Les Juristes du Bas Moyen âge sont à l'origine du droit politique moderne, et l'on nous rebat sans cesse les oreilles avec Guillaume de Nogaret, mais quid de Guillaume de Plaisians ???, son bras droit dans les grandes affaires du royaume du roi de Fer
De ce Guillaume originaire du village dont il porte le nom, qui se hissera au rang de Chevalier et deviendra Seigneur de Vézenobre et de Vinsobres (Gard). On sait qu'il étudia le Droit à la fameuse Université de Montpellier, réputée pour son école de droit et de médecine, nous avons connaissance du fait que Guillaume de Nogaret y enseignait le droit
Plaisians y deviendra "legum doctor", ou si vous préférez docteur en droit. A partir de 1298 il est en poste à Beaucaire, comme juge mage, poste qu'avait occupé avant lui Guillaume de Nogaret
Plaisians occupe encore ce poste en février 1303, en ce début de XIV siècle, ou il fut convoqué par Philippe IV le Bel pour la réunion du Parlement de Juin 1303, c'est la première marche de son ascension au gouvernement des affaires, il va devenir l'un des fameux Légistes membre du conseil du roi de fer (nous dirions ministre à notre époque), mais voila beaucoup de coïncidences et cela pose questions ??
Est il mandé par le roi, ou sur demande de Nogaret ?, ce dernier devant aller à Anagni pour une confrontation avec le Pape Boniface VIII (voir article N°54 l'attentat d'Anagni et G de Nogaret)
Nogaret avait échoué à convaincre le parlement et le roi pendant la cession, en mars 1303, de prendre des sanctions contre Boniface VIII, est ce pour avoir un appui pendant son absence qu'il fait venir Plaisians, le Juge Mage de Beaucaire à Paris ???
Cela semble logique, car notre homme apparaît associé très souvent aux actes de Nogaret, principal conseiller du roi depuis la mort de Pierre Flote (Garde du Sceau privé), on le trouve impliqué dans nombre de dossiers (documents de G de Nogaret et de G de Plaisians, au trésor des Chartes, Ch V Langlois, notices et extraits des manuscrits de la BNF)
Il apparaît également dans la longue lutte du monarque contre le Temple, dans divers actes, au côté de son ancien professeur de droit, lutte commencée avant eux par Pierre Flote ( du moins jusqu'à la mort de ce dernier à la bataille de Courtrai), mais aussi de Aycelin évêque de Narbonne, Philippe de Villepreux, et plus tard Enguerrand de Marigny. Plaisians décédera avant le procès final du temple en 1314 (voir article N°52 la fin de l'ordre du Temple)
S'il est entré dans les coutumes de les qualifier d'âmes damnées du Roi de Fer, ils étaient avant tout des juristes d'exception à leur époque, les meilleurs avocats de la cause de Philippe le Bel (voir article N°70 Philippe IV le roi de Fer). Ils vont oeuvrer avec méthode, inventivité et acharnement dans l'intérêt de leur maître, contre celui de la religion
Benoit XI avait succédé à Boniface VIII, une ambassade fut envoyée à Rome, en février 1304, auprès du Saint Père, elle se composait de Béraud de Mercoeur, Pierre de Belleperche, Guillaume de Plaisians et Guillaume de Nogaret, dans le but de recevoir la levée de l'excommunication du roi de fer, lancée par Boniface, mais aussi pour féliciter Benoit pour son élévation au trône de Saint Pierre
L'ambassade fut un succès, le roi reçoit l'absolution, ainsi que trois de nos Ambassadeurs !!!....Nogaret étant exclus de cette mesure, on pense que Benoit a des doutes quand à l'implication de Nogaret sur la fin de vie de son prédécesseur
Cette relation entre Nogaret et Plaisians ne peut s'expliquer que part des relations antérieures et l'on peu supposer que Plaisians étant en Montpellier dès 1292, connu Nogaret, celui ci fut peu être son professeur, que ce dernier l'apprécia. On sait que des liens très forts, professeur élève, se tissaient à cette époque
Or donc plus tard quand Nogaret acquit la confiance du roi de Fer, aurait il avancé puis protégé la carrière de cet ancien élève ?. Plaisians fut toujours le second de Nogaret, même dans la mort, car bien plus jeune que son mentor il le suivi que de quelques semaine dans la tombe
Dès 1307 Guillaume de Plaisians est Seigneur de Vezenobres, cette bourgade comprenait environ 340 feux en 1295, il va contribuer à l'agrandissement de son fief en demandant la permission d'y établir un marché hebdomadaire et Vezenobres eut son marché tous les lundi. Guillaume, époux de Sibile eut trois filles, il meurt en novembre 1313
PS: voila remis en selle un oublié de l'histoire, à la façon de votre copiste le nain M de V
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