Ce corps de métier fut au début compris dans la corporation et la réglementation des Charpentiers, parce qu'il ne s'agissait au début que de "Couvreurs en Merrain", ces petites planchettes de bois que l'on nommait " Bardeaux" et qui servaient à couvrir à l'époque les bâtiment de moindre importance
Il semble probable qu'à cette époque la couverture en tuiles, en ardoises ou en pierres était exécutée par les maçons qui avaient des ouvriers couvreurs attachés à leurs ateliers. Au XIII siècle le livre des métiers (voir article), ne s'occupe que des couvreurs en Bardeaux, car c'est au chapitre XLVII, concernant les Charpentiers que l'on parle de ces autres ouvriers " qui oeuvrent en tranchant en merrain ", on voit donc apparaître pour la première fois " les couvreurs et recouvreurs de maisons "
Nos couvreurs suivent donc les statuts de la corporation des charpentiers, ils se servaient de temps immémorial et d'après la tradition romaine du bardeau, aussi nommé, Bauche, Essente ou Essau. C'était une tuile de bois dont on couvrait les combles et les pans de bois des maisons, elles étaient souvent peintes de diverses couleurs
On les clouaient sur les voliges et pouvaient être découpées de diverses façons afin de former une décoration plus ou moins originale selon l'artisan, ce bardeau était fendu et non scié, afin que le bois de la planchette suive le fil et par conséquent avait une plus grande longévité. Viollet le Duc, recommande ce type de couverture pour les constructions isolées exposées au vent de pluie, car il ne s'éclate ni ne gerce, résistant fort bien à l'introduction de l'eau
Au XV siècle le bardeau se vendait rue de la Mortellerie, ou demeuraient les marchands de merrain. Bien plus tard, Duviler, le célèbre Architecte du XVIII siècle, dans son " cours d'architecture " disait que de son temps on se servait encore des bardeaux pour la formation des apprentis à cause de leurs légèreté.
Le registre de la taille de 1292, divise les couvreurs parisiens en deux catégories, celle des Couvreurs dont les maîtres sont au nombre de sept, et celle des Recouvreurs, lesquels sont au nombre de vingt et un. On suppose que les premiers faisaient les travaux neufs et que les seconds ne pratiquaient que les réparations des toitures ???, en histoire cela reste une hypothèse plausible, car il est bien évident que les écrits de l'époque sur ce métier sont fort rares voir inexistants
Au XIV siècle il du y avoir une nouvelle organisation du métier, que nous ne pouvons encore une fois que supposer, car l'histoire des corporations n'en laisse aucune trace !! Mais on sait que les Couvreurs vont se séparer de la corporations des Charpentiers, vu qu'ils furent érigés en communauté distincte par le Prévôt de Paris, Gilles Haquin, qui promulguera leurs statuts le 26 février 1328
Le couvreur était payé, au XIV siècle, trente deux deniers en été et vingt six en hiver et oui !!! les journées sont moins longues en hiver donc il y a moins d'heures de travail par jour. A partir de cette époque les couvreurs utiliseront tous les matériaux, le bardeau, la Tuile, l'Ardoise, la pierre (Lauze) ou la chaume
On suppose que ceux qui travaillaient pour les maçons se sont joint à la corporations des couvreurs
Les maîtres devaient fournir aux apprentis, le boire, le manger, les vêtements et les chaussures. Il y avait une particularité dans la corporation des couvreurs, qui ne se retrouve dans aucun autre métier du bâtiment, lorsque l'apprenti devenait un ouvrier on le mettait en possession de ses outils à titre gracieux et gratuit
Les amendes perçues dans le métier par la corporations comme sanction à l'encontre d'ouvriers ou de maîtres allaient aux ouvriers blessés (le métier était dangereux), aux vieux ouvriers, aux pauvres et malades de la corporation. Il faut avouer que l'entraide était énorme par rapport à l'époque ou nous vivons, la corporation payait aussi pour l'enterrement de ses morts
PS: la documentation provient de la BNF comme il se doit M de V
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
Membres
jeudi 24 janvier 2019
N°280) Les Couvreurs au moyen âge
mercredi 23 janvier 2019
Montmartre et son Plâtre au moyen âge
Pour ceux qui ont la curiosité de chercher l'origine de quelques anciennes rues du vieux Paris, on peut y trouver la rue Plâtrière, celle du Plâtre au Marais, ou encore la rue du Plâtre Saint jacques !! Ces noms rappellent simplement que des Plâtriers y ont habités en nombre, ou qu'ils y ont fondé une corporation de métier, voir même qu'ils y avaient établis des Plâtrières (dépôts ou magasins), lieux ou l'on préparait le plâtre sur des tamis en fils de laiton, ce genre d'industrie est cité dès le XIII siècle dans le " dict des rues ", du Poète Guillot !
On peut affirmer que Montmartre, bien avant tout autre lieu, fourni son plâtre en Paris, d'abord parce qu'il en était proche, que sa réserve de Gypse était considérable, plus du double de celle des buttes Chaumont et d'une qualité remarquable !!
On a tiré de la butte Montmartre tant de plâtre pour construire les maisons de la capitale, que comme dit Sauval, on lui donna le nom de ville blanche et ce dernier n'a pas infirmé la gaillarde explication donnée, par le docte et joyeux prédécesseur que fut Rabelais, au chapitre XVII de son Gargantua
Ce plâtre était le meilleur qu'il fut possible de trouver, pour le modelage et la construction, l'excellence de sa qualité lui avait jadis acquis une telle réputation que l'on en expédia longtemps vers l'Angleterre et bien plus tard vers le nouveau monde. C'était une variété de gypse qui résistait aux intempéries de saison, que le plâtre ordinaire ne pouvait supporter !! On peut aussi affirmer sans crainte que ce plâtre de Montmartre était exploité depuis fort longtemps, puisqu'au III siècle de notre ère c'est dans l'excavation d'une de ces carrières que se trouvait l'oratoire de Saint Denis et de ses compagnons persécutés, plus tard les fidèles en marquèrent l'emplacement en érigeant au dessus la fameuse chapelle des Martyrs
Les quantités livrées devait être importante, car dans les registres de compte, il est fait état de paiement, par tranche de cent charrettes de matière première !!
Montmartre fournissait Paris, l'usage en était même universel au XIV siècle. Un savant contemporain, Barthélémy l'Anglais, dans son " de propietatibus rerum ", sorte d'encyclopédie latine, en parle. En 1372, Charles V le sage (qui est à l'origine de la bibliothèque nationale), ordonna la traduction de son livre (voir article)
Je cite: La France a moult belles quarrières ou l'on prend les pierres pour faire de nobles édifices, et en particulier en Paris, ou est le plâtre à grande foison. Lequel est comme verre et dur comme pierre quand il est cru, et quand il est cuit et détrempé d'eau il se convertit en ciment dont on fait les parois de beaux édifices et les parements des maisons ..!!
L' histoire ne dit pas si dès le moyen âge les mouleurs Italiens venaient dans notre capitale, afin de modeler cette matière en de pieuse statues ??. Dante ayant étudié en Paris, parle des banquiers lombards établis chez nous, mais ne mentionne pas de plâtriers de la péninsule (voir article). C'est une hypothèse car quand on se trouve à l'étranger on a tendance à se rapprocher de ses compatriotes non !!!!
Les Carriers de Montmartre, comme nous l'avons dit plus haut, avaient établi dans Paris, des dépôts de plâtre qu'ils entreposaient après cuisson, ceci afin de lui faire subir les dernières préparations, comme le battage, le corroyage et le tamisage, que l'on nommait "Plâtrières", il sont indiqués depuis le XIII siècle dans la dénomination des rues.
Sous le règne de Louis IX (saint Louis), on trouve les Plâtriers à côté des Maçons dans les règlements du livre des métiers d'Etienne Boileau (voir article), nos plâtriers faisaient procession sous la bannière de Saint Blaise, leur Saint patron. Ce plâtre voyageant fort loin on le faisait acheminer par voie d'eau, c'est la corporation des Bateliers qui s'en chargeait, on la nommait aussi corporation des marchandises de l'eau (voir article), c'était le moyen de transport le plus commode et le moins coûteux.
Il était transporté en moellons crus, parce que s'il était livré cuit il risquait de s'éventer et de perdre ses propriétés lors du transport.
Sur Paris il y avait deux ports de chargement pour le plâtre dans lesquels on trouvait un Jaugeur Toiseur, chargé de la réception des pierres avant l'embarquement. Un arrêt du Parlement nous montre que la fonction de jaugeur Toiseur existait déjà en l'an 1317
Nos deux ports étaient de taille considérables et rapport avec les quantités expédiées, l'un se trouvait à Argenteuil pour desservir la basse Seine jusqu'à Rouen et l'autre à Bercy, celui ci portait le nom de port au plâtre (quai de la Râpée)
PS: documentation BNF, comme il se doit M de V
On peut affirmer que Montmartre, bien avant tout autre lieu, fourni son plâtre en Paris, d'abord parce qu'il en était proche, que sa réserve de Gypse était considérable, plus du double de celle des buttes Chaumont et d'une qualité remarquable !!
On a tiré de la butte Montmartre tant de plâtre pour construire les maisons de la capitale, que comme dit Sauval, on lui donna le nom de ville blanche et ce dernier n'a pas infirmé la gaillarde explication donnée, par le docte et joyeux prédécesseur que fut Rabelais, au chapitre XVII de son Gargantua
Ce plâtre était le meilleur qu'il fut possible de trouver, pour le modelage et la construction, l'excellence de sa qualité lui avait jadis acquis une telle réputation que l'on en expédia longtemps vers l'Angleterre et bien plus tard vers le nouveau monde. C'était une variété de gypse qui résistait aux intempéries de saison, que le plâtre ordinaire ne pouvait supporter !! On peut aussi affirmer sans crainte que ce plâtre de Montmartre était exploité depuis fort longtemps, puisqu'au III siècle de notre ère c'est dans l'excavation d'une de ces carrières que se trouvait l'oratoire de Saint Denis et de ses compagnons persécutés, plus tard les fidèles en marquèrent l'emplacement en érigeant au dessus la fameuse chapelle des Martyrs
Les quantités livrées devait être importante, car dans les registres de compte, il est fait état de paiement, par tranche de cent charrettes de matière première !!
Montmartre fournissait Paris, l'usage en était même universel au XIV siècle. Un savant contemporain, Barthélémy l'Anglais, dans son " de propietatibus rerum ", sorte d'encyclopédie latine, en parle. En 1372, Charles V le sage (qui est à l'origine de la bibliothèque nationale), ordonna la traduction de son livre (voir article)
Je cite: La France a moult belles quarrières ou l'on prend les pierres pour faire de nobles édifices, et en particulier en Paris, ou est le plâtre à grande foison. Lequel est comme verre et dur comme pierre quand il est cru, et quand il est cuit et détrempé d'eau il se convertit en ciment dont on fait les parois de beaux édifices et les parements des maisons ..!!
L' histoire ne dit pas si dès le moyen âge les mouleurs Italiens venaient dans notre capitale, afin de modeler cette matière en de pieuse statues ??. Dante ayant étudié en Paris, parle des banquiers lombards établis chez nous, mais ne mentionne pas de plâtriers de la péninsule (voir article). C'est une hypothèse car quand on se trouve à l'étranger on a tendance à se rapprocher de ses compatriotes non !!!!
Les Carriers de Montmartre, comme nous l'avons dit plus haut, avaient établi dans Paris, des dépôts de plâtre qu'ils entreposaient après cuisson, ceci afin de lui faire subir les dernières préparations, comme le battage, le corroyage et le tamisage, que l'on nommait "Plâtrières", il sont indiqués depuis le XIII siècle dans la dénomination des rues.
Sous le règne de Louis IX (saint Louis), on trouve les Plâtriers à côté des Maçons dans les règlements du livre des métiers d'Etienne Boileau (voir article), nos plâtriers faisaient procession sous la bannière de Saint Blaise, leur Saint patron. Ce plâtre voyageant fort loin on le faisait acheminer par voie d'eau, c'est la corporation des Bateliers qui s'en chargeait, on la nommait aussi corporation des marchandises de l'eau (voir article), c'était le moyen de transport le plus commode et le moins coûteux.
Il était transporté en moellons crus, parce que s'il était livré cuit il risquait de s'éventer et de perdre ses propriétés lors du transport.
Sur Paris il y avait deux ports de chargement pour le plâtre dans lesquels on trouvait un Jaugeur Toiseur, chargé de la réception des pierres avant l'embarquement. Un arrêt du Parlement nous montre que la fonction de jaugeur Toiseur existait déjà en l'an 1317
Nos deux ports étaient de taille considérables et rapport avec les quantités expédiées, l'un se trouvait à Argenteuil pour desservir la basse Seine jusqu'à Rouen et l'autre à Bercy, celui ci portait le nom de port au plâtre (quai de la Râpée)
PS: documentation BNF, comme il se doit M de V
lundi 21 janvier 2019
Robert le bougre, sinistre moine !!
Ajouter une légende |
Nous savons par contre, qu'il fut à partir de 1215 un hérétique !! Puis il rentre dans le rang et rejoint le giron de la sainte église catholique et apostolique vers 1231. Nous ignorons l'année de sa naissance et ne possédons que dès données obscures sur sa mort après sa mise en détention perpétuelle ???
Il va suivre à Milan une jeune hérétique Cathare, devenant lui même un membre assidu de ce culte, c'est de la que lui viendra son surnom de "Bougre", nom que l'on donnait aux hérétiques en France, alors qu'en Italie le surnom de"Patarin", était le plus souvent employé !!
Notre Robert vécu une vingtaine d'années en parfait Cathare, après quoi il abjura ses erreurs et se fit Dominicain ( pourquoi la belle l'avait elle laissé tomber ??). Toujours est il qu'il se mit à dénoncer ses anciens frères (le vilain cafteur !!), mais un long commerce avec les hérétiques lui permettait de les reconnaître aisément à leurs discours et dans leur gestuelle !!
Voila qui va plaire à Rome et à ce vieil atrabilaire de pape qu'était Grégoire IX !!!!!
Ce fougueux vieillard vindicatif qu'était Grégoire IX, ne va pas manquer d'utiliser les capacités de faux derche, de notre bougre de moine Robert !!!. Ainsi voyons nous dès 1232, notre mouchard investi des fonctions d'inquisiteur. Deux bulles papales, toutes deux du mois d'avril 1233, renferment quelques allusions au sujet des premières tournées inquisitoriales du bon frère Robert
L' hérésie sévissait dans la ville de la Charité sur Loire. le prieur Etienne de l'Abbaye de Cluny, s'était déjà mis en devoir de combattre le fléau, le pape s'empresse de recommander le Prieur au roi de France, pour qu'il fournisse des troupes afin d'assurer la mission, sans oublier d'affecter le frère Robert à cette mission
Notre bon moine dans son ardeur de "reconverti" va mener vigoureuse campagne dès son arrivée sur les lieux
Il commença par prêcher dans le but de ramener au bercail les brebis égarées, faut dire qu'il était doué le bougre, beaucoup d'hérétiques vont se convertir, dénonçant même leurs coreligionnaires, dans cet élan de foi retrouvée, le père livrait son fils ou sa femme, ou le fils dénonçait le père ou un frère, la femme dénonçait ses enfants son mari ou ses proches, bref le grand déballage !!!
Mais il est frustré le Robert !!, le gros des hérétiques échappait à ses belles paroles, il apprend que les Cathares fuyaient vers les régions voisines, Sens, Bourges, Rouen, Tours, mais aussi la Flandre et d'autres endroits environnants la France. Tout à sa mission il écume le bougre, il lui faut sévir, Robert va donc écrire à ce vieil acariâtre de pape, lui demandant le droit de pouvoir appliquer les décrets des conciles dans toute leur rigueur contre cette légion d'hérétiques. le pape Grégoire IX le félicite de son zèle !!
La bulle du 19 avril ordonne d'extirper l'hérésie à la Charité sur Loire et les régions alentours, c'est à partir de ce moment que furent installés " in regno franciae ", les premiers inquisiteurs apostoliques. Grégoire IX doit être considéré comme le véritable organisateur de l'inquisition papale.
Dès réception du document Robert se met au travail et fort de l'appui de notre bon roi Saint Louis il poursuit les hérétiques avec la dernière vigueur, à la Charité, un grand nombre va alimenter les Bûchers, comme le rapporte les écrits d'un contemporain Philippe Mousket
Le zèle du moine fut si grand qu'il alarma l"archevêque de Sens, les prélats des environs et l'archevêque de Reims !!. Ces derniers vont envoyer une virulente protestation au pape. Mais si il ordonne aux inquisiteurs d'interrompre leur besogne, si il cède aux archevêques, il brûle cependant du désir de faire rentrer ces ecclésiastiques dans l'obéissance! le pape rumine, il sait fort bien que l'hérésie régnait dans tout le royaume de France, il ne tardera pas à laisser éclater sa colère !!!
Par la bulle d'août 1235 il rétablit l'inquisition et nomme Robert comme inquisiteur général, le Robert reprend du service et il va se déchaîner le bougre, on torture on brûle on enterre vivant, le sinistre dominicain se surpasse !!
A Chalons sur marne on brûle de l'hérétique, à Péronne neuf, à Elincourt quatre seigneurs sont brûlés, puis Cambrai une sorcière et vingt hérétiques, à Douai on brûle dix vieillards, après on ne compte plus c'est le tour de Lille, Ascq, Lers, Toufflers, puis en Flandres on brûle des hérétiques usuriers.
Nous arrivons à Mont Wimer ou il en brûle 183 !!! Ce monstre sera finalement destitué par celui qui l'avait créé, Grégoire IX le condamne à la détention perpétuelle
Nota: On se demande, qui, de Blanche de Castille ou de son fils Saint Louis, encouragera le plus ce moine à multiplier les bûchers en France ????
PS: perso le nain l'aurait collé sur un bûcher avec du bois vert qu'il ai le temps de bien se rendre compte de ce que cela fait hein !!!....désolé je me laisse aller, sinon pour la documentation elle provient de la BNF comme d'habitude M de V
samedi 19 janvier 2019
Les Officiers Royaux au bas moyen âge
L'étude d'un corps d'officiers de Bailliage Royal est souvent complexe, tant la documentation est parcellaire, mais l'auteur de ce texte a retrouvé 15 Baillis, 8 Juges, 27 Lieutenant de bailliage et 10 lieutenant de juges exerçant entre 1349 et 1500.
Ce qui permet d'éclairer ces organes de l'Administration médiévale des Provinces, à travers le bailliage de " Marjevols ", l'une des circonscription les plus modeste de l'administration royale.
Le Roi partageait la Seigneurie de Gévaudan, avec l'évêque de Mende, cohabitation qui ne fut pas sans poser de problèmes !!!, d'autant que les possessions du roi et celles de cet ecclésiastique s'enchevêtraient à ravir les unes dans les autres
En 1307, le Roi et l'évêque réalisent un paréage, instituant une "Cour Commune" dont ils nommaient conjointement Juges et Baillis, qui théoriquement relevait du parlement de Toulouse ou du Conseil Royal. Or donc dans les textes, l'expressions " Bailli du Gévaudan " est ambiguë, car elle désigne aussi bien le bailli de Marjevols, que celui de la cour commune ????
La cour royale de Marjevols est donc dirigée par les Baillis et Juges du lieu, tous vont se choisir des Lieutenants dans les principales localités de la région. Les registres montrent que des Lieutenants vont présider la cour, lorsque les baillis ou les juges ne se déplacent pas en personne pour rendre la justice
Le plus souvent les officiers royaux sont choisis au sein de la population du Gévaudan à l'exception de deux ou trois pour les Baillis et les Juges, quand aux Lieutenants du bailliage et de ceux de justice ils sont du cru, exerçant le plus souvent dans la ville qui les a vu naître.
Or donc, baillis, juges et les lieutenants de ces derniers, agissent et raisonnent en tant que "Gabalatins", les habitants du Gévaudan, cette région restera fidèle au Roi et traversera toutes les périodes de crises du moyen âge aux côtés de la couronne
Voyons comment ils se répartissaient le pouvoir et les charges de cette circonscription du royaume
La distribution des offices entre Noblesse et bourgeoisie est édifiante, plus de 80% des baillis sont nobles et 100% des juges sont roturiers, quand aux Lieutenants, adjoints des baillis et des juges ils sont aussi tous roturiers.
L'absentéisme nobiliaire dans la magistrature (juges), semble motivé par la répugnance des nobles envers les gens de justice, mais également par le très faible nombre de nobles ayant suivi un cursus universitaire en Droit. On ne compte que fort peu de juges nobles, tel que Raymond de Ruppe en 1360. On peut donc déduire que l'administration se trouve entre les mains des nobles et la justice entre celles de la bourgeoisie !!
Aucun des nobles rencontrés ne possède le moindre titre universitaire, ou tout au plus celui de bachelier, c'est donc le privilège de la naissance qui les élève à leur fonction.
A l'inverse les roturiers obtiennent leur investiture en raison de leurs capacités, bien sur il y eut quelques rares exceptions, mais il faut souligner que l'ensemble du personnel judiciaire est constitué de professionnels
Nul n'est besoin de préciser qu'il n'existe pas de fonctionnaire au sens moderne du terme, l'administration royale, engage des polyvalents déployant leur talent dans tous les domaines publics. Nos personnages servent le roi, l'évêque de Mende, ou bien le corps de la ville.
Rappelons que le Bailli assure un rôle politique et exécutif, sa situation est mal assurée, dépendant de sa loyauté et de sa valeur d'homme d'action. Au contraire le Juge a besoin de recul, les affaires du royaume ne le concerne guère !!, et le pouvoir central escompte de lui de solides connaissances juridiques. Or donc le savoir du magistrat est sa force, alors que la valeur du bailli se manifeste dans l'action
Des liens privés entre Juges et baillis sont rarement établis, ce qui conforte l'hypothèse d'une séparation nette entre ces deux offices. Mais des alliances et des clans se formeront entre juges, Baillis et lieutenants, surtout en période de crise, et bien sur tout au long de cette guerre qui devait durer 116 ans, et cela sans tenir compte du fait qu'ils appartenaient au roi ou à l'évêque !!
Néanmoins si la noblesse défend ses privilèges et tente de maintenir entre ses mains la haute administration, en abandonnant la justice aux bourgeois, cela servira les roturiers. Ils vont se spécialiser et forgeront ces dynasties dans lesquelles la noblesse de robe verra le jour.
Il faut savoir que la petite noblesse des campagnes n'agira pas autrement, car ils n'ont pas le choix, les bourgeois et cette petite noblesse vivent côte à côte, ils ne peuvent s'ignorer, les actions quotidiennes les rapprochent, principalement par l'intermédiaire de leurs subalternes, les comportements deviennent identiques et fatalement des alliances matrimoniales se réaliseront.
PS: documentation BNF, comme il se doit M de V
Ce qui permet d'éclairer ces organes de l'Administration médiévale des Provinces, à travers le bailliage de " Marjevols ", l'une des circonscription les plus modeste de l'administration royale.
Le Roi partageait la Seigneurie de Gévaudan, avec l'évêque de Mende, cohabitation qui ne fut pas sans poser de problèmes !!!, d'autant que les possessions du roi et celles de cet ecclésiastique s'enchevêtraient à ravir les unes dans les autres
En 1307, le Roi et l'évêque réalisent un paréage, instituant une "Cour Commune" dont ils nommaient conjointement Juges et Baillis, qui théoriquement relevait du parlement de Toulouse ou du Conseil Royal. Or donc dans les textes, l'expressions " Bailli du Gévaudan " est ambiguë, car elle désigne aussi bien le bailli de Marjevols, que celui de la cour commune ????
La cour royale de Marjevols est donc dirigée par les Baillis et Juges du lieu, tous vont se choisir des Lieutenants dans les principales localités de la région. Les registres montrent que des Lieutenants vont présider la cour, lorsque les baillis ou les juges ne se déplacent pas en personne pour rendre la justice
Le plus souvent les officiers royaux sont choisis au sein de la population du Gévaudan à l'exception de deux ou trois pour les Baillis et les Juges, quand aux Lieutenants du bailliage et de ceux de justice ils sont du cru, exerçant le plus souvent dans la ville qui les a vu naître.
Or donc, baillis, juges et les lieutenants de ces derniers, agissent et raisonnent en tant que "Gabalatins", les habitants du Gévaudan, cette région restera fidèle au Roi et traversera toutes les périodes de crises du moyen âge aux côtés de la couronne
Voyons comment ils se répartissaient le pouvoir et les charges de cette circonscription du royaume
La distribution des offices entre Noblesse et bourgeoisie est édifiante, plus de 80% des baillis sont nobles et 100% des juges sont roturiers, quand aux Lieutenants, adjoints des baillis et des juges ils sont aussi tous roturiers.
L'absentéisme nobiliaire dans la magistrature (juges), semble motivé par la répugnance des nobles envers les gens de justice, mais également par le très faible nombre de nobles ayant suivi un cursus universitaire en Droit. On ne compte que fort peu de juges nobles, tel que Raymond de Ruppe en 1360. On peut donc déduire que l'administration se trouve entre les mains des nobles et la justice entre celles de la bourgeoisie !!
Aucun des nobles rencontrés ne possède le moindre titre universitaire, ou tout au plus celui de bachelier, c'est donc le privilège de la naissance qui les élève à leur fonction.
A l'inverse les roturiers obtiennent leur investiture en raison de leurs capacités, bien sur il y eut quelques rares exceptions, mais il faut souligner que l'ensemble du personnel judiciaire est constitué de professionnels
Nul n'est besoin de préciser qu'il n'existe pas de fonctionnaire au sens moderne du terme, l'administration royale, engage des polyvalents déployant leur talent dans tous les domaines publics. Nos personnages servent le roi, l'évêque de Mende, ou bien le corps de la ville.
Rappelons que le Bailli assure un rôle politique et exécutif, sa situation est mal assurée, dépendant de sa loyauté et de sa valeur d'homme d'action. Au contraire le Juge a besoin de recul, les affaires du royaume ne le concerne guère !!, et le pouvoir central escompte de lui de solides connaissances juridiques. Or donc le savoir du magistrat est sa force, alors que la valeur du bailli se manifeste dans l'action
Des liens privés entre Juges et baillis sont rarement établis, ce qui conforte l'hypothèse d'une séparation nette entre ces deux offices. Mais des alliances et des clans se formeront entre juges, Baillis et lieutenants, surtout en période de crise, et bien sur tout au long de cette guerre qui devait durer 116 ans, et cela sans tenir compte du fait qu'ils appartenaient au roi ou à l'évêque !!
Néanmoins si la noblesse défend ses privilèges et tente de maintenir entre ses mains la haute administration, en abandonnant la justice aux bourgeois, cela servira les roturiers. Ils vont se spécialiser et forgeront ces dynasties dans lesquelles la noblesse de robe verra le jour.
Il faut savoir que la petite noblesse des campagnes n'agira pas autrement, car ils n'ont pas le choix, les bourgeois et cette petite noblesse vivent côte à côte, ils ne peuvent s'ignorer, les actions quotidiennes les rapprochent, principalement par l'intermédiaire de leurs subalternes, les comportements deviennent identiques et fatalement des alliances matrimoniales se réaliseront.
PS: documentation BNF, comme il se doit M de V
jeudi 10 janvier 2019
Le Ban et l'arrière Ban au moyen âge
Notre Auteur, Jacques de Lalande, Conseiller du Roy, Doyen et Régent de l'Université D'Orléans, nous fait montre de ses recherches, sur l'antique justice du droit, qu'avait un Monarque de convoquer les Nobles et gens tenant Fiefs, pour le service de la guerre, ceci afin de nous faire connaître l'institution du Ban et de l'Arrière Ban. (votre copiste s'excuse si le texte en est lourd, le livre est écrit en vieux français, la compréhension des phrases n'est pas toujours simple)
Ce droit de lever des troupes est fort ancien, il a pris naissance dès le commencement de la monarchie française, c'est une convocation des nobles et des personnes tenant Fiefs pour aller prendre du service dans les camps et les armées du Roy, laquelle se fait lors des urgentes nécessités de la guerre. Les Français ont reçus trois changements notables dans ce service au Roy, il est nécessaire d'expliquer afin de connaître son établissement et la façon dont il a été mis en usage. L'auteur précise: les livres ou il a fallu puiser, sur la matière présente, sont presque tous écrits en Latin, je m'excuse si je me sert de quelques mots rudes et anciens pour mieux signifier les choses.
Sous la première race de nos rois, leurs milices et gendarmeries étaient composées des "appointés du Roy " et de ses autres sujets, lesquels à la première semonce étaient tenus de prendre les armes pour suivre le Prince ou son chef des armées dans les opérations de guerre. C'étaient des hommes qui faisaient profession de porter l'épée, qui servant dans les troupes et auxquels le Roy, au lieu de donner gages ou soldes, baillait la jouissance de quelques terres. A charge pour eux de marcher et combattre sous ses enseignes quand ils en recevaient l'ordre.
Cette coutume avait commencé sous l'Empire Romain, ou il était accordé aux vétérans, pour services rendus, de donner des terres sur les frontières à ces braves, sous condition de les garder contre l'ennemi de Rome et d'en jouir seulement pendant qu'eux ou leurs successeurs continueraient de servir dans la milice !!!
Nota: Votre copiste ajoute que selon les régions cela pouvait être des cadeaux empoisonnés hein !!
A l'exemple de cette politique connue de nos anciens français, comme ayant été quelques temps à la solde de Rome, nos premiers rois distribuèrent une partie du territoire aux capitaines et soldats qui les avaient servis, afin qu'ils puissent s'établir, toucher revenus et s'équiper, ils s'engageaient en échange à servir le royaume. Ce moyen de récompenser la soldatesque et pour le roy d'acquérir des personnes dévouées, fut pratiqué par leurs successeurs. Ces terres et fonds baillés par la couronne furent appelés honneurs ou bénéfices, noms qui furent ensuite traduits par " Fief "
Les dites terres n'étaient au début conférées qu'à vie, et retournaient au Roy après le décès du bénéficiaire, ou quand il quittait le service. Quand le roy entrait en campagne, ou allait au devant de l'ennemi, il enjoignait ses bénéficiers par proclamation et cri de héraut, qu'ils eussent à venir en armes et en bon équipage, lesquels étaient aussitôt sur pied au rendez vous.
Cette semonce et assemblée se nommait le Ban, le mandement en était si précis, la discipline si exacte, que ceux qui manquaient à ce devoir, ou arrivaient en retard, ou s'ils n'étaient pas en bon équipage et armes en fonction du revenu des terres offertes par le roy, étaient par ordre privés des honneurs et bénéfices royaux !!
Il faut dire que nos français, hommes d'épées, n'avaient en fait d'autre emploi ni train de vie, que de garder et faire prospérer les terres qu'ils tenaient du Roy. Ils étaient tenus d'aller au Ban à leurs propres débours d'argent, avec le nombre de soldats en fonction de sa fortune et du nombre de foyers sur ses terres
Puis les choses évoluèrent Ducs, Comtes, Barons, Centeniers, et autres officiers, les Gouverneurs de Provinces, Villes et Places fortes, obtinrent de tenir en propre leurs charges, qui n'étaient jusqu'à lors que de simples commissions !!..Ils se rendirent par le fait, maîtres de leurs territoires, usurpant les droits de justice, mais avec une dépendance aux ordres du Souverain
De la s'érigèrent plusieurs grandes seigneuries, comme les Duchés de Bourgogne, celui d'Aquitaine, puis les Comtés de Flandres et de Poitou. Ainsi les bénéfices qui n'étaient que terres et immeubles en viagers, commencèrent à être donnés à perpétuité et convertis en Fiefs au moyen de " l'hommage lige ", le principal devoir de ce serment de fidélité était de continuer à servir et répondre à l'appel du Ban. Cependant alors qu'avant ils étaient tenus de faire toute la campagne avec le Ban du roi Ils ne devaient plus désormais que 40 jours par an !!!....le copiste il dit mauvais le plan !!!!!
Ces grands feudataires,afin de créer des alliances et maintenir leur puissance, baillèrent certaines parties de leurs terres à d'autre gens d'épée, qui leur rendait l'hommage lige, payant redevances et devaient assistance à ces grands Seigneurs féodaux, les suivant à la guerre, formant ce que l'on nomme " l'Arrière Ban "
On convoquait aussi au Ban du Roy, tous les Gentils Hommes faisant profession des armes, même s'ils ne possédaient aucune terre ou immeuble en foi et hommage, mais outre les nobles, les hommes lige et les feudataires il y avait une autre espèce d'Arrière Ban.
Nous parlons de l'assemblée des communes qui devaient servir pendant un temps à leurs propres coûts et dépens lors d'une guerre. Or donc en cas de besoin, Bourgeois des villes et bourgs, paysans des campagnes environnantes étaient demandés afin de constituer un gros d'infanterie pour l'Ost, ou pour éventuellement garder les frontières.
Comme dit l'auteur, je cite: De ces communes et populaces il est souvent fait mention, villes, paroisses et villages étaient tenus d'envoyer leurs hommes capables de porter les armes !!!
PS: je n'ose imaginer la peur qui devait nouer les tripes de ces pauvres gens...!!!!, la documentation provient de la BNF comme d'habitude M de V
mardi 8 janvier 2019
N°275) l'Art du Tailleur Pourpointier au moyen âge
L'art de vêtir, dont l'origine est de toute antiquité, se trouve être un des plus essentiels du genre humain. Nous n'allons pas noue étendre sur son utilité, disons seulement que le but a d'abord été de dérober à la vue l'entière nudité et en même temps de se garantir du froid, de l'humidité et des intempéries !!!
Dans les commencements de la monarchie, les ouvriers qui faisaient l'habillement se nommaient " Tailleurs de Robes ", attendu qu'à l'exemple de Rome, nos vêtements étaient encore des robes plus ou moins longues.
Mais après les invasions barbares, venant du nord ou du sud, voir de l'est, puis les croisades, la mode vestimentaire, comme celle des armes et des armures avait beaucoup évoluée. Sans oublier les progrès effectués dans l'industrie du tissu en Flandre (voir article)
Ces ouvriers que l'on retrouve en bonne place dans le livre des métiers du Prévôt Etienne Boileau (voir article), fin XIII siècle, furent érigés en corps de communauté, sous ce titre de " Tailleurs de Robes ", par Philippe IV le Bel, le roi de Fer leur donna des statuts en l'an 1293
Il existait également des lois déterminant les tissus et les couleurs devant être portés par la noblesse, la haute bourgeoisie et par les roturiers, mais également pour les ceintures et la longueur de la pointe des poulaines
Dans la période qui suivit le règne de Philippe IV le bel, jusqu'au règne de son dernier fils, Charles IV le bel, la mode évolue encore, les robes vont disparaître peu à peu, pour être remplacées par des sortes de vestes, par dessus lesquelles on portait un manteau plus ou moins long.
Ces vestes se sont appelées " Pourpoint ", en conséquence sous ce Roi (dernier des capétiens direct), les tailleurs de robes, reçurent des lettres patentes, ainsi que de nouveaux statuts, en l'an 1323, sous le titre de " Tailleur Pourpointier "
Il faut savoir que la mode était prise au sérieux, au moins autant qu'à notre époque, elle marquait le rang social et les règles en étaient strictes
A ce stade il nous faut préciser une chose, les lois en vigueur pour le commerce étaient faites pour que tout le monde puisse travailler, sans empiéter dans le domaine d'un autre artisan. Notre tailleur pourpointier, devait comme pour les autres métiers utiliser les compétences d'autres artisans !! il devait se conformer aux statuts et lois en vigueur. Il utilisera donc un artisan brodeur, un autre qui fabrique les boutons, voir même un cordonnier avant que de pouvoir vendre son pourpoint !!
En ce qui concerne le statut d'un cordonnier, on voit écrit la permission qui lui est accordée afin de confectionner les collets des pourpoints, apparemment ces pièces étaient de cuir que l'on devait assembler en les cousant sur le dit pourpoint
Autre particularité, les maîtres pourpointiers n'habillaient que le haut du corps, d'autres artisans fabriquaient l'habillement de la ceinture jusqu'en bas, comme les hauts et bas de chausses, caleçons etc...Ces derniers furent érigés en corps de maîtrise en l'an 1346, pendant le règne de Philippe VI (premier des valois), ils sont référencés sous le titre de " Maîtres Chaussetiers "
Pour donner une idée plus palpable de la qualité du travail de ces tailleurs et enjoliveurs du XIV siècle, détaillons celui de ce haut Baron du royaume de France, qui mort en essayant de conquérir le duché de Bretagne laissa son pourpoint sur le champ de bataille, celui ci passa de mains en mains pendant des siècles pour parvenir jusqu'à nous !!!!
Nous entrons la dans le domaine de l'art, imaginez le temps et la patience pour cette réalisation, qui nous fait faire de suite la différence entre le pourpoint et le Gambeson !!
Le pourpoint de Charles de Blois, mort à la bataille d'Auray en l'an 1364 était une oeuvre d'art, il était d'une étoffe de soie blanche entièrement brochée d'or. Le dessin de cette broderie se compose d'octogones, remplis alternativement, les uns par un lion, les autres par un aigle, les petits carrés formés par la réunion des octogones sont occupés par une croix
Il est ouaté et doublé à l'intérieur de toile blanche, les manches sont larges aux épaules et étroites au poignet, celles ci sont fendues par dessous jusqu'à la moitié du bras, qui se fermaient par vingt boutons d'or. Puis on compte trente huit boutons sur le devant pour fermer le pourpoint, les boutonnières sont faites de soie verte
PS: comme toujours la documentation provient de la BNF....M de V
lundi 7 janvier 2019
Les Bateliers au Moyen âge
Sous la Rome antique, les Jurisconsultes assimilaient l'eau courante à l'air et à la mer, c'est à dire à des choses " communis usus ", ou d'usage universel. Ils refusaient l'idée d'une détention, par des particuliers, ou un gouvernement, de la disposition exclusive des voies fluviales, qui priveraient ainsi la société d'avantages auxquels la nature donnait des droits incontestables. Aucune région de l'Empire n'était sillonnée d'autant de cours d'eau navigable que la Gaule. C'est ainsi que la plupart des inscriptions révèlent l'existence d'associations nautiques relatives aux Nautes Gallo Romains et particulièrement aux bateliers qui naviguaient sur le Rhône " fleuve plus important qu'aucun autre ", selon Strabon
Mais après les invasions barbares venant du nord comme de l'est et du sud, le commerce fluvial sera réduit à sa plus simple expression au début du Moyen âge
Du VII au XI siècles, la batellerie va subir de nombreuses vicissitudes, suite à cette longue phase de transformation politique et d'anarchie, ou la civilisation recule au point de presque disparaître. Ce ne sera que par intermittences que fonctionneront les organes de la vie économique.
L'usage des cours d'eau devient de plus en plus difficile et onéreux, car l'on construit barrages et moulins qui gênent la navigation, puis les chemins de halages sont envahis par des propriétaires riverains, ainsi d'étapes en étapes s'appesantit sur fleuves et rivières navigables le joug des péages seigneuriaux !!
Des causes viendront aggraver la détresse publique, au VII et au VIII siècles, ceux qui alimentaient en grande partie le trafic commercial de l'Occident sont interceptés par les conquérants Musulmans, les pirates Normands, les Saxons, infestant les embouchures des fleuves et leurs parages maritimes.
Un moment refoulés par Charlemagne ils renouvellent leurs incursions jusque dans l'intérieur de terres durant le IX et le X siècles, les Normands par exemple, sont échelonnés sur l'Escaut de Gand à Condé, sur la Somme d'Abbeville à Amiens, sur la Seine de Rouen à Melun, mais ils remontent aussi la Loire, la Charente, la Garonne et le Rhin
Dès le XI siècle l'esprit d'association s'éveille grâce aux ecclésiastiques (voir article), les artisans se rapprochent et se liguent par métier, on voit alors apparaître les rudiments des corporations se formant en Guildes et Hanses
Il suffira bien plus tard de lire le livre des métiers du prévôt Etienne Boileau (voir article), pour retrouver en Paris nos Bateliers !!
En France c'est la hanse Parisienne ou " marchandises de l'eau ", la hanse de Rouen, celle des marchands de la rivière de Loire, la compagnie des négociants en vins de Bordeaux et les ligues du Rhône. Partout du Nord au Midi on se prépare à lutter âprement contre l'arbitraire féodal !!
Il y avait donc selon toute vraisemblance parmi ces fluviaux, des bateliers qualifiés d'anciens, c'est à dire des maîtres et de jeunes bateliers ou apprentis, distinction qui dénotait une hiérarchie corporative de navigateurs fluviaux
Cet argument semble confirmé par les articles de la corporation de la batellerie de " l'Ancre de Strasbourg ", rédigé en 1350 et qui stipule qu'il y eut des bateliers depuis que la ville existe !!
La navigation intérieure facilite grandement la circulation économique des matières qui ne peuvent être utilement déplacées qu'à prix réduit, les artères navigables contribuaient au développement de la richesse et de la puissance publique, surtout en ces temps de troubles et d'insécurité, ou les communications terrestres étaient précaires, voir dangereuses, mais surtout onéreuses !!! En France, si le domaine Fluvial, contrairement à la Rome antique, appartient au Roi, les compagnies constituées dès XI et XII siècles avaient gagnées en influence et en autorité, par voie de rachat des droits de péages seigneuriaux et en assumant l'obligation d'entretenir elles mêmes les rivières.
Ces compagnies s'étaient substituées aux seigneurs riverains, exerçant à leur tour, comme sur des fiefs acquis, la police et le monopole des sections concédées. L'on voit s'élever au XIV siècle la grande communauté de la Loire, celle de la Seine, mais surtout celle de Paris, dont le prévôt devient le chef de la municipalité, les armes actuelles de la ville de Paris sont empruntées au sceau de la " marchandise de l'eau ", ou hanse parisienne
Il faut néanmoins reconnaître que les corporations sont essentiellement égoïstes, et le soin jaloux qu'elles prennent de leurs intérêts et de leurs privilèges, expose très souvent leurs relations d'affaires aux abus du régime seigneurial. Elles se disputent également les monopoles, la concurrence est féroce, ce qui les portent souvent à des mesures violentes et arbitraires
PS: une fois encore ne leurs jetons pas la pierre à notre époque c'est plus caché mais tout aussi violent non ???....la documentation provient de la BNF comme d'habitude M de V
Mais après les invasions barbares venant du nord comme de l'est et du sud, le commerce fluvial sera réduit à sa plus simple expression au début du Moyen âge
Du VII au XI siècles, la batellerie va subir de nombreuses vicissitudes, suite à cette longue phase de transformation politique et d'anarchie, ou la civilisation recule au point de presque disparaître. Ce ne sera que par intermittences que fonctionneront les organes de la vie économique.
L'usage des cours d'eau devient de plus en plus difficile et onéreux, car l'on construit barrages et moulins qui gênent la navigation, puis les chemins de halages sont envahis par des propriétaires riverains, ainsi d'étapes en étapes s'appesantit sur fleuves et rivières navigables le joug des péages seigneuriaux !!
Des causes viendront aggraver la détresse publique, au VII et au VIII siècles, ceux qui alimentaient en grande partie le trafic commercial de l'Occident sont interceptés par les conquérants Musulmans, les pirates Normands, les Saxons, infestant les embouchures des fleuves et leurs parages maritimes.
Un moment refoulés par Charlemagne ils renouvellent leurs incursions jusque dans l'intérieur de terres durant le IX et le X siècles, les Normands par exemple, sont échelonnés sur l'Escaut de Gand à Condé, sur la Somme d'Abbeville à Amiens, sur la Seine de Rouen à Melun, mais ils remontent aussi la Loire, la Charente, la Garonne et le Rhin
Dès le XI siècle l'esprit d'association s'éveille grâce aux ecclésiastiques (voir article), les artisans se rapprochent et se liguent par métier, on voit alors apparaître les rudiments des corporations se formant en Guildes et Hanses
Il suffira bien plus tard de lire le livre des métiers du prévôt Etienne Boileau (voir article), pour retrouver en Paris nos Bateliers !!
En France c'est la hanse Parisienne ou " marchandises de l'eau ", la hanse de Rouen, celle des marchands de la rivière de Loire, la compagnie des négociants en vins de Bordeaux et les ligues du Rhône. Partout du Nord au Midi on se prépare à lutter âprement contre l'arbitraire féodal !!
Il y avait donc selon toute vraisemblance parmi ces fluviaux, des bateliers qualifiés d'anciens, c'est à dire des maîtres et de jeunes bateliers ou apprentis, distinction qui dénotait une hiérarchie corporative de navigateurs fluviaux
Cet argument semble confirmé par les articles de la corporation de la batellerie de " l'Ancre de Strasbourg ", rédigé en 1350 et qui stipule qu'il y eut des bateliers depuis que la ville existe !!
La navigation intérieure facilite grandement la circulation économique des matières qui ne peuvent être utilement déplacées qu'à prix réduit, les artères navigables contribuaient au développement de la richesse et de la puissance publique, surtout en ces temps de troubles et d'insécurité, ou les communications terrestres étaient précaires, voir dangereuses, mais surtout onéreuses !!! En France, si le domaine Fluvial, contrairement à la Rome antique, appartient au Roi, les compagnies constituées dès XI et XII siècles avaient gagnées en influence et en autorité, par voie de rachat des droits de péages seigneuriaux et en assumant l'obligation d'entretenir elles mêmes les rivières.
Ces compagnies s'étaient substituées aux seigneurs riverains, exerçant à leur tour, comme sur des fiefs acquis, la police et le monopole des sections concédées. L'on voit s'élever au XIV siècle la grande communauté de la Loire, celle de la Seine, mais surtout celle de Paris, dont le prévôt devient le chef de la municipalité, les armes actuelles de la ville de Paris sont empruntées au sceau de la " marchandise de l'eau ", ou hanse parisienne
Il faut néanmoins reconnaître que les corporations sont essentiellement égoïstes, et le soin jaloux qu'elles prennent de leurs intérêts et de leurs privilèges, expose très souvent leurs relations d'affaires aux abus du régime seigneurial. Elles se disputent également les monopoles, la concurrence est féroce, ce qui les portent souvent à des mesures violentes et arbitraires
PS: une fois encore ne leurs jetons pas la pierre à notre époque c'est plus caché mais tout aussi violent non ???....la documentation provient de la BNF comme d'habitude M de V
vendredi 4 janvier 2019
Le drap " escarlate " au moyen âge
L'histoire des corporations d'arts et métiers au moyen âge est un thème qui occupe chercheurs et médiévistes de tous les pays. Depuis la publication du livre des métiers par le Prévôt royal, Etienne boileau (voir article) au XIII siècle.
Ces corporations ont été examinées sous tous les angles, organisation, rôle religieux (voir article), politique, social, économique etc..Mais le côté industriel, la partie technique, les moyens de production, l'outillage des artisans, ainsi que les procédés de fabrication méritent une étude approfondie !!
L'essai présenté en quelques pages nous donne des précisions sur l'étymologie du mot " Escarlate " et sur sa signification au moyen âge, l'auteur a pour bu de démontrer que l'histoire technologique des arts et métiers est précieuse pour l'explication de textes restés incompréhensibles. Nous entrons la, dans l'art de la draperie au moyen âge, époque ou les Flandres détenaient pour ainsi dire le monopole de la fabrication de la belle draperie fine, nous parlons la, de draps d'une beauté et d'une finesse comparable aux plus beaux produits de notre époque moderne !!!
Le grand nombre d'historiens, médiévistes, linguistes et archéologues qui se sont occupés de l'étymologie et de la véritable signification du mot " escarlate " au moyen àge, semble pour le moins embrouillée !! En effet nous trouvons des textes de cette époque ou écarlate est tantôt employée dans le sens de " couleur rouge " et tantôt dans le sens " qualité de drap ", sans distinction de coloris ????
Nous allons grâce à l'auteur, qui produit des textes d'époque, puis les commentaires d'auteurs, essayer d'y voir plus clair, tout en essayant de ne pas voir rouge !!!, car ces textes sont en vieux français. Bref on fait ce que l'on peut !!!
Premier exemple: " item que nul drapier, chapperonnier ne autre, ne vende drap pour escarlate, se il n'est tout pur de graine, sans autre mistion de tainture quelconque " Aucun doute ici, escarlate désigne du drap rouge, teint en graine, nettement employé dans le sens de couleur !!!
Autre exemple: " de par la Duchesse de Bourgoigne, aux Baillif, nous vous prions tans acertes comme plus poons, et pour cause qui moult touche à notre honneur et notre état, que vous nous envoiez deus " Esquallates " blanches gontées de vermeil. Puis une esquallate vermoille et une autre paonace qui se traie aussi comme sur morey, c'est à dire qu'elle ait coulor de droite violete. Que ces quatre esquallates soient les meilleurs et les plus fins que l'on pourra recouvrer, combien qu'elles doient couster "
Dans ce deuxième exemple il s'agit clairement de draps fins de différentes couleurs, il nous faut donc aller chercher dans les documents concernant l'histoire de l'art !
Dans des textes de la Flandre, datant de 1385, on trouve ce mot écrit " Scarlate " et dans la langue Anglaise sous la forme de " Scarlet ". L'addition de la voyelle E aux primitifs latins commençant par SC est presque générale, mais de la même façon le SC du mot Flamand " Scarlaken " c'est transformé en " Escarlaken ", puis de la en Escarlate !!
Citons maintenant quelques historiens et spécialistes du moyen âge, ces grands anciens qui ont défricher le terrain de l'histoire pour les médiévistes du XXI siècle !!!
Du Cange, historien du XVII siècle, dit : Scarlatum, scarlata, squalata, coccus vel coccinus, vel pannus coccineus, plus loin il ajoute: Latine vero grana tinctorum unde tingitur scarlatum. Les exemples qu'il cite ne prouvent pas que le mot " scarlatum " était employé que pour désigner un drap rouge !!!
Plus loin il cite un exemple qui contredit son opinion du mot scarlatum, puisqu'il parle d'une " escarlate brune " !!...Un coup à perdre son Latin mordious !!!!
La Curne de Sainte Palaye, historien, philologue du XVIII siècle (voir article), donne d'escarlate, drap du XII siècle, signifiant étoffe pourpre, notre historien est visiblement partisan de l'acceptation d'un drap invariablement rouge !!! Pourtant il ajoute: Au XV siècle c'est une étoffe de couleurs diverses ?????
Pas cool pour y voir clair, ou ne pas voir rouge !!....désolé je divague !!
Viollet le Duc, architecte, spécialiste du moyen âge du XIX siècle, dit: parmi les étoffes de luxe et très probablement de soie, il faut citer la " pourpre " et " l'écarlate " Il y en avait de toutes couleurs et ces désignations indiquaient une qualité, non point une nuance !!
Le goût du moyen âge était aux couleurs vives et éclatantes, il semble donc tout naturel qu'on appliqua de préférence sur les draps de haut prix, comme les écarlates, la teinture la plus vive que l'on était capable de produire !! le rouge au Kermès ou à la graine, donc rien de surprenant que l'on rencontre les écarlates vermeilles et sanguines, bien plus que les autres nuances !!!
Outre le rouge très vif, on pouvait produire du jaune à la gaude pouvant se comparer par l'éclat au rouge à la graine, mais il était fort peu demandé. Les bleus clairs fait à la cuve à Guède (pastel), devaient paraître bien terne comparés à l'éclat du rouge au Kermès !!!
Le rouge étant de plus en plus demandé sur les draps fins, rien d'étonnant, diront nous, que petit à petit le drap et la couleur se confondent et que finalement " écarlate " ne signifie plus que drap fin teinté en graine....et que la graine elle même prenne au final la désignation de graine écarlate !!
PS: article en hommage à Jean Piat, éternel, Robert d'Artois le baron écarlate, documentation BNF...M de V
Ces corporations ont été examinées sous tous les angles, organisation, rôle religieux (voir article), politique, social, économique etc..Mais le côté industriel, la partie technique, les moyens de production, l'outillage des artisans, ainsi que les procédés de fabrication méritent une étude approfondie !!
L'essai présenté en quelques pages nous donne des précisions sur l'étymologie du mot " Escarlate " et sur sa signification au moyen âge, l'auteur a pour bu de démontrer que l'histoire technologique des arts et métiers est précieuse pour l'explication de textes restés incompréhensibles. Nous entrons la, dans l'art de la draperie au moyen âge, époque ou les Flandres détenaient pour ainsi dire le monopole de la fabrication de la belle draperie fine, nous parlons la, de draps d'une beauté et d'une finesse comparable aux plus beaux produits de notre époque moderne !!!
Le grand nombre d'historiens, médiévistes, linguistes et archéologues qui se sont occupés de l'étymologie et de la véritable signification du mot " escarlate " au moyen àge, semble pour le moins embrouillée !! En effet nous trouvons des textes de cette époque ou écarlate est tantôt employée dans le sens de " couleur rouge " et tantôt dans le sens " qualité de drap ", sans distinction de coloris ????
Nous allons grâce à l'auteur, qui produit des textes d'époque, puis les commentaires d'auteurs, essayer d'y voir plus clair, tout en essayant de ne pas voir rouge !!!, car ces textes sont en vieux français. Bref on fait ce que l'on peut !!!
Premier exemple: " item que nul drapier, chapperonnier ne autre, ne vende drap pour escarlate, se il n'est tout pur de graine, sans autre mistion de tainture quelconque " Aucun doute ici, escarlate désigne du drap rouge, teint en graine, nettement employé dans le sens de couleur !!!
Autre exemple: " de par la Duchesse de Bourgoigne, aux Baillif, nous vous prions tans acertes comme plus poons, et pour cause qui moult touche à notre honneur et notre état, que vous nous envoiez deus " Esquallates " blanches gontées de vermeil. Puis une esquallate vermoille et une autre paonace qui se traie aussi comme sur morey, c'est à dire qu'elle ait coulor de droite violete. Que ces quatre esquallates soient les meilleurs et les plus fins que l'on pourra recouvrer, combien qu'elles doient couster "
Dans ce deuxième exemple il s'agit clairement de draps fins de différentes couleurs, il nous faut donc aller chercher dans les documents concernant l'histoire de l'art !
Dans des textes de la Flandre, datant de 1385, on trouve ce mot écrit " Scarlate " et dans la langue Anglaise sous la forme de " Scarlet ". L'addition de la voyelle E aux primitifs latins commençant par SC est presque générale, mais de la même façon le SC du mot Flamand " Scarlaken " c'est transformé en " Escarlaken ", puis de la en Escarlate !!
Citons maintenant quelques historiens et spécialistes du moyen âge, ces grands anciens qui ont défricher le terrain de l'histoire pour les médiévistes du XXI siècle !!!
Du Cange, historien du XVII siècle, dit : Scarlatum, scarlata, squalata, coccus vel coccinus, vel pannus coccineus, plus loin il ajoute: Latine vero grana tinctorum unde tingitur scarlatum. Les exemples qu'il cite ne prouvent pas que le mot " scarlatum " était employé que pour désigner un drap rouge !!!
Plus loin il cite un exemple qui contredit son opinion du mot scarlatum, puisqu'il parle d'une " escarlate brune " !!...Un coup à perdre son Latin mordious !!!!
La Curne de Sainte Palaye, historien, philologue du XVIII siècle (voir article), donne d'escarlate, drap du XII siècle, signifiant étoffe pourpre, notre historien est visiblement partisan de l'acceptation d'un drap invariablement rouge !!! Pourtant il ajoute: Au XV siècle c'est une étoffe de couleurs diverses ?????
Pas cool pour y voir clair, ou ne pas voir rouge !!....désolé je divague !!
Viollet le Duc, architecte, spécialiste du moyen âge du XIX siècle, dit: parmi les étoffes de luxe et très probablement de soie, il faut citer la " pourpre " et " l'écarlate " Il y en avait de toutes couleurs et ces désignations indiquaient une qualité, non point une nuance !!
Le goût du moyen âge était aux couleurs vives et éclatantes, il semble donc tout naturel qu'on appliqua de préférence sur les draps de haut prix, comme les écarlates, la teinture la plus vive que l'on était capable de produire !! le rouge au Kermès ou à la graine, donc rien de surprenant que l'on rencontre les écarlates vermeilles et sanguines, bien plus que les autres nuances !!!
Outre le rouge très vif, on pouvait produire du jaune à la gaude pouvant se comparer par l'éclat au rouge à la graine, mais il était fort peu demandé. Les bleus clairs fait à la cuve à Guède (pastel), devaient paraître bien terne comparés à l'éclat du rouge au Kermès !!!
Le rouge étant de plus en plus demandé sur les draps fins, rien d'étonnant, diront nous, que petit à petit le drap et la couleur se confondent et que finalement " écarlate " ne signifie plus que drap fin teinté en graine....et que la graine elle même prenne au final la désignation de graine écarlate !!
PS: article en hommage à Jean Piat, éternel, Robert d'Artois le baron écarlate, documentation BNF...M de V
mardi 1 janvier 2019
Jacques Bonhomme Paysan du Moyen âge
Si un personnage comme Rabelais, qui n'était pas noble, vivant dans cette période charnière entre Moyen âge et Renaissance disait, je cite: Oignez le vilain il vous poindra, poignez le vilain il vous oindra !!, que pouvaient penser la noblesse médiévale de nos paysans ????
Jacques Bonhomme est le nom du paysan Français au moyen âge, quand celui ci, Serf ou vilain, payait l'impôt du roi, puis les redevances et corvées aux seigneurs. Le pays des Jacques s'appelait autrefois la Gaule, pays magnifique, baigné par deux mers, fertile en blés, vins et huiles, couvert de belles forêts, arrosé par de grands fleuves, quantité de rivières et cours d'eau, pays capable de produire tout ce qui est nécessaire aux agréments de la vie
Mais du VI au XII siècles, sa condition d'existence matérielle était misérable parce qu'il était exposé aux exactions de maîtres avides et impitoyables
Au VIII siècle les serfs étaient encore souvent distribués comme du bétail sur le domaine du seigneur, transférés d'une terre à une autre, réunis en même masure ou séparés l'un de l'autre selon les désirs du maître, sans égards des liens de parenté s'il en existait !!
Au X siècle la condition s'élève ils sont installés par familles, la maison et le terrain voisin, bien qu'appartenant au seigneur, sont devenus pour eux " comme " une sorte d'héritage, l'isolement a cessé, remplacé par l'esprit de famille. Le Serf n'est plus la propriété direct de l'homme, il appartient à la terre et ne peut plus en être détaché, le Jacques a désormais un nom, une famille, avec une existence civile et religieuse !!
Si notre Jacques est un homme de condition inférieure, ce n'est cependant plus un esclave ni une bête de somme
La servitude romaine, puis les invasions barbares avaient détruit la population, la servitude féodale la fit renaître nombreuse !!, malgré les misères de la vie de serf on voyait paraître le sentiment de la dignité humaine.
Bien sur !, ce progrès ne venait pas des institutions féodales, mais des idées du Christianisme, proclamant que les hommes sont égaux, relevant la dignité de la femme, développant l'esprit de famille et sanctifiant le mariage
Au XII siècle, les jacques attachés à la terre sont les spectateurs passifs de la révolution communale des Bourgs et cités (voir article). Ils voient les habitants des villes se révolter contre leurs seigneurs, obtenir à prix d'argent, ou par la force des armes, des franchises, des libertés, des droits et des garanties pour les personnes !!. Le Jacques se prend à rêver .....!!
Le Jacques ne comprend pas !!...il se disait : Le tour des campagnes viendra !!. Oui bien sur mais pas au moyen âge, ni même à la renaissance, car la condition des paysans dépendaient du régime de la propriété, ils étaient gros jean comme devant !!!!
Au XIII siècle le paysan voit s'opérer des défrichements importants, les villes s'agrandir, le commerce et l'industrie se développer, les chemins sont plus sûrs, le brigandage moins fréquent. Seulement ils ne font pas partie de l'équation, les nobles, les Bourgeois et les citadins, les considèrent comme leurs terres, ils sont la pour produire et nourrir, un point c'est tout !! Néanmoins cela marque un temps d'arrêt dans ses souffrances séculaires, le jacques n'est pas un ingrat, il se hâte même quand il le peut de se déclarer sujet du Roi
Au XIV siècle la royauté perd son caractère de justice et de paix, élan donné par Saint Louis, elle tend à l'absolutisme et travaille et fort à la destruction des communes, mais elle donne à la bourgeoisie, le bien être matériel, va tirer de son seing ses juristes dévoués et ses agents civils et l'associer au pouvoir !! La bourgeoisie acquiert de la considération et de l'influence...le tiers état émerge !!!
Quand aux Jacques plus personne ne pensent à eux, nantis et dirigeants sont bien trop occupés à se quereller entre eux, ou avec les Papes, qu'ils soient de Rome ou plus tard d'Avignon !!! Puis il y a les juifs à dépouiller de leurs biens en les accusant de tous les maux, sans oublier de brûler les templiers, faire de la fausse monnaie ou à la rogner afin de remplir leurs coffres qui sont des puits sans fond
Il espérait encore, le Jacques, il y croyait encore en ce début de siècle, mais une seule chose ne faisait pas défaut à " Jacques Bonhomme ", les qualificatifs !!!!, tous ceux qui indiquaient ses titres de misère: Vilain, Roturier, Coutumier, Mainmortable, Rustique, Corvéable, Chartulé..etc..!!
Les Seigneurs et leurs Juristes Bourgeois avaient mis des droits sur leurs vies, leurs morts, mais aussi sur la terre les maisons, les ponts et les héritages. Un auteur contemporain en comptera plus de 90 relatif à la propriété !! et les corvées prenaient le meilleur de leur temps
La marmite commençait à bouillir, ils en avaient ras le chaperon nos bons paysans !!
Puis bientôt vint la guerre, celle qui avec les trêves et les traités, devait durer 116 ans !!!, aggravant encore la misère des Jacques. Les Anglais fourragent et ravagent les provinces, puis battent les nobles dans toutes les rencontres.
N'étant plus protégés, payant les rançons de leurs maîtres prisonniers, on leur prend chevaux, charrues, vivres et vêtements, leur extorquant jusqu'au moindre Sol. Dépouillés, ruinés, mourant de faim ils se cachaient dans les bois comme bêtes sauvages !!
Mais les nobles vaincus, ces mangeurs de charrettes ferrées dans leurs armures rutilantes, incapables de défendre leurs paysans, vont ajouter à leur misère la dérision!!!!! Ils se riaient du pécore en le nommant Bon-Homme, disant à qui voulaient les entendre..." Bonhomme crie !...mais Bonhomme paiera !! "
Alors !! les Jacques, les bonhommes fous de douleurs, de misère et de rage, comme une tempête soudaine, se précipitent pour déchirer leurs maîtres comme bêtes féroces ! Ce qu'ils firent fut horrible, des hordes de paysans incendiaient les châteaux, tuant les vieillards, massacrant les hommes, brûlant les enfants, violant les femmes. Bref il firent un grand carnage de cette noblesse qui les faisaient souffrir depuis des siècles (voir article la révolte des Jacques)
Quoi !, comment !!, qu'est ce !!!, le pécore se révolte, ce que l'on tolérait de massacres par la soldatesque Française et Anglaise, devait être interdit aux pécores, n'étaient ils point la que pour les nourrir ?????
Les fourbes de bourgeois Parisiens vont les utiliser pour leur petite révolution manquée du XIV siècle (voir article), puis vont s'empresser de les abandonner à ces chevaliers qui incapables dans les batailles contre l'Anglois, vont joyeusement massacrer du paysan
PS: premier article de l'année 2019...je vous laisse cogiter et tirer les leçons qui s'imposent, votre Copiste Marcus vous présente ses voeux pour cette nouvelle année !!!!!!!
Jacques Bonhomme est le nom du paysan Français au moyen âge, quand celui ci, Serf ou vilain, payait l'impôt du roi, puis les redevances et corvées aux seigneurs. Le pays des Jacques s'appelait autrefois la Gaule, pays magnifique, baigné par deux mers, fertile en blés, vins et huiles, couvert de belles forêts, arrosé par de grands fleuves, quantité de rivières et cours d'eau, pays capable de produire tout ce qui est nécessaire aux agréments de la vie
Mais du VI au XII siècles, sa condition d'existence matérielle était misérable parce qu'il était exposé aux exactions de maîtres avides et impitoyables
Au VIII siècle les serfs étaient encore souvent distribués comme du bétail sur le domaine du seigneur, transférés d'une terre à une autre, réunis en même masure ou séparés l'un de l'autre selon les désirs du maître, sans égards des liens de parenté s'il en existait !!
Au X siècle la condition s'élève ils sont installés par familles, la maison et le terrain voisin, bien qu'appartenant au seigneur, sont devenus pour eux " comme " une sorte d'héritage, l'isolement a cessé, remplacé par l'esprit de famille. Le Serf n'est plus la propriété direct de l'homme, il appartient à la terre et ne peut plus en être détaché, le Jacques a désormais un nom, une famille, avec une existence civile et religieuse !!
Si notre Jacques est un homme de condition inférieure, ce n'est cependant plus un esclave ni une bête de somme
La servitude romaine, puis les invasions barbares avaient détruit la population, la servitude féodale la fit renaître nombreuse !!, malgré les misères de la vie de serf on voyait paraître le sentiment de la dignité humaine.
Bien sur !, ce progrès ne venait pas des institutions féodales, mais des idées du Christianisme, proclamant que les hommes sont égaux, relevant la dignité de la femme, développant l'esprit de famille et sanctifiant le mariage
Au XII siècle, les jacques attachés à la terre sont les spectateurs passifs de la révolution communale des Bourgs et cités (voir article). Ils voient les habitants des villes se révolter contre leurs seigneurs, obtenir à prix d'argent, ou par la force des armes, des franchises, des libertés, des droits et des garanties pour les personnes !!. Le Jacques se prend à rêver .....!!
Le Jacques ne comprend pas !!...il se disait : Le tour des campagnes viendra !!. Oui bien sur mais pas au moyen âge, ni même à la renaissance, car la condition des paysans dépendaient du régime de la propriété, ils étaient gros jean comme devant !!!!
Au XIII siècle le paysan voit s'opérer des défrichements importants, les villes s'agrandir, le commerce et l'industrie se développer, les chemins sont plus sûrs, le brigandage moins fréquent. Seulement ils ne font pas partie de l'équation, les nobles, les Bourgeois et les citadins, les considèrent comme leurs terres, ils sont la pour produire et nourrir, un point c'est tout !! Néanmoins cela marque un temps d'arrêt dans ses souffrances séculaires, le jacques n'est pas un ingrat, il se hâte même quand il le peut de se déclarer sujet du Roi
Au XIV siècle la royauté perd son caractère de justice et de paix, élan donné par Saint Louis, elle tend à l'absolutisme et travaille et fort à la destruction des communes, mais elle donne à la bourgeoisie, le bien être matériel, va tirer de son seing ses juristes dévoués et ses agents civils et l'associer au pouvoir !! La bourgeoisie acquiert de la considération et de l'influence...le tiers état émerge !!!
Quand aux Jacques plus personne ne pensent à eux, nantis et dirigeants sont bien trop occupés à se quereller entre eux, ou avec les Papes, qu'ils soient de Rome ou plus tard d'Avignon !!! Puis il y a les juifs à dépouiller de leurs biens en les accusant de tous les maux, sans oublier de brûler les templiers, faire de la fausse monnaie ou à la rogner afin de remplir leurs coffres qui sont des puits sans fond
Il espérait encore, le Jacques, il y croyait encore en ce début de siècle, mais une seule chose ne faisait pas défaut à " Jacques Bonhomme ", les qualificatifs !!!!, tous ceux qui indiquaient ses titres de misère: Vilain, Roturier, Coutumier, Mainmortable, Rustique, Corvéable, Chartulé..etc..!!
Les Seigneurs et leurs Juristes Bourgeois avaient mis des droits sur leurs vies, leurs morts, mais aussi sur la terre les maisons, les ponts et les héritages. Un auteur contemporain en comptera plus de 90 relatif à la propriété !! et les corvées prenaient le meilleur de leur temps
La marmite commençait à bouillir, ils en avaient ras le chaperon nos bons paysans !!
Puis bientôt vint la guerre, celle qui avec les trêves et les traités, devait durer 116 ans !!!, aggravant encore la misère des Jacques. Les Anglais fourragent et ravagent les provinces, puis battent les nobles dans toutes les rencontres.
N'étant plus protégés, payant les rançons de leurs maîtres prisonniers, on leur prend chevaux, charrues, vivres et vêtements, leur extorquant jusqu'au moindre Sol. Dépouillés, ruinés, mourant de faim ils se cachaient dans les bois comme bêtes sauvages !!
Mais les nobles vaincus, ces mangeurs de charrettes ferrées dans leurs armures rutilantes, incapables de défendre leurs paysans, vont ajouter à leur misère la dérision!!!!! Ils se riaient du pécore en le nommant Bon-Homme, disant à qui voulaient les entendre..." Bonhomme crie !...mais Bonhomme paiera !! "
Alors !! les Jacques, les bonhommes fous de douleurs, de misère et de rage, comme une tempête soudaine, se précipitent pour déchirer leurs maîtres comme bêtes féroces ! Ce qu'ils firent fut horrible, des hordes de paysans incendiaient les châteaux, tuant les vieillards, massacrant les hommes, brûlant les enfants, violant les femmes. Bref il firent un grand carnage de cette noblesse qui les faisaient souffrir depuis des siècles (voir article la révolte des Jacques)
Quoi !, comment !!, qu'est ce !!!, le pécore se révolte, ce que l'on tolérait de massacres par la soldatesque Française et Anglaise, devait être interdit aux pécores, n'étaient ils point la que pour les nourrir ?????
Les fourbes de bourgeois Parisiens vont les utiliser pour leur petite révolution manquée du XIV siècle (voir article), puis vont s'empresser de les abandonner à ces chevaliers qui incapables dans les batailles contre l'Anglois, vont joyeusement massacrer du paysan
PS: premier article de l'année 2019...je vous laisse cogiter et tirer les leçons qui s'imposent, votre Copiste Marcus vous présente ses voeux pour cette nouvelle année !!!!!!!
Inscription à :
Articles (Atom)