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lundi 11 juillet 2022

Travailleurs Immigrés en Italie XIV et XV siècles

La population dans la péninsule Balkanique et ses comptoirs est en évidente décroissance démographique à cause des crises et épidémies du XIV siècle ( guerres, pestes, famines etc..)

Les états Italiens, la République de Venise, la Principauté des Malatesta (famille noble régnant sur Rimini et une partie de la Romagne), ainsi que les Communes indépendantes comme Ancône, ont su utiliser l'afflux potentiel de travailleurs peu exigeants pour reconstruire une société et une économie perturbées au bas Moyen âge

Peut on dire pour autant que l'arrivée de ces travailleurs immigrés fut favorisée par ces états d'Italie du Nord Est, afin de tempérer les prétentions d'une main d'oeuvre locale, devenue plus rare, et par conséquent moins docile ???..je ne pense pas !

Il faut s'appuyer sur des sources citadines, car on est rarement en mesure d'apprécier les changements dans les campagnes des XIV et XV siècles. Penchons nous sur Venise ou le dépouillement des archives notariales dites " de terre ferme " a été entrepris, alors que les " Minutiers " de Romagne et des Marches viennent de régions sans aucune grande Métropole !









O
n trouve cependant un fait commun à Venise et aux Provinces de ce secteur géographique, une crise démographique en constante aggravation au XIV siècle. Pour la Sérénissime les manifestations en sont bien connues, dès l'aube de ce siècle il devient difficile pour eux de rassembler des équipages suffisants pour leurs navires...et sans bâtiments à la mer...plus de commerce !!!

D'autant que les progrès en matière de technique navale font diminuer la demande en marins spécialisés, tout en exigeant des " Chiourmes " de rameurs de plus en plus nombreuses !. Nous ne parlerons pas d'esclaves dans ce domaine, car la quantité est dérisoire par rapport aux travailleurs immigrés  !

Leurs Galères, selon l'époque et leur emploi, faisaient de 20 à 40 mètres de long, de 4 à 6 mètres de large et possédaient de 10 à 25 rangs de nage sur chaque bord, avec de 2 à 6 rameurs par banc de nage, selon la taille du vaisseau...ce qui faisait pour les plus grosses 300 rameurs au bas mot mordious !!!!!

C'est pas pour dire, ni pour faire ma mijaurée, mais cela devait pas sentir la rose sous le pont principal de la galère vénitienne hein !!!!!








L
a désafection des " Vénitiens naturels " pour les métiers de la mer va de pair avec la rigueur de la politique du Patriciat, qui, après avoir réduit la ration alimentaire des gens de mer, n'hésite pas en 1312, à restreindre le privilège permettant à des débiteurs d'échapper à leurs créanciers en s'engageant dans la marine !. Ce qui donne une triste image du niveau de vie des rameurs Vénitiens !

Soulignons que si le Patriciat se permet une politique aussi rigoureuse c'est que la domination de Venise sur l'Adriatique et la Dalmatie attire vers leurs lagunes un nombre croissant d'étrangers peu qualifiés, qui viennent completer les Chiourmes de leurs navires, surtout après la grande peste ou les rangs de nage de la marine sont fort éclaircis !!

Le flux d'étrangers ne suffit d'ailleurs pas à combler les vides d'une marine qui manque de main d'oeuvre de manière endémique au tournant des XIV et XV siècles. En 1375 le Sénat va même préconiser la construction de navires plus petits (moins de cent tonnes), afin de s'adapter aux difficultés croissantes de rassembler des équipages de rameurs pour leur flotte, mais qui fournissait aussi un autre avantage, celui de posséder des embarcations ayant une plus grande maniabilité ! 








L
es problèmes de la marine Vénitienne rendent bien compte d'une situation sociale très paradoxale. C'est l'abstention préalable du " Prolétariat " Vénitien, qui explique le recours à l'immigration et non l'inverse !!. De sorte que l'utilisation accrue d'étrangers dans la marine, ne peut être interprétée comme la volonte du Patriciat qui viserait à  casser les salaires du prolétariat Vénitien !

Sans nul doute ce prolétariat vénitien préférait d'autres activités, artisanat et commerce par exemple, activités moins pénibles et contraignantes !. D'ailleurs sur mer ce sont les Galées de guerre que fuit le peuple, car il ne semble jamais y avoir défaut de rameurs sur les navires désarmés du commerce...pas fou le vénitien de base !!!!

A venise comme dans les Marches tous les immigrés ne deviennent pas rameurs sur des navires, ils sont aussi domestiques, paysans, mercenaires, marins spécialisés, ou accomplissent des tâches occasionnelles auxquelles les citoyens originels de Venise répugnent

Bin quoi !!!...ne leur jetons pas la pierre hein !!!...c'est encore comme ça chez nous...faut pas être hypocrite m'enfin !!!!





Nota: le Patron d'une Galère (ou Galée), son Armateur et ses Actionnaires passifs, qui pouvaient être d'autres patrons de galères partis en voyage, partagent les risques en prenant une participation aux coûts d'une expédition, sous forme de " Carats ", qui leur donnent droit à une partie de la cargaison au retour de la galère. Cette part est proportionnelle au nombre de Carats qu'ils ont payés, la durée de l'investissement est toujours limité à un seul voyage ( lucratif mais à hauts risques!)


PS: Si vivre de la mer pouvait aussi signifier un passage au service de l'état, ce ne devait guère être un privilège prisé par le peuple vénitien, quand on songe au peu d'enthousiasme des citoyens de Venise pour ce genre d'emploi ???....cet article est tiré d'une étude de Alain Ducellier...M de V

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