Le but de notre Auteur, Françis Molard, est de prouver que le lépreux au moyen âge, même aux plus mauvais jours de leur histoire, n'ont jamais été frappés de mort civile, c'est a dire de l'incapacité de jouir et de disposer de leurs biens et de bénéficier des droits accordés à un vivant !!! Si l'auteur ne parle que de l'Yonne et des Diocèses de Sens et Auxerre, il est infiniment présumable que les conclusions qu'il présente peuvent, sans trop d'erreurs être étendues au reste des régions de France. La mort civile, imitée de l'excommunication majeure aux siècles les plus sombres du moyen âge était terrible, et les conséquences en étaient fort dommageables. La personne frappée de mort civile perd la propriété de tous ses biens, sa succession est ouverte au profit de ses héritiers, de la même manière que s'il était mort physiquement !!, il ne peut être admis à porter témoignage en justice, ou contracté un bien, s'il est marié avant sa mort civile celui ci est dissous. Son ex conjoint et les ayant droits exercent les actions auxquels donneraient lieu sa mort naturelle.
En était il de même pour les lépreux au moyen âge ??? Au premier abord il semble que oui, car les littérateurs et les romanciers s'en sont donnés à coeur joie pour exploiter la situation déjà terrifiante dans laquelle se trouvaient nos pauvres bougres de lépreux !!
Heureusement pour ces malheureux, la réalité a été bien loin du roman, et si l'on prenait contre eux des précautions pour cause de salubrité, nos lépreux n'en étaient pas moins aussi vivants au point de vue civil que les personnes saines (voir les articles, Jean Bodel poète lépreux ..et la lèpre et les léproseries)
Mais il y faut quelques preuves écrites d'époque !!
Pour le prouver l'auteur fait le choix de quelques textes authentiques, allant du XI siècle jusqu'au début du XVI siècle. En premier lieu, un document tiré du fond de la léproserie de Ponfraut, fin XI siècle, par lequel une certaine Agnés, femme de Thiesselin Chausselâche, donne aux lépreux deux arpents de pré. Des témoins assistent à l'établissement de l'acte, et parmi ceux qui représentent les donataires, on trouve Bertrand de la Porte, "infirmus", c'est à dire lépreux !!! Or donc les lépreux pouvaient être témoins.
Autre document, XII siècle, une bulle du Pape Urbain III (1186), qui s'adresse " à ses fils lépreux ", qui mènent vie commune à Ponfraut, pour les exempter de la Dîme sur les terres défrichées de leurs propres mains, ainsi que de celle sur les troupeaux qu'ils ont eux même élevés !! On remarque donc que les lépreux se livraient à des actions pastorales et agricoles et très certainement aux opérations de commerce qui en découlent. Il est évident que tout cela est incompatible avec la mort civile !! pour le plaisir de la lecture nous allons donc en citer deux autres exemples
Document tiré du fond de l'Archevêché de Sens, il contient la comparution devant l'official, d'Etienne de Bessy, lépreux, qui donne quatre arpents de terre à sa cousine, Clémence, pour l'aider à se marier. Ceci se passait au XIII siècle (1230), à une époque ou il y avait deux mille léproserie dans le royaume de France !!! Et l'on prétend que les lépreux n'avaient pas le droit de contracter ????
Dernier exemple, provenant des archives de l'Yonne, ou un certain Nicolas, Doyen du Gâtinais, fait savoir qu'il a vu comparaître par devant lui, un certain Alexandre " dit Archupias", lequel est entretenu à la léproserie de Pontfraut à la demande du Comte d'Artois. Le fait se passe en 1248, ou notre homme renonce à toute réclamation de la dite léproserie, moyennant une pension annuelle de 20 Sous Parisis
Il est précisé que s'il ne peut se déplacer lors des Foires de Ponfraut, afin de percevoir sa rente annuelle, il enverra à sa place une personne de confiance munie de son " certificat de vie "
Or donc plus besoin de commentaires !!, car s'il ne s'agit pas la d'un lépreux, comment soutenir, alors, la contagion de Lèpre ???? qui peut seule avoir servi de prétexte à la déchéance des droits civils ?????
Mes chers lecteurs, les questions restent posées à vous d'aller chercher des réponses aux trois articles sur ce sujet que j'ai concoctés pour vous
PS: la documentation provient comme d'habitude de la bibliothèque Nationale de France, votre copiste vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année M de V
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
Membres
vendredi 21 décembre 2018
La mort civile et les Lépreux au moyen âge
mercredi 19 décembre 2018
Le " Chasse Marée" et les envitaillements de Paris XIII et XIV siècles
En île de France, la consommation et le transport des produits de la mer est attesté depuis l'antiquité; durant la période médiévale ils se renforcent jusqu'à structurer un circuit d'approvisionnement de la ville de Paris. Les restes archéologiques, les mentions historiques et l'étude archéographique des chemins, vont permettre de reconstituer ce réseau d'acheminement utilisé par ceux que l'on nommaient les "ChasseMarée"
On nommait ainsi les transporteurs qui reliaient la Manche à Paris en moins de 36 heures avec des charrettes à chevaux !!!!!
Les villes sont dépendantes des "chasse marée", du fait de la distance des points d'approvisionnement, car la chair du poisson est fragile et ne peut se consommer au delà d'un délai fort court. Les sources écrites attestent dès le XIII siècle la vente du poisson de mer en Paris !!!, une ville située a 50 kms au delà de la limite théorique d'acheminement
Paris se trouve à 4,5 jours de route des plus proches ports littoraux ???, ceci à vitesse normale de routage pratiqué par des marchands. Cette distance aurait du être un frein à son approvisionnement en produits de la mer. Mais au XIV siècle des marchands de Dieppe, du Tréport, de Honfleur, même de Calais et Dunkerque, soit des ports distants de 172 à 293 kms de la capitale, fournissent le marché parisien par route, grâce aux "Chasse Marée", en 34 ou 36 heures !!!!
En imposant dès le XIII siècle un emballage normalisé et soigneux de la marchandise, par un conditionnement au port, les pouvoirs publics vont contribuer à transformer la marée en un bien jugé comestible et loyal et les normes strictes de fraîcheur imposée à la vente, vont obliger les transporteurs à raccourcir les délais de livraison
L'augmentation de la vitesse d'acheminement est utilisé comme moyen pour pallier la péremption rapide des produits de la mer. Sur des charrettes ou à pieds en guidant des chevaux et des ânes, les "chasse marée", parcourent l'espace qui les sépare de la capitale dans un délai de 34 à 36 heures en moyenne.
Ces délais sont comparables à ceux des courriers et chevaucheurs dépendants des écuries royales, du monarque et de ses conseillers, soit 150 à 170 kms par jour !!! Cette quête de la rapidité et de la fraîcheur des produits de nos "chasse marée" est largement relayée par le roi et le prévôt de Paris, éditerons une législation avantageuse pour le commerce et le transport de ces produits de la mer
Cette législation fluidifie l'achat du poisson et des fruits de mer dans les ports, puis de leur vente en Paris, limitant les obstacles rencontrés par le "chasse marée" sur la route et va inciter les transporteurs Picards et Normands à faire de la capitale une de leur principale destination.
Il faut noter que la consommation des produits de la mer en poissons et coquillages est attestée depuis la période gauloise dans le bassin parisien, mais elle va s'intensifier sérieusement durant le moyen âge à cause des nombreux jours de carême imposés par la religion chrétienne. le territoire que formera le val d'Oise est traversé par deux principales routes des marées, les tentatives d'accaparement de ces circuits font apparaître dès le XIV siècle des acteurs locaux à travers des conflits et des procès qui ont laissés des traces écrites
Au moyen âge la consommation qui avait explosée suite aux prescriptions religieuses, imposant un grand nombre de jours d'abstinence, avait par le fait augmenté la variété des poissons consommés, Bar, Turbo, Morue, Maquereau, Merlan, Hareng, Raie, Sardine etc..!!
Le hareng était péché en grande quantité, essentiellement l'hiver, ils étaient commercialisés après avoir subi un traitement pour assurer sa conservation. Ils étaient salés et conservés en barils ou fumés après salage devenant ainsi "saurs" permettant ainsi une longue conservation (voir article).
Le reste du poisson nommé "marée" étaient mis dans des paniers recouverts de sel et de paille et vendus frais
Les étals des marchés étaient étroitement surveillés, et le procédé qui consistait à mettre du sang frais sur les ouïes du poisson pour le faire paraître plus frais était très sévèrement puni !!
PS: il reste néanmoins que c'était une sacrée performance de parcourir ces distances sur des chemins souvent mal entretenus et par tous les temps, en 34 ou 36 heures M de V
lundi 17 décembre 2018
Une page inédite de l'histoire de Louis XI
La chronique latine de Thomas de Basin, évêque de Lisieux, embrasse en totalité les règnes de Charles VII et de Louis XI son fils. C'est l'oeuvre de l'un des hommes les plus cultivés de son temps, il joua un rôle dans beaucoup d'événements considérables et connaissait bon nombre des personnages dont il parle !!!
Pour cet article je commenterais une facette peu connue du personnage de Louis XI, j'avais déjà effleuré le sujet dans un autre article ( de Bruges à Louis XI en passant par l'Afrique)
Ce que nous allons évoquer fait partie du livre septième (et le dernier), de l'histoire de ce Monarque, ou l'auteur a réuni divers exemples de ce qu'il considérait comme les extravagances et les bizarreries de ce roi. Mais ou l'on montre aussi Louis XI devenu vieux, déjà à demi paralysé et obligé de se servir de sa main gauche pour prêter serment. Ce n'est rien me direz vous !!!...faut t'il rappeler que la main gauche était considérée comme la main du diable, nul noble ne tenait son épée de la main gauche !, pas plus qu'il n'aurait prêté serment avec celle ci.
Ou il est fait état, que l'année même de sa mort, le vieux roi eut vent que l'on trouvait dans une île de l'océan situé au large de la côte africaine, nommée Cap Vert, de quoi guérir certaines maladies, à telles enseignes qu'un homme de la ville de Honfleur s'y était procuré un remède contre la Lèpre, dont le pauvre bougre était atteint.
Louis XI va charger, Georges le Grec, marin habile, d'armer deux navires pour se rendre sur cette île. De son vrai nom, Georges de Bissipat (il est dit qu'il était issu de la famille dirigeante de Constantinople les Paléologue), il quitte donc Honfleur avec deux navire et une grande barque à voiles à destination de l'Archipel du Cap vert.
D'après le troisième compte de l'année 1483, du receveur général des finances de Normandie, Jean Lallemant, il s'agissait, selon le dit document (texte irrécusable), d'aller " quèrir d'aucunes choses qui touchoient très fort le bien et la santé de la personne du roi en l'Isles Vert"
L'une de ces îles nommée, Saint jacques, ou, d'après les récits de voyageurs contemporains de cette époque, on soignait les lépreux en les trempant dans le sang de tortues géantes ??
Thomas Basin donne à entendre, de la façon la plus claire, que louis XI avait la lèpre, ou du moins qu'il s'en croyait atteint ( ce qui semble logique, ce roi était hypocondriaque selon les sources de mon autre article), l'Auteur le dit expressément dans d'autres passages de sa chronique, il s'agissait en fait de tout autre chose !
Ce n'était pas la Lèpre à proprement parler, mais une maladie de peau repoussante (dermatose sénile), qui irritait beaucoup le vieux roi et dont il s'efforçait de cacher les manifestations
Nota: je précise que quand je parle de maladie de peau repoussante, cela ne veux pas dire Bheurk..j'ai envie de vomir hein !!!, mais de plaque qui repoussent en formant comme des écailles sur la peau !!, désolé mais la précision est nécessaire à la compréhension du texte !!
L'évêque Basin précise que le roi aurait emprunté de 30 000 à 40 000 Livres aux manants et habitants d'aucunes villes et cités du pays, afin de financer l'expédition africaine du Grec Bissipat. Notre chroniqueur d'évêque ajoute que le monarque serait mort avant le retour des navires de cette mission médicale, on peut se demander ce que sont devenue ces pauvres tortues ???, mais l'histoire ne nous le dit pas dommage !!!!
Ou nous apprenons également que deux ans avant sa mort, le vieux roi, avait fait publier dans tous le royaume un édit faisant défense à quiconque, de parler soit en bien, soit en mal de lui et de ses officiers. Ce n'était pas la première fois ajoute l'Auteur !!, que le roi promulguait de tels ordres et l'on sait de quelles menaces il faisait suivre couramment l'énoncé de ses moindres volontés
Le texte de cet édit ne nous est pas connu, pas plus que la teneur du fameux édit sur la chasse qui suscita tant de mécontentement parmi les seigneurs et dont la réalité ne saurait cependant être mise en doute
De telles prescriptions cadrent bien en tout cas avec ce que nous savons du caractère du roi Louis XI, qui supportait toujours fort mal (et surtout dans sa vieillesse), que l'on vienne mettre le nez, ou le reste, dans ses affaires et dans celles de l'état !!!
Quand au dernier trait décoché à Louis XI par Thomas Basin, relatif à l'obéissance passive que le monarque exigeait de tous le monde et de ses collaborateurs en particulier, ainsi que les châtiments corporels qu'il faisait entrevoir aux récalcitrants, voir même aux simples négligents !! Il n'est que de parcourir la correspondance du roi pour s'en persuader. On y rencontrait ces formules comminatoires qui choquaient si fort notre évêque qui fut en son temps un de ses plus proche conseiller
Comme historien de louis XI, Thomas Basin, se montre malveillant à l'égard de son héros, et pour cause, mais par contre il est si bien informé de ses faits et gestes, qu'il est le seul en mesure de fournir à son sujet des renseignements dont les documents d'archives permettent de vérifier l'exactitude.
PS: documentation BNF sur des textes issus de l'école des Chartes M de V
Pour cet article je commenterais une facette peu connue du personnage de Louis XI, j'avais déjà effleuré le sujet dans un autre article ( de Bruges à Louis XI en passant par l'Afrique)
Ce que nous allons évoquer fait partie du livre septième (et le dernier), de l'histoire de ce Monarque, ou l'auteur a réuni divers exemples de ce qu'il considérait comme les extravagances et les bizarreries de ce roi. Mais ou l'on montre aussi Louis XI devenu vieux, déjà à demi paralysé et obligé de se servir de sa main gauche pour prêter serment. Ce n'est rien me direz vous !!!...faut t'il rappeler que la main gauche était considérée comme la main du diable, nul noble ne tenait son épée de la main gauche !, pas plus qu'il n'aurait prêté serment avec celle ci.
Ou il est fait état, que l'année même de sa mort, le vieux roi eut vent que l'on trouvait dans une île de l'océan situé au large de la côte africaine, nommée Cap Vert, de quoi guérir certaines maladies, à telles enseignes qu'un homme de la ville de Honfleur s'y était procuré un remède contre la Lèpre, dont le pauvre bougre était atteint.
Louis XI va charger, Georges le Grec, marin habile, d'armer deux navires pour se rendre sur cette île. De son vrai nom, Georges de Bissipat (il est dit qu'il était issu de la famille dirigeante de Constantinople les Paléologue), il quitte donc Honfleur avec deux navire et une grande barque à voiles à destination de l'Archipel du Cap vert.
D'après le troisième compte de l'année 1483, du receveur général des finances de Normandie, Jean Lallemant, il s'agissait, selon le dit document (texte irrécusable), d'aller " quèrir d'aucunes choses qui touchoient très fort le bien et la santé de la personne du roi en l'Isles Vert"
L'une de ces îles nommée, Saint jacques, ou, d'après les récits de voyageurs contemporains de cette époque, on soignait les lépreux en les trempant dans le sang de tortues géantes ??
Thomas Basin donne à entendre, de la façon la plus claire, que louis XI avait la lèpre, ou du moins qu'il s'en croyait atteint ( ce qui semble logique, ce roi était hypocondriaque selon les sources de mon autre article), l'Auteur le dit expressément dans d'autres passages de sa chronique, il s'agissait en fait de tout autre chose !
Ce n'était pas la Lèpre à proprement parler, mais une maladie de peau repoussante (dermatose sénile), qui irritait beaucoup le vieux roi et dont il s'efforçait de cacher les manifestations
Nota: je précise que quand je parle de maladie de peau repoussante, cela ne veux pas dire Bheurk..j'ai envie de vomir hein !!!, mais de plaque qui repoussent en formant comme des écailles sur la peau !!, désolé mais la précision est nécessaire à la compréhension du texte !!
L'évêque Basin précise que le roi aurait emprunté de 30 000 à 40 000 Livres aux manants et habitants d'aucunes villes et cités du pays, afin de financer l'expédition africaine du Grec Bissipat. Notre chroniqueur d'évêque ajoute que le monarque serait mort avant le retour des navires de cette mission médicale, on peut se demander ce que sont devenue ces pauvres tortues ???, mais l'histoire ne nous le dit pas dommage !!!!
Ou nous apprenons également que deux ans avant sa mort, le vieux roi, avait fait publier dans tous le royaume un édit faisant défense à quiconque, de parler soit en bien, soit en mal de lui et de ses officiers. Ce n'était pas la première fois ajoute l'Auteur !!, que le roi promulguait de tels ordres et l'on sait de quelles menaces il faisait suivre couramment l'énoncé de ses moindres volontés
Le texte de cet édit ne nous est pas connu, pas plus que la teneur du fameux édit sur la chasse qui suscita tant de mécontentement parmi les seigneurs et dont la réalité ne saurait cependant être mise en doute
De telles prescriptions cadrent bien en tout cas avec ce que nous savons du caractère du roi Louis XI, qui supportait toujours fort mal (et surtout dans sa vieillesse), que l'on vienne mettre le nez, ou le reste, dans ses affaires et dans celles de l'état !!!
Quand au dernier trait décoché à Louis XI par Thomas Basin, relatif à l'obéissance passive que le monarque exigeait de tous le monde et de ses collaborateurs en particulier, ainsi que les châtiments corporels qu'il faisait entrevoir aux récalcitrants, voir même aux simples négligents !! Il n'est que de parcourir la correspondance du roi pour s'en persuader. On y rencontrait ces formules comminatoires qui choquaient si fort notre évêque qui fut en son temps un de ses plus proche conseiller
Comme historien de louis XI, Thomas Basin, se montre malveillant à l'égard de son héros, et pour cause, mais par contre il est si bien informé de ses faits et gestes, qu'il est le seul en mesure de fournir à son sujet des renseignements dont les documents d'archives permettent de vérifier l'exactitude.
PS: documentation BNF sur des textes issus de l'école des Chartes M de V
samedi 15 décembre 2018
N°265) Les Pastoureaux article 3/3
Après tous ces massacres les pastoureaux prirent le chemin de Carcassonne, ou d'ailleurs, la plupart d'entre eux ne devaient point arriver !! Le Pape se plaint des excès commis par les pastoureaux et dit leur prétention d'aller en terre sainte, mais que l'initiative ne doit point venir de gens qui ne sont capables que de désordres
Afin que ces abus cessent, le pontife ordonne aux prélats d'amener les bandes, par censures ou peines temporelles à la raison dès qu'ils le pourraient, puis ordonne aux officiers civils et militaires de les contraindre par la force à renoncer à leur fumeux projet !!
Il faut savoir que le Comtat Venaissin et le Diocèse d'Avignon étaient à cette date, comme les Diocèses de Languedoc " infestés ", sinon par des bandes venues d'Aquitaine, du moins par des gens qui leur étaient dévoués, qui attendaient leur arrivée pour grossir la horde !!
Il semble bien qu'au premier juillet le roi n'avait encore rien fait. Le pape s'en plaint par lettre, dans laquelle le monarque est taxé de négligence. Le Roi finira par ouvrir les yeux et donna des ordres pour que soit mis fin aux actes sanguinaires de ces persécuteurs. Les Sénéchaux avaient eux aussi reçu courrier du Pape et compris qu'il fallait se décider à employer la force
Les bandes armées des pastoureaux se dirigeaient vers Carcassonne et le bas Languedoc, leur but était la cité fortifiée d'Aigues Mortes ou ils avaient l'intention de s'embarquer pour l'Orient
Aimeric de Cros, Sénéchal de Carcassonne, informé de l'approche de la horde, lança "par ordre du Roi", une proclamation portant défense, sous peine de mort, aux populations d'aider les pastoureaux. Cela sera sans effet, car le peuple désirait continuer à favoriser ces ennemis des juifs
Dans le même temps le Sénéchal réunissait une armée qui vint livrer bataille de Carcassonne, le Comte Gaston II de Foix Béarn (père de Gaston III Phèbus), prit part à cet engagement et décida de l'issue. On fit la un grand massacre de pastoureaux, "chacun son tour hein !!", il y eut moult prisonniers, et on va en pendre de suite quelques uns pour faire bonne mesure.
Cependant un nombre assez conséquent avait pris la fuite, ceux ci vont reformer des bandes qui se dirigèrent en toute hâte vers Narbonne, coupez la tête de l'hydre il en poussera deux !!!!
On s'empresse de prévenir les Consuls de cette cité, afin qu'ils fassent bonne garde aux portes de la ville. Dans le même temps le Camérier du Pape prêcha la croisade contre les rebelles, les prélats finirent par gagner les populations à la cause !!! Les autorités des villes fermèrent leurs portes aux troupes vagabondes, on leur barra les routes et les défilés, puis on leur refusa vivres et logements
Si bien que ceux qui ne furent pas pendus ou mis en prison moururent de faim et de fatigue sur les chemins. Le Sénéchal continuait sa progression, partout ou il trouvait des pastoureaux il les pendait aux gibets ou les branchait aux arbres, trente ici, vingt par la, quinze plus loin !!
De sorte qu'il ne resta plus en automne dans le midi, que quelques groupes épars de ces bandits découragés, rodant morts de faim et de fatigue. Selon le célèbre Bernard Gui, les pastoureaux furent tous dispersés ou détruits
Mais de fait, l'émeute des pastoureaux était jugulée, la horde n'existait plus et le massacre des Juifs était terminé !!
Il en resta cependant quelques uns dans le midi de la France, car en novembre 1322, on fait état d'une plainte du roi Charles IV le Bel (dernier Capétien en ligne directe), au sujet de pastoureaux, qui aidés par des habitants courent en armes, enseignes déployées au vent, dans la sénéchaussée de Toulouse et de Carcassonne !!
Enfin on lit dans les Chroniques d'Avranches, qu'en l'an 1333, une troupe de pastoureaux va faire un pèlerinage au Mont Saint Michel
Le mot de la fin reste à l'Inquisiteur Bernard Gui, je cite: Ils avaient poussés en un moment comme courges, mais il suffit d'un rayon de soleil pour en sécher les racines et les faire s'évanouir comme fumée !!
PS: documentation BNF sur le livre de J M Vidal, l'émeute des Pastoureaux M de V
Afin que ces abus cessent, le pontife ordonne aux prélats d'amener les bandes, par censures ou peines temporelles à la raison dès qu'ils le pourraient, puis ordonne aux officiers civils et militaires de les contraindre par la force à renoncer à leur fumeux projet !!
Il faut savoir que le Comtat Venaissin et le Diocèse d'Avignon étaient à cette date, comme les Diocèses de Languedoc " infestés ", sinon par des bandes venues d'Aquitaine, du moins par des gens qui leur étaient dévoués, qui attendaient leur arrivée pour grossir la horde !!
Il semble bien qu'au premier juillet le roi n'avait encore rien fait. Le pape s'en plaint par lettre, dans laquelle le monarque est taxé de négligence. Le Roi finira par ouvrir les yeux et donna des ordres pour que soit mis fin aux actes sanguinaires de ces persécuteurs. Les Sénéchaux avaient eux aussi reçu courrier du Pape et compris qu'il fallait se décider à employer la force
Les bandes armées des pastoureaux se dirigeaient vers Carcassonne et le bas Languedoc, leur but était la cité fortifiée d'Aigues Mortes ou ils avaient l'intention de s'embarquer pour l'Orient
Aimeric de Cros, Sénéchal de Carcassonne, informé de l'approche de la horde, lança "par ordre du Roi", une proclamation portant défense, sous peine de mort, aux populations d'aider les pastoureaux. Cela sera sans effet, car le peuple désirait continuer à favoriser ces ennemis des juifs
Dans le même temps le Sénéchal réunissait une armée qui vint livrer bataille de Carcassonne, le Comte Gaston II de Foix Béarn (père de Gaston III Phèbus), prit part à cet engagement et décida de l'issue. On fit la un grand massacre de pastoureaux, "chacun son tour hein !!", il y eut moult prisonniers, et on va en pendre de suite quelques uns pour faire bonne mesure.
Cependant un nombre assez conséquent avait pris la fuite, ceux ci vont reformer des bandes qui se dirigèrent en toute hâte vers Narbonne, coupez la tête de l'hydre il en poussera deux !!!!
On s'empresse de prévenir les Consuls de cette cité, afin qu'ils fassent bonne garde aux portes de la ville. Dans le même temps le Camérier du Pape prêcha la croisade contre les rebelles, les prélats finirent par gagner les populations à la cause !!! Les autorités des villes fermèrent leurs portes aux troupes vagabondes, on leur barra les routes et les défilés, puis on leur refusa vivres et logements
Si bien que ceux qui ne furent pas pendus ou mis en prison moururent de faim et de fatigue sur les chemins. Le Sénéchal continuait sa progression, partout ou il trouvait des pastoureaux il les pendait aux gibets ou les branchait aux arbres, trente ici, vingt par la, quinze plus loin !!
De sorte qu'il ne resta plus en automne dans le midi, que quelques groupes épars de ces bandits découragés, rodant morts de faim et de fatigue. Selon le célèbre Bernard Gui, les pastoureaux furent tous dispersés ou détruits
Mais de fait, l'émeute des pastoureaux était jugulée, la horde n'existait plus et le massacre des Juifs était terminé !!
Il en resta cependant quelques uns dans le midi de la France, car en novembre 1322, on fait état d'une plainte du roi Charles IV le Bel (dernier Capétien en ligne directe), au sujet de pastoureaux, qui aidés par des habitants courent en armes, enseignes déployées au vent, dans la sénéchaussée de Toulouse et de Carcassonne !!
Enfin on lit dans les Chroniques d'Avranches, qu'en l'an 1333, une troupe de pastoureaux va faire un pèlerinage au Mont Saint Michel
Le mot de la fin reste à l'Inquisiteur Bernard Gui, je cite: Ils avaient poussés en un moment comme courges, mais il suffit d'un rayon de soleil pour en sécher les racines et les faire s'évanouir comme fumée !!
PS: documentation BNF sur le livre de J M Vidal, l'émeute des Pastoureaux M de V
vendredi 14 décembre 2018
Les Pastoureaux article 2/3
Après Paris, chemin faisant, ils vont se livrer aux pires désordres, volant, pillant, dévalisant églises et monastères, mais afin de conserver l'amitié du peuple, qui aurait pu se lasser de les nourrir, ou de se voir dépouillés, ils se tournèrent vers les Juifs, ennemis légendaires des chrétiens à cette époque!!
Ils ne laissaient à ces malheureux que deux alternatives, le baptême ou la mort !! Lorsqu'ils arrivaient dans une ville possédant un quartier Juif, ils s'y ruaient, investissant les maisons, ceux qui refusaient le baptême étaient égorgés sur le champ, on conduisaient les autres dans l'élise la plus proche ou avait lieu sur l'instant une cérémonie baptismale
Les biens des juifs massacrés passaient au profit de la bande, mais rassurez vous hein !!!, la maison des juifs converti n'échappaient pas au pillage non plus. En agissant ainsi ils étaient assurés d'obtenir la faveur du populaire, car la foule ne perdait pas une occasion de molester les juifs
L'argument qu'ils invoquaient pour obtenir le secours du peuple c'est qu'en somme "leur but était saint", ils vengeaient le christ, son tombeau, ses enfants des injures que leur faisaient les Sarrazins et les Juifs !!!....théorie rudimentaire mais efficace sur la foule qui a toujours aimer voir couler le sang des autres
Quand aux seigneurs, officiers royaux, magistrats des villes et des châteaux, ils étaient en proie à la terreur et ne pouvaient pas sévir contre cette horde de furieux enrégimentés. Par exemple, les Capitouls de Toulouse seront désarmés face à l'agitation populaire que soulèvera l'arrivée des pastoureaux, a Montgiscard le bailli de l'endroit fera cause commune avec la bande, a Albi et Lezat les Consuls garderont la même attitude !!
Pour le Clergé sa conduite ne fut pas différente, les ecclésiastiques faisaient comme les autres, ils ne pouvaient que se taire et se laisser dépouiller de leurs biens. Il faut attribuer cette attitude des pouvoirs ecclésiastique et civil à la profonde terreur inspirée par la horde, lorsqu'ils le pouvaient sans se mettre en danger Baillis, Viguiers, Seigneurs, Clercs et prélats prenaient la défense des Juifs
Quand ils avaient quitté Paris, traversant d'abord le Berry ils passeront à Limoges, ou ils assiégeront des Juifs réfugiés dans la tour de Saintes. Traqués par les Pastoureaux, ils y avaient trouvé refuge, la tour sans autre forme de procès fut incendiée, puis ils ravageront le Périgord et le Bordelais et pénétrèrent dans le Languedoc.
Ils possédaient désormais armes et étendards. Bernard Gui dira " ils massacrèrent les juifs en Gascogne dans la province de Toulouse, Albi et Cahors, rien ne semblait pouvoir les stopper!!!
Ce n'est qu'au mois de mai 1320 que le Pape Jean XXII (Jacques Duez), avait réagi, effrayé par les bruits qui couraient de la possible venue des Pastoureaux en Avignon, il va promulguer des censures contre ceux qui prendraient la croix sans autorisation papale, la belle affaire on n'arrête pas une horde avec de l'encre et les pastoureaux n'en pisseront pas moins roide !!!! (dixit votre copiste de nain)
C'est a peu près à cette date que la horde commençait à ravager l'Agenais, on présume qu'ils durent se séparer en deux corps distincts, l'un prenant par la vallée du Gers et l'autre suivra le cours de la Garonne, car il n'est pas possible d'expliquer autrement la présence de pastoureaux en même temps, sur divers sites aussi éloignés les uns des autres ????
Le premier descendit en Gascogne assiégeant les villes de Lectoure et d'Auvillar, passèrent devant Auch, saccagèrent la Juiverie de Pavie. Ils arriveront en Juin à Grenade ou la population fraternisa avec cette bande, les juifs y furent traqués et massacrés, et c'est après ce méfait qu'ils se répandront dans le pays Toulousain !!
L'autre partie de la Horde que nous avions laissés en Agenais, avançant en suivant la Garonne vint assiéger Castelsarrazin ou elle massacra 152 Juifs de la ville et des environs immédiats !!!!!
PS: il y aura un troisième et dernier article sur les pastoureaux M de V
Ils ne laissaient à ces malheureux que deux alternatives, le baptême ou la mort !! Lorsqu'ils arrivaient dans une ville possédant un quartier Juif, ils s'y ruaient, investissant les maisons, ceux qui refusaient le baptême étaient égorgés sur le champ, on conduisaient les autres dans l'élise la plus proche ou avait lieu sur l'instant une cérémonie baptismale
Les biens des juifs massacrés passaient au profit de la bande, mais rassurez vous hein !!!, la maison des juifs converti n'échappaient pas au pillage non plus. En agissant ainsi ils étaient assurés d'obtenir la faveur du populaire, car la foule ne perdait pas une occasion de molester les juifs
L'argument qu'ils invoquaient pour obtenir le secours du peuple c'est qu'en somme "leur but était saint", ils vengeaient le christ, son tombeau, ses enfants des injures que leur faisaient les Sarrazins et les Juifs !!!....théorie rudimentaire mais efficace sur la foule qui a toujours aimer voir couler le sang des autres
Quand aux seigneurs, officiers royaux, magistrats des villes et des châteaux, ils étaient en proie à la terreur et ne pouvaient pas sévir contre cette horde de furieux enrégimentés. Par exemple, les Capitouls de Toulouse seront désarmés face à l'agitation populaire que soulèvera l'arrivée des pastoureaux, a Montgiscard le bailli de l'endroit fera cause commune avec la bande, a Albi et Lezat les Consuls garderont la même attitude !!
Pour le Clergé sa conduite ne fut pas différente, les ecclésiastiques faisaient comme les autres, ils ne pouvaient que se taire et se laisser dépouiller de leurs biens. Il faut attribuer cette attitude des pouvoirs ecclésiastique et civil à la profonde terreur inspirée par la horde, lorsqu'ils le pouvaient sans se mettre en danger Baillis, Viguiers, Seigneurs, Clercs et prélats prenaient la défense des Juifs
Quand ils avaient quitté Paris, traversant d'abord le Berry ils passeront à Limoges, ou ils assiégeront des Juifs réfugiés dans la tour de Saintes. Traqués par les Pastoureaux, ils y avaient trouvé refuge, la tour sans autre forme de procès fut incendiée, puis ils ravageront le Périgord et le Bordelais et pénétrèrent dans le Languedoc.
Ils possédaient désormais armes et étendards. Bernard Gui dira " ils massacrèrent les juifs en Gascogne dans la province de Toulouse, Albi et Cahors, rien ne semblait pouvoir les stopper!!!
Ce n'est qu'au mois de mai 1320 que le Pape Jean XXII (Jacques Duez), avait réagi, effrayé par les bruits qui couraient de la possible venue des Pastoureaux en Avignon, il va promulguer des censures contre ceux qui prendraient la croix sans autorisation papale, la belle affaire on n'arrête pas une horde avec de l'encre et les pastoureaux n'en pisseront pas moins roide !!!! (dixit votre copiste de nain)
C'est a peu près à cette date que la horde commençait à ravager l'Agenais, on présume qu'ils durent se séparer en deux corps distincts, l'un prenant par la vallée du Gers et l'autre suivra le cours de la Garonne, car il n'est pas possible d'expliquer autrement la présence de pastoureaux en même temps, sur divers sites aussi éloignés les uns des autres ????
Le premier descendit en Gascogne assiégeant les villes de Lectoure et d'Auvillar, passèrent devant Auch, saccagèrent la Juiverie de Pavie. Ils arriveront en Juin à Grenade ou la population fraternisa avec cette bande, les juifs y furent traqués et massacrés, et c'est après ce méfait qu'ils se répandront dans le pays Toulousain !!
L'autre partie de la Horde que nous avions laissés en Agenais, avançant en suivant la Garonne vint assiéger Castelsarrazin ou elle massacra 152 Juifs de la ville et des environs immédiats !!!!!
PS: il y aura un troisième et dernier article sur les pastoureaux M de V
jeudi 13 décembre 2018
Croisade des pastoureaux 1320 article 1/3
De nombreuses sources du XIII et du XIV siècles font état du mouvement des Pastoureaux, en France et dans les autres pays de la chrétienté, animé par des Laïcs ce courant mystique va rapidement dégénérer et les groupes de Pastoureaux vont acquérir la réputation de n'être que des bandes de Maraudeurs. Ils se livreront au vol, au pillage, au brigandage, au viol, à l'extorsion d'argent et au trafic d'esclaves avec l'Afrique.
En Albion, leur présence provoqua de violentes échauffourées. A la fin pourchassés et dispersés, leurs chefs pendus, le mouvement va s'éteindre. En France, commencera en 1320, une émeute, sorte de vent de démence, semblable à une tempête soufflant sur nos campagnes. On vit tout à coup errer des bandes de gens des deux sexes, qui se donnaient pour mission d'organiser une croisade pour la délivrance des lieux saints. Ces groupes formèrent une troupe, qui allant grossissante se transforma en horde, composée de paysans, bouviers et manoeuvriers, qui abandonnaient familles et amis, laissant derrière eux une vie misérable, pour partir à l'aventure !
Ils étaient jeunes (toutes proportions gardées), les plus âgés ayant 20 ans et les plus jeunes 14 ans. Ils quittaient la maison familiale contre la volonté, ou à l'insu de leurs parents. Misérablement habillés avec un simple sarreau de lin, marchant pieds nus et ne possédant ni argent ni vivres. Il est bien évident que cette idée de croisade n'avait pas germée toute seule dans les têtes de ces pauvres gens et qu'ils ne sont pas partis sans un mot d'ordre au préalable !! Ce soulèvement à été longuement préparé, par des prêcheurs, sans scrupules et de mauvaise foi, qui séduisant l'imagination naïve des jeunes réussirent à former un noyau solide de fanatiques et d'illuminés.
Des chroniqueurs contemporains de ce mouvement signalent l'existence de meneurs de cette sorte, prêtres chassés de l'église ou moines apostat. Ces tristes sires ne dirigeaient pas les bandes, qui de l'avis des historiens ne reconnaissaient ni chef ni maître, ils étaient comme dit la chronique de Saint Denis " de vulgaires trufeurs ", qui jouaient de la crédulité des simples, exploitant un mysticisme mal éclairé. Mais ne soyons pas trop moralisateurs, les exemples fourmillent dans notre siècle !!!!!
Ces bandes vont s'assembler pour former une troupe qui atteindra, grâce à la renommée, le chiffre conséquent de 10 000 individus !!!!, il en arrivait de partout, à mesure qu'ils avançaient ils entraînaient des foules entières. Ils avançaient en silence, dans un ordre apparent, sur deux files, comme en procession avec croix en tête, visitant églises et sanctuaires et demandant l'aumône pour obtenir secours à la réalisation de leur grand dessin Ils semblaient au vu du peuple n'avoir que des idées pieuses et de saintes pensées, les populations qu'ils rencontraient chemin faisant, donnaient volontiers vivres et subsides. Ils bénéficieront longtemps de la faveur de la foule, qui ne voyant pas le danger imminent, ne considérait que la noblesse de leur entreprise
Mais les pieuses résolutions ne vont pas durer, voyant que leur troupe grossissait sans cesse, les Pastoureaux sentirent leur force et vont oser des actions plus téméraires !! Ils avaient immanquablement reçus dans leurs rangs, brigands, voleurs, mendiants professionnels et désoeuvrés de toute sorte, qui vont pervertir un à un les anneaux de ce serpent humain se trainant sur les chemins !! Les habituant au pillage et au crime
Dès lors ce long cortège de misère, au hasard des chemins, commença à imposer sa volonté par la force. C'est cette horde de miséreux indisciplinés qui se présente devant Paris, avec le dessin de demander au Roi Philippe V le Long de se mettre à la tête de cette croisade des manants. Philippe ne va pas s'opposer à leur projet.." normal ils sont 10 000 devant Paris !!! ". Philippe est un politique, et dans ses propos il semble favoriser les Pastoureaux
Ceux ci fort de cette sorte de protection vont se montrer arrogants et Paris et un terrain favorable au pillage. Ils eurent aussitôt maille à partir avec le Guet, qui va en emprisonner plusieurs, les autres furieux pénètrent en ville et libèrent leurs congénères des cachots, puis assiègent le Châtelet, lieu de résidence et de pouvoir du Prévôt de Paris, Gilles Hakin, ils vont le jeter d'en haut d'un escalier et le laisser pour mort !!!
Le guet n'interviendra pas, ils sont débordés, car même en réunissant le guet Bourgeois et le guet royal comment pouvaient ils stopper 10 000 furieux ???..de plus n'oublions pas que le roi n'a pas de troupes régulières, et pour réunir le Ban il faut du temps !!!! Satisfait d'en avoir imposé à Paris et au roi, persuadés qu'ils ont à leur actif une grande victoire, le moral est au beau fixe et ils prennent la route vers le sud de la France, persuadés que rien ne résisterait plus devant eux
PS: il me faudra je pense deux autres articles pour vous retracer la route de ce sanglant équipage M de V
En Albion, leur présence provoqua de violentes échauffourées. A la fin pourchassés et dispersés, leurs chefs pendus, le mouvement va s'éteindre. En France, commencera en 1320, une émeute, sorte de vent de démence, semblable à une tempête soufflant sur nos campagnes. On vit tout à coup errer des bandes de gens des deux sexes, qui se donnaient pour mission d'organiser une croisade pour la délivrance des lieux saints. Ces groupes formèrent une troupe, qui allant grossissante se transforma en horde, composée de paysans, bouviers et manoeuvriers, qui abandonnaient familles et amis, laissant derrière eux une vie misérable, pour partir à l'aventure !
Ils étaient jeunes (toutes proportions gardées), les plus âgés ayant 20 ans et les plus jeunes 14 ans. Ils quittaient la maison familiale contre la volonté, ou à l'insu de leurs parents. Misérablement habillés avec un simple sarreau de lin, marchant pieds nus et ne possédant ni argent ni vivres. Il est bien évident que cette idée de croisade n'avait pas germée toute seule dans les têtes de ces pauvres gens et qu'ils ne sont pas partis sans un mot d'ordre au préalable !! Ce soulèvement à été longuement préparé, par des prêcheurs, sans scrupules et de mauvaise foi, qui séduisant l'imagination naïve des jeunes réussirent à former un noyau solide de fanatiques et d'illuminés.
Des chroniqueurs contemporains de ce mouvement signalent l'existence de meneurs de cette sorte, prêtres chassés de l'église ou moines apostat. Ces tristes sires ne dirigeaient pas les bandes, qui de l'avis des historiens ne reconnaissaient ni chef ni maître, ils étaient comme dit la chronique de Saint Denis " de vulgaires trufeurs ", qui jouaient de la crédulité des simples, exploitant un mysticisme mal éclairé. Mais ne soyons pas trop moralisateurs, les exemples fourmillent dans notre siècle !!!!!
Ces bandes vont s'assembler pour former une troupe qui atteindra, grâce à la renommée, le chiffre conséquent de 10 000 individus !!!!, il en arrivait de partout, à mesure qu'ils avançaient ils entraînaient des foules entières. Ils avançaient en silence, dans un ordre apparent, sur deux files, comme en procession avec croix en tête, visitant églises et sanctuaires et demandant l'aumône pour obtenir secours à la réalisation de leur grand dessin Ils semblaient au vu du peuple n'avoir que des idées pieuses et de saintes pensées, les populations qu'ils rencontraient chemin faisant, donnaient volontiers vivres et subsides. Ils bénéficieront longtemps de la faveur de la foule, qui ne voyant pas le danger imminent, ne considérait que la noblesse de leur entreprise
Mais les pieuses résolutions ne vont pas durer, voyant que leur troupe grossissait sans cesse, les Pastoureaux sentirent leur force et vont oser des actions plus téméraires !! Ils avaient immanquablement reçus dans leurs rangs, brigands, voleurs, mendiants professionnels et désoeuvrés de toute sorte, qui vont pervertir un à un les anneaux de ce serpent humain se trainant sur les chemins !! Les habituant au pillage et au crime
Dès lors ce long cortège de misère, au hasard des chemins, commença à imposer sa volonté par la force. C'est cette horde de miséreux indisciplinés qui se présente devant Paris, avec le dessin de demander au Roi Philippe V le Long de se mettre à la tête de cette croisade des manants. Philippe ne va pas s'opposer à leur projet.." normal ils sont 10 000 devant Paris !!! ". Philippe est un politique, et dans ses propos il semble favoriser les Pastoureaux
Ceux ci fort de cette sorte de protection vont se montrer arrogants et Paris et un terrain favorable au pillage. Ils eurent aussitôt maille à partir avec le Guet, qui va en emprisonner plusieurs, les autres furieux pénètrent en ville et libèrent leurs congénères des cachots, puis assiègent le Châtelet, lieu de résidence et de pouvoir du Prévôt de Paris, Gilles Hakin, ils vont le jeter d'en haut d'un escalier et le laisser pour mort !!!
Le guet n'interviendra pas, ils sont débordés, car même en réunissant le guet Bourgeois et le guet royal comment pouvaient ils stopper 10 000 furieux ???..de plus n'oublions pas que le roi n'a pas de troupes régulières, et pour réunir le Ban il faut du temps !!!! Satisfait d'en avoir imposé à Paris et au roi, persuadés qu'ils ont à leur actif une grande victoire, le moral est au beau fixe et ils prennent la route vers le sud de la France, persuadés que rien ne résisterait plus devant eux
PS: il me faudra je pense deux autres articles pour vous retracer la route de ce sanglant équipage M de V
mercredi 12 décembre 2018
Philippe Comte de Poitiers et le Conclave de Lyon en 1316
Nous sommes en 1315, le Roi de fer n'est plus, de même que Guillaume de Nogaret, ainsi que le pape Clément V. La France a pour Monarque louis X le hutin (26 ans), premier né de Philippe IV le Bel. Au moment des faits que je vais vous conter, le Hutin n'a pas de descendance mâle, la Reine, Clémence de Hongrie est enceinte. Ses frères, Philippe le long Comte de Poitiers (22 ans) et Charles le Bel Comte de la marche (21 ans), sont également sans progéniture !!! La race directe de Saint Louis est menacée.
Cependant une préoccupation plus immédiate que sa descendance souciait ce roi, il n'y avait plus de Pape en Avignon et la vacance du Saint Siège perdurait depuis avril 1314, date à laquelle est mort Clément V !!...Toutes les tentatives en vue de la réunion d'un conclave permettant l'élection d'un pape, que ce soit dans une ville ou dans une autre avaient échouées !! Après avoir pris l'avis de son conseil, et en particulier celui de son benêt d'oncle Charles de Valois, il décide d'envoyer une autre ambassade vers les Cardinaux. A la tête de cette délégation il place son frère Philippe le Long Comte se Poitiers. Pour plus de commodité le mandat de ces envoyés royaux ne comportait aucune désignation quand au lieu de réunion d'un conclave.
On va faire partir de Paris un élément précurseur vers Avignon, afin de préparer l'arrivée du Comte. Pierre de Barrière, va exposer au sacré collège de la cité des papes, qu'ils vont avoir à se soumettre aux injonctions du Comte de Poitiers. Ceux ci sont favorables à la France, ils vont donc négocier une entente et un lieu de réunion avec les cardinaux dissidents.
Philippe le long, une fois arrivé sur place, se rend à Valence, Avignon, Orange et en tous lieux ou se logent nos cardinaux réfractaires, vaste programme !!!que de discuter avec les cardinaux du parti Italien, ceux du parti français, sans oublier le parti Gascon !!!!
Car il faut savoir que la France n'est pas seule à pousser à l roue pour sortir de l'ornière !! L'empereur de l'Empire germanique ne cachait pas son mécontentement, et les cités républiques d'Italies faisaient échos, même Dante adressait d'amers reproches aux cardinaux.
Or donc le branle fut donné par le parti Français, qui se plie volontiers aux exigences du Comte de Poitiers. Mais d'un autre côté le parti Gascon entrevoyant l'échec de leur politique obstructionniste, intriguaient et manoeuvraient contre le parti Italien afin de les discréditer à la cour de France
Afin de décider tous ces cardinaux à se rendre à Lyon pour réunir enfin un conclave, Philippe s'était engagé sur la foi du serment à leur garantir " que nulle violence ne serait exercée contre eux, et que nul ne pourrait les contraindre à entrer en clôture pour procéder à une élection ", on tournait en rond !!!
Rassurés par cette promesse, mettant leur confiance en Philippe le Long, ils se retrouvent tous à Lyon, c'était mal connaître le Comte de Poitiers, digne fils de son père !! On sait que jusqu'à juin 1316 plusieurs conciliabules se tinrent au Couvent des frères prêcheurs, sans aboutir à un résultat, malgré les exhortations de Philippe, les cardinaux ne se hâtaient pas pour remédier à la vacance du Saint Siège
Sur ces entrefaites, une grave nouvelle parvint à Lyon, le Roi Louis X était mort !! Il laissait la Reine Clémence enceinte, mais l'enfant à venir serait il une fille ou un garçon ??? Philippe envisage l'éventualité de devenir Régent du royaume si c'est un mâle, ou tout bonnement de devenir Roi si c'est une fille !!
Mais il se trouve dans la plus grand perplexité, car si d'un côté il lui déplaisait de quitter Lyon et de s'éloigner du conclave sans qu'un pape soit élu, de l'autre le gouvernement du royaume réclamait sa présence à Paris, ou ses intérêts l'appelaient au plus tôt !!
Dans ces conjectures il assemble son conseil afin de délibérer de l'importante question de savoir s'il était tenu ou pas, d'observer le serment qu'il avait prêté aux cardinaux, de ne pas les enfermer en conclave contre leur gré !!
Les hésitations du comte, si tant est qu'il en eut, furent rapidement tranchées. Le choix semblait fort simple, entre l'élection d'un Pape et la couronne de France, mais voila, Philippe Comte de Poitiers voulait les deux !!
On fait d'abord fermer les portes de la cité afin que la nouvelle du décès du roi ne parvienne à toutes les oreilles et notamment dans celles des ecclésiastiques du conclave. Ensuite on envisage de forcer la main de nos cardinaux qui lanternaient la chrétienté
Il fut décidé que les troupes qui gardaient la ville et le conclave seraient désormais commandées par le Comte de Forez, un homme fort craint et respecté, afin que lui est ses hommes d'armes veillent à la plus stricte observance de la constitution de Grégoire X qui régissait ce conclave.
Sans plus attendre Philippe le Long convoque les cardinaux dans la salle ou ils avaient l'habitude de se réunirent dans le couvent des Jacobins, puis une fois tous rassemblés, nos cardinaux voient paraître, en armes, les gens de la suite du Comte de Poitiers et en bien plus grand nombre que les jours précédents!!!!
Philippe leur notifia par l'entremise du Comte de Forez, commandant la place, qu'ils voulussent bien s'adonner uniquement à l'élection d'un Pape, car, il leur fut signifié sans ménagement, qu'ils ne sortiraient jamais de cette salle sans avoir élu un souverain pontife, la cage était dorée, mais elle était fermée !!!!
Pendant ce temps brûlant les relais, Philippe le Long, en route vers son destin se rendait à Paris. Ce ne sera que le 7 août 1316, que l'église aura un nouveau pasteur en la personne de Jacques Duez, qui prendra le nom de Jean XXII.
PS: il est un fait que depuis que le roi de fer avait fait tomber un pape (Boniface VIII), puis fait élire ensuite un autre qui convenait à sa politique ( Clément V), on prenait beaucoup moins de gants avec les ecclésiastiques !!!!..M de V
dimanche 9 décembre 2018
Les Rapondi de Lucques au XIII, XIV et XV siècles
Parmi les habitants de la cité de Lucques (lucca en Italien, Luca en Latin), dans cette ville qui formait avec Florence les deux plus importantes cités du parti Guelfes en Toscane au XIII siècle. Aucun n'est comparable à Dine Raponde ou Rapondi, selon que vous vous trouvez d'un côté ou de l'autre des Alpes.
Marchand de draps et de soieries, trafiquant de tapisseries de luxe, de joyaux et de pierreries, fournisseur d'armures, d'épées et d'armes d'hast en tout genre. Homme de confiance de grands seigneurs, dont il gère la fortune comme un intendant éclairé.
Banquier et prêteur des princes et des riches communautés urbaines, financier habile et diplomate avisé. De tous les Lucquois qui fréquentèrent la France aux XIV et XV siècles, aucun n'a laissé un renom comparable à cet homme. Conseiller et véritable ministre des finances de Philippe le Hardi, puis de son fils Jean sans Peur, Ducs de bourgogne et Comtes de Flandres
Chef d'une société commerciale, qui possédait des comptoirs à Bruges, Anvers, Paris, Avignon, Venise, qui savait utiliser pour ses entreprises l'activité et l'intelligence des membres de sa famille, frères et neveux. Dine Raponde apparaît comme une force financière qui s'impose, sa fortune est célèbre, quand à son hôtel parisien il demeure comme la plus fastueuse habitation d'un de plus grands hommes d'affaires de la fin du XIV siècle
Les Raponde étaient l'une des plus anciennes familles lucquoises, étant donné leur ancienneté il est naturel de les retrouver dans la liste des membres du conseil des anciens de cette cité, ils furent nombreux au XIV siècle à être revêtus des fonctions honorifiques de Gonfaloniers de la justice
Cette fratrie était considérée comme la seconde fortune de la cité de Lucques, avec pas moins 100 000 Florins d'or en coffre !! Ils paraissent avoir fréquenté la France et la Flandre très tôt, il semble même, que leurs premières opérations commerciales datent de la fin du XIII siècle. En 1298, Henri Raponde faisait payer 213 livres Tournois, au Comte de Hainaut, pour 13 draps mêlés d'or, achetés pour les demoiselles et clercs de sa maison
C'est en 1370 que Dine Raponde prend la direction de cette société familiale, pour lui donner une extension considérable. Les membres de la famille, frères et neveux servaient de courriers, d'auxiliaires, d'agents de change, de responsable de comptoir, tous vivaient dans cette sphère commerciale que dirigeait Dine, et dans les divers centres ou pouvait se développer leur très lucratif métier
Il semble que jusqu'au deuxième tiers du XIV siècle, Bruges et Anvers furent leurs principaux comptoirs commerciaux, en fait jusqu'à l'arrivée de Dine aux commandes !!
On voit sous son impulsion, leur activité se manifester dans divers autres centres. Un André Raponde eût bientôt une habitation en Paris, il y vendait des Satanins brodés d'or et d'argent, ainsi que des joyaux.
Il semble que André abandonne assez rapidement ce comptoir parisien au profit d'un membre de la famille, pour se fixer en Avignon à la cour du Pape Clément VII, en 1384 on le qualifie de changeur dans cette cité, on trouve trace d'une vente au Pape, d'un fermail enrichi de pierreries, pour une somme de 535 florins d'or
Quatorze ans plus tard il y exerçait encore sa profession, vendant à Benoît XIII, des pièces de drap de Damas, des soieries et autres fournitures pour les fêtes de l'avent et du carême.
Ce qui n'empêche pas André d'être un fournisseur du Duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, ce qui est logique quand on connait les rapports existants entre, son frère Dine et le Duc, auquel il vendra divers joyaux
Un des frères, nommé Philippe, semble rejoindre André en Avignon, ce dernier est désigné en Janvier 1389, comme marchand de Lucques, installé en la cité des Papes pour la vente d'étoffes
On ignore la date exacte de la naissance de Dine Raponde, les historiens avancent l'hypothèse de sa venue au monde entre 1335 et 1340 ??? Il reste célèbre par la variété et la multiplicité de ses entreprises, tant en Flandre, qu'en France, auprès de Philippe le Hardi, puis de son fils Jean sans Peur
Mais aussi par l'influence qu'il semble avoir auprès du Roi Charles VI le Fou, tant par les événements politiques auxquels il fut mêlé, que par son immense fortune et le luxe de son Hôtel parisien.
Dine Raponde ou Rapondi, était le type le plus accompli d'un grand brasseur d'affaires et un financier international de la toute fin du XIV siècle et du XV siècle
PS: Documentation BNF sur des textes de l'école des Chartes M de V
Marchand de draps et de soieries, trafiquant de tapisseries de luxe, de joyaux et de pierreries, fournisseur d'armures, d'épées et d'armes d'hast en tout genre. Homme de confiance de grands seigneurs, dont il gère la fortune comme un intendant éclairé.
Banquier et prêteur des princes et des riches communautés urbaines, financier habile et diplomate avisé. De tous les Lucquois qui fréquentèrent la France aux XIV et XV siècles, aucun n'a laissé un renom comparable à cet homme. Conseiller et véritable ministre des finances de Philippe le Hardi, puis de son fils Jean sans Peur, Ducs de bourgogne et Comtes de Flandres
Chef d'une société commerciale, qui possédait des comptoirs à Bruges, Anvers, Paris, Avignon, Venise, qui savait utiliser pour ses entreprises l'activité et l'intelligence des membres de sa famille, frères et neveux. Dine Raponde apparaît comme une force financière qui s'impose, sa fortune est célèbre, quand à son hôtel parisien il demeure comme la plus fastueuse habitation d'un de plus grands hommes d'affaires de la fin du XIV siècle
Les Raponde étaient l'une des plus anciennes familles lucquoises, étant donné leur ancienneté il est naturel de les retrouver dans la liste des membres du conseil des anciens de cette cité, ils furent nombreux au XIV siècle à être revêtus des fonctions honorifiques de Gonfaloniers de la justice
Cette fratrie était considérée comme la seconde fortune de la cité de Lucques, avec pas moins 100 000 Florins d'or en coffre !! Ils paraissent avoir fréquenté la France et la Flandre très tôt, il semble même, que leurs premières opérations commerciales datent de la fin du XIII siècle. En 1298, Henri Raponde faisait payer 213 livres Tournois, au Comte de Hainaut, pour 13 draps mêlés d'or, achetés pour les demoiselles et clercs de sa maison
C'est en 1370 que Dine Raponde prend la direction de cette société familiale, pour lui donner une extension considérable. Les membres de la famille, frères et neveux servaient de courriers, d'auxiliaires, d'agents de change, de responsable de comptoir, tous vivaient dans cette sphère commerciale que dirigeait Dine, et dans les divers centres ou pouvait se développer leur très lucratif métier
Il semble que jusqu'au deuxième tiers du XIV siècle, Bruges et Anvers furent leurs principaux comptoirs commerciaux, en fait jusqu'à l'arrivée de Dine aux commandes !!
On voit sous son impulsion, leur activité se manifester dans divers autres centres. Un André Raponde eût bientôt une habitation en Paris, il y vendait des Satanins brodés d'or et d'argent, ainsi que des joyaux.
Il semble que André abandonne assez rapidement ce comptoir parisien au profit d'un membre de la famille, pour se fixer en Avignon à la cour du Pape Clément VII, en 1384 on le qualifie de changeur dans cette cité, on trouve trace d'une vente au Pape, d'un fermail enrichi de pierreries, pour une somme de 535 florins d'or
Quatorze ans plus tard il y exerçait encore sa profession, vendant à Benoît XIII, des pièces de drap de Damas, des soieries et autres fournitures pour les fêtes de l'avent et du carême.
Ce qui n'empêche pas André d'être un fournisseur du Duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, ce qui est logique quand on connait les rapports existants entre, son frère Dine et le Duc, auquel il vendra divers joyaux
Un des frères, nommé Philippe, semble rejoindre André en Avignon, ce dernier est désigné en Janvier 1389, comme marchand de Lucques, installé en la cité des Papes pour la vente d'étoffes
On ignore la date exacte de la naissance de Dine Raponde, les historiens avancent l'hypothèse de sa venue au monde entre 1335 et 1340 ??? Il reste célèbre par la variété et la multiplicité de ses entreprises, tant en Flandre, qu'en France, auprès de Philippe le Hardi, puis de son fils Jean sans Peur
Mais aussi par l'influence qu'il semble avoir auprès du Roi Charles VI le Fou, tant par les événements politiques auxquels il fut mêlé, que par son immense fortune et le luxe de son Hôtel parisien.
Dine Raponde ou Rapondi, était le type le plus accompli d'un grand brasseur d'affaires et un financier international de la toute fin du XIV siècle et du XV siècle
PS: Documentation BNF sur des textes de l'école des Chartes M de V
mardi 4 décembre 2018
N°260) La décadence des Bénédictins de Cluny au XV siècle
L'église avait déjà traversé au X et au XI siècles des périodes de troubles ou de décadence presque générale (voir article), mais au moins la tête était restée saine, cet ordre monastique n'était pas parvenu à ce degré d'affaiblissement, qu'il atteignit au lendemain de la guerre de cent ans.
L'ordre Clunisien des bénédictins était tombé dans la plus complète décadence, de plus en France on ressentait un amoindrissement important du sentiment religieux. L'abbaye mère n'avait pas été épargnée, le chapitre général tenu en 1422 déclarait, que les guerres et les troubles avaient tellement appauvri et désolé le Monastère, que l'on devait renoncer à le rétablir dans son état ancien !!
Le nombre des moines qui avaient été de 460, était tombé successivement à 260, puis à 120 après la grande peste de 1347, ils n'étaient plus que 80 en 1426. Le jeûne, l'abstinence et la règle continuaient à être observés, l'obéissance et la pauvreté respectées par la plupart des moines, mais de nombreux bâtiments, tant dans le Monastère, que dans les dépendances tombaient en ruines et l'on avait dû aliéner une partie du patrimoine !
Mais les Abbayes et Prieurés dépendant de cet ordre Clunisien avaient en France encore plus souffert. Un grand nombre furent pillés et brûlés par la soldatesque et les routiers, les bâtiments tombaient en ruines
Leurs terres étaient en friche, de nombreux Prieurés avaient désormais des bâtiments inhabitables et avaient été abandonnés par amodiation (affermage), ou aliénation de tout ou partie de ses terres. L'on voyait des moines errer à l'aventure à la recherche d'un gîte, il n'était même pas rare dans certaines régions de voir un prieur ou un moine vivre seul dans leur couvent !
La condition de ces moines obligés sans cesse de lutter pour vivre et se défendre, isolés et sans chef spirituel le plus souvent, n'avaient pas tardé à ajouter à la détresse matérielle, une détresse morale plus grave encore !!
Presque partout dans ces lieux Clunisiens de prières, l'exercice du culte et l'observance de la règle avaient été compromis, la vie conventuelle avait disparue et une corruption profonde s'en était suivie
Nombreux étaient les Prieurés ou le service religieux était mal assuré, voir inexistant, les lampes devant l'autel n'étaient plus allumées, les messes n'étaient plus célébrées, les livres étaient en lambeaux. Quand aux vases sacrés, selon un rapport du chapitre général de 1454, ils étaient soit perdus ou volés, par suite de l'incurie et de la négligence de ceux qui en avaient la garde !!!
Les églises étaient mal tenues, voir profanées, soit que les animaux y entrassent librement, ou que le Prieur du lieu y entassait son grain. Cette décadence de la discipline avait contribué à accroître l'avilissement de ces moines Bénédictins
Les comptes rendu de visite de l'époque attestent que bon nombre d'entre eux étaient insolents, joueurs, blasphémateurs, rebelles et dissolus. Beaucoup dilapidaient les biens de leur Monastère, vivaient en concubinage, entourés même parfois de leurs enfants, d'autres erraient de jour comme de nuit, allant à la ville, fréquentant tavernes et ribaudes et pratiquant le commerce et l'usure !!!
Cette situation n'avait pas manqué d'inquiéter les membres restés sains de l'ordre des Bénédictins, il faut bien avouer qu'on le serait à moins !! Ils s'efforceront d'y remédier.
En l'an de grâce 1445 ils vont envoyer des courriers, porteurs de lettres au Roi, au Dauphin, au Duc de Bourgogne sur les terres duquel se trouvait la maison mère, au Duc de Savoie et au Duc de Bourbon. Le sujet en était la réforme et la restauration de l'ordre des bénédictins, afin d'empêcher sa ruine totale. Ils iront jusqu'à envoyer un émissaire à la cour du Pape à Rome. Mais dans cette toute fin du Moyen âge il semble que les Princes et Rome avaient d'autres chats à fouetter, car leurs efforts resteront vains.
PS: documentation BNF sur des textes de l'école des Chartes M de V
L'ordre Clunisien des bénédictins était tombé dans la plus complète décadence, de plus en France on ressentait un amoindrissement important du sentiment religieux. L'abbaye mère n'avait pas été épargnée, le chapitre général tenu en 1422 déclarait, que les guerres et les troubles avaient tellement appauvri et désolé le Monastère, que l'on devait renoncer à le rétablir dans son état ancien !!
Le nombre des moines qui avaient été de 460, était tombé successivement à 260, puis à 120 après la grande peste de 1347, ils n'étaient plus que 80 en 1426. Le jeûne, l'abstinence et la règle continuaient à être observés, l'obéissance et la pauvreté respectées par la plupart des moines, mais de nombreux bâtiments, tant dans le Monastère, que dans les dépendances tombaient en ruines et l'on avait dû aliéner une partie du patrimoine !
Mais les Abbayes et Prieurés dépendant de cet ordre Clunisien avaient en France encore plus souffert. Un grand nombre furent pillés et brûlés par la soldatesque et les routiers, les bâtiments tombaient en ruines
Leurs terres étaient en friche, de nombreux Prieurés avaient désormais des bâtiments inhabitables et avaient été abandonnés par amodiation (affermage), ou aliénation de tout ou partie de ses terres. L'on voyait des moines errer à l'aventure à la recherche d'un gîte, il n'était même pas rare dans certaines régions de voir un prieur ou un moine vivre seul dans leur couvent !
La condition de ces moines obligés sans cesse de lutter pour vivre et se défendre, isolés et sans chef spirituel le plus souvent, n'avaient pas tardé à ajouter à la détresse matérielle, une détresse morale plus grave encore !!
Presque partout dans ces lieux Clunisiens de prières, l'exercice du culte et l'observance de la règle avaient été compromis, la vie conventuelle avait disparue et une corruption profonde s'en était suivie
Nombreux étaient les Prieurés ou le service religieux était mal assuré, voir inexistant, les lampes devant l'autel n'étaient plus allumées, les messes n'étaient plus célébrées, les livres étaient en lambeaux. Quand aux vases sacrés, selon un rapport du chapitre général de 1454, ils étaient soit perdus ou volés, par suite de l'incurie et de la négligence de ceux qui en avaient la garde !!!
Les églises étaient mal tenues, voir profanées, soit que les animaux y entrassent librement, ou que le Prieur du lieu y entassait son grain. Cette décadence de la discipline avait contribué à accroître l'avilissement de ces moines Bénédictins
Les comptes rendu de visite de l'époque attestent que bon nombre d'entre eux étaient insolents, joueurs, blasphémateurs, rebelles et dissolus. Beaucoup dilapidaient les biens de leur Monastère, vivaient en concubinage, entourés même parfois de leurs enfants, d'autres erraient de jour comme de nuit, allant à la ville, fréquentant tavernes et ribaudes et pratiquant le commerce et l'usure !!!
Cette situation n'avait pas manqué d'inquiéter les membres restés sains de l'ordre des Bénédictins, il faut bien avouer qu'on le serait à moins !! Ils s'efforceront d'y remédier.
En l'an de grâce 1445 ils vont envoyer des courriers, porteurs de lettres au Roi, au Dauphin, au Duc de Bourgogne sur les terres duquel se trouvait la maison mère, au Duc de Savoie et au Duc de Bourbon. Le sujet en était la réforme et la restauration de l'ordre des bénédictins, afin d'empêcher sa ruine totale. Ils iront jusqu'à envoyer un émissaire à la cour du Pape à Rome. Mais dans cette toute fin du Moyen âge il semble que les Princes et Rome avaient d'autres chats à fouetter, car leurs efforts resteront vains.
PS: documentation BNF sur des textes de l'école des Chartes M de V
dimanche 2 décembre 2018
Signification du mot " AIDES " au XIV et XV siècle
La tradition voulait en France, que le Roi pour les dépenses du royaume se contentât des revenus de son domaine !! En 1484 les états généraux rappelaient encore cette ancienne coutume, et au dire du Chroniqueur Philippe de Commynes (voir article), Charles VIII désirait s'y conformer.
Cependant, avant la fin du XIII siècle il était manifeste, que les ressources domaniales devenaient insuffisantes et surtout en période de guerre !! Le royaume s'agrandissait et le roi devait pour faire face à des nécessités nouvelles, recourir à un nombre toujours croissant de services, de serviteurs, de fonctionnaires et d'officiers de la couronne.
Il lui fallut donc demander au pays, en manière de supplément, un " Impôt " qui s'ajoutât aux recettes habituelles du patrimoine royal. Or donc au XIV siècle, les revenus du domaine royal s'appelèrent " Finances ordinaires " et les revenus de l'impôt " Finances extraordinaires ", puis fin XV siècle, en 1484, ces ressources extraordinaires portaient déjà le qualificatif " d'immortelles "
Jusqu'à quel point quel point et pendant combien de temps le mot " Aides ", soit en latin "auxilia, adjutoria, subsidia, juvamina ", a t'il servi à désigner ces finances extraordinaires ??? Je me contenterais de donner quelques exemples pris dans la période médiévale !!! Restons au moyen âge que diable !!!!
Que le mot "Aide" ait été longtemps employé sous la forme la plus générale " d'impôts", payable par le peuple, ne peut être remis en doute, les preuves ne manquent guère, au XIV siècle et ce jusqu'à la toute fin du moyen âge. On pourrait en suivre pas à pas les vestiges bien après l'époque médiévale.
Ainsi en juin 1319, Philippe V le Long dénommait " aides", un don à lui gracieusement accordé, sur sa demande, par les nobles du baillage d'Auvergne. Il en précisait la nature comme suit: Que chaque noble de deux mille livres de rente, devait payer les gages d'un homme d'armes, au niveau de sept sols et demi par jour et ce pendant un an, c'était une sorte d'impôt.
En janvier 1325, son frère Charles IV le Bel, parlait lui, d'une aide de 200 hommes d'armes, que devaient lui consentir les bourgeois de Paris, pour sa guerre en Gascogne. Une trentaine d'années plus tard, au lendemain de la désastreuse défaite de Jean II le Bon à Poitiers, le journal des états généraux, fait mention de la nécessité de reconnaître au Dauphin Charles, une grande " Aide "
Celle ci sera prélevée sur les gens d'église et sur la noblesse, d'un dixième et demi de levée sur leurs revenus, pour les populations urbaines et rurales c'est une sorte de Fouage.
Il faut dire que la situation ne sera pas simple pour le Dauphin, qui étant Régent devra subir la révolution manquée d'Etienne Marcel, le prévôt des marchands (voir article)
Dans le " Songe du vergier ", composé en 1376, pour ce dauphin, devenu Régent, puis roi sous le nom de Charles V le Sage, on constate que le mot "Aide" s'appliquait à toute sortes d'impôts.
L'auteur, qui selon les historiens pourrait être Raoul de Presles, ou Philippe de Mézières, ou encore Evrard de Trémaugon ????, parle des Princes qui grèvent leurs sujets, par tailles, gabelles, fouages, impositions et " autres aides "
Son fils, Charles VI le Fou, donne lui, au mot " Aide ", un sens très vaste, il est clair dans son esprit (si je puis me permettre ce jeu de mots), comme dans ses ordonnances, ou il applique le mot " Aide ", à tous les impôts en général !!
Mais était ce lui ?? car ce fut bien plus souvent ses oncles qui dirigeaient le pays de France !!
Le 21 septembre 1453, le texte du Traité d'Arras, suggère la même observation, mentionnant " tous les prouffiz des aides ", on peut y lire: C'est assavoir les greniers à sel, le quatrième des vins vendus au détail, les impositions de toutes les denrées, la taille, les fouages et autres aides et subventions.
Ainsi les " aides " désignent ici aussi bien les " taxes indirectes ", comme greniers , quatrième, vente de denrées et objets de consommation, que les " taxes directes ", tailles et fouage.
Les élus et les receveurs, au XV siècle, dans cette fin de moyen âge, comme dans la période intermédiaire et la renaissance du XVI siècle, s'occupaient de l'administration du contentieux et de la perception des tailles et des gabelles
PS: documentation de la BNF sur des textes issus de l'école de Chartes M de V
Cependant, avant la fin du XIII siècle il était manifeste, que les ressources domaniales devenaient insuffisantes et surtout en période de guerre !! Le royaume s'agrandissait et le roi devait pour faire face à des nécessités nouvelles, recourir à un nombre toujours croissant de services, de serviteurs, de fonctionnaires et d'officiers de la couronne.
Il lui fallut donc demander au pays, en manière de supplément, un " Impôt " qui s'ajoutât aux recettes habituelles du patrimoine royal. Or donc au XIV siècle, les revenus du domaine royal s'appelèrent " Finances ordinaires " et les revenus de l'impôt " Finances extraordinaires ", puis fin XV siècle, en 1484, ces ressources extraordinaires portaient déjà le qualificatif " d'immortelles "
Jusqu'à quel point quel point et pendant combien de temps le mot " Aides ", soit en latin "auxilia, adjutoria, subsidia, juvamina ", a t'il servi à désigner ces finances extraordinaires ??? Je me contenterais de donner quelques exemples pris dans la période médiévale !!! Restons au moyen âge que diable !!!!
Que le mot "Aide" ait été longtemps employé sous la forme la plus générale " d'impôts", payable par le peuple, ne peut être remis en doute, les preuves ne manquent guère, au XIV siècle et ce jusqu'à la toute fin du moyen âge. On pourrait en suivre pas à pas les vestiges bien après l'époque médiévale.
Ainsi en juin 1319, Philippe V le Long dénommait " aides", un don à lui gracieusement accordé, sur sa demande, par les nobles du baillage d'Auvergne. Il en précisait la nature comme suit: Que chaque noble de deux mille livres de rente, devait payer les gages d'un homme d'armes, au niveau de sept sols et demi par jour et ce pendant un an, c'était une sorte d'impôt.
En janvier 1325, son frère Charles IV le Bel, parlait lui, d'une aide de 200 hommes d'armes, que devaient lui consentir les bourgeois de Paris, pour sa guerre en Gascogne. Une trentaine d'années plus tard, au lendemain de la désastreuse défaite de Jean II le Bon à Poitiers, le journal des états généraux, fait mention de la nécessité de reconnaître au Dauphin Charles, une grande " Aide "
Celle ci sera prélevée sur les gens d'église et sur la noblesse, d'un dixième et demi de levée sur leurs revenus, pour les populations urbaines et rurales c'est une sorte de Fouage.
Il faut dire que la situation ne sera pas simple pour le Dauphin, qui étant Régent devra subir la révolution manquée d'Etienne Marcel, le prévôt des marchands (voir article)
Dans le " Songe du vergier ", composé en 1376, pour ce dauphin, devenu Régent, puis roi sous le nom de Charles V le Sage, on constate que le mot "Aide" s'appliquait à toute sortes d'impôts.
L'auteur, qui selon les historiens pourrait être Raoul de Presles, ou Philippe de Mézières, ou encore Evrard de Trémaugon ????, parle des Princes qui grèvent leurs sujets, par tailles, gabelles, fouages, impositions et " autres aides "
Son fils, Charles VI le Fou, donne lui, au mot " Aide ", un sens très vaste, il est clair dans son esprit (si je puis me permettre ce jeu de mots), comme dans ses ordonnances, ou il applique le mot " Aide ", à tous les impôts en général !!
Mais était ce lui ?? car ce fut bien plus souvent ses oncles qui dirigeaient le pays de France !!
Le 21 septembre 1453, le texte du Traité d'Arras, suggère la même observation, mentionnant " tous les prouffiz des aides ", on peut y lire: C'est assavoir les greniers à sel, le quatrième des vins vendus au détail, les impositions de toutes les denrées, la taille, les fouages et autres aides et subventions.
Ainsi les " aides " désignent ici aussi bien les " taxes indirectes ", comme greniers , quatrième, vente de denrées et objets de consommation, que les " taxes directes ", tailles et fouage.
Les élus et les receveurs, au XV siècle, dans cette fin de moyen âge, comme dans la période intermédiaire et la renaissance du XVI siècle, s'occupaient de l'administration du contentieux et de la perception des tailles et des gabelles
PS: documentation de la BNF sur des textes issus de l'école de Chartes M de V
Inscription à :
Articles (Atom)