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mercredi 10 mai 2017

La Curne de Sainte Palaye, ou les Joutes et Tournois.

Les Tournois (nommés, écoles de prouesses) toujours dangereux, souvent ensanglantés, voir même mortels, n'avaient été imaginés au départ que pour tenir en haleine les gens de guerre. Ceci surtout en temps de paix! qui ne laissait point d'autres exercices, hormis la chasse pour montrer leurs valeurs.



Selon la Curne de Sainte Palaye, les Tournois ne doivent être regardés que comme de faibles images et de légers essais des expéditions militaires ou des véritables combats.

La proclamation des tournois étaient annoncés longtemps à l'avance, et toujours dans les termes les plus fastueux, répandant l'ardeur combative dans la province ou le canton ou se faisait le tournoi. les gentilshommes, loin de rester oisifs dans leurs châteaux, répétaient journellement entre eux les mêmes exercices et par une longue et continuelle habitude des armes se préparaient comme par degrés à parvenir un jour au triomphe dans l'un de ces tournois solennels, ou l'on avait pour spectateurs l'élite de toutes les cours de l'Europe, et ce afin d'obtenir les récompenses toujours glorieuses et l'espoir de briller devant les dames et un foule enthousiaste et nombreuse.



Tandis que l'on préparait les lieux destinés aux tournois, on étalait le long ses cloîtres de quelques monastères voisins, les écus armoiriés de ceux qui prétendaient entrer dans la lice, ils y restaient plusieurs jours exposés à la curiosité et à l'examen des seigneurs, des dames et demoiselles. Un héraut ou poursuivant d'armes nommait ceux à qui ils appartenaient, s'il s'en trouvait l'un d'eux dont une dame eût sujet de se plaindre, pour quelque offense ou injure elle touchait le timbre ou l'écu pour le recommander aux juges du tournoi, pour demander justice.
Si le crime était prouvé et que le chevalier se présentait au tournoi malgré les ordonnances, une grêle de coups de la part des autres chevaliers le punissait de sa témérité, lui inculquant de ce fait le respect des lois de la chevalerie, le pardon des dames seul était capable de mettre un frein au châtiment du coupable. Les lices étaient pavoisées entourées de tentes et de pavillons superbes, les hours (ou échafauds) recouverts de tapisseries resplendissaient de couleurs (ceux ci étaient construits en forme de tours), tout était prêt pour accueillir joutes, pas d'armes et combats à la foule (mêlée). Le bruit des fanfares annonçait l'arrivée des chevaliers, superbement équipés et suivis de leurs écuyers.



Les cris de faits d'armes, " valeurs et prouesses sont gages de sang mêlé de sueurs "!! Les principaux règlements consistaient à ne point frapper de la pointe, mais du tranchant de l'épée, ne point blesser le cheval de son adversaire et ne porter les coups de lances qu'au niveau du visage et du torse, à ne plus frapper son adversaire dès qu'il avait ouvert la ventaille de son casque ou qu'il s'était deshaumé. 

Lorsqu'un chevalier ayant violé par inadvertance les lois du combat, attirant sur lui de ce fait les foudres des autres combattants, les dames si elles croyaient la faute involontaire, envoyaient le champion des dames, qui armé d'une longue pique surmontée d'une coiffe, n'avait pas plutôt abaissé sur le heaume de ce chevalier, ce signe de clémence et de sauvegarde des dames que l'on ne pouvait plus toucher au coupable. Aucun tournoi ne se terminait sans faire en leur honneur une dernière joute, nommée la lance des dames.





Le tournoi fini on s'occupait du soin de distribuer les prix que l'on avait choisi suivant les différentes disciplines ou les chevaliers s'étaient illustrés, premièrement le vainqueur du tournoi, puis pour le plus beau coup de lance ou d'épée, ensuite celui qui était resté le plus longtemps à cheval sans être démonté ou désarçonné, et encore celui qui était resté le plus longtemps sans se déshaumer .

Les officiers d'armes dont les regards avaient été continuellement fixés sur les combattants, faisaient leurs rapports devant les juges. Enfin lorsque le prix était décerné, les officiers d'armes allaient quérir parmi les dames et demoiselles, celles qui devaient remettre les prix. le vainqueur du tournoi avait de plus le droit de donner un baiser à la dame qui lui apporte son prix, (seulement le vainqueur du tournoi !!!! faut pas exagérer m'enfin...!!!!)



Si l'on veut bien se rappeler l'estime que notre nation a prodiguée de tous temps aux vertus et aux talents militaires, et le nombre prodigieux de spectateurs qui accouraient à nos tournois ( et ce au point que nos chevaliers finirent par confondre tournois et conflits), on concevra sans peine quelle impression devait faire sur ces hommes cette espèce de triomphe   M de V.


                    Voir aussi le traité de la manière dont on fait les Tournois
                                            du bon roi René d' Anjou
                                      ci dessous la montre des heaumes

mardi 9 mai 2017

La révolte des paysans Anglais de 1381

Tout commence avec ce prêtre John Wyclif, né à Wickliffe en 1324, dans le Comté de York. Il avait étudié au Collège de la Reine (Philippa de Hainaut), à Oxford, la Philosophie et la Théologie.


C'est au environ de l'an 1360, que notre personnage commence à se faire connaître, par l'énergie avec laquelle il défend son Université contre la confrérie des frères mendiants établis depuis plus d'un siècle en Angleterre ou ils s'étaient multipliés. Cinq ans plus tard il fut élu recteur du collège de Cantorbéry, mais fut évincé par Simon Langham, Archevéque de cette ville, qui avait l'appui du Pape Urbain V.

Il s'élève contre la puissance pontificale au spirituel et au temporel, allant même jusqu'à traiter le Pape d'Antéchrist, dans son élan il soutiendra les droits d'Edouard III contre les prétentions de Rome en 1366, ce dernier lui avait donné le riche bénéfice de Lutterworth. Il est également soutenu par son Université qu'il avait soutenue contre les moines.Mais cet homme qui s'était élevé contre l'austérité des moines se met à imiter leurs manières de vivre, il paraissait désormais en public vêtu d'une robe du tissu le plus grossier, marchant nu pieds, tout en poursuivant de ses invectives, les Clercs propriétaires, les curés et les évêques, et le pape lui même, qu'il représentait dans ses prédications comme de véritables antéchrists, traîtres à dieu et à leur prochain. Il ne tarda pas regrouper un corps de fanatiques, auxquels il donna le nom de " pauvres prêtres ", qui lui servait à propager ses funestes principes, dont l'un des plus virulent se nommait " John Ball ". Ces prédicateurs ambulants parcouraient villes et campagnes, répandant la doctrine de leur Maître, faisant de nombreux adeptes parmi le peuple.



Le pape Grégoire XI ordonna à l'Evêque de Londres d'interroger cet hérétique, le chargeant également de prévenir le roi, et de l'encourager vivement à l'extirpation des erreurs de Wyclif.

Il va comparaître devant l'évêque, mais pas seul, deux puissants personnages de la noblesse l'accompagnait, de Jean de Gand Duc de Lancastre et Lord Percy maréchal du royaume. Mais la rencontre se passe mal et le Duc de Lancastre entre dans une violente altercation avec l'évêque Courtenay, les habitants de Londres indignés des paroles outrageantes du Duc se soulèvent saccagent l'hôtel du maréchal et pillent le palais de Savoie, lieu de résidence du Duc. La mort du roi Edouard III peu de jours plus tard, retarda la publication de la doctrine de Wycliff, Celle ci ne se bornait pas au dogme et à la morale, elle attaquait la société temporelle à la base, la propriété. Jean de Gand devenu Régent en 1377, et le jeune roi Richard II ( fils du prince noir) vont s'en mordre les doigts, car cette doctrine va se répandre dans tout le pays.



D'origine obscure, peut être ancien valet d'armes, ce personnage semble avoir été nourri des idées répandues par Wyclif et ses disciples. Wat Tyler est présenté par toutes les chroniques (dont celle de Froissart), comme l'un des principaux capitaines de la révolte des paysans et d'une certaine catégorie d'artisans anglais de 1381.

Tyler partageait avec le peuple cette colère, contre le gouvernement cupide du Régent du royaume, tuteur du jeune roi Richard II, la grogne du peuple est envenimée par la corruption des administrateurs locaux, qui était pour le moins honteuse!!

Un nouvel impôt va déclencher la révolte, ne concernant au début que le Sussex et le Kent, et Tyler bénéficie de l'appui d'un grand nombre de petits paysans propriétaires, mais Wat est différent des autres révoltés, qui ne sont préoccupés que par une satisfaction immédiate de leurs exigences. Lui il a le sens du changement, il est capable de concevoir un nouveau système politique. A la tête de milliers de révoltés, il marche sur Londres le 11 juillet 1381, réussit à y pénétrer, livrant le palais et les établissements religieux, ainsi que les maisons des Flamands au pillage de ses troupes.



Laissant massacrer le Chancelier Simon Sudbury et le trésorier Hales, ainsi que quelques conseillers du roi. Le 15 juillet il provoque une entrevue avec Richard II à Smithfield, au cours de la rencontre une violente discussion s'engage et le Lord Maire de Londres William Walworth l'étend raide mort, sous prétexte qu'il menaçait le roi. Il semblerait plutôt qu'ils voulaient se débarrasser du seul personnage capable de les gêner politiquement. Le Roi fort habilement et usant de promesses, persuade les quelques partisans de Tyler, venus avec lui de renoncer et de ne pas chercher à venger leur chef. Ce ne fut pas trop dur car cité plus haut ils étaient  demandeurs de compensations immédiates, ils les obtiendront mais uniquement en paroles.






PS: plus tard au XV siècle le roi Henri V poursuivra une politique d'éradication et de persécution de la secte des Lollards, conssidérés comme hérétiques.Adeptes des doctrines de John Wyclif, correspondant au retour des valeurs de pauvreté du christianisme. Il fera même exécuter son dirigeant Sir John Oldcastle.

                                            Lorsque Adam labourait et que Eve filait,
                                                      qui était le seigneur alors ?


            Comme le dit Alain de Libéra dans son livre, La Philosophie Médiévale, je cite:
              Il n'est pas question de choc de la misère, mais bien du scandale de la richesse !!! M de V

lundi 8 mai 2017

Isabelle de France et Roger Mortimer

Fille du roi de Fer et de Jeanne de Navarre, mariée au roi Edouard II d'Angleterre, qui subira dès son arrivée en Albion les affronts répétés des favoris de ce roi, Piers Gaveston puis les Despenser père et fils

Piers dominera entièrement le roi au début de son règne,son avidité était sans mesure,il sera exilé trois fois, une fois par le père de Edouard, les deux autres à la demande des Barons, pour finir décapité après une longue fuite avec le roi qui toujours le protégera. La situation de la reine Isabelle fut de ce fait particulièrement difficile, son mariage fut un échec dés le début, elle était sans appuis dans un pays qu'elle ne connaissait pas, néanmoins comme son père,elle brida ses émotions et ses sentiments, pour devenir la reine de fer (elle ne fut jamais appelée la louve par ses contemporains). elle multiplia ses voyages en France et mènera à biens diverses négociations toujours dans l'optique de préserver l'héritage de son fils le futur Edouard III. Isabelle sera fort attentive à l'éducation de son premier enfant né en 1312.

Puis c'est le tour des Despenser, le père gouvernant le pays et le fils dans le lit d'Edouard, eux aussi sont avides de pouvoir et mécontentes déjà les barons du royaume par leur avidité pour les titres et l'argent. La reine se sent menacée, (Froissart en parle dans son livre un page 81 et 82). Elle n'est pas la seule en 1320, Roger Mortimer seigneur de Wigmore, ainsi que d'autres seigneurs des marches Galloises se heurtent aux prétentions des Despenser sur leurs possessions. C'est le début d'un nouveau conflit pour le roi contre ses Barons à cause de ses favoris.

Mortimer finira par se rendre en 1322 et avec son oncle sera condamné à la prison à vie dans la tour de Londres. Mais bénéficiant de nombreux appuis parmi la noblesse et le clergé ( ce qui n'est pas miracle vu la notoriété du roi et de ses favoris), il parvient à s'enfuir en 1323 et se réfugie en france.

Il sera rejoint par la reine Isabelle, celle ci fut prévenue par quelques âmes charitables que les menaces à son encontre se précisent, faisant peser sur elle et sur son fils une menace de mort réelle, en 1325 sous couvert d'une ambassade avec son fils elle quitte Albion pour la France, afin de mettre la Manche entre elle et les Despenser. Ils vont devenir amants et se constituer des appuis chez les grands Barons de France et de Hainaut, recevant régulièrement des informations sur l'état du royaume, ils savent que les seigneurs d'Angleterre sont lassés du roi et des Despenser.

Elle forme avec l'aide de Mortimer une armée et en 1326 prend la tête du mouvement de mécontentement des barons Anglais, en décembre de la même année elle débarque en Angleterre et fait jonction avec les troupes anglaises. Le roi Edouard III sera fait prisonnier et elle fait exécuter les Despenser, pour le fils Hugh la mort sera particulièrement longue et raffinée...!! Le roi va abdiquer en faveur de son fils, mais le pouvoir de facto est aux mains d'Isabelle et de Mortimer.

Le point épineux c'est que peu de temps après en 1327, le roi dans sa prison du château de Berkeley sera assassiné de fort vilaine façon. les suppositions sont nombreuses, Mortimer a pu faire pression sur la reine et obtenir son accord pour ordonner le meurtre?, vu les causes de la mort, la reine a voulu se venger en le punissant par l'endroit ou il avait fauté?, (on lui a quand même coulé du plomb fondu avec un entonnoir dans le fondement !!!!), est ce que le jeune Edouard III fut consulté pour cette action?, nous restons dans le flou artistique !

L'année suivante en 1328 Edouard III se marie avec Philippa de Hainaut (celle ci a pour confident et secrétaire Jean Froissart), le jeune roi aime son épouse c'est visible, c'est à partir de ce moment qu'il supportera de plus en plus mal la tutelle de sa mère et de Mortimer. il faut dire que l'ambition et la convoitise vont le perdre, l'accumulation de titres et de seigneuries, vont lasser Edouard III.

Soutenu par Henri de Lancastre il le fait arrêter en octobre 1330 et condamné à mort par le parlement il sera pendu. Dans le même temps il enfermera sa mère jusqu'à la fin de ses jours en un Château et sous bonne garde. bon sang ne saurait mentir et Edouard III en avait à revendre!!!














William Wallace et Robert Bruce, le soulèvement Ecossais

La couronne de John Balliol, Roi d'Ecosse, n'était qu'un esclavage doré, dans la première année de son règne il fut cité quatre fois à comparaître à la barre du parlement Anglais, sous de futiles prétextes ou sur plaintes de simples particuliers.Il essaya de secouer le joug imposé par Edouard 1er le Sec, mais devra de façon humiliante se soumettre, pour finir à la tour de Londres en 1296.Dans son élan Edouard impose  le Comte de Warenne à la tête du gouvernement de l'Ecosse, après avoir placé des garnisons dans toutes les places fortes.

Second fils d'un chevalier écossais, William Wallace n'apparaît dans l'histoire de son pays qu'en 1297, après l'abdication de Balliol et l'occupation de l'écosse par Warenne et ses troupes. Cette épine plantée dans le gargamel de William le dérangeait fortement. Il faut dire que la confiscation pure et simple de la Monarchie écossaise par Edouard 1er était une sinistre magouille pesée de longue date par ce retors Roi d'Angleterre. Wallace va commencer à secouer les puces des léopards d'Angleterre, ses attaques vont être le signal d'un immense soulèvement populaire. Il prend la tête de ce mouvement, avec l'aide d'Andrew de Moray.



Malgré la défection de nombreux nobles il libère L'écosse. Ces nobles dont Robert le Bruce était le plus important représentant, s'étaient un moment ralliés à Wallace, mais il semble que Bruce ne sentant pas le moment opportun, comptait jouer plus tard avec ses propres cartes, la reconquête du pays. Il est plausible de croire qu'il cherchait déjà le moyen de monter sur le trône.

Wallace et ses seules forces vont écraser l'armée envoyée par Edouard au pont de Stirling, en septembre 1297, il va par vengeance entrer en Angleterre et ravager tout le nord du pays. Il sera proclamé Protecteur du royaume d'Ecosse, par une noblesse qui se servaient de lui comme d'un bouclier. Cette fonction il l'exercera au nom de John Balliol prisonnier à la Tour de Londres.



Mais il joue un partie d'échecs contre un adversaire redoutable, Edouard avait réduit au silence les barons et Simon de Montfort dans son pays, puis il était parti en croisade. Il s'était ensuite imposé au pays de Galles établissant par la terreur sa suzeraineté sur le pays, puis parvient à stopper la volonté de conquête du roi de Fer sur la Guyenne, et réduit un nouveau soulèvement au pays de Galles.

Il signe une trêve avec la France, alliée de Wallace, pour l'isoler et lui permettre de ne pas avoir à se battre sur deux fronts, afin de tourner toutes ses forces vers l'Ecosse. William est seul, l'aristocratie de son pays qui le soutenait déjà si peu, le laisse complètement tomber, les " rats quittent le navire ", il sera écrasé à la bataille de Falkirk en juillet 1298, et abandonnera définitivement son titre de gardien du royaume.

On ne sait que peut de choses sur Wallace après cette bataille, ce dont on est sur c'est qu'il se rend en France, pour on suppose, plaider sa cause et obtenir de l'aide, il revient en Ecosse ensuite pour continuer sa lutte. Il est le seul à qui le roi Edouard n'ait jamais fait de proposition de reddition. Fait prisonnier par manoeuvre de trahison il sera exécuté à Londres en 1305. Il reste le héros de l'indépendance de tout un peuple.




                Pour Robert Bruce, Comte de Carrick, qui un temps s'était rallié à Wallace, la véritable carrière politique commence en 1306, par le meurtre d'un autre prétendant au trône d'Ecosse, John Comyn. Il est pourchassé par les amis de la victime et par les Anglais, excommunié par le Pape pour son crime, il joue d'audace !!, Robert se fait couronner Roi à Scone le 25 mars 1306, et bien évidemment être déclaré traître et rebelle au roi d'Angleterre.

Robert se trouve dans une position pour le moins délicate!! Son armée, "si l'on peut lui donner ce nom", est fort peu étoffée, car il ne peut rallier dans son camp la majorité des Ecossais.

Les aristocrates sont divisés, quand au reste de la population, Wallace était devenu pour eux une légende depuis son exécution, ils n'étaient guère enclin à l'aider.



De plus les Anglais tiennent de nombreuses places fortes et les principales villes du pays, dans le courant de l'année 1306 il sera battu deux fois, sa famille arrêtée et trois de ses frères exécutés ainsi qu'un bon nombre de ses partisans.

Il fuit en Irlande, et ne rentre en Ecosse qu'au cours de l'année 1307, peu de temps avant la mort d'Edouard 1er le Sec. C'est sa chance et il va la saisir à pleine main, car Edouard II n'est pas du gabarit de son père, loin s'en faut!!, profitant de la faiblesse de ce monarque il va reconquérir son royaume. Ses premières victoires seront suivies de succès plus importants.

Son alliance avec James Douglas, la prise de la ville de Perth en 1313, et d'Edimbourg un peu plus tard, vont lui valoir sa reconnaissance comme roi par l'église d'Ecosse, il est légitimé. En 1314 le pays est presque totalement libéré, mais les Anglais tiennent toujours le château de Stirling, Bruce le met en état de siège. Edouard II lève une armée, il a pour lui la supériorité numérique et une cavalerie lourde. Mais voila ce n'est pas un guerrier, et il va s'apercevoir trop tard que le terrain choisi par Bruce pour la confrontation (étroit et marécageux), donne un avantage certain à l'infanterie écossaise!!



Rejetés sur la rivière Bannock et les marais voisins, l'armée anglaise va subir une cuisante défaite puis une véritable déroute, Edouard du s'enfuir, laissant au bas mot 2 à 3 mille morts sur le champ de bataille de Bannockburn. En ce jour de l'an de grâce 1314, Robert donne à l'Ecosse la plus retentissante victoire de son histoire. Pour autant elle ne met pas fin aux hostilités.

En 1322 les Despenser tiennent le pays d'Angleterre, le père dirigeant le pays, pendant que le fils est dans le lit du roi. Ils brouillent tout pour le simple plaisir de posséder. Un raid est lancé sur l'Ecosse s'enfonçant jusqu'à Edimbourg et les Ecossais de Bruce vont de leur côté à plusieurs reprises envahir le nord de l'Angleterre.

La reine d'Angleterre Isabelle de France rejoint son amant Mortimer Seigneur de Wigmore en France, afin de constituer une armée et en 1326 retourne en Angleterre, la majorité des Barons vont se joindre a eux, lassés du roi et de ses favoris.

Les Despenser sont exécutés et Edouard II sera assassiné par ses geôliers à Berkeley Castle, sa fin fut particulièrement déplorable.. Mais le jeune Edouard III fils du roi assassiné et de Isabelle (nommée la louve de France) règne sous la tutelle de sa mère et de Mortimer.

Ce n'est qu'avec le traité de Northampton en 1328 que le jeune roi Edouard III reconnait Robert Bruce comme Roi d'Ecosse. Est ce lui ou le conseil de régence qui le reconnait? Peu après l'excommunication pontificale qui pesait sur Robert Bruce fut levée, mais atteint de la lèpre il va se retirer dans le château de Cardron, sur le Firth of Clide ou il mourut en 1329.



PS: ceci est la version du nain Marcus et il entend déjà dans le lointain le sourd grognement des puristes le vouant à tous les diables des enfers !!!!...Hé hé  oui le Bruce a tourné le dos à Wallace !!!

Ne tirez pas sur le copiste il a le mérite d'exister M de V


dimanche 7 mai 2017

N°40) Le Jeu d' Eschiez dans le Moyen âge

En 1010, Ermangol 1er Comte d'Urgel, lègue des Echecs à l'église de Saint Gilles. Selon Jean de Joinville (dans ses mémoires), en 1254, le vieux de la montagne fait présent d'un jeu au roi Saint Louis lorsque ce dernier était à Saint Jean D'Acre, on ignore si le roi apprécia le cadeau du chef des assassins et s'il le rapporta en France.

L'origine du jeu se perd dans la nuit des temps, et fait l'objet de nombreuses hypothèses relevant souvent de mythes et de légendes. Dans sa forme primitive " il serait né " en Asie, puis adopté au Moyen Orient ou il va connaître un immense développement.




Même si l'église interdit ce jeu au Clergé, les échecs restent l'une des distractions favorites des aristocrates de tous poils, Clercs ou Laïcs. Il sera également longtemps au programme de l'éducation du futur chevalier.

A partir du XIV siècle selon J M Mehl, ce jeu gagne les bourgeoisies urbaines et des recueils de problèmes d'échecs, se trouvent en bonne place dans les bibliothèques des amateurs les plus fortunés. A cette époque on joue autant aux échecs, qu'aux cartes ou aux dès, et beaucoup y laissèrent leur chemise.



Car on jouait de l'argent, citons un exemple: Charles d'Orléans engageait des sommes allant de 20 à 30 sous Tournois, ce qui reste modeste pour un seigneur de son rang, il n'en va pas de même pour son père Louis d'Orléans, qui en 1392 jouant contre le maréchal Boucicaut (Jean le Mingre), perdit des sommes astronomiques en dehors de toute prudence. Il faut savoir qu'il perdit tant !! qu'il fut obligé de demander un arrangement.

Il sera tenu quitte de sa dette pour la somme Pharaonique de " 2000 francs or " qu'il dut payer par mensualités de 200 francs.

La librairie de son fils, Charles comportait un manuscrit faisant état de sa passion pour ce jeu, au début de l'ouvrage, ce trouve une grande miniature, représentant à l'étage supérieur, une bataille et en bas un seigneur jouant avec une dame, car ce jeu représentait aussi bien l'art de la guerre que le jeu de l'amour.


Le roi Charles V dans son ordonnance de 1369 contre les jeux de hasard et d'argent ne mentionne pas les échecs , à tel point que les prisonniers enfermés  au Chatelet pour de petits délits, n'ont pas le droit de jouer aux dés mais peuvent pratiquer les échecs, je vous accorde, que nous ne parlons pas du premier venu !



Le nom des pièces diffèrent un peu par rapport à notre époque, le roi reste le roi, la Fièrge pour la reine, deux Rocs pour les tours, deux Aufins pour les fous, deux Chevaliers pour les cavaliers et ces pièces sont précédées sur l'échiquier par des Paonnets ou Péon pour les pions.



Il faut noter que sur certaine miniatures on voit plusieurs joueurs autour d'une même partie d'échecs, avec en plus l'intervention d'un cornet et de plusieurs dés? Ce qui laisserait penser qu'à une certaine période du Moyen âge, le hasard avait sa place dans une partie d'échecs à plusieurs intervenants

Ce qui n'était plus le cas au XIV siècle ou les parties se jouaient à deux et sans les dés.

Ce qui sans l'excuser, nous fait comprendre comment Oudart de Montigny se fait piéger si facilement et en meurt, le gouverneur d'Evreux prend un furieux coup de hache pour avoir voulu regarder un fort beau jeu d'échecs.






PS: Le Brasseur raconte la fin dramatique de Oudart de Montigny, Bailli d'Evreux en 1342, nommé par le roi Jean II depuis que ce dernier avait repris la ville au Roi de Navarre qu'il avait mis en prison. Ce qui ne lui porte pas chance, puisque à quelques temps de la il sera lui même prisonnier de l'Anglois après Poitiers.


Au milieu des troubles qui regnoient alors ! Evreux fut repris de façon singulière par Guillaume de Gauville.

Oudart de Montigny sortait du Château de la ville, afin de prendre nouvelles auprès des gens de la ville et glaner des informations sur son roi prisonnier en Albion, " n'oublions pas que le bouche à oreille était à cette époque le seul moyen de se tenir au courant des événements ". Il va prendre langue avec Guillaume de Gauville, qui lui aussi avait dessin de le rencontrer mais pour une tout autre raison!! et qui se trouvait la comme par hasard.

Dissimulé sous son manteau, il portait une courte hache de combat, ce fin mâtois va l'entretenir d'un bruit qui court, que le roi de Danemark allait entreprendre de délivrer le roi de France, puis ajoute l'air de rien qu'il vient de recevoir par courrier, d'un ami joueur, une lettre et un fort beau jeu d'Echecs!! Oudart en véritable passionné, lui qui lisait tout recueil traitant du sujet,se laisse prendre au piège. Il prie Guillaume de lui montrer cette merveille, bien sur Le Guillaume accède à sa demande! et ordonne à son laquais d'aller chercher le jeu.





En fait le laquais va prévenir les hommes de guillaume que le plan fonctionne, pendant ce temps Oudart l'invite au château le temps que le serviteur revienne.

Après avoir passé la première porte, tout en devisant comme de vieux amis, ils se dirigent vers la deuxième porte et le guichet.

C'est à ce moment que Guillaume de Gauville se décide à frapper, Oudart est obligé de se pencher pour ouvrir cette porte à guichet, Guillaume en profite pour lui porter un furieux coup de hache, qui lui fend la tête jusqu'aux dents!!!

Le laissant mort sur place il fait entrer ses partisans à l'intérieur du château et se rend maître de la place, c'est comme cela que le roi de Navarre toujours en prison récupère sa ville.

Comme quoi la passion même d'un jeu, paraissant anodin, peut mener à la mort !!




samedi 6 mai 2017

Quelques Laboratores Ruraux au XIV siècle


Dans un précédent article nous avons parlé des arts mécaniques et de ces artisans des cités, mais la grande majorité des hommes et des femmes du moyen âge vivent dans des villages en milieu rural.

Ils pratiquent l'agriculture et l'élevage, quelques Artisans n'en sont pas moins présents pour répondre à leurs besoins quotidiens.

A l'époque la distinction entre paysan et artisan n'est pas aussi nette que de nos jours. Nombre de villageois s'adonnent à des travaux de transformation de la matière première pour leur propre compte.

Mais les véritables artisans sont ceux qui en font l'essentiel de leur activité, vendant leurs produits en ville, voire même dans d'autres régions





Le Meunier, il utilise la force de l'eau ou du vent, mais destiné tout d'abord à broyer le grain et les olives, le moulin se perfectionne et ses utilisations se diversifient, ses marteaux de pierres ou de métal le transforment en moulin à fouler pour le tissu, ou travailler le papier. Le moulin à vent est une innovation médiévale, peut être originaire d'Orient qui s'implante en Normandie et en Bretagne.

Dans les villages le meunier a mauvaise réputation, les paysans sont obligés de lui apporter leurs grains et de payer en échange une redevance au seigneur. Celle ci est payée en nature, sous la forme d'une part de la farine ( qui peut monter jusqu'au quart de la quantité de grain moulu ). La rapacité du meunier, souvent surnommé bonnet par les paysans (fonction de son costume), engendre l'hostilité des villageois envers lui.


Le forgeron, appelé Fèvre dans le nord et Fabre dans le sud, il façonne les outils indispensables à la vie agricole, socs de charrues, faux et faucilles, pelles, et bien sur il ferre les chevaux des nobles du lieu, comme ceux des paysans. Grace à l'essor économique, à partir de 1150, l'Europe voit se multiplier ces professionnels du métal. Ils oeuvrent dans une forge en forme de calotte de terre réfractaire, s'élevant au dessus d'une console ou brûle le charbon de bois fourni par les forestiers charbonniers.

On avive le foyer par des soufflets latéraux manoeuvrés à la main, et au centre de l'atelier trône l'enclume. Il ne travaille jamais seul, il lui faut l'aide d'au moins deux à trois ouvriers, apprentis ou valets. C'est un personnage local jouissant d'un grand prestige au sein de sa communauté, que l'on consulte volontiers pour un avis, qui a droit de parole devant le seigneur local. Il est bien souvent même le porte parole des ruraux devant les puissants et les nantis.

Charbonniers et Mineurs, le charbon ignoré de l'antiquité est connu au Moyen âge, il s'agit au départ de morceaux de houille ramassés sur les plages du nord de l'Angleterre et appelé pour cette raison charbon de mer. L'extraction de la houille ou charbon de terre est attestée dans ce pays depuis le X siècle, mais aussi dans les Pyrénées.


Ces mines sont le plus souvent exploitées à ciel ouvert, la houille néanmoins demeure très rare, l'essentiel du combustible reste le charbon de bois, nos charbonniers fournissent donc tout le monde, les foyers du village, le forgeron, le domaine seigneurial de l'endroit, voir même la cité la plus proche.

En exemple prenons la mine de plomb argentifère de Brandes, son activité va favoriser le développement d'une agglomération minière à 1800 mètres d'altitude, du XII au XIV siècle, pendant cette période le Denier en argent reste une référence stable de l'occident médiéval.

La production argentifère de cette mine va considérablement changer le paysage économique du Dauphiné, mais seulement sur deux siècles,elles furent abandonnées au profit de filons plus généreux. des documents fiscaux du XV siècle, nous permettent de suivre les habitants, qui après l'arrêt des mines, se reconvertissent dans l'élevage et l'agriculture.

Mais il existe un autre corps de métier très demandeur en charbon de bois, moins en vue que le forgeron et le meunier ce sont les potiers et les tuiliers. Ceux ci sont pourtant plus nombreux dans les villages du moyen âge.



Aux premiers siècles médiévaux la terre est modelée, moulée et cuite sur une aire ouverte et sans four.

Ces derniers se répandent à l'époque carolingienne ou la production se fait plus importante.

Le XIII siècle voit l'apparition de villages spécialisés dans la poterie. Il faut dire que dans les foyers toutes les cuissons se font dans des pots en terre, à fond plat, à fond arrondis ou conique, et dans des matériaux plus ou moins poreux en fonction de la cuisson et du met que l'on prépare, les cuisinières de l'époque combinait le gout d'un plat avec le pot ayant (par exemple) servi à cuire du lard, le pot alors servait d'exhausteur de gout. Lorsque ce pot avait perdu ce gout, il était cassé et on en achetait un autre.



Les potiers et tuiliers s'installent bien souvent en bordure de forêt, afin de disposer du charbon de bois, combustible incontournable et nécessaire à la cuisson de la terre.

Chez les ruraux il n'y a bien que le vannier qui n'a pas besoin de bois de chauffe, ce métier qui existe depuis la nuit des temps, fourni aussi bien les foyers que l'agriculture, la pêche et j'en passe.

Nommés encore manneliers ou mandeliers, ils sont des incontournables de la vie de tous les jours, on a même retrouvé des poteries qui avaient été moulées dans de la vannerie, qui brûlée ensuite, laissait apparaître le dessin sur le pot.

Il nous reste un artisan qui à notre avis est le plus gros consommateur de charbon de Bois, c'est un travail très spécifique et grand consommateur d'énergie, le travail du verre.



Le terme de verrier a deux sens, il désigne aussi bien le fabricant de verre, que l'artiste qui crée et peint les vitraux. Si ce dernier travaille en ville, le premier est nécessairement installé en campagne près d'une forêt ou de charbonniers, ce qui vous me direz revient au même.

L'usage du verre se répand au XIV et XV siècle, des plaques de verre remplacent au fenêtres des nobles et des nantis, les panneaux de parchemin, de papier huilé ou les panneaux en corne. Les dames désormais se contemplent dans des miroirs, et  les savants aux yeux usés par la lecture à la chandelle portent des lunettes de vue.

Dès 1320, le verre désigne les vases à boire, notre verrier utilise le sable siliceux et les cendres de bois de hêtre pour produire son verre.




Les progrès techniques comme la canne à souffler, ou la coloration avant cuisson, par immersion dans un mélange de poudre minérale accompagne l'essor de la verrerie à la fin du Moyen âge.


Si toutes les régions disposent de centres de fabrication, certaines sont plus réputées que d'autres, la Normandie et la Lorraine viennent en tête.

Quand à Venise elle est considérée comme le premier centre de la verrerie de luxe, bientôt concurrencé par la Bohême au XIV siècle M de V


La grande peste 1347/1348

Cette épidémie de Peste noire 1347/48 va se répandre dans toute l'Europe, elle arrive d'Asie centrale, elle se propage par l'entremise d'une puce. Celle ci a un vecteur le rat noir, lui même apporté dans les cales des navires Italiens revenant à leur port d'attache. (image de la peste à Nimes)

Pour Evreux plus d'un tiers de la population va disparaître, on dut se résoudre à agrandir le cimetière, car on ne pouvait plus enfouir les corps des paroissiens si ce n'est les uns sur les autres! et avant qu'ils ne tournent en pourriture, laquelle chose était abominable à voir. Ils devront même, comme le dit André Plaisse, consacrer d'autres terres en cimetières pour les moribonds de la peste et de la guerre.






Cette épidémie fera plusieurs apparitions dévastatrices au XIV siècle, 1360/61, 1366/68, 1374/75. Nulle agglomération qu'elle soit de France, d'Angleterre ou d'Allemagne ne sera épargnée par cette saignée démographique. Pour Albion ce sera catastrophique, de six millions d'âmes en 1328, la population à la fin de ce siècle tombera à deux millions d'habitants. Les gens son désemparés et la médecine ne peut rien ils n'ont pas le savoir pour endiguer un tel fléau.

 Même plus tard au XVI siècle les seules médications fournies par les docteurs en Médecine seront: l'utilisation de linges imbibés de vinaigre pour protéger les voies respiratoires, des fumigations pour assainir l'air et de mâcher des clous de girofle afin d'assainir la bouche !! ( autant dire rien)






Au plus fort de la peste meurent à Paris, environ 800 personnes par jours. Les citadins des grandes villes verront dans cette hécatombe l'expression du courroux divin. Pour conjurer ce sort commun ils vont instaurer des rites de pénitence collectives, c'est à partir de cette période que l'on voit apparaître les processions de Flagellants.

Mais il faut un coupable à la terreur de cette population, de bonnes âmes vont se charger d'accuser les Juifs, leurs prêtant des rites monstrueux, l'empoisonnement des puits et des fontaines (et j'en passe), La peste favorisera l'explosion d'un Antisémitisme latent, avivant les différents religieux et bien sur les intérêts économiques. On les pris, les massacra, ou on les brûla, après avoir confisqué tous leurs biens évidement.






Faute de pouvoir disposer de meilleurs instruments de mesure, on peut donc estimer qu'au XIV siècle, selon l'heur et le malheur des temps, la population d'Evreux passe de 5000 à 3000 habitants. Rappelons: c'était l'époque ou Paris n'avait que 61 000 feux et ou les " bonnes villes " les plus célèbres du royaume étaient des bourgades de 8000 à 15 000 habitants, sauf Rouen qui eut peut être jusqu'à 40 000 âmes.

Lesquels chiffres doivent être interprétés avec beaucoup de prudence car, dans les villes le niveau population pouvait subir dans un laps de temps très bref, des variations énormes dues autant à la mobilité qu'à l'ampleur des mortalités

La peste étonne ces hommes du XIV siècle, et pour cause, elle avait disparue depuis l'an 767. On subit d'autres épidémies, Lèpre, Rougeole, Variole, Paludisme ou Ergotisme, mais un équilibre arrive toujours à s'établir entre ces maladies et les hommes. La peste est donc totalement inconnue quand elle réapparaît.







  Ce qui a conduit certains médecins à en donner des descriptions cliniques fort utiles, à défaut de pouvoir la soigner. Guy de Chauliac, médecin du Pape en Avignon décrit cette pathologie dans son livre ( BNF sa grande chirurgie en 1363)

Ladite mortalité commença en Avignon en janvier 1348 et dura l'espace de sept mois. Elle fut de deux sortes: la première dura deux mois, avec fièvres continue et crachements de sang; et on en mourait en trois jours, la seconde fut le reste du temps, aussi avec fièvres continue, abcès et charbons aux parties externes, principalement aux aisselles et aux aines: et on en mourait dans les cinq jours

Et fut de si grande contagion, spécialement celle qui était avec des crachements de sang - que non seulement en séjournant ensemble, mais aussi en se regardant, l'un la prenait de l'autre, et en si grand nombre que les gens mouraient sans serviteurs et étaient ensevelis sans prêtre. Le père ne visitait pas le fils, ni le fils son père: la charité était morte et l'espérance abattue







PS: On peut trouver des détails hilarants, même sur des sujets aussi sérieux, jugez plutôt. La chasse aux nuisibles était importante, dans la lutte pour la salubrité publique,on ne savait pas bien sur au moyen âge que le rat était le vecteur de la peste, mais le chasseur de rat ! existait et de la nature superstitieuse des gens de cette époque naissent des pratiques pour s'en débarrasser, certaines orthodoxes comme des chats dressés ou des furets, ou d'autres moins orthodoxes!!.

Ils ont pour ce faire recours à des éléments religieux, tel que l'eau bénite par exemple, ou d'introduire de l'ail dans le rectum du rat, de le recoudre et de le laisser partir. L'animal était censé retourner parmi ses congénères, et leurs raconter ses mésaventures, ce qui devait les décourager de venir nous côtoyer à nouveau, mais cette dernière me semble fort peu pratique à exécuter.... " MDR " M de V






Nota: infos BNF, les masques de cuirs des médecins nommés becs de canards étaient conçus pour recevoir à l'intérieur une éponge mouillée au vinaigre, les médecins pensaient que celle ci  protégeait de la peste, en fait c'est la cape et le masque de cuir qui les protégeaient des piqûres des puces porteuses de la maladie !!!, deuxième info, on trouvait les " En graisseurs ", on raconte à Grenoble, qu'il existait des personnes mal intentionnées, qui allaient récupérer le pus sur des bubons de pesteux morts, pour le déposer sur les portes, poignées et serrures des portes de leurs ennemis, ceci afin de les éliminer de la surface de la terre . Lorsqu'ils étaient pris en flagrant délit on les tuait sur place, sinon c'était le bûcher pour ces malfaisants !!!







                                                             Guerre Famine et Pestilence !!!

jeudi 4 mai 2017

Charles V et sa réforme de l'armée au XIV siècle


Charles V désirait obtenir un noyau solide de forces militaires permanentes, c'était l'idée maîtresse, elle n'était pas nouvelle mais jusqu'à ce jour n'avait jamais abouti, car totalement incompatible avec le système féodal.

Toutes les mesures prises par Charles V tendent directement ou indirectement à l'obtenir. Ce monarque malingre et médiocre chevalier, était néanmoins versé dans l'art de la guerre et des questions militaires.

Grand admirateur de Végèce, il en possédait plusieurs exemplaires, ainsi que ceux des auteurs qui ont commenté ce stratège

Charles V n'est pas un roi guerrier en vrai monarque il commande de son trône et le peuple ne s'y trompe pas, ils en avaient mare de ces rutilants fers vêtus de rois chevaliers !!!!!










Sa première mesure fut la suppression des guerres privées ou particulières, avec interdiction aux nobles de quitter leur province avec des hommes d'armes, autrement que pour le service du Roi. Ce qui a pour effet de rendre plus d'hommes disponibles et va favoriser le recrutement, pour l'armée permanente de la France.

Puis sur la logistique, il va assurer la régularité des ressources nécessaires à l'entretien de l'armée. Il l'obtient par la permanence des "aides" et la réglementation des " fouages", ainsi la solde et les dépenses de l'armée purent être payées régulièrement. L'institution des payeurs, créée par le roi de Fer, put enfin recevoir une application efficace et donner satisfaction aux soldats comme aux habitants, libérés des exigences désormais injustifiables.





La seule permanence qui existait alors aux sein des armées était le Connétable et les Maréchaux, puisqu'ils étaient nommés à vie, ce qui assurait une certaine continuité des choses militaires, mais ces hauts personnages avaient une vision fort éloignée des structures militaires et de l'organisation des armées au nivean d'un pays. Charles V va créer les " Capitaines Ordonnés ", c'est à dire nommés par lui et recrutés avec un soin minutieux, ils sont à sa solde et inamovibles.

Ce commandement était polyvalent, ce Capitaine pouvait diriger une compagnie, tenir un château ou une place forte, voir même diriger une province. La liberté de manoeuvre était grande, comprenant le recrutement, l'instruction des troupes, ainsi que l'organisation et la direction de la défense.






Par les dispositions qu'il prit pour organiser les compagnies soldées d'hommes d'armes et de cavaliers nobles, Charles V établit les bases de la future institution des " Compagnie de l'Ordonnance, formées par Charles VII ".

Ces compagnies primitivement étaient formées au gré des Bannerets qui les avaient levées, mais depuis la création des capitaines ordonnés le roi fait obligation à ses capitaines de recruter les hommes de leur compagnie uniquement  sur leur territoire.

Dans le même temps il élargit ce recrutement en ouvrant aux bourgeois le droit d'en faire partie, pourvu qu'ils en fussent capables, ainsi disparaissait peu à peu le caractère féodal de la cavalerie. On s'efforça d'obtenir des compagnies à effectifs fixes de l'ordre de cent hommes.

C'est à partir de cette époque que l'expression " Lance " apparaît, elle s'applique à l'équipe composée de l'homme d'armes et de ses assistants.







Les Capitaines devaient au roi un recensement exact et régulier de ses ressources en Archers et Arbalétriers, en distinguant ceux qui étaient aptes à servir dans l'Ost de ceux plus aptes à défendre les forteresses et les châteaux et les villes fortifiées.

Les archers et arbalétriers qui servaient dans l'ost étaient astreints au revues des maréchaux et constituaient une véritable infanterie.

Pour les compagnies des villes le roi,grâce à ses encouragements, sut faire renaître le gout de l'exercice du tir à l'arc et à l'arbalète chez nos bourgeois, attirant dans les rangs de ces compagnies de défense les membres des meilleurs familles.






Charles V prend également des mesures pour le rétablissement de la discipline, premièrement, les capitaines sont responsables de la conduite de leurs troupes et de la ponctualité du paiement des soldes. Deuxièmement il veille à ce que les troupes ne restent pas inactives et que les compagnies ne restent pas dans des régions ou elles n'avaient plus aucune utilité.

Mais promulguer des règles et des édits ne sert à rien si les sujets ne se sentent pas astreints à les respecter. Il va donc nommer des Commissaires, qui avaient pour rôle d'effectuer des contrôles sévères  sur l'application de ses ordonnances, et des effectifs des compagnies.

Ces contrôleurs dépendaient uniquement du Connétable, des Maréchaux et du Maître des arbalétriers. Ces commissaires prêtaient serment de dénoncer toutes tromperies. Le roi ne dédaignait pas de les recevoir pour leurs donner missions et directives lui même.





Enfin, Charles V va encourager les débuts de l'artillerie dans l'armée de France, mais l'invention était trop récente pour qu'il put prétendre à une organisation d'ensemble de l'artillerie, mais il avait donné l'élan ....M de V





mercredi 3 mai 2017

La Ligue Hanséatique

Les deux pôles du commerce dans l'Europe médiévale se trouvent être, la Méditerranée au sud, et la Baltique au nord. Donc l'activité des villes Italiennes correspond en tout point à celle des villes Allemandes. L'atlantique est par définition la voie de passage des unes aux autres, tandis que la route terrestre des Alpes ouvrait elle aussi une voie, mais qui ne peut être comparée à l'activité des voies maritimes. Au début du XIV siècle,on voit les villes de la Baltique prendre la tête de l'activité commerciale en Europe. Plusieurs causes sont à l'origine de ce changement, d'une part, début XIII siècle, l'église fait un effort pour civiliser les régions païennes de la Prusse, et ce part l'entremise des Chevaliers Teutoniques, qui furent appelés à s'y fixer, la civilisation se fait sous leur égide. D'autre part l'extension du commerce qui forçait à chercher partout de nouveaux débouchés. Plusieurs villes de la Baltique, bien desservies par des fleuves, qui constituent les meilleures et les plus sures des routes naturelles, finissent par être au même niveau de flux commercial que les villes maritimes Italiennes. Sans avoir bien sur la ressource de l'immense richesse des produits exotiques de l'Orient.



Les villes de la Baltique avaient pour ressources le poisson et les pêcheries, les produits de l'agriculture et les produits miniers. La montée en puissance des ces villes, leur croissance et leur fortune, va coïncider avec le déclin du commerce oriental. Dès la fin du XII siècle, on constate la rapide croissance des villes du bassin de la Baltique, surtout Lübeck (qui devait devenir plus tard la reine de la Hanse), puis Rostock, Stralsund et Dantzig. Ajoutons à ces villes celle de Wisby, qui elle est située dans l'île de Gotland.
Elle est très importante, car les commerçants de cette cité marchande, vont établir le comptoir de Novgorod. De cet endroit ils feront rayonner leurs activités commerciales en Russie, Pskov, Polotsk, Vitebsk, Smolensk. Un traité sera signé avec les Russes dès 1199. Puis au XIII siécle seront fondées les villes de Dorpat, Riga, Wismar, Reval.



Ils vont sentir la nécessité de s'unir, et ce besoin d'association est dans l'esprit du moyen âge et pratiquement tous les corps de métiers à cette époque pratiquent de même.
Le mot Hansa, signifie troupe, et même troupe armée, la Hanse sera la société des marchands en voyage, d'une ville ! Puis de plusieurs villes ayant la même destination, pour former au final la Ligue Hanséatique, au même titre qu'une ligue de tisserands dans une ville, mais la Hanse c'est l'Europe.

Quand à savoir le nombre de villes associées à la ligue Hanséatique, il n'y a aucunes précisions, et pour cause !! Il était impossible au moyen âge de savoir quelle ville faisait ou ne faisait pas partie de la Ligue Hanséatique, c'était un secret et il était jalousement gardé.


Au XIV et XV siècle le grand capitalisme a donc profité du fléchissement de l'ancienne société féodale pour s'emparer partout ou il le pouvait des leviers de commande du pouvoir. C'est le renversement des valeurs traditionnelles  les représentants des intérêts économiques font la loi aux plus hauts seigneurs. La Banque l'emporte sur le Blason, et le Blason pour pouvoir continuer à jouer son rôle n'hésite pas à solliciter la banque (les villes Marchandes aux XIV et XV siècles Régine Pernoud)

PS: Navires: seul l"équipage pouvait distinguer les vaisseaux de guerre de la Hanse de leurs Cogghes (kooge) de commerce 30m de long, 7 de large et 3 de tirant d'eau, intégrant à la structure de la coque un gouvernail d'étambot suspendu, innovation typique des ateliers du nord de l'Europe. Ces vaisseaux assurèrent aux Hanséates une supériorité maritime au XIII et XIV siècle dans les mers septantrionnales. Ils firent place au XV siècle à des bâtiments plus grands les Hourques puis à la fin de ce siècle des Caravelles. La Hanse comptait, abstraction faite de la batellerie côtière et fluviale, un millier de navires jaugeant 60 000 tonnes, ce qui la place en tête des puissances navales.M de V

mardi 2 mai 2017

N°35) Bertrand Du Guesclin versus Thomas de Cantorbery

Cette année la, les Anglois de Lancastre étaient venus pour assiéger la bonne cité de Dinan, la ville avait pour la défendre le sire de Penhoët, mais aussi Bertrand Du Guesclin, que l'on avait appelé en prompt renfort. Les Anglois harcelés avec le zèle coutumier de notre Bertrand, commencèrent à manquer de nourritures de bouches.

Mais ce qui se conçoit fort bien pour des assiégés, comme ceux de la cité, l'est beaucoup moins quand il s'agit des assiégeants !!! C'est un coup de main du Breton qui est à l'origine du régime forcé des anglais, il se rue sur les bords de la Rance et fait main basse à la barbe des "goddons " sur leurs barges chargées de victuailles.

Le Duc de Lancastre, hors carême, en est réduit à la portion congrue est doit faire maigre! voila une occasion pour le Duc, de glorifier le saint nom de Dieu, hors saison par l'intermédiaire d'un Breton. Lancastre propose une trêve de deux jours, afin de permettre à ses hommes de fourrager dans les environs ( sur le dos de nos culs terreux à mon humble avis!!). Profitant de ce répit, le frère de Bertrand, Olivier Du Guesclin, sort se trantôler sans méfiance jusqu'aux barrières anglaises.





Au mépris de la trêve, Thomas de Cantorbery, tel un mangeur de charrette ferrée, sans foi ni loi, s'empare du frère de Bertrand. Déjà teigneux de nature, le Dogue de Brocéliande n'avait pas besoins d'encouragements!,

Il se rend de ce pas dans le campement Anglais et se présente à la tente du Duc, afin de demander justice.Avec insolence ce benêt de Cantorbery refusa de rendre son prisonnier, et jeta son gantelet aux pieds de Bertrand, qui cela va sans dire se fit une joie de le ramasser.

La rencontre fut fixée au surlendemain, sur la place des lices de Dinan, le Duc et plusieurs de ses chevaliers furent autorisés à se rendre dans la cité (contre remise d'otages bien sur!!) pour assister au combat.les précautions sont d'usage, il y avait déjà bien assez d'un parangon de la bêtise comme Cantorbery, pas la peine d'en rajouter même au temps des romans de chevalerie.

Le jour dit, comme le beffroi sonnait les heures, Lancastre fait son entrée entouré de sa mesnie, on remarque la présence d'Olivier de Clisson partisan de montfort, parmi ses chevaliers.



Nos deux champions se présentent en lice armés de toutes pièces. Dans la tribune Bertrand remarque sur le premier rang, la Dame de Bellière, Tiphaine Raguenel, celle ci dans une vision avait prédit la victoire de Du Guesclin.

Elle aurait vue en songe un aigle noir déchirer les entrailles et arracher les yeux à un léopard terrassé. Bertrand portait d'argent à l'aigle bicéphale de sable, becquée et membré de gueules, à la cotice du même brochant sur le tout.

Sachant cela, tout le monde savait qui était le léopard terrassé, car chez ces gens dont le métier est la guerre, l'héraldique est un langage à part entière avec ses règles et son vocabulaire. Or donc puisque l' anglois en porte trois sur ses bannières, la cause est entendue, et Tiphaine possédait une solide réputation, on ne l'appelait pas la fée pour rien.

On rapporte à Bertrand les paroles de la vision de Tiphaine, celui ci aurait répondu, avec l'humour caustique qui le caractérise " fol est celui qui se fie à paroles de femmes, il n'est guère plus subtil et n'a pas plus de sens qu'une brebis ".





Néanmoins ce jour il inclina sa lance devant tant de grâce, il faut bien avouer que Tiphaine était de grande beauté, en retour la dame se sépare d'une étoffe d'azur qu'elle portait au cou et la place sur la hampe, relevant sa lance il fait glisser le tissu vers lui pour la nouer plus tard à la garde de son épée.

Nos deux protagonistes s'élancent l'un vers l'autre lance basse, le choc fut terrible, les lances volent en éclats, puis ils vont se toquer d'importance à grands coups d'épées. Au bout de quelques minutes grâce aux coups redoublés de Bertrand, l'anglais laisse choir son arme, il fait mouvement vers un bout de la lice, dans l'espoir d'y attirer le breton. On suppose que c'est afin de pouvoir contourner et récupérer son épée ? Mais le Bertrand ne voit pas la chose ainsi !!

Il démonte ramasse l'épée et la jette hors du champ clos, notre anglais est gros jean comme devant !! Le plus drôle est à venir.......!! c'est que le Breton tout à son affaire, ne remonte pas à cheval ! et se dirige à pied, et avec grande énergie sur son adversaire toujours à cheval !. L'ennui c'est que jambières et grèves le gênent dans ses mouvements, alors la posture devient cocasse, on voit notre Bertrand assis sur son cul en train d'ôter la partie basse de son armure !!






Cantorbery veut profiter de la situation, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'a pas l'esprit chevaleresque, dans un grand éclat de rire, il pique des deux, avec l'espoir de le piétiner avec son cheval, mal lui en prit, le cheval va broncher pour éviter le corps! notre breton plonge sa lame jusqu'à la garde dans l'animal et notre anglais se retrouve au sol cul par dessus tête!!

Sans lui laisser le temps de se relever, notre teigneux breton l'empoigne de ses bras herculéens, lui relève la visière de son casque et lui fourre en la gueule de furieux coups de poings.


On dut arracher à Bertrand sa proie sanguinolente!! le perdant fut posé sur une claie traînée jusqu'aux barrières et jeté hors comme félon. Selon les us du moment, son frère une fois libéré reçu les armes et le harnois du vaincu, mais pas le cheval qui fut, la pauvre bête, le grand perdant de cette rencontre!!





                                       A Dinan se dresse une statue équestre de Du Guesclin
                                                   à l'endroit ou se déroula ce combat M de V