Le nain s'en va à sa façon vous conter ce haut fait d'armes de Bretagne, issu des manuscrits de Dom Pézeran, ce savant Bénédictin, qui laissa de nombreux écrits, en forme de chronique, sur l'histoire de cette région. Ce moine aimait à relater les faits illustres des seigneurs du Duché Breton, voir même ce qui pouvait faire honneur aux manants des campagnes et des cités de son Duché !!
Exposons les faits et les griefs de chacun comme point de départ de la situation. Entre les deux prétendants au Duché de Bretagne, une trêve avoit été signée, pour la nécessité de laisser se reposer une région par trop dévastée. Des deux côtés il estoit difficile d'observer celle ci. Les troupes de Charles de Blois se composaient de français, d'espagnols, d'allemands et de génois, bref des soldats ramassés dans tous les conflits de la guerre de cent ans, et peu contenus par la discipline ils étoient habitués comme ceux de l'autre camp aux pilleries et forcements de toutes nature !!!!
A ces troupes s'estoient unis pour diverses causes ou raisons, un grand nombre de seigneurs Bretons, mais il en estoit une qui les unissaient tous !!...la haine de l'Anglois. Car dans l'autre camp Jean de Montfort les avaient appelés en prompt renfort, ce Duc leur accordait trop et leur laissait bride sur le cou, mais pouvait il faire autrement ???, et les gens d'Albion faisaient un abus déplorable des concessions du Duc Jean. Les troupes de ce dernier n'estoient ni mieux composées, ni plus disciplinées que celles de Charles de Blois !!!
Bref deux troupes qui aimaient en découdre et qui possédaient toutes les deux le goût du massacre et du pillage et possédaient de fort bonnes excuses pour pratiquer ce sport sur le dos des pauvres gens.
Cependant il y avait une grande différence entre les partisans des deux camps. Charles de Blois protégeait les monastères, abbayes, couvents et églises, ainsi que tous les gens appartenant au clergé, tandis que les auxiliaires Anglois dévastaient sans avoir ce genre de scrupules, se livrant aux plus abominables excès grâce à la tolérance de jean de Montfort !!
Or donc il fut décidé lors d'une réunion des différents capitaines Bretons, en la ville de Josselin que la chose avoit assez duré !!. C'est autour d'une table qu'une trentaine de chevaliers, présidée au haut bout de la table, par Robert de Beaumanoir, que fut pris une décision
Mais encore fallait il pour aller tirer la moustache de l'Anglois, ne pas rompre la trêve jurée !!!. Le sire de Tinteniac qui avoit le sang chaud se lève et apostrophe Beaumanoir..." qu'attend t'on pour aller tirer Bembrough de Ploërmel Beaumanoir !!"
Il fut décidé après moult palabres que l'on provoquerait l'Anglois en champ clos pour un duel à outrance, trente Anglois contre trente Bretons. Le 25 mars 1351 le gant était jeté et relevé par l'Anglais, rendez vous fut pris pour le 27 dans une lande à égale distance de Ploërmel et de Josselin
La séance de Bourre Pif pouvait avoir lieu à grand renfort de lances, épées, haches, masses et poignards, à pieds ou à cheval, dans un lieu ou un seul chêne se dressait
Le 27 au matin Beaumanoir et ses trente tenants entendirent messe, puis allèrent prendre un solide repas avant de se mettre en selle, nos Bretons furent les premiers arrivés auprès du chêne de cette lande, nommée à l'époque "lande Haëslan", les Anglois arrivèrent à quelques temps de la !!
Or donc la belle emprise en champ clos avec armes de guerre pouvoit commencer, les Anglois exécutent un mouvement tournant au petit galop sur la gauche comme s'ils avaient l'intention de heurter la droite du parti breton, le but étant pour eux d'avoir le soleil dans le dos tandis que la troupe de Beaumanoir l'aurait de face !!!
Quelque rapide que fut la réaction des Bretons ils reçurent un choc terrible et plusieurs d'entre eux furent désarçonnés. Ce grand mangeur de charrette ferrée qu'estoit Bembrough poussa un hourra et se préparoît à une seconde charge sur la droite des bretons, mal lui en pris car Beaumanoir resta au contact, et lança ses petits chevaux bretons entre les rangées Anglaises. Alors s'engagea le jeu des épées, des masses d'armes et des haches, qui retentissaient comme marteaux sur enclumes !!!
Plusieurs Anglois furent renversés et basculèrent cul par dessus teste le nez dans la fange. Un simple escuyer, nommé Geoffroy de la Roche quoique lui aussi démonté tua un Anglois d'un magistral coup de hache e se distingua tant pendant la première partie du combat, qu'au moment de la pose, les combattants des deux camps étant harassés, il demanda à Beaumanoir le grade de chevalier, ce qui lui fut accordé avant la reprise des hostilités
Le combat repris et la mêlée estoit furieuse, frappant de droite comme de gauche, Bembrough avec deux de ses hommes d'armes cherchait le contact avec Beaumanoir, ce dernier fort entouré soutint sa réputation fourni force horions, tuant l'un à la hache, renversant l'autre et faisant une fort belle estafilade à Bembrough !!
Cependant il estoit blessé en plusieurs endroits et perdait son sang, écrasé de fatigue et creuvant la soif il s'écarte du combat en demandant à boire, c'est à ce moment qu'il y eut cette repartie célèbre de Geoffroy Duboys " bois ton sang Beaumanoir et tu sera désaltéré "....., Il revint au combat avec rage
Pendant ce temps Bembrough citait à ses compagnons une prophétie de Merlin qui selon lui promettait la victoire aux Anglois. Dans les deux camps ils étaient presque tous démontés, mais Bembrough réussit à saisir par derrière Beaumanoir, le tenant à la gorge il lui crie de se rendre, seulement voila !!!...il n'avait pas vu Alain de Kéranré, qui arrivant sur le côté va le percer de part en part, notre Anglois, tel une masse, tombe au sol ensanglanté
La chute du chef des gens d'Albion ne rétablissait pas encore la balance car ils disposaient toujours de quelques hommes d'armes à cheval de plus que les Bretons, c'est alors que Guillaume de Montauban sauta sut un cheval sans maître et charge furieusement nos Anglois, ce choc imprévu rallie les Bretons qui se jettent sur ceux d'Albion provoquant la défaite des cavaliers
Les Bretons restèrent maîtres du terrain et ce qui restoit d'Anglois se rendit, alors Beaumanoir, ne voulant ni rançon, ni prisonniers dit: enlevez vos morts reprenez armes et chevaux et retirez vous aussi libres que lorsque vous êtes venus. parmi les gens connus de ce parti Anglais se trouvaient deux guerriers réputés, Robert Knoles, et Hugues Calverley
PS: selon les historiens et les époques il y a divergence d'opinions au sujet du nombre de morts et de blessés dans les deux camps,je ne donnerais donc pas de chiffres. Cependant les rudes paroles de Geoffroy Duboys traverseront les âges " bois ton sang Beaumanoir et tu sera désaltéré "...un vrai poète le Geoffroy mordious !!!!!!!..M de V
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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lundi 27 avril 2020
le combat des trente
vendredi 10 avril 2020
Le Chancelier Nicolas Rolin 1380-1461
Nicolas Rolin est né à Autun, sur la paroisse de Notre Dame, dans une maison de la rue des Bans. La famille de Nicolas était originaire de Poligny, et détenait depuis de longues années le Fief seigneurial de La Roche Bazot, à six lieues de Autun. La date de naissance exact de notre homme nous est inconnue, elle est fixée de manière approximative à l'année 1380
L'histoire ne nous laisse aucun document qui puisse nous donner des détails sur l'enfance de cet homme célèbre ??. Sa famille ne brillait pas par l'éclat que peuvent procurer de hautes fonctions dans le royaume, ni par les faits d'armes glorieux dans l'Ost. Le nom de Rolin n'avait, semble t'il, jamais franchi les limites des environs de sa cité, on peut donc en déduire que notre Chancelier de Bourgogne fut le premier à briller de cette souche dont il était issu
Après avoir fait d'excellentes études dans le Collège des évêques d'Autun, Rolin se rendit à Dijon. La brillante cour des Ducs de Bourgogne avait attiré, dans cette Capitale, bon nombre d'érudits, de doctes personnes et de savants. C'est parmi tous ces protégés et favoris du Duc Philippe le Hardi (fils de Jean II le Bon), que Nicolas va évoluer et achever de se perfectionner. Notre homme était très versé dans l'Art Oratoire, donc un Juriste, métier très en vogue à cette époque, c'est donc tout naturellement qu'il va embrasser la profession d'Avocat
Nommé de bon heure au Parlement à l'avènement de Jean sans Peur, fils de Philippe, sur le trône Ducal, Nicolas se marie l'année suivante avec Marie, fille de Berthold de Landes, qui était en charge de la fonction honorifique de Valet de chambre du Roy, tout en assurant également la fonction de Général Maître des monnaies de France
La mère de Marie était la fille de Michel de Culdoë, Prévôt des marchands de Paris, voila notre Nicolas fort bien marié !!!. Mais son épouse mourra en couches dans l'année 1410, Rolin habitait alors rue des Fols, un bel Hôtel qu'il fera rénover en 1412, un an après son second mariage
Conseiller de Jean sans Peur autour de 1408, celui ci lui fera présent du château et de la seigneurie d'Autume, ancien Fief de la maison dès De Vienne. Donc en 1411 il épouse Guigone de Salins, dont la famille remontait à Gauthier de Salins, Chevalier en 1150. le frère de Guigone, Guy de Salins, était conseiller de la Duchesse et maître de l'hôtel du Duc Jean. Voila notre Nicolas une nouvelle fois fort bien marié, mais non plus à la haute bourgeoisie, mais avec l'ancienne Noblesse d'épée !!!
Quand en 1422 il remplace au poste de Chancelier, Jean de Thoisy, évêque de Tournay, Nicolas devient chef de la justice et garde des sceaux, il disposait à Dijon d'un Gouverneur de la Chancellerie, et d'un lieutenant dans toutes les villes du bailliage. Après les guerres civiles qui se terminent en 1435, et que la paix fut proclamée entre France et Bourgogne, Nicolas sera auréolé de la gloire des négociations de cette paix. Rolin était au sommet de sa puissance.
C'est en février 1440 que le Chancelier Rolin et sa suite vont traverser la ville de Beaune, il sera touché par la misère du peuple, que la famine et les guerres civiles avaient accablés, il va décider de fonder un Hôpital pour les pauvres et les voyageurs
L'affection de sa femme Guigone pour cette ville, ou plusieurs membres de sa famille avaient résidence, vont le déterminer à le construire dans cette cité. La construction des hospices de Beaune, ce magnifique édifice que nous connaissons, commença en 1443, la Charte de fondation témoigne du soin que mettait notre Chancelier dans tous les actes qu'il entreprenait, ou il est écrit je cite:
J'érige et dote en la ville de Beaulne, un Hospital pour que les povres et infirmes y soyent receus, servis et logés. Ce terrain acquis par moi, je le donne pour toujours à Dieu tout puissant, à la Vierge Marie sa mère, et au bienheureux Saint Anthoyne, j'y attache un revenu annuel de 1000 Livres sur la Saulnerie de Salins
Il était également stipulé q'une distribution journalière de pain se devait d'être faite aux pauvres de cette ville par les Hospices de Beaune !!
Tout y était expliqué, le nombre et la disposition des lits, le service des soeurs assurant les soins, l'administration de l'établissement et des revenus, rien ne fut oublié !!
La présence quasi permanente de son épouse Guigone, et les fréquentes visites du Chancelier Rolin donnaient aux travaux toute la célérité possible !!
Nous n'avons pas d'information quand au nom du maître d'oeuvre ayant réalisé les travaux, mais le type Flamand qui caractérise ce magnifique édifice laisse supposer que Nicolas en confia la direction à un artiste de ce pays
PS: Documentation BNF sur un Texte de Ch Bigarne écrit en 1860 M de V
L'histoire ne nous laisse aucun document qui puisse nous donner des détails sur l'enfance de cet homme célèbre ??. Sa famille ne brillait pas par l'éclat que peuvent procurer de hautes fonctions dans le royaume, ni par les faits d'armes glorieux dans l'Ost. Le nom de Rolin n'avait, semble t'il, jamais franchi les limites des environs de sa cité, on peut donc en déduire que notre Chancelier de Bourgogne fut le premier à briller de cette souche dont il était issu
Après avoir fait d'excellentes études dans le Collège des évêques d'Autun, Rolin se rendit à Dijon. La brillante cour des Ducs de Bourgogne avait attiré, dans cette Capitale, bon nombre d'érudits, de doctes personnes et de savants. C'est parmi tous ces protégés et favoris du Duc Philippe le Hardi (fils de Jean II le Bon), que Nicolas va évoluer et achever de se perfectionner. Notre homme était très versé dans l'Art Oratoire, donc un Juriste, métier très en vogue à cette époque, c'est donc tout naturellement qu'il va embrasser la profession d'Avocat
Nommé de bon heure au Parlement à l'avènement de Jean sans Peur, fils de Philippe, sur le trône Ducal, Nicolas se marie l'année suivante avec Marie, fille de Berthold de Landes, qui était en charge de la fonction honorifique de Valet de chambre du Roy, tout en assurant également la fonction de Général Maître des monnaies de France
La mère de Marie était la fille de Michel de Culdoë, Prévôt des marchands de Paris, voila notre Nicolas fort bien marié !!!. Mais son épouse mourra en couches dans l'année 1410, Rolin habitait alors rue des Fols, un bel Hôtel qu'il fera rénover en 1412, un an après son second mariage
Conseiller de Jean sans Peur autour de 1408, celui ci lui fera présent du château et de la seigneurie d'Autume, ancien Fief de la maison dès De Vienne. Donc en 1411 il épouse Guigone de Salins, dont la famille remontait à Gauthier de Salins, Chevalier en 1150. le frère de Guigone, Guy de Salins, était conseiller de la Duchesse et maître de l'hôtel du Duc Jean. Voila notre Nicolas une nouvelle fois fort bien marié, mais non plus à la haute bourgeoisie, mais avec l'ancienne Noblesse d'épée !!!
Quand en 1422 il remplace au poste de Chancelier, Jean de Thoisy, évêque de Tournay, Nicolas devient chef de la justice et garde des sceaux, il disposait à Dijon d'un Gouverneur de la Chancellerie, et d'un lieutenant dans toutes les villes du bailliage. Après les guerres civiles qui se terminent en 1435, et que la paix fut proclamée entre France et Bourgogne, Nicolas sera auréolé de la gloire des négociations de cette paix. Rolin était au sommet de sa puissance.
C'est en février 1440 que le Chancelier Rolin et sa suite vont traverser la ville de Beaune, il sera touché par la misère du peuple, que la famine et les guerres civiles avaient accablés, il va décider de fonder un Hôpital pour les pauvres et les voyageurs
L'affection de sa femme Guigone pour cette ville, ou plusieurs membres de sa famille avaient résidence, vont le déterminer à le construire dans cette cité. La construction des hospices de Beaune, ce magnifique édifice que nous connaissons, commença en 1443, la Charte de fondation témoigne du soin que mettait notre Chancelier dans tous les actes qu'il entreprenait, ou il est écrit je cite:
J'érige et dote en la ville de Beaulne, un Hospital pour que les povres et infirmes y soyent receus, servis et logés. Ce terrain acquis par moi, je le donne pour toujours à Dieu tout puissant, à la Vierge Marie sa mère, et au bienheureux Saint Anthoyne, j'y attache un revenu annuel de 1000 Livres sur la Saulnerie de Salins
Il était également stipulé q'une distribution journalière de pain se devait d'être faite aux pauvres de cette ville par les Hospices de Beaune !!
Tout y était expliqué, le nombre et la disposition des lits, le service des soeurs assurant les soins, l'administration de l'établissement et des revenus, rien ne fut oublié !!
La présence quasi permanente de son épouse Guigone, et les fréquentes visites du Chancelier Rolin donnaient aux travaux toute la célérité possible !!
Nous n'avons pas d'information quand au nom du maître d'oeuvre ayant réalisé les travaux, mais le type Flamand qui caractérise ce magnifique édifice laisse supposer que Nicolas en confia la direction à un artiste de ce pays
PS: Documentation BNF sur un Texte de Ch Bigarne écrit en 1860 M de V
mardi 24 mars 2020
Le Parloir aux Bourgeois
C'est le nom qui fut donné au bâtiment qu'occupent les échevins de la ville de Paris ainsi que leur administration, place de Grève, sur la rive droite de la Seine, en pleine zone marchande de la cité. Elle fut appelée aussi, précédemment "Maison aux Piliers"
Dès avant 1170 existait en la ville de Paris une corporation des "Marchands de l'Eau" (voir article N°328), analogue à celle des Bouchers, Drapiers, Pelletiers et autres métiers, qui sont déjà attestés, et qui possède des privilèges d'ordre commercial
Le Roy va confier à ces Marchands de l'Eau la police de la Seine entre Paris et le pont de Mantes. Le trafic est réglementé entre les marchands de la Capitale, ceux de Rouen, et les Bourguignons. Dans ces limites réservées aux Marchands Parisiens, les autres marchands ne peuvent commercer sans être associés avec un de ces marchands "Hansés" et demeurant en Paris
Tout contrevenant doit payer une amende dont la moitié du montant revient au Roy. Les marchands de l'Eau de Paris prélèvent aussi des droits sur les bateaux chargés arrivant à quai, comme le sel, le vin, les harengs, le bois, le foin et les grains. Le produit de ces taxes devant permettre l'entretien des berges, et d'aménager, tant que faire se peut des ports sur la Seine
En 1221 le Roy Philippe Auguste concède aux marchands de l'eau les Crieries de Paris, moyennant bien sur une rente annuelle de 320 Livres. Ils peuvent ainsi nommer ou révoquer les Crieurs à leur gré. Ils disposent de ce fait, d'un certain nombre de pouvoirs et surveillent les mesures et les poids, perçoivent les amendes pour contrefaçon et fraude, amendes qui reviennent pour une part vers le Roy
L'association des Marchands de l'Eau, dont les membres sont très liés au Roy, se transforme vers 1260-1260, en un corps organisé qui va exercer des pouvoirs municipaux. Un Prévôt des Marchands et quatre échevins la représente.
Les pouvoirs de cette municipalité ne cessent de croître à la fin du XIII siècle (voir articles N°74 et 75), et dans la première moitié du XIV siècle, au moment ou la Bourgeoisie connait son apogée
La ville de Paris n'obtient pas de Charte de Franchise, mais les pouvoirs de cette municipalité, qui ne cessent de grandir, tiennent de la Justice et de la Police. La bourgeoisie va disposer d'une importante organisation militaire qui aura pour base la Dizaine et son Dizenier
Au XIV siècle la milice bourgeoise se partage les 19 quartiers de Paris, qui sont aux mains des Quarteniers, divisés en Cinquanteniers et Dizeniers qu'ils commandent et dépendant étroitement du Parloir aux Bourgeois !!
Les échevins s'occupent en particulier de la sécurité nocturne, ils fixent le couvre feu que sonnera la cloche de la ville, et ils organisent le Guet. Pour faire appliquer ses ordres la municipalité de la capitale dispose d'un personnel administratif et judiciaire composé de Sergents. Par exemple au XV siècle ils sont divisés en deux corps distincts: les sergents de la marchandise et les sergents du parloir aux bourgeois (voir article N°73 et 74)
Les "Sergents de la Marchandise" sont au nombre de 4, chargés de visiter les rivières pour qu'elles ne soient pas "nuisables et préjudiciables à la marchandise de l'eau. Leur zone d'intervention ne se limitant pas à la Seine et s'étendant aux rivières avoisinantes comme l'Oise, la Marne et l'Yonne
Les " Sergents du Parloir aux Bourgeois ", sont 6, chargés du contrôle de la marchandise en vertu des privilèges de la prévôté des marchands, par exemple: ils étalonnent les mesures de vin des Taverniers, et une fois l'an y apposent une fleur de Lys en signe de conformité. Ces Sergents sont intéressés aux bénéfices de la justice qu'ils exécutent, ce qui accroît singulièrement leur diligence !!!
Ils sont par ailleurs gagés et reçoivent chaque année une livrée ( robe neuve aux armes de la prévôté des Marchands). Quand au Guet il est assuré, à tour de rôle, par les artisans des métiers et leurs apprentis
Cependant du fait de la puissance acquise au fil du temps par les Prévôts des Marchands et les échevins, ils vont entrer en conflit avec les hommes du Roy, notamment avec le Prévôt Royal du Châtelet, son Lieutenant Criminel et leurs agents (voir article N°155)
Ce sont surtout les événements politiques de la guerre de cent ans qui vont fragiliser cette institution dans la seconde moitié du XIV siècle, l'heure est aux insurrections (voir article N°158), après la bataille de Poitiers (voir article N°331 et 332)
PS: documentation BNF et interprétation d'un texte de J Favier ....M de V
Dès avant 1170 existait en la ville de Paris une corporation des "Marchands de l'Eau" (voir article N°328), analogue à celle des Bouchers, Drapiers, Pelletiers et autres métiers, qui sont déjà attestés, et qui possède des privilèges d'ordre commercial
Le Roy va confier à ces Marchands de l'Eau la police de la Seine entre Paris et le pont de Mantes. Le trafic est réglementé entre les marchands de la Capitale, ceux de Rouen, et les Bourguignons. Dans ces limites réservées aux Marchands Parisiens, les autres marchands ne peuvent commercer sans être associés avec un de ces marchands "Hansés" et demeurant en Paris
Tout contrevenant doit payer une amende dont la moitié du montant revient au Roy. Les marchands de l'Eau de Paris prélèvent aussi des droits sur les bateaux chargés arrivant à quai, comme le sel, le vin, les harengs, le bois, le foin et les grains. Le produit de ces taxes devant permettre l'entretien des berges, et d'aménager, tant que faire se peut des ports sur la Seine
En 1221 le Roy Philippe Auguste concède aux marchands de l'eau les Crieries de Paris, moyennant bien sur une rente annuelle de 320 Livres. Ils peuvent ainsi nommer ou révoquer les Crieurs à leur gré. Ils disposent de ce fait, d'un certain nombre de pouvoirs et surveillent les mesures et les poids, perçoivent les amendes pour contrefaçon et fraude, amendes qui reviennent pour une part vers le Roy
L'association des Marchands de l'Eau, dont les membres sont très liés au Roy, se transforme vers 1260-1260, en un corps organisé qui va exercer des pouvoirs municipaux. Un Prévôt des Marchands et quatre échevins la représente.
Les pouvoirs de cette municipalité ne cessent de croître à la fin du XIII siècle (voir articles N°74 et 75), et dans la première moitié du XIV siècle, au moment ou la Bourgeoisie connait son apogée
La ville de Paris n'obtient pas de Charte de Franchise, mais les pouvoirs de cette municipalité, qui ne cessent de grandir, tiennent de la Justice et de la Police. La bourgeoisie va disposer d'une importante organisation militaire qui aura pour base la Dizaine et son Dizenier
Au XIV siècle la milice bourgeoise se partage les 19 quartiers de Paris, qui sont aux mains des Quarteniers, divisés en Cinquanteniers et Dizeniers qu'ils commandent et dépendant étroitement du Parloir aux Bourgeois !!
Les échevins s'occupent en particulier de la sécurité nocturne, ils fixent le couvre feu que sonnera la cloche de la ville, et ils organisent le Guet. Pour faire appliquer ses ordres la municipalité de la capitale dispose d'un personnel administratif et judiciaire composé de Sergents. Par exemple au XV siècle ils sont divisés en deux corps distincts: les sergents de la marchandise et les sergents du parloir aux bourgeois (voir article N°73 et 74)
Les "Sergents de la Marchandise" sont au nombre de 4, chargés de visiter les rivières pour qu'elles ne soient pas "nuisables et préjudiciables à la marchandise de l'eau. Leur zone d'intervention ne se limitant pas à la Seine et s'étendant aux rivières avoisinantes comme l'Oise, la Marne et l'Yonne
Les " Sergents du Parloir aux Bourgeois ", sont 6, chargés du contrôle de la marchandise en vertu des privilèges de la prévôté des marchands, par exemple: ils étalonnent les mesures de vin des Taverniers, et une fois l'an y apposent une fleur de Lys en signe de conformité. Ces Sergents sont intéressés aux bénéfices de la justice qu'ils exécutent, ce qui accroît singulièrement leur diligence !!!
Ils sont par ailleurs gagés et reçoivent chaque année une livrée ( robe neuve aux armes de la prévôté des Marchands). Quand au Guet il est assuré, à tour de rôle, par les artisans des métiers et leurs apprentis
Cependant du fait de la puissance acquise au fil du temps par les Prévôts des Marchands et les échevins, ils vont entrer en conflit avec les hommes du Roy, notamment avec le Prévôt Royal du Châtelet, son Lieutenant Criminel et leurs agents (voir article N°155)
Ce sont surtout les événements politiques de la guerre de cent ans qui vont fragiliser cette institution dans la seconde moitié du XIV siècle, l'heure est aux insurrections (voir article N°158), après la bataille de Poitiers (voir article N°331 et 332)
PS: documentation BNF et interprétation d'un texte de J Favier ....M de V
lundi 9 mars 2020
Seul comme un Chevalier errant
Qu'il y ait eut ou non au VI siècle un chef de guerre nommé Arthur n'y change rien: c'est au génie d'un romancier du XII siècle , Chrétien de Troyes, que le roi Arthur doit d'avoir régné pendant de longs siècles sur le roman et sur l'imagination
Chrétien prend toujours l'air entendu: le roi Arthur vous le connaissez tous !, inutile de vous raconter son histoire. Mais je vais vous en conter une qui s'est passée sous son règne, il y a bien longtemps, dans un temps qui n'est plus le nôtre, quand les chevaliers étaient courageux et les amoureux fidèles :
Or est amours tournee a fable
de nos jours, amour devient fiction
Par chou que chil qui riens n'en sentent
parce que ceux qui ne l'éprouvent pas
Dïent qu'il ayent, mais il mentent
disent qu'ils aiment, mais ils mentent
Et chil fable et menchongne en font
et ceux qui en font une fiction et un mensonge
Qui s'en vantent et droit n'i ont
se vantent d'aimer sans en avoir le droit
Pour Chrétien de Troyes, inventer une histoire, ce n'est pas mentir, c'est feindre un sentiment que l'on n'éprouve pas, c'est tricher avec soi même. Ses cinq romans en vers Français, écrits entre 1170 et 1185 environ, montrent tous de jeunes chevaliers qui au fil de leurs aventures, découvrent l'amour, se découvrent eux même et voient se dessiner leur destin
Chacun de ces destins éclaire un épisode de la grande fresque des "aventures de Bretagne" sous le règne d'Arthur, qui est comme la toile de fond de ces romans. Chacun de ces héros aspire à être digne des valeurs de la table ronde: le courage, la fidélité, l'élégance au service de l'amour, le tout sous le regard de Dieu
Li boins roys Artus de Bretaigne
le noble roi Arthur de Bretagne
La qui proeche nous ensengne
dont la prouesse nous enseigne
Que nous soions preux et cortois
à être preux et courtois
Ces valeurs courtoises étaient celles de la société aristocratique de son temps. C'étaient celles de sa protectrice, la comtesse Marie de Champagne, fille du roi de France Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine, elle même petite fille de notre vieil ami Guillaume IX, le premier Troubadour
Pour se montrer digne de ces valeurs le héros part seul à l'aventure. Chrétien de Troyes invente un type littéraire promis à un grand avenir, celui du Chevalier errant !!!
Le chevalier errant est une pure fiction. Il ne pouvait pas exister dans la réalité. Non parce qu'il n'aurait rencontré ni châteaux enchantés, ni géants, ni demoiselle en détresse ( cette dernière catégorie au moins pouvait se trouver), mais parce qu'il était impossible de revêtir seul une armure, impossible de chevaucher ainsi harnaché des jours de suite, impossible d'utiliser un cheval de combat (destrier), comme cheval de voyage (palefroi), et donc de se passer d'un écuyer qui conduisait par la bride le destrier de son maître de la main droite (d'ou le mot destrier)
A la fin du Moyen âge, on organisera des fêtes et des joutes à thème Arthurien dont les participants porteront le nom de chevaliers de la table ronde et mimeront leurs aventures
Mais seul un fou comme Don Quichotte, ce héros du roman de Cervantes, aura l'idée de se faire réellement chevalier errant, et pourtant dans le Chevalier au lion, Calogrenant se décrit ainsi sur le chemin de l'aventure
Il avint, pres a de .vi. ans,
il advint, voila bientôt six ans,
Que je seus comme païsan,
que seul comme paysan
Aloie querant aventures
j'allais en quête d'aventures
Armés de toutes armeüres
revêtu de toutes mes armes
Si comme chevalier doit estre
comme un chevalier doit l'être
Et je trouvai un chemin à destre
et je trouvai un chemin sur ma droite
Par mi une forest espesse
au milieu d'une forêt épaisse
PS: je ne saurait trop vous conseiller ce livre de Michel Zink, qui a enchanté votre copiste le nain, je n'ai pas changé un mot de ce grand médiéviste qu'est notre auteur, en quarante chapitres imagés il nous invite à plonger dans l'aventure du moyen âge. La première image de ce bref article vous donne le titre et les références bonne lecture M de V
Chrétien prend toujours l'air entendu: le roi Arthur vous le connaissez tous !, inutile de vous raconter son histoire. Mais je vais vous en conter une qui s'est passée sous son règne, il y a bien longtemps, dans un temps qui n'est plus le nôtre, quand les chevaliers étaient courageux et les amoureux fidèles :
Or est amours tournee a fable
de nos jours, amour devient fiction
Par chou que chil qui riens n'en sentent
parce que ceux qui ne l'éprouvent pas
Dïent qu'il ayent, mais il mentent
disent qu'ils aiment, mais ils mentent
Et chil fable et menchongne en font
et ceux qui en font une fiction et un mensonge
Qui s'en vantent et droit n'i ont
se vantent d'aimer sans en avoir le droit
Pour Chrétien de Troyes, inventer une histoire, ce n'est pas mentir, c'est feindre un sentiment que l'on n'éprouve pas, c'est tricher avec soi même. Ses cinq romans en vers Français, écrits entre 1170 et 1185 environ, montrent tous de jeunes chevaliers qui au fil de leurs aventures, découvrent l'amour, se découvrent eux même et voient se dessiner leur destin
Chacun de ces destins éclaire un épisode de la grande fresque des "aventures de Bretagne" sous le règne d'Arthur, qui est comme la toile de fond de ces romans. Chacun de ces héros aspire à être digne des valeurs de la table ronde: le courage, la fidélité, l'élégance au service de l'amour, le tout sous le regard de Dieu
Li boins roys Artus de Bretaigne
le noble roi Arthur de Bretagne
La qui proeche nous ensengne
dont la prouesse nous enseigne
Que nous soions preux et cortois
à être preux et courtois
Ces valeurs courtoises étaient celles de la société aristocratique de son temps. C'étaient celles de sa protectrice, la comtesse Marie de Champagne, fille du roi de France Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine, elle même petite fille de notre vieil ami Guillaume IX, le premier Troubadour
Pour se montrer digne de ces valeurs le héros part seul à l'aventure. Chrétien de Troyes invente un type littéraire promis à un grand avenir, celui du Chevalier errant !!!
Le chevalier errant est une pure fiction. Il ne pouvait pas exister dans la réalité. Non parce qu'il n'aurait rencontré ni châteaux enchantés, ni géants, ni demoiselle en détresse ( cette dernière catégorie au moins pouvait se trouver), mais parce qu'il était impossible de revêtir seul une armure, impossible de chevaucher ainsi harnaché des jours de suite, impossible d'utiliser un cheval de combat (destrier), comme cheval de voyage (palefroi), et donc de se passer d'un écuyer qui conduisait par la bride le destrier de son maître de la main droite (d'ou le mot destrier)
A la fin du Moyen âge, on organisera des fêtes et des joutes à thème Arthurien dont les participants porteront le nom de chevaliers de la table ronde et mimeront leurs aventures
Mais seul un fou comme Don Quichotte, ce héros du roman de Cervantes, aura l'idée de se faire réellement chevalier errant, et pourtant dans le Chevalier au lion, Calogrenant se décrit ainsi sur le chemin de l'aventure
Il avint, pres a de .vi. ans,
il advint, voila bientôt six ans,
Que je seus comme païsan,
que seul comme paysan
Aloie querant aventures
j'allais en quête d'aventures
Armés de toutes armeüres
revêtu de toutes mes armes
Si comme chevalier doit estre
comme un chevalier doit l'être
Et je trouvai un chemin à destre
et je trouvai un chemin sur ma droite
Par mi une forest espesse
au milieu d'une forêt épaisse
PS: je ne saurait trop vous conseiller ce livre de Michel Zink, qui a enchanté votre copiste le nain, je n'ai pas changé un mot de ce grand médiéviste qu'est notre auteur, en quarante chapitres imagés il nous invite à plonger dans l'aventure du moyen âge. La première image de ce bref article vous donne le titre et les références bonne lecture M de V
samedi 7 mars 2020
N°350) Le Juriste Guillaume de Plaisians
Les Juristes du Bas Moyen âge sont à l'origine du droit politique moderne, et l'on nous rebat sans cesse les oreilles avec Guillaume de Nogaret, mais quid de Guillaume de Plaisians ???, son bras droit dans les grandes affaires du royaume du roi de Fer
De ce Guillaume originaire du village dont il porte le nom, qui se hissera au rang de Chevalier et deviendra Seigneur de Vézenobre et de Vinsobres (Gard). On sait qu'il étudia le Droit à la fameuse Université de Montpellier, réputée pour son école de droit et de médecine, nous avons connaissance du fait que Guillaume de Nogaret y enseignait le droit
Plaisians y deviendra "legum doctor", ou si vous préférez docteur en droit. A partir de 1298 il est en poste à Beaucaire, comme juge mage, poste qu'avait occupé avant lui Guillaume de Nogaret
Plaisians occupe encore ce poste en février 1303, en ce début de XIV siècle, ou il fut convoqué par Philippe IV le Bel pour la réunion du Parlement de Juin 1303, c'est la première marche de son ascension au gouvernement des affaires, il va devenir l'un des fameux Légistes membre du conseil du roi de fer (nous dirions ministre à notre époque), mais voila beaucoup de coïncidences et cela pose questions ??
Est il mandé par le roi, ou sur demande de Nogaret ?, ce dernier devant aller à Anagni pour une confrontation avec le Pape Boniface VIII (voir article N°54 l'attentat d'Anagni et G de Nogaret)
Nogaret avait échoué à convaincre le parlement et le roi pendant la cession, en mars 1303, de prendre des sanctions contre Boniface VIII, est ce pour avoir un appui pendant son absence qu'il fait venir Plaisians, le Juge Mage de Beaucaire à Paris ???
Cela semble logique, car notre homme apparaît associé très souvent aux actes de Nogaret, principal conseiller du roi depuis la mort de Pierre Flote (Garde du Sceau privé), on le trouve impliqué dans nombre de dossiers (documents de G de Nogaret et de G de Plaisians, au trésor des Chartes, Ch V Langlois, notices et extraits des manuscrits de la BNF)
Il apparaît également dans la longue lutte du monarque contre le Temple, dans divers actes, au côté de son ancien professeur de droit, lutte commencée avant eux par Pierre Flote ( du moins jusqu'à la mort de ce dernier à la bataille de Courtrai), mais aussi de Aycelin évêque de Narbonne, Philippe de Villepreux, et plus tard Enguerrand de Marigny. Plaisians décédera avant le procès final du temple en 1314 (voir article N°52 la fin de l'ordre du Temple)
S'il est entré dans les coutumes de les qualifier d'âmes damnées du Roi de Fer, ils étaient avant tout des juristes d'exception à leur époque, les meilleurs avocats de la cause de Philippe le Bel (voir article N°70 Philippe IV le roi de Fer). Ils vont oeuvrer avec méthode, inventivité et acharnement dans l'intérêt de leur maître, contre celui de la religion
Benoit XI avait succédé à Boniface VIII, une ambassade fut envoyée à Rome, en février 1304, auprès du Saint Père, elle se composait de Béraud de Mercoeur, Pierre de Belleperche, Guillaume de Plaisians et Guillaume de Nogaret, dans le but de recevoir la levée de l'excommunication du roi de fer, lancée par Boniface, mais aussi pour féliciter Benoit pour son élévation au trône de Saint Pierre
L'ambassade fut un succès, le roi reçoit l'absolution, ainsi que trois de nos Ambassadeurs !!!....Nogaret étant exclus de cette mesure, on pense que Benoit a des doutes quand à l'implication de Nogaret sur la fin de vie de son prédécesseur
Cette relation entre Nogaret et Plaisians ne peut s'expliquer que part des relations antérieures et l'on peu supposer que Plaisians étant en Montpellier dès 1292, connu Nogaret, celui ci fut peu être son professeur, que ce dernier l'apprécia. On sait que des liens très forts, professeur élève, se tissaient à cette époque
Or donc plus tard quand Nogaret acquit la confiance du roi de Fer, aurait il avancé puis protégé la carrière de cet ancien élève ?. Plaisians fut toujours le second de Nogaret, même dans la mort, car bien plus jeune que son mentor il le suivi que de quelques semaine dans la tombe
Dès 1307 Guillaume de Plaisians est Seigneur de Vezenobres, cette bourgade comprenait environ 340 feux en 1295, il va contribuer à l'agrandissement de son fief en demandant la permission d'y établir un marché hebdomadaire et Vezenobres eut son marché tous les lundi. Guillaume, époux de Sibile eut trois filles, il meurt en novembre 1313
PS: voila remis en selle un oublié de l'histoire, à la façon de votre copiste le nain M de V
De ce Guillaume originaire du village dont il porte le nom, qui se hissera au rang de Chevalier et deviendra Seigneur de Vézenobre et de Vinsobres (Gard). On sait qu'il étudia le Droit à la fameuse Université de Montpellier, réputée pour son école de droit et de médecine, nous avons connaissance du fait que Guillaume de Nogaret y enseignait le droit
Plaisians y deviendra "legum doctor", ou si vous préférez docteur en droit. A partir de 1298 il est en poste à Beaucaire, comme juge mage, poste qu'avait occupé avant lui Guillaume de Nogaret
Plaisians occupe encore ce poste en février 1303, en ce début de XIV siècle, ou il fut convoqué par Philippe IV le Bel pour la réunion du Parlement de Juin 1303, c'est la première marche de son ascension au gouvernement des affaires, il va devenir l'un des fameux Légistes membre du conseil du roi de fer (nous dirions ministre à notre époque), mais voila beaucoup de coïncidences et cela pose questions ??
Est il mandé par le roi, ou sur demande de Nogaret ?, ce dernier devant aller à Anagni pour une confrontation avec le Pape Boniface VIII (voir article N°54 l'attentat d'Anagni et G de Nogaret)
Nogaret avait échoué à convaincre le parlement et le roi pendant la cession, en mars 1303, de prendre des sanctions contre Boniface VIII, est ce pour avoir un appui pendant son absence qu'il fait venir Plaisians, le Juge Mage de Beaucaire à Paris ???
Cela semble logique, car notre homme apparaît associé très souvent aux actes de Nogaret, principal conseiller du roi depuis la mort de Pierre Flote (Garde du Sceau privé), on le trouve impliqué dans nombre de dossiers (documents de G de Nogaret et de G de Plaisians, au trésor des Chartes, Ch V Langlois, notices et extraits des manuscrits de la BNF)
Il apparaît également dans la longue lutte du monarque contre le Temple, dans divers actes, au côté de son ancien professeur de droit, lutte commencée avant eux par Pierre Flote ( du moins jusqu'à la mort de ce dernier à la bataille de Courtrai), mais aussi de Aycelin évêque de Narbonne, Philippe de Villepreux, et plus tard Enguerrand de Marigny. Plaisians décédera avant le procès final du temple en 1314 (voir article N°52 la fin de l'ordre du Temple)
S'il est entré dans les coutumes de les qualifier d'âmes damnées du Roi de Fer, ils étaient avant tout des juristes d'exception à leur époque, les meilleurs avocats de la cause de Philippe le Bel (voir article N°70 Philippe IV le roi de Fer). Ils vont oeuvrer avec méthode, inventivité et acharnement dans l'intérêt de leur maître, contre celui de la religion
Benoit XI avait succédé à Boniface VIII, une ambassade fut envoyée à Rome, en février 1304, auprès du Saint Père, elle se composait de Béraud de Mercoeur, Pierre de Belleperche, Guillaume de Plaisians et Guillaume de Nogaret, dans le but de recevoir la levée de l'excommunication du roi de fer, lancée par Boniface, mais aussi pour féliciter Benoit pour son élévation au trône de Saint Pierre
L'ambassade fut un succès, le roi reçoit l'absolution, ainsi que trois de nos Ambassadeurs !!!....Nogaret étant exclus de cette mesure, on pense que Benoit a des doutes quand à l'implication de Nogaret sur la fin de vie de son prédécesseur
Cette relation entre Nogaret et Plaisians ne peut s'expliquer que part des relations antérieures et l'on peu supposer que Plaisians étant en Montpellier dès 1292, connu Nogaret, celui ci fut peu être son professeur, que ce dernier l'apprécia. On sait que des liens très forts, professeur élève, se tissaient à cette époque
Or donc plus tard quand Nogaret acquit la confiance du roi de Fer, aurait il avancé puis protégé la carrière de cet ancien élève ?. Plaisians fut toujours le second de Nogaret, même dans la mort, car bien plus jeune que son mentor il le suivi que de quelques semaine dans la tombe
Dès 1307 Guillaume de Plaisians est Seigneur de Vezenobres, cette bourgade comprenait environ 340 feux en 1295, il va contribuer à l'agrandissement de son fief en demandant la permission d'y établir un marché hebdomadaire et Vezenobres eut son marché tous les lundi. Guillaume, époux de Sibile eut trois filles, il meurt en novembre 1313
PS: voila remis en selle un oublié de l'histoire, à la façon de votre copiste le nain M de V
vendredi 6 mars 2020
Cagots médecins au bas Moyen âge 2/2
On ne trouve guère de Cagots médecins qu'au XIV et XV siècles, c'est à dire la toute fin du moyen âge. Selon le docteur Fay, je cite: nous n'en connaissons que quatre cités dans des documents écrits ou des actes notariés, en 1374, Maître Pierre, Crestia (cagot), de Lac, qui fut appelé pour soigner des plaies, Puis en 1384 un certain Berduc de Cazenave, promet devant notaire de payer à Johan Chestia (cagot), de Meritein, 23 florins d'or pour cure de plaie de tête
Au XV siècle en 1434, Maître Berdot médecin Chrestia (cagot), d'Oloron, accepte un arrangement pour le paiement d'honoraires que lui doivent deux habitants d'Aramitz, et en 1472 c'est encore un médecin cagot qui reçut de Jean de Mailhoc la cabane de Cauterets. On suppose bien sur qu'ils ne furent pas que quatre sur toute la France ???
Force est donc d'admettre que les Cagots devaient être en assez bonne santé pour assurer l'exercice de la médecine. Le droit pour eux d'exercer s'explique par la condition libre ou ils vivaient et le peu de surveillance dont on les entourait, sans compter l'incompétence notoire de nos pédants crottés de médecins issus des Facultés. Cependant on ne leur eût pas laisser cette licence au XI et XII siècles, et encore moins plus tard au XVI siècle
Lire article N°55 la médecine et la chirurgie, N°310 formation du médecin au bas moyen âge, N°56 le métier d'Apothicaire, N°156 lèpres et léproseries, N°157 les épidémies, le feu sacré, la Suète, la peste
Au sujet des cagots médecins, M Sanzot a dit avec justesse que s'il y avait en France des écoles de médecine, que ce soit en Montpellier, ou en Paris, on n'y aurait pas reçu les Cagots !!!, et qu'il est plus probable qu'ils aient appris leur art en Espagne ou l'on trouvait des médecins Juifs et Arabes ???
Cette seconde observation de M Sanzot serait justifiée, si elle était prouvée !!. Nos cagots avaient ils appris leur art dans quelque Université étrangère ????, ou n'étaient ils pas plutôt de ces médecins non officiels qui abondaient au XIV et XV siècle, et contre lesquels fut publié plus d'une ordonnance !!!
De même que dans les léproseries, certains lépreux faisaient office de médecin, peut être en était il de même chez nos cagots ???. On peu d'ailleurs se poser la question; serait ce la, l'origine de cette croyance populaire qui faisait d'eux des Sorciers ????
Or on sait qu'en Poitou, les Devins étaient uniquement recrutés parmi les Charpentiers et les Bûcherons, et ces métiers étaient précisément les seuls qu'exerçaient les Cagots, puisqu'ils ne travaillaient que le bois
Est il loisible de croire que cette réputation de sorcellerie attachée aux familles de bûcherons puisse marquer la persistance d'une coutume, celle de cagots médecins ou sorciers ????
Divers petits faits relevés par F Michel tendraient à confirmer cette opinion, exemple: Quand on mettait le pain à l'envers sur la table, dans certains villages il est dit que les Cagots avaient le droit d'entrer et de prendre le pain, de même que l'on raconte qu'un cagot avait le droit de prendre la charge que portait une bête de somme, si celle ci n'était pas bien empaquetée ou tombait, ce sont bien la des droits assez semblables à ceux des sorciers ???
Par contre si l'on reconnait cette assimilation, certaines personnes dont Mazure (histoire du Béarn et du Pays Basque), en tirent des conclusions erronées, à savoir que ce serait à cause de la sorcellerie qu'il fallait imputer la proscription des Cagots, notre homme les accusait de Ladrerie et d'oeuvres noires !!!
A Perquie (landes), on croyait même que caresses ou regards de Cagots communiquaient de graves maladies ainsi que des infirmités incurables aux enfants !!. Une chanson de Mugron (Landes), prouve clairement que l'on croyait les Cagots sorciers !!
" Gagot, gabot, gabère"
"Couan a bis ta may sorcière"
"Et toun pay loup garous"
PS: histoire de la lèpre en France, lépreux et Cagots du Sud Ouest du Docteur H M Fay..documentation BNF....M de V
Au XV siècle en 1434, Maître Berdot médecin Chrestia (cagot), d'Oloron, accepte un arrangement pour le paiement d'honoraires que lui doivent deux habitants d'Aramitz, et en 1472 c'est encore un médecin cagot qui reçut de Jean de Mailhoc la cabane de Cauterets. On suppose bien sur qu'ils ne furent pas que quatre sur toute la France ???
Force est donc d'admettre que les Cagots devaient être en assez bonne santé pour assurer l'exercice de la médecine. Le droit pour eux d'exercer s'explique par la condition libre ou ils vivaient et le peu de surveillance dont on les entourait, sans compter l'incompétence notoire de nos pédants crottés de médecins issus des Facultés. Cependant on ne leur eût pas laisser cette licence au XI et XII siècles, et encore moins plus tard au XVI siècle
Lire article N°55 la médecine et la chirurgie, N°310 formation du médecin au bas moyen âge, N°56 le métier d'Apothicaire, N°156 lèpres et léproseries, N°157 les épidémies, le feu sacré, la Suète, la peste
Au sujet des cagots médecins, M Sanzot a dit avec justesse que s'il y avait en France des écoles de médecine, que ce soit en Montpellier, ou en Paris, on n'y aurait pas reçu les Cagots !!!, et qu'il est plus probable qu'ils aient appris leur art en Espagne ou l'on trouvait des médecins Juifs et Arabes ???
Cette seconde observation de M Sanzot serait justifiée, si elle était prouvée !!. Nos cagots avaient ils appris leur art dans quelque Université étrangère ????, ou n'étaient ils pas plutôt de ces médecins non officiels qui abondaient au XIV et XV siècle, et contre lesquels fut publié plus d'une ordonnance !!!
De même que dans les léproseries, certains lépreux faisaient office de médecin, peut être en était il de même chez nos cagots ???. On peu d'ailleurs se poser la question; serait ce la, l'origine de cette croyance populaire qui faisait d'eux des Sorciers ????
Or on sait qu'en Poitou, les Devins étaient uniquement recrutés parmi les Charpentiers et les Bûcherons, et ces métiers étaient précisément les seuls qu'exerçaient les Cagots, puisqu'ils ne travaillaient que le bois
Est il loisible de croire que cette réputation de sorcellerie attachée aux familles de bûcherons puisse marquer la persistance d'une coutume, celle de cagots médecins ou sorciers ????
Divers petits faits relevés par F Michel tendraient à confirmer cette opinion, exemple: Quand on mettait le pain à l'envers sur la table, dans certains villages il est dit que les Cagots avaient le droit d'entrer et de prendre le pain, de même que l'on raconte qu'un cagot avait le droit de prendre la charge que portait une bête de somme, si celle ci n'était pas bien empaquetée ou tombait, ce sont bien la des droits assez semblables à ceux des sorciers ???
Par contre si l'on reconnait cette assimilation, certaines personnes dont Mazure (histoire du Béarn et du Pays Basque), en tirent des conclusions erronées, à savoir que ce serait à cause de la sorcellerie qu'il fallait imputer la proscription des Cagots, notre homme les accusait de Ladrerie et d'oeuvres noires !!!
A Perquie (landes), on croyait même que caresses ou regards de Cagots communiquaient de graves maladies ainsi que des infirmités incurables aux enfants !!. Une chanson de Mugron (Landes), prouve clairement que l'on croyait les Cagots sorciers !!
" Gagot, gabot, gabère"
"Couan a bis ta may sorcière"
"Et toun pay loup garous"
PS: histoire de la lèpre en France, lépreux et Cagots du Sud Ouest du Docteur H M Fay..documentation BNF....M de V
mercredi 4 mars 2020
Les Cagots du X au XV siècles 1/2
Dès le XIV siècle les médecins qui se sont occupés des Cagots les représentèrent comme des malades. Bien que peu nombreux sont ces vieux cliniciens ayant consacrés à ces malheureux quelques lignes, on doit cependant reconnaître la concordance parfaite des idées qu'ils expriment au sujet des Cagots.
Si à leur témoignage on joint les nombreux documents qui sont réunis dans les travaux du Docteur H M Fay, dont je vous livre un passage dans cet article, il apparaît clairement que nos Cagots furent de tout temps considérés comme des Lépreux
Guy de Chauliac (1383), dans son traité " de grande Chirurgie ", traité VI, doctrine I, chapitre II de Ladrerie, classe les malades soupçonnés de Ladrerie en quatre groupes: 1° ceux qui n'ont rien, et qu'il convient de doter de lettres de certificat, afin de pouvoir les présenter auprès d'un représentant ecclésiastique dont dépendent les Lépreux
2° ceux qui n'ont que des signes équivoques atténués, qu'il convient de mettre en observation, afin on suppose de voir l'évolution de cette maladie de lèpre ?
3° ceux qui ont beaucoup de signes équivoques et peu d'univoques (opposé à ambigu), ce sont nos Cagots, on leur enjoint de vivre à l'écart et de ne point se mêler au public, 4° les Ladres confirmés, qui doivent entrer en Ladrerie, et la catégorie était, si l'on veut, la "petite Lèpre", ou lèpre Blanche, par opposition à la " grande lèpre rouge".
Notre docte praticien du bas moyen âge était mieux placé que tout autre, car vivant à Montpellier sur les confins d'une région ou ces malheureux pullulaient assez librement à son époque. C'est en s'inspirant des idées de Guy de Chauliac que notre Auteur entreprend l'étude médicale des Cagots, en premier lieu, selon les médecins d'autrefois, puis ensuite avec une approche moderne, je ne vous donnerait dans cet article que l'approche médiévale, qui reste le but de ce Blog
Au XIV siècle, à Bayonne, l'autorité eut maille à partir avec des gens que des règlements de 1315 et 1319 appellent "arcabotz" et "ischaureilhatz", qui se trouvaient sans profession et qu'il fallait chasser de la ville, il semble qu'il s'agissait de Cagots, le mot arcabotz dérivant de "caffot", et ischaureilhat ou ésaurillé, se rapporte à la résorption du lobule de l'oreille, et au ratatinement de cet organe tout entier, signe évident de lèpre à l'époque.
En 1320 les lépreux furent accusés avec les Juifs d'avoir de concert empoisonné les sources, les Cagots eurent eux aussi à souffrir de représailles. Il faut attendre 1383, date d'achévement du traité de grande chirurgie, pour apprendre quelque chose en matière de " Cagoterie "
Guy de Chauliac nous dit dans son ouvrage que cette maladie est caractérisée par la présence de plusieurs signes équivoques et peu d'univoques de lèpre. la symptomatologie de la lèpre est donc celle de la catégorie, ou seul l'aspect clinique du malade, le groupement des signes, qui sont tous inconstants, a de l'importance pour le diagnostic
Ce qu'écrivait Guy de Chauliac était le fruit de l'observation, c'est par lui que nous apprenons à connaître la lèpre légère des Cagots qui ne les empêchait pas de vivre en famille, de travailler, et d'avoir droit à un minimum de considération, mais qui nécessitait cependant un certain isolement
C'est à partir de cette fin de XIV siècle que l'on va commencer à dire, en parlant des Cagots, qu'ils sont atteint "d'une espèce de Lèpre", inutile de préciser qu'on la disait fort contagieuse !!!
Une lettre de Charles VI le Fou, datée de 1407, nous montre à merveille ce que l'on en pensait en ce début de XV siècle, ce document est adressé aux Sénéchaux de Toulouse, Carcassonne, Beaucaire, Rouergue, Bigorre et Quercy, ainsi qu'au gouverneur de la province
Je vais à la mesure de mes moyens vous donner un aperçu lisible de cette lettre, mais sans vous en garantir la transcription exacte, le nain n'étant pas diplômé es langues anciennes, je m'en excuse, mais vous voila prévenus !!!
Ou il est dit: que les Capitouls de Toulouse et les principaux du Duchié de Guyenne, lui ont fait exposer que dans lezdites sénéchaussées et duchié, y avoient plusieurs personnes malades d'une maladie, laquelle est une espèce de lèpre ou meselerie, et les entachés d'icelle maladie, sont appelés en d'aucune contrées Capots, et en d'autres contrées Casots, et sont acoustumés de ces lieux de toute ancieneté, et doivent porter certaine enseigne pour estre connus des saines personnes (lire article 194, les signes d'infamie au M-A)
Aussi doivent ils demourer et vivre séparement, afin que les sains ne soyent entachés et corrompus. Nous mandons et enjoignons que dorénavant lesditz Capots ou Casots ou malades de la dite maladie, ne soient si osés ni si hardis, qu'ils aillent et viennent, sans pouvoir être repérés aucunement parmi les saines personnes, qu'ils portent désormais la dite enseigne d'anciéneté acoustumée, et de manière que chacun puisse la voir !!
A quelques année de la , le Dauphin Louis (futur Louis XI), se trouvant à Toulouse, nomma en 1439 des commissaires afin de visiter des personnes, hommes, femmes et enfants qui s'étaient répandus dans la ville de Toulouse " qui estoient entachiés d'une très horrible et griève maladie, nommée maladie de lèpre ou capoterie ", afin qu'ils ne se mêlent aux habitants
PS: je ne vous donne ici qu'un aperçu de l'immense travail du Docteur Fay, son livre faisant plus de 800 pages, je ne saurai trop vous conseiller de le consulter sur le site de la BNF, dont une fois de plus je salue le travail qui nous permet d'avoir accès à ces documents M de V
Si à leur témoignage on joint les nombreux documents qui sont réunis dans les travaux du Docteur H M Fay, dont je vous livre un passage dans cet article, il apparaît clairement que nos Cagots furent de tout temps considérés comme des Lépreux
Guy de Chauliac (1383), dans son traité " de grande Chirurgie ", traité VI, doctrine I, chapitre II de Ladrerie, classe les malades soupçonnés de Ladrerie en quatre groupes: 1° ceux qui n'ont rien, et qu'il convient de doter de lettres de certificat, afin de pouvoir les présenter auprès d'un représentant ecclésiastique dont dépendent les Lépreux
2° ceux qui n'ont que des signes équivoques atténués, qu'il convient de mettre en observation, afin on suppose de voir l'évolution de cette maladie de lèpre ?
3° ceux qui ont beaucoup de signes équivoques et peu d'univoques (opposé à ambigu), ce sont nos Cagots, on leur enjoint de vivre à l'écart et de ne point se mêler au public, 4° les Ladres confirmés, qui doivent entrer en Ladrerie, et la catégorie était, si l'on veut, la "petite Lèpre", ou lèpre Blanche, par opposition à la " grande lèpre rouge".
Notre docte praticien du bas moyen âge était mieux placé que tout autre, car vivant à Montpellier sur les confins d'une région ou ces malheureux pullulaient assez librement à son époque. C'est en s'inspirant des idées de Guy de Chauliac que notre Auteur entreprend l'étude médicale des Cagots, en premier lieu, selon les médecins d'autrefois, puis ensuite avec une approche moderne, je ne vous donnerait dans cet article que l'approche médiévale, qui reste le but de ce Blog
Au XIV siècle, à Bayonne, l'autorité eut maille à partir avec des gens que des règlements de 1315 et 1319 appellent "arcabotz" et "ischaureilhatz", qui se trouvaient sans profession et qu'il fallait chasser de la ville, il semble qu'il s'agissait de Cagots, le mot arcabotz dérivant de "caffot", et ischaureilhat ou ésaurillé, se rapporte à la résorption du lobule de l'oreille, et au ratatinement de cet organe tout entier, signe évident de lèpre à l'époque.
En 1320 les lépreux furent accusés avec les Juifs d'avoir de concert empoisonné les sources, les Cagots eurent eux aussi à souffrir de représailles. Il faut attendre 1383, date d'achévement du traité de grande chirurgie, pour apprendre quelque chose en matière de " Cagoterie "
Guy de Chauliac nous dit dans son ouvrage que cette maladie est caractérisée par la présence de plusieurs signes équivoques et peu d'univoques de lèpre. la symptomatologie de la lèpre est donc celle de la catégorie, ou seul l'aspect clinique du malade, le groupement des signes, qui sont tous inconstants, a de l'importance pour le diagnostic
Ce qu'écrivait Guy de Chauliac était le fruit de l'observation, c'est par lui que nous apprenons à connaître la lèpre légère des Cagots qui ne les empêchait pas de vivre en famille, de travailler, et d'avoir droit à un minimum de considération, mais qui nécessitait cependant un certain isolement
C'est à partir de cette fin de XIV siècle que l'on va commencer à dire, en parlant des Cagots, qu'ils sont atteint "d'une espèce de Lèpre", inutile de préciser qu'on la disait fort contagieuse !!!
Une lettre de Charles VI le Fou, datée de 1407, nous montre à merveille ce que l'on en pensait en ce début de XV siècle, ce document est adressé aux Sénéchaux de Toulouse, Carcassonne, Beaucaire, Rouergue, Bigorre et Quercy, ainsi qu'au gouverneur de la province
Je vais à la mesure de mes moyens vous donner un aperçu lisible de cette lettre, mais sans vous en garantir la transcription exacte, le nain n'étant pas diplômé es langues anciennes, je m'en excuse, mais vous voila prévenus !!!
Ou il est dit: que les Capitouls de Toulouse et les principaux du Duchié de Guyenne, lui ont fait exposer que dans lezdites sénéchaussées et duchié, y avoient plusieurs personnes malades d'une maladie, laquelle est une espèce de lèpre ou meselerie, et les entachés d'icelle maladie, sont appelés en d'aucune contrées Capots, et en d'autres contrées Casots, et sont acoustumés de ces lieux de toute ancieneté, et doivent porter certaine enseigne pour estre connus des saines personnes (lire article 194, les signes d'infamie au M-A)
Aussi doivent ils demourer et vivre séparement, afin que les sains ne soyent entachés et corrompus. Nous mandons et enjoignons que dorénavant lesditz Capots ou Casots ou malades de la dite maladie, ne soient si osés ni si hardis, qu'ils aillent et viennent, sans pouvoir être repérés aucunement parmi les saines personnes, qu'ils portent désormais la dite enseigne d'anciéneté acoustumée, et de manière que chacun puisse la voir !!
A quelques année de la , le Dauphin Louis (futur Louis XI), se trouvant à Toulouse, nomma en 1439 des commissaires afin de visiter des personnes, hommes, femmes et enfants qui s'étaient répandus dans la ville de Toulouse " qui estoient entachiés d'une très horrible et griève maladie, nommée maladie de lèpre ou capoterie ", afin qu'ils ne se mêlent aux habitants
PS: je ne vous donne ici qu'un aperçu de l'immense travail du Docteur Fay, son livre faisant plus de 800 pages, je ne saurai trop vous conseiller de le consulter sur le site de la BNF, dont une fois de plus je salue le travail qui nous permet d'avoir accès à ces documents M de V
dimanche 1 mars 2020
Pierre de la Broce, favori de Philippe III le Hardi
On s'interroge encore beaucoup, à cause du vide de documents Historiques de cette période, sur la nature du pouvoir qu'exerçait ce favori auprès de Philippe III le Hardi, les chroniques sont unanimes pour dire que ce roi ne faisait rien sans l'avis de Pierre de la Broce, et les nombreux actes de donation de ce monarque envers ce dernier, sont autant de témoignages de la faveur dont il jouissait, mais au contraire des autres conseillers royaux on ignore totalement en quoi consistait son influence ???
Sous le fils de ce monarque, on trouve dans l'entourage du roi de Fer des personnes influentes tel un Pierre Flote, un Guillaume de Nogaret et Enguerrand de Marigny, qui détiendront chacun à leur tour des responsabilités tant financières que politiques, et ils possédaient des positions dominantes au conseil du roi, la compétence politique de ces hommes n'a jamais été mise en doute !!
Rien de tel pour Pierre de la Broce Seigneur de Langeais !!!. Le seul témoignage exploitable attestant d'un pouvoir de commandement, à son sujet, a trait aux machines de guerre qui furent conduites à Toulouse, sur son ordre, en prévision de la campagne contre le Comte de Foix en 1272. Notre homme apparaît avec le titre de Chambellan à la fin de la décennie 1260, Saint Louis (louis IX), meurt à Tunis, son fils prend alors le commandement de l'armée, quitte la Tunisie pour rentrer en France, via la Sicile et l'Italie
Rien ne nous dit qu'il ai combattu lors de la croisade et en Tunisie, on ne le cite nul part, il semble n'avoir aucune compétence dans le domaine militaire ????
C'est d'abord comme Barbier Chirurgien que Pierre de la Broce c'était immiscé dans l'entourage de Saint Louis, on sait que ce monarque était de santé fragile, et certaines chroniques insisteront lourdement sur la basse extraction de Pierre, allant même jusqu'à dire qu'il n'aurait été qu' un simple barbier ???
Après réexamen, attentif, par des historiens, des sources, on peut affirmer qu'il a eudans l'entourage de Saint Louis, un rôle de mire et de chirurgien. Il ne semble cependant issu d'aucune école de médecine, aucune chronique n'en fait état, donc il n'était pas médecin, ce qui n'est pas un mal quand on connait les compétences peu flatteuses de cette corporation à l'époque !!!
Cependant même si son ascension fut exceptionnelle, Pierre, n'était pas entièrement un roturier, sa mère était de petite noblesse de chevalerie, un de ses oncle était chevalier, et son père le fut du moins à la fin de sa vie, mais il faut bien avouer que dès 1270 il occupait une position très au dessus de son rang dans la hiérarchie de l'hôtel royal ??, et ne semble pourtant n'avoir porté d'autre titre que Chambellan du roi.
On peut retracer ainsi, et sans trop s'avancer, les premiers temps de la carrière de Pierre. Issu d'une famille approchant la noblesse, il entre assez tôt dans l'hôtel du roi, au plus tard en 1255, peut être en raison de capacités peu communes de guérisseur, comme Mire, ou plutôt comme Barbier Chirurgien, nous marchons sur des oeufs en faisant des hypothèses plausibles, mais comme je dis toujours, le Moyen âge est une cathédrale vieille de mille ans, pavée d'hypothèses plausibles !!
Promu Chambellan du roi, au plus tard en 1266, il jouit dans les dernières années du règne de Saint Louis, d'une situation confortable à la cour, avec une probable spécialisation dans les affaires financières, comme le laisserait penser ses liens privilégiés avec un Pierre Michel et un Pierre Barbe
Par la suite son rôle semble avoir été de diriger l'administration royale sous Philippe III le hardi, mais rien ne laisse supposer qu'il ai joué un rôle dans la définition de la politique royale, et comme nous l'avons déjà mentionné plus haut il ne semblait avoir aucune compétences militaires, donc ce n'est ni par ses prouesses guerrières, ni par son esprit politique que Pierre de la Broce devint le tout puissant favori du roi ??? la question reste posée !!!
Nota: Pierre de la Broce ( ou de la Brosse), finira pendu comme un manant au gibet de Montfaucon en 1278
PS: Le trésor des Chartes ne possède pas de registres ou les actes du gouvernement royal aient été consignés de 1270 à 1285, alors que nous possédons les registres officiels antérieurs à cette période, concernant le roi Saint Louis, et postérieurs à celle ci, concernant le roi Philippe IV le Bel. En outre les archives administratives et judiciaires du règne ont été gravement mutilées par un incendie qui détruisit le greffe du parlement au XVIII siècle M de V
Sous le fils de ce monarque, on trouve dans l'entourage du roi de Fer des personnes influentes tel un Pierre Flote, un Guillaume de Nogaret et Enguerrand de Marigny, qui détiendront chacun à leur tour des responsabilités tant financières que politiques, et ils possédaient des positions dominantes au conseil du roi, la compétence politique de ces hommes n'a jamais été mise en doute !!
Rien de tel pour Pierre de la Broce Seigneur de Langeais !!!. Le seul témoignage exploitable attestant d'un pouvoir de commandement, à son sujet, a trait aux machines de guerre qui furent conduites à Toulouse, sur son ordre, en prévision de la campagne contre le Comte de Foix en 1272. Notre homme apparaît avec le titre de Chambellan à la fin de la décennie 1260, Saint Louis (louis IX), meurt à Tunis, son fils prend alors le commandement de l'armée, quitte la Tunisie pour rentrer en France, via la Sicile et l'Italie
Rien ne nous dit qu'il ai combattu lors de la croisade et en Tunisie, on ne le cite nul part, il semble n'avoir aucune compétence dans le domaine militaire ????
C'est d'abord comme Barbier Chirurgien que Pierre de la Broce c'était immiscé dans l'entourage de Saint Louis, on sait que ce monarque était de santé fragile, et certaines chroniques insisteront lourdement sur la basse extraction de Pierre, allant même jusqu'à dire qu'il n'aurait été qu' un simple barbier ???
Après réexamen, attentif, par des historiens, des sources, on peut affirmer qu'il a eudans l'entourage de Saint Louis, un rôle de mire et de chirurgien. Il ne semble cependant issu d'aucune école de médecine, aucune chronique n'en fait état, donc il n'était pas médecin, ce qui n'est pas un mal quand on connait les compétences peu flatteuses de cette corporation à l'époque !!!
Cependant même si son ascension fut exceptionnelle, Pierre, n'était pas entièrement un roturier, sa mère était de petite noblesse de chevalerie, un de ses oncle était chevalier, et son père le fut du moins à la fin de sa vie, mais il faut bien avouer que dès 1270 il occupait une position très au dessus de son rang dans la hiérarchie de l'hôtel royal ??, et ne semble pourtant n'avoir porté d'autre titre que Chambellan du roi.
On peut retracer ainsi, et sans trop s'avancer, les premiers temps de la carrière de Pierre. Issu d'une famille approchant la noblesse, il entre assez tôt dans l'hôtel du roi, au plus tard en 1255, peut être en raison de capacités peu communes de guérisseur, comme Mire, ou plutôt comme Barbier Chirurgien, nous marchons sur des oeufs en faisant des hypothèses plausibles, mais comme je dis toujours, le Moyen âge est une cathédrale vieille de mille ans, pavée d'hypothèses plausibles !!
Promu Chambellan du roi, au plus tard en 1266, il jouit dans les dernières années du règne de Saint Louis, d'une situation confortable à la cour, avec une probable spécialisation dans les affaires financières, comme le laisserait penser ses liens privilégiés avec un Pierre Michel et un Pierre Barbe
Par la suite son rôle semble avoir été de diriger l'administration royale sous Philippe III le hardi, mais rien ne laisse supposer qu'il ai joué un rôle dans la définition de la politique royale, et comme nous l'avons déjà mentionné plus haut il ne semblait avoir aucune compétences militaires, donc ce n'est ni par ses prouesses guerrières, ni par son esprit politique que Pierre de la Broce devint le tout puissant favori du roi ??? la question reste posée !!!
Nota: Pierre de la Broce ( ou de la Brosse), finira pendu comme un manant au gibet de Montfaucon en 1278
PS: Le trésor des Chartes ne possède pas de registres ou les actes du gouvernement royal aient été consignés de 1270 à 1285, alors que nous possédons les registres officiels antérieurs à cette période, concernant le roi Saint Louis, et postérieurs à celle ci, concernant le roi Philippe IV le Bel. En outre les archives administratives et judiciaires du règne ont été gravement mutilées par un incendie qui détruisit le greffe du parlement au XVIII siècle M de V
jeudi 27 février 2020
Le service militaire sous Philippe III le Hardi
Pour le règne de ce monarque , fort peu documenté, le Chartrier de Pierre de la Broce Seigneur de langeais et incontournable, ses documents confisqués avec ses biens et ses domaines ont été versés au trésor des Chartes, après la chute de ce favori du roi Philippe III (1270-1285), ce Pierre de la Broce reste le premier "favori" de l'histoire de France
Une partie des documents de ce chartrier (huit actes en particulier, on retenu l'attention de Xavier Hélary, historien médiéviste et spécialiste de la guerre au moyen âge, votre copiste le nain se propose donc de vous livrer quelques extraits de son travail, donnant un éclairage sur le mécanisme de réunion de l'Ost Royal sous ce monarque, et les rapports existants entre un Seigneur et ses Vassaux au regard du service militaire en cette fin de XIII siècle
La question du service militaire à cette période est dès plus complexe et dès plus mal connues. Ce dossier d'actes permet d'y voir plus clair
Schématiquement , l'ost royal pouvait être constitué de deux manières. Un certain nombre de chevaliers et autres combattants étaient retenus aux gages du roi, au sein de son hôtel, ce que l'on pourrait nommer " la maison militaire du roi ". le compte qui récapitule les dépenses liées à la croisade d'Aragon de 1285, distinguait nettement les chevaliers qui estoient de l'ostel, de ceux qui n'estoient point de l'ostel !!
Par ailleurs ses vassaux directs devaient obéir à la convocation que le roi en tant que Seigneur Suzerain leur adressait, et lui fournir le service auquel ils étaient tenus, dans des formes infiniment variables en fonction des personnages et des lieux ou ils se trouvaient, mais le plus souvent pour une durée de 40 jours gratuitement !
Beaucoup de vassaux du roi étaient de simples Chevaliers, et ils servaient avec juste une ou deux personnes dans leur suite, bien souvent un écuyer et un " garçon ", celui ci étant le plus souvent chargé de s'occuper des chevaux et du matériel. Dans ce cas précis le recrutement était assez simple puisque c'était l'entourage habituel du chevalier qui était sollicité
En revanche pour les vassaux plus importants, ceux du premier rang, Ducs, Comtes, et hauts Barons, mais aussi les seigneurs qui jouissaient d'une certaine considération étaient accompagnés d'une suite bien plus importante
Pour l'expédition de Philippe III contre le Comte de Foix, en 1272, le contingent du Duc de Bourgogne était composé de 11 bannerets, 43 chevaliers et donc plusieurs dizaines d'écuyers et hommes d'armes attachés à ces fers vêtus, dont les documents conservés n'ont pas gardé la trace.
Mais on sait par exemple que le Comte de Rodez vint avec 7 Bannerets, 26 Chevaliers, et 97 écuyers et hommes d'armes !!, ce qui laisse à penser selon Xavier Hélary, que la proportion de non chevaliers dans la cavalerie lourde de l'ost était assez forte, et qu'en tout cas elle est nettement sous évaluée par les sources ???
Il y a tout lieu de penser que les contingents étaient constitués sur le modèle de l'Ost Royal, chaque Seigneur, comme le roi, pouvait à son niveau, recourir à la semonce de ses propres vassaux et à la retenue de combattants figurant dans son entourage, ou recrutés pour l'occasion
On peut évoquer la constitution, par l'évêque de Beauvais, à l'occasion de l'Ost de Sauveterre en 1276, que le roi avait réuni contre la Castille, de l'envoi par cet ecclésiastique de 10 Chevaliers. Selon les documents ces dix Chevaliers semblent ne pas être forcement ses vassaux, ou du moins ce n'était par pour cela qu'ils allaient combattre...ce qui nous amène à la deuxième manière d'être à l'Ost Royal
Ce prélat avait conclu avec trois d'entre eux une convention, au terme de laquelle ils étaient tenus, moyennant pécunes de l'évêque, de servir en son nom dans l'armée royale avec sept autres chevaliers dont le recrutement était laissé à leur discrétion. Ce système de contrat même s'il fut fréquent n'avait pas supplanté le service du par les vassaux à leurs suzerains, car sous le règne de Philippe IV le Bel, plusieurs documents attestent de cette obligation, il semble plutôt que les deux systèmes jusque dans les premiers temps de la guerre de cent ans coexistèrent
Les sanctions existaient aussi, par exemple, en novembre 1298, un vassal de Charles de Valois nommé Fouquet, perdit son fief pour défaut de service, et au printemps 1302, après " les matines de Bruges ", Jean Seigneur du Luzarches rejoignit l'Ost réuni par le Comte d'Artois, le seigneur de Luzarches tenait plusieurs fiefs, dont le roi avait transféré l'hommage lige à Pierre de Chambly, et pour lesquels Jean devait en temps de guerre le service de trois Chevaliers, il va donc suivre le Seigneur de Chambly à l'armée de Flandre et aura la chance de survivre à cette fameuse bataille de Courtrai ou les Flamands ne firent pas de prisonniers !!
Cependant il va tomber malade et obtenir des maréchaux de France, l'autorisation de se retirer tout en laissant ses trois chevaliers à l'Ost. Ce qui n'empêcha pas Chambly de confisquer ses terres pendant 3 ans, sous le prétexte qu'il s'était retiré sans congé. Après transaction Jean du céder à son suzerain des terres produisant un revenu de 50 livres l'an
PS: voir également l'article 276, le Ban et l'arrière Ban au Moyen âge M de V
Une partie des documents de ce chartrier (huit actes en particulier, on retenu l'attention de Xavier Hélary, historien médiéviste et spécialiste de la guerre au moyen âge, votre copiste le nain se propose donc de vous livrer quelques extraits de son travail, donnant un éclairage sur le mécanisme de réunion de l'Ost Royal sous ce monarque, et les rapports existants entre un Seigneur et ses Vassaux au regard du service militaire en cette fin de XIII siècle
La question du service militaire à cette période est dès plus complexe et dès plus mal connues. Ce dossier d'actes permet d'y voir plus clair
Schématiquement , l'ost royal pouvait être constitué de deux manières. Un certain nombre de chevaliers et autres combattants étaient retenus aux gages du roi, au sein de son hôtel, ce que l'on pourrait nommer " la maison militaire du roi ". le compte qui récapitule les dépenses liées à la croisade d'Aragon de 1285, distinguait nettement les chevaliers qui estoient de l'ostel, de ceux qui n'estoient point de l'ostel !!
Par ailleurs ses vassaux directs devaient obéir à la convocation que le roi en tant que Seigneur Suzerain leur adressait, et lui fournir le service auquel ils étaient tenus, dans des formes infiniment variables en fonction des personnages et des lieux ou ils se trouvaient, mais le plus souvent pour une durée de 40 jours gratuitement !
Beaucoup de vassaux du roi étaient de simples Chevaliers, et ils servaient avec juste une ou deux personnes dans leur suite, bien souvent un écuyer et un " garçon ", celui ci étant le plus souvent chargé de s'occuper des chevaux et du matériel. Dans ce cas précis le recrutement était assez simple puisque c'était l'entourage habituel du chevalier qui était sollicité
En revanche pour les vassaux plus importants, ceux du premier rang, Ducs, Comtes, et hauts Barons, mais aussi les seigneurs qui jouissaient d'une certaine considération étaient accompagnés d'une suite bien plus importante
Pour l'expédition de Philippe III contre le Comte de Foix, en 1272, le contingent du Duc de Bourgogne était composé de 11 bannerets, 43 chevaliers et donc plusieurs dizaines d'écuyers et hommes d'armes attachés à ces fers vêtus, dont les documents conservés n'ont pas gardé la trace.
Mais on sait par exemple que le Comte de Rodez vint avec 7 Bannerets, 26 Chevaliers, et 97 écuyers et hommes d'armes !!, ce qui laisse à penser selon Xavier Hélary, que la proportion de non chevaliers dans la cavalerie lourde de l'ost était assez forte, et qu'en tout cas elle est nettement sous évaluée par les sources ???
Il y a tout lieu de penser que les contingents étaient constitués sur le modèle de l'Ost Royal, chaque Seigneur, comme le roi, pouvait à son niveau, recourir à la semonce de ses propres vassaux et à la retenue de combattants figurant dans son entourage, ou recrutés pour l'occasion
On peut évoquer la constitution, par l'évêque de Beauvais, à l'occasion de l'Ost de Sauveterre en 1276, que le roi avait réuni contre la Castille, de l'envoi par cet ecclésiastique de 10 Chevaliers. Selon les documents ces dix Chevaliers semblent ne pas être forcement ses vassaux, ou du moins ce n'était par pour cela qu'ils allaient combattre...ce qui nous amène à la deuxième manière d'être à l'Ost Royal
Ce prélat avait conclu avec trois d'entre eux une convention, au terme de laquelle ils étaient tenus, moyennant pécunes de l'évêque, de servir en son nom dans l'armée royale avec sept autres chevaliers dont le recrutement était laissé à leur discrétion. Ce système de contrat même s'il fut fréquent n'avait pas supplanté le service du par les vassaux à leurs suzerains, car sous le règne de Philippe IV le Bel, plusieurs documents attestent de cette obligation, il semble plutôt que les deux systèmes jusque dans les premiers temps de la guerre de cent ans coexistèrent
Les sanctions existaient aussi, par exemple, en novembre 1298, un vassal de Charles de Valois nommé Fouquet, perdit son fief pour défaut de service, et au printemps 1302, après " les matines de Bruges ", Jean Seigneur du Luzarches rejoignit l'Ost réuni par le Comte d'Artois, le seigneur de Luzarches tenait plusieurs fiefs, dont le roi avait transféré l'hommage lige à Pierre de Chambly, et pour lesquels Jean devait en temps de guerre le service de trois Chevaliers, il va donc suivre le Seigneur de Chambly à l'armée de Flandre et aura la chance de survivre à cette fameuse bataille de Courtrai ou les Flamands ne firent pas de prisonniers !!
Cependant il va tomber malade et obtenir des maréchaux de France, l'autorisation de se retirer tout en laissant ses trois chevaliers à l'Ost. Ce qui n'empêcha pas Chambly de confisquer ses terres pendant 3 ans, sous le prétexte qu'il s'était retiré sans congé. Après transaction Jean du céder à son suzerain des terres produisant un revenu de 50 livres l'an
PS: voir également l'article 276, le Ban et l'arrière Ban au Moyen âge M de V
mercredi 26 février 2020
N°345) Edouard III et les Castillans, à la bataille de Winchelsea 1350
En ce temps là il y avait grande rancune entre le roy d'Albion et les Espagnols, par le fait de certaines mauvaises actions de pillage et piraterie que les Castillans avoient faits sur mer, pour le compte des Français, à la couronne d'Angleterre. Or donc il advint en cet an de grâce 1350, que les Espagnols étoient venus en Flandre, avec un grand nombre de nefs pour faire provisions de marchandises, ils arrivèrent en la ville de l'écluse qui étoit un avant port de Bruges se trouvant à l'embouchure de la Swin (aujourd'hui ensablée)
En ce lieu ils furent informés qu'ils ne pourroient retourner chez eux sans croiser sur leur route les Anglais, ce qui ne brouilla point leurs mérangeoises, car ils ne firent pas grand cas de cette information. Ils se pourvoyèrent donc à loisirs en laines, tissus et toiles, étant entendu qu'ils s'attendraient les uns les autres afin de repartir en convoi une fois leurs emplettes de marchandises terminées à leur convenance
Edouard III qui les avoient en grande haine, apprenant qu'ils ravitaillaient grandement en Flandre, décida de les accueillir bellement sur leur chemin de retour, il se mit à la mer avec plus de 45 nefs, et force gens d'armes, chevaliers, écuyers et grande foison de hauts seigneurs et barons. Les vaisseaux Anglais vont se tenir trois jours à l'ancre en mer entre Douvres et Calais en embuscade
Quand nos Castillans eurent chargés leurs nefs de toutes marchandises à ramener en leur pays, voyant qu'ils avaient le vent pour eux levèrent l'ancre et mirent à la voile. Ils étaient au nombre de 40 grosses nefs, fort hautes sur l'eau et fort belles que c'étoit plaisir à voir. Ils étoient bien 10 000 hommes au total, si l'on compte les mercenaires à gages qu'ils avaient enrôlés en Flandres !!!!
Ainsi naviguant, nos Castillans cingloient plein vent en direction de Calais. pendant ce temps le roy Edouard attendant en mer avec sa flotte et ses hommes bien ordonnés, étoit en tête avec son vaisseau comme il se doit, notre monarque vêtu d'un pourpoint de velours noir, et sur la tête également noir, un chapeau en poils de castor qui lui seyait à merveille. Il étoit de fort belle humeur faisant jouer sur sa nef par des menestrels une danse d'Allemaigne, que messire John Chandos (voir article 82), qui se trouvait aussi sur ce bâtiment, avoit rapporté nouvellement
La sentinelle qui étoit au château du mat principal de la nef royale signala nos Espagnols, ajoutant même " Dieu me soit en aide, j'en vois tant que je ne puis les compter ". Le roy fit sonner les trompettes afin de prévenir et rassembler ses vaisseaux. Il étoit déjà tard, au environ de l'heure de vêpres, Edouard III fit apporter du vin, en but avec ses chevaliers puis se mis casque en tête
Les Castillans qui approchaient dirigés par Don Carlos de la Cerda, ayant le vent pour eux auraient fort bien pu les éviter et s'en aller à leur barbe et à leur nez !!!, mais soit par orgueil ou pour l'honneur ils ne voulurent passer sans combattre
Edouard ordonna à son marinier de s'avancer contre la nef Castillane qui venoit en tête, le choc fut terrible et semblable à une tempête pour ceux qui étoient à bord, la nef du roy fut si ébranlée qu'elle faisoit eau de toutes parts !!. Ils s'accrochèrent à un autre gros vaisseau venant de l'autre bord avec force crocs de fer et chaines, alors commença une rude bataille pour le roy et ses autres navires
Les Espagnols avaient des vaisseaux plus grands et plus hauts sur l'eau, de sorte qu'ils avoient un avantage pour tirer, lancer des pierres et de lourds barreaux de fer qui faisoient grand dommage aux Anglois
Edouard III et ses hommes se hâtaient fort de conquérir le vaisseau auquel ils étoient accrochés, car le leur étoit en train de couler bas faisant eau de toutes parts. Ils se comportèrent si bien que la nef Castillane fut prise et ceux qui étoient dessus mis hors bord !!!, et avec ce nouveau vaisseau se portèrent contre l'ennemi suivant. Les tirs des Castillans étoient moins rapides car ils n'avaient que des arbalétriers, mais ces fortes arbalètes faisoient beaucoup de mal aux Anglois
Or donc failli périr noyé aussi le Prince Edouard de Woodstock (voir article 63), avec sa nef, qui conquit un vaisseau Espagnol, et y monta prestement avec tous ses gens au moment ou son navire coulait bas !!, ainsi partout combattaient barons et chevaliers d'Albion et Espagnols du pays de Castille sur les autre nefs de cette grande emprise navale !!
Jéhan Froissart (voir article 6 et 96), nous dit je cite: Je ne puis vous parler de tous, ni dire celui qui fit bien et celui la fit mieux, mais il y eut ce jour rude et forte bataille, les Espagnols donnèrent fort à faire au roi d'Angleterre. toutefois la journée resta aux Anglais, les Castillans perdirent 14 nefs ce jour, le reste passant outre et poursuivi sa route
Edouard III fit sonner retraite et ils s'en retournèrent en Angleterre, ils prirent terre à Ryde et Winchelsea peu après le jour tombé. Le roi ses enfant et sa suite prirent des chevaux dans la ville et chevauchèrent vers le manoir ou se trouvoit la Reine Philippa de Hainaut qui n'étoit qu'à deux lieues de là
Nota: 1) Jéhan Froissart était le secrétaire particulier de Philippa de Hainaut, reine d'Angleterre
2) La France n'avait plus de marine depuis sa destruction à la bataille de l'écluse par Edouard III
PS: chronique de Froissart livre I à IV édition de 1881, cette bataille navale ne fournira aucun avantage stratégique à l'un ou l'autre camp dans cette guerre de cent ans, mais ce fut une rude bataille qui fut oubliée, votre copiste le nain voulait rendre hommage aux belligérants quel que soit leur camp M de V
En ce lieu ils furent informés qu'ils ne pourroient retourner chez eux sans croiser sur leur route les Anglais, ce qui ne brouilla point leurs mérangeoises, car ils ne firent pas grand cas de cette information. Ils se pourvoyèrent donc à loisirs en laines, tissus et toiles, étant entendu qu'ils s'attendraient les uns les autres afin de repartir en convoi une fois leurs emplettes de marchandises terminées à leur convenance
Edouard III qui les avoient en grande haine, apprenant qu'ils ravitaillaient grandement en Flandre, décida de les accueillir bellement sur leur chemin de retour, il se mit à la mer avec plus de 45 nefs, et force gens d'armes, chevaliers, écuyers et grande foison de hauts seigneurs et barons. Les vaisseaux Anglais vont se tenir trois jours à l'ancre en mer entre Douvres et Calais en embuscade
Quand nos Castillans eurent chargés leurs nefs de toutes marchandises à ramener en leur pays, voyant qu'ils avaient le vent pour eux levèrent l'ancre et mirent à la voile. Ils étaient au nombre de 40 grosses nefs, fort hautes sur l'eau et fort belles que c'étoit plaisir à voir. Ils étoient bien 10 000 hommes au total, si l'on compte les mercenaires à gages qu'ils avaient enrôlés en Flandres !!!!
Ainsi naviguant, nos Castillans cingloient plein vent en direction de Calais. pendant ce temps le roy Edouard attendant en mer avec sa flotte et ses hommes bien ordonnés, étoit en tête avec son vaisseau comme il se doit, notre monarque vêtu d'un pourpoint de velours noir, et sur la tête également noir, un chapeau en poils de castor qui lui seyait à merveille. Il étoit de fort belle humeur faisant jouer sur sa nef par des menestrels une danse d'Allemaigne, que messire John Chandos (voir article 82), qui se trouvait aussi sur ce bâtiment, avoit rapporté nouvellement
La sentinelle qui étoit au château du mat principal de la nef royale signala nos Espagnols, ajoutant même " Dieu me soit en aide, j'en vois tant que je ne puis les compter ". Le roy fit sonner les trompettes afin de prévenir et rassembler ses vaisseaux. Il étoit déjà tard, au environ de l'heure de vêpres, Edouard III fit apporter du vin, en but avec ses chevaliers puis se mis casque en tête
Les Castillans qui approchaient dirigés par Don Carlos de la Cerda, ayant le vent pour eux auraient fort bien pu les éviter et s'en aller à leur barbe et à leur nez !!!, mais soit par orgueil ou pour l'honneur ils ne voulurent passer sans combattre
Edouard ordonna à son marinier de s'avancer contre la nef Castillane qui venoit en tête, le choc fut terrible et semblable à une tempête pour ceux qui étoient à bord, la nef du roy fut si ébranlée qu'elle faisoit eau de toutes parts !!. Ils s'accrochèrent à un autre gros vaisseau venant de l'autre bord avec force crocs de fer et chaines, alors commença une rude bataille pour le roy et ses autres navires
Les Espagnols avaient des vaisseaux plus grands et plus hauts sur l'eau, de sorte qu'ils avoient un avantage pour tirer, lancer des pierres et de lourds barreaux de fer qui faisoient grand dommage aux Anglois
Edouard III et ses hommes se hâtaient fort de conquérir le vaisseau auquel ils étoient accrochés, car le leur étoit en train de couler bas faisant eau de toutes parts. Ils se comportèrent si bien que la nef Castillane fut prise et ceux qui étoient dessus mis hors bord !!!, et avec ce nouveau vaisseau se portèrent contre l'ennemi suivant. Les tirs des Castillans étoient moins rapides car ils n'avaient que des arbalétriers, mais ces fortes arbalètes faisoient beaucoup de mal aux Anglois
Or donc failli périr noyé aussi le Prince Edouard de Woodstock (voir article 63), avec sa nef, qui conquit un vaisseau Espagnol, et y monta prestement avec tous ses gens au moment ou son navire coulait bas !!, ainsi partout combattaient barons et chevaliers d'Albion et Espagnols du pays de Castille sur les autre nefs de cette grande emprise navale !!
Jéhan Froissart (voir article 6 et 96), nous dit je cite: Je ne puis vous parler de tous, ni dire celui qui fit bien et celui la fit mieux, mais il y eut ce jour rude et forte bataille, les Espagnols donnèrent fort à faire au roi d'Angleterre. toutefois la journée resta aux Anglais, les Castillans perdirent 14 nefs ce jour, le reste passant outre et poursuivi sa route
Edouard III fit sonner retraite et ils s'en retournèrent en Angleterre, ils prirent terre à Ryde et Winchelsea peu après le jour tombé. Le roi ses enfant et sa suite prirent des chevaux dans la ville et chevauchèrent vers le manoir ou se trouvoit la Reine Philippa de Hainaut qui n'étoit qu'à deux lieues de là
Nota: 1) Jéhan Froissart était le secrétaire particulier de Philippa de Hainaut, reine d'Angleterre
2) La France n'avait plus de marine depuis sa destruction à la bataille de l'écluse par Edouard III
PS: chronique de Froissart livre I à IV édition de 1881, cette bataille navale ne fournira aucun avantage stratégique à l'un ou l'autre camp dans cette guerre de cent ans, mais ce fut une rude bataille qui fut oubliée, votre copiste le nain voulait rendre hommage aux belligérants quel que soit leur camp M de V
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