Nous trouvons plusieurs variantes du jeu de Soule, normalement et j'insiste sur ce terme (car ce pouvait être dans le feu de l'action n'importe quel objet qui se lance!!), c'était une boule ou ballon, soit en bois, soit en cuir, dans le dernier cas elle était garnie de foin, de son, de mousses ou voir même de poil d'animaux divers.
La soule était frappée de la main, du poing ou du pied, si elle était en bois comme cité plus haut on utilisait des crosses en bois, ce qui nous donne déjà quatre variantes de ce jeu: à la main, au pied, avec les deux et à la crosse. Chaque région avait ses préférences, car elle était jouée partout en France.
Toujours selon les régions ce sport rural se nommait,soule, sole, cole, choule, chole. Nos rois produirent des ordonnances contre ce jeu, à commencer par Edouard III en Albion qui prohibe par l'intermédiaire de ses shérifs la soule, à la main, au pied au bâton et à la crosse.L'engagement physique était total et visiblement les parties de soules étaient tout aussi joyeusement viriles en Angleterre qu'en France.
Toutefois le principe de jeu reste simple, deux équipes se rassemblent en un lieu pour se disputer l'esteuf qu'il s'agit de s'approprier, et de transporter par tous les moyens dans le camp adverse.
La caractéristique principale de ce jeu reste la lutte, souvent violente entre deux groupes, et le plaisir spontané et public de l'affrontement. Le piquant de la rencontre pouvait être aussi le règlement de certains griefs entre deux villages ou bourgades.
Il est évident que dans ce cas le public qui déjà est chauvin devient en même temps partisan ce qui pouvait provoquer des conflits.
Si vous me permettez une comparaison, dans le sens large de ce terme, je dirais que la Soule était le Tournoi des pauvres, avec ses héros, ses blessés et....ses morts!.
La Soule était violente, certains textes l'attestent, les ecclésiastiques le nommait " ce funeste sport " ,l'auteur Adam de la Halle cite un certain Robin, qui se plaint à sa femme "d'avoir panse lassée de la soule de l'autre fois" Mais les coups violents pouvaient être mortels notamment dans la Choule à la crosse, ou l'on relate l'affrontement de deux équipes.
La balle ou l'esteuf, arrivant en hauteur entre un dénommé Willardin Hamart et un certain Thassin, le premier veut envoyer la balle plus loin, et pour ce faire lance un grand coup de sa crosse en l'air pour le malheur de son adversaire!!!
Je cite: mais par meschief vint le coup de Willardin descendre sur le front dudit Thassin, duquel coup, trois semaines plus tard mort s'ensuit en la personne d'iceluy Thassin.
En France aussi comme en Albion, Charles V va proscrire la soule, pour deux raisons, d'une part bien sur à cause des rapports qui lui sont faits sur la violence et les dégâts physiques provoqués par la soule, mais surtout, pour lui, elle détourne le peuple de l'entrainement à l'arc et à l'arbalète qu'il avait remis au gout du jours, justifiant ainsi la défense du royaume.
Il n'y avait pas de règles véritables dans ce jeu, de plus la majorité des personnes frappants la soule ne savaient ni lire ni écrire, mais la tradition orale imposait quelques directives de jeux.
Celui qui détenait la balle ne pouvait être attaqué que par une seule personne à la fois et il était interdit de frapper sous la ceinture. C'était le jeu rural par excellence, qui ne requiert aucun terrain particulier.
On joue sur la place du village, un champ, une clairière ou sur les berges d'une rivière. Les obstacles naturels tels que haies, mares et ruisseaux ou murets, sont des petits suppléments qui ajoutent du piment à la partie. en conclusion on pourrait dire que la vie de l'époque était dure et la vie rustique, quoi de plus normal que ce sport le soit aussi. Bien sur ce n'était pas aussi raffiné que les joutes de nos rutilants chevaliers de fer vêtus, chaque classe de cette société pouvait jouter à sa manière, avec une lance ou une crosse mordious !!! ...M de V
Merci pour ces "reportages " que je partage de temps en temps sur la page des Amis du Vieux Beauvoir
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