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Ce nouvel art d'écrire à l'aide de caractères mobiles en métal était un perfectionnement mis en usage par Gutenberg en 1457 à Mayence. Cet art demeurait un secret gardé par les Allemands des bords du Rhin qui paraissaient à cette époque avoir une supériorité marquée dans tout ce qui touchait la mécanique;
Charles VII avait essayé de surprendre leur secret en envoyant vers le Rhin son graveur de médailles, Nicolas Janson, mais le roi Charles meurt avant que Janson ne rentre en France et en 1462 les troupes d'Adolphe de Nassau mettent Mayence au pillage, les imprimeurs des ateliers de cette ville vont se disperser
L'ennui c'est que notre Janson au lieu de revenir en France va prendre le chemin de Venise ( ah le fourbe !!), apportant de ce fait le secret de ce procédé aux Vénitiens, cette cité commerçante va exploiter l'imprimerie de la manière la plus artistique qui soit, et l'occasion était perdue pour nous
Ce n'est que quelques années plus tard que le livre imprimé entra en Paris, avec Pierre Shoeffer, qui était comme on disait à l'époque le "facteur", ou si vous préférez le commissionnaire de Gutenberg. Il fit dans la cité le commerce du livre ou il mourut sans avoir été naturalisé. Cela explique que son atelier fut saisi, car il était "Aubin", c'est à dire un étranger
Mais Louis XI curieux des inventions s'était intéressé à ce nouvel art. Nous possédons même une quittance montrant qu'il avait donné une grosse somme d'argent à Shoeffer afin de l'encourager. Ce roi très avisé déclare avoir reconnu que le nouvel art pouvait contribuer à l'enrichissement de la chose publique
La première presse Parisienne fut installée à la Sorbonne par le recteur de l'université de Paris, Jean de la Pierre, c'est lui qui eut l'idée de fonder une première imprimerie afin de mettre à la disposition des maîtres et des étudiants, des livres corrects dans le but de remplacer les copies plus ou moins défectueuses que les ateliers de copistes de ce temps n'arrivaient à multiplier qu'en petit nombre
Un certain Guillaume Fichet, professeur de Rhétorique partageait ses vues, étant de plus le bibliothécaire de la Sorbonne
L'atelier de la Sorbonne fut mis au service du roi de France , ce qui ne serait surement pas arrivé si Louis XI n'avait étendu sa protection au nouvel art et aux compagnons Allemands, Michel Freiburger, Ulrich Gering et Martin Grantz que l'université avait fait venir.
On le vit bien quand sorti de la presse le troisième livre de la Sorbonne, c'était un Salluste, auteur très lu au moyen âge. l'ouvrage paraissait au moment ou Louis XI venait de déclarer la guerre à ce paon bouffi d'orgueil de Charles le Téméraire !!
Les typographes de l'imprimerie de l'université vont s'adresser au peuple de Paris et affirmer leur fidélité au roi bien qu'ils fussent étrangers, en ces termes je cite:
"Le plus grand roi de la terre prépare maintenant ses armes et ses soldats, menaçant de destruction ses éternels ennemis. C'est maintenant peuple de Paris dont la gloire militaire fut grande jadis, qu'il te faut étudier l'art de la guerre, comme les faits des grands hommes rapportés par Salluste dans son oeuvre, qu'ils te servent aujourd'hui d'exemples. Compte au rang de tes auxiliaires les Allemands qui ont imprimés ces livres ils seront des armes pour toi", on ne saurait être plus clair !!!!!!
Et tandis que la guerre éclatait entre les deux rivaux la presse de la Sorbonne imprima et publia les lettres et les harangues de Bessarion, Patriarche de Constantinople qui exhortait les princes à mettre fin à leurs querelles afin de s'unir contre les Turcs dans une sorte de croisade ou l'on voyait le salut de la civilisation !!
La presse de la Sorbonne était donc bien un outil de propagande, mais qui travaillait aussi pour la culture, le beau latin de Cicéron en même temps que pour la paix et pour le roi
Nos vieux imprimeurs voulaient contribuer à l'éclat du règne de Louis XI, et formaient des voeux pour qu'il triompha sous Arras de Charles le Téméraire en disant que ce roi était l'ennemi de l'enflure et de l'orgueil, et il faut bien dire que sous ce registre le Téméraire détenait la palme !!!
PS: pour faire suite à mon dernier article sur l'imprimerie au moyen âge tiré du livre de Pierre Champion, ancien élève de l'école des Chartes M de V
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