On sait qu'au commencement du IX siècle, Aroun Al Radshid, Kalife des Abbasides, envoya à Charlemagne une Clepsydre à rouages qui passait pour être une merveille, d'airin damasquinée d'or, marquant les heures sur un quadran.
Peu après l'apparition en France du cadeau de notre Kalife, Passificus l'Archevêque de Vérone en achevait une bien supérieure, qui non seulement marquait les heures, mais aussi le quantième du mois, les jours de la semaine et les phases de la lune. Mais ce n'était qu'une Clepsydre ! il lui manquait le poids moteur et l'échappement, ces deux inventions furent faites vers la fin du IX siècle.
C'est donc à partir de ce moment que nous pouvons parler de l'artisanat de l'Horlogerie, d'abord pratiqué par des serruriers, qui au fil du temps, pour certains, en feront leur métier à plein temps. L'horloge la plus commune, à l'aide de sa cloche suspendue au faîte d'un édifice, veillant la nuit comme le jour, réitérant dans des espaces temps égaux les avertissements aux hommes. On la consulte pour ouvrir ou fermer les portes de la ville, convoquer les assemblées, annoncer le moment de la prière, celui de travail comme celui du repos, elle devient donc la règle qui gouverne la société des cités !
Au moyen âge l'érection d'une horloge dans une ville était un événement mémorable, d'autant que les mécaniciens serruriers qui exécutaient ces horloges les ornaient d'automates propres à frapper l'imagination populaire.
Cette renaissance des arts en Europe se prolonge tout au long du X siècle, grâce au foyer intellectuel que les Arabes de la péninsule Ibérique entretenait à Cordoue, Grenade et Barcelone. Ces lueurs de la science et des beaux arts pénétraient dans nos couvents, devenant à leur tour des foyers propagateurs de lumières (oui je sais encore eux!!!).
La Géométrie, l'Algèbre, la Physique et la mécanique étaient enseignées dans ces couvents. Ce fut le moine Gerbert qui trouva la solution vainement recherchée jusqu'alors, de machines horaires fonctionnant sans le secours d'une force Hydraulique !! De ce moment la mesure du temps fut soumise à des lois rationnelles, l'échappement réglait le rouage et la pesanteur donnait le mouvement
Jusque la les horloges n'étaient pas munies du rouage auxiliaire de sonnerie, besoin qui se faisait sentir dans les couvents !! Les religieux étaient obligés de veiller à tour de rôle sur la bougie des heures, afin d'avertir les moines des devoirs de prières qu'ils avaient à remplir pendant la nuit. Faites un effort d'imagination et essayer de vous mettre à leur place pendant 24 heures !!!!!!!!
Au XIII siècle le règne de Philippe Auguste, marque une nouvelle renaissance, sous son règne et les suivants les horloges recevront de notables perfectionnements de divers endroits de l'Europe Occidentale
Puis au XIV siècle un bénédictin du nom de Wallingfort, construit pour le couvent de Saint Alban, élabore et monte une horloge, avec sonnerie, marquant les heures, le quantième du mois, les jours de la semaine, mais aussi le cours des planètes et les heures des marées. Dans le même temps le grand historien chroniqueur, Jéhan Froissart, s'est plu à écrire une pièce en vers qui donnait la description d'une horloge de son temps, cet écrit se nommait l'horloge amoureuse.
Mais ne soyons pas chauvins, l'Europe ne détenait pas le monopole de la fabrication des horloges, les peuples d'Orient à la même époque étaient aussi très habiles !!!
Ou l'on voit un Abbé parler de la magnificence du Palais d'Abou Hammou et de la merveilleuse horloge qui décorait le palais de ce Sultan en 1358. l'Horloge s'appelait en arabe " Menganatt ", elle apparaît pour la première fois en l'an 760 de l'hégyre, correspondant à l'année 1358-1359 de notre ère. Cette machine merveilleuse avait pour auteur, Alfakih, nommé plus souvent Abou'L Hassan Ali Ben Ahmed
Charles V, qui méritait le nom de sage, pour être utile aux habitants de sa bonne ville eut l'idée de faire construire en sa bonne ville de Paris, une horloge, qui placée dans la tour de son palais de la cité ferait connaître à ses sujets les heures du jour et de la nuit
A ce moment Paris ne renfermait aucun artisan capable d'entreprendre un tel travail, il faut dire que la guerre de cent ans ne facilitait pas les choses !!! Il va confié cette tâche à un Vurtembergeois nommé Henri de Vic
Notre artisan touchait six sous parisis par jours pour ses honoraires, logeait dans la tour même ou devait s'asseoir l'horloge et ce pendant les huit années consécutives qu'il fallut pour réaliser son oeuvre
PS: cet article fait suite au précédent sur les artisans serruriers M de V
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