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mardi 2 mai 2017

N°35) Bertrand Du Guesclin versus Thomas de Cantorbery

Cette année la, les Anglois de Lancastre étaient venus pour assiéger la bonne cité de Dinan, la ville avait pour la défendre le sire de Penhoët, mais aussi Bertrand Du Guesclin, que l'on avait appelé en prompt renfort. Les Anglois harcelés avec le zèle coutumier de notre Bertrand, commencèrent à manquer de nourritures de bouches.

Mais ce qui se conçoit fort bien pour des assiégés, comme ceux de la cité, l'est beaucoup moins quand il s'agit des assiégeants !!! C'est un coup de main du Breton qui est à l'origine du régime forcé des anglais, il se rue sur les bords de la Rance et fait main basse à la barbe des "goddons " sur leurs barges chargées de victuailles.

Le Duc de Lancastre, hors carême, en est réduit à la portion congrue est doit faire maigre! voila une occasion pour le Duc, de glorifier le saint nom de Dieu, hors saison par l'intermédiaire d'un Breton. Lancastre propose une trêve de deux jours, afin de permettre à ses hommes de fourrager dans les environs ( sur le dos de nos culs terreux à mon humble avis!!). Profitant de ce répit, le frère de Bertrand, Olivier Du Guesclin, sort se trantôler sans méfiance jusqu'aux barrières anglaises.





Au mépris de la trêve, Thomas de Cantorbery, tel un mangeur de charrette ferrée, sans foi ni loi, s'empare du frère de Bertrand. Déjà teigneux de nature, le Dogue de Brocéliande n'avait pas besoins d'encouragements!,

Il se rend de ce pas dans le campement Anglais et se présente à la tente du Duc, afin de demander justice.Avec insolence ce benêt de Cantorbery refusa de rendre son prisonnier, et jeta son gantelet aux pieds de Bertrand, qui cela va sans dire se fit une joie de le ramasser.

La rencontre fut fixée au surlendemain, sur la place des lices de Dinan, le Duc et plusieurs de ses chevaliers furent autorisés à se rendre dans la cité (contre remise d'otages bien sur!!) pour assister au combat.les précautions sont d'usage, il y avait déjà bien assez d'un parangon de la bêtise comme Cantorbery, pas la peine d'en rajouter même au temps des romans de chevalerie.

Le jour dit, comme le beffroi sonnait les heures, Lancastre fait son entrée entouré de sa mesnie, on remarque la présence d'Olivier de Clisson partisan de montfort, parmi ses chevaliers.



Nos deux champions se présentent en lice armés de toutes pièces. Dans la tribune Bertrand remarque sur le premier rang, la Dame de Bellière, Tiphaine Raguenel, celle ci dans une vision avait prédit la victoire de Du Guesclin.

Elle aurait vue en songe un aigle noir déchirer les entrailles et arracher les yeux à un léopard terrassé. Bertrand portait d'argent à l'aigle bicéphale de sable, becquée et membré de gueules, à la cotice du même brochant sur le tout.

Sachant cela, tout le monde savait qui était le léopard terrassé, car chez ces gens dont le métier est la guerre, l'héraldique est un langage à part entière avec ses règles et son vocabulaire. Or donc puisque l' anglois en porte trois sur ses bannières, la cause est entendue, et Tiphaine possédait une solide réputation, on ne l'appelait pas la fée pour rien.

On rapporte à Bertrand les paroles de la vision de Tiphaine, celui ci aurait répondu, avec l'humour caustique qui le caractérise " fol est celui qui se fie à paroles de femmes, il n'est guère plus subtil et n'a pas plus de sens qu'une brebis ".





Néanmoins ce jour il inclina sa lance devant tant de grâce, il faut bien avouer que Tiphaine était de grande beauté, en retour la dame se sépare d'une étoffe d'azur qu'elle portait au cou et la place sur la hampe, relevant sa lance il fait glisser le tissu vers lui pour la nouer plus tard à la garde de son épée.

Nos deux protagonistes s'élancent l'un vers l'autre lance basse, le choc fut terrible, les lances volent en éclats, puis ils vont se toquer d'importance à grands coups d'épées. Au bout de quelques minutes grâce aux coups redoublés de Bertrand, l'anglais laisse choir son arme, il fait mouvement vers un bout de la lice, dans l'espoir d'y attirer le breton. On suppose que c'est afin de pouvoir contourner et récupérer son épée ? Mais le Bertrand ne voit pas la chose ainsi !!

Il démonte ramasse l'épée et la jette hors du champ clos, notre anglais est gros jean comme devant !! Le plus drôle est à venir.......!! c'est que le Breton tout à son affaire, ne remonte pas à cheval ! et se dirige à pied, et avec grande énergie sur son adversaire toujours à cheval !. L'ennui c'est que jambières et grèves le gênent dans ses mouvements, alors la posture devient cocasse, on voit notre Bertrand assis sur son cul en train d'ôter la partie basse de son armure !!






Cantorbery veut profiter de la situation, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'a pas l'esprit chevaleresque, dans un grand éclat de rire, il pique des deux, avec l'espoir de le piétiner avec son cheval, mal lui en prit, le cheval va broncher pour éviter le corps! notre breton plonge sa lame jusqu'à la garde dans l'animal et notre anglais se retrouve au sol cul par dessus tête!!

Sans lui laisser le temps de se relever, notre teigneux breton l'empoigne de ses bras herculéens, lui relève la visière de son casque et lui fourre en la gueule de furieux coups de poings.


On dut arracher à Bertrand sa proie sanguinolente!! le perdant fut posé sur une claie traînée jusqu'aux barrières et jeté hors comme félon. Selon les us du moment, son frère une fois libéré reçu les armes et le harnois du vaincu, mais pas le cheval qui fut, la pauvre bête, le grand perdant de cette rencontre!!





                                       A Dinan se dresse une statue équestre de Du Guesclin
                                                   à l'endroit ou se déroula ce combat M de V


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