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mercredi 28 novembre 2018

Drapiers de Reims au XIII, XIV et XV siècle

L'industrie et le commerce des étoffes ont été très prospères à Reims au Moyen âge. De nombreux documents nous montrent que les Tapis, le Serge, les Camelots, les Etamines et surtout les Toiles de cette cité étaient fort recherchés et exportés, jusqu'en des contrées lointaines.

Les Tapis de cette ville jouissaient d'un grand renom. On les trouvent mentionnés dans les tarifs des Tonlieux levés aux foires de Troyes (foires de champagnes voir article)

La Serge: était une étoffe croisée, ordinairement en laine et parfois avec un mélange de fil. Celle fabriquée à Reims au XIII siècle était fort réputée. Dans un compte des recettes et dépenses de la maison de Louis IX (saint Louis), pour l'an 1234, il est question des "sargiis de Remis". On se rappelle l'anecdote rapportée par Jean de Joinville, son histoire de Saint Louis, (voir article), il avait vu en rêve son roi à genoux devant un autel et revêtu par plusieurs prélats "d'une chasuble vermeille de serge de Reims"

L'explication que nous donne, Joinville, dans son livre, au sujet de sa vision, nous montre que la Serge était une étoffe assez commune, peu propre à confectionner des chasubles !! Elle servait surtout à faire des rideaux et des couvertures de lits. Ce qui nous semble logique pour ce roi confit en dévotions et qui s'habillait fort simplement

Plus tard, on trouve un compte du service de l'argenterie des rois de France, qui mentionne en 1316 (première année de la Régence de Philippe V le long), l'acquisition de six serges vertes de Reims, pour mettre aux fenêtres de la chambre du roi.









Il semble aussi qu'il nous faille voir des Serges, dans la mention des " serica Remensia ", que l'on trouve figurant parmi les présents envoyés au Sultan Bajazet, surnommé Ildyrim (l'éclair), pour payer la rançon de plusieurs seigneurs français, fait prisonniers, en 1396, lors de la désastreuse bataille de Nicopolis. Cette expédition commandée, par Jean sans peur, fils du Duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, que l'on nommera la neuvième croisade !!! ( voir article)

Le Camelot: était une étoffe fine et lisse, non croisée, faite avec du poil de jeune chameau ou du poil de chèvre d'Arménie. Ces matières premières étaient importées d'Orient et l'on savait les utiliser à Reims dès la fin du XIII siècle. Ces camelots de Reims sont cités dès cette époque dans les tarifs des marchandises vendues en Paris.

La réputation de cette étoffe s'est maintenue plus avant dans le XIV et le XV siècle. Un compte de la maison du roi, Charles VI le Fou, en l'an 1387, note une dépense de 20 Sols Parisis, pour un camelot de Reims vermeil, afin de doubler la houppelande de drap vert du garde personnel de la Royne de France, Isabeau de Bavière

Or donc si l'on en croit les textes, et comment réfuter des écrits d'époque ??, la noblesse et la haute bourgeoise portaient du chameau. le commerce avec L'Orient a pu faire connaître le tissu en poil de chameau en Europe depuis l'époque des croisades, au XIII siècle on le nommait aussi Camelin








L'étamine de Reims: étoffe légère, non croisée, était composée de laine, de soie et de laine, ou toute de soie. Elle était fort estimée !! Un document de 1305, sous Philippe le Bel, nous montre qu'elle est déjà exportée vers l'Italie. Par opposition les moines portaient eux, une robe en étamine toute simple en laine

Les toiles de Reims: tissus fins et délicats qui avaient acquis une célébrité attestée par de nombreux documents. C'était un article de luxe, dont les princes, seigneurs et hauts bourgeois faisaient usage, et que le commerce répandait aussi bien en France qu'à l'étranger, elles sont fréquemment nommées dans les comptes du service de l'argenterie des rois de France

On en faisait des draps de lits, des contrepointes, des serviettes, des chemises ou des doublets (vêtements de dessous). Elles étaient considérées comme des étoffes précieuses, un inventaire de la maison du très fortuné, Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, en l'an 1420, signale une grande pièce de cette toile " frangée de soye et bordée d'or ", destinée à faire des draps de lits

La Reine de France, Isabeau de Bavière, le jour de son sacre, avait revêtu pour la messe, un large doublet de toile de Reims, fait en matière de chemise

Nota: vous pouvez également vous reporter, si l'envie vous prend, à l'article sur les " tissus de soies d'or et d'argent ", publié sur le blog au mois de septembre 2018










Les anciens registres de la ville de Reims nous montrent que les Rémois offraient aussi les produits de leur industrie aux nobles visiteurs qui se présentaient en leur cité. On en envoyait aussi à ceux dont on désirait s'attirer les bonnes grâces.

Par exemple, les chanoines du chapitre de la cathédrale de Reims, vont acheter des toiles et des serviettes, pour en faire présent aux nobles de la cour, suite à l'incendie de leur édifice, le 21 novembre 1481, ceci afin d'obtenir des fonds pour la réparation de la cathédrale

Le commerce de ces toiles était très actif au moyen âge dans les pays étrangers. Des documents d'époque nous signalent qu'elles étaient d'un usage très fréquent en Albion, les doublets en toile de Reims sont cités à plusieurs reprises en 1347, dans un compte de la garde robe du roi Edouard III. En 1327, on utilise de la toile de Reims pour faire des nappes pour le grand autel de la cathédrale d'Exeter. Un poème du XIV siècle, déclare que la femme Anglaise de qualité se doit de posséder, couvertures de lit en futaine et draps en toile de Reims

Très à la mode également en Espagne et en Italie, des documents nous montrent que les toiles de Reims étaient exportées à Majorque et Barcelone en 1271, à Pise en 1323 et en 1295 pour la couronne de Naples





PS: documentation BNF et provenant de l'école des Chartes M de V

lundi 2 octobre 2017

Guillaume de Machaut 1300-1377 Poète et Musicien


Né ver l'an 1300 d'une famille roturière, il prend probablement son surnom du Bourg Champenois de Machault, dans les Ardennes, ce Fief au XIV siècle appartenait à la famille d'Enghien et son église dépendait du Diocèse de Reims

Selon le cursus de l'époque il semble que Guillaume pousse loin ses études comme le signale son titre de Maître ès Arts; il va mener une vie de lettré, mais on ne sait s'il a termine ses études de Théologie, lorsqu'on le trouve attaché à un grand seigneur.

Il est au service de Jean de Luxembourg, Roi de Bohème, dont il devient l'aumônier dans un premier temps, puis son secrétaire et son notaire.

Il va rester 15 ans auprès de ce Prince, l'accompagnant dans ses voyages, Allemagne, Autriche, mais aussi lors d'une expédition en Lituanie, ou Jean de Luxembourg assiste les Chevaliers Teutoniques dans leurs conquêtes.







En 1337 il entre en possession du Canonicat de la Cathédrale de Reims, alors commence la partie la plus féconde de son œuvre poétique et musicale.

Retenu par les devoirs de sa charge à la cathédrale il ne peut accompagner Jean de Luxembourg dans une nouvelle campagne en Lituanie, ou Jean contractera une maladie incurable des yeux qui va le rendre aveugle.

Il n'évoquera même pas la mort héroïque à Crècy en 1346, de Jean l'aveugle qui lié entre deux de ses chevaliers ira chercher la mort au plus fort de la bataille.

C'est sur la fille de Jean que Guillaume reporte sa fidélité, Bonne de Luxembourg avait épousé en 1332 le Duc Jean de Normandie, qui en 1350 monte sur le trône de France en tant que Jean II le Bon.







A la mort de Bonne de Luxembourg, en 1349, Guillaume se tourne vers Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, lorsque ce dernier fut emprisonné sur ordre de Jean II le Bon après l'affaire du Château de Rouen (voir article), d'avril 1356 à novembre 1357, Guillaume lui composa "le confort d'un ami " .

Mais comme Nicole Oresme (voir article), lorsque Charles II déçoit les espoirs réformateurs d'une partie de la noblesse et des universitaires, Guillaume lui aussi se tourne vers la cours de France.

Machaut va accompagner Jean Duc de Berry, en 1360, à Calais, ou ce fils de Jean II le Bon s'embarque comme otage, afin de permettre le retour de son père prisonnier depuis la défaite de Poitiers, Guillaume lui dédie en 1361 le dit de " la fontaine amoureuse "

Guillaume hébergera même plus tard à Reims, Charles Duc de Normandie et Régent du royaume, il contera aussi dans son " voir dit " le séjour qu'il fait à Crècy auprès de se même Charles dont il se dit  " la droite créature "

Guillaume de Machaut meurt en avril 1377, il fut enterré avec son frère Jean dans la Cathédrale de Reims. Son œuvre poétique et musicale fut immense, pour Guillaume, la poésie et la musique sont sœurs et sources de joies, musiques et mots sont présentés comme indissociables . Son grand disciple que fut Eustache Deschamps les détachera dans son " art de dictier "



Nota: Le "confort d'un ami", écrit en 1357 est une consolation, il ne s'agit pas la, de mettre du baume sur quelques peines amoureuses et le consolateur n'est pas une allégorie, mais l'auteur en personne !! Guillaume de Machaut, s'adresse en personne à Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, prisonnier du Roi de France Jean II le Bon.

Il lui apporte dans ce texte le secours d'exemples Bibliques, puis lui donne des conseils qui s'appuient sur l'histoire antique, puisées pour la plupart dans l'Ovide moralisé...M de V









dimanche 23 avril 2017

La difficile période du Traité de Brétigny


Après la bataille de Poitiers des négociations seront entamées entre Paris, Bordeaux et Londres, pour aboutir à la trêve de Bordeaux du 23 mars 1357. Celle ci va durer deux ans, afin de permettre aux Ambassadeurs et aux Clercs de rédiger et conclure un Traité définitif.

Edouard III en tant que vainqueur demandera beaucoup! Son fils le Prince noir désirant éponger ses dettes colossales n'en demandait pas moins. Le roi d'Angleterre en fin politique va amadouer son royal prisonnier, en émaillant la rédaction de ce Traité par de nombreuse fêtes, banquets et tournois.

Ce ne fut pas trop difficile, notre monarque Jean II le Bon, "que ce terme de le bon ne saurait réhabiliter" va souscrire à tous ces préliminaires, plaçant son fils le Dauphin dans une situation des plus précaire.

Les travaux d'écriture des Clercs avaient aboutis, au début de 1358, une Ambassade fut envoyée à Paris pour signifier au Dauphin les conditions de paix, imposées par Edouard III à la France.






En 1359 l'Ambassade envoyée vers le régent est composée de proches du roi de France, dans ces rangs nous trouvons ce brouillon bouffi d'orgueil d'Arnould d'Audrehem. Elle sera rejetée avec dédain par Charles et les états généraux




Ceux ci vont considérer qu'un tel accord n'est ni passable ni faisable, devant ce nouveau refus Edouard III entre dans une colère dont il a le secret, fini les cajoleries politiques, il fait mettre le roi de France dans la prison d'un sordide château (Sommerston)de la riante campagne Anglaise, puis à la Tour de Londres

Le roi d'Angleterre plus furieux que jamais reprend le titre de roi de France qu'il avait abandonné, et lance au départ de Calais une de ses terrible chevauchée en guise de répression. 

Il se lance vers Reims dans l'espoir de se faire sacrer, mais la ville est fort bien défendue, il sait qu'il n'a pas les moyens de la prendre de force. De plus il est parti fort tard dans la saison, et le temps n'est pas propice à un tel raid ( la colère n'est pas bonne conseillère), il lui faut rapidement un abri pour hiverner. Il choisi la bourgogne, sachant que le jeune Duc Philippe de Rouvres, n'est pas en mesure de s'opposer par la force à son installation.





Le pauvre Duc sera même obligé de verser une forte somme pour qu'à la fin de l'hiver ils partent sans tout saccager (il acheta une trêve de trois ans pour 200 000 écus), ce qui ne l’empêchera pas de ravager la région de Beaulieu et Flavigny. Il marche sur Paris, comme pour Reims il ne peut que regarder les murailles, le régent avait donné pour consignes de déserter les campagnes et d'enfermer gens et provisions dans les villes et surtout de ne pas venir au contact des Anglais. Charles avait retenu la leçon de Crécy et Poitiers. Les troupes Anglaises ne trouvent plus rien à glaner sur leur chemin, les fourrageurs rentrent les mains vides et la faim se fait sentir.

C'est alors que va survenir un effroyable orage qui va détruire tout le train d'équipage de l'armée d'Edouard III, massacrant par la foudre et les averses de grêles, hommes, chevaux, chariots et tentes. Cette catastrophe fera sensation et ce lundi 13 avril de l'an 1360 restera dans les mémoires, sous le nom de Black Monday. Le roi d'Angleterre est fortement impressionné, par l'orage bien sur ( que l'on pourrait croire d'intervention divine, Dies irae, dies illa, saluet saecum in favilla) mais pas seulement, il sent la résistance de tout un peuple, ses troupes sont mal nourries, il ne peut livrer aucune bataille, ne rencontrant que du vide. Il comprend qu'il a en face de lui une intelligence vive, un jeune homme brillant (son précepteur Nicolas Oresme a fait de l'excellent travail), tout le contraire de son père.

Edouard rentre ses griffes, il va adoucir ses exigences, des négociations vont s'ouvrir à Brétigny, puis à Chartres, ou un traité sera signé le 8 mai 1360 et ratifié quelques mois plus tard à Calais. Ce traité nous fera perdre beaucoup de territoires du sud, sans compter l'énorme rançon de trois millions en or pour la libération de Jean II .



PS: Sir John Chandos, chevalier de l'ordre de la Jarretière, sera le négociateur, désigné, du roi  Edouard III. M de V

samedi 7 septembre 2024

N°480) Le Pavement de la Rue Médiévale

Or donc dans l'avant dernier article nous parlions de la pollution au Moyen âge, il en découle que celle ci se concentrait surtout dans les Bourgs et les Cités. Le pavement des rues est une des solutions aux multiples nuisances de la vie dans les cités ! 

Protéger une chaussée " de terre et de gravois " l'empierrer ou mieux encore la recouvrir d'un revêtement solide afin de la rendre " moins périlleuse aux passans " et faciliter le passage des animaux de bât, des charrois et véhicules hippomobiles de toute dimension

Les témoignages de la fin du M-A ( XV-S ) montrent qu'il reste beaucoup à faire pour rendre le pavé luisant de propreté. Quand la rue de Nesle à Paris a été dégagée de ses ordures en janvier 1448, le voiturier Guillaume Caillet évacue l'équivalent de trente trois tombereaux de déchets !!!

Il s'agit de combattre les nuisances qui se sont généralisées avec l'extension et le peuplement des Bourgs et cités. La pose et l'entretien des pavés a d'abord relevé des particuliers et des autorités seigneuriales Laïques et Ecclésiastiques. L'essentiel des travaux intra-muros a été réalisé aux coûts et dépens des riverains soumis individuellement et collectivement à cette obligation !!










Beaucoup de villes ont obtenu à la fin du M-A, des Roys, des Princes, Ducs et Seigneurs, en même temps que les libertés administratives, le droit de mettre en place une fiscalité nouvelle pour subvenir aux charges qu'elles devaient assumer : comme la défense, les salaires des administrateurs locaux, les receptions et les fêtes, l'entretien des remparts, des bâtiments utilitaires, des égouts et des pavés

Le Pavage devient un chapitre de dépense, ou de " mises " dans les budgets municipaux. C'est ainsi que sont aménagés les grands axes indispensables à la vie économique. Mais le pavé reste encore un luxe fin XII et XIII siècles et il est difficile de distinguer entre le simple empierrement et les véritables pavés, entre la pose de dalles neuves et la réutilisation des anciennes !

Le siècle de Saint Louis, puis le début de la Guerre de Cent Ans (1337) occupent une place de choix dans le développement des institutions municipales, dans le transfert sur les finances urbaines du poids des travaux de défense, d'entretien des bâtiments d'utilité publique et des chaussées ( Saint Flour, Périgeux, Millau, Calais), Charles V favorisera la levée de subsides pour la protection des cités face à l'Anglois !










L
e pavé trouve désormais sa place dans les préocupations de Ediles qui commencent même à lever des taxes spéciales pour son entretien ou exiges une participation efficace des citadins. On le constate précocement en Italie ( Florence, Pérouse ) dans les principales villes du midi provençal et rhodanien, dans les Sud Ouest Aquitain et Languedocien, en Flandre, dans le Brabant et en Artois ( Aire sur la Lys dès 1187 ) à Bruxelles dès 1265, à Gand dès 1280, à Lièges vers 1285, à Calais, Ypres, Saint Omer ou l'essentiel de l'oeuvre de revêtement serait même achevé dès la fin du XIII siècle 

Des allusions à la pose d'assises sur le sol sont relevées à Senlis dès 1173-1179, à Poitiers en 1251 à propos de l'ouverture d'une carrière relevant du chapitre de Saint Hilaire la grande, puis à Troyes en 1270, à Reims en 1284, mais beaucoup plus rarement dans les régions Bretagne, Auvergne, Jura, ainsi que les Alpes et les Pyrénées

Tout semble s'accélerer au XV siècle et le pavé n'est plus un luxe ou une exception. La nécessité administrative, commerciale et militaire pousse les Souverains français, les Princes Fieffés, les seigneurs Ecclésiastiques et les Conseils Urbains à s'en préoccuper. Même si le pavé n'a pas la même importance budgétaire que les " grosses oeuvres " des remparts !










Les informations sur les revêtements vicinaux se multiplient dans les actes ( Reims dès 1356), tant et si bien que les pavés constituent parfois un chapitre entier dans les comptes des receveurs ( Nantes, Rennes, Tours ).

Nos médiévistes pensent que l'essentiel est accompli à la fin du XV siècle intra-muros des grandes Cités...Exemple : à Tours du temps du Roy Charles VII, puis du Roy Louis XI à Chartres ou il ne reste que quelques ruelles à aménager. Désormais les petites bourgades commencent à s'en préoccuper. Des travaux sont fait en Bretagne, à Guingamp, Moncontour, Fougères, Tréguier, Quimper, Vannes et Vitré dans la seconde moitié du XV siècle 

Beaucoup ont associé le pavé à la volonté de supprimer boues et fange, flaques d'eau putride et verglas d'hiver. La saleté serait à contrario liée à l'absence de revêtement dans rues et ruelles. Ce n'est pas tout à fait exact, car si les rues sont pavées souillures et immondices n'en sont pas éliminées pour autant !. Elle est omniprésente et tend à s'accroître à la fin du Moyen âge avec l'augmentation de la densité de l'habitat dans les Bourgs et les cités, pas plus maintenant qu'avant le citadin semble respecter l'idée de salubrité publique










Celle ci est aggravée par le carcan des remparts, ces communes clotures des cités et par la configuration des tissus viaires ainsi que par l'absence de véritables mesures d'hygiène collective. Quand bien même elles existeraient !!...aucun citadin ne la respecterait 

Prenons un exemple : la ville de Sarlat, un lieu ou votre copiste a élu domicile depuis dix ans, les archives de la Dordogne, aussi bien régionales de Périgueux que communales de cette belle cité nous présente plusieurs documents d'un passé récent !!

Il est fait état, en 1907 (année de la sortie de la première Harley Davidson ) que notre cité vivait dans une insalubrité totale, foyer d'épidémies et de fièvres innombrables. Les citadins à cette époque vidaient encore leurs vases de nuit par les fenêtres, directement " es rues et ruelles ". l'insalubrité faisait partie du quotidien du citadin  !!!!!

PS : nous arrivons à l'article 480, cela représente 3000 pages d'écriture, des heures de recherches incalculables, puis d'heures de frappe sur le clavier de l'ordinateur pour finaliser, ainsi que d'innombrables heures de visionnage d'images afin d'agrémenter les textes des articles de ce Blog....votre copiste vous salue bien M de   






mercredi 13 mars 2019

La " Faide " Chevaleresque au X siècle

Les grands de cette époque ne cessent de se brouiller et de se réconcilier, de faire pression les uns sur les autres, directement ou indirectement. Il s'agit pour eux de se répartir les Comtés et les Châteaux, et par la on rivalise pour obtenir la meilleure position sociale possible

Les opérations de guerre, lorsqu'il y en a, sont menées par des troupes de combattants (milites) dont les plus efficaces sont à cheval et bien armés. Ils évitent en général les vraies batailles et se rencontrent dans des escarmouches ou guet-apens, faisant marches et contre marches pour aller mettre le siège devant un château, ou pour s'en retourner chez eux, de petites campagnes durant de deux à huit semaines. Les places ne se rendaient guère qu'à la suite de négociations ou de trahison de l'un des défenseurs attitrés. Mais un siège ou une chevauchée étaient surtout l'occasion de se livrer au pillage des paysans de la contrée de l'adversaire à titre de représailles contre celui ci

L'anthropologie emploie ce mot de " Faide ", pour diverses sociétés, aussi bien pour des Vendettas, que pour de véritables guerres de l'intérieur. L'auteur, D Barthélemy, nous propose de prendre le terme de " Faide Chevaleresque ", comme un type de guerre revendicatrice de biens, portant atteinte aux biens d'un autre, avec l'aide d'hommes rétribués en terres et en biens !!, mais également de vengeance, de haine mortelle, qui venge le sang à l'aide de sa Parentelle, donc liés par le sang et faisant couler celui de l'autre








La vengeance de sang n'est pas inconnue au X siècle et précisément à la fin de l'Empire Carolingien ayant permis de grandes " Faides ", fort bien analysées par Régine Le Jan (familles et pouvoirs dans le monde Franc du VII au X siècles). D'autant qu'il n'est pas impossible qu'une revendication de biens dégénère en haine de sang, il en existe un saisissant exemple dans les histoires du moine moraliste Raoul Glaber

Cependant la compétition, que nous nommeront pudiquement " politique", n'était meurtrière qu'occasionnellement, car entre gens de bonnes compagnies, s'affrontant pour des positions et des richesses, on se capture plutôt qu'on ne se tue, et l'on se donne des otages et des promesses en échange de libérations. Il s'agit en revanche de véritables actions de guerre, dans un discours sur la vengeance d'honneur !!, c'est à dire de la revendication par ces nobles de leurs droits, tels qu'ils l'apprécient dans leur entourage

Ces actions nuisent avant tout aux faibles, que sont les petites gens et paysans de l'adversaire, et en un sens cette guerre techniquement chevaleresque ne l'était pas du tout moralement. C'est une vengeance indirecte, mais fort propre à ancrer dans les esprits l'idée d'appartenance de ces hommes à leurs seigneurs. Car chacun de ces derniers en s'en prenant aux paysans de l'autre, en le visant à travers eux, lui rend le service de souligner à quels point ces pauvres bougres sont siens !!

Par le fait, le XII siècle n'aura pas vraiment à inventer la vocation des chevaliers afin de protéger les faibles et la justice, car cet idéal est déjà bien défini depuis le IX siècle !!, mais il va subir dans la pratique toutes sortes de perversions et ce à toutes les époques.









Le chevalier du temps des annales de Flodoard de Reims ( 894-966), est au service du droit, c'est à dire du sien propre !!, et s'il protège les paysans c'est avant tout les siens. Il n'est chevaleresque qu'avec le chevalier ennemi, auquel le lie une connivence à demi consciente, et il va le ménager en vue d'une réconciliation future, celle ci se trouve toujours assez proche puisqu'il s'agit bien moins souvent de querelle de sang, que de lutte pour des avantages matériels ou territoriaux, ceux ci étant plus facilement compensables et négociable qu'un meurtre !!

Mais il le ménage aussi afin de se concilier l'opinion " noble et défendable ", à tout le moins lors d'un plaid judiciaire. Par la, il espère se rallier ceux qui ayant des liens avec les deux parties, auront à choisir leur camp, ou à s'interposer comme négociateurs. Or donc, entre eux, les chevaliers du IX et X siècles auront quelques beaux gestes de clémence et d'estime.

Encore faut il préciser que la ruse, les coups tordus, les actes d'inclémence ne sont pas rares, et nos preux chevaliers du haut moyen âge , dans la réalité des choses ne seront jamais qu'à demi chevaleresque et encore qu'envers ceux de leur caste !!!

Pour autant on peut montrer que dans l'idéologie, un annaliste comme Flodoard de Reims, pour sobre et factuel qu'il soit, participe lui même à cette violence symbolique, tant dans ses petits développements que dans certains mots qu'il emploie !!!. A l'en croire les actes de guerre sont argumentés et ciblés, il épouse donc les raisons des protagonistes et fait paraître toute naturelle la Faide chevaleresque





PS: Les vrais victimes restent donc les paysans et au moment de la paix, les chevaliers se tiennent quittes, par concessions équilibrées des torts faits aux paysans de l'autre !!! Une autre idée du chevalier n'est ce pas ????
Sur un texte de D Barthélemy, ancien élève de G Duby, il est professeur à l'Université de Paris Sorbonne, il a publié deux ouvrages chez Fayard la mutation de l'an mil a t'elle eu lieu..et l'an mil et la paix de Dieu ...M de V


lundi 21 janvier 2019

Robert le bougre, sinistre moine !!

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La vie du premier inquisiteur général en France ne nous est pas connue, nous ne possédons que quelques épisodes de sa vie, notamment ses tournées inquisitoriales dans le centre et le nord de la France, à partir de 1232, jusqu'en 1239.

Nous savons par contre, qu'il fut à partir de 1215 un hérétique !! Puis il rentre dans le rang et rejoint le giron de la sainte église catholique et apostolique vers 1231. Nous ignorons l'année de sa naissance et ne possédons que dès données obscures sur sa mort après sa mise en détention perpétuelle ???

Il va suivre à Milan une jeune hérétique Cathare, devenant lui même un membre assidu de ce culte, c'est de la que lui viendra son surnom de "Bougre", nom que l'on donnait aux hérétiques en France, alors qu'en Italie le surnom de"Patarin", était le plus souvent employé !!

Notre Robert vécu une vingtaine d'années en parfait Cathare, après quoi il abjura ses erreurs et se fit Dominicain ( pourquoi la belle l'avait elle laissé tomber ??). Toujours est il qu'il se mit à dénoncer ses anciens frères (le vilain cafteur !!), mais un long commerce avec les hérétiques lui permettait de les reconnaître aisément à leurs discours et dans leur gestuelle !!

Voila qui va plaire à Rome et à ce vieil atrabilaire de pape qu'était Grégoire IX !!!!!









Ce fougueux vieillard  vindicatif qu'était Grégoire IX, ne va pas manquer d'utiliser les capacités de faux derche, de notre bougre de moine Robert !!!. Ainsi voyons nous dès 1232, notre mouchard investi des fonctions d'inquisiteur. Deux bulles papales, toutes deux du mois d'avril 1233, renferment quelques allusions au sujet des premières tournées inquisitoriales du bon frère Robert

L' hérésie sévissait dans la ville de la Charité sur Loire. le prieur Etienne de l'Abbaye de Cluny, s'était déjà mis en devoir de combattre le fléau, le pape s'empresse de recommander le Prieur au roi de France, pour qu'il fournisse des troupes afin d'assurer la mission, sans oublier d'affecter le frère Robert à cette mission

Notre bon moine dans son ardeur de "reconverti" va mener vigoureuse campagne dès son arrivée sur les lieux








Il commença par prêcher dans le but de ramener au bercail les brebis égarées, faut dire qu'il était doué le bougre, beaucoup d'hérétiques vont se convertir, dénonçant même leurs coreligionnaires, dans cet élan de foi retrouvée, le père livrait son fils ou sa femme, ou le fils dénonçait le père ou un frère, la femme dénonçait ses enfants son mari ou ses proches, bref le grand déballage !!!

Mais il est frustré le Robert !!, le gros des hérétiques échappait à ses belles paroles, il apprend que les Cathares fuyaient vers les régions voisines, Sens, Bourges, Rouen, Tours, mais aussi la Flandre et d'autres endroits environnants la France. Tout à sa mission il écume le bougre, il lui faut sévir,  Robert va donc écrire à ce vieil acariâtre de pape, lui demandant le droit de pouvoir appliquer les décrets des conciles dans toute leur rigueur contre cette légion d'hérétiques. le pape Grégoire IX le félicite de son zèle !!









La bulle du 19 avril ordonne d'extirper l'hérésie à la Charité sur Loire et les régions alentours, c'est à partir de ce moment que furent installés " in regno franciae ", les premiers inquisiteurs apostoliques. Grégoire IX doit être considéré comme le véritable organisateur de l'inquisition papale.

Dès réception du document Robert se met au travail et fort de l'appui de notre bon roi Saint Louis il poursuit les hérétiques avec la dernière vigueur, à la Charité, un grand nombre va alimenter les Bûchers, comme le rapporte les écrits d'un contemporain Philippe Mousket

Le zèle du moine fut si grand qu'il alarma l"archevêque de Sens, les prélats des environs et l'archevêque de Reims !!. Ces derniers vont envoyer une virulente protestation au pape. Mais si il ordonne aux inquisiteurs d'interrompre leur besogne, si il cède aux archevêques, il brûle cependant du désir de faire rentrer ces ecclésiastiques dans l'obéissance! le pape rumine, il sait fort bien que l'hérésie régnait dans tout le royaume de France, il ne tardera pas à laisser éclater sa colère !!!







Par la bulle d'août 1235 il rétablit l'inquisition et nomme Robert comme inquisiteur général, le Robert reprend du service et il va se déchaîner le bougre, on torture on brûle on enterre vivant, le sinistre dominicain se surpasse !!

A Chalons sur marne on brûle de l'hérétique, à Péronne neuf, à Elincourt quatre seigneurs sont brûlés, puis Cambrai une sorcière et vingt hérétiques, à Douai on brûle dix vieillards, après on ne compte plus c'est le tour de Lille, Ascq, Lers, Toufflers, puis en Flandres on brûle des hérétiques usuriers.

Nous arrivons à Mont Wimer ou il en brûle 183 !!! Ce monstre sera finalement destitué par celui qui l'avait créé, Grégoire IX le condamne à la détention perpétuelle

Nota: On se demande, qui, de Blanche de Castille ou de son fils Saint Louis, encouragera le plus ce moine à multiplier les bûchers en France ????

PS: perso le nain l'aurait collé sur un bûcher avec du bois vert qu'il ai le temps de bien se rendre compte de ce que cela fait hein !!!....désolé je me laisse aller, sinon pour la documentation elle provient de la BNF comme d'habitude M de V

vendredi 28 avril 2017

La bataille de Cocherel suite 2/2

Relatons cette bataille qui eut lieu si prés de notre cité, et qui sera la première victoire Française de cette guerre de cent ans. C'est grace à Pierre Naudin écrivain et archiviste hors pair et aux actes du colloque international de Cocherel, sans oublier André Plaisse grand spécialiste de Charles II roi de Navarre, que je pense pouvoir me permettre de donner ma version de cet engagement.

Jean de Grailly se sachant maître du terrain prend calmement ses dispositions. Comme aux échecs, les pièces sont en place, Crécy: Edouard III contre Philippe VI de Valois, Poitiers: le prince Noir contre Jean II le Bon, une fois de plus les Anglais ont les blancs.
On peut considérer qu'ils ont deux coups d'avance, ils tiennent la position haute, disposent des meilleurs archers du monde, ceux sont eux qui sont les réels gagnants des deux premiers engagements. Pour Jean le raisonnement est simple, "vous m'avez fixé!, je ne peux plus empêcher le sacre de Charles V !,venez me chercher...!!







Le breton en son particulier prédicament, réfléchi, il sait que le temps joue contre lui, que le Captal doit recevoir un renfort d'environ 300 Lances ( 900 hommes). Sa position est défavorable, ses troupes ont le dos à la rivière, ce qui lui pose un problème de ravitaillement et qui lui interdit toute possibilité de repli rapide en cas de débordement. L'attente est longue, les armées se font face et dans le silence de cette riante campagne normande, on n'entend que le claquement des bannières et le hennissement des chevaux. Il fait très chaud en ce mois de mai 1364, les hommes ont faim, ils sont nerveux et les chevaux aussi.

Dugesclin envoi un messager vers les Anglais, pour lui faire savoir qu'il l'attend sur la plaine pour le combattre, il faut bien le dire le stratagème est grossier, même si Bertrand n'était pas à Poitiers, il devait être au courant des prouesses du Gascon et du rôle qu'il joua aux côtés du Prince Noir.


On ne sait si Jean goutta la plaisanterie ? il se contente de congédier le messager avec un refus courtois, bien décidé à maintenir sa position. Il n'est plus pressé désormais, il a des vivres, il tient la meilleure position, un chemin de repli sécurisé, il peut attendre ses renforts sereinement.








Au soir du 15 mai, nous en sommes là: le Gascon ne veut pas descendre et le Breton loin d'être un sot ne veut pas monter !! Ils ont tous les deux raison, si l'un monte il se fait hacher par les archers, si l'autre descend il perd le bénéfice de ses archers qui ne lui seront plus d'aucune utilité en plaine, ou ils seront laminés par des hommes d'armes couverts d'acier.

La nuit va descendre enveloppant de son frais manteau hommes et chevaux, sur le tertre comme dans la plaine les feux de campements sont allumés, les hommes se délassent

Au matin du 16 mai une brume rasante se dissipe, il avait fait chaud hier, le soleil avait chauffé la terre, des deux côtés hommes et chevaux ressemblent à des fantômes. Bertrand tient conseil, le temps lui est compté petitement, de plus Arnaud de Cervolles quitte la place refusant de se battre contre le Gascon!









Cela ne dérange pas Bertrand qui n'avait aucune confiance dans l'Archiprêtre, le personnage fut fidèle a Jean II le bon, même au plus fort de la bataille à Poitiers, mais c'est un routier! les liens qu'il noue n'appartiennent qu'à lui. Bertrand tente une ruse, fait semblant de rompre et sonner la retraite, fait repasser l'eau à son train d'équipage, avec valets et pages, fait montrer croupières par ses batailles et prend la direction du gué. Pour donner quelques crédibilités à son action il fait également passer quelques chevaliers. Grailly observe et laisse faire, lui aussi connait son adversaire, il sait très bien que le Breton ne se retirera pas sans combattre, dans le monde des routiers si l'on doit se combattre entre gens du même monde, cela n'empêche pas le respect des qualités guerrières de l'autre. Le Captal n'en démordra pas, il commande de tenir la position, Jean Jouel est nerveux, il crie " ils fuient, ils fuient attaquez !!!" Jean réitère l'ordre de maintenir la position, hélas malgré son prestige, il n'est ni Edouard III, ni le Prince Noir, ses exhortations vont rester vaines, son ost est formé de troupes disparates de routiers de tous poils qui ont l'habitude d'obéir à leur capitaine!! Et la bataille s'ébranle, Jean jouel est bien décidé à tailler des croupières aux Français.









Dugesclin jubile, sa ruse bien que grossière a fonctionné, il espérait bien qu'une partie des troupes réagiraient, il ne lui reste plus qu'à effectuer une brusque volte face. Jean de Grailly n'a plus le choix!! C'est d'un coeur mal content qu'il se résout à descendre de son tertre avec ses deux autres batailles, comment pourrait il, même s'il maudit Jean Jouel, le laisser seul se faire massacrer par les troupes de bertrand. Nous y sommes, les deux troupes se font face, Jouel qui s'est aperçu de son erreur prend du champ et peu rejoindre les deux batailles bardées de fers du captal.

Imaginez vous avec ces deux armées, faites de chairs de sang et d'aciers, dans l'un des deux camps, mais seul dans votre armure! avec la peur qui vous tord les tripes, et la sueur qui dégouline de vos spalières dans vos canons de bras, pour finir par poisser vos mains dans vos gantelets, dites moi, est ce que la panique ne vous prendrait pas par le simple fait d'avoir un champ de vision réduit à la seule fente minime de votre protection de tête ???? réfléchissez bien avant de répondre......! Selon Delachenal, les forces semblent bien réparties, un millier de cavaliers de part et d'autres et l'équivalent en gens de pied, ce qui pour ma part me semble plausible si l'on tient compte du terrain, quand on est sur place. Le sort des armes sera dans un premier temps favorable au Captal de Bush, mais ses archers vont bien vite se débander, ils ne sont pas comme à Crécy ou Poitiers, protégés par des obstacles naturels, rapidement les arcs sont inutiles et la mêlée devient inextricable et particulièrement meurtrière pour ses archers, Jean Jouel est grièvement blessé. Cette masse de combattants acharnés, enchevêtrés, piétinants ceux qui sont tombés va lentement se déplacer, et les troupes Anglaises seront bientôt acculées à une vigne.









C'est alors qu'une forte réserve de cavalier ménagée par Bertrand, charge écartelant en un long sillon sanguinolent les combattants sur la plaine. Plusieurs ilots épars de fureur guerrière se sont formés, mais dans un coin, le regard vide fixant le ciel, meurt Jean Jouel tel un béjaune baignant dans son sang. Jean de Grailly se bat comme un forcené mais il sera enveloppé par un petit groupe de cavaliers, ceinturé et emporté loin du combat. la bannière d'or à la croix de sable chargée de cinq coquilles d'argent des Grailly vient de tomber, ce qui met fin aux combats.

Sur la plaine dans ce jour finissant qu'éclaire encore un soleil rouge, on pouvait voir cette terre de Cocherel tel un charnier recouverte de moribonds et de cadavres. Bertrand rentre à Rouen avec Jean de Grailly, prisonnier à rançon d'un certain Roland Bodin, il sera en fermé au Château de Meaux.


C'est à Reims que le Roi Charles V recevra la nouvelle de cette victoire, son règne débute sous de bons auspices pour ce roi élevé à l'école de l'adversité. M de V






samedi 13 mai 2017

N°45) La Guerre des Deux Roses et Marguerite d'Anjou Reine d'Angleterre

Cette figure de légende, par sa ténacité et sa bravoure va maintenir sur le trône d'Angleterre son époux Henri VI . Sans elle, il aurait disparu devant Richard d'York, aussi facilement que le fils du Prince Noir (Richard II) devant les Lancastre.

Elle est l'héroïne de cette guerre civile qui dura 30 ans, faisant des milliers de morts dans le royaume d'Albion, sous le nom de la Guerre des Deux Roses, une Blanche pour la maison d'York et une Rouge pour la maison des Lancastre, ces derniers occupent le Trône en la personne de Henri VI.

Cette guerre est une aubaine pour la France elle permet au royaume de Louis XI de se relever d'un conflit qui durait, si l'on tient compte des trêves et des traités, depuis 116 ans.

Mais prenons le personnage à ses débuts il le mérite bien, c'est donc le 24 mars 1430 que vint au monde Marguerite, fille de Isabelle de Lorraine et de René d'Anjou. Cette toute jeune fille fait partie de la troisième maison d'Anjou, celle qui commence quand Jean II le Bon, donne en apanage à son fils Louis ce Comté, devenant de ce fait Louis Comte d'Anjou, (passé peu glorieux quand on connait ce détestable personnage, voir Charles V, Louis était son frère),un de ces oncles rapaces de Charles VI le fou.



Marguerite sera promise une première fois à l'age de deux ans au Comte de Saint Pol, frère de cet infâme Jean de Luxembourg !!, resté tristement célèbre pour avoir vendu Jeanne D'Arc au Anglais pour la somme de 10 000 livres.

Marguerite part pour Angers vivre avec sa grand mère la Reine Yolande, son père étant prisonnier et sa mère partie en guerre, pour conquérir en lieu et place de son époux, ce royaume de Naples hérité par droits de succession.

Pendant ce temps croissait en beauté et en savoir notre personnage, modelée sous la férule de sa grand mère et d'excellent Maîtres triés sur le volet. Elle tenait de son père une grande sensibilité artistique, et de sa mère la ténacité devant les obstacles et le courage dans l'adversité. De 1440 à 1443 nous verrons Marguerite ratifier divers paiements et certains règlements en lieu et place de sa grand mère, proche de sa fin la reine Yolande initiait ses petits enfants à la gestion de ses domaines.



Voila le destin qui à pas feutrés fait son approche, en la personne du Comte de Suffolk, William de la Pole. L'envoyé extraordinaire du roi d'Angleterre a pour mission de trouver les bases d'un accord afin de faire entrer dans les limbes cent années de guerres entre les deux pays, vaste programme s'il en est !!!

Depuis que Henri V était mort l'Angleterre se trouvait livrée aux passions ennemies entre les différents familles proches du Trône. Henri VI se maintenait sur ce siège inconfortable, avec l'aide de son Régent, le Duc de Bedford, frère du roi décédé. Homme de sens rassis qui avait moins le sens de ses propres affaires que de celles de l'état, mais d'une santé fragile, et part sa mort il va priver ce roi d'un appui dont il avait tant besoin.

Par contre le régent avait un frère, Humphrey de Gloucester, benêt notoire, brouillon et ripailleur, qui semait l'or du royaume aux quatre vents. Il va s'aliéner toutes les personnes du conseil de régence, notamment les Ecclésiastiques.



Ces prélats ont pour chef, Beaufort, Cardinal de Winchester, ce dignitaire de l'église haïssait cordialement Gloucester. C'est le Parlement, lassé de ces querelles internes, qui retire aux deux protagonistes le maniement des affaires, pour les mettre dans les seules mains du Régent. Malheureusement il mourut peu de temps après, il fallut en revenir à Gloucester et bien sur le Cardinal ne lui ménagera aucunes chausses trappes!!

Il nous reste donc Suffolck, celui qui serra envoyé par le roi pour une mission diplomatique en France, ce guerrier auréolé de gloire aspirait à jouer un rôle dans l'état. Notre homme a l'esprit pratique, il souhaite aider ce tout jeune roi, et il comprend bien vite que pour ce faire, il doit s'allier au cardinal. Le but de ce petit groupe de personnes étant d'aider le roi,ils vont vite arriver à une évidence " il faut se débarrasser de brouillon de Gloucester!!! ". Ce ne sera pas compliqué car le personnage détient en lui les armes de sa propre destruction.
Sa vie dissolue, et le fait qu'il se servait à pleines mains dans le trésor royal, vont fournir à Winchester et Suffolck les arguments de sa chute devant le parlement.

Voila, le tableau est posé, les personnages principaux du moment sont figés, l'histoire de Marguerite d'Anjou peut commencer. A ce moment de notre récit Henri VI est un jeune homme de 21 ans, timide et cloîtré dans l'étude, la couronne a besoin d'un héritier pour asseoir le pouvoir de ce roi, et l'on parla donc en Albion de cette Marguerite fille d'un roi ruiné et sans couronne (le bon roi René)



Le jeune monarque voulut voir un portrait de sa cousine, c'est un chevalier Français, prisonnier à Londres ( Champchevrier) qui sera chargé d'en quérir un, au retour celui ci parlant de lui même le roi décida que nulle autre ne partagerait son trône. Le conseil fit donc des propositions à Charles VII de France, qui les accueillit avec beaucoup de courtoisie. Mais dures et longues furent les tractations,le chemin fut long et tortueux pour parvenir à un accord. Néanmoins Suffolck est à Harfleur le 31 mars 1444 et début avril dans la résidence royale il demande officiellement la main de Marguerite. Les Français vont lui préciser que le roi René, du fait de ses campagnes de conquête de son royaume de Naples était ruiné, et donc la princesse était pauvre et sans dot.

Suffolck répondit que la nation anglaise toute entière tiendrait à honneur d'y pourvoir. De fait le conseil et Winchester en premier, pensait qu'il valait mieux une jeune fille bien née sans fortune, car on pouvait espérer que sa reconnaissance serait acquise aux artisans de son bonheur.

Marguerite embarque à Rouen pour se rendre en Albion, et le Régent de France, Richard Plantagenêt Duc d'York vint s'incliner devant la future reine d'Angleterre. Un gros temps menaçait lorsqu'ils mirent à la voile, mais pendant la traversée les éléments vont se déchaîner, le Cock of Charbourgh, commandé par Maître Thomas Adams va affronter une véritable tempête!!!!.



Les voiles éclatent en lambeaux, et bientôt le mât sera rompu, ils vont être malmenés par les éléments, comme s'ils étaient embarqués sur une vulgaire coquille de noix et les passagers recommandèrent leurs âmes à Dieu.

Le 9 avril 1445 ce ne sont que les restes d'un vaisseau royal, que dis je ! une épave qui s"échouera sur la plage de Porchester, assez loin de leur destination. Cependant le mauvais temps accompagnait toujours Marguerite, balayant les arbres et éventrant les cottages. Malade, trempée, les vêtements en loques elle se réfugie dans une misérable chaumière et s'endort recrue de fatigue sur une paillasse. L'aventure commençait sous de tristes cieux, les époux vont se rencontrer 15 jours plus tard à Southampton, le roi a 23 ans, un beau visage mélancolique avec des yeux doux et rêveurs, il semblait bien chétif au milieu de ses massifs et rudes Barons qui l'entouraient. Ce jeune homme semblait tellement bon, si rempli d'humanité! que Marguerite éprouvera rapidement un profond respect pour son mari, et ce sentiment ne devait plus jamais se démentir.



D'un autre côté à la cour les lords n'avaient pas le même raisonnement que notre petite princesse, ils contemplaient avec une certaine stupeur ce descendant chétif d'une des plus sauvage famille de conquérants. Pour mémoire, issu des Angevins, donc du trop célèbre Foulques Nerra d'une part, et des normands de Guillaume le conquérant d'autre part il faisait pâle figure au regard de ses ancêtres.

Le 22 avril les deux époux reçoivent la bénédiction nuptiale en l'Abbaye de Titchefield ou ils passeront leur nuit de noces. De toute façon ils ne sont pas pressés d'entrer à Londres vu la mauvaise volonté du parlement pour voter les crédits nécessaires à l'ordonnance des festivités dans la cité !!!

Marguerite va observer avec curiosité cette ville orgueilleuse, fière de son opulence, qui renfermait dans ces murs une bourgeoisie puissante jalouse de ses droits, et une population chauvine à l'extrême, dangereuse et impulsive ( de ce côté du moins nous n'avions rien à leurs envier!!!!).



Le 30 mai le sacre eut lieu à Westminster, ou elle reçu l'hommage des princes du sang, des Lords et dignitaires du royaume, en ce jour sa grâce et sa majesté vont lui conquérir bien des coeurs, même Lord Talbot ce vieux guerrier fut, ému et subjugué!

Une fois installée à Westminster ce qui choqua le plus notre jeune reine c'était l'exécution du pouvoir, car si le roi régnait comme en France, il ne gouvernait en fait que par la grâce des lords, du Clergé et du Parlement, celle ci était composée de deux chambres, celle des Lords et Pairs du royaume et celle des communes, ou siégeaient les simples chevaliers et chevaliers fieffés, les représentants des Comtés et les représentants des villes et des Bourgs du royaume.



Le parlement est jaloux de ses prérogatives, le vote de l'impôt, la désignation de l'héritier au trône, la possibilité de retarder ou refuser des crédits au roi, la mise en accusation des mauvais conseillers royaux. Mais surtout elle est gardienne de la loi, et celle ci ne peut être modifiée sans l'accord des deux chambres, ces privilèges conféraient au parlement la possibilité d'influer sur la politique de gestion du pays.

Il est important de noter que l'égalité devant la loi pour les lords et la bourgeoisie était une réalité en Angleterre, de ce fait il n'y avait aucun conflit possible entre les deux chambres. La reine s'aperçu très vite du peu d'intérêts que prenait son époux à gouverner!! De facto il était clair pour elle que cet homme savant, amoureux des belles lettres, et fondateur du Collège d'Eton, n'était en aucune façon un politique. Mais Marguerite était lucide pour deux, elle voyait bien que l'héritier présomptif accusait une hostilité grandissante, notre benêt notoire de Gloucester n'avait pas digéré son éviction du pouvoir.



De plus  il haïssait la France, donc par le fait sa propre reine elle même, il n'a d'ailleurs pas affaire à une ingrate, Marguerite abhorre ce déplorable personnage et ne rate aucune occasion de lui faire savoir tant en paroles qu'en actes!!!

Malheureusement il n'est pas le seul à lorgner sur le trône!! Richard ce fourbe de Duc d'York régent de France, celui qui avait fait de si belles courbettes à sa future reine à Rouen, profite de la trêve pour faire de longs séjours en Albion, afin de fomenter mille intrigues avec la famille de Neuville. En fait la reine ne peut compter que sur deux personnes, Winchester qui l'initia aux arcanes de l'état anglais, et bien sur le fidèle Suffolck, le confident et l'ami. En 1447 au mois de février on fait arrêter et emprisonner Gloucester, la force de ce coup d'état frappe l'Angleterre et le parlement de stupeur, car tout le monde sait que ce n'est pas le roi Henri VI qui fait enfermer son benêt d'oncle!!, mais la reine et ses conseillers.



Malheureusement le Duc meurt dans sa cellule le 23 février et même si l'on sait qu'il était malade depuis longtemps, on ne put empêcher le peuple de crier à l'assassinat!! On ne sait pas s'il y a eut meurtre?, mais ils auront beau faire rien n'y fera la rumeur restera fort vivace.

C'était dans l'ordre des choses, mais cela tombait on ne peut plus mal, Winchester très âgé vient de mourir!, Suffolck est Duc depuis peu mais il se sent bien seul face à Richard d'York, que l'on considère déjà comme le remplaçant de Gloucester, de plus cet intrigant est marié à une Neuville, en entrant dans cette famille il possède un redoutable appui en la personne de Richard de Neuville, Comte de Warwick, jeune et bouillant, possédant des centaines de vassaux qu'il va mettre au service de la rose blanche des York et de Richard en particulier. De l'autre côté nous avons Somerset, chef de la famille à la rose rouge des Lancastre, et lui aussi n'est pas animé de bonnes intentions envers le roi en place, et la reine le sait bien.

Pour donner un peu d'espace à Suffolck, le dernier soutien du trône, menacé de toutes parts, la reine demande à Henri de nommer Richard d'York gouverneur d'Irlande, et Somerset comme nouveau régent de France, ils vont partir tous les deux en remâchant et ruminant leurs sinistres projets.



Pauvre Suffolck, sa situation va empirer, il a désormais contre lui les deux partis,et les deux roses ne manquent pas d'épines!! Il ne tardera pas à être convoqué à la barre de la chambre pour se justifier, mais la reine va réagir avec promptitude pour lui sauver la vie, la mort dans l'âme elle condamne cet ami de toujours du couple royal à l'exil avant que le parlement ne rende son arrêt.

Réfugié à Ipswich il apprend la défaite de Formigny, le pauvre homme décide de partir pour la France afin de pouvoir au moins mourir en soldat.

Mais Somerset ne lui en donnera pas l'occasion, il le fait arraisonner en mer et sur place instaure un tribunal fantoche ou après une parodie sinistre de procès le fait décapiter sur le pont de ce navire.

Somerset par son acte inqualifiable, mais aussi par son incapacité en tant que régent de France ouvre une voie royale à Richard d'York vers le pouvoir. Il ne tardera pas à être convoqué devant le parlement ou les partisans de la rose blanche des York dominent dans les deux chambres, la cause est entendue!! cela va être mené rondement, Somerset est condamné et emprisonné à la tour de Londres. On voit que Richard d'York et la puissante famille de Neuville tirent de plus en plus de ficelles de l'appareil politique Anglais.

Nouveau coup de théâtre de la Reine, elle réagit avec rapidité et violemment, est ce la peur de ce fourbe de Richard d'York, qui était un proche du détestable Gloucester, qui bien que mort semble encore si présent au travers de Richard ?? Toujours est il qu'elle fait élargir Somerset de sa prison (l'assassin de son ami Suffolck!!) et le fait nommer Connétable d'Angleterre.

De ce fait elle prend parti pour la rose rouge, par cette décision elle retire au roi son rôle d'arbitre du conflit, liant leur sort à tous deux à la famille de Lancastre


                                   La guerre des deux roses pouvait commencer !!!!


C'est encore elle qui mènera la lutte des Lancastre jusqu'à la bataille finale de Tewkesbury, elle sera emprisonnée à Walllingford. Sept ans plus tard Louis XI versera 10 000 livres pour sa libération, Marguerite devait en contre partie renoncer à tous ces droits sur l'Angleterre, elle meurt à Saumur à l'âge de 53 ans.




PS: Henri VI fut le seul roi d'Angleterre à vraiment pouvoir porter le titre de roi de France et d'Angleterre, car il fut le seul à être sacré en France, pour faire barrage à Charles VII qui fut sacré à Reims avec l'aide de Jeanne d'Arc M de V




jeudi 13 octobre 2022

N° 455) La Russie du Haut Moyen Age 1/3

L'histoire politique de la Russie commence en l'an 862, s'il faut en croire la vieille chronique de Nestor. Cette dernière remonte, pour son écriture, au XII siècle et serait l'oeuvre de deux moines se nommant respectivement Nestor et Sylvestre

C'est le texte le plus ancien possédé sur les origines de la Russie, relatant dans sa compilation des faits biens antérieurs au XII siècle, elle nous conte l'arrivée des Varègues ( des Vikings, voir article ), venus d'au delà des mers, puis de leur expulsion par les autochtones !!

Mais les tribus Slaves et Finnoises qui les avaient chassés se virent en proie à de telles dissensions entre elles, qu'elles envoyèrent une délégation  chez les Varègues d'une tribu nommée " La Roussj ", leurs faisant à peu près cette proposition !

Notre pays et immense et fertile, mais l'ordre n'y règne pas !, revenez donc régner et nous gouverner. Alors trois frères vinrent avec toute la Roussj, l'aîné Rurik se fixe à Novgorod, le second Simeous à Bielo Ozero, quand au troisième, Trouvor, il se place à Izborsk









C
e serait donc venu des Varègues de la tribu de " Roussj ", que le terme de Russe s'attache aux habitants d'une terre qui devient la Russie. Cependant deux autres hommes de cette tribu se rendant à Bysance ( Constantinople ) s'arrêtèrent à Kiev, ils feront venir d'autres Varègues pour y gouverner la tribu des Polanes (littéralement peuple de la plaine )

Nota : les Varègues en tant que guerriers sont tellement réputés, que le Basileus ( Empereur) de Constantinople disposera bientôt de sa propre garde de mercenairesVarègues !!

Seulement voila !!! autour de cette chronique perdure entre historiens une polémique, qui oppose les fervents partisans des Normani ou Normanz ( hommes du nord) prônant pour une origine Scandinave de l'état de Russie,.... aux Anti- Normani qui eux, tiennent pour une souche Khazare (Juifs de la steppe du Caucase), ou Ougrienne (venant de Hongrie), mais aussi Finnoise (Finlande), voir même Litanienne (Lituanie) ???

Je dis souvent " que le Moyen âge est une Cathédrale dont le sol est pavé d'hypothèses plausibes " !!...en voila un très bel exemple mordious !!!










On s'approche donc de la théorie qui rattache le nom de Russe à celui de la tribu Varègues Roussj et il est possible premièrement : que ce terme Roussj vienne de " Roslagen ", littoral de l' Upland Suédois, deuxièmement : il faut ajouter à cela le fait, que les Finnois de Russie nommérent fort longtemps les Suédois des " Ruossi ", troisièmenent : que le terme " Rus " chez les Suédois désigne le membre d'une " Droujina " ou " Truste " qui désigne un ensemble d'hommes liés par un serment 

La Dynastie fondée par le Varègue Rurik règnera de 862 (date approximative) jusqu'en 1598 date de la mort du fils d'Ivan le Terrible. Le siège de celle ci passera successivement de Novgorod à Kiev, puis à Moscou  

Ce sera le successeur de Rorik, Oleg, qui transfère sa capitale à Kiev, annonçant que celle ci " sera la mère des villes Russes ". Cette cité ne sera détrônée par Moscou qu'au Bas Moyen Age en 1328. La période des Princes de Kiev est remplie des luttes entre tribus à cause de l'instauration du christianisme, beaucoup ne comprennaient pas une religion pratiquant le pardon des offenses !!!










Le premier Prince Chrétien de Russie est Vladimir le Saint (980-1015), il reçoit le baptême à Kherson en 989, puis va faire jeter toutes les idoles dans le Dniepr et impose, tambour battant, un baptême collectif à son peuple !. Des chants populaires donnent à Vladimir une place en Russie, comparable à celle de Charlemagne dans la vieille épopée Française 

Dès cette époque les rapports avec les autres états Européens se développent et l'on va créer des alliances matrimoniales qui unissent les Princes de Kiev aux cours étrangères. Une des filles de Vladimir le Saint, Anne de Kiev, ramenée de Russie par l'Evêque de Chalons, Roger II, épouse Henri Premier Roy de France (1031-1060)

Anne de Kiev, sacrée " Royne de France ", à Reims en 1051, aura un fils qui recevra le prénom Bysantin de Philippe et qui sera porté par sept rois en France. A la mort de Henri Premier elle deviendra co-régente du royaume avec son fils et elle signera en caractères cyrilliques les actes royaux jusqu'en 1063








PS: P
récisons que Anne de Kiev de par sa confession appartenait à l'église " des sept conciles ", alors qu'Henri relevait de l'église catholique romaine !. ces deux églises sont encore " indivise " au moment des faits, mais il y avait déjà eut une rupture entre le Patriarche Photius de Constantinople (Orthodoxe), et le Pape Nicolas Premier de Rome. 

C'est à partir de cette rupture entre les deux hommes que les documents religieux en Russie seront écrits en Cyrillique

De ce conflit naîtra plus tard le grand schisme entre l'église d'Orient et celle d'occident en 1054....j'espère avoir été assez clair dans ce bref exposé, sinon je m'en excuse, mais l'histoire de la Russie ce n'est pas simple à aborder morbleu !! M de V