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mardi 26 juin 2018

Maçons et Tailleurs de Pierre

Vers le XI siècle, s'élèvent de vastes Monastères, des palais, des églises et des remparts (doc BNF)

Le constructeur d'un édifice est en même temps l'Architecte, le Carrier, le Traceur, l'Appareilleur, le Conducteur de travaux, le Charpentier, le Chaufournier et le Maçon.

La multiplicité des fonctions est l'apanage de l'ancien Bâtisseur, le maçon fait constamment office d'architecte et il en sera ainsi tout au long du moyen âge, c'était la règle !

Une fois encore, les ordres religieux vont jouer à partir de ce siècle un rôle immense, les moines de Cluny, les premiers, vont créer une école de Bâtisseurs et les élèves vont y travailler et apprendre sous leur direction éclairée. Ce sont ces moines qui inventèrent la voûte Romane !










Au XII siècle on verra des Maîtres maçons de génie, alliant à la science du métier, les connaissances de l'architecte et de l'ingénieur tels, Pierre de Montereau, Eudes de Montreuil, Jean de Schelles, Pierre de Luzarches et bien d'autres !!

Mais il fallait l'appareillage, qui est l'art de tracer, de disposer les pierres, d'équilibrer les forces, le tout afin de donner de la grâce à l'édifice, cet ensemble de matériels prenait désormais une importance capitale !!

Ils vont donc avec les moines aller puiser aux sources, chez les Romains, ou le travail était lui réparti entre diverses catégories d'ouvriers spécialisés, contrairement au Moyen âge. Ils avaient les Structores leurs maçons architectes, les Arcuarii qui faisaient les voûtes, les Parietarii pour les murs et les cloisons, puis les Tectores qui faisaient les enduits et pour finir, les tailleurs et poseurs de pierre étaient les Silicarii, Lapidarii et Quadratirii.

Leurs matériels étaient compliqués, en plus des échafauds de construction, ils se servaient de treuils, de chèvres, du cabestan et aussi de la roue à cheville, dans laquelle un ouvrier à l'aide de ses mains et de se pieds faisait tourner, ce qui au moyen âge fut appelé la cage à écureuil.

Les Bâtisseurs du moyen âge vont donc recréer ces engins de chantier grâce aux livres des moines et retrouver les indications nécessaires pour reconstituer le gros outillage romain










Le petit outillage du maçon est à peu près, avec quelques variantes, celui de nos ouvriers actuels, la truelle, l'auge, le niveau, le fil à plomb.

Mais pour faire de l'humour, rendons à César ce qui appartient aux égyptiens !!! car ce ne sont pas les romains qui ont inventé ces objets, sous la XX dynastie égyptienne, vivait un maçon du nom de Sennot'mou, dans son tombeau découvert en 1886, fut trouvé des instruments de travail comme une coudée, une équerre, un niveau de forme triangulaire avec son plomb

Parlons de choses qui fâchent!, certains en lisant grincerons des dents, mais l'histoire ne ment pas. Les associations de maçons du moyen âge auxquelles on doit tant de monuments grandioses, avaient des règlements mystérieux, à l'intérieur de ces associations nous trouvons les Francs maçons, individus étranger à l'art de bâtir, qui ont profité d'une organisation toute faite pour dissimuler leurs conciliabules aux masses et aux pouvoirs. Alors les vrais Bâtisseurs vont se tourner vers le Compagnonnage et les corporations de métiers.










Les anciennes sociétés de travailleurs étaient souvent secondées par des populations toutes entières, désireuses de concourir à l'oeuvre entreprise dans leurs villes.

Chartres, Rouen, Evreux et bien d'autres vont aider à la construction, et même des gens de villages proches du chantier de la cité, ils vont se joindre au travailleurs aidant de toute la force de leurs bras à l'édification du monument.

Ces gens ne sont pas comme nous, ils savaient faire une foule de choses et possédaient les bases d'une foule de petits métiers qui leurs permettaient d'améliorer la vie de tous les jours

Ils transporteront les matériaux, s'attelleront aux chariots, aideront à la construction d'échafaudage, feront tourner la cage à écureuil, pousseront d'énormes blocs de pierre sur les échafauds en forme de rampe. Ils obéissaient en silence aux commandements des maçons, tailleurs de pierre ou charpentier

Il y avait comme une espèce de communion entre les habitants et les ouvriers spécialisés du bâtiment, un don de soi, qu'il serait difficile de rencontrer au XXI siècle.











Ces ouvriers volontaires couchaient sous la tente au pied même de l'église ou de la cathédrale en construction afin de ne pas quitter le chantier

La Foi décuplait les forces de ces hommes et de ces femmes, permettant à un âge encore peu instruit des arts de la mécanique de réaliser des oeuvres que nous serions incapables d'entreprendre de nos jours

J'en veux pour preuve la réalisation des édifices religieux modernes qui sont d'une laideur à vous couper le souffle, prenons en exemple l'église Jeanne d'Arc de Rouen construite sur le lieu ou elle fut brûlée !!!

J'aimerais connaître le montant des honoraires qui furent versés au cerveau du fumeux architecte qui conçut les plans !!!!



PS: étant natif de Rouen je me permet cette critique négative de l'art architectural moderne....oui je sais c'est mesquin mais je m'en fout c'est mon blog M de V