Membres

lundi 26 juin 2017

La Forêt nourricière, une source d'emploi au moyen âge

Pour les ruraux du moyen âge la forêt est avant tout perçue comme un lieu de travail pour les uns et une annexe de leurs champs pour les autres, omniprésente dans l'environnement médiéval, elle est le lieu qui abrite les ressources vitales pour l'homme.

C'est un espace de cueillette offrant quantité de champignons, racines, plantes, sucres d'érable et de bouleau, feuilles pour composer boissons et médecines. Puis les fruits, les faines dont on fait de l'huile et les châtaignes, aliment de base de la table médiévale, surtout pour les pauvres.

Puis comme réserve de chasse, les sangliers et cervidés y foisonnent, leurs viandes et leurs cuirs sont très appréciées




Ours, Lynx et loups qui menacent les troupeaux sont la proie des chasseurs, certaines sont chassées pour leurs viandes et aussi pour le danger qu'elles représentent, mais aussi pour leurs fourrures.

Recherchés aussi pour leurs fourrures, sont les hermines, écureuils, martres et bièvres ( castors), la chasse étant le domaine réservé de la noblesse, le vilain est obligé de se réfugier dans le braconnage,

Technique que l'on apprend aux enfants dès sortis des langes, afin d'attraper le petit gibier à poils ou  à plumes, écureuils, faisans et lapins etc.



La forêt est la réserve de bois de chauffage et du petit artisanat paysan, manches d'outils, clôtures, réparations de toitures, mais elle offre également un large choix d'essences pour la construction.

Pour construire, églises, monastères, cathédrales et châteaux, il faut des arbres centenaires, face à ce constat l'homme médiéval va mettre en place les réserves afin de protéger les essences de bois de construction.




Le livre de Gaston III de Foix Béarn dit Phébus, illustre à merveille cet espace, lieu d'opposition, entre ceux qui entendent défricher, les autres qui désirent faire pâturer leurs troupeaux, les demandes des négociants en bois et ceux qui se plaisent à y chasser.

La forêt devra son salut aux efforts conjugués de nos rois et des monastères, soucieux du bon usage des ressources qu'ils savent fragiles et périssables

Le peuple des boisilleurs est très largement représenté, tout comme celui du peuple sylvestre, ateliers et fabriques sont tributaires du bois et du charbon de bois.

Les métiers qui utilisent le feu doivent donc disposer de stocks conséquents, afin d'alimenter, les forges des forgerons, et les fours de verriers, de potiers, puis les feux des briqueteries.



Les charbonniers ne manquent pas de clients, tous ces artisans vont en forêts pour leurs prendre leur charbon de bois, tout comme les charpentiers, les charrons ( fabricants de chars, charrettes, tombereaux et brouettes), vont voir les bûcherons pour leur bois.

La forêt est le théâtre d'une immense activité, que l'on à du mal à imaginer de nos jours! Mais continuons notre promenade en forêt, et allons à la rencontre d'autres métiers. Les chercheurs de miel et de cire sauvage, côtoient les peleurs d'écorces ou risquiers (récoltant le liège).




Eux même croiseront les gemmeurs qui entaillent les pins pour récolter la résine dans des pots de terre cuite, ces derniers iront peut être boire un coup dans les cabanes de fortunes aux toits de terre, qu'installent les verriers, les plâtriers et les briquetiers le temps de leurs récoltes.

Mais ces gens ont désormais une approche rationnelle de l'exploitation forestière, et chaque métier à sa saison particulière.

Le bûcheronnage à lieu en hiver, juste avant l'écorçage qui lui doit se faire avant la montée de sève, le charbonnier attendra que le bois soit sec pour venir en forêt, il faut aussi tenir compte de la praticabilité des chemins, en très mauvais état, vous ne pouvez risquer votre tombereau et son chargement à n'importe quel moment de l'année.




En hiver les pauvres se louent à la tache pour les bûcherons et pour le débardage, ou ils aideront les peleurs d'écorces, peut être même les charbonniers tout dépend de la demande, une fraternité des métiers de l'homme des bois émerge lentement.

Puis se sont les monastères qui initient le mouvement de l'essartage, promettant aux essarteurs un avenir de tenancier agriculteur sur les terres défrichées leurs appartenant, conjuguant ainsi religion, promotion sociale et occupation des sols.

Forme de charité ou les moines s'efforcent de donner du travail au plus grand nombre de gens, vivants à proximité de leur domaine afin qu'ils mangent à leur faim, et ce marché profite à la communauté.



Il y avait aussi dans le monde des boisilleurs, les faiseurs de cendres, utilisée pour la fabrication du verre et du savon, d'autres arracheurs d'écorces d'essences différentes, qui servaient à tanner les cuirs ou à tresser des cordes, les fabricants de planchettes, ces tuiles de bois qui recouvraient les toitures.

Les ramasseurs de faines qui faisaient de l'huile, sans compter le houblon sauvage et les fruits sauvages, pommes, poires, alises, prunelles.

Bien souvent on arrachait quelques uns de ces arbres pour les greffer ensuite dans les vergers autour du village, tout un monde du travail de l'échange du troc, ou l'entraide au sein de la communauté n'était pas un vain mot. M de V





3 commentaires: