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mardi 22 mai 2018

Brunetto Latini le Maître de Dante Alighieri

Brunetto Latini, né en 1220, est un grand intellectuel, Notaire comme son père, très influent dans sa ville de Florence. Cet homme, s'il faut en croire Dante Alighieri avait vécu plusieurs vies, il raconte dans sa Divine comédie sa rencontre avec son compatriote.

Il rend un vibrant hommage à celui qui fut pour lui un incomparable maître en matière d'éloquence, de morale et de politique. Dante ne cache rien du motif qui conduit dans sa divine comédie, Brunetto à subir les brûlures du feu éternel du septième cercle de l'enfer ! Cet homme de lettres raffiné, maître à penser de toute une génération de Florentins était homosexuel, ou comme on disait à l'époque adepte de la sodomie.

On constate que dans son oeuvre, Dante, reconnaît l'homosexualité de Latini, sans retirer une once de l'estime qu'il lui porte, ce qui paru longtemps incompréhensible aux commentateurs de la divine comédie, pourtant a une époque ou la vie affective et sexuelle d'un homme se déroulait hors du cadre conjugal ! rien d'étonnant !!!

Cela n'empêche pas Brunetto de se marier, d'avoir trois enfants et de jouir du respect de ses concitoyens, il faut dire qu'au XIII siècle, les gens ne portaient pas sur la sodomie, le même regard que l'église qui fustigeait ces pratiques.








La carrière de Latini commence dans la deuxième moitié du XIII siècle sous l'égide du peuple,sous la direction d'une coalition menée par la grande bourgeoisie des affaires.

Ce mouvement réuni toutes les couches de la population hostiles à la prédominance de la noblesse au sein du gouvernement communal Florentin.

Rappelons qu'il n'existe pas de royaume d'Italie, il n'y a que des grandes cités, Pise, Gênes, Venise, Naples, Florence, Rome etc....et donc pas de gouvernement central, à l'intérieur de chaque cité tout le monde essaye de tirer la couverture à soi et à l'extérieur c'est la guerre entre les cités, (voir articles Venise et Gênes)

A Florence c'est la lutte entre les Guelfes et les Gibelins, Brunetto Latini est un sympathisant Guelfe et quand les Gibelins prennent le pouvoir en 1260, il est exilé.

Brunetto passe plusieurs années en France, principalement à Paris, ou il met ses compétences de notaire au service des compagnies commerciales Florentines installées dans notre Capitale, il en profite pour écumer toutes les bibliothèques amassant ainsi des connaissances considérables








Il rentre à Florence dès que les Guelfes ont repris le pouvoir dans l'année 1267, notre érudit y restera jusqu'à sa mort en l'an 1294.

Notre homme va accomplir une double carrière, comme notaire et haut fonctionnaire de la commune, à partir de 1272 il dirige la Chancellerie, une des branches les plus importantes de l'appareil gouvernemental de cette cité.

Il fait également partie de multiples assemblées et commissions, respecté par ses pairs, on fait grand cas des conseils de cet homme, excellent orateur et homme politique avisé !!

Latini est donc un homme politique dès plus influent de la Florence du XIII siècle, au moment ou cette ville devenait la plus riche de tout l'Occident .

Florence est l'une des quatre plus puissantes cités du territoire Italiens que l'on connaît actuellement. Brunetto Latini meurt à l'âge de 74 ans, à ce moment, Dante est âgé de 29 ans,

 Je ne crois pas que ce soit pour son influence sur la ville qu'il lui rend ce vibrant hommage dans son chant quinze de l'Enfer, mais très certainement pour les écrits de ce Philosophe, Poète à ses heures









Brunetto ne s'est pas contenté d'écrire des poèmes lyriques durant son séjour en France (il vivra à Montpellier, Arras et Paris), comme je le dit plus haut, la fréquentation intensive des riches bibliothèques de notre capitale lui permet d'acquérir dans de nombreux domaines, une immense culture (selon certaine sources il aurait fait des conférences à la Sorbonne ??).


Il va écrire trois oeuvres majeures avant de revenir à Florence, elles auront un succès immédiat et ce dans toute l'Europe !!! son livre du Trésor, son Tesoretto et son Favollelo. Le premier est un traité de l'art oratoire, les deux autres relèvent de la littérature didactique et morale.

Il est évident qu'un élève comme Dante, ainsi que son ami et poète Guido Cavalcanti vont se repaître à loisir de ces écrits, ou le maître enseignait que pour bien gouverner il était nécessaire de bien parler, savoir raisonner, argumenter et convaincre le plus grand nombre.

Tel est donc le maître, profondément inspiré par Aristote et Cicéron, que Dante Alighieri dans sa Divine Comédie désirait honorer, pour son oeuvre et ses enseignements éclairés !!




PS: Je désire conseiller aux gens qui aiment lire, l'ouvrage dans lequel j'ai puisé, Hommes et femmes du Moyen âge, sous la direction de Jacques Le Goff  (voir également mes articles sur Dante, Boccace, Pétrarque) M de V