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lundi 25 décembre 2017

N°120) Meurtre à l'Abbaye de Sarlat XIII siècle

L'Abbaye Bénédictine avait plus ou moins fondé cette ville et c'est autour de cette communauté religieuse que Sarlat avait grandie sous la protection de l'église.

Le monastère étendait son pouvoir bien au delà de ce vallon, les apanages et les largesses des ouailles en legs et dons avaient permis aux moines d'accroître leurs domaines, faisant de cette confrérie l'une dès mieux lotie d'Aquitaine !

Cette richesse éveillait bien sur la convoitise de certains ambitieux, qu'ils soient moines du chapitre du monastère ou notables de la cité. Ils désiraient tous ardemment accéder au pouvoir qu'il soit spirituel ou temporel, ou mieux encore les deux à la fois, contingenté bien sur par la soif d'acquérir des biens matériels, créant de ce fait une politique souterraine entre l'abbaye et la ville.







En ce temps Sarlat s'organisait comme un Consulat, les Jurats détenaient le pouvoir et ne rendait compte qu'au Roi de France, pour l'affaire qui nous concerne, Philippe III le Hardi

Les principales familles de la Bourgeoisie Sarladaise se partageaient les charges honorifiques et menaient entre elles une guerre larvée au niveau municipal, afin qu'un membre d'une des familles puisse détenir la fonction de premier magistrat de la ville !!!

Ils se heurtaient donc fort souvent à la puissance de cette Abbaye qui empiétait sur leurs désirs d'expansion, qui émiettait les capacités économiques de la région et les moines jaloux de leurs prérogatives ne s'en laissaient pas compter.

On usait donc dans les deux camps de subterfuges, de maintes arguties et l'on utilisait moult procédures de droit afin d'intensifier chacun de son côté son propre empire administratif et judiciaire, c'était la guerre des Clercs contre les Laïcs au sein du verdoyant vallon, au fin fond du Périgord, ou la toute puissance des prélats se heurtait aux investigations des juristes de la cité !!!!







 Ces querelles perpétuelles discréditait l'église, perturbait la ferveur religieuse, la moralité des fidèles de la cité se relâchait. Ne voyait t'on pas déjà des soties, ces farces satiriques des mœurs de l'époque fleurir ? ou l'on voyait des acteurs nus parodiant des actes charnels devant un assistance enfiévrée ???

C'est à ce moment que Arnaldus de Stapone devint Abbé du monastère, succédant à Géraud d'Aubusson, le prélat était désireux de réformer son abbaye, afin de revenir à la fonction première de la congrégation qu'était la prière et la contemplation.

Il décida donc que la politique n'aurait plus sa place au chapitre dans la salle capitulaire, pas plus que dans le narthex, c'est à dire l'entrée de son église ou prélats, bourgeois et nobles faisaient à messes basses leurs affaire frauduleuses !!!

Tout ces irrévérencieux, quémandeurs d'honneurs et de faveurs, ces courtisans mesquins, vont se rejoindre dans leurs ambitions contrariées !!! Il fallait se débarrasser du gêneur, fut il Abbé du Monastère !!! Ne point attendre et y porter le fer rapidement.








Une ligue locale se mit en place, une association sinistre de malveillants, l'attitude de l'Abbé avait suscité une rancune tenace !!!, en prétendant rétablir l'harmonie au sein de sa congrégation

On l'accusait désormais, avec la complicité de prélats corrompus d'usurper le pouvoir, pourtant Arnaud se doutait du désir de quelques uns de ses frères d'infléchir ou de contrer ses ordonnances de redressement .

Or donc un jour de juin 1273, notre Abbé se trouvait en chaire, devant son auditoire, en train de lire à l'office de Laudes le saint livre, l'arrivée du religieux chargé de présider l'office déclencha un mouvement de masse dans la salle, ainsi qu'un brouhaha diffus.

C'est le moment qu'attendait l'assassin, profitant que l'attention des personnes présentes étaient détournées, pour sortir un arc et encocher une flèche !!! elle vint se ficher dans l'œil droit de l'Abbé, la pointe déchirant les os et la chair, le prélat s'écroula raide mort, son sang se répandant sur le saint livre !!!!! On recherchera bien sur le criminel, mais la justice civile se heurtait à l'enquête religieuse.

Mais voulait on savoir l'exacte vérité ?? alors même qu'elle ne pouvait qu'entacher la droiture des familles de la bourgeoisie Sarladaise, les témoin étaient pourtant forts nombreux, on aurait du rapidement élucider le meurtre de cet homme de Dieu ????







PS: Je ne peux que vous conseiller de lire les chroniques médiévales d'Aquitaine, en deux tomes de Serge Pacaud, à déguster comme un roman et avec gourmandise.

L'origine de Sarlat reste incertaine et contestée !! On dit que des moines, attirés par l'abondance et la fraîcheur des sources, avaient bâti dans la vallée de la Cuze, en un lieu que l'on a depuis appelé " la fontaine des Chanoines ", une Abbaye protégée par Clovis.

Elle prospéra bien qu'elle connu des moments difficiles, lors des invasions arabes qui pillaient églises et monastères et que Charles Martel arrêta en 732 à Poitiers ! Puis Pépin le Bref aurait relevé l'Abbaye ruinée et généreusement dispensé aux moines ses bienfaits.

Ensuite Charlemagne la visita en 778, après Roncevaux, lui accorda privilèges, la combla en lui offrant de précieuses reliques, auxquelles vinrent s'ajouter plus tard, lors des invasions Normandes, celles de Saint Sacerdos. L'Abbaye de Sarlat devenue un centre religieux important et riche est dotée de vastes domaines, elle règnait sur plus de quatre vingt églises, chapelles ou paroisses et peu à peu une Bourgade, qui lui devait sa prospérité s'était bâtie autour d'elle. C'est en 940 que le Comte de Périgord donne au moines la juridiction de ces domaines, l'Abbé devenant le Seigneur des lieux M de V