de magie et de sciences divinatoires (passion de ce roi), ainsi que 12% d'histoire de politique et de droit .

Charles avait cette conviction!, que le pouvoir s'exerçait d'autant mieux s'il puisait ses principes dans la science, et l'organisation thématique de sa bibliothèque le prouve, semblant nous montrer sa volonté de maîtriser le savoir passé, présent et à venir !!






Ce monarque fut le premier à faire écrire l'histoire de son règne de son vivant, cette tâche il la confie à un de ses plus proche serviteur, son Chancelier, Pierre d'Orgemont, c'est lui qui dut continuer à partir de 1375 " Les Grandes Chroniques de France ", dont l'Abbaye de Saint Denis avait eu le monopole de la rédaction.

A partir de ce moment ces chroniques vont cesser d'être un miroir du passé servant à un Prince pour son édification en tant que " futur souverain ", pour devenir une justification contemporaine de la politique de Charles V, il surveillera d'ailleurs de fort près son élaboration !!

Nota: De nombreux " Historiens " ne s'y tromperons pas, conseillant eux même, de ne s'intéresser aux Grandes Chroniques de France, qu'à partir de 1375, l'année ou Pierre d'Orgemont en reprend l'écriture.












Il faut considérer aussi le fait que la plupart des livres entreposés dans les collections du Roi étaient destinées à être lues, ce qui ne peut surprendre en raison de l'utilité que ce monarque assignait à sa bibliothèque, car s'il donnait rarement des livres il les prêtaient volontiers, le gardien de sa librairie tenait un compte scrupuleux, des prêts faits aux membres de la cour, tout en veillant bien sur à récupérer les ouvrages.


 Le dessin de ce roi était de diffuser au sein de la haute société fréquentant sa cour, et tous les membres de son gouvernement, une culture politique et savante jusque là réservée aux Clercs, il est par le fait à l'origine de la bibliothèque nationale.

Cette politique culturelle valut à Charles V, l'admiration de Christine de Pisan ( voir article ), qui le surnomma le Sage parce qu'il était savant.

J'ai utilisé pour cet article la documentation De Boris Bove dans son excellent livre " le temps de la guerre de cent ans ", que je vous recommande grandement si vous arrivez à le trouver.....pas facile !!!!!!....mais faisable



PS: Beaucoup de personnes vous dirons que Charles V est à l'origine de la recopie d'une seule et unique Bible, dans un souci sans doute charitable que tous le monde lise la même !!!!. Ce n'est pas exact !!!! La bible est le livre par excellence conservé dans les bibliothèques médiévales, et celle de Charles V en contient de nombreux exemplaires.

Ce monarque très croyant est surtout un contemporain des premières tentatives de traduction intégrale de la bible en langue vernaculaire !!!! Charles V en tant que promoteur de la " langue Française savante ", comme langue du savoir, va faire recopier de magnifiques exemplaires de la bible Historiale en Français, qu'il conservera dans son Louvre aux côtés de celles qu'il a reçues en héritage, comme celle en Français du Dominicain Jean de Sy, traduite sous le patronage de son père Jean II le Bon...M de V



Nota: Charles V créa et installa donc au Louvre la "librairie Royale", ou l'histoire nationale, le droit public, et la philosophie politique trouvèrent leur place à côté des livres religieux et de la littérature vernaculaire, il aimait à s'entourer d'un cercle d'intellectuels, souvent issus de l'Université de Paris, que Françoise Autrand dans son livre nommait " le club du roi ". C'était un véritable cercle de réflexion, un organe informel qui traitait de la nature et des finalités de l'état

vendredi 24 novembre 2017

La cité de Sarlat dans la tourmente du XIV siècle

Dés les prémices de cette guerres qui dura 116 ans, les Sarladais pensèrent à fortifier leur ville, mais également à se fournir en armes pour fortifier leur cité, en plus de machines de siège pouvant envoyer des pierres sur les assaillants ils constituèrent une milice communale avec à leur tête un Capitaine désigné.

Ils vont réparer et agrandir les murs et les tours de la ville, tout en souffrant beaucoup de l'état de guerre qui ruinait la région et les alentours de Sarlat. Si la ville ne fut jamais prise nous pouvons néanmoins imaginer l'angoisse des habitants d'une ville isolée, bien que fortifiée, dans son océan de verdure, au creux de son vallon.

Mais un malheur n'arrive jamais seul !!! La grande peste qui va ravager l'Europe, ne va pas épargner la ville, elle fut pour des raisons particulières plus touchée que d'autres, et compte même parmi les plus éprouvées de France.

Car c'est la ville elle même qui va favoriser la propagation de l'épidémie !!! Sarlat était une ville malsaine, pas au sens péjoratif du terme bien sur, mais les épidémies de toutes sorte y faisaient des ravages, et même si l'on tient compte des conditions d'hygiène dans lesquelles vivaient nos ancêtres et qui sommes toutes étaient identiques à celles des autres villes, c'est par ignorance qu'ils avaient multiplié les causes de mortalité. Dommage !!! le cimetière était au centre de la ville, autour de l'église paroissiale, et aucune précaution n'était prise pour enterrer les morts, le plus souvent les cadavres cousus dans un drap et sans cercueil étaient recouverts d'une couche de terre bien trop mince.






Faute de place, parfois, ils en exhumaient pour les remplacer par d'autres ! avant même que la décomposition ne fut complètement achevée, le tout était situé dans un espace restreint, entouré de hautes maisons dont les toits se touchaient presque !! aucun courant d'air suffisamment puissant ne pouvait dissiper les vapeurs et les miasmes qui se dégageaient de ce lieu !

Lorsque fut démolit l'église paroissiale de la cité le cimetière fut établi autour de la Cathédrale, ce lieu semblait être pour les dirigeants de cette ville meilleur et plus vaste.

Dommage, placé juste au dessus de la nappe phréatique qui alimentait l'une des principales sources de la ville, combien de maladies, de fièvres typhoïde et autres maux furent causés par le choix de l'emplacement de ce cimetière ?? nul ne pourra jamais le dire...!!

Mais à quoi bon jeter la pierre sur des gens qui agissaient avec les lumières de leur temps. Il serait bien trop facile de critiquer, alors qu'avec un peu d'imagination....nous pourrions essayer de nous mettre dans leur situation...y aurait il des volontaires ??????? non je pense que non, nous ne sommes pas équipés pour vivre à cette époque, quoique en dise certains mangeurs de charrettes ferrées !!!!






Ajoutons à ce joyeux tableau, les dépôts de fumier devant les portes et les jonchées des maisons qui venaient rejoindre ces tas d'ordures ménagères, puis les animaux de basse cour dans les rues, ou se promenaient aussi les porcs domestiques.

Il nous faut malheureusement ajouter la disposition des égouts de cette ville qui portaient toutes les déjections et immondices dans un petit ruisseau nommé la Cuze. Dommage il était d'un débit bien trop faible et à quelques mètres à peine des nappes d'eau qui alimentaient les autres fontaines de la ville.

Vous avez désormais les éléments pour vous faire une idée plus nette des conditions de vies des habitants de cette ville au XIV siècle et des ravages que put faire la peste lors de la grande épidémie de 1348

La vie était rude dans ces régions reculées et les gens ne l'étaient pas moins, mais ils possédaient un atout que nous avons perdu avec le temps !!!, la vie en communauté, car l'entraide n'était pas un vain mot dans ces villes ou les malheurs, créé par l'insécurité et les maladies, avaient soudés les habitants







Bien une fois ce décor planté !!, présentons selon J J Escande, la cité et ses défenses lors de la guerre de cent ans, il ne faut pas se laisser décourager par les petits problèmes de la vie quotidienne !!!!!

Il n'était guère facile de prendre Sarlat autrement que par moyen de trahison, la cité était entourée par de hautes murailles, surmontées aux angles et en face des principaux chemin d'accés à la ville par des tours garnies de sentinelles.

De plus les murailles surplombaient un large et fort profond fossé, puis les consuls de la ville avaient judicieusement fait aménager entre la muraille et le fossé un chemin de ronde, celui ci était clos par des palissades d'ou l'on pouvait mettre à mal l'ennemi essayant de traverser le dit fossé avant de se retrancher dans la cité.

La nuit les massives portes de bois renforcée d'épaisses ferrures étaient closes ils ne redoutaient donc aucune attaque directe sur leur ville, les portes et la commune clôture, cette forte muraille avec ses sentinelles permettaient à la population de dormir en sécurité l'esprit tranquille .






Sarlat était une ville difficile d'accés pour des machines de siège, bien à l'abri dans son vallon, les machines n'auraient pas l'espace nécessaire ni la puissance pour faire une brèche en lançant ses pierres sur la muraille.

S'ils avaient voulu creuser des mines jusqu'aux murailles il aurait fallu, sauf à deux endroits de la ville creuser le roc !!!

Pour le principe, admettons qu'avec beaucoup de pertes et de persévérance ils arrivent à entrer dans la ville, les assaillants auraient à faire face à une résistance opiniâtre, dans des ruelles étroites et tortueuses, aux multiples carrefours !!! Il leur faudrait lutter pas à pas et à chacun de ces carrefours, à chaque coin de rue, avec du haut des maisons des habitants en furie leur lançant toute sorte de projectiles !!! C'est pour cela que Sarlat ne sera jamais prise pendant la guerre de cent ans







Il fallut le traité de Brétigny ou Jean II le bon cédait la moitié de la France à l'Anglois, pour qu'un grand Capitaine comme John Chandos, vienne à Sarlat pour recevoir l'hommage du à son souverain Edouard III

Il faut noter que jusqu'à ce moment précis ou Sarlat passe du côté Anglais, les habitants avaient subis de nombreuses séries d'escarmouches, dans une guerre de cent ans, qui dans la région n'avait qu'un seul but le pillage !!!

Situation éprouvante, par sa fréquence et sa continuité, avec cette insécurité qui taraudait les esprits !! A cause de ces bandes de pillards qui changeaient d'allégeance au grès des vents, tantôt Anglaises, demain Françaises, avec comme seul but réel le profit immédiat !! A partir de 1360 ils vont vivre une paix sous la férule Anglaise, jusqu'à sa libération par le Duc D'Anjou et le Connétable Bertrand Duguesclin






PS: La Dordogne était un pays rural très forestier au peuplement fort dispersé, les bastides ou vivaient les gens ne pouvaient faire figure de ville leurs populations  représentaient tout au plus 5 à 6% de la population du pays au XIV siècle, trois agglomérations ayant oscillé entre 4 et 5000 âmes peuvent prétendre au nom de ville, Sarlat, Bergerac et Périgueux. La ville de Sarlat n'a pas de passé Gallo Romain, c'est une ville du moyen âge, née d'un Monastère Bénédictin, Sarlat n'était qu'un lieu, c'est le noyau monastique qui va permettre le peuplement du " Vallon de Sarlat " avec des hommes et des femmes de la proche région sous la protection de l'église ( lire article la forêt nourricière).

En tant qu'habitant de cette cité, il me semblait nécessaire de faire un petit article sur ce magnifique témoin du passé  ( lire article meurtre à l'Abbaye de Sarlat ) M de V


mercredi 22 novembre 2017

N°115) Les Moulins dans le paysage médiéval

Vestige de bord de rivière, quand il est à eau, ou du paysage quand il est à vent, le moulin est le témoin de la vie traditionnelle dans l'Europe médiévale, faisant partie de la vie des hommes et des femmes du moyen âge.

Equipement technique essentiel du monde rural, mais aussi fondamental de la chaîne alimentaire, surtout concernant l'aliment de base qu'est le pain, l'homme médiéval consomme plus d'un kilo de pain par jour.

Le moyen âge est la grande époque des aménagements des cours d'eau, tels que digues, dérivations, biefs et canaux, le moulin à eau permet de gagner en productivité, profitant au maximum de l'énergie hydraulique, c'était le moyen de répondre à la nécessité de nourrir une population toujours croissante. Ce n'est que vers la fin du XII siècle et dans le monde Anglo- Normand que le moulin à vent fait son apparition, avant de se répandre petit à petit dans toute l'Europe.







Mais le moulin c'est aussi une machinerie technique qui remplace l'homme, et pour un côté pratique ce genre de moulins que nous nommerons " industriels " servaient à d'autres usages que la transformation du blé en farine, ils vont apparaître à la fin du XII siècle.

Les plus précoces dans ce moyen âge sont les moulins à Foulon, qui en activant des pilons ou des maillets servent à battre le drap de laine après le tissage en milieu humide, pour le dégraisser et lui donner une épaisseur par le feutrage.

D'un autre côté le foulage au moulin remplace une quarantaine d'artisans, et c'est un cas de conscience dans une époque ou l'on s'efforce de fournir à chacun un travail, ce sentiment de travail pour tous est clairement défini au XIII siècle dans le livre des métiers d'Etienne Boileau









D'ou le refus de certaines villes d'adopter ce foulage mécanique, d'une part pour garantir une certaine qualité de produit, mais surtout pour garantir l'emploi de la main d'œuvre locale, cette solution avait cours dans les Flandres qui exportaient une draperie de haute qualité.

Entre le XI et le XV siècle on trouvera également des moulins à tanin, qui broie les écorces de chêne pour le tannage des peaux dont on fait le cuir, puis la scie hydraulique qui remplace les scieurs de long, fabricant poutres et planches.

Et bien sur le moulin à papier dont les maillets transforment les fibres végétales des tissus en pâte à papier, il est bien évident que ces moulins dit industriels étaient bien moins répandus que les moulins qui servaient à transformer le blé en farine. Il est loisible de penser que dans le monde médiéval les moulins à blé représentaient 80% de l'ensemble des machineries décrites ci dessus.






Il nous faut cependant pour clore cet article sur les moulins parler de son utilisation en métallurgie, bien que ce soit dans une proportion bien moins importantes que celles citées précédemment

Car dans le monde médiéval l'énergie hydraulique est appliquée à la meule à aiguiser, au marteau hydraulique, au soufflet ainsi qu'au bocart à piler le minerai.

Dans certaines régions comme la Lorraine ou la production de minerai était importante, l'énergie hydraulique sera utilisée dès le XII siècle, ainsi apparaissent les premiers moulins à fer







Dans un premier temps utilisé pour la mise en forme d'objets, puis ce sera la production de fer brut à partir du minerai qui va bénéficier de l'énergie hydraulique.

Le Martinet (ou marteau hydraulique), met en forme la masse issue du bas fourneau, afin d'en faire un demi produit, que l'on peut distribuer à la vente aux forgerons des bourgs et des cités,

Ce procédé se généralise vers l'an 1300 disons le début du XIV siècle, nous sommes dans ce que l'on appelle le bas moyen âge

Puis va apparaître la soufflerie hydraulique qui va autoriser de très hautes températures et par la même la fusion du fer !! Cela débouche sur ce qui est appelé un procédé indirect, que l'on nomme la Fonte, alliage de fer et de carbone, produit en haut fourneaux puis affinées en fer dans les forges d'affineries, tous les éléments de la sidérurgie moderne sont déjà la !!!!!


La productions française suffit aux besoins ordinaires, tels que socs de charrues, faucilles et autres ustensiles agricoles, mais aussi pour l'outillage d'artisanat, burins, limes, marteaux, clous et épingles, en ajoutant les ustensiles de cuisine, ainsi que dagues, épées et pièces d'armures

Cependant à partir du XV siècle, pour un très haut niveau de qualité il sera fait appel aux productions étrangères, épées et armures de luxe proviennent de Milan, Cologne, ou encore d'Aix la Chapelle et de Solingen. Pour ce qui est de l'artillerie les tubes et les boulets seront directement fait en fonte,Documentation BNF.....M de V




lundi 20 novembre 2017

Jean Bourré l'homme d'état méconnu du XV siècle 1424-1506

Ce confident de Louis XI est né en l'an de grâce 1424 à Château Gontier, 3 ans après le passage de Thomas Montaigu, Comte de Salisbury, qui comptant se saisir de la ville par ruse ne put que ravager et piller les faubourgs.

Issu d'une famille Bourgeoise de la ville, son père étant Drapier, il passe son enfance en pleine guerre de cent ans dans une région particulièrement marquée par la présence Anglaise, il sera élève au collège ecclésiastique de son diocèse, avant de partir faire son Droit à Paris.

C'est lors de ses études parisiennes qu'il entre au service du Dauphin Louis, fils du Roi Charles VII, il restera indéfectiblement attaché à Louis, qu'il suit d'abord dans son exil !! Ce dernier ayant conspiré contre la maîtresse du roi, Agnés Sorel, que l'on ne nommait surement pas " la dame de beauté " pour rien !!!

C'est lors de ces pérégrinations en Bourgogne, puis dans les Flandres que Jean Bourré, va devenir le secrétaire particulier du Dauphin, gérant son courrier, mais sera aussi l'intendant de son train de maison et son gestionnaire des finances, cette période va sceller entre les deux hommes une profonde amitié







En 1461 lorsque meurt Charles VII, le Dauphin devenant Louis XI, va accroître considérablement les pouvoirs de Jean Bourré ! Il est Clerc- Notaire et secrétaire royal, contrôleur de la Chancellerie et maître conseiller en la chambre des comptes de Paris.

En outre il se verra confier des missions particulières pour le compte de Louis XI, comme réunir des fonds pour racheter des villes, ou collecter de l'argent pour lever des troupes, il accomplira également des missions diplomatiques.

Si cet homme fut riche, il ne sera jamais comme Jacques Cœur, son prédécesseur, cet argentier de Charles VII qui connu un destin tragique, j'en veut pour preuve qu'en 1473 il gage ses propres biens !!!! afin de payer les troupes Françaises lors du siège de Perpignan lors de l'insurrection du Roussillon.

On sait qu'il meurt à 83 ans, comblé d'honneurs, après avoir servi trois rois, avec une intégrité sans faille pendant un demi siècle !! En 1483, à la mort de Louis XI Jean le seigneur du Plessis Bourré, échappe à la disgrâce qui frappe bon nombre des membres de l'entourage de Louis XI et conserve ses fonctions de conseiller financier dans l'administration de la régence de Anne de Beaujeu








Dès son accession au trône, Charles VIII, comme son père prêtera une oreille attentive aux conseils de Jean, dont il loue les grands et loyaux services qu'il a par le passé rendus à son père Louis XI

En 1490 malgré son grand âge, il a 66 ans, c'est encore lui qui assure le financement de la fort coûteuse campagne d'Italie de son roi Charles VIII !!

Au décès de Charles VIII, le nouveau roi, Louis XII, perpétue la tradition et prend toujours conseil du vieil homme, conservant ainsi la confiance de cette famille royale envers Jean Bourré !!

Cet homme oublié des livres d'histoire, mort en 1506, qui servit trois rois, sans connaître de disgrâce! n'ayant jamais intrigué contre aucun de ses souverains, ni cherché à s'enrichir au dépend de son pays, fut oublié !!

Mais ne serait ce pas cela justement qui l'aura fait oublié ???? qui retient en mémoire le serviteur intègre??, pour ne retenir en fait que les êtres retors et malhonnêtes !!!!! ne voyons nous pas cela tout les jours, pourquoi cela aurait il changé, les leçons du passé ne servent que rarement l'avenir !!!!!







Parlons maintenant de son Château, passerelle entre le moyen âge et la renaissance, presque aussi méconnu que son concepteur et propriétaire Jean Bourré, de ce joyau composé d'eau et de verdure !!

Mais je préfère vous conseiller de chercher le site des écuyers de l'histoire et de regarder les vidéos des joutes qu'ils ont réalisés dans ce lieu fabuleux du Plessis Bourré.

Allez rêver avec eux de joutes de nobles dames et de fières emprises dans ce lieu qui a fort peu changé au fil des siècles à une quinzaine de Kilomètres d'Angers.....cherchez les tournois de l'Ordre de Saint Michel, de ces gens qui à notre époque joutent encore à la lance dure !!!!!


PS: vous ne serez pas déçus croyez moi M de V



vendredi 17 novembre 2017

XIV siècle Sorcellerie une histoire de fondement !!!!

Une affaire de sorcellerie en 1328 issue des grandes Chroniques de France, cet extrait est souvent cité par les historiens, pour son côté pittoresque !

Mais avant tout pour le soucis du détail, ainsi que le travail auquel se sont livrés les autorités ! ce qui prouve qu'au XIV siècle l'accusation de sorcellerie est encore très répandue

J'en veux pour preuve ces écrits que je me fais une joie de vous transmettre et qui ont fait l'objet d'un chapitre complet dans les grandes chroniques de France !!!!!


C'est l'histoire d'un Chat noir

                Qui fut enterré dans un coffre

                                           Au milieu d'un carrefour








En cette même année on vola à un Abbé de Citeaux, une somme fabuleuse !! Par l'intermédiaire d'un de ses anciens prévôts que tout un chacun nommait encore Jean le prévôt, et qui habitait Château Landon, l'Abbé conclut un vilain marché avec un sorcier.

Il désirait connaître l'identité des voleurs et les forcer à restituer son bien. Sur les conseils du dit sorcier il fit confectionner un coffre et plaça à l'intérieur un pauvre Matou tout noir !!

Le coffre et le chat furent enterrés pour trois jours en un carrefour, lui laissant comme nourriture, du pain trempé dans un mélange de crème, d'huile sainte et d'eau bénite, savant mélange

Afin que notre félin ne puisse mourir étouffé il avait été pratiqué deux ouvertures dans le bois d'ou sortaient deux longs tuyaux, par lesquels notre noir greffier pouvait respirer !!

A quelques temps de la !, des bergers menant leurs bêtes aux champs, traversaient comme à l'accoutumé le dit carrefour, leurs chiens se mirent à gratter à l'endroit du coffre, et comme ils ne voulaient cesser leur manège les bergers s'approchèrent !!







Quel ne fut pas leur étonnement en entendant les miaulement du chat ! Comme les chiens grattaient avec encore plus d'entrain, un berger plus sage que les autres, fit appel à la justice du lieu.

La garde vint et bien sur trouva le chat dans le coffre, lui et ceux qui l'avaient accompagné s'en étonnèrent fortement, le Prévôt en fonction, plein d'inquiétude, ne savait comment retrouver l'auteur d'un tel maléfice, car pour lui il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de sorcellerie !!!!

Mais la question qui le taraudait c'était, par qui, pourquoi et contre qui ???? cela il ne le savait pas. Il fit donc venir à lui tous les artisans charpentiers de la ville et des environs, puis les interrogea, afin de savoir lequel d'entre eux reconnaissait sa façon devant le coffre exposé.

L'un d'eux s'avança, reconnaissant son travail et affirma l'avoir fait à la demande d'un certain Jean prévôt, mais que Dieu lui vienne en aide ....!!! il ne savait pas pourquoi ??







Le prévôt ne se laissait pas pousser l'herbe sous le pied et le dit Jean prévôt fut bien vite arrêté, questionné puis mis à la torture, il avoua bien vite, accusant Jean Persant le principal de l'Abbaye d'être l'auteur de la sorcellerie et accusa aussi un moine renégat de Citeaux.

Plusieurs personnes furent arrêtées, mises aux fers et menées grand train à Paris devant l'official de l'Archèvêque ou se trouve l'inquisiteur. On les interrogea, surtout ceux dont on pensait qu'ils étaient maître en sorcellerie, sur l'intention et la portée de ce maléfice !!


                        Voici ce qu'ils expliquèrent !!!!


Après trois jours ils devaient sortir le chat du coffre, puis notre pauvre matou devait être écorché et dépecé

De sa peau devait être confectionné des lanières ou courroies, assez longues et minces pour être nouées ensemble, une fois nouées elles devaient former au sol un cercle de la taille d'un homme .

Ensuite pour donner plus de pouvoir à ses invocations, l'officiant au centre du cercle devait se mettre dans le fondement les restes du mélange dont le chat s'était nourri pendant les trois jours dans le coffre !!!!!!!

Il aurait alors invoqué un certain diable du nom de Bérich, qui répondant à son appel et à ses questions, lui aurait donné le nom de l'instigateur du vol et celui des truands !!!! il leur aurait même selon eux appris toutes sortes d'autres maléfices..!!!!!


PS: je dois être honnête en écrivant ce texte j'ai devant moi l'image de l'officiant en train de s'envoyer par l'arrière la mixture destinée au chat ......PTDR !!!!!!  M de V

jeudi 16 novembre 2017

Pauvre Jeanne d'Arc !!


Je ne compte pas faire un long article sur le sujet, tant d'éminents médiévistes l'ont déjà fait !! Mais juste donner mon avis, après pas mal de relectures sur notre pauvre Jeanne la Pucelle d'Orléans.

Bon cassons le mythe et laissons le romantisme de côté !, premièrement il apparaît clair pour tout le monde que Jeanne a échoué à bouter l'Anglois de France, puisqu'elle fut brûlée par eux à Rouen !!

Mais il semble nécessaire de préciser qu'elle fut vendue par des Français et jugée par des Français, même si ce sont des Anglois qui ont mis le feu au bûcher non !?! Ce qui me permet cette question : est ce qu'elle ne commençait pas à gêner beaucoup de monde dans les deux camps ??

Il y a un fait qui demeure c'est qu'elle était dotée d'un charisme propre à ces gens convaincus de la légitimité de leur cause, et dans le cas de Jeanne sa prétention à détenir une mission divine lui enjoignant de libérer la France, qui rencontra un écho favorable au près d'une partie de la population, mais voila ! pas de toute la population !!!!!

On prétendit qu'elle était l'incarnation d'une prophétie  de la mystique " Marie d'Avignon " selon laquelle..." une vierge des bords de la lorraine viendrait sauver la France " ....bon !!! prophétie que devait connaître Jeanne ? étant elle même très versée en religion ??? et pourquoi, en toute bonne foi, ne se serait elle pas crue l'élue de cette prophétie.






Pour l'exemple prenons un texte contemporain de Jeanne d'Arc, je cite dans le texte :  Dame Jeanne, que l'on nommait la pucelle, en ce jour fut fait un long prêche à Rouen, elle, se trouvant sur un échafaud, pour que chacun puisse la veoir clairement vestue en habit d'homme!! Or la lui fut démontré les grands et douloureux maux, qui par elle estoient advenus en la chrétienté !

Ainsi que plusieurs énormes et grands pêchés qu'elle avoit fait ou fait faire, puis comment elle s'estoit fait ydolatrer du simple peuple, par fausseté et ypocrisie, afin qu'il la suyvoient comme sainte pucelle !!!

A la lecture de ce texte, la première idée qui vient à l'esprit.....! c'est que ce texte fut écrit par un ennnemi, un Anglois, ou un Godon comme on disait à l'époque !!! Et bien non, il s'agit d'un texte issu du journal d'un Bourgeois de Paris, et cet anonyme est un contemporain de la vie de la pucelle, et par le fait révélateur de l'opinion de cette ville disons entre 1400 et 1450,

Et s'il est clair par rapport au texte que ce n'était pas un admirateur de Jeanne, en poursuivant la lecture de sa prose, il est évident qu'il n'était pas non plus un fan des Anglois, loin s'en faut !!!!.









Bon !!! il est clair que je ne suis pas un médiéviste, et je crois que les lecteurs de mon blog l'ont compris depuis longtemps, mais à la lueur de mes lectures il reste un fait que personne ne peut ignorer !!!!

C'est que Jeanne vers la fin de sa vie était considérée comme " une empêcheuse de tourner en rond, une sorte de peste ", qui dérangeait aussi bien,...son fort peu reconnaissant Roi, Charles VII, que la plus part des chefs militaires et des dignitaires de son camp !!! à l'exception de Gilles de Rais bien sur !! (voir article sur le personnage )

Voila pourquoi personne n'as rien fait pour la libérer, ou voir même pour payer rançon, car enfin !!! merde !! tout de même le roi l'avait anoblie, et n'en déplaise à beaucoup de Français, ce n'était pas une bergère, elle était issue de famille aisée de propriétaire terrien.

 Son père, Jacques,  possédait 20 hectares de terres, ce qui n'était pas peu pour l'époque, il était de plus un notable de Domrémy, la famille était apparemment prodigue en dons et oboles envers les nécessiteux, ce qui laisse à penser qu'ils étaient, si ce n'est riches...??  du moins aisés !!!







PS: Non !!!!! la pauvre fille fut juste utilisée, ...puis jetée après utilisation, pour finir par être brûlée !!! et hop.. un martyre pour la France, que l'on peut ensuite utiliser à loisir pour la propagande

Qu'il est facile ensuite de faire un procès en réhabilitation et de la déclarer Sainte.....cela coûte quoi ??? rien du tout.

Veuillez excuser ma mauvaise humeur, mais la France a toujours eut l'habitude d'utiliser les gens qui ont du cœur, pour mieux les jeter après utilisation, il suffit de lire notre histoire pour s'en convaincre !!!













mardi 14 novembre 2017

Louis XI et ses Suisses instructeurs de l'Infanterie Française



Les réformes de Charles VII concernant les Francs Archers ou     ( gens de pied), n'avaient données que de mauvais résultats !!! (voir article précédent) et son fils Louis XI en avait éprouvé la médiocrité au pont de Charenton, ou nos piétons avaient fait montre d'une bien piètre valeur sur le terrain.

Il va essayer d'améliorer ce corps en lui fournissant un encadrement permanent, avec un Capitaine Général, commandant quatre mille francs archers, répartis en huit compagnies de 500 hommes, chacune commandée par un Capitaine. Peine perdue !!, on le vit bien en 1474 à Guinegatte ou nos francs archers se trouvant isolés vont se disperser sans même avoir combattu !!! Louis XI va entrer dans une ire monumentale, et en licenciera un grand nombre !! afin de pouvoir solder des unités d'infanterie étrangères, notamment des Suisses!!






De toutes les bandes étrangères qui depuis Philippe IV le Bel et ses successeurs, étaient accoutumés de prendre à leur service, les Suisses étaient sans contestation possible les meilleures troupes d'infanterie.

Louis avait un grand respect des troupes des cantons suisses, depuis qu'il avait mené campagne contre eux, celle ci avait pour but de  débarrasser la France des troupes d'écorcheurs et il va conduire 30 000 d'entre eux au massacre en Suisse.

A Saint Jacques sur la Birse on trouve deux mille suisses succombant sous le nombre qui se réfugient dans une maladrerie! en défendant avec acharnement leur position, huit mille écorcheurs vont rester sur le carreau, de ce jour le Dauphin Louis tint à se concilier de si valeureux adversaires, signant même plus tard un traité d'amitié. Mais les Suisses firent mieux que de devenir des mercenaires servant la France, ils devinrent des alliés courageux, payant de leurs vies et ce jusqu'à l'héroïsme la protection d'un roi qu'ils avaient juré de servir.





Il me semble nécessaire de revenir un tant soit peu en arrière, à la fin de la guerre de cent ans ou le canon avait eu raison de l'archer Anglais, dispersant les piétons par la puissance de ses tirs !!!

Mais voila toute technique est efficace, jusqu'au moment ou l'adversaire trouve une parade !!! et l'infanterie suisse fut la première en possession d'un moyen mettant en échec l'artillerie, par le mouvement de ses piétons .

Jusqu'à ce jour, l'idée reçue voulait que toute infanterie quittant sa position pour marcher sus à l'ennemi se devait d'être battue !!!!

Même Jean de Bueil dans son Jouvencel, note cette idée de la stratégie militaire sur le terrain. Je le cite: " "Quand à la bataille à pied !!, elle est tout le contraire de la bataille à cheval !!, car jamais gens de pied ne doivent requérir leurs ennemis !! et se tenir coy et garder leur alaine, et si leur ennemi ne veut marcher, il est mieux pour eux de demeurer en leur place, car moult batailles furent ainsi perdues " 








Car pour l'époque l'offensive ne pouvait venir que de la bataille ou les gens d'armes étaient montés !! mais les suisses allaient apporter une véritable révolution dans l'art de la guerre. Pourtant Jean de Bueil se trouvait à cette fameuse bataille de Saint Jacques entre Bâle et Farnsbourg.

L'aptitude de cette infanterie suisse à faire mouvement sur un champ de bataille était due à la discipline de leurs grosses unités placées en échelons et se soutenant mutuellement, cette cohésion inébranlable dans leurs charges au pas de course, en silence (à une époque ou tout le monde braillait en chargeant), était impressionnante !!

L'extérieur de ces grosses batailles étaient constituées de piquiers équipés de fortes cuirasses et de salades, et ces piques une fois appuyées au sol constituaient une forêt de bois et d'acier acérés fort efficace contre une cavalerie se trouvant sur leur chemin.

Louis XI était un roi pratique et tenait à faire profiter ses gens de pied de cette supériorité ! Ainsi fit il venir en France, six mille de ces Suisses, commandés par Guillaume de Diesbach, et mis son projet à exécution de les utiliser à l'instruction de ses troupes à pied









Il fit prélever six mille piquiers, quatre mille francs archers Normands, quatre mille recrues venant de Picardie, Gascogne et Dauphiné, mais également 1500 Lances, qui durent apprendre à combattre à pied !!! Formant un tout de 20 000 fantassins, constituant une force d'infanterie permanente entraînée à la mode suisse.

Ils furent réunis au camp de Pont de l'Arche près de Rouen, commandé par le Sieur d'Esquerdes, qui fut chargé le 9 octobre 1480 du soin de diriger l'entrainement et l'exercice de cette infanterie moderne.

Répartis en autant de bataillons de mille hommes qu'il fut possible, ils furent instruits sous une discipline de fer, selon Commines la dépense fut énorme " quinze cent mille Livres par an ", car ces bataillons furent équipés de tout le nécessaire !!

Les français firent de rapides progrès, au bout de quelques mois les suisses purent rentrer chez eux, mais les Français ne quittèrent le camp de Pont de l'Arche qu'au bout de deux ans !!! ceci afin d'achever leur formation. Ce fut la première infanterie Française, régulière et permanente, son drapeau était rouge traversé d'une croix blanche.





PS: je sais !!!!! mes détracteurs diront que vu le nom de ma chronique, Louis XI ne devrait pas y figurer étant donné qu'il n'est pas dans la période médiévale......ben tant pis, d'abord je fais ce que je veux c'est ma chronique !!!!!! M de V