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jeudi 28 juin 2018

Le Serrurier Médiéval

La serrure de l'antiquité, chez les romains se nommait " Sera ", c'était un véritable cadenas suspendu à un piton ou passé dans les mailles d'une chaine, à ne pas confondre avec le mot " Serra " qui lui signifie scie.

De tout temps le Serrurier a eut pour fonction d'enclore et de mettre à l'abri tout ce qui pouvait être dérobé.

Il est un fait, que si le serrurier existait, il ne fait aucun doute que les Margoulins peu scrupuleux, avides des biens d'autrui existaient aussi !!

On ne sait presque rien des ouvriers du V au IX siècle, le serrurier de ces époques ne faisaient que des ferrures ordinaires et de grossières clôtures.
Ce n'est que peu à peu que cet art reprendra quelques valeurs, par exemple les grilles ciselées de Notre Dame d'Aix la Chapelle, ouvrage de cuivre et de Bronze, sortis des ateliers des Abbayes (et oui encore eux !!), exécutés sur les dessins d'artistes religieux. Ils sont par la préservation des écrits et des savoirs, à l'origine de la renaissance de biens des métiers








Les Cloîtres, Abbayes et Monastères, avaient recueillis patiemment les traditions artistiques dédaignées par les barbares envahisseurs et oubliées par un peuple miséreux, découragé par les nombreuses invasions barbares !!!

Ce n'est qu'au XII siècle que le serrurier, comme beaucoup d'autres spécialités, réapparaît vraiment, il prend dès lors une véritable importance par la fabrication des ferrures indispensables aux maisons et la confection de pièces d'art sur nos monuments, églises et châteaux.

Parmi les spécimens, le plus connu de l'art du serrurier, des XII et XIII siècles, les grilles du coeur de l'ancienne abbaye de Conques (Aveyron), les grilles et ferrures des églises de Rouen, Saint Quentin, Reims, Saint Martin d'Angers.

L'une de ces grilles à brindilles et ornements forgés est placée dans l'église du Puy en Velay, point de passage fort connu de tous les pèlerins de Compostelle. Viollet le Duc l'a reproduite dans son dictionnaire de l'architecture, ouvrage renfermant de merveilleux dessins, que je me dois de vous recommander.

Le Viollet le Duc se trouve facilement et selon les maisons d'éditions on peut se le procurer en un ou deux volumes (voila une acquisition que vous ne regretterez pas)








Les pentures des portes de la Cathédrale de Paris datent du XIII siècle, ce sont de véritables merveilles, un aboutissement dans l'art du métier de serrurier.

Elles furent réalisées par le fameux " Biscornet ", selon la légende notre homme aurait contracté un pacte avec le Diable, auquel il aurait vendu son âme !!! à la condition de venir à bout de ce travail qui pour lui représentait son chef d'oeuvre..., mais voila ! la porte qui livrait passage au Saint sacrement s'obstina à refuser de recevoir les ferrures devenues diaboliques de notre serrurier.

Le bois repoussait l'outil, et le fer volait en éclats à l'approche du boulon d'attache, il mourut en laissant son travail inachevé ( le diable a bien du rigoler !!)

Au moyen âge le serrurier ne se sert jamais pour les finitions de ses ouvrages d'art, de la Lime, bien sur il en fait usage pour de menus travaux, mais la dédaigne pour ses travaux de finition !!!

Le marteau est son outil de prédilection, pour lui c'est cet outil qui donne les reliefs mâles et puissants aux ferrures des portes, il est d'ailleurs d'une adresse merveilleuse et le métal sous son outil se plie et lui obéit au grès de son inspiration, à ses moindres caprices. Il nous faut aborder un point important, le travail du fer demande de la chauffe, voyons un sujet fort peu abordé en histoire !!!







Il est bon de noter que le fer travaillé par notre serrurier du moyen âge, était fabriqué et façonné en le chauffant au charbon de bois, la houille étant peu connue difficile d'extraction mis à part quelques gisements à fleur de terre (nommé charbon de pierre).

Mais il semble à la lueur de plusieurs écrits du moyen âge, que les utilisateurs de forges, qu'ils soient Forgerons, armuriers ou serruriers, ne juraient que par le charbon de bois.

Ils accordent même à ce charbon végétal un atout majeur, hormis le fait qu'il fourni rapidement une chaleur intense, nous dirons même un propriété particulière. Selon eux le charbon de bois laisse au fer après la chauffe des qualités de souplesse et de ductilité qu'en aucun cas la houille ne pouvait apporter.

J'en ai parlé personnellement avec un forgeron médiéviste Taliesin Pen Draig à sa Forge " au fil de la Flamme " que beaucoup de passionnés rencontrent lors des manifestations médiévales, il semble tout à fait d'accord avec cette théorie, je vous conseille même si vous le rencontrez de lui en parler, il est intarissable sur son travail !!!!

Au XIII siècle le charbon de bois se livrait au sac et par charrettes entières en la ville de Paris, car tout le monde travaillait au charbon de bois que ce soit le rôtisseur, le tavernier, le boulanger, les étuves ou la bourgeoise dans sa demeure. Si l'on en croit le crieur Parisien " charbon le sac por un denier !!! " bon crieur ne saurait mentir, hors donc il coûtait un denier







 Le Charbon de Terre, comme la tourbe ne fut employé que plus tard, pourtant dans la Rome antique ce combustible était connu et les foyers de leurs forges en étaient garnis ??

Le charbon de Pierre (houille), sur lequel une vieille légende perdure!!. Je me propose de vous en retracer les grandes lignes. C'est l'histoire d'un pauvre vieux forgeron qui dénué de ressources ne peut acheter le charbon de bois nécessaire au travail de sa forge. Ou l'on voit le pauvre artisan, gros jean comme devant, à la porte de la cabane du forestier, que ce dernier vient de lui fermer au nez refusant de faire crédit pour son charbon.Tout à coup apparaît un vieillard; il se présente au forgeron miséreux, puis effleure de son bâton le sol lui montrant ainsi la naissance d'une masse stratifiée de matière combustible, " puise " ici! dit il au forgeron, prend dans cette mine inépuisable ce charbon de pierre .








Ceci se passait paraît il en l'an 1049 aux environs de Liège, ce forgeron se nommait " Hullos "il employa ce minerai auquel il donna son nom !!

Quelle que fut la date de cette découverte de la houille, il est néanmoins certain que son exploitation a été quasiment nulle pendant plusieurs siècles, au moyen âge l'exploitation ne se faisait que sur les filons à fleur de terre


PS: dès le XIV siècle nous compterons parmi les serruriers, d'habiles mécaniciens fabricants des horloges à contre poids, mais ce sera le but d'un prochain article M de V





3 commentaires:

  1. Merci Marcus pour cet article. Encore une fois je ne me lasse pas de te lire. À très vite

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  2. réel plaisir du partage gente Dame !!!

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  3. Merci pour cet article et ce blog fort interressant.

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