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mardi 8 janvier 2019

N°275) l'Art du Tailleur Pourpointier au moyen âge


L'art de vêtir, dont l'origine est de toute antiquité, se trouve être un des plus essentiels du genre humain. Nous n'allons pas noue étendre sur son utilité, disons seulement que le but a d'abord été de dérober à la vue l'entière nudité et en même temps de se garantir du froid, de l'humidité et des intempéries !!!







Dans les commencements de la monarchie, les ouvriers qui faisaient l'habillement se nommaient " Tailleurs de Robes ", attendu qu'à l'exemple de Rome, nos vêtements étaient encore des robes plus ou moins longues.

Mais après les invasions barbares, venant du nord ou du sud, voir de l'est, puis les croisades, la mode vestimentaire, comme celle des armes et des armures avait beaucoup évoluée. Sans oublier les progrès effectués dans l'industrie du tissu en Flandre (voir article)

Ces ouvriers que l'on retrouve en bonne place dans le livre des métiers du Prévôt Etienne Boileau (voir article), fin XIII siècle, furent érigés en corps de communauté, sous ce titre de " Tailleurs de Robes ", par Philippe IV le Bel, le roi de Fer leur donna des statuts en l'an 1293

Il existait également des lois déterminant les tissus et les couleurs devant être portés par la noblesse, la haute bourgeoisie et par les roturiers, mais également pour les ceintures et la longueur de la pointe des poulaines








Dans la période qui suivit le règne de Philippe IV le bel, jusqu'au règne de son dernier fils, Charles IV le bel, la mode évolue encore, les robes vont disparaître peu à peu, pour être remplacées par des sortes de vestes, par dessus lesquelles on portait un manteau plus ou moins long.

Ces vestes se sont appelées " Pourpoint ", en conséquence sous ce Roi (dernier des capétiens direct), les tailleurs de robes, reçurent des lettres patentes, ainsi que de nouveaux statuts, en l'an 1323, sous le titre de " Tailleur Pourpointier "

Il faut savoir que la mode était prise au sérieux, au moins autant qu'à notre époque, elle marquait le rang social et les règles en étaient strictes

A ce stade il nous faut préciser une chose, les lois en vigueur pour le commerce étaient faites pour que tout le monde puisse travailler, sans empiéter dans le domaine d'un autre artisan. Notre tailleur pourpointier, devait comme pour les autres métiers utiliser les compétences d'autres artisans !! il devait se conformer aux statuts et lois en vigueur. Il utilisera donc un artisan brodeur, un autre qui fabrique les boutons, voir même un cordonnier avant que de pouvoir vendre son pourpoint !!









En ce qui concerne le statut d'un cordonnier, on voit écrit la permission qui lui est accordée afin de confectionner les collets des pourpoints, apparemment ces pièces étaient de cuir que l'on devait assembler en les cousant sur le dit pourpoint

Autre particularité, les maîtres pourpointiers n'habillaient que le haut du corps, d'autres artisans fabriquaient l'habillement de la ceinture jusqu'en bas, comme les hauts et bas de chausses, caleçons etc...Ces derniers furent érigés en corps de maîtrise en l'an 1346, pendant le règne de Philippe VI (premier des valois), ils sont référencés sous le titre de " Maîtres Chaussetiers "

Pour donner une idée plus palpable de la qualité du travail de ces tailleurs et enjoliveurs du XIV siècle, détaillons celui de ce haut Baron du royaume de France, qui mort en essayant de conquérir le duché de Bretagne laissa son pourpoint sur le champ de bataille, celui ci passa de mains en mains  pendant des siècles pour parvenir jusqu'à nous !!!!

Nous entrons la dans le domaine de l'art, imaginez le temps et la patience pour cette réalisation, qui nous fait faire de suite la différence entre le pourpoint et le Gambeson !!









Le pourpoint de Charles de Blois, mort à la bataille d'Auray en l'an 1364 était une oeuvre d'art, il était d'une étoffe de soie blanche entièrement brochée d'or. Le dessin de cette broderie se compose d'octogones, remplis alternativement, les uns par un lion, les autres par un aigle, les petits carrés formés par la réunion des octogones sont occupés par une croix

Il est ouaté et doublé à l'intérieur de toile blanche, les manches sont larges aux épaules et étroites au poignet, celles ci sont fendues par dessous jusqu'à la moitié du bras, qui se fermaient par vingt boutons d'or. Puis on compte trente huit boutons sur le devant pour fermer le pourpoint, les boutonnières sont faites de soie verte



PS: comme toujours  la documentation provient de la BNF....M de V

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