PS: Précisons que Anne de Kiev de par sa confession appartenait à l'église " des sept conciles ", alors qu'Henri relevait de l'église catholique romaine !. ces deux églises sont encore " indivise " au moment des faits, mais il y avait déjà eut une rupture entre le Patriarche Photius de Constantinople (Orthodoxe), et le Pape Nicolas Premier de Rome.
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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jeudi 13 octobre 2022
N° 455) La Russie du Haut Moyen Age 1/3
PS: Précisons que Anne de Kiev de par sa confession appartenait à l'église " des sept conciles ", alors qu'Henri relevait de l'église catholique romaine !. ces deux églises sont encore " indivise " au moment des faits, mais il y avait déjà eut une rupture entre le Patriarche Photius de Constantinople (Orthodoxe), et le Pape Nicolas Premier de Rome.
vendredi 21 janvier 2022
Moyen âge le Voeu de Pèlerinage 2/3
Avant de cheminer il nous faut cependant mieux cerner ce pèlerin médiéval, le saisir dans l'effort quotidien de son engagement, depuis son voeu jusqu'au matin radieux du terme de son voyage !!
Il n'existe guère, faut il le préciser, de mesure commune entre la puérilité des serments irréfléchis d'une civilisation comme la nôtre et la décision héroïque par laquelle un Seigneur, un Bourgeois ou un Paysan du moyen âge se font les vagabonds de Dieu !
Il ne me semble pas, mais le nain peut se tromper, que la satisfaction d'intérêts purement matériels, comme la réussite d'une entreprise humaine par exemple, aient inspiré un grand nombre de voeux.
L'homme médiéval, je crois, n'attacha jamais à ses aises une importance extrême, la vie était rude au moyen âge et le Seigneur, le Bourgeois ou le Paysan ne l'étaient pas moins, mais ils avaient ce bon sens pratique de prendre sans rechigner ce que la vie leur offrait !
mercredi 28 avril 2021
Médecine le Temps du Grand Changement
vendredi 16 octobre 2020
N°365) La Maison d'Albret au moyen âge en Guyenne
Au milieu des grandes Landes, la ou se situaient les territoires délaissés de la Guyenne et Gascogne, terres ingrates composées de marais bourbeux et de lagunes insalubres, vivait une modeste Châtellenie habitée par des Seigneurs pauvres et loqueteux. Cette région se trouvait bien à l'écart des chemins empruntés par les hommes des steppes Nordiques, lors des invasions barbares, ils avaient des destinations d'un meilleur profit, avec des régions plus grasses et des bourgades plus riches pour les razzias qu'ils entreprenaient !
Cependant la région était propice aux malandrins,voleurs, déserteurs et manants en rupture du ban de la société, aussi fallait il un bras protecteur afin de préserver les autochtones, pauvres et miséreux, de leurs farouches atteintes. Le Baron qui prit en main la destinée de cet habitat misérable et éloigné de tout, donna son nom au village, donnant Labrit, Labret, Lebret, puis pour finir Albret. A notre connaissance le premier à entrer dans l'histoire en tant que Sire d'Albret est Amanieu Premier, il est reconnu comme protecteur des Moines de l'Abbaye de Condom
Pourtant notre "Nobliau Rural" possédait déjà une réputation de Routier et de Pillard, prenant dans les Seigneuries des alentours ce que ses terres ne lui apportaient pas. Ces sortes de petites guerres privées courantes pendant le haut Moyen âge et qui entretenaient une certaine émulation entre voisins !
Ses successeurs vont persévérer dans ce sens étant toujours en quête d'argent et d'aventure, louant au plus offrant leur bras et leur épée ainsi que leur courage. En ce temps la le Fief de Labrit se composait d'une Motte Castrale surmontée d'un château de bois posé sur une place nivelée et délimitée par une enceinte réduite entourée d'une levée de terre et d'un fossé
En fait un ensemble défensif sommaire en rapport avec les ressources dérisoires de la région qui dissuadaient les conquérants bien plus que ne l'aurait fait de fortes murailles. Les Sires de Labrit abandonnérent ce domaine castral dès que les succés de leurs entreprises fournirent pécunes en suffisance pour s'installer à Casteljaloux ou ils construisirent une forteresse, ne revenant dans leur ancienne demeure que de façon épisodique (bien sur on y laisse un homme lige et quelques soudoyers)
Amanieu II va participer à la première croisade avec Godefroy de Bouillon en 1099, pas ou peu d'informations sur Amanieu III 1085-1143. Son successeur Amanieu IV va se soumettre à Richard Coeur de Lion fin XII siècle, puis rejoindra ensuite la Banière Papale lors de la Croisade des Albigeois en 1209, il laisse en donation à Amanieu V le château de Bazas vers 1250. Amanieu VI quand à lui meurt la même année que Saint Louis en 1270
Son descendant Amanieu VII va céder, de force forcée, sa chatellenie de Millau au futur Edouard Premier d'Angleterre, en 1272, ceci afin de respecter les accords royaux entre la France et Albion, mais en 1308 il va acheter les Vicomtés de Dax et de Tartas
samedi 24 août 2019
Le Roy Jean II le Bon
Jean ne rêvait que chevalerie et ne désirait que paraître à l'égal de son royal paternel. Il n'atteignit, comme son père, qu'à la gloire d'être un expert dans cette science, déjà obsolète, qu'était devenue la Chevalerie en ce milieu du XIV siècle !!!. C'est à dire comme l'écrivait Jehan Froissart " d'être gai, frisque, amoureux et bachelereux ", mais sa bravoure n'était qu'aveugle témérité. On peu même se demander si après la bataille de Poitiers, le Prince Noir, qui l'accueille tel un preux du cycle Arthurien, ne le fait pas par pure dérision ....???
Pour maintenir ses prérogatives royales rien ne l'arrêtait pour se venger de ses ennemis, lent d'esprit, ayant peine à concevoir, il ne fut digne de tenir le sceptre ni par l'art de gouverner, ni par celui de conduire ses armées. Jean était esclave de ses sens et de ses passions colérique et rancunier, il ne savait ni se modérer, ni faire barrage à ses caprices. Le surnom qu'il a gardé dans l'histoire ne serait qu'ironie si l'histoire se prêtait aux jeux de l'esprit
Tout porte à croire que nous disons Jean II le Bon parce qu'un jour Jehan Froissart a dit " le bon roi Jean ", mais ne le disait il pas pour faire entendre qu'il était léger, trop confiant, étourdi, voir même un bon homme à ses heures ????, néanmoins cela ne l'empêchait pas de tuer ou faire tuer ses gens !, voir même comme à Rouen de les assassiner (voir article), ou de les ruiner ce qui était fréquent !!!!
Il fit par exemple exécuter le Comte d'Eu, son Connétable, sous le fallacieux prétexte de trahison, personne n'y cru dans son temps, pas plus que dans le notre d'ailleurs. Mais pour placer à ce poste son favori, Charles la Cerda, personnage de même farine que son roi, vit on jamais personnage plus incompétent que lui à la tête de l'Ost de France
Il navrait encore plus son peuple pour les ruiner, car son goût des plaisirs et du faste le guidait, il imaginait chaque jour des raisons de dépenser un argent qu'il n'avait pas, ne tenant aucun compte des règles, des lois et des usages pour arriver à ses fins, levant des aides sous les plus frivoles prétextes par la plénitude de sa puissance royale en ces temps de détresse. Il faisait comme l'avait fait avant lui son père, et surtout son grand père, ce Paon bouffi d'orgueil qu'était Charles de Valois, frère du Roi de Fer, Philippe IV le Bel
Il va remanier les monnaies, les rogner, dépassant par ses actes les méfaits que firent tous les autres rois avant lui. Chaque année on comptait de six à huit remaniement des monnaies, voir davantage !!!. Ce prince ne réfléchissait pas aux conséquences de ses actes, ne pensant qu'aux divertissements, les fêtes et les tournois vidèrent son trésor, mais lui ne rêvait qu'à de nouveaux plaisirs !!
On est même en droit de se demander comment un tel benêt put engendre un fils comme le Dauphin Charles, puis Régent et futur Roi Charles V le Sage !!!, cela défie l'entendement. On comprend facilement que le Roi jean II le Bon et le Dauphin son fils ne s'entendaient pas, pour faire simple il y avait une sorte de haine entre le père et le fils !!!. Car le Dauphin était aussi brillant que sont père était limité dans ses entendements
Ce dont va profiter Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux, lui qui avait plus que tout autre à se plaindre de ce roi batteur d'estrade, champion de nos rutilants fers vêtus à courtes visions
L'échec de la royauté sous Jean II le Bon était visible et manifeste, mais sur son trône, Jean II, toujours frivole, même dans les circonstances les plus graves n'en était point troublé. Car d'idées suivies il n'en avait point, de plan arrêté qu'un seul !! se procurer de l'argent à tout prix !!!
Les états généraux refuseront ce qu'il demande, les détails manquent sur la plupart de ces assemblées, mais on peu juger de toutes par celles des états de Normandie, qui firent entendre d'amères doléances sur l'état de leur province et sur les ravages que provoquaient les hommes d'armes, le négoce interrompu, les monnaies altérées, les privilèges méprisés et les impôts excessifs !!
Quatre ans s'écoulèrent pendant lesquels Jean II le Bon parvint à vivre d'expédients et à trouver l'argent pour ses plaisirs. Mais à la fin tout s'épuise et en 1355 les Ordonnances de ce Prince étaient reconnues inutiles !!!. Il va dès lors se réfugier dans le pur despotisme !!
Il se voyait à la merci de ses sujets et réduit pour leur arracher de l'argent à leur accorder des garanties. Pour la première fois en 1355 les trois ordres, avant même la première réunion des états, se promirent qu'ils remédieraient aux abus du monarque, et que si une aide était accordée à ce roi, on frapperait alors une monnaie forte à laquelle on ne ferait subir aucun changement, ni rognage, ni dévaluation !!
Lors de cette assemblée Gauthier de Brienne parlait au nom de la Noblesse, Jean de Craon Archevêque de Reims au nom du Clergé, et enfin la ville de Paris avait envoyé son prévôt des Marchands Etienne Marcel, ce dernier y fut brillant !!. On peu se demander si c'est à partir de ce moment qu'il développa son goût pour la politique ???, et est ce à partir de la que vint chez lui ces idées de réforme à la mode Flamande ??. On ne peu l'affirmer, mais cependant l'exemple pitoyable que donnait le roi Jean II le Bon fut surement un élément déclencheur !!!
PS: Documentation BNF comme il se doit M de V
samedi 11 mai 2019
Les Drapiers de Paris en 1219
Les Drapiers constituaient le premier des six corps de métiers, auxquels appartenait le gouvernement du commerce de Paris. Cet article vient compléter la documentation du Blog sur cette profession, je citerais l'article 272 sur le drap "escarlate" au moyen âge, le 257 sur les drapiers de Reims aux XIII, XIV et XV siècles et pour finir le 211 sur les soies d'or et d'argent au moyen âge
Cette corporation Parisienne faisait remonter leurs privilèges et leur constitution au règne de Philippe Auguste, comme on le constate dans le préambule d'une Ordonnance qu'ils obtinrent du roi Jean II le Bon en 1362
Oyez la supplication dis cet acte, à nous faicte, de par noz bien amez, les maîstres et confrères de la draperie de nostre bonne ville de Paris. Contenant aux environ de l'an mil quatre vint et huit, au mois de décembre, que la confrarie de la dicte draperie a esté encommencée !!!!!
De ces termes il résulte qu'en 1362 les drapiers ne sont pas en mesure de produire cette Charte de Philippe Auguste ??, puisque dans l'ordonnance on y énonce d'une manière approximative ce fameux document !! De la peuvent naître des doutes sur la véritable période à laquelle nos drapiers Parisiens commencèrent à former un corps de métier ??
Cependant on sait par d'autres documents qu'ils agissaient déjà comme une communauté en 1183, car cette année la ils reçurent du roi, moyennant cent livres Parisis de cens annuel, 24 maisons confisquées aux Juifs. Ces maisons saisies étaient situées non loin du palais dans une rue qui s'appelait " Judoearia pannificorum ", et qui plus tard portera le nom de rue de la vieille Draperie
L'ordonnance de 1362 dont nous parlions plus haut, révèle cependant un fait qui expliquerait ?....jusqu'à un certain point, comment avait pu disparaître un document aussi important pour le corps des Drapiers !!, document qui confirmait leur institution.
Nous parlons la d'une missive de Philippe VI de Valois (le roi trouvé), qui s'adresse à son Prévôt de Paris, ce document est daté du 21 avril 1339, dans lequel le roi déclare rétablir la corporation suspendue précédemment ?, n'est ce pas à cette suppression temporaire de cette confrérie (dont on ne connait pas le motif), qu'il faut rapporter la perte, voir la destruction volontaire, faite sur ordre du roi de ce document fondamental ?????
Le livre des métiers d'Etienne Boileau (voir article), ne renferme aucune disposition relative aux Drapiers. Le titre cinquantième de son livre I, parle des "Toisserans de lange", mais cela concerne seulement les fabricants de drap commun et de couvertures établis en Paris. Mais ni ce titre ni ceux qui suivent après, quoiqu'ils se rapportent aux Foulons et Teinturiers, ne font pas la moindre allusion au commerce de nos Drapiers ???
Cette absence presque complète de documents pour une corporation dont la suprématie ne fut jamais contestée reste un mystère !!. Nous ne trouvons qu'un acte d'août 1219, un contrat de vente passé entre la Confrérie des marchands Drapiers et un bourgeois de la cité, nommé Raoul Duplessis, lequel cède à la dite confrérie une maison située derrière le mur du petit pont, ainsi que les droits qu'il percevait sur diverses maisons contiguës à l'hôtel ou se tenait les réunions de la corporation des Drapiers
PS: documents BNF, sur des textes de l'école des Chartes M de V
samedi 27 avril 2019
Le sentiment national lors de la guerre de cent ans
La grande Théocratie qui avait été établie par Grégoire VII va succomber sous les coups que vont lui porter les Légistes du Roi de Fer (voir article), elle ne s'en relèvera pas et Boniface VIII en fera les frais !!, puis va suivre le long séjour de la Papauté en Avignon, que les Italiens nomment "la captivité de Babylone". Cette église sera ensuite déchirée par le Schisme ( voir article) et compromise aussi par l'inconduite d'un trop grand nombre de ses dignitaires, attaquée de toutes parts avec sévérité, tant en France qu'en Albion elle n'exerce plus qu'une influence singulièrement restreinte sur les événements.
La Chevalerie échappant de ce fait aux ecclésiastiques sera frappée elle même d'une irrémédiable décadence (voir article), elle inflige par ses faits et gestes un perpétuel démenti aux efforts de nos rutilants fers vêtus, qui cherchaient à ressusciter les temps fabuleux d'Arthur et de la table ronde, mais ne vivaient que sur l'acquis de leurs ancêtres
Froissart ne l'avait surement pas prévue, mais il n'en a pas moins été frappé, à la fin de sa vie, par le déclin des sentiments chevaleresques, ce Clerc Poète et Chroniqueur qui avait été longtemps le héraut d'armes de cette chevalerie, ( voir article)
Les nations en général et la France en particulier, ont pendant le XIV siècle pris une conscience plus nette d'elles mêmes, leurs aspirations, leurs tendances et leurs passions se sont accentuées. L'idée nationale s'est dégagée dans la mesure ou l'idéal chevaleresque disparaissait ( voir article).
Les progrès de cette idée marquent pour la France le commencement de la vie moderne, enfantée dans la douleur des problèmes politiques et sociaux et dans les désastres de la guerre de cent ans ( voir article). Du même coup ils ont donnés à la nation le sentiment de son unité et aux différentes classes qui la composaient, celui de leur solidarité respective !!
De la, dans le coeur des gens et dans la conscience du pays on trouve deux tendances opposées, contraires et ennemies, l'une qui poussait les gens à s'unir contre l'étranger envahisseur, et l'autre qui mettait aux prises avec lui même, ce peuple, provoquant ainsi agitations et haines dont l'explosion coïncide dans notre pays avec les premières manifestations de ce sentiment national
Le XIV siècle verra naître et grandir ce sentiment, on y voit Philippe IV le Bel faire chuter un Pape (voir article), un prévôt des marchands faire sa révolution (voir article), puis la grande emprise de jacques Bonhomme (voir article), mais on y voit également un peuple rassemblé derrière Charles V le Sage et luttant ensemble contre l'Anglois (voir article)
C'est l'image de cette France du XIV et et du XV siècles, qui moins accablée par ses défaites guerrières qu'épuisée par ses divisions intestines, voir même sa guerre civile du XV siècle (voir article), mais petit à petit elle va trouver son essor dans ce sentiment national
Brossons un tableau de la France à l'aube de la guerre de cent ans. notre pays était puissant et peuplé d'environ 16 millions d'âmes, doté d'une prospérité matérielle indéniable. Les paysans croissaient et multipliaient à la faveur de cette longue période de paix, et les terres produisaient au delà des besoins de la consommation.
Jehan Froissart nous dépeint les celliers remplis de vin, les greniers chargés de blé et les étables ou l'on élevait les bestiaux les plus gras et les mieux nourris du monde !!!. Si les campagnes étaient prospères, les villes et cités étaient riches, et l'industrie française se portait à merveille, les toiles de Reims (voir article), les draps de Louviers, de Saint Lô, de Caen et les velours de Limoux en Languedoc étaient célèbres
Le commerce l'était plus encore sur le littoral Normand, de la Saintonge et les côtes de la Méditerranée. Les foires de Champagne (voir article), et celles du Lendit (voir article) en étaient les grandes assises !!!
Cette abondance et le progrès des arts avaient développé dans la nation le goût du luxe et des jouissances matérielles. Dans la noblesse, nos Seigneurs recherchaient des vêtements plus courts et plus collants, faits d'étoffes onéreuses, ornés de pierres et de perles précieuses. Les Dames serraient leurs tailles afin de marquer la silhouette, chargeaient leurs têtes de faux cheveux, se rendant à l'église avec des tenues plus somptueuses que décentes.
Cette noblesse donnait aux classes inférieures qu'elles ne suivaient que trop !!. Les bourgeois se servaient de leurs grosses fortunes afin de satisfaire aux exigences de leur table, de leur mise et de leur train de maison. Le peuple, du nanti au manant, du boutiquier à l'apprenti, nul ne voulait rester en arrière, et l'on voyait bien des gens portant sur eux en étoffes, bijoux et affiquets la plus grande partie de leur avoir (voir article)
Mais Bourgeois et vilains avaient perdu l'habitude des exercices guerriers et l'instinct des vertus militaires. Quand à la noblesse, ou lances rimait avec danse, ne pratiquant le plus souvent que le champ clos (voir article), dans des joutes et des tournois à thèmes. Cependant nos rutilants fers vêtus s'irritaient, lorsqu'ils voyaient la royauté essayer d'organiser sérieusement les milices Bourgeoises (voir article), ou bien tenter de former une armée nationale (voir article) !!!
Les romans de chevalerie faisaient à cette époque pleuvoir moult sarcasmes, sur ces soldats tirés de l'officine, du comptoir ou de l'atelier
Il faut dire que bien souvent les rois de France eux mêmes, aimaient mieux puiser dans leurs bourses, disant que par l'impôt ils se tiendraient hors du péril de leur corps, et qu'il pourraient de ce fait continuer leur commerce, administrer leurs biens, leurs marchandises et leurs terres
A l'aube de cette guerre qui devait durer 116 ans, le bourgeois, l'artisan et le propriétaire terrien y trouvaient leur compte et trouvaient somme toute que ce royal langage était raisonnable !!
C'est dans ces dispositions que le peuple de France regardait les malheurs qui s'amassaient et qui pointaient leur nez à l'horizon, et ce sera dans ces épreuves qu'ils allaient trouver cette force nouvelle, le sentiment national
PS: les infos proviennent de la BNF, et de l'école des Chartes, pour le reste c'est mon sentiment que je vous transmet, mon idée de cette fin du moyen âge !!!
Cet article est le trois cent huitième du blog, et il fait également une petite synthèse de la fin de ces mille ans d'histoire médiévale
Le but de votre copiste de nain reste avant tout le partage avec des passionnés, de ces "hypothèses probables", car je reste ce nain juché sur les épaules de géants, c'est à dire de ceux qui ont fait l'histoire M de V
mercredi 27 mars 2019
Le Déshonneur de Jean de Vervins XIV siècle
Tout commença ainsi. Dans les Flandres, après avoir saccagé les faubourgs de Chimay, les Français étaient revenus sans être inquiétés à Vervin et Aubenton. A quelques temps de la Jean de Hainault brûlant de se venger entra en Tiérarche. Les habitants d'Aubenton sont inquiets, car leur ville n'est entourée que de méchantes palissades, ils vont demander secours au Bailli de Vermandois, qui va envoyer Jean de Vervins, son oncle Thomas de Vervins, le Vidame de Châlons et 300 hommes d'armes
La garde de l'une des portes de cette cité fut dévolue à Jean de Vervins, lors de l'attaque Jean de Hainault reconnaissant le pennon de Vervins se jeta avec vigueur sur cet emplacement, comptant bien laver l'affront subit en 1340 !!!!. Il fit si bien qu'il s'empara de la porte et Jean de Vervins et son oncle sautant à cheval vont se réfugier précipitamment à Vervin, avait il les ongles trop pâles ?? cela expliquerais beaucoup de chose !!!!
Jean de Vervins avait d'excellentes raisons de rester attaché au service de Philippe VI de Valois, il était bien en cours et avait rendus divers services à la couronne de France !! alors pourquoi prit il le parti de trahir et rejoindre l'Anglois ???
Voyons ce qu'en disent ses contemporains !!!, épluchons les chroniques, elles racontent que Jean de Vervins organisa, en 1347, un complot visant à livrer Laon aux Anglois !!. Au premier abord il semble difficile d'admettre ce genre d'hypothèse, car on ne voit pas comment pendant le siège de Calais, les Anglois auraient pu distraire des troupes et s'engager jusqu'à Laon ??, alors que la région était sillonnée de gens d'armes se rendant à la convocation du Ban du roi de France, en vue de dégager Calais ???. Cependant certains faits ne peuvent être niés, alors fouillons plus loin !!
Si l'entreprise n'était pas concevable pour les Anglois dans une région fort peuplée et pourvue de nombreux châteaux, du moins pouvons nous admettre qu'il voulait se la faire livrer pour lui même avec l'aide d'un petit contingent anglois venant épauler ses propres forces ???. Toujours est il que dans ce cas il lui fallait des complices dans cette cité
Il en trouva, et le principal d'entre eux était l'Avocat Gauvin de Belmont, fixé à Metz, mais qui avait une maison dans Laon, celui ci aurait imaginé un plan, paraît il, celui de creuser un souterrain de sa cave et menant dans la campagne, afin de faire pénétrer des hommes d'armes !!. On reconnait bien la l'imagination populaire, laquelle voit des souterrains partout dès qu'il y a complot.
Bref il arriva que ce complot eut des fuites, comme c'est souvent le cas dans ce genre d'entreprise, il y eut un complice indiscret qui dénonça tout. Il se nommait Colin Thommelin, forgeron de son état, originaire de Laon, que la misère avait mis sur les routes le chassant de son pays natal.
L'homme devait servir de courrier et porter une lettre expliquant le complot à Edouard III, mais à peine eut il le document en main qu'il vit le parti qu'il pourrait en tirer pour lui et sa famille, nécessité faisant loi, il l'apporta au roi, oui, mais de France contre récompense !!!!. Sans tant languir ce dernier fait entreprendre des recherches
On finira par trouver le Gauvin Belmont, l'avocat véreux c'était réfugié à Reims, caché sous l'habit du Carmel, l'homme se faisait passer pour un prêtre, allant même jusqu'à entendre les fidèles en confession !!!. Arrêté en avril 1347 puis transféré à Laon pour y être condamné par l'official à la prison à perpétuité !!. Mais la ville était en émoi, les habitant menant grand tapage, huchaient à gueule bec qu'ils voulaient le traître !!. Désirant calmer la foule la municipalité décida de montrer le Gauvin, on le mit donc sur un chariot couvert de chaines
Mais le peuple dans un accès de fureur, qui ne fut peut être pas spontané, l'accabla de moult jets de pierres !!!, l'avocaillon eut le crâne fendu et en mourut dans de vives souffrances !!!. Jean de Vervins trouvant que l'affaire se gâtait, jugea prudent de déguerpir, tout en laissant dans son château de Bosmont, une garnison de 60 archers Anglois, qui ravagèrent le pays à trois lieues à la ronde !!
Le bailli de Vermandois, le Comte de Roucy et des gens de Laon attaquèrent ce repaire de brigands, après un siège très vif, la place se rend, on laisse la vie sauve aux défenseurs, puis on rase le château, à l'emplacement duquel, plus tard on érigera un gibet !!. Voila ce que nous apprennent les chroniques et ce jusqu'à la découverte d'extraits inédits, des écrits de Jean de Noyal, Abbé de Saint Vincent de Laon !!!!! Comme quoi fouiller dans les archives n'est pas dénué d'intérêt !!
On y apprend pourquoi Jean de Vervins est passé à l'ennemi, il avait été vaincu en champ clos lors d'un duel judiciaire en présence du roi de France, par un chevalier nommé Henri du Bos ou du Bois. Voila ce qu'il c'est passé, si nous ne connaissons pas la cause réelle du conflit entre les deux hommes, les menant au champ clos, du moins savons nous que Jean de Vervins accusait Henri du Bois de l'avoir envoûté, ou fait envoûter, puis de s'être vanté qu'aucune femme ne saurait lui résister !!!, toujours est il que l'affaire arriva aux oreilles du roi
Notre Philippe VI de Valois, plus chevalier que roi, les fit traduire devant son parlement, pour une mise en accusation, afin qu'ils puissent y jeter leur gage de bataille! La date du combat singulier fut fixée au 13 avril 1344 et devait avoir lieu à Gisors, et un texte contemporain nous apprend de la façon la plus positive, que nos adversaires se rencontrèrent aux conditions décidées !!
Henri du Bois en sorti vainqueur, le roi qui assistait à ce combat, accorda la vie sauve à Jean de Vervins pour services rendus. Ce dernier ne put en prendre son parti et ravalant sa bile, il rejoignit le camp Anglais, devenant traître par esprit de vengeance, ce qui ne lui porta pas chance car il mourut peu de temps après !!
PS: documentation BNF, livre de l'école des Chartes, et un peu de prose de votre copiste M de V
mercredi 13 mars 2019
La " Faide " Chevaleresque au X siècle
Les opérations de guerre, lorsqu'il y en a, sont menées par des troupes de combattants (milites) dont les plus efficaces sont à cheval et bien armés. Ils évitent en général les vraies batailles et se rencontrent dans des escarmouches ou guet-apens, faisant marches et contre marches pour aller mettre le siège devant un château, ou pour s'en retourner chez eux, de petites campagnes durant de deux à huit semaines. Les places ne se rendaient guère qu'à la suite de négociations ou de trahison de l'un des défenseurs attitrés. Mais un siège ou une chevauchée étaient surtout l'occasion de se livrer au pillage des paysans de la contrée de l'adversaire à titre de représailles contre celui ci
L'anthropologie emploie ce mot de " Faide ", pour diverses sociétés, aussi bien pour des Vendettas, que pour de véritables guerres de l'intérieur. L'auteur, D Barthélemy, nous propose de prendre le terme de " Faide Chevaleresque ", comme un type de guerre revendicatrice de biens, portant atteinte aux biens d'un autre, avec l'aide d'hommes rétribués en terres et en biens !!, mais également de vengeance, de haine mortelle, qui venge le sang à l'aide de sa Parentelle, donc liés par le sang et faisant couler celui de l'autre
La vengeance de sang n'est pas inconnue au X siècle et précisément à la fin de l'Empire Carolingien ayant permis de grandes " Faides ", fort bien analysées par Régine Le Jan (familles et pouvoirs dans le monde Franc du VII au X siècles). D'autant qu'il n'est pas impossible qu'une revendication de biens dégénère en haine de sang, il en existe un saisissant exemple dans les histoires du moine moraliste Raoul Glaber
Cependant la compétition, que nous nommeront pudiquement " politique", n'était meurtrière qu'occasionnellement, car entre gens de bonnes compagnies, s'affrontant pour des positions et des richesses, on se capture plutôt qu'on ne se tue, et l'on se donne des otages et des promesses en échange de libérations. Il s'agit en revanche de véritables actions de guerre, dans un discours sur la vengeance d'honneur !!, c'est à dire de la revendication par ces nobles de leurs droits, tels qu'ils l'apprécient dans leur entourage
Ces actions nuisent avant tout aux faibles, que sont les petites gens et paysans de l'adversaire, et en un sens cette guerre techniquement chevaleresque ne l'était pas du tout moralement. C'est une vengeance indirecte, mais fort propre à ancrer dans les esprits l'idée d'appartenance de ces hommes à leurs seigneurs. Car chacun de ces derniers en s'en prenant aux paysans de l'autre, en le visant à travers eux, lui rend le service de souligner à quels point ces pauvres bougres sont siens !!
Par le fait, le XII siècle n'aura pas vraiment à inventer la vocation des chevaliers afin de protéger les faibles et la justice, car cet idéal est déjà bien défini depuis le IX siècle !!, mais il va subir dans la pratique toutes sortes de perversions et ce à toutes les époques.
Le chevalier du temps des annales de Flodoard de Reims ( 894-966), est au service du droit, c'est à dire du sien propre !!, et s'il protège les paysans c'est avant tout les siens. Il n'est chevaleresque qu'avec le chevalier ennemi, auquel le lie une connivence à demi consciente, et il va le ménager en vue d'une réconciliation future, celle ci se trouve toujours assez proche puisqu'il s'agit bien moins souvent de querelle de sang, que de lutte pour des avantages matériels ou territoriaux, ceux ci étant plus facilement compensables et négociable qu'un meurtre !!
Mais il le ménage aussi afin de se concilier l'opinion " noble et défendable ", à tout le moins lors d'un plaid judiciaire. Par la, il espère se rallier ceux qui ayant des liens avec les deux parties, auront à choisir leur camp, ou à s'interposer comme négociateurs. Or donc, entre eux, les chevaliers du IX et X siècles auront quelques beaux gestes de clémence et d'estime.
Encore faut il préciser que la ruse, les coups tordus, les actes d'inclémence ne sont pas rares, et nos preux chevaliers du haut moyen âge , dans la réalité des choses ne seront jamais qu'à demi chevaleresque et encore qu'envers ceux de leur caste !!!
Pour autant on peut montrer que dans l'idéologie, un annaliste comme Flodoard de Reims, pour sobre et factuel qu'il soit, participe lui même à cette violence symbolique, tant dans ses petits développements que dans certains mots qu'il emploie !!!. A l'en croire les actes de guerre sont argumentés et ciblés, il épouse donc les raisons des protagonistes et fait paraître toute naturelle la Faide chevaleresque
PS: Les vrais victimes restent donc les paysans et au moment de la paix, les chevaliers se tiennent quittes, par concessions équilibrées des torts faits aux paysans de l'autre !!! Une autre idée du chevalier n'est ce pas ????
Sur un texte de D Barthélemy, ancien élève de G Duby, il est professeur à l'Université de Paris Sorbonne, il a publié deux ouvrages chez Fayard la mutation de l'an mil a t'elle eu lieu..et l'an mil et la paix de Dieu ...M de V
lundi 21 janvier 2019
Robert le bougre, sinistre moine !!
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Nous savons par contre, qu'il fut à partir de 1215 un hérétique !! Puis il rentre dans le rang et rejoint le giron de la sainte église catholique et apostolique vers 1231. Nous ignorons l'année de sa naissance et ne possédons que dès données obscures sur sa mort après sa mise en détention perpétuelle ???
Il va suivre à Milan une jeune hérétique Cathare, devenant lui même un membre assidu de ce culte, c'est de la que lui viendra son surnom de "Bougre", nom que l'on donnait aux hérétiques en France, alors qu'en Italie le surnom de"Patarin", était le plus souvent employé !!
Notre Robert vécu une vingtaine d'années en parfait Cathare, après quoi il abjura ses erreurs et se fit Dominicain ( pourquoi la belle l'avait elle laissé tomber ??). Toujours est il qu'il se mit à dénoncer ses anciens frères (le vilain cafteur !!), mais un long commerce avec les hérétiques lui permettait de les reconnaître aisément à leurs discours et dans leur gestuelle !!
Voila qui va plaire à Rome et à ce vieil atrabilaire de pape qu'était Grégoire IX !!!!!
Ce fougueux vieillard vindicatif qu'était Grégoire IX, ne va pas manquer d'utiliser les capacités de faux derche, de notre bougre de moine Robert !!!. Ainsi voyons nous dès 1232, notre mouchard investi des fonctions d'inquisiteur. Deux bulles papales, toutes deux du mois d'avril 1233, renferment quelques allusions au sujet des premières tournées inquisitoriales du bon frère Robert
L' hérésie sévissait dans la ville de la Charité sur Loire. le prieur Etienne de l'Abbaye de Cluny, s'était déjà mis en devoir de combattre le fléau, le pape s'empresse de recommander le Prieur au roi de France, pour qu'il fournisse des troupes afin d'assurer la mission, sans oublier d'affecter le frère Robert à cette mission
Notre bon moine dans son ardeur de "reconverti" va mener vigoureuse campagne dès son arrivée sur les lieux
Il commença par prêcher dans le but de ramener au bercail les brebis égarées, faut dire qu'il était doué le bougre, beaucoup d'hérétiques vont se convertir, dénonçant même leurs coreligionnaires, dans cet élan de foi retrouvée, le père livrait son fils ou sa femme, ou le fils dénonçait le père ou un frère, la femme dénonçait ses enfants son mari ou ses proches, bref le grand déballage !!!
Mais il est frustré le Robert !!, le gros des hérétiques échappait à ses belles paroles, il apprend que les Cathares fuyaient vers les régions voisines, Sens, Bourges, Rouen, Tours, mais aussi la Flandre et d'autres endroits environnants la France. Tout à sa mission il écume le bougre, il lui faut sévir, Robert va donc écrire à ce vieil acariâtre de pape, lui demandant le droit de pouvoir appliquer les décrets des conciles dans toute leur rigueur contre cette légion d'hérétiques. le pape Grégoire IX le félicite de son zèle !!
La bulle du 19 avril ordonne d'extirper l'hérésie à la Charité sur Loire et les régions alentours, c'est à partir de ce moment que furent installés " in regno franciae ", les premiers inquisiteurs apostoliques. Grégoire IX doit être considéré comme le véritable organisateur de l'inquisition papale.
Dès réception du document Robert se met au travail et fort de l'appui de notre bon roi Saint Louis il poursuit les hérétiques avec la dernière vigueur, à la Charité, un grand nombre va alimenter les Bûchers, comme le rapporte les écrits d'un contemporain Philippe Mousket
Le zèle du moine fut si grand qu'il alarma l"archevêque de Sens, les prélats des environs et l'archevêque de Reims !!. Ces derniers vont envoyer une virulente protestation au pape. Mais si il ordonne aux inquisiteurs d'interrompre leur besogne, si il cède aux archevêques, il brûle cependant du désir de faire rentrer ces ecclésiastiques dans l'obéissance! le pape rumine, il sait fort bien que l'hérésie régnait dans tout le royaume de France, il ne tardera pas à laisser éclater sa colère !!!
Par la bulle d'août 1235 il rétablit l'inquisition et nomme Robert comme inquisiteur général, le Robert reprend du service et il va se déchaîner le bougre, on torture on brûle on enterre vivant, le sinistre dominicain se surpasse !!
A Chalons sur marne on brûle de l'hérétique, à Péronne neuf, à Elincourt quatre seigneurs sont brûlés, puis Cambrai une sorcière et vingt hérétiques, à Douai on brûle dix vieillards, après on ne compte plus c'est le tour de Lille, Ascq, Lers, Toufflers, puis en Flandres on brûle des hérétiques usuriers.
Nous arrivons à Mont Wimer ou il en brûle 183 !!! Ce monstre sera finalement destitué par celui qui l'avait créé, Grégoire IX le condamne à la détention perpétuelle
Nota: On se demande, qui, de Blanche de Castille ou de son fils Saint Louis, encouragera le plus ce moine à multiplier les bûchers en France ????
PS: perso le nain l'aurait collé sur un bûcher avec du bois vert qu'il ai le temps de bien se rendre compte de ce que cela fait hein !!!....désolé je me laisse aller, sinon pour la documentation elle provient de la BNF comme d'habitude M de V
mercredi 28 novembre 2018
Drapiers de Reims au XIII, XIV et XV siècle
Les Tapis de cette ville jouissaient d'un grand renom. On les trouvent mentionnés dans les tarifs des Tonlieux levés aux foires de Troyes (foires de champagnes voir article)
La Serge: était une étoffe croisée, ordinairement en laine et parfois avec un mélange de fil. Celle fabriquée à Reims au XIII siècle était fort réputée. Dans un compte des recettes et dépenses de la maison de Louis IX (saint Louis), pour l'an 1234, il est question des "sargiis de Remis". On se rappelle l'anecdote rapportée par Jean de Joinville, son histoire de Saint Louis, (voir article), il avait vu en rêve son roi à genoux devant un autel et revêtu par plusieurs prélats "d'une chasuble vermeille de serge de Reims"
L'explication que nous donne, Joinville, dans son livre, au sujet de sa vision, nous montre que la Serge était une étoffe assez commune, peu propre à confectionner des chasubles !! Elle servait surtout à faire des rideaux et des couvertures de lits. Ce qui nous semble logique pour ce roi confit en dévotions et qui s'habillait fort simplement
Plus tard, on trouve un compte du service de l'argenterie des rois de France, qui mentionne en 1316 (première année de la Régence de Philippe V le long), l'acquisition de six serges vertes de Reims, pour mettre aux fenêtres de la chambre du roi.
Il semble aussi qu'il nous faille voir des Serges, dans la mention des " serica Remensia ", que l'on trouve figurant parmi les présents envoyés au Sultan Bajazet, surnommé Ildyrim (l'éclair), pour payer la rançon de plusieurs seigneurs français, fait prisonniers, en 1396, lors de la désastreuse bataille de Nicopolis. Cette expédition commandée, par Jean sans peur, fils du Duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, que l'on nommera la neuvième croisade !!! ( voir article)
Le Camelot: était une étoffe fine et lisse, non croisée, faite avec du poil de jeune chameau ou du poil de chèvre d'Arménie. Ces matières premières étaient importées d'Orient et l'on savait les utiliser à Reims dès la fin du XIII siècle. Ces camelots de Reims sont cités dès cette époque dans les tarifs des marchandises vendues en Paris.
La réputation de cette étoffe s'est maintenue plus avant dans le XIV et le XV siècle. Un compte de la maison du roi, Charles VI le Fou, en l'an 1387, note une dépense de 20 Sols Parisis, pour un camelot de Reims vermeil, afin de doubler la houppelande de drap vert du garde personnel de la Royne de France, Isabeau de Bavière
Or donc si l'on en croit les textes, et comment réfuter des écrits d'époque ??, la noblesse et la haute bourgeoise portaient du chameau. le commerce avec L'Orient a pu faire connaître le tissu en poil de chameau en Europe depuis l'époque des croisades, au XIII siècle on le nommait aussi Camelin
L'étamine de Reims: étoffe légère, non croisée, était composée de laine, de soie et de laine, ou toute de soie. Elle était fort estimée !! Un document de 1305, sous Philippe le Bel, nous montre qu'elle est déjà exportée vers l'Italie. Par opposition les moines portaient eux, une robe en étamine toute simple en laine
Les toiles de Reims: tissus fins et délicats qui avaient acquis une célébrité attestée par de nombreux documents. C'était un article de luxe, dont les princes, seigneurs et hauts bourgeois faisaient usage, et que le commerce répandait aussi bien en France qu'à l'étranger, elles sont fréquemment nommées dans les comptes du service de l'argenterie des rois de France
On en faisait des draps de lits, des contrepointes, des serviettes, des chemises ou des doublets (vêtements de dessous). Elles étaient considérées comme des étoffes précieuses, un inventaire de la maison du très fortuné, Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, en l'an 1420, signale une grande pièce de cette toile " frangée de soye et bordée d'or ", destinée à faire des draps de lits
La Reine de France, Isabeau de Bavière, le jour de son sacre, avait revêtu pour la messe, un large doublet de toile de Reims, fait en matière de chemise
Nota: vous pouvez également vous reporter, si l'envie vous prend, à l'article sur les " tissus de soies d'or et d'argent ", publié sur le blog au mois de septembre 2018
Les anciens registres de la ville de Reims nous montrent que les Rémois offraient aussi les produits de leur industrie aux nobles visiteurs qui se présentaient en leur cité. On en envoyait aussi à ceux dont on désirait s'attirer les bonnes grâces.
Par exemple, les chanoines du chapitre de la cathédrale de Reims, vont acheter des toiles et des serviettes, pour en faire présent aux nobles de la cour, suite à l'incendie de leur édifice, le 21 novembre 1481, ceci afin d'obtenir des fonds pour la réparation de la cathédrale
Le commerce de ces toiles était très actif au moyen âge dans les pays étrangers. Des documents d'époque nous signalent qu'elles étaient d'un usage très fréquent en Albion, les doublets en toile de Reims sont cités à plusieurs reprises en 1347, dans un compte de la garde robe du roi Edouard III. En 1327, on utilise de la toile de Reims pour faire des nappes pour le grand autel de la cathédrale d'Exeter. Un poème du XIV siècle, déclare que la femme Anglaise de qualité se doit de posséder, couvertures de lit en futaine et draps en toile de Reims
Très à la mode également en Espagne et en Italie, des documents nous montrent que les toiles de Reims étaient exportées à Majorque et Barcelone en 1271, à Pise en 1323 et en 1295 pour la couronne de Naples
PS: documentation BNF et provenant de l'école des Chartes M de V
jeudi 28 juin 2018
Le Serrurier Médiéval
De tout temps le Serrurier a eut pour fonction d'enclore et de mettre à l'abri tout ce qui pouvait être dérobé.
Il est un fait, que si le serrurier existait, il ne fait aucun doute que les Margoulins peu scrupuleux, avides des biens d'autrui existaient aussi !!
On ne sait presque rien des ouvriers du V au IX siècle, le serrurier de ces époques ne faisaient que des ferrures ordinaires et de grossières clôtures.
Ce n'est que peu à peu que cet art reprendra quelques valeurs, par exemple les grilles ciselées de Notre Dame d'Aix la Chapelle, ouvrage de cuivre et de Bronze, sortis des ateliers des Abbayes (et oui encore eux !!), exécutés sur les dessins d'artistes religieux. Ils sont par la préservation des écrits et des savoirs, à l'origine de la renaissance de biens des métiers
Les Cloîtres, Abbayes et Monastères, avaient recueillis patiemment les traditions artistiques dédaignées par les barbares envahisseurs et oubliées par un peuple miséreux, découragé par les nombreuses invasions barbares !!!
Ce n'est qu'au XII siècle que le serrurier, comme beaucoup d'autres spécialités, réapparaît vraiment, il prend dès lors une véritable importance par la fabrication des ferrures indispensables aux maisons et la confection de pièces d'art sur nos monuments, églises et châteaux.
Parmi les spécimens, le plus connu de l'art du serrurier, des XII et XIII siècles, les grilles du coeur de l'ancienne abbaye de Conques (Aveyron), les grilles et ferrures des églises de Rouen, Saint Quentin, Reims, Saint Martin d'Angers.
L'une de ces grilles à brindilles et ornements forgés est placée dans l'église du Puy en Velay, point de passage fort connu de tous les pèlerins de Compostelle. Viollet le Duc l'a reproduite dans son dictionnaire de l'architecture, ouvrage renfermant de merveilleux dessins, que je me dois de vous recommander.
Le Viollet le Duc se trouve facilement et selon les maisons d'éditions on peut se le procurer en un ou deux volumes (voila une acquisition que vous ne regretterez pas)
Les pentures des portes de la Cathédrale de Paris datent du XIII siècle, ce sont de véritables merveilles, un aboutissement dans l'art du métier de serrurier.
Elles furent réalisées par le fameux " Biscornet ", selon la légende notre homme aurait contracté un pacte avec le Diable, auquel il aurait vendu son âme !!! à la condition de venir à bout de ce travail qui pour lui représentait son chef d'oeuvre..., mais voila ! la porte qui livrait passage au Saint sacrement s'obstina à refuser de recevoir les ferrures devenues diaboliques de notre serrurier.
Le bois repoussait l'outil, et le fer volait en éclats à l'approche du boulon d'attache, il mourut en laissant son travail inachevé ( le diable a bien du rigoler !!)
Au moyen âge le serrurier ne se sert jamais pour les finitions de ses ouvrages d'art, de la Lime, bien sur il en fait usage pour de menus travaux, mais la dédaigne pour ses travaux de finition !!!
Le marteau est son outil de prédilection, pour lui c'est cet outil qui donne les reliefs mâles et puissants aux ferrures des portes, il est d'ailleurs d'une adresse merveilleuse et le métal sous son outil se plie et lui obéit au grès de son inspiration, à ses moindres caprices. Il nous faut aborder un point important, le travail du fer demande de la chauffe, voyons un sujet fort peu abordé en histoire !!!
Il est bon de noter que le fer travaillé par notre serrurier du moyen âge, était fabriqué et façonné en le chauffant au charbon de bois, la houille étant peu connue difficile d'extraction mis à part quelques gisements à fleur de terre (nommé charbon de pierre).
Mais il semble à la lueur de plusieurs écrits du moyen âge, que les utilisateurs de forges, qu'ils soient Forgerons, armuriers ou serruriers, ne juraient que par le charbon de bois.
Ils accordent même à ce charbon végétal un atout majeur, hormis le fait qu'il fourni rapidement une chaleur intense, nous dirons même un propriété particulière. Selon eux le charbon de bois laisse au fer après la chauffe des qualités de souplesse et de ductilité qu'en aucun cas la houille ne pouvait apporter.
J'en ai parlé personnellement avec un forgeron médiéviste Taliesin Pen Draig à sa Forge " au fil de la Flamme " que beaucoup de passionnés rencontrent lors des manifestations médiévales, il semble tout à fait d'accord avec cette théorie, je vous conseille même si vous le rencontrez de lui en parler, il est intarissable sur son travail !!!!
Au XIII siècle le charbon de bois se livrait au sac et par charrettes entières en la ville de Paris, car tout le monde travaillait au charbon de bois que ce soit le rôtisseur, le tavernier, le boulanger, les étuves ou la bourgeoise dans sa demeure. Si l'on en croit le crieur Parisien " charbon le sac por un denier !!! " bon crieur ne saurait mentir, hors donc il coûtait un denier
Le Charbon de Terre, comme la tourbe ne fut employé que plus tard, pourtant dans la Rome antique ce combustible était connu et les foyers de leurs forges en étaient garnis ??
Le charbon de Pierre (houille), sur lequel une vieille légende perdure!!. Je me propose de vous en retracer les grandes lignes. C'est l'histoire d'un pauvre vieux forgeron qui dénué de ressources ne peut acheter le charbon de bois nécessaire au travail de sa forge. Ou l'on voit le pauvre artisan, gros jean comme devant, à la porte de la cabane du forestier, que ce dernier vient de lui fermer au nez refusant de faire crédit pour son charbon.Tout à coup apparaît un vieillard; il se présente au forgeron miséreux, puis effleure de son bâton le sol lui montrant ainsi la naissance d'une masse stratifiée de matière combustible, " puise " ici! dit il au forgeron, prend dans cette mine inépuisable ce charbon de pierre .
Ceci se passait paraît il en l'an 1049 aux environs de Liège, ce forgeron se nommait " Hullos "il employa ce minerai auquel il donna son nom !!
Quelle que fut la date de cette découverte de la houille, il est néanmoins certain que son exploitation a été quasiment nulle pendant plusieurs siècles, au moyen âge l'exploitation ne se faisait que sur les filons à fleur de terre
PS: dès le XIV siècle nous compterons parmi les serruriers, d'habiles mécaniciens fabricants des horloges à contre poids, mais ce sera le but d'un prochain article M de V