Selon Jean Patrice Boudet, Olivier le Daim n'a plus aujourd'hui la place de choix que lui réservait l'époque romantique !!
Foin de ronds de jambes et de creux prétextes !! Nous ne somme pas ici pour replacer sur un piédestal notre fumeux Barbier, surtout quand on connait la réelle nature de ce triste sire, ainsi que ses méfaits, abus de pouvoir, trafics d'influences et escroqueries en tout genre
Il est le fils d'un barbier Gantois, et se nomme " Olivier de Neckere ", il entre au service de Louis, encore Dauphin, en 1457. Dès l'an 1461 il apparaît dans les registre de l'hôtel du roi, avec le surnom de " le mauvais ", ce n'était en fait que la traduction française de son nom Flamand, qui signifiait " génie malfaisant des eaux ". En France on va même aller jusqu'à substituer le surnom de " le mauvais ", pour lui donner au fil du temps celui de " le diable " et pour cause !!!!!!!!
Il faut savoir que la mentalité populaire avait tendance à voir dans l'identité d'un individu, le reflet de sa personnalité profonde. Tout se transmet de bouche à oreille, personne, ou si peu, ne sait lire ni écrire, les informations comme les réputations voyagent ainsi, on imagine les conséquences !!!
Tant que notre sinistre personnage reste dans l'ombre de l'hôtel royal, le problème reste pour lui mineur, mais voila l'homme a une ambition dévorante. A partir de 1473 on le voit sortir de l'anonymat, nommé contrôleur du grenier à sel de neufchâtel en Bray, Capitaine du pont de Saint Cloud (deux postes procurant de juteux bénéfices), et Capitaine de Meulan, par le Roi !!
Il va même l'anoblir et comme ce surnom de " le mauvais ", seyait fort peu à un noble, il va lui substituer celui de " Le Daim ". Le roi lui octroie des armoiries, meublées d'un chevron accompagné en pointe d'un Daim passant, avec à dextre un rameau d'olivier et à senestre une demi ramure de daim. Que voila de pompeuses armoiries pour un pareil ruffian !!
Notre quidam n'en peu plus, il se gonfle, pavane et fait l'important, il adore se montrer et briller, tout le monde connait la fable de l'âne qui voulait devenir plus gros que le boeuf !!!!
Aussitôt notre parvenu en rajoute !!!, le roi lui ayant donné le Comté de Meulan, qui avait été réuni au domaine royal au XIII siècle, hors donc pas de Comte!!!, Olivier va en usurper le titre ! et faire surmonter ses armoiries d'une couronne Comtale !, on peu constater que même à cet époque le ridicule ne tuait pas !!
En janvier 1477, il est envoyé comme Ambassadeur à Gand, auprès de Marie de Bourgogne. Selon le Chroniqueur Philippe de Commynes, le contraste entre sa petite condition d'origine et le faste de son habillement était tel !! qu'il confinait au ridicule.
Cette ascension spectaculaire, soulignée par la grossière ostentation, de ce pompeux barbier, ne fait qu'attirer les regards sur sa condition première.
Ses contemporains en seraient restés la, si Olivier le Daim, se croyant intouchable, ne s'était rendu coupable de multiples méfaits !!
Il s'était par le fait identifié lui même au rôle démoniaque de son surnom et ses victimes disaient qu'il avait bien mérité ce qualificatif de "mauvais" qu'on lui avait attribué en France !!!
Le roi n'avait aucune confiance envers ses hauts barons et beaucoup trop envers ces gens du peuple qu'il avait hissé à des fonctions dans son gouvernement, il en sera bien mal remboursé au moment de sa mort (voir article)
Après la mort de son roi vint la disgrâce d'olivier !! Son procès au parlement donne à ses adversaires qui avaient subis ses exactions, l'occasion de se venger et de le désigner par ce jeu de mot :
"Olivier le diable, dit le mauvais Daim !!!"
En août 1483 il est incarcéré à la conciergerie, il y est avec un autre favori du nom de Doyat, qui lui ne sera condamné qu'au désoreillement, Pffffff !!! le chanceux !!!
Le daim est mis en accusation, pour vols, meurtres, emprisonnements arbitraires, trafics d'influences et escroqueries en tout genre !!!
Condamné à mort, il sera pendu comme un vulgaire manant malgré son titre de noblesse et sa fausse couronne comtale !!
C'est donc dans le châtiment choisi que l'on trouve en cette fin de XV siècle, la confirmation éclatante du côté malfaisant de notre barbier... le chemin est fort court du Capitole à la roche tarpéienne !!!!!
PS: en témoigne cette épitaphe, attribuée à un certain Roland de Montfaucon, je cite: Ci gist le Diable, Baptisé le Daim, Jugé pendable, Barbier Suzerain, ...édifiant non ??? M de V
Merci mon cher Marcus pour cet article. Toujours beaucoup de recherches. Mais où donc trouves-tu le temps ?
RépondreSupprimerune passion dont j'ai fait mon métier à la retraite
RépondreSupprimerL'âne qui veut se faire plus gros que le bœuf ? Aurais-je manqué un épisode ?
RépondreSupprimerOù puis-je trouver des informations sur la condamnation du désoreillement, SVP?
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