Dés les prémices de cette guerres qui dura 116 ans, les Sarladais pensèrent à fortifier leur ville, mais également à se fournir en armes pour fortifier leur cité, en plus de machines de siège pouvant envoyer des pierres sur les assaillants ils constituèrent une milice communale avec à leur tête un Capitaine désigné.
Ils vont réparer et agrandir les murs et les tours de la ville, tout en souffrant beaucoup de l'état de guerre qui ruinait la région et les alentours de Sarlat. Si la ville ne fut jamais prise nous pouvons néanmoins imaginer l'angoisse des habitants d'une ville isolée, bien que fortifiée, dans son océan de verdure, au creux de son vallon.
Mais un malheur n'arrive jamais seul !!! La grande peste qui va ravager l'Europe, ne va pas épargner la ville, elle fut pour des raisons particulières plus touchée que d'autres, et compte même parmi les plus éprouvées de France.
Car c'est la ville elle même qui va favoriser la propagation de l'épidémie !!! Sarlat était une ville malsaine, pas au sens péjoratif du terme bien sur, mais les épidémies de toutes sorte y faisaient des ravages, et même si l'on tient compte des conditions d'hygiène dans lesquelles vivaient nos ancêtres et qui sommes toutes étaient identiques à celles des autres villes, c'est par ignorance qu'ils avaient multiplié les causes de mortalité. Dommage !!! le cimetière était au centre de la ville, autour de l'église paroissiale, et aucune précaution n'était prise pour enterrer les morts, le plus souvent les cadavres cousus dans un drap et sans cercueil étaient recouverts d'une couche de terre bien trop mince.
Faute de place, parfois, ils en exhumaient pour les remplacer par d'autres ! avant même que la décomposition ne fut complètement achevée, le tout était situé dans un espace restreint, entouré de hautes maisons dont les toits se touchaient presque !! aucun courant d'air suffisamment puissant ne pouvait dissiper les vapeurs et les miasmes qui se dégageaient de ce lieu !
Lorsque fut démolit l'église paroissiale de la cité le cimetière fut établi autour de la Cathédrale, ce lieu semblait être pour les dirigeants de cette ville meilleur et plus vaste.
Dommage, placé juste au dessus de la nappe phréatique qui alimentait l'une des principales sources de la ville, combien de maladies, de fièvres typhoïde et autres maux furent causés par le choix de l'emplacement de ce cimetière ?? nul ne pourra jamais le dire...!!
Mais à quoi bon jeter la pierre sur des gens qui agissaient avec les lumières de leur temps. Il serait bien trop facile de critiquer, alors qu'avec un peu d'imagination....nous pourrions essayer de nous mettre dans leur situation...y aurait il des volontaires ??????? non je pense que non, nous ne sommes pas équipés pour vivre à cette époque, quoique en dise certains mangeurs de charrettes ferrées !!!!
Ajoutons à ce joyeux tableau, les dépôts de fumier devant les portes et les jonchées des maisons qui venaient rejoindre ces tas d'ordures ménagères, puis les animaux de basse cour dans les rues, ou se promenaient aussi les porcs domestiques.
Il nous faut malheureusement ajouter la disposition des égouts de cette ville qui portaient toutes les déjections et immondices dans un petit ruisseau nommé la Cuze. Dommage il était d'un débit bien trop faible et à quelques mètres à peine des nappes d'eau qui alimentaient les autres fontaines de la ville.
Vous avez désormais les éléments pour vous faire une idée plus nette des conditions de vies des habitants de cette ville au XIV siècle et des ravages que put faire la peste lors de la grande épidémie de 1348
La vie était rude dans ces régions reculées et les gens ne l'étaient pas moins, mais ils possédaient un atout que nous avons perdu avec le temps !!!, la vie en communauté, car l'entraide n'était pas un vain mot dans ces villes ou les malheurs, créé par l'insécurité et les maladies, avaient soudés les habitants
Bien une fois ce décor planté !!, présentons selon J J Escande, la cité et ses défenses lors de la guerre de cent ans, il ne faut pas se laisser décourager par les petits problèmes de la vie quotidienne !!!!!
Il n'était guère facile de prendre Sarlat autrement que par moyen de trahison, la cité était entourée par de hautes murailles, surmontées aux angles et en face des principaux chemin d'accés à la ville par des tours garnies de sentinelles.
De plus les murailles surplombaient un large et fort profond fossé, puis les consuls de la ville avaient judicieusement fait aménager entre la muraille et le fossé un chemin de ronde, celui ci était clos par des palissades d'ou l'on pouvait mettre à mal l'ennemi essayant de traverser le dit fossé avant de se retrancher dans la cité.
La nuit les massives portes de bois renforcée d'épaisses ferrures étaient closes ils ne redoutaient donc aucune attaque directe sur leur ville, les portes et la commune clôture, cette forte muraille avec ses sentinelles permettaient à la population de dormir en sécurité l'esprit tranquille .
Sarlat était une ville difficile d'accés pour des machines de siège, bien à l'abri dans son vallon, les machines n'auraient pas l'espace nécessaire ni la puissance pour faire une brèche en lançant ses pierres sur la muraille.
S'ils avaient voulu creuser des mines jusqu'aux murailles il aurait fallu, sauf à deux endroits de la ville creuser le roc !!!
Pour le principe, admettons qu'avec beaucoup de pertes et de persévérance ils arrivent à entrer dans la ville, les assaillants auraient à faire face à une résistance opiniâtre, dans des ruelles étroites et tortueuses, aux multiples carrefours !!! Il leur faudrait lutter pas à pas et à chacun de ces carrefours, à chaque coin de rue, avec du haut des maisons des habitants en furie leur lançant toute sorte de projectiles !!! C'est pour cela que Sarlat ne sera jamais prise pendant la guerre de cent ans
Il fallut le traité de Brétigny ou Jean II le bon cédait la moitié de la France à l'Anglois, pour qu'un grand Capitaine comme John Chandos, vienne à Sarlat pour recevoir l'hommage du à son souverain Edouard III
Il faut noter que jusqu'à ce moment précis ou Sarlat passe du côté Anglais, les habitants avaient subis de nombreuses séries d'escarmouches, dans une guerre de cent ans, qui dans la région n'avait qu'un seul but le pillage !!!
Situation éprouvante, par sa fréquence et sa continuité, avec cette insécurité qui taraudait les esprits !! A cause de ces bandes de pillards qui changeaient d'allégeance au grès des vents, tantôt Anglaises, demain Françaises, avec comme seul but réel le profit immédiat !! A partir de 1360 ils vont vivre une paix sous la férule Anglaise, jusqu'à sa libération par le Duc D'Anjou et le Connétable Bertrand Duguesclin
PS: La Dordogne était un pays rural très forestier au peuplement fort dispersé, les bastides ou vivaient les gens ne pouvaient faire figure de ville leurs populations représentaient tout au plus 5 à 6% de la population du pays au XIV siècle, trois agglomérations ayant oscillé entre 4 et 5000 âmes peuvent prétendre au nom de ville, Sarlat, Bergerac et Périgueux. La ville de Sarlat n'a pas de passé Gallo Romain, c'est une ville du moyen âge, née d'un Monastère Bénédictin, Sarlat n'était qu'un lieu, c'est le noyau monastique qui va permettre le peuplement du " Vallon de Sarlat " avec des hommes et des femmes de la proche région sous la protection de l'église ( lire article la forêt nourricière).
En tant qu'habitant de cette cité, il me semblait nécessaire de faire un petit article sur ce magnifique témoin du passé ( lire article meurtre à l'Abbaye de Sarlat ) M de V
Merci beaucoup pour cette article bizzzz
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