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samedi 7 septembre 2024

N°480) Le Pavement de la Rue Médiévale

Or donc dans l'avant dernier article nous parlions de la pollution au Moyen âge, il en découle que celle ci se concentrait surtout dans les Bourgs et les Cités. Le pavement des rues est une des solutions aux multiples nuisances de la vie dans les cités ! 

Protéger une chaussée " de terre et de gravois " l'empierrer ou mieux encore la recouvrir d'un revêtement solide afin de la rendre " moins périlleuse aux passans " et faciliter le passage des animaux de bât, des charrois et véhicules hippomobiles de toute dimension

Les témoignages de la fin du M-A ( XV-S ) montrent qu'il reste beaucoup à faire pour rendre le pavé luisant de propreté. Quand la rue de Nesle à Paris a été dégagée de ses ordures en janvier 1448, le voiturier Guillaume Caillet évacue l'équivalent de trente trois tombereaux de déchets !!!

Il s'agit de combattre les nuisances qui se sont généralisées avec l'extension et le peuplement des Bourgs et cités. La pose et l'entretien des pavés a d'abord relevé des particuliers et des autorités seigneuriales Laïques et Ecclésiastiques. L'essentiel des travaux intra-muros a été réalisé aux coûts et dépens des riverains soumis individuellement et collectivement à cette obligation !!










Beaucoup de villes ont obtenu à la fin du M-A, des Roys, des Princes, Ducs et Seigneurs, en même temps que les libertés administratives, le droit de mettre en place une fiscalité nouvelle pour subvenir aux charges qu'elles devaient assumer : comme la défense, les salaires des administrateurs locaux, les receptions et les fêtes, l'entretien des remparts, des bâtiments utilitaires, des égouts et des pavés

Le Pavage devient un chapitre de dépense, ou de " mises " dans les budgets municipaux. C'est ainsi que sont aménagés les grands axes indispensables à la vie économique. Mais le pavé reste encore un luxe fin XII et XIII siècles et il est difficile de distinguer entre le simple empierrement et les véritables pavés, entre la pose de dalles neuves et la réutilisation des anciennes !

Le siècle de Saint Louis, puis le début de la Guerre de Cent Ans (1337) occupent une place de choix dans le développement des institutions municipales, dans le transfert sur les finances urbaines du poids des travaux de défense, d'entretien des bâtiments d'utilité publique et des chaussées ( Saint Flour, Périgeux, Millau, Calais), Charles V favorisera la levée de subsides pour la protection des cités face à l'Anglois !










L
e pavé trouve désormais sa place dans les préocupations de Ediles qui commencent même à lever des taxes spéciales pour son entretien ou exiges une participation efficace des citadins. On le constate précocement en Italie ( Florence, Pérouse ) dans les principales villes du midi provençal et rhodanien, dans les Sud Ouest Aquitain et Languedocien, en Flandre, dans le Brabant et en Artois ( Aire sur la Lys dès 1187 ) à Bruxelles dès 1265, à Gand dès 1280, à Lièges vers 1285, à Calais, Ypres, Saint Omer ou l'essentiel de l'oeuvre de revêtement serait même achevé dès la fin du XIII siècle 

Des allusions à la pose d'assises sur le sol sont relevées à Senlis dès 1173-1179, à Poitiers en 1251 à propos de l'ouverture d'une carrière relevant du chapitre de Saint Hilaire la grande, puis à Troyes en 1270, à Reims en 1284, mais beaucoup plus rarement dans les régions Bretagne, Auvergne, Jura, ainsi que les Alpes et les Pyrénées

Tout semble s'accélerer au XV siècle et le pavé n'est plus un luxe ou une exception. La nécessité administrative, commerciale et militaire pousse les Souverains français, les Princes Fieffés, les seigneurs Ecclésiastiques et les Conseils Urbains à s'en préoccuper. Même si le pavé n'a pas la même importance budgétaire que les " grosses oeuvres " des remparts !










Les informations sur les revêtements vicinaux se multiplient dans les actes ( Reims dès 1356), tant et si bien que les pavés constituent parfois un chapitre entier dans les comptes des receveurs ( Nantes, Rennes, Tours ).

Nos médiévistes pensent que l'essentiel est accompli à la fin du XV siècle intra-muros des grandes Cités...Exemple : à Tours du temps du Roy Charles VII, puis du Roy Louis XI à Chartres ou il ne reste que quelques ruelles à aménager. Désormais les petites bourgades commencent à s'en préoccuper. Des travaux sont fait en Bretagne, à Guingamp, Moncontour, Fougères, Tréguier, Quimper, Vannes et Vitré dans la seconde moitié du XV siècle 

Beaucoup ont associé le pavé à la volonté de supprimer boues et fange, flaques d'eau putride et verglas d'hiver. La saleté serait à contrario liée à l'absence de revêtement dans rues et ruelles. Ce n'est pas tout à fait exact, car si les rues sont pavées souillures et immondices n'en sont pas éliminées pour autant !. Elle est omniprésente et tend à s'accroître à la fin du Moyen âge avec l'augmentation de la densité de l'habitat dans les Bourgs et les cités, pas plus maintenant qu'avant le citadin semble respecter l'idée de salubrité publique










Celle ci est aggravée par le carcan des remparts, ces communes clotures des cités et par la configuration des tissus viaires ainsi que par l'absence de véritables mesures d'hygiène collective. Quand bien même elles existeraient !!...aucun citadin ne la respecterait 

Prenons un exemple : la ville de Sarlat, un lieu ou votre copiste a élu domicile depuis dix ans, les archives de la Dordogne, aussi bien régionales de Périgueux que communales de cette belle cité nous présente plusieurs documents d'un passé récent !!

Il est fait état, en 1907 (année de la sortie de la première Harley Davidson ) que notre cité vivait dans une insalubrité totale, foyer d'épidémies et de fièvres innombrables. Les citadins à cette époque vidaient encore leurs vases de nuit par les fenêtres, directement " es rues et ruelles ". l'insalubrité faisait partie du quotidien du citadin  !!!!!

PS : nous arrivons à l'article 480, cela représente 3000 pages d'écriture, des heures de recherches incalculables, puis d'heures de frappe sur le clavier de l'ordinateur pour finaliser, ainsi que d'innombrables heures de visionnage d'images afin d'agrémenter les textes des articles de ce Blog....votre copiste vous salue bien M de   






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