De toutes les cités Italiennes c'est sans doute
Florence qui présente durant la période de civilisation commerciale du Moyen âge, le type le plus achevé de Place Commerciale !
Alors que Gênes et Venise restent fidèles au grand commerce maritime, qui a fait leur fortune dès le début de l'époque féodale, Florence, elle, est commerçante au sens le plus moderne du terme. Elle est la seule à fournir l'exemple de " Sociétés Commerciales " à proprement parler !
Car les contrats que lient divers associés dans les villes d'Europe comme Bruges, Gand en Flandres, Gênes ou Pise en Italie, ou des villes de la Hanse Teutonique, sont des contrats par lesquels, quelques associés, fort peu nombreux, mettent en commun un capital et un travail pour les faire fructifier dans une place commerciale !
Mais dans un cas comme dans l'autre, on s'engage, dans ces cités européennes, pour un nombre restreint d'opérations, et le nombre d'associés ne dépasse guère trois ou quatre commerçants et artisans
A Florence, au contraire, nous trouvons de véritables firmes commerciales agissant en leur nom personnel, comme "
les Bardi " réalisant à elles seules des affaires de vaste envergure. On y voit de puissants groupes de famille. Chaque famille constitue une firme capable d'agir au loin et de se prolonger dans le temps. En
1318, la famille
Bardi réalise un chiffre d'affaire évalué à
3 tonnes d'Or !!!
Entre 1250 et 1345, la famille Bardi de Florence a constitué une compagnie bancaire et commerciale avec des comptoirs dans toute l'europe ainsi qu'au Levant et en Afrique du Nord, ce sont eux qui financeront les Roys de France et d'Angleterre !
Les sociétés florentines sont à base familiale, leur raison sociale est donc la famille dont elles portent le nom, environ une vingtaine de compagnies à Florence, les Peruzzi, les Acciainoli, les Bonaccorsi, les Alberti, les Bardi etc.....!. Si bien que l'on a le spectacle d'un vaste réseau de gens presque toujours unis par le sang, dans l'industrie, le commerce de distribution et la banque !
Les Bardi ont 16 succursales à l'étranger, à cette époque on avait l'habitude d'employer le terme de "
Lombard " pour désigner tout commerçant ou personne venant d'Italie, le terme était bien souvent utilisé dans le sens péjoratif, bien que les puissants ne puissent se passer d'eux !!. Or donc les
Bardi en dehors de leur ville étaient des
Lombards...soulignons qu'à cette époque l'Italie n'existait pas !!!!
Les personnes qui dirigeaient leurs succursales étaient en général associés aux bénéfices et bien souvent membres de la famille Bardi, mais à côté d'eux s'agitait et travaillait tout un personnel de " Facteurs ", de courriers, qui étaient, eux, de simples employés. Ce sont des spécialistes en confection, teinture, drap, fourrures etc...puis des Notaires, des caissiers ou comptables !
La seule compagnie Bardi, entre 1318 et 1345, compte un personnel d'au moins trois cent soixante dix huit employés d'après les sources existantes. En dehors des cadres réguliers des maisons de commerce de la famille Bardi, il faut mentionner le rôle joué par " les Hôtes ", ce sont des personnages qui appartenaient, de préférence, à la même nationalité que la compagnie commerçante, et qui dans la ville ou se situe le comptoir ont la charge de recevoir " Facteurs " ou associés de passage !.
Ils étaient également appelés à surveiller les transports de marchandises passant par leur ville, ainsi que louer chariots et bâteaux de transport si nécessaire
On trouve à la fin du XIV siècle dans ces compagnies commerciales florentines, un type d'homme d'affaires qui dépasse de la tête et des épaules les autres commerçants, les reléguant à l'état de boutiquier !. Prenons en exemple un certain Balduccio Pegolotti, lui même facteur de la compagnie Bardi, qui écrira un ouvrage entre 1335 et 1340 " patrica della mercatura ", destiné à l'usage des facteurs d'autres compagnies
PS: Les Bardi touchaient à tous les domaines du commerce, en plus de la Banque, ils commerçaient les Soieries de Perse et de Chine, les Perles, l'Or, le Drap, les Epices, l'Huile et le Vin, puis ils pratiquaient le commerce des métaux, Cuivre de Pologne, Etain de Cornouailles, sans oublier bien sûr le commerce des Armes et Armures !. Mais surtout ils achetaient du drap grossier de Flandres et d'Albion, et après diverses opérations de foulage et teinture en faisaient un nouveau produit très apprécié en Orient et en Occident. Les florentins possédaient surtout le secret des teintures fines, le Rouge en particulier !!! ...Article écrit après lecture du livre de Régine Pernoud " les villes Marchandes "....M de V
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