le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
Membres
mardi 2 mars 2021
De l'arrivée de Pétrarque à Carpentras en 1312
mercredi 17 février 2021
N°375) On dit Navire ou Bateau au Moyen âge ?????
On préfère désigner les choses par une de leur caractéristique évidente, par un trait de la voilure, du grément, ou de la coque, navire et bateau deviendraient plutôt des mots de terriens qui n'entendaient rien aux choses de la mer et tout juste capables de vomir dès qu'ils posent un pied sur un pont de vaisseau !!
Le marin, le voilier ou le charpentier de marine qu'il soit médiéval ou du XVII siècle préfère un vocabulaire précis rendant compte des caractéristiques du batiment. il faut bien reconnaître que au moyen âge c'était un monde à part
C'est le batiment non ponté des expéditions vikings, efficace et élégant, souple et rapide que les terriens nommeront Drakkar à cause de sa proue et de sa poupe en forme de tête de Dragon
Si on donne quelques mesures il fait environ 23 mêtres de long, pour 5 mêtres dans sa plus grande largeur, 1,10 de coque au dessus de l'eau 0,80 sous la flottaison, en général manoeuvré par 16 rameurs sur chaque bord et protégé par des boucliers attachés à une latte à l'intérieur du plat bord. Donc un navire mixte voguant à la voile mais poussé par des rames si le vent refuse ou n'est pas au rendez vous
Le Marchand va considérer un vaisseau en fonction de sa capacité de chargement avec un, deux ou trois ponts ou non ponté et vite chargé. Le matelot lui envisage plutôt la mature la ou il est appelé à travailler grand mât, mât de Misaine et mât d'Artimon à l'arrière, tous les bâtiments médiévaux ont une voilure, mais certains avancent avec la seule force du vent alors que d'autres ont un moteur auxiliaire, les rames, au jus de biceps (ils devaient avoir des bras comme des essieux de camions ) !!
Il existe cependant des différences notables dans la forme de la coque le grément ou la voilure car les navires de la Méditerranée sont différents de ceux de l'Atlantique ou de ceux de la mer du Nord
Donc un Pro de la marine qu'il soit à Ibiza ou à Bruges fera la différence au premier coup d'oeil entre une Hourque de la ligue Hanséatique et une Nef Génoise, sans avoir besoin de lire son pavillon quel que soit son port d'attache
Tous les vingt ou trente ans les médiévaux inventent ou adoptent un nouveau type de bâtiment, le plus souvent par développement d'un élément déjà existant sur un modèle plus ancien
PS: le moyen âge a connu une remarquable expansion du commerce maritime et fluvial et il se termine avec les grandes expéditions de découverte. L'homme médiéval aura expérimenté tous les types de bateaux et navires et construit de nombreux ports, animés par les allées et venues de Galères, hourques, Cogghes et autres nefs, mais aussi par de simples barques ou barges de transport fluvial...sur une étude de JC Hocquet M de V
mardi 26 janvier 2021
Les Espèces de l'Escarcelle au bas Moyen âge
mardi 19 janvier 2021
La Fourrure dans le monde Médiéval
Au moyen âge ce terme de " Fourrure " ( Forratura, Fodra, Futter), désigne dans le mot comme dans le verbe, en premier lieu, une garniture extérieure !!, exemple: une " Monnaie Fourrée " représente une pièce de vil métal que l'on a recouvert d'une pellicule de matière précieuse à l'extérieur, ou encore, une " Paix Fourrée " représente une sorte de trève perverse sous des aspects attrayants !!
Par ailleurs dans le vêtement médiéval " La Fourrure " qui double intérieurement ou extérieurement un habit est bien souvent de drap pour l'intérieur et d'un tissu décoratif pour l'extérieur. Les peaux d'animaux surtout les fortes et lourdes, de cuir avec ou sans poils sont généralement portées seules
Les peaux plus minces donnant un cuir plus fin une fois privé de sa laine sont destinés généralement pour faire le parchemin. On emploie enfin de manière générale le terme " Peau " (Pelles, pelli, Skins), pour ce qui concerne, comme de nos jours le parchemin ou les gants
(Pour le parchemin, jusqu'au jour ou l'on redécouvre le papier fait à base de chiffons de tissus)
En terme de valeurs, prenons en exemple la seule Gabelle de la cité état de Florence, qui à la fin du XIV siècle taxe 36 qualités d'Agneaux, identifiés par leur prix et leur origine géographique entre Majorque, Catalogne, Languedoc, Rome, Ecosse, Sardaigne. Rien qu'en Provence il est fait mention d'Aix, Avignon, Arles, Tarascon, Beaucaire, Orange, Carpentras etc...Bref tout l'Occident élève des moutons et commerce les peaux les plus fines de leurs Agneaux
La plus grande partie de la production Anglaise, qui est énorme, du à un élevage immodéré aux XIV et XV siècles, est exportée vers les cités de Bruges, et Gand, en Flandre
La forêt occidentale est fortement défrichée et humanisée aux XIV et XV siècles, mais si l'on gagne le Nord et l'Est, dans la Taïga ou la Toundra on obtient les espèces reines par leur rareté et leur finesse, leur prix est bien sur au niveau du prestige de les porter !!!. Prenons en exemple l'Ecureuil changeant (Vair) au dos gris bleuté, et au ventre Blanc (menu Vair), il est un des luxes de l'occident quand il provient de pays aux hivers plus rudes et plus longs, Romanie, Suéde, Finlande, Hongrie, Bulgarie etc ...
Cela dit sur les dix siècles de l'époque médiévale il y eut des variations qualitatives et Quantitatives, soit par phénomène de mode, raréfaction de certaines espèces ou difficulté d'approvisionnement. La consommation évolue en fonction des marchés de mieux en mieux organisés, luxe grandissant dans les cours royales, Princières et Ducales, chez les Seigneurs, les Clercs et les Bourgeois, ainsi qu'une certaine catégorie de Paysans riches
Même chose chez les Angevins de Naples, ou le roi d'Angleterre qui consomme en trois ans 119300 écureuils, 3200 agneaux et 66 hermines !. Bon ne jettons pas la pierre hein !!!...on fait pas mieux maintenant voir pire !!!!!
Dès le début du XIV siècle en épluchant les séries de chiffres de tels comptes d'Hostelleries, Royales, Papales, Grands seigneurs, riches Bourgeois et Marchands, nos historiens sont en mesure de cerner les modalités d'une consomationn dépendant des types de vêtements, de la nature des peaux, de leur prix, des milieux socioculturels qui les utilisent
Mais aussi de l'époque, de l'endroit, des modes, elles même influencées par les variations de la production, de l'industrie ou des courants commerciaux
PS: sur un texte de Robert Delort, historien médiéviste qui s'intéresse particulièrement aux relations entretenues par l'homme avec les animaux ....Heuuuu pas reluisant le bilan M de V
jeudi 7 janvier 2021
Le tissu de l'infamie au bas Moyen âge
Nous allons pour notre édification nous appuyer sur l'excellent livre d'un historien médiéviste que l'on ne présente plus Michel Pastoureau (l'étoffe du diable). Notre histoire commence lors du retour malheureux de croisade du Roy Louis IX, dit Saint Louis
Le monarque ramène dans ses bagages, en 1254, un certain nombre de religieux, des nouveaux venus en France, de l'ordre de Notre Dame du Carmel, en Palestine. C'est par eux que le scandale arrive, car ces frères en Christ portent tous un manteau rayé horreur !!!!!
Nos Carmes font partis des ordres mendiants comme les Dominicains et les Franciscains. On ne sait pas grand chose sur leur vêtement quand à la forme et la couleur, brune, fauve, grise ou noire ??, peu importe morbleu !!, le manteau était rayé de deux couleurs sacrilège !, engeance malfaisante !, mécréants démoniaques !!!!!
Dès leur arrivée à Paris nos Carmes vont manger chaud !!, ils sont victimes de moqueries, d'injures par le populaire. On les montre du doigt, les tournant en dérision, les surnommant "Les Frères Barrés". Cette expression est franchement péjorative car elle désigne en ancien Français, non seulement les rayures, mais surtout les différentes marques de bâtardise !! (sens conservé en héraldique dans la science des blasons)
Paris n'a pas eut le monopole des quolibets, les Carmes nouvellement installés subirent partout la même chose, en Albion, Italie, de l'autre côté du Rhin, en Provence et vallée du Rhône. Parfois même le geste est joint à la parole avec violences physiques...Bref on casse du Carme partout en Europe !!!
Bon on peu pas dire que nous faisons mieux maintenant que ce soit au sujet du look vestimentaire des personnes nécessiteuses ou sur les questions de religion hein !!!!, faudrait voir à pas se voiler la face les gens !!!!!
Dès avant l'an mille l'image occidentale a pris l'habitude de réserver un statut péjoratif à la rayure du vêtement. A partir du milieu du XIII siècle, la liste des personnages mauvais, donc considérés comme en dehors de la bonne société, et qui sont ainsi vêtus, s'allonge considérablement.
Aux traîtres affublés de rayures dans les miniatures de la Bible, s'ajoutent ceux des textes naratifs, tel un traître comme Ganelon dans la chanson de Roland, ainsi qu'une quantité non négligeable d'exclus et de réprouvés de toutes conditions
Que ce soit sur l'image ou dans la rue sont ainsi souvent signalés, par un vêtement rayé, tous ceux qui se placent en dehors de l'ordre social, soit en raison d'une condamnation ( faussaires, parjures, criminels), soit en raison d'une infirmité ( Lépreux, Cagots, Simples d'esprit ou fous). Ajoutons aussi ceux qui exercent une activité inférieure ( Valets, servantes), ou un métier infamant ( Jongleurs, Prostituées, Bourreaux)
Foutre Diantre !! le nain allait oublier d'adjoindre les rayures pour trois métiers dont on se méfie !!, voir même que ceux qui les pratiquent sont honnis !!. Je parle en premier lieu des Forgerons, qui bien que l'on ne puisse s'en passer, sont considérés plus ou moins comme sorciers par la populace !!
Puis c'est les Bouchers dont on a peur et qui sont considérés comme des sanguinaires...mais bon y faut bien manger hein, alors on leur prend quand même leurs viandes hein !!!. Pour finir par le plus mal aimé de tous le meunier et le Boulanger, considérés comme voleurs et affameurs de la populace, trichants sur le poid du pain et le volume des farines. On ne saurait terminer cet article sans évoquer ceux qui ne sont pas ou plus chrétiens (juifs, Musulmans et Hérétiques), tous transgressent l'ordre social du bien pensant médiéval
PS: finalement rien ne change tout se transforme !! le nain dit toujours celui qui ne connait pas son histoire n'a pas d'avenir ....ben oui forcement on reproduit les mêmes erreurs M de V
mardi 8 décembre 2020
Raymond Lulle, le Docteur Illuminé 1232-1316
jeudi 26 novembre 2020
N°370) Le Breton l'Armorial et ses Blasons
Or donc voyons ce que nous en dit Michel Pastoureau dans la présentation de cet ouvrage qui fit l'objet d'une savante publication pour le grand public. Bien sur votre serviteur le nain en posséde un exemplaire !!!!
Les armoiries sont apparues dans plusieurs régions d'Europe occidentale vers le milieu du XII siècle. Cette apparition est d'abord liée à l'évolution de l'équipement militaire: les transformations du casque et du haubert ayant rendu les combattants méconnaisables à la bataille et dans les tournois, ceux ci prennent peu à peu l'habitude de faire peindre sur la grande surface de leur bouclier des figures animales, végétales, ou géométriques, aidant à se reconnaître dans la mêlée. On peut parler d'armoiries à partir du moment ou un Chevalier fait usage pendant une assez longue période de sa vie, des mêmes figures et des mêmes couleurs, avec des principes de composition simples mais rigoureux les mettant en forme
Enfin un peu plus tard aux institutions et aux personnes morales: villes, corps de métiers, chapitres et communautés religieuses. L'église d'abord méfiante à cause de l'emploi de la langue vernaculaire en héraldique pour décrire les blasons, en lieu et placz du latin, s'y introduit pleinement au XIV siècle
Il convient donc de corriger une erreur fort répandue, mais ne reposant sur aucune réalité historique qui limitait le droit aux armoiries à la noblesse !!!!!
Cependant si tout le monde peut le faire, tout le monde ne le fait pas. D'ou les déséquilibres entre les différentes couches de la société médiévale, ainsi sur les quelque 70 000 armoiries françaises qui nous sont connues pour le moyen âge les 3/4 sont des armoiries nobles
Avec les livres les Armoiries ont de bone heure entretenu des rapports privilégiés. Dès le XII siècle elles sont présentées dans des manuscrits enluminés, et à la fin de celui ci apparaissent les premières tranches et les premières reliures peintes aux armes d'un possesseur, mais ce ne sera que dans la seconde moitié du XV siècle que les reliures estampées et les ex-libris gravés feront leur véritable apparition
Toutefois dès le milieu du XIII siècle l'héraldique possède ses propres livres, les Armoriaux, ce sont des recueils plus ou moins vastes selon leur utilisation
Pour la période médiévale avec l'Europe prise dans son ensemble, sont conservés et répertoriés 350 Armoriaux différents !!!, beaucoup se recoupent les uns les autres, ajoutant ou retranchant des informations, modifiant l'ordre des écus, identifiant leurs possesseurs. Certains recueils ne recensent que quelques dizaines d'armoiries, d'autres plusieurs milliers !!
Qu'ils soient volumineux ou constitués de seulement quelques feuillets, tous les Armoriaux s'ordonnent autour de la notion héraldique de " Marche d'Armes ", celle ci peuvent être de la taille d'un royaume, ou au contraire réduite à la taille d'un Comté, voire même d'une modeste seigneurie
Dans chaque Marche d'Armes officie un " Roi d'Armes ", aidé de plusieurs " Hérauts d'Armes " si elle est grande, ou bien un seul " Héraut " aidé de " Poursuivants d'Armes ", si la marche d'armes est petite. Ce personnage est au service du Seigneur dont dépend la Marche, il remplitdes fonctions diplomatiques, protocolaires, héraldiques et nobiliaires
mardi 17 novembre 2020
Le Quatrième Pouvoir au XIV et XV siècles
lundi 9 novembre 2020
Le personnage de Renart au Moyen âge
vendredi 6 novembre 2020
La représentation de Satan au Moyen âge
L'art chrétien des origines ignore Satan !. Dans celui des VI aux X siècles il n'est pas encore représenté comme un monstre repoussant. En revanche aux XI et XII siècles il va se produire une première grande explosion diabolique, J Le Goff dit, je cite : Satan et les créatures infernales apparaissent sur l'apocalypse de Saint Sever, les sculptures de Vézelay, celles d'Autun de Moissac et de Saint Benoît sur Loire
Deux composantes majeures de l'angoisse démoniaque propre à l'occident de cette période doivent être mises en relief. D'une part la croyance dans une fin du monde proche, annoncée par les malheurs de cette époque, et d'autre part l'abondance de discours théoriques sur la démonologie insistant sur l'immense pouvoir de Satan et de ses innombrables agents...véritable armée de l'ombre !!
Prenons en exemple le sinistre " Malleus Maleficarum " ( le marteau des sorcières), publié par deux inquisiteurs en 1486. Il nous apporte le diagnostic suivant, je cite : Au milieu des calamités d'un siècle qui s'écroule, tandis que le monde sur le soir descend vers son déclin et que la malice des hommes grandit, l'ennemi sait dans sa rage qu'il n'a que peu de temps devant lui ! Aussi a t'il fait pousser dans le champ du Seigneur une perversion hérétique surprenante , celle des sorcières. Il faut savoir que cet ouvrage va connaître une trentaine d'éditions latines différentes entre 1486 et 1669
PS; il faut dire que le papier ne refusait pas l'encre à cette époque quand il s'agissait de maléfices, de sortilèges, de diables et autres sorcières M de V