Mémoires de Philippe de Commynes, livre II, chap XIV: Le Roy Louis XI se trouvait en chemin pour Péronne, que tenoit pour lui, Guillaume Bische, je vins me porter au devant de lui ainsi que maistre Guillaume, qui lui apportait l'obéissance de cette cité.
Le roy y séjourna tout le jour, je disnay avec luy, comme j'avoye coutume de le faire. Car son plaisir estoit que toujours mangeoient au moins sept à huit personnes à sa table, après qu'il eut disnay, il se retira à part et me dit qu'il avoit envoyé maistre Olivier, son barbier, à Gand, pour qu'il mettoit ceste ville en son obéissance !. Olivier estoit natif d'un village auprès de ladicte cité, le roy avoit d'ailleurs envoyé d'autres émissaires en plusieurs autres villes des Flandres. Il en avoit grande espérance, mais plusieurs le servoyent plus de paroles que de faict !!!
Il ne m'appartenoit pas d'arguer et parler contre son plaisir, mais je lui dit que je doubtoye que maistre Olivier, soit personne capable de venir à bout aiséement de cette grande ville !!!
Nota: Votre copiste rappelle qu'Olivier le Daim est né à Thielt en Flandres, se nommait en réalité Necker, c'est à dire le Diable ou le Mauvais, vous pouvez vous reporter à mon article sur ce personnage sur mon Blog
Maistre olivier comme vous avez ouy estoit à Gand, porteur de lettres de créances pour Mademoyselle de Bourgogne, fille du Duc Charles mort à Nancy. Il avoit commission de Louis pour lui faire d'aucunes propositions afin qu'elle voulut se mettre entre les mains du roy, cela n'était pas la principale charge de sa mission, mais il se doutait bien que ce seroit à grant peine qu'il pourroit lui parler seul à seul !!, et s'il lui parloit saurait il la guyder vers ce que désiroit le roy ????
Cependant il avoit aussi l'intention de faire faire à cette ville une grande mutation, il savoit que celle ci y estait encline, et que les Ducs Philippe, puis son fils Charles de Bourgogne, leurs avoyent osté d'aucuns privilèges, quand ils firent leur paix avec Gand !!. Ces raisons donnaient grande hardiesse à Maistre Olivier, barbier du roy !!!. Il parla donc à d'aucuns personnages de la cité, dont il pensoit qu'ils devaient prester l'oreille à ce qu'il désiroit, et leur offrant de leurs faire rendre par Louis les privilèges perdus !!!
Mais il ne fit qu'en parler, mais pas en public dans leur Hostel de ville !!!, il désiroit véoir d'abord ce qu'il pouvoit faire en parlant avec la Princesse !! (votre copiste pense que ce fut la sa plus lourde erreur, mais bon je ne suis qu'un nain copiste hein !!!!)
Or donc il estoit à Gand depuis quelques jours quand on lui manda de venir présenter ses requêtes en présence de la princesse, il se présenta vestu beaucoup myeult qu'il ne lui appartenoit (beaucoup mieux qu'il ne convenait à son rang, car il n'était que barbier notre Olivier, n'étant pas de noblesse et ne possédant aucun titre !!!)
La princesse estoit en Chaire (grand fauteuil à haut dossier), entourée du Duc de Clèves et de l'évêque de Liège, plusieurs autres grands personnages se trouvaient la, ainsi qu'un grand nombre de gens de la ville. Elle lu la lettre que lui remis Olivier, et ensuite il fut ordonné à Maistre le Daim de dire le but de sa créance !!!! (mais selon Commynes il ne s'était pas préparé à cette entrevue, et c'est la que cela tourne mal !!)
Olivier le Daim répondit devant cette assemblée qu'il n'avoit charge que de parler à elle seule !!!. Il lui fut répondu que ce n'étoit point coutume de parler à un prince en son particulier, surtout à cette jeune demoyselle qui estoit encore à marier !!
Nota: Fier de son importance et gonflé d'orgueil par sa mission, il continua de dire qu'il ne parlerait qu'à elle seule, mauvaise technique de notre barbier !!!
Beaucoup de gens de ce conseil qui se trouvaient la le prirent en dérision, tant à cause de son petit état ( de sa petite extraction), que par les propos qu'il tenoit !!, spécialement ceux de la cité de Gand qui le savait natif d'un petit village proche de la ville, il ne reçut que moqueries et menaces !!!!
Soudainement il va s'enfuir de la cité, car il fut adverty que s'il ne le faisoit pas, il seroit en péril d'estre jeté en rivière !!. Le dit olivier qui se faisoit appeller, Comte de Meulan, alors qu'il n'en estoit que le Capitaine, va fuir à Tournay, ville qui se trouve être neutre, mais fort affectionnée au Roy de France !!!
PS: Philippe de Commynes nous dit je cite: Combien que la charge qu'avoit reçu maistre Olivier le Daim estoit trop grande pour lui, aussi ne faut il point trop le blamer !!, du moins plus que ceux qui la lui baillèrent......votre copiste est assez d'accord avec Commynes, bien que Olivier le Daim fut un assez répugnant personnage, votre serviteur a essayé de dénaturer aussi peu que possible le texte de l'auteur, mais je ne suis point historien M de V
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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mardi 25 juin 2019
N°320) La mission du barbier, Olivier le Daim 1477
samedi 22 juin 2019
les forces de la ligue du bien Public au siège de Paris 1465
Traduction d'un texte de Philippe de Commynes, livre I chap VI: Ainsi comme il avoit été conclu, tous ces seigneurs partirent d'Estampes, le 31 juillet, après y avoir séjourné quelques jours, et tirèrent vers Saint Mathurin de Larchant et Moret en Gatinois. Monseigneur Charles et les Bretons demeurèrent en ces deux petites villes, et le Comte de Charoloys s'en alla loger en une grande prairie , sur le bord de la rivière Seine. Le Comte avoit fait crier que chacun portast des pieux pour attacher les chevaux.
Il avoit fait mener sept ou huit petits bateaux de rivières sur des chariots, ainsi que plusieurs grosses pipes (gros tonneaux), démontés en plusieurs morceaux, dans l'intention de faire ung pont sur la rivière de Seine, parce qu'il n'y avoit point de passage guéable en ce lieu.
Monseigneur de Dunois l'accompagnait en litière, car la maladie de goute il avoit, et ne pouvoit monter à cheval. Dès qu'ils furent à la rivière ils firent mettre en place les bateaux qu'ils avoient apportés, et gagnèrent une petite isle qui étoit comme au milieu de la Seine, ils y postèrent des Archiers qui escarmouchèrent quelques gens de cheval qui deffendoient le passage de l'autre côté, parmi lesquels se trouvoient Joachim Rouault et jean de Salazar
La position de ces derniers étoit très désavantageuse, pour ce qu'il étoient en terre de vignoble et que du côté bourguignon il y avoit forte artillerie conduite par un artilleur renommé, maistre Gérault. En fin de compte il fallu à ces gens abandonner le passage et se retirer en Paris !!
Le soir même fut fait un pont jusqu'en cette isle, ou incontinent le comte de Charoloys fit tendre un pavillon ( tente), ou il passa la nuit entouré de cinquante hommes d'armes de sa maison. A l'aube furent mis à la besogne quantité de Tonneliers pour faire du mesrain (bois de menuiserie), avec les pipes (tonneaux) apportés, et avant qu'il soit midi un pont fut dressé jusqu'à l'autre côté de la rivière de Seine
Le Comte de Charoloys, fit passer son Ost et tendre ses pavillons, dont il avoit grand nombre, ainsi que son artillerie. Il se logeoit sur un coteau dont la pente dévalait vers la rivière, de tout ce jour ne purent passer que ses gens. A l'aube du jour suivant passèrent les Ducs de Bretaigne et de Berry et tout leur Ost
Dès que la nuit fut venue nous aperçûmes grand nombre de feux loin de nous et autant que la vue pouvoit porter. D'aucuns cuydoient que ce fut les troupes du roi de France, toutefois on nous adverty que c'estoit le Duc jean de Calabre, fils du roi René d'Anjou, avec 900 hommes d'armes du duché et Comté de Bourgoigne accompagnés de gens de cheval, je ne vis jamais plus belle compagnie, ni qui semblasse mieux exercés au métier de guerre.
Il pouvoit y avoir au moins 1200 hommes d'armes bardés, tous élevés et dressés dans les guerres d'Italie. On y trouvait Jacques Galeotto, avec le Comte de Campo-Basso, et le Seigneur de Baudricourt Gouverneur de Bourgogne. Il y avait aussi 400 Cranequiniers (arbalétriers), tous gens de guerre fort bien montés, et 500 Suisses à pieds, qui furent les premiers que l'on vit en ce royaume !!
Quand toutes cette compagnie fut passée sur le pont et assemblée aux autres Osts, on estimoit les troupes à 50 000 chevaux. Or donc lesditz Seigneurs partirent pour tirer vers Paris en passant par le pont de Charenton, à deux lieues de la capitale, toute l'armée passa par dessus ce pont . Le lendemain commencèrent les escarmouches jusqu'aux portes de Paris !!
PS: mémoires de Philippe de Commynes en trois volumes, il ne fut jamais Seigneur de commynes, il a été appelé durant toute la période bourguignonne de sa vie, le sire de Renescure, ensuite passant au service de Louis XI, il serra appelé le sire d'Argenton M de V
Il avoit fait mener sept ou huit petits bateaux de rivières sur des chariots, ainsi que plusieurs grosses pipes (gros tonneaux), démontés en plusieurs morceaux, dans l'intention de faire ung pont sur la rivière de Seine, parce qu'il n'y avoit point de passage guéable en ce lieu.
Monseigneur de Dunois l'accompagnait en litière, car la maladie de goute il avoit, et ne pouvoit monter à cheval. Dès qu'ils furent à la rivière ils firent mettre en place les bateaux qu'ils avoient apportés, et gagnèrent une petite isle qui étoit comme au milieu de la Seine, ils y postèrent des Archiers qui escarmouchèrent quelques gens de cheval qui deffendoient le passage de l'autre côté, parmi lesquels se trouvoient Joachim Rouault et jean de Salazar
La position de ces derniers étoit très désavantageuse, pour ce qu'il étoient en terre de vignoble et que du côté bourguignon il y avoit forte artillerie conduite par un artilleur renommé, maistre Gérault. En fin de compte il fallu à ces gens abandonner le passage et se retirer en Paris !!
Le soir même fut fait un pont jusqu'en cette isle, ou incontinent le comte de Charoloys fit tendre un pavillon ( tente), ou il passa la nuit entouré de cinquante hommes d'armes de sa maison. A l'aube furent mis à la besogne quantité de Tonneliers pour faire du mesrain (bois de menuiserie), avec les pipes (tonneaux) apportés, et avant qu'il soit midi un pont fut dressé jusqu'à l'autre côté de la rivière de Seine
Le Comte de Charoloys, fit passer son Ost et tendre ses pavillons, dont il avoit grand nombre, ainsi que son artillerie. Il se logeoit sur un coteau dont la pente dévalait vers la rivière, de tout ce jour ne purent passer que ses gens. A l'aube du jour suivant passèrent les Ducs de Bretaigne et de Berry et tout leur Ost
Dès que la nuit fut venue nous aperçûmes grand nombre de feux loin de nous et autant que la vue pouvoit porter. D'aucuns cuydoient que ce fut les troupes du roi de France, toutefois on nous adverty que c'estoit le Duc jean de Calabre, fils du roi René d'Anjou, avec 900 hommes d'armes du duché et Comté de Bourgoigne accompagnés de gens de cheval, je ne vis jamais plus belle compagnie, ni qui semblasse mieux exercés au métier de guerre.
Il pouvoit y avoir au moins 1200 hommes d'armes bardés, tous élevés et dressés dans les guerres d'Italie. On y trouvait Jacques Galeotto, avec le Comte de Campo-Basso, et le Seigneur de Baudricourt Gouverneur de Bourgogne. Il y avait aussi 400 Cranequiniers (arbalétriers), tous gens de guerre fort bien montés, et 500 Suisses à pieds, qui furent les premiers que l'on vit en ce royaume !!
Quand toutes cette compagnie fut passée sur le pont et assemblée aux autres Osts, on estimoit les troupes à 50 000 chevaux. Or donc lesditz Seigneurs partirent pour tirer vers Paris en passant par le pont de Charenton, à deux lieues de la capitale, toute l'armée passa par dessus ce pont . Le lendemain commencèrent les escarmouches jusqu'aux portes de Paris !!
PS: mémoires de Philippe de Commynes en trois volumes, il ne fut jamais Seigneur de commynes, il a été appelé durant toute la période bourguignonne de sa vie, le sire de Renescure, ensuite passant au service de Louis XI, il serra appelé le sire d'Argenton M de V
mercredi 19 juin 2019
article 3/3 Jean Balue, de Péronne à la trahison
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Balue, esprit ambitieux, toujours désireux de se mettre en avant, afin d'augmenter encore les faveurs de son roi, qui n'avaient pourtant déjà plus de bornes, désire être l'unique négociateur de la paix. On le sait totalement opposé au projet d'une entrevue entre le roi et le Duc, et pour cause !! Car si elle aboutissait à un traité avantageux tout le mérite en reviendrait au roi, et si dans le cas contraire louis XI y perdait la vie et sa couronne, quel avenir politique restait à son premier ministre Jean Balue ??. D'un côté c'était l'effacement et de l'autre la ruine !!
L'entrevue aura lieu, sous sauf conduit, le Cardinal fut bien obligé de se ranger à l'avis de son maître. Bien sur, après, beaucoup supposerons que Balue avait été acheté par le Duc de Bourgogne pour que cette réunion se fasse, rien n'est moins fondé que ce soupçon, et personne ne sait rien à ce sujet !!!
On s'autorise à penser que d'un coeur mal content et à bout d'arguments, le cardinal se rangea à l'avis de son roi et désormais fit les efforts nécessaires à la réalisation de cette rencontre. Non seulement Jean Balue ne trahira pas son roi au camp de Péronne, mais ce fut lui qui sauva, ou du moins qui contribua puissamment à le tirer du plus grand danger que Louis XI couru pendant son règne !!!
Dès le lendemain de leur arrivée à Péronne les négociations commençaient et les intervenants s'accordèrent sur tous les articles du traité proposé, à l'exception d'un seul auquel le Duc en aucun cas ne voulait souscrire !!!. Mais comment le Duc aurait il pu renoncer à ses alliances, alors même que les représentants de celles ci se trouvaient présents à Péronne ???. On discuta sur le sujet sans succès, et l'objectif de la visite du roi était manqué !
Cependant dans la soirée arrivèrent au camp des nouvelles alarmantes en provenance de Liège, on disait que l'évêque Humbercourt et le Légat du Pape avaient été massacrés, sous les applaudissements, et avec l'aide des envoyés du roi de France
Les colères du Téméraire étaient bien connues, mais la elle fut extrême !!, il en oublia le sauf conduit qui protégeait le roi, et Louis XI fut enfermé dans un château et gardé à vue
Le souverain ne se laissa pas pousser l'herbe sous le pied, comme l'explique Commynes et va lier contact avec tout ceux qui pourraient l'aider à se sortir de cette fâcheuse position. pour se faire il donne à Balue une somme de 15 000 écus et lui ordonne de les distribuer à tous ceux qui d'une manière ou du autre pourraient lui porter aide secourable
Mais on ne refait pas le Cardinal Balue, qui va distraire 7 à 8000 écus en direction de sa propre escarcelle !!, ce que le roi saura à quelques temps de la !!. Notre Cardinal donna diverses sommes à Antoine grand bâtard de Bourgogne, à Guillaume Biche et à l'Archidiacre de Cluny, tous proches du Duc. Tout concorde dans les écrits de Commynes, la somme et les personnes qui en ont bénéficié, il précise même l'indignité de l'agent du roi mais sans le nommer ??
Louis XI malgré la ponction financière de son cardinal se trouve tout de même avec des défenseurs au conseil du Téméraire. Ils firent si bien et avec d'excellents arguments qu'ils calmèrent la colère du Duc. le roi pouvait regagner ses états, et notre Balue avait réussi son double projet, sauver le roi, et augmenter sa fortune personnelle de quelques milliers d'écus. Tel fut le rôle du cardinal Balue , ce courtisan habile, ambitieux, avide d'honneurs et de richesse lors de cette entrevue de Péronne
Louis rentrait dans ses états, humilié et avec la responsabilité d'une lourde bévue politique, mais tout disposé à en charger un autre afin de paraître moins coupable, et pour peu que l'on lui désigna !! Son entourage ne va pas manquer l'occasion et charger de tous les maux le cardinal d'Angers, Jean Balue
La foule des envieux répétera chaque jours aux oreilles du monarque le nom de ce coupable tout désigné, car notre cardinal avait réussi à se faire de nombreux ennemis, au point que l'on se demande s'il avait des amis ????
L'évêque d'Evreux et d'Angers, Cardinal de Sainte Suzanne, voyant son crédit à la cour diminuer, va se jeter dans l'intrigue, comme nous pourront le constater il ne tardera pas à trahir Louis XI. Il sera arrêté, jugé, puis emprisonné dans cette cage du château de Loches, ou il restera pendant 12 ans !!!
On taira les véritables causes de sa détention, et chacun de croire que l'entrevue de Péronne en sera la véritable raison. les chroniqueurs de l'époque se feront l'écho de la rumeur publique et parleront de la trahison de Jean Balue à Péronne !!
La seule personne bien renseignée gardera le silence, Philippe de Commynes, un proche du Duc de bourgogne, la cause est entendue ce sera Balue sauveur de son roi, que l'on accusera de l'avoir trahi !!
Nota: texte de Philippe de Commynes, Livre I chap IX...le roy estoit enfermé dans le château avec des gardes qui y estoient, cela dura deux ou trois jours. le premier jour, ce fut tout effroy et murmure dans la ville. Le second jour le Duc se fut ung peu refroidy, et tint conseil la pluspart du jour et une partie de la nuit !!. De son côté le roy faisait parler tous ceulx qu'il pensoit qu'ils le pourroient ayder et ne failloit point en promesses. Il ordonna de distribuer 15 000 éscuz d'or, mais celui qui en eut la charge en retint une partye et s'en acquitta fort mal, comme le roy le sceüt depuis !!!...on suppose qu'il le sut par Commynes plus tard quand ce dernier entra à son service ???
PS: documentation BNF et école des Chartes. Philippe de Commynes (voir article), deviendra bientôt un proche de Louis XI, ce chroniqueur dresse un portrait du monarque dans ses écrits.... M de V
mardi 18 juin 2019
Jean Balue, article 2/3,de l'aumônier au chapeau de Cardinal 1464-1491
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Le monarque va lui bailler en 1465 le titre de secrétaire, notons l'importance de ce poste sous le règne de Louis XI, tant dans la corporation des notaires que dans celle des secrétaires royaux !!!. C'était le premier pas de la carrière politique, et Louis recrutait parmi eux ses agents les plus actifs, et ses conseillers les plus intelligents, tel Olivier le Roux,Jean de Reilhac, Guillaume de Cerisay, ou Jean Bourré (voir article), pour ne citer que les plus connus, et enfin notre retors Jean Balue
Ce dernier devint rapidement le conseiller du monarque et se verra confier la charge de maître Clerc à la Chambre des Comptes, celle ci venant depuis peu d'être élevée au rang de cour souveraine !!!
L'universelle Araigne, ne croyait pas aux hommes et ne leur connaissait qu'un seul mobile, l'intérêt. C'est par l'appât du gain, et en les gorgeant de libéralités que Louis prétendait leur inspirer un dévouement sans faille et une obéissance sans limite. Le problème c'est qu'il n'y avait pas de limite à l'appétit de Jean Balue !!!!
En décembre de la même année, Balue, devenait conseiller Clerc au parlement, et il allait en quelques années obtenir les plus hautes dignités ecclésiastiques, puis devenir l'un des hommes politique les plus en vue
Pour devenir grand dignitaire de l'église il manquait donc à notre Clerc jean Balue, les titres d'évêque et de cardinal, qu'à cela ne tienne !!, deux années lui suffiront pour parvenir à cette élévation, et notre aumônier fut bientôt, grâce à de savantes tractations, devenir évêque d'Evreux et d'Angers, puis nommé Cardinal prêtre de Sainte Suzanne, par un légat du Pape
Vous devez bien vous douter que cette fulgurante progression de notre Clerc n'était pas du goût de tout le monde, la jalousie et les ressentiments étaient nombreux envers ce protégé de louis XI
L'opinion publique qui n'approuvait pas l'élévation de Balue à l'épiscopat, ne se gênera pas pour le faire savoir, il courut même à cette occasion une caricature insultante sur Louis XI et son favori, ou l'on raillait l'aveuglement du monarque et l'ignorance de ce prêtre. Il semble que jean Balue était doué en Droit comme en politique, mais ne valait pas tripette en religion !!
Cependant rendant de multiples services au roi comme au Pape il fut nommé Cardinal et élevé à cette dignité le 18 septembre 1467. Il faut savoir qu'il était à la fois titulaire de l'évêché d'Evreux comme de celui d'Angers ou il ne mis jamais les pieds, ou si peu !!!!, et notre Balue, conservera ces deux postes jusqu'à son arrestation !
Alors que se passa t'il vraiment lors de cette entrevue du camp de Péronne entre louis XI et le Téméraire ???, ou notre monarque malgré un sauf conduit se trouva en grand danger et prisonnier aux mains du Duc de Bourgogne !!!. Balue a t'il trahi son roi ???, rien n'est moins sur !!!
Mais suite à l'échec de cette entrevue il fallait un coupable, et il fut tout désigné au monarque par son entourage. Il faut dire que le cardinal n'avait que peu d'amis, encore une fois, force est de constater que la distance est courte du Capitole à la roche Tarpéienne, notre insatiable Cardinal Jean Balue aurait du s'en souvenir !!!!
PS: dans l'article suivant nous parlerons de cette entrevue au camp de Péronne, ainsi que le rôle que va y jouer notre personnage, nous constaterons que c'est le côté appât du gain qui va le perdre Jean Balue, et que la trahison ne viendra que plus tard M de V
Ce Clerc nommé Jean Balue, article 1/3, de l'an 1421 à 1464
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Si l'on ne peut avoir aucun doute sur son nom il en va tout autrement en ce qui concerne la date et le lieu de naissance de cet ecclésiastique. Les auteurs de biographies sur Jean Balue sont d'accord pour dire qu'il naquit en 1421 ?? Son épitaphe nous dit qu'il mourut septuagénaire en 1491, cette inscription détruite depuis longtemps nous montre que Balue serait entré au service du roi à plus de 40 ans !!, et il est fort peu de carrières politiques à cette époque qui commencent aussi tard ??
Cependant un chroniqueur, contemporain de Balue, nommé Jean Maupoint, et qui l'avait vu, écrit qu'en 1468 il était âgé de 30 ou 34 ans, ce qui ramènerait sa naissance à 1434 ou 1438 ? Il est donc bien difficile d'affirmer son année de naissance avec un vide historique allant de 13 à 17 ans ???
Nous en sommes également réduit à des hypothèses plausibles sur son lieu d'origine et sur sa famille. Certains le dise fils de meunier, ou fils de tailleur, d'autres pensent qu'il serait issu de petite noblesse ?? Quelques historiens prétendent qu'il est originaire de Verdun, mais la plupart parlent du Bourg d'Angle en Poitou.
On trouve peu de documents sur la jeunesse de Jean Balue, on sait qu'il acquit en 1457 (au plus tard), le titre de " Licentié ez Loiz ", il est probable que ce soit à l'Université d'Angers ??. Nous savons qu'il embrasse très tôt l'état ecclésiastique, attaché à la personne de Jacques Juvenel des Ursins évêque de Poitiers
Il devient rapidement un de ses familiers et le confident de ses plus intimes secrets, Balue s'occupait aussi bien de ses affaires privées que de celles de l'évêché. lorsque Jouvenel des Ursins fut proche de la mort il le nommera comme exécuteur testamentaire (1457)
Quand 12 ans plus tard, Balue sera arrêté, il fut déclaré qu'il avait détourné à son profit une grosse partie de cette succession destinée aux pauvres ??. Pour le moment notre jeune Clerc ayant perdu son protecteur entre au service de Jean de Beauvau évêque d'Angers, dont il s'attire bien vite les faveurs, recevant prébendes et bénéfices, comme le doyenné de Condé et le canonicat de Saint Mathurin. Il sera associé très rapidement au gouvernement du diocèse recevant des lettres de grand Vicaire
Lorsque l'évêque d'Angers part pour une ambassade vers Rome, son grand vicaire l'accompagne. Arrivé la bas notre Balue découvre d'autres horizons, mais loin de rester inoccupé ce jeune Clerc ignoré de l'église va s'entremettre dans mille et une petites négociations !!, faisant preuve d'habileté, va trouver l'un, puis se porte vers l'autre, se remue et montre un génie de l'intrigue extraordinaire. Bref il se met en vue, et quand il rentre en France c'est avec le titre de Protonotaire Apostolique !!
De retour à Angers il continuera ce rôle d'intriguant qu'il ne devait plus jamais quitter et jouer des coudes pour accumuler bénéfices et prébendes. C'est en 1463 qu'il se rendra à Paris afin de se pourvoir auprès du Roi Louis XI au sujet d'un poste lucratif et vacant dont il désirait prendre possession.
C'est alors qu'il va rencontrer un certain Thibaut de Vitry, Chanoine de Notre Dame et un proche de la maison du roi, Charles Melun. Il saura se rendre indispensable et leur procurer quelques menus services. Bientôt Charles Melun le présenta au roi Louis XI. Notre Clerc avait, dit on, la grâce insinuante et la souplesse de caractère qu'il fallait pour plaire à Louis, bref le parfait sournois !!!!
Introduit à la cour et dénué de scrupules, il y fit une rapide fortune tant au point de vue ecclésiastique que politique et en 1464 notre Jean Balue devenait l'aumônier du roi, poste enviable s'il en est puisqu'il avait l'oreille de notre monarque !!
PS: documentation de l'école des Chartes et de la BNF, le personnage mérite un autre article qui portera de l'année 1464 ou il devint aumônier du roi à l'année de sa mort en 1491...;M de V
mardi 11 juin 2019
N°315) Louis XI et l'Imprimerie
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Ce nouvel art d'écrire à l'aide de caractères mobiles en métal était un perfectionnement mis en usage par Gutenberg en 1457 à Mayence. Cet art demeurait un secret gardé par les Allemands des bords du Rhin qui paraissaient à cette époque avoir une supériorité marquée dans tout ce qui touchait la mécanique;
Charles VII avait essayé de surprendre leur secret en envoyant vers le Rhin son graveur de médailles, Nicolas Janson, mais le roi Charles meurt avant que Janson ne rentre en France et en 1462 les troupes d'Adolphe de Nassau mettent Mayence au pillage, les imprimeurs des ateliers de cette ville vont se disperser
L'ennui c'est que notre Janson au lieu de revenir en France va prendre le chemin de Venise ( ah le fourbe !!), apportant de ce fait le secret de ce procédé aux Vénitiens, cette cité commerçante va exploiter l'imprimerie de la manière la plus artistique qui soit, et l'occasion était perdue pour nous
Ce n'est que quelques années plus tard que le livre imprimé entra en Paris, avec Pierre Shoeffer, qui était comme on disait à l'époque le "facteur", ou si vous préférez le commissionnaire de Gutenberg. Il fit dans la cité le commerce du livre ou il mourut sans avoir été naturalisé. Cela explique que son atelier fut saisi, car il était "Aubin", c'est à dire un étranger
Mais Louis XI curieux des inventions s'était intéressé à ce nouvel art. Nous possédons même une quittance montrant qu'il avait donné une grosse somme d'argent à Shoeffer afin de l'encourager. Ce roi très avisé déclare avoir reconnu que le nouvel art pouvait contribuer à l'enrichissement de la chose publique
La première presse Parisienne fut installée à la Sorbonne par le recteur de l'université de Paris, Jean de la Pierre, c'est lui qui eut l'idée de fonder une première imprimerie afin de mettre à la disposition des maîtres et des étudiants, des livres corrects dans le but de remplacer les copies plus ou moins défectueuses que les ateliers de copistes de ce temps n'arrivaient à multiplier qu'en petit nombre
Un certain Guillaume Fichet, professeur de Rhétorique partageait ses vues, étant de plus le bibliothécaire de la Sorbonne
L'atelier de la Sorbonne fut mis au service du roi de France , ce qui ne serait surement pas arrivé si Louis XI n'avait étendu sa protection au nouvel art et aux compagnons Allemands, Michel Freiburger, Ulrich Gering et Martin Grantz que l'université avait fait venir.
On le vit bien quand sorti de la presse le troisième livre de la Sorbonne, c'était un Salluste, auteur très lu au moyen âge. l'ouvrage paraissait au moment ou Louis XI venait de déclarer la guerre à ce paon bouffi d'orgueil de Charles le Téméraire !!
Les typographes de l'imprimerie de l'université vont s'adresser au peuple de Paris et affirmer leur fidélité au roi bien qu'ils fussent étrangers, en ces termes je cite:
"Le plus grand roi de la terre prépare maintenant ses armes et ses soldats, menaçant de destruction ses éternels ennemis. C'est maintenant peuple de Paris dont la gloire militaire fut grande jadis, qu'il te faut étudier l'art de la guerre, comme les faits des grands hommes rapportés par Salluste dans son oeuvre, qu'ils te servent aujourd'hui d'exemples. Compte au rang de tes auxiliaires les Allemands qui ont imprimés ces livres ils seront des armes pour toi", on ne saurait être plus clair !!!!!!
Et tandis que la guerre éclatait entre les deux rivaux la presse de la Sorbonne imprima et publia les lettres et les harangues de Bessarion, Patriarche de Constantinople qui exhortait les princes à mettre fin à leurs querelles afin de s'unir contre les Turcs dans une sorte de croisade ou l'on voyait le salut de la civilisation !!
La presse de la Sorbonne était donc bien un outil de propagande, mais qui travaillait aussi pour la culture, le beau latin de Cicéron en même temps que pour la paix et pour le roi
Nos vieux imprimeurs voulaient contribuer à l'éclat du règne de Louis XI, et formaient des voeux pour qu'il triompha sous Arras de Charles le Téméraire en disant que ce roi était l'ennemi de l'enflure et de l'orgueil, et il faut bien dire que sous ce registre le Téméraire détenait la palme !!!
PS: pour faire suite à mon dernier article sur l'imprimerie au moyen âge tiré du livre de Pierre Champion, ancien élève de l'école des Chartes M de V
vendredi 31 mai 2019
L'imprimerie au XV siècle
Beaucoup de gens pensent que pour avoir été inventé au moyen âge l'imprimerie est un art fort simple !! Mais lorsqu'on en étudie le mécanisme dans toutes ses parties on reste émerveillé du génie qu'il fallu pour en combiner les mille et un ressorts, afin que la science de chacun devienne le patrimoine de tous
Si l'on en croit certains vulgarisateurs de l'histoire, il ne manquait aux Romains pour réaliser cette machine, que la permission de l'une de leurs divinités, sans penser qu'avant de trouver l'imprimerie ils auraient à en inventer la mécanique et la chimie !!, quand bien même savaient t'ils, comme les Egyptiens, faire du papier, un art qui fut perdu pour nous et redécouvert plus tard dans le moyen âge
Mais tant de choses furent perdues puis redécouvertes après les grandes invasions barbares, qu'on en oublie que le papier en faisait partie
D'aucuns vous diront aussi que l'on aurait pu imprimer sur du Vélin au moyen âge, puisque nous n'avions pas encore retrouvé la façon de faire du papier, oui c'est vrai !!, mais vélins et parchemins, il faut bien le dire, manquaient au moyen âge au point que les moines étaient souvent forcés pour écrire un cartulaire ou un office de gratter un Tacite ou un Cicéron !!
Non toute chose vient en son temps, le hasard n'est pour rien dans ces sortes d'inventions. On les trouve que dans la mesure ou on les cherche, et on ne les cherche que parce que l'on en a besoin. La réalisation de cette précieuse industrie était devenu une nécessité au XV siècle et par conséquent l'objet de beaucoup de recherches par bon nombre de personnes
Dans cette époque ou tant d'esprits aspiraient à puiser aux sources de la science il fallait qu'un travail mécanique vînt suppléer aux mains trop lentes des copistes, qui ne pouvaient déjà plus suffire à la confection des livres nécessaires aux classes privilégiées de cette fin de moyen âge. Aussi avons nous découvert presque dans le même temps trois types différents d'impression
La Xylographie, impression sur planches de bois, la Chalcographie type d'impression à partir de planche de métal, et bien sur la Typographie, ou l'impression au moyen de caractères mobiles. C'est à dire l'imprimerie proprement dite, et qui a fait l'objet de ce modeste article
On sait par exemple que l'impression sur planche de bois, ou Xylographie, remonte au XIV siècle puisque l'on imprimait déjà à cette époque des cartes à jouer. Quand aux images des Saints l'impression sur planche de bois remonte au début du XV siècle
Tout cela pour en arriver à la typographie de Gutenberg, né à Mayence vers 1400 et mort en février 1468 dans sa ville natale. Cet imprimeur dont l'invention des caractères métalliques mobiles a été déterminante pour la diffusion des textes et du savoir.
Associé à Johann Fust et Peter Schoeffer, notre homme va perdre en justice, contre son associé, mais néanmoins financier Fust !!!, ce dernier fera saisir son atelier avec le matériel et les impressions réalisées. Il ne sera sauvé de la misère que grâce à Adolphe de Nassau, qui lui accordera une rente à vie et le titre de Gentilhomme
PS: documentation BNF, livre de A Bernard (de l'origine et des débuts de l'imprimerie en Europe) ...M de V
Si l'on en croit certains vulgarisateurs de l'histoire, il ne manquait aux Romains pour réaliser cette machine, que la permission de l'une de leurs divinités, sans penser qu'avant de trouver l'imprimerie ils auraient à en inventer la mécanique et la chimie !!, quand bien même savaient t'ils, comme les Egyptiens, faire du papier, un art qui fut perdu pour nous et redécouvert plus tard dans le moyen âge
Mais tant de choses furent perdues puis redécouvertes après les grandes invasions barbares, qu'on en oublie que le papier en faisait partie
D'aucuns vous diront aussi que l'on aurait pu imprimer sur du Vélin au moyen âge, puisque nous n'avions pas encore retrouvé la façon de faire du papier, oui c'est vrai !!, mais vélins et parchemins, il faut bien le dire, manquaient au moyen âge au point que les moines étaient souvent forcés pour écrire un cartulaire ou un office de gratter un Tacite ou un Cicéron !!
Non toute chose vient en son temps, le hasard n'est pour rien dans ces sortes d'inventions. On les trouve que dans la mesure ou on les cherche, et on ne les cherche que parce que l'on en a besoin. La réalisation de cette précieuse industrie était devenu une nécessité au XV siècle et par conséquent l'objet de beaucoup de recherches par bon nombre de personnes
Dans cette époque ou tant d'esprits aspiraient à puiser aux sources de la science il fallait qu'un travail mécanique vînt suppléer aux mains trop lentes des copistes, qui ne pouvaient déjà plus suffire à la confection des livres nécessaires aux classes privilégiées de cette fin de moyen âge. Aussi avons nous découvert presque dans le même temps trois types différents d'impression
La Xylographie, impression sur planches de bois, la Chalcographie type d'impression à partir de planche de métal, et bien sur la Typographie, ou l'impression au moyen de caractères mobiles. C'est à dire l'imprimerie proprement dite, et qui a fait l'objet de ce modeste article
On sait par exemple que l'impression sur planche de bois, ou Xylographie, remonte au XIV siècle puisque l'on imprimait déjà à cette époque des cartes à jouer. Quand aux images des Saints l'impression sur planche de bois remonte au début du XV siècle
Tout cela pour en arriver à la typographie de Gutenberg, né à Mayence vers 1400 et mort en février 1468 dans sa ville natale. Cet imprimeur dont l'invention des caractères métalliques mobiles a été déterminante pour la diffusion des textes et du savoir.
Associé à Johann Fust et Peter Schoeffer, notre homme va perdre en justice, contre son associé, mais néanmoins financier Fust !!!, ce dernier fera saisir son atelier avec le matériel et les impressions réalisées. Il ne sera sauvé de la misère que grâce à Adolphe de Nassau, qui lui accordera une rente à vie et le titre de Gentilhomme
PS: documentation BNF, livre de A Bernard (de l'origine et des débuts de l'imprimerie en Europe) ...M de V
samedi 11 mai 2019
Les Drapiers de Paris en 1219
Les Drapiers constituaient le premier des six corps de métiers, auxquels appartenait le gouvernement du commerce de Paris. Cet article vient compléter la documentation du Blog sur cette profession, je citerais l'article 272 sur le drap "escarlate" au moyen âge, le 257 sur les drapiers de Reims aux XIII, XIV et XV siècles et pour finir le 211 sur les soies d'or et d'argent au moyen âge
Cette corporation Parisienne faisait remonter leurs privilèges et leur constitution au règne de Philippe Auguste, comme on le constate dans le préambule d'une Ordonnance qu'ils obtinrent du roi Jean II le Bon en 1362
Oyez la supplication dis cet acte, à nous faicte, de par noz bien amez, les maîstres et confrères de la draperie de nostre bonne ville de Paris. Contenant aux environ de l'an mil quatre vint et huit, au mois de décembre, que la confrarie de la dicte draperie a esté encommencée !!!!!
De ces termes il résulte qu'en 1362 les drapiers ne sont pas en mesure de produire cette Charte de Philippe Auguste ??, puisque dans l'ordonnance on y énonce d'une manière approximative ce fameux document !! De la peuvent naître des doutes sur la véritable période à laquelle nos drapiers Parisiens commencèrent à former un corps de métier ??
Cependant on sait par d'autres documents qu'ils agissaient déjà comme une communauté en 1183, car cette année la ils reçurent du roi, moyennant cent livres Parisis de cens annuel, 24 maisons confisquées aux Juifs. Ces maisons saisies étaient situées non loin du palais dans une rue qui s'appelait " Judoearia pannificorum ", et qui plus tard portera le nom de rue de la vieille Draperie
L'ordonnance de 1362 dont nous parlions plus haut, révèle cependant un fait qui expliquerait ?....jusqu'à un certain point, comment avait pu disparaître un document aussi important pour le corps des Drapiers !!, document qui confirmait leur institution.
Nous parlons la d'une missive de Philippe VI de Valois (le roi trouvé), qui s'adresse à son Prévôt de Paris, ce document est daté du 21 avril 1339, dans lequel le roi déclare rétablir la corporation suspendue précédemment ?, n'est ce pas à cette suppression temporaire de cette confrérie (dont on ne connait pas le motif), qu'il faut rapporter la perte, voir la destruction volontaire, faite sur ordre du roi de ce document fondamental ?????
Le livre des métiers d'Etienne Boileau (voir article), ne renferme aucune disposition relative aux Drapiers. Le titre cinquantième de son livre I, parle des "Toisserans de lange", mais cela concerne seulement les fabricants de drap commun et de couvertures établis en Paris. Mais ni ce titre ni ceux qui suivent après, quoiqu'ils se rapportent aux Foulons et Teinturiers, ne font pas la moindre allusion au commerce de nos Drapiers ???
Cette absence presque complète de documents pour une corporation dont la suprématie ne fut jamais contestée reste un mystère !!. Nous ne trouvons qu'un acte d'août 1219, un contrat de vente passé entre la Confrérie des marchands Drapiers et un bourgeois de la cité, nommé Raoul Duplessis, lequel cède à la dite confrérie une maison située derrière le mur du petit pont, ainsi que les droits qu'il percevait sur diverses maisons contiguës à l'hôtel ou se tenait les réunions de la corporation des Drapiers
PS: documents BNF, sur des textes de l'école des Chartes M de V
jeudi 9 mai 2019
L'émeute de l'Université de Paris en 1453
Les documents utilisés pour le présent article se rattachent à une querelle qui eut lieu entre l'Université et le Prévôt de Paris. De tout temps celle ci c'est montrée jalouse de son pouvoir et ardente à poursuivre les infractions faites à ses privilèges
Il semble que ce soit surtout au XV siècle qu'elle donne la pleine mesure de sa puissance et de sa colère. Car lorsqu'en 1404 éclate l'affaire de Charles de Savoisy, ou pour une légère insulte faite à des éscoliers, on vit un Chambellan du Roi banni, et ses protecteurs pourtant puissants, intimidés et muselés !!, et jusqu'à l'hôtel du Chambellan qui fut détruit et rasé de fond en comble par une foule en fureur
Trois ans plus tard, en 1407, c'est le premier magistrat de la ville, le Prévôt de Paris, qui pour avoir fait exécuter deux éscoliers, pourtant convaincus de crime par leurs propres aveux, se voit destitué de son office malgré la résistance du Roi, il sera obligé de demander pardon à l'université qu'il avait offensé. Ces deux exemples sont célèbres !!!
L'affaire dont nous parlerons ici n'a pas eu le même retentissement, car elle ne fut mentionnée par aucun chroniqueur. Cependant elle coïncide avec la réformation des études opérée par le Cardinal d'Estouteville en 1452, qui faillit mener à une sorte de schisme entre l'université et l'évêque de Paris
Nous allons voir ce qu'en dit Du Boulay, qui puisa son récit dans les archives de l'université. Vers le commencement de l'an 1453 quelques éscoliers, la plupart innocents, selon Du Boulay, avaient été arrêtés par ordre du Lieutenant criminel, puis incarcérés au Châtelet.
Le recteur de l'université convoque une assemblée qui se tiendra le 9 mai.Il y fut décidé que le recteur accompagné de l'orateur de l'université et d'une suite conséquente iraient trouver le prévôt de Paris afin de réclamer les prisonniers. Ce dernier leur fit bon accueil, et ordonne à un certain Nicolas de relâcher aussitôt les étudiants présumés innocents sans condition
Comme le recteur et sa suite, au nombre de 800 tant maîtres qu'écoliers s'en retournaient par la rue Saint Antoine, ils trouvèrent en chemin un commissaire et dix à douze sergents, armés et embastonnés. Les esprits étaient trop échauffés pour qu'une pareille rencontre n'amenât pas querelle !!. Aux premiers échanges verbaux, les sergents tombent à bras raccourcis sur les écoliers, bastonnant à tout va !!, pour disperser la bande. Ce faisant ils blessent quelques écoliers, mais tuent un Bachelier nommé Raymond de Mauregard. Nos sergents furent aidés dans leur tache par les bourgeois du quartier, qui n'aimaient pas ces fauteurs de troubles que sont les écoliers, et firent donc cause commune avec les sergents...!!!!!
L'affaire fut si chaude que le recteur de l'université lui même courut de grands dangers. Mais l'université de Paris lorsqu'elle était menacée ou frappée !!, avait une arme terrible, qu'elle ne se faisait pas faute d'utiliser, elle suspendait sur le champ l'exercice des leçons, et cette espèce d'excommunication intellectuelle, dans laquelle elle plongeait la capitale, durait jusqu'à ce qu'elle obtienne satisfaction !!
Le lendemain de ce grand béhourd estudiantin, le recteur convoque une nouvelle assemblée, ou il exposa avec de grandes envolées de manches, l'outrage fait à l'université. Il fut décidé que toutes leçons et prédications seraient suspendues immédiatement, et que le corps enseignant ne songerait plus qu'à poursuivre la lutte jusqu'à réparation des griefs fait à l'université. Le même jour, tous les membres ou presque, assistèrent à l'enterrement de Raymond de Mauregard
Dès que les décisions de l'université furent connues, le président de la Chambre des Comptes, le Prévôt des Marchands et les échevins de la ville, vont se rendre à l'université pour les prier de suspendre ce décret !!
Ce qui nous amène à une nouvelle assemblée du recteur et des maîtres, mais les décisions qui en sortent feront pire que mieux. L'université demande que l'évêque de Paris jette l'interdit sur les trois quartiers de la capitale ou le crime avait été commis, et elle déposait dans le même temps une plainte au Parlement, se portant partie contre le Prévôt royal et le Lieutenant criminel, son adjoint !!
Le 12 mai le recteur et les délégués de l'université se rendent au Parlement afin d'exposer les faits, puis de conclure qu'ils demandaient l'emprisonnement du prévôt et de son adjoint, disant que la cessation des leçons durerait tant que l'emprisonnement n'aurait pas été ordonné !!
La cour va instruire l'affaire des sergents qui avaient blessés des écoliers et tué Raymond de Mauregard. Le 21 juin la cour en condamne huit à l'amende honorable, et un à avoir le poing tranché !!
Cette sentence fut jugée insuffisante par l'université, qui continua à demander l'emprisonnement du prévôt et de son adjoint, elle va donc s'adresser au Roi. Cette affaire va traîner en longueur, elle se terminera en décembre 1454 lorsque le parlement donnera satisfaction à l'université qui reprit enfin ses leçons
PS: documentation BNF et des textes de l'école des Chartes M de V
Il semble que ce soit surtout au XV siècle qu'elle donne la pleine mesure de sa puissance et de sa colère. Car lorsqu'en 1404 éclate l'affaire de Charles de Savoisy, ou pour une légère insulte faite à des éscoliers, on vit un Chambellan du Roi banni, et ses protecteurs pourtant puissants, intimidés et muselés !!, et jusqu'à l'hôtel du Chambellan qui fut détruit et rasé de fond en comble par une foule en fureur
Trois ans plus tard, en 1407, c'est le premier magistrat de la ville, le Prévôt de Paris, qui pour avoir fait exécuter deux éscoliers, pourtant convaincus de crime par leurs propres aveux, se voit destitué de son office malgré la résistance du Roi, il sera obligé de demander pardon à l'université qu'il avait offensé. Ces deux exemples sont célèbres !!!
L'affaire dont nous parlerons ici n'a pas eu le même retentissement, car elle ne fut mentionnée par aucun chroniqueur. Cependant elle coïncide avec la réformation des études opérée par le Cardinal d'Estouteville en 1452, qui faillit mener à une sorte de schisme entre l'université et l'évêque de Paris
Nous allons voir ce qu'en dit Du Boulay, qui puisa son récit dans les archives de l'université. Vers le commencement de l'an 1453 quelques éscoliers, la plupart innocents, selon Du Boulay, avaient été arrêtés par ordre du Lieutenant criminel, puis incarcérés au Châtelet.
Le recteur de l'université convoque une assemblée qui se tiendra le 9 mai.Il y fut décidé que le recteur accompagné de l'orateur de l'université et d'une suite conséquente iraient trouver le prévôt de Paris afin de réclamer les prisonniers. Ce dernier leur fit bon accueil, et ordonne à un certain Nicolas de relâcher aussitôt les étudiants présumés innocents sans condition
Comme le recteur et sa suite, au nombre de 800 tant maîtres qu'écoliers s'en retournaient par la rue Saint Antoine, ils trouvèrent en chemin un commissaire et dix à douze sergents, armés et embastonnés. Les esprits étaient trop échauffés pour qu'une pareille rencontre n'amenât pas querelle !!. Aux premiers échanges verbaux, les sergents tombent à bras raccourcis sur les écoliers, bastonnant à tout va !!, pour disperser la bande. Ce faisant ils blessent quelques écoliers, mais tuent un Bachelier nommé Raymond de Mauregard. Nos sergents furent aidés dans leur tache par les bourgeois du quartier, qui n'aimaient pas ces fauteurs de troubles que sont les écoliers, et firent donc cause commune avec les sergents...!!!!!
L'affaire fut si chaude que le recteur de l'université lui même courut de grands dangers. Mais l'université de Paris lorsqu'elle était menacée ou frappée !!, avait une arme terrible, qu'elle ne se faisait pas faute d'utiliser, elle suspendait sur le champ l'exercice des leçons, et cette espèce d'excommunication intellectuelle, dans laquelle elle plongeait la capitale, durait jusqu'à ce qu'elle obtienne satisfaction !!
Le lendemain de ce grand béhourd estudiantin, le recteur convoque une nouvelle assemblée, ou il exposa avec de grandes envolées de manches, l'outrage fait à l'université. Il fut décidé que toutes leçons et prédications seraient suspendues immédiatement, et que le corps enseignant ne songerait plus qu'à poursuivre la lutte jusqu'à réparation des griefs fait à l'université. Le même jour, tous les membres ou presque, assistèrent à l'enterrement de Raymond de Mauregard
Dès que les décisions de l'université furent connues, le président de la Chambre des Comptes, le Prévôt des Marchands et les échevins de la ville, vont se rendre à l'université pour les prier de suspendre ce décret !!
Ce qui nous amène à une nouvelle assemblée du recteur et des maîtres, mais les décisions qui en sortent feront pire que mieux. L'université demande que l'évêque de Paris jette l'interdit sur les trois quartiers de la capitale ou le crime avait été commis, et elle déposait dans le même temps une plainte au Parlement, se portant partie contre le Prévôt royal et le Lieutenant criminel, son adjoint !!
Le 12 mai le recteur et les délégués de l'université se rendent au Parlement afin d'exposer les faits, puis de conclure qu'ils demandaient l'emprisonnement du prévôt et de son adjoint, disant que la cessation des leçons durerait tant que l'emprisonnement n'aurait pas été ordonné !!
La cour va instruire l'affaire des sergents qui avaient blessés des écoliers et tué Raymond de Mauregard. Le 21 juin la cour en condamne huit à l'amende honorable, et un à avoir le poing tranché !!
Cette sentence fut jugée insuffisante par l'université, qui continua à demander l'emprisonnement du prévôt et de son adjoint, elle va donc s'adresser au Roi. Cette affaire va traîner en longueur, elle se terminera en décembre 1454 lorsque le parlement donnera satisfaction à l'université qui reprit enfin ses leçons
PS: documentation BNF et des textes de l'école des Chartes M de V
vendredi 3 mai 2019
Pierre de Mornay, Chancelier de France
Notre personnage joua un rôle important dans les affaires politiques de son temps, mais cependant l'homme est à peine connu, tandis que des Pierre Flote, Guillaume de Nogaret et Guillaume de Plaisians (voir articles), les âmes damnées du Roi de Fer sont en possession d'un renom historique auquel Pierre de Mornay a peut être plus de droits qu'eux !!!!
Est ce parce qu'aux époques de crises les hommes modérés, qu'elle que soit leur valeur, sont toujours sacrifiés dans l'estime publique ??, et ce au profit de certains héros dramatiques qui accaparent l'intérêt et la curiosité du peuple. De cette foule qui aime à trouver dans l'histoire des effets de Théâtre, de sorte que les noms les plus compromis sont souvent ceux qui ont le plus de chance d'échapper à l'oubli !!!
Ce que nous savons de sa vie semble prouver qu'il méritait de figurer au premier rang des conseillers du monarque Philippe IV le Bel. Pierre était le second fils de Guillaume Sire de Mornay, et en tant que cadet il était destiné à entrer dans les ordres. Sous le règne de Philippe III le Hardi, père du Roi de Fer, il devint Chanoine du Chapitre de la Cathédrale d'Orléans, et Archidiacre de Sologne.
La carrière politique de Pierre commence en 1285 à l'avènement de Philippe IV, c'est trois mois après son élévation au trône de France que le jeune roi réorganise sa maison, ou comme on disait à l'époque son Hôstel. Pierre y est appelé pour faire office de Clerc du roi, c'est à dire son secrétaire particulier, un conseiller intime de ce monarque, le poste ne devait pas être facile
Il faut bien avouer que Philippe IV était le genre à ne sourire que quand il se brûlait !!, mais comme la cuisine et l'allumage de cheminée était fait par des pages cela ne lui arrivait pas souvent. De cet office cependant, Pierre, put faire apprécier sa science profonde du Droit Romain et du Droit Canon, deux discipline importantes sous ce règne de Légistes (voir articles)
Homme de beaucoup d'esprit et de bon conseil il ne tarde pas à obtenir beaucoup de crédit grâce à sa fonction, ayant l'oreille attentive du roi, et étant considéré par les autres comme un personnage nécessaire en politique. C'est en 1288 qu'il devient évêque d'Orléans, mais bien que chef du troupeau de croyants de cette Cathédrale, il ne lui accorda que des soins très partagés !!.
Selon toute apparence notre évêque assistait plus souvent aux réunions du conseil de Philippe IV qu'à celles du chapitre de sa Cathédrale. En fait en tant qu'évêque il ne laisse aucune trace de son administration pendant son épiscopat !! Ce qui, sans vouloir offenser le personnage, en dit quand même long sur son assiduité à veiller sur son troupeau
Notre ecclésiastique séjournait habituellement en Paris, ou il possédait une maison, porte d'Enfer, pas commun pour un prélat !! (anciennement nommée porte de Fer), le roi lui avait concédé un vaste terrain jouxtant sa demeure, avec vergers et courtils, qu'il fera clore de murs. Ce lieu de résidence était conforme au principe de résidence et l'on sent bien que la politique l'occupait bien plus que les affaires de son diocèse
En 1295, quand Boniface VIII rétablit la paix entre la France et l'Aragon, Pierre de Mornay prendra une part active à la négociation de celle ci, en tant que plénipotentiaire de Philippe IV et de son frère Charles de Valois. Il partit donc pour l'Italie ou cette paix devait être conclue. Pierre lors de cette ambassade avait eu l'occasion fréquente de voir et de côtoyer Boniface, ce nouveau pape qui devait sa Tiare à la protection du roi de Fer, et dont les dispositions à l'égard de la France étaient alors très favorables
Pierre de Mornay avait été traité avec beaucoup d'égards et reçu à Anagni comme un homme important, son mérite personnel et sa position près du monarque n'avait pas manqué d'attirer sur lui l'attention du pontife
A peine un an plus tard, en février 1296, le pape apprend, par un bref, au roi de France, qu'il transférait Pierre de Mornay de son siège épiscopal d'Orléans pour le placer sur celui d'Auxerre, un honneur pour notre prélat, qui fit son entrée dans son nouvel évêché vers le mois de mars. On peut se poser la question de savoir si c'était pour éloigner Pierre de Philippe IV ???, ce dont je doute car leurs rapports étaient encore excellents à cette époque !
En 1297, Edouard I et Philippe IV s'en remettaient à l'arbitrage de Boniface au sujet de leurs multiples différents, il faut dire que la guerre sournoise que se livraient ces deux la était féroce !, les négociations dureront près de deux ans, et se terminent par le Traité de Montreuil sur mer, conclu en juin 1299. Il sera signé en présence des représentants des deux puissances, Pierre de Mornay s'y trouvait puisqu'il participa aux négociations
On le voit par l'importance des missions confiées que Pierre de Mornay jouit d'un fort crédit auprès de son roi, mais aussi auprès de ce pape fort politisé qu'était Boniface VIII. En 1300 c'est lui que le pape charge de donner la dispense que sollicitait Charles de Valois, frère du roi, pour son mariage avec Catherine de Courtenay, Impératrice de Constantinople. Notre prélat était donc au mieux avec son monarque et Rome, et tout semblait aller au mieux dans le meilleur des mondes !!
Mais c'est à cette époque que va commencer la grande querelle entre Boniface VIII et Philippe IV le Bel, elle était sur le point d'éclater, car les griefs s'accumulant de part et d'autre, les rapports entre les deux hommes s'envenimaient singulièrement. Entre l'absolutisme Théocratique de Boniface et l'idéal hégémonique du pouvoir de Philippe IV l'engagement ne pouvait que mal se terminer pour l'un des deux !!
C'est dans l'année 1303 que suivant un traité ratifié le 20 mai, les conquêtes de Guyenne, que la convention de Montreuil sur mer, citée plus haut, avait conservées à la France, furent restituées à l'Anglois. Pierre de Mornay fut chargé de cette restitution
Cependant la guerre de Flandre continuait et le roi Philippe IV en était accablé. Le roi écrit, le sept mai 1303, à Pierre de Mornay, je cite: Nous voulons délibérer avec vous sur la poursuite de nos guerres et sur d'autres affaires qui intéressent l'honneur et l'intérêt du royaume, rendez vous à Paris sans délai en personne à la lecture des présentes ! Ce qui laisse penser que Pierre était fort écouté de son roi et que ses avis éclairés n'étaient pas pris à la légère
Pierre de Mornay n'était pas encore Chancelier de France c'était Pierre Flote qui occupait cette charge avec celle du sceau privé. Il est fort probable que ce soit après la mort de Flote, lors de la désastreuse bataille de Courtrai qu'il occupera cette charge, ce qui fait que dans ce cas, Guillaume de Nogaret n'aurait été chargé que du sceau privé, du moins jusqu'à la mort de Mornay !!
Pierre de Mornay va mourir au château de Regenne le 29 mai 1306, ou il termine une carrière partagée entre l'église et l'état, ce ne fut donc qu'à partir de 1306 que Nogaret deviendra le véritable maître d'oeuvre de la politique du roi de Fer avec Enguerrand de Marigny !!
Les historiens de l'époque racontent que Pierre mourut subitement et qu'il fut inhumé dans l'église Cathédrale d'Auxerre, côté droit du coeur, et près de la tombe de l'un de se prédécesseurs, Gui de Mello
PS: La documentation provient de l'école des Chartes, tome V, biographie détachée d'un travail inédit " histoire de la maison de Mornay ", par F Guessard....M de V
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