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dimanche 23 avril 2017

La difficile période du Traité de Brétigny


Après la bataille de Poitiers des négociations seront entamées entre Paris, Bordeaux et Londres, pour aboutir à la trêve de Bordeaux du 23 mars 1357. Celle ci va durer deux ans, afin de permettre aux Ambassadeurs et aux Clercs de rédiger et conclure un Traité définitif.

Edouard III en tant que vainqueur demandera beaucoup! Son fils le Prince noir désirant éponger ses dettes colossales n'en demandait pas moins. Le roi d'Angleterre en fin politique va amadouer son royal prisonnier, en émaillant la rédaction de ce Traité par de nombreuse fêtes, banquets et tournois.

Ce ne fut pas trop difficile, notre monarque Jean II le Bon, "que ce terme de le bon ne saurait réhabiliter" va souscrire à tous ces préliminaires, plaçant son fils le Dauphin dans une situation des plus précaire.

Les travaux d'écriture des Clercs avaient aboutis, au début de 1358, une Ambassade fut envoyée à Paris pour signifier au Dauphin les conditions de paix, imposées par Edouard III à la France.






En 1359 l'Ambassade envoyée vers le régent est composée de proches du roi de France, dans ces rangs nous trouvons ce brouillon bouffi d'orgueil d'Arnould d'Audrehem. Elle sera rejetée avec dédain par Charles et les états généraux




Ceux ci vont considérer qu'un tel accord n'est ni passable ni faisable, devant ce nouveau refus Edouard III entre dans une colère dont il a le secret, fini les cajoleries politiques, il fait mettre le roi de France dans la prison d'un sordide château (Sommerston)de la riante campagne Anglaise, puis à la Tour de Londres

Le roi d'Angleterre plus furieux que jamais reprend le titre de roi de France qu'il avait abandonné, et lance au départ de Calais une de ses terrible chevauchée en guise de répression. 

Il se lance vers Reims dans l'espoir de se faire sacrer, mais la ville est fort bien défendue, il sait qu'il n'a pas les moyens de la prendre de force. De plus il est parti fort tard dans la saison, et le temps n'est pas propice à un tel raid ( la colère n'est pas bonne conseillère), il lui faut rapidement un abri pour hiverner. Il choisi la bourgogne, sachant que le jeune Duc Philippe de Rouvres, n'est pas en mesure de s'opposer par la force à son installation.





Le pauvre Duc sera même obligé de verser une forte somme pour qu'à la fin de l'hiver ils partent sans tout saccager (il acheta une trêve de trois ans pour 200 000 écus), ce qui ne l’empêchera pas de ravager la région de Beaulieu et Flavigny. Il marche sur Paris, comme pour Reims il ne peut que regarder les murailles, le régent avait donné pour consignes de déserter les campagnes et d'enfermer gens et provisions dans les villes et surtout de ne pas venir au contact des Anglais. Charles avait retenu la leçon de Crécy et Poitiers. Les troupes Anglaises ne trouvent plus rien à glaner sur leur chemin, les fourrageurs rentrent les mains vides et la faim se fait sentir.

C'est alors que va survenir un effroyable orage qui va détruire tout le train d'équipage de l'armée d'Edouard III, massacrant par la foudre et les averses de grêles, hommes, chevaux, chariots et tentes. Cette catastrophe fera sensation et ce lundi 13 avril de l'an 1360 restera dans les mémoires, sous le nom de Black Monday. Le roi d'Angleterre est fortement impressionné, par l'orage bien sur ( que l'on pourrait croire d'intervention divine, Dies irae, dies illa, saluet saecum in favilla) mais pas seulement, il sent la résistance de tout un peuple, ses troupes sont mal nourries, il ne peut livrer aucune bataille, ne rencontrant que du vide. Il comprend qu'il a en face de lui une intelligence vive, un jeune homme brillant (son précepteur Nicolas Oresme a fait de l'excellent travail), tout le contraire de son père.

Edouard rentre ses griffes, il va adoucir ses exigences, des négociations vont s'ouvrir à Brétigny, puis à Chartres, ou un traité sera signé le 8 mai 1360 et ratifié quelques mois plus tard à Calais. Ce traité nous fera perdre beaucoup de territoires du sud, sans compter l'énorme rançon de trois millions en or pour la libération de Jean II .



PS: Sir John Chandos, chevalier de l'ordre de la Jarretière, sera le négociateur, désigné, du roi  Edouard III. M de V

Quelques Laboratores des cités du XIV siècle

Ils sont avant tout des paysans et des artisans qui pratiquaient ce que l'on nomme à l'époque les arts mécaniques, qui font opposition aux hommes de sciences ayant bénéficié de l'enseignement des arts libéraux, Notaires, Juristes, Médecins etc..., formant des groupes puissants dans les villes, tandis que le Forgeron, le Meunier, le Potier et le Tonnelier restent des artisans ruraux. Quelques exemples.

Les artisans du textile, Tisserands de la toile, du lin et du chanvre. Les drapiers pour le drap de laine, avec les évolutions du XIV siècle qui voit l'apparition des tissus mixtes. La futaine, mélange de coton et de lin, La saye mélange de laine et de lin et le feutre, mélange de laine et de poils d'animaux ( lapins castors).

Les tissus sont confiés à toute une série d'artisans répondant aux besoins du marché de l'habillement, tailleurs de robes, les merciers qui sont surtout revendeurs sur les marchés et les foires, et les chapeliers. Chez ces derniers on fait la distinction entre le chapelier de plumes et le chapelier de fleurs, auxquels il faut ajouter les fourreurs de chapels.





Puis on trouve les fripiers, rachetant les vieilles hardes pour les revendre aux pauvres, eux aussi sont des itinérants fréquentant les marchés et les foires. Puis on trouve les brodeurs et les brodeuses qui pratiquaient ce que l'on nommait " la peinture à l'aiguille ", ils forment l'aristocratie de ces métiers du textile, sommet de l'art qu'ils partagent avec les tapissiers produisant de superbes tentures de laine, ornant le plus souvent les demeures seigneuriales ou les maisons de la grande bourgeoisie.

Les artisans du pain,monopole de plusieurs métiers, le blatier faisant la farine pour le boulanger, ceux ci pétrissent la pâte dans leurs pétrins de bois, et les fourniers cuisent le pain. Les boulangers sont soumis à un officier royal qui veille à l'application des statuts de 1305 (notamment ordonne aux boulangers de cuire le pain tous les jours, même le dimanche jour chômé pour les autres).

Nos boulangers n'ont pas le droit de produire de gâteaux et de pâtisseries, c'est le domaine réservé d'autres professions comme les oublieurs, fabricants dés le XIII siècle des oublis, des casses museaux, des petits fours ou les tallemousses (gâteaux au fromage), les bridaveaux (sorte de gaufres). Ils ont aussi le monopole de la confection des pâtés en croûtes ou de tourtes, farcies au saumon, à l'anguille, au porc, à la tourterelle, ou à la bécasse, de alouette et de la caille, ainsi que d'autres aux raisins secs. Ils sont vendus dans la rue aux ouvriers se rendant au travail, aux voyageurs, aux joyeux fêtards rentrant tôt le matin chez eux et même à bon nombre de citadins qui ne dédaignent pas de quitter le logis de bon matin pour acheter et manger ses oublis tout frais. Si l'oublieur est surtout un marchand des rues, les pâtissiers eux tiennent boutiques, vendant leurs produits à leurs étals, mais surtout dans les tavernes, auberges et cabarets.






Contrairement à une idée reçue qui a la vie dure, au moyen âge on mange de la viande du moins au XIV siècle!! Je vous l'accorde plus dans les villes que dans les campagnes, le citadin en est friand ce qui fait la richesse de la corporation des bouchers. S'ils sont prospères néanmoins ils sont peu aimés et critiqués pour leurs abus, le fait qu'ils abattent les animaux dans la rue, laissant du même coup viscères et boyaux empuantir la ville et jetant les carcasses en rivière.


C'est de plus une corporation de gens au sang chaud, ayant souvent en main de grands couteaux  ou hachoirs du fait de leur métier, mais ils sont aussi souvent à l'origine de bien des troubles dans les cités.Nos bouchers ne se contentent pas d'abattre ou de découper les viandes, ils pratiquent l'élevage à proximité de la cité, et font aussi commerce de sous produits, le suif, la laine,le cuir.









Tandis que les agneliers proposent des viandes moins chères, agneaux, chevreaux, lièvres et lapins, il nous reste à citer les galiniers qui proposent vendent, oies, canards, poules et poulets.

Il nous reste dans le domaine des aliments carnés, les rotisseurs ou cuiseniers (dans d'autres régions), qui vendent les viandes rôties d'oies de canards de poules et de poulets, on peut trouver des galiniers qui sont aussi rotisseurs.

La profession d'espicier se développe au XIV siècle répondant à l'essor de la consommation d'épices afin d'agrémenter des viandes trop fades, les vendeurs de sauces à la canelle ou à la moutarde se multiplient. La vente de fromage se fait par les regrattiers, métier de peu de profit  souvent laissé aux femmes, elles proposent aux passant les herbes, légumes, fruits et fromages.






Aubergistes et Hosteliers, un proverbe disait au moyen âge, que lorsque l'on se mettait en voyage par les chemins, il fallait se méfier des brigands....et des Hosteliers!!, maintes Auberges avaient mauvais renom, et l'on contait même le soir à la veillée de sanglantes histoires, toutes aux dépend des voyageurs.

Le plus souvent c'était des légendes, cependant d'un autre côté, Aubergistes et Hosteliers ne se gênaient pas pour rançonner le voyageur, par des prix prohibitifs, profitant du fait que le voyageur était soit surpris par la météo, ou par la nuit tombante, ou par le simple fait qu'il n'y avait pas d'autre endroit ou se loger.





Au temps de Louis IX, ( saint Louis ), on était logé pour la nuit et nourri,pour la somme de 2 liards, mais au siècle suivant les prix avaient pris du ventre !!! au moins autant que celui de l'aubergiste.

A tel point que Jean II le bon, trouvant que ceux ci abusaient, rendit une ordonnance qui stipulait, qu'une journée plus une nuit repas compris  ne devait pas excéder la somme de 3 sols. Il s'agit la du sol ou ( sou ) Parisis, pièce en argent.





PS: La Taverne ou l'Auberge est le lieu composite et trouble par excellence, lieu aimable et permissif, ou l'on peut à sa guise boire, manger, se quereller, jouer aux dès et converser avec les dames de petites vertu, ou certaines serveuses embauchées à cet effet. C'est également l'endroit ou l'argent glisse entre les doigts !!!! La taverne est le lieu ou l'on s'oublie au risque de se perdre, le seul qui ne se perd pas c'est le maître du lieu " le tavernier ", qui saura toujours coûte que coûte se faire payer !!! On sort toujours de ces lieux plus pauvre que l'on y est entré, voir même pour certains joueurs impénitents, sans leurs habits !!!!!  M de V