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dimanche 17 juillet 2022

la Cité de Londres au XIV siècle

Nous devons à Chaucer ( article 57 ), un tableau  détaillé de Londres à la fin du XIV siècle. les maisons tantôt de pierres, tantôt de bois, souvent peintes de couleurs voyantes, s'élevaient sur deux ou trois étages. Les rues et ruelles étaient toujours aussi étroites et mal alignées que dans les siècles précédents, mais elles étaient maintenant pavées 

Ces rues auraient été propres si les Londoniens, malgré les efforts des autorités ne s'étaient obstinés à y jeter leurs ordures !!!. Ces citadins,comme nos parisiens, étaient réfractaires à toutes ordonnances qui pouvaient les déranger, ne leurs jetons pas la pierre car nous ne faisons guère mieux à notre époque !!!

Le centre de la vie était Cheapside, alors appelé " Cheap " ou se trouvait un marché permanent, fournissant le ravitaillement nécessaire aux Londoniens ( environ 80 000 personnes ). Les marchands y avaient des stands fixes groupés selon la catégorie de marchandise proposée, d'ou de nos jours encore, les ruelles portent le nom Wood street, Milk Street, Honey Lane, Bread Street, quand au Blé il était vendu à Cornhill

Nota: pour les personnes passionnées je conseille la série policière de " Frère Athelstan " écrite par l'historien Anglais Paul Doherthy, très documentéé ( vingt volumes ), grande classe !!










D
ans le secteur de Smithfield se trouvait le marché aux bestiaux. Londres était ravitaillé en " eau potable ", par plusieurs réservoirs et châteaux d'eau, le plus important était le grand conduit à l'extrémité de Cheapside. Quand aux porteurs d'eau qui ravitaillaient les foyers des londoniens en " eau courante  ", ils s'approvisionnaient généralement à la Tamise, il va s'en dire que cette eau n'était pas buvable, toutes les déjections de la ville allant à la Tamise !!

Les bords de la Tamise à Londres étaient particulièrement dangereux à cause de la marée et d'un très fort courant, cependant sur les rives se multipliaient quais et débarcadères. Dongate Wharf réservé aux grosses Cogghes et navires de type Roundship des marchands sidérurgistes, puis Three Cranes Wharf pour le vin et Greenhithe pour le poisson !

La Tamise bien que dangereuse servait aussi aux laveurs et blanchisseurs pour lesquels une jetée spéciale avait été construite, Lavenders Bridge. Des passeurs avec leurs barques faisaient traverser les citadins, et il lui fallait avoir le coeur bien accroché, à notre citadin, pour qu'il ne ferme pas les yeux en passant entre les piles des arches du pont de Londres ! le courant y était si fort que cela faisait un bruit infernal sous le pont !










Londres
était le poumon d'Albion, on y trouvait le rassemblement de toutes les corporations ou Guildes. la plus ancienne étant celle des Tisserands dont la Charte remonte à 1164. A la fin du XIII siècle il en existait quatre vingt onze !!, possédant chacune ses privilèges et immunités établis en Chartes spéciales

Chacune avait un grand Maître, et aussi un saint patron, dont la fête annuelle servait ( comme en France ) de pretexte à de bruyantes réjouissances. Les Guildes possédaient une cour de justice pour régler les différents entre membres. Parmi les plus puissantes citons les Merciers, les Epiciers, les Drapiers, les Poissonniers et les Tanneurs. Pour les Orfèvres ils tenaient boutique dans le voisinage de Sheapside et deviendront au fil du temps les Banquiers des Citadins, mais sans commune mesure avec les Compagnies financières Italiennes ( lombards voir article 445 ),comme les Bardi, ou encore les Juifs !

Dans le domaine du commerce la repression était sévère pour tout fraudeur, tout cabaretier surpris à servir du vin frelaté ou de la bière coupée était condamné à la boire en place publique, le Boucher vendant de la viande avariée subissait le pilori et l'on brûlait sous son nez sa viande pourrie !








Il en allait de même pour le boulanger trafiquant le poids du pain ou le poissonnier qui rougissait avec du sang les ouies de ses poissons pour les faire paraîtres plus frais. En 1319 les corporations obtinrent une nouvelle charte, qui stipulait que " nul ne serait considéré  citoyen de Londres et ne pourrait y travailler, s'il n'avait la garantie de six honnêtes Bourgeois maîtres dans le métier qu'il désirait exercer "

Si Chaucer dans son oeuvre nous parle des Pèlerins c'est qu'ils étaient moult nombreux sur les chemins, partants ou se rendant à Londres ( voir article 66 ), on y croisait marchands itinérants, artisans, Troubadours et Menestrels et bien sûr bandits de grands chemins ( voir articles 58, 59, 60, 61, 62, puis 64 et 65 ). Il nous reste un cas particulier de personnage itinérant à considérer " l'Estudiant "








Il naviguait de cités en cités pour ses études, qu'il soit d'Albion, de France, des états d'Allemagne ou d'Italie ! les estudiants n'avaient pas de frontières !. Prenons comme exemple le domaine des gens de Loi et nos estudiants en Droit. A l'usage de ces derniers existaient deux sortes d'écoles à Londres " les Inns of Chancery " ou ils commençaient leurs études, pour les terminer dans " les Inns of Court ", pour ceux qui désiraient embrasser la profession de Juge ou d'Avocat

Seuls les gens de familles aisées pouvaient fréquenter ou intégrer " les Inns of Court ", car outre des droits d'inscription élevés les estudiants étaient tenus d'entretenir un domestique !

Il faut bien avouer, que comme en France, entre Bourgeois et estudiants les relations étaient déplorables !! car nos escoliers estoient turbulents, buveurs et ripailleurs, faisant tourner chèvre tout citadin par les coups pendables qu'ils faisaient lors de leurs sorties !!!. les rixes étaient fort nombreuses et le Lord Maire s'arrachait les cheveux !






PS: Les articles de mon Blog sont numérotés de 5 en 5 et d'année en année. pour vous orienter suivez la chronologie en bas du cartouche qui se trouve à droite de l'article ..Bonne lecture les gens M de V