Les deux pôles du commerce dans l'Europe médiévale se trouvent être, la Méditerranée au sud, et la Baltique au nord. Donc l'activité des villes Italiennes correspond en tout point à celle des villes Allemandes. L'atlantique est par définition la voie de passage des unes aux autres, tandis que la route terrestre des Alpes ouvrait elle aussi une voie, mais qui ne peut être comparée à l'activité des voies maritimes. Au début du XIV siècle,on voit les villes de la Baltique prendre la tête de l'activité commerciale en Europe. Plusieurs causes sont à l'origine de ce changement, d'une part, début XIII siècle, l'église fait un effort pour civiliser les régions païennes de la Prusse, et ce part l'entremise des Chevaliers Teutoniques, qui furent appelés à s'y fixer, la civilisation se fait sous leur égide. D'autre part l'extension du commerce qui forçait à chercher partout de nouveaux débouchés. Plusieurs villes de la Baltique, bien desservies par des fleuves, qui constituent les meilleures et les plus sures des routes naturelles, finissent par être au même niveau de flux commercial que les villes maritimes Italiennes. Sans avoir bien sur la ressource de l'immense richesse des produits exotiques de l'Orient.
Les villes de la Baltique avaient pour ressources le poisson et les pêcheries, les produits de l'agriculture et les produits miniers. La montée en puissance des ces villes, leur croissance et leur fortune, va coïncider avec le déclin du commerce oriental. Dès la fin du XII siècle, on constate la rapide croissance des villes du bassin de la Baltique, surtout Lübeck (qui devait devenir plus tard la reine de la Hanse), puis Rostock, Stralsund et Dantzig. Ajoutons à ces villes celle de Wisby, qui elle est située dans l'île de Gotland.
Elle est très importante, car les commerçants de cette cité marchande, vont établir le comptoir de Novgorod. De cet endroit ils feront rayonner leurs activités commerciales en Russie, Pskov, Polotsk, Vitebsk, Smolensk. Un traité sera signé avec les Russes dès 1199. Puis au XIII siécle seront fondées les villes de Dorpat, Riga, Wismar, Reval.
Ils vont sentir la nécessité de s'unir, et ce besoin d'association est dans l'esprit du moyen âge et pratiquement tous les corps de métiers à cette époque pratiquent de même.
Le mot Hansa, signifie troupe, et même troupe armée, la Hanse sera la société des marchands en voyage, d'une ville ! Puis de plusieurs villes ayant la même destination, pour former au final la Ligue Hanséatique, au même titre qu'une ligue de tisserands dans une ville, mais la Hanse c'est l'Europe.
Quand à savoir le nombre de villes associées à la ligue Hanséatique, il n'y a aucunes précisions, et pour cause !! Il était impossible au moyen âge de savoir quelle ville faisait ou ne faisait pas partie de la Ligue Hanséatique, c'était un secret et il était jalousement gardé.
Au XIV et XV siècle le grand capitalisme a donc profité du fléchissement de l'ancienne société féodale pour s'emparer partout ou il le pouvait des leviers de commande du pouvoir. C'est le renversement des valeurs traditionnelles les représentants des intérêts économiques font la loi aux plus hauts seigneurs. La Banque l'emporte sur le Blason, et le Blason pour pouvoir continuer à jouer son rôle n'hésite pas à solliciter la banque (les villes Marchandes aux XIV et XV siècles Régine Pernoud)
PS: Navires: seul l"équipage pouvait distinguer les vaisseaux de guerre de la Hanse de leurs Cogghes (kooge) de commerce 30m de long, 7 de large et 3 de tirant d'eau, intégrant à la structure de la coque un gouvernail d'étambot suspendu, innovation typique des ateliers du nord de l'Europe. Ces vaisseaux assurèrent aux Hanséates une supériorité maritime au XIII et XIV siècle dans les mers septantrionnales. Ils firent place au XV siècle à des bâtiments plus grands les Hourques puis à la fin de ce siècle des Caravelles. La Hanse comptait, abstraction faite de la batellerie côtière et fluviale, un millier de navires jaugeant 60 000 tonnes, ce qui la place en tête des puissances navales.M de V
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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mercredi 3 mai 2017
La Ligue Hanséatique
mardi 2 mai 2017
N°35) Bertrand Du Guesclin versus Thomas de Cantorbery
Cette année la, les Anglois de Lancastre étaient venus pour assiéger la bonne cité de Dinan, la ville avait pour la défendre le sire de Penhoët, mais aussi Bertrand Du Guesclin, que l'on avait appelé en prompt renfort. Les Anglois harcelés avec le zèle coutumier de notre Bertrand, commencèrent à manquer de nourritures de bouches.
Mais ce qui se conçoit fort bien pour des assiégés, comme ceux de la cité, l'est beaucoup moins quand il s'agit des assiégeants !!! C'est un coup de main du Breton qui est à l'origine du régime forcé des anglais, il se rue sur les bords de la Rance et fait main basse à la barbe des "goddons " sur leurs barges chargées de victuailles.
Le Duc de Lancastre, hors carême, en est réduit à la portion congrue est doit faire maigre! voila une occasion pour le Duc, de glorifier le saint nom de Dieu, hors saison par l'intermédiaire d'un Breton. Lancastre propose une trêve de deux jours, afin de permettre à ses hommes de fourrager dans les environs ( sur le dos de nos culs terreux à mon humble avis!!). Profitant de ce répit, le frère de Bertrand, Olivier Du Guesclin, sort se trantôler sans méfiance jusqu'aux barrières anglaises.
Au mépris de la trêve, Thomas de Cantorbery, tel un mangeur de charrette ferrée, sans foi ni loi, s'empare du frère de Bertrand. Déjà teigneux de nature, le Dogue de Brocéliande n'avait pas besoins d'encouragements!,
Il se rend de ce pas dans le campement Anglais et se présente à la tente du Duc, afin de demander justice.Avec insolence ce benêt de Cantorbery refusa de rendre son prisonnier, et jeta son gantelet aux pieds de Bertrand, qui cela va sans dire se fit une joie de le ramasser.
La rencontre fut fixée au surlendemain, sur la place des lices de Dinan, le Duc et plusieurs de ses chevaliers furent autorisés à se rendre dans la cité (contre remise d'otages bien sur!!) pour assister au combat.les précautions sont d'usage, il y avait déjà bien assez d'un parangon de la bêtise comme Cantorbery, pas la peine d'en rajouter même au temps des romans de chevalerie.
Le jour dit, comme le beffroi sonnait les heures, Lancastre fait son entrée entouré de sa mesnie, on remarque la présence d'Olivier de Clisson partisan de montfort, parmi ses chevaliers.
Nos deux champions se présentent en lice armés de toutes pièces. Dans la tribune Bertrand remarque sur le premier rang, la Dame de Bellière, Tiphaine Raguenel, celle ci dans une vision avait prédit la victoire de Du Guesclin.
Elle aurait vue en songe un aigle noir déchirer les entrailles et arracher les yeux à un léopard terrassé. Bertrand portait d'argent à l'aigle bicéphale de sable, becquée et membré de gueules, à la cotice du même brochant sur le tout.
Sachant cela, tout le monde savait qui était le léopard terrassé, car chez ces gens dont le métier est la guerre, l'héraldique est un langage à part entière avec ses règles et son vocabulaire. Or donc puisque l' anglois en porte trois sur ses bannières, la cause est entendue, et Tiphaine possédait une solide réputation, on ne l'appelait pas la fée pour rien.
On rapporte à Bertrand les paroles de la vision de Tiphaine, celui ci aurait répondu, avec l'humour caustique qui le caractérise " fol est celui qui se fie à paroles de femmes, il n'est guère plus subtil et n'a pas plus de sens qu'une brebis ".
Néanmoins ce jour il inclina sa lance devant tant de grâce, il faut bien avouer que Tiphaine était de grande beauté, en retour la dame se sépare d'une étoffe d'azur qu'elle portait au cou et la place sur la hampe, relevant sa lance il fait glisser le tissu vers lui pour la nouer plus tard à la garde de son épée.
Nos deux protagonistes s'élancent l'un vers l'autre lance basse, le choc fut terrible, les lances volent en éclats, puis ils vont se toquer d'importance à grands coups d'épées. Au bout de quelques minutes grâce aux coups redoublés de Bertrand, l'anglais laisse choir son arme, il fait mouvement vers un bout de la lice, dans l'espoir d'y attirer le breton. On suppose que c'est afin de pouvoir contourner et récupérer son épée ? Mais le Bertrand ne voit pas la chose ainsi !!
Il démonte ramasse l'épée et la jette hors du champ clos, notre anglais est gros jean comme devant !! Le plus drôle est à venir.......!! c'est que le Breton tout à son affaire, ne remonte pas à cheval ! et se dirige à pied, et avec grande énergie sur son adversaire toujours à cheval !. L'ennui c'est que jambières et grèves le gênent dans ses mouvements, alors la posture devient cocasse, on voit notre Bertrand assis sur son cul en train d'ôter la partie basse de son armure !!
Cantorbery veut profiter de la situation, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'a pas l'esprit chevaleresque, dans un grand éclat de rire, il pique des deux, avec l'espoir de le piétiner avec son cheval, mal lui en prit, le cheval va broncher pour éviter le corps! notre breton plonge sa lame jusqu'à la garde dans l'animal et notre anglais se retrouve au sol cul par dessus tête!!
Sans lui laisser le temps de se relever, notre teigneux breton l'empoigne de ses bras herculéens, lui relève la visière de son casque et lui fourre en la gueule de furieux coups de poings.
On dut arracher à Bertrand sa proie sanguinolente!! le perdant fut posé sur une claie traînée jusqu'aux barrières et jeté hors comme félon. Selon les us du moment, son frère une fois libéré reçu les armes et le harnois du vaincu, mais pas le cheval qui fut, la pauvre bête, le grand perdant de cette rencontre!!
A Dinan se dresse une statue équestre de Du Guesclin
à l'endroit ou se déroula ce combat M de V
Mais ce qui se conçoit fort bien pour des assiégés, comme ceux de la cité, l'est beaucoup moins quand il s'agit des assiégeants !!! C'est un coup de main du Breton qui est à l'origine du régime forcé des anglais, il se rue sur les bords de la Rance et fait main basse à la barbe des "goddons " sur leurs barges chargées de victuailles.
Le Duc de Lancastre, hors carême, en est réduit à la portion congrue est doit faire maigre! voila une occasion pour le Duc, de glorifier le saint nom de Dieu, hors saison par l'intermédiaire d'un Breton. Lancastre propose une trêve de deux jours, afin de permettre à ses hommes de fourrager dans les environs ( sur le dos de nos culs terreux à mon humble avis!!). Profitant de ce répit, le frère de Bertrand, Olivier Du Guesclin, sort se trantôler sans méfiance jusqu'aux barrières anglaises.
Au mépris de la trêve, Thomas de Cantorbery, tel un mangeur de charrette ferrée, sans foi ni loi, s'empare du frère de Bertrand. Déjà teigneux de nature, le Dogue de Brocéliande n'avait pas besoins d'encouragements!,
Il se rend de ce pas dans le campement Anglais et se présente à la tente du Duc, afin de demander justice.Avec insolence ce benêt de Cantorbery refusa de rendre son prisonnier, et jeta son gantelet aux pieds de Bertrand, qui cela va sans dire se fit une joie de le ramasser.
La rencontre fut fixée au surlendemain, sur la place des lices de Dinan, le Duc et plusieurs de ses chevaliers furent autorisés à se rendre dans la cité (contre remise d'otages bien sur!!) pour assister au combat.les précautions sont d'usage, il y avait déjà bien assez d'un parangon de la bêtise comme Cantorbery, pas la peine d'en rajouter même au temps des romans de chevalerie.
Le jour dit, comme le beffroi sonnait les heures, Lancastre fait son entrée entouré de sa mesnie, on remarque la présence d'Olivier de Clisson partisan de montfort, parmi ses chevaliers.
Nos deux champions se présentent en lice armés de toutes pièces. Dans la tribune Bertrand remarque sur le premier rang, la Dame de Bellière, Tiphaine Raguenel, celle ci dans une vision avait prédit la victoire de Du Guesclin.
Elle aurait vue en songe un aigle noir déchirer les entrailles et arracher les yeux à un léopard terrassé. Bertrand portait d'argent à l'aigle bicéphale de sable, becquée et membré de gueules, à la cotice du même brochant sur le tout.
Sachant cela, tout le monde savait qui était le léopard terrassé, car chez ces gens dont le métier est la guerre, l'héraldique est un langage à part entière avec ses règles et son vocabulaire. Or donc puisque l' anglois en porte trois sur ses bannières, la cause est entendue, et Tiphaine possédait une solide réputation, on ne l'appelait pas la fée pour rien.
On rapporte à Bertrand les paroles de la vision de Tiphaine, celui ci aurait répondu, avec l'humour caustique qui le caractérise " fol est celui qui se fie à paroles de femmes, il n'est guère plus subtil et n'a pas plus de sens qu'une brebis ".
Néanmoins ce jour il inclina sa lance devant tant de grâce, il faut bien avouer que Tiphaine était de grande beauté, en retour la dame se sépare d'une étoffe d'azur qu'elle portait au cou et la place sur la hampe, relevant sa lance il fait glisser le tissu vers lui pour la nouer plus tard à la garde de son épée.
Nos deux protagonistes s'élancent l'un vers l'autre lance basse, le choc fut terrible, les lances volent en éclats, puis ils vont se toquer d'importance à grands coups d'épées. Au bout de quelques minutes grâce aux coups redoublés de Bertrand, l'anglais laisse choir son arme, il fait mouvement vers un bout de la lice, dans l'espoir d'y attirer le breton. On suppose que c'est afin de pouvoir contourner et récupérer son épée ? Mais le Bertrand ne voit pas la chose ainsi !!
Il démonte ramasse l'épée et la jette hors du champ clos, notre anglais est gros jean comme devant !! Le plus drôle est à venir.......!! c'est que le Breton tout à son affaire, ne remonte pas à cheval ! et se dirige à pied, et avec grande énergie sur son adversaire toujours à cheval !. L'ennui c'est que jambières et grèves le gênent dans ses mouvements, alors la posture devient cocasse, on voit notre Bertrand assis sur son cul en train d'ôter la partie basse de son armure !!
Cantorbery veut profiter de la situation, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'a pas l'esprit chevaleresque, dans un grand éclat de rire, il pique des deux, avec l'espoir de le piétiner avec son cheval, mal lui en prit, le cheval va broncher pour éviter le corps! notre breton plonge sa lame jusqu'à la garde dans l'animal et notre anglais se retrouve au sol cul par dessus tête!!
Sans lui laisser le temps de se relever, notre teigneux breton l'empoigne de ses bras herculéens, lui relève la visière de son casque et lui fourre en la gueule de furieux coups de poings.
On dut arracher à Bertrand sa proie sanguinolente!! le perdant fut posé sur une claie traînée jusqu'aux barrières et jeté hors comme félon. Selon les us du moment, son frère une fois libéré reçu les armes et le harnois du vaincu, mais pas le cheval qui fut, la pauvre bête, le grand perdant de cette rencontre!!
A Dinan se dresse une statue équestre de Du Guesclin
à l'endroit ou se déroula ce combat M de V
lundi 1 mai 2017
Portrait de Bertrand Du Guesclin Connétable de France
note de l'administrateur : J'ai retrouvé dans de vieilles archives, les actes du Colloque international de Cocherel, on y brosse un portrait de Bertrand qui semble être le plus réaliste que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Je me propose donc de vous le transmettre sans rien retrancher, il fut écrit par monsieur Samaran, membre de l'institut, directeur honoraire des Archives de France. M de V
Il était d'une laideur formidable, je veux dire, capable d'inspirer la crainte. Il avait la face camuse et basanée, le front bombé, les yeux saillants, les lèvres épaisses, un corps ramassé à la poitrine osseuse et carrée, aux épaules en porte manteau, presque difformes, aux bras trop longs, aux jambes trop courtes. C'est ainsi tout au moins que l'ont représenté au naturel, avec un réalisme impitoyable, aidés probablement par le masque mortuaire des imagiers chargés de tailler son effigie pour son tombeau. Vous avez peut être vu, dans la Basilique de Saint Denis, ce portrait cruel, d'une vérité criante. C'est tout ce qui reste du monument du grand Connétable, mais c'est bien l'essentiel!. Il fallait insister dès l'abord sur cette laideur presque monstrueuse de Du Guesclin, car elle explique à la fois la violence de ses premiers réflexes d'enfant disgracié, rebuté par ses parents, moqué par ses camarades, et la volonté qu'il manifesta très vite de prendre sa revanche sur le sort.
Bertrand Du Guesclin, aîné de dix enfants naquit vers l'année 1320, au château de la Motte Broons, à quelques lieues au sud ouest de Dinan sur la Rance, de père Breton et de mère Normande. De son manoir natal il ne reste plus pierre sur pierre, mais on peut penser qu'il tenait de la ferme plus encore que de la gentilhommière.Si son père, en effet, appartenait à une branche cadette de l'une des meilleures famille de Bretagne, il ne possédait guère, en revanche, d'autre trésor que cette honrable parenté, rehaussé poutant d'une autre, plus problématique celle là, sinon même légendaire, qui aurait fait des Du Guesclin des descendants d'un roi sarrazin.?
Quand à ce nom bien Breton, destiné à retentir si souvent dans les combats et à être écorché par tant de bouches et en tant de langues, c'est apparemment celui d'une antique forteresse dont il faut chercher l'emplacement entre Saint Malo et Cancale, au sommet d'un rocher escarpé dominant la mer. Les " enfances Bertrand ", pour user d'une expression qui convient à merveille au héros dont une véritable chanson de geste, la dernière, devait chanter ses exploits, les enfances de Bertrand furent tès mouvementées. De caractère intraitable et de manières presque sauvages, le jeune garçon revendique d'abord avec fougue sa place au foyer paternel; puis, à la tête des petits paysans du voisinage, il organise des jeux guerriers qui finissent parfois assez mal, mais contribuent à lui faire, dans un corpd de fer une âme indomptable.
D'aller aux écoles il n'est, bien entendu, pas beaucoup question: " car lire ne savait, ni écrire ni compter " dira de Du Guesclin le jongleur attardé dont je parlais tout à l'heure, non sans exagérer peut être un peu, puisque nous avons des signatures de lui, à vrai dire assez maladroites. Il n'a qu'une passion, la lutte, lutte chevaleresque des tournois d'abord, puis la lutte à mort et par tous les moyens contre les envahisseurs anglais dans les landes et dans les bois de son pays, spécialement dans la forêt de Paimpont, l'antique et fabuleuse Brocéliande. Devenu chef de partisans au service de son Duc Charles de Blois, de sainte mémoire, il est armé chevalier sur le champ de bataille et se distingue en 1357 au siège de Rennes, qui marque une étape importante de sa vie militaire.
Et dès lors va se développer, pendant trente ans, une éblouissante carrière de soldat, dont la principale caractéristique ( qui le met bien à part parmi les capitaines de son temps, car tous plus ou moins à vendre au plus offrant) et qu'elle se passe d'un bout à l'autre au service de ses deux suzerains naturels, le Duc de Bretagne et le Roi de France !!! Même quand il combat en Espagne avec les grandes compagnies, c'est de l'aveu de Charles V et pour servir sa politique. Impossible de suivre "Messire Bertrand", comme on l'appelait, dans le détail des innombrables actions de guerre auxquelles il prit une part presque toujours heureuse, de Ponvallin à Cocherel et de Cocherel à Montiel (dans la manche), et à Najera ( en vieille Castille) ou accablé par le nombre, il fut fait prisonnier.
Partout il se montre chef accompli, maître dans l'art du recruteur et du conducteur d'hommes, soucieux du bien être et ménager du sang de ses soldats. Brave jusqu'à la témérité, il sait à l'occasion user de stratagèmes. Tantôt il attaque les places fortes de front et escalade le premier la muraille, parfois dans des situations si périlleuses, comme à Melun, qu'en dépit de sa force il est renversé tête première dans le fossé. Tantôt il pénètre, comme à Fougeray, avec de soi disant bûcherons ou bergers pour se démasquer au moment favorable et fondre sur l'ennemi l'épée haute aux cris de " Notre Dame Guesclin!" Mais ce batteur d'estrade est aussi un stratège, il s'entend à combiner un plan de campagne et à manoeuvrer sur le terrain. Il a d'ailleurs l'intelligence vive de l'esprit et, à l'occasion, la répartie prompte, cinglante, voire cynique. Voici quelques unes de ses saillies, telles que ses contemporains nous les ont rapportées. Ce ne sont peut être pas les propres paroles de Bertrand, mais les témoignages sont suffisamment concordants pour qu'ils inspirent confiance.
Un jour donc, le Duc de Lancastre, chef d'une armée anglaise qu'il combattait, l'invita, moyennant un sauf conduit, à le visiter sous sa tente.....on se faisait alors de ces politesses entre ennemis......et l'on en vint à parler des pertes en vies humaines qu'il fallait craindre si on ne trouvait pas le moyen d'arrêter les hostilités: " Bah ! s'écria Bertrand, s'il y a beaucoup de gens tués, c'est tant mieux pour les survivants; leur part d'héritage en sera d'autant plus belle "
Il avait conscience de sa valeur et ne faisait pas le modeste. Comme il menaçait le habitants d'une ville d'en faire raser les murailles s'ils ne tenaient pas leur promesse de se rendre à l'obéissance du roi, et comme un Bourgeois lui tenait tête, disant qu'il n'en viendrait pas facilement à bout: " sachez, s'écria Bertrand, que si le soleil entre dans ville ou château que vous ayez, moi aussi j'y entrerai !. Qui ne connait enfin sa fière réponse au prince de Galles, entre les mains de qui le mauvais sort l'avait fait tomber au cours de la guerre de Castille ? Bertrand n'avait pas craint de piquer au vif son vainqueur du moment en lui laissant entendre, que s'il le mettait à rançon, c'était par peur de lui voir reprendre le commandement des armées Françaises: Par Saint Georges, avait rétorqué l'anglais, vous croyez que c'est pour cela que nous vous gardons. Eh bien ! payez cent mille francs (c'était alors la dot d'une fille de roi), et vous êtes libre.
Et Messire Bertrand l'ayant pris au mot: mais dit le prince, ou prendrez vous somme pareille !!!, et Bertrand de répondre: Monseigneur le roi de Castille en payera la moitié, le roi de France le reste, et si ce n'était assez, il n'y a femme en France sachant filer qui ne filât pour ma rançon.
La victoire de Cocherel avait valu à Du Guesclin une magnifique seigneurie, le Comté de Longueville (au pays de Dieppe). En récompense de son intervention foudroyante contre Pierre le Cruel, Henri de Transtamare le fit Duc de Molina et Connétable de Castille. Devenu en 1370 Connétable de France, ce qui pour un simple chevalier représentait alors une fortune presque incroyable, Du Guesclin continuait au cours des années suivantes, à libérer peu à peu le territoire lorsqu'un mal inconnu le saisit et l'emporta, le 13 juillet 1380, devant Châteauneuf de Randon en Gévaudan (Lozère). On embauma son corps, mais, soit maladresse des praticiens, soit l'effet de la chaleur estivale, l'opération ne réussit pas. On dut, suivant un procédé fréquemment usité au Moyen Age, faire bouillir le cadavre et le réduire en squelette après en avoir extrait les viscères. Puis commença le voyage triomphal de ce mort glorieux.
Les entrailles furent confiées en passant à une église du Puy en Velay, le coeur envoyé aux Jacobins de Dinan, ou par testament il avait élu se sépulture. Puis Charles V ayant décidé de le fair inhumer à Saint Denis aux pieds même du tombeau qu'il se faisait préparer pour lui même, ce qui restait de la dépouille motelle prit à petites journées, le chemin de Paris, recevant partout les plus touchants hommages.
Certes, nul n'en était plus digne que celui qui avait rendu confiance aux Français après les désastres de Crécy et de Poitiers et qui aurait sans doute sauvé pour longtemps notre pays si, quelques années après sa mort, la folie du fils aîné de Charles V n'avait donné le signal de la guerre civile et rendu la France au chaos. Parmi les services insignes que Du Guesclin a rendu à la France il en est deux qu'il faut, en tout premier lieu retenir. Il a (ou peut s'en faut) débarrassé le royaume de ces débris d'armées qu'on appelait les compagnies et qui volant, violant, vivants de rapines et de chantages, mettaient en coupe réglée des régions entières. Il a reconquis sur les anglais, ville à ville, village à village, château à château, presque toutes les provinces françaises envahies, sauf Calais, Bordeaux et Bayonne.
PS: pour tout cela, Bertrand Du Guesclin a été de son temps égalé aux plus fameux héros de l'histoire et de la légende. Il a été chanté comme le dixième preux. Il est vraiment la dernière figure épique de notre Moyen Age. M de V
dimanche 30 avril 2017
La révolte des Jacques
Nom dérivé de Jacques Bonhomme, qui fut donné à la paysannerie Française par la noblesse et les milieux possédants, ces paysans aux effectifs clairsemés par la peste, éprouvés par la pénurie occasionnée par cette guerre,qui furent pillés aussi bien par les Anglais que les Français sont ulcérés.
Ras le chaperon les hommes de la glèbe !!, des exactions des hommes d'armes, de ceux qui portent ceintures dorées et plumes sur la tête, de ces gens esclaves de leur orgueil, faisant bombance sur leurs dos. Mais surtout de cette noblesse sensée les protéger et de leurs chevaliers vaincus par des bourgeois à Courtray, vaincus sur mer à l'écluse, vaincus à Crécy puis à Poitiers, mais aussi par une armée de routiers à Brignais, ces mêmes routiers qui les pillent les tuent et violent leurs femmes !!!!
Ras le chaperon les hommes de la glèbe !!, des exactions des hommes d'armes, de ceux qui portent ceintures dorées et plumes sur la tête, de ces gens esclaves de leur orgueil, faisant bombance sur leurs dos. Mais surtout de cette noblesse sensée les protéger et de leurs chevaliers vaincus par des bourgeois à Courtray, vaincus sur mer à l'écluse, vaincus à Crécy puis à Poitiers, mais aussi par une armée de routiers à Brignais, ces mêmes routiers qui les pillent les tuent et violent leurs femmes !!!!
Ils vont chercher à se venger de leurs oppresseurs, le désespoir de ces culs terreux leur fera commettre les pires exactions. Elle fut au départ provoquée par un incident survenu le 18 mai 1358, entre des paysans et des soldats, qui avec des chariots fourrageaient pour s'approvisionner depuis deux semaines du côté de Saint Leu d'Esserent, non loin de Beauvais. Les paysans vont tendre un embuscade, celle ci tournera à l'avantage de cette méchante piétaille armée de bâtons ferrés et de serpes emmanchées, ils vont déconfire cette troupe et occire valets, écuyers et gens d'armes.
S'il fait alliance avec les jacques c'est uniquement pour soutenir et étendre son insurrection Parisienne, il ne fournira qu'une aide épisodique, car il faut bien dire que la révolte des Jacques n'est pas bien ressentie!! Ben.....quoi !!!! tout le monde mange, donc tout le monde est concerné du seigneur vêtus de soies,jusqu'au petit peuple des manoeuvriers des villes, et sur un ventre vide on a du mal à philosopher sur la misère et la détresse du paysan.
Début juin ils obtiennent néanmoins une victoire devant Senlis, puis ce sera Meaux ou ils auront la malchance de rencontrer les troupes aguerries de Gaston Phébus et de Jean de Grailly qui revenaient de croisade en Prusse, cette troupe de paysans et de bourgeois parisiens va se faire massacrer.
Les paysans et les bourgeois des milices parisienne, s'agglutinent à la tour défendant le pont d'accès, à coups de masse ils s'attaquent à la herse, celle ci finira par céder, et cette bande criarde de vilains indisciplinés de paysans s'engouffrent par l'ouverture, bousculant les milices parisiennes!! tous finissent par franchir le pont pour se déployer sur l'autre rive de la Marne au pied même des remparts.
Ils sont là avec quelques pauvres archers, de lourdes échelles de siège, quelques haubergons de maille, targes et cervellières, piques ou hallebardes, seul les milices bourgeoises sont équipées.
Les défenseurs commencent a faire pleuvoir les carreaux d'arbalète. Mais les grandes portes du marché s'ouvrent et l'on entend un long cri provenant de dizaines de guerriers " Phébus Aban!!!" et Gaston III de Foix Béarn et Jean III de Grailly Captal de Bush,avec leurs chevaliers et leurs piétons Béarnais chargent. C'est la danse des épées et des piques béarnaises qui ouvrent de sanglantes brèches. L'angoisse et le désespoir s'installe, par dizaines ils tombent dans la Marne," Phébus Aban",les piquiers finissent le travail, les blessés sont égorgés et envoyés rejoindre les autres dans la Marne. Phébus et Grailly vont traverser le pont et poursuivre les autres piétinant à loisirs les milices bourgeoises qui se débandent renonçant à faire face.
C'est le tour de Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux d'entrer dans la danse, et il va remporter une facile victoire à Nointel près de Clermont en Beauvaisis.
Finalement ces gueux de "pute estrace", ces rebelles, vont subir d'impitoyables représailles pour avoir bousculés la société médiévale, selon certaines sources et si l'on compte les deux semaines de représailles c'est environ 20 000 paysans qui perdront la vie dans cette révolte, quand aux bourgeois de Paris ils rentreront bien vite dans l'obéissance envers leur Dauphin, après avoir assassiné eux même leur Prévôt le 31 juillet. Notons tout de même la différence existant entre ces deux révoltes celle des paysans et celle des bourgeois, pour ce qui est de la sévérité de la punition, massacre pour les pécores, mais caresses et avantages pour les bourgeois insurgés M de V
N°31-32) Causes du conflit entre Jean II le Bon et Charles II Roi de Navarre, Comte d'Evreux
Si nous faisons la liste des griefs qui ont provoqués l'ouverture des hostilités, en 1354, entre ces deux monarques, " et la liste n'est pas mince " !! C'est pour faire comprendre qu'il est temps de réhabiliter Charles II Roi de Navarre et Comte d'Evreux. Les chroniqueurs contemporains de ce Prince de France, selon leurs engagements, le nommèrent "le mauvais ou el malo ".
Quand on sait que Froissart va récrire cinq fois son livre I en fonction de ses différents protecteurs ( il faut bien manger), je vous laisse juge de la fiabilité de leurs écrits.
Les deux premiers rois Valois furent déplorables ( ce que l'on pourrait nommer comme la troisième race, après le crapaud!) Charles II se marie avec la fille du Roi Jean II, il ne touchera jamais la dote de son épouse, puis le refus du Roi de lui donner le Comté d'Angoulême, promis à sa mère, en réparation de la spoliation, par Philippe VI de Valois des Comté de Champagne et de Brie.
Sa mère n'aura jamais Angoulême, mais pour remplacer ce pieux mensonge, on lui promet les châtellenies de Pontoise, Beaumont et Asnières, mais c'est comme manger son rôt à la fumée!!! elle n'a aucune chance de rentrer un jour en possession de ces terres, force est de constater que l'honnêteté n'est pas une vertu cardinale chez les Valois.
De plus il ne sont qu'une branche cadette dans la filiation pour le trône de France, et Charles II roi de Navarre peut revendiquer le trône comme Edouard III, ils descendent tous les deux par les femmes de Philippe IV le Bel, pour Edouard, sa mère est la fille du roi de Fer, pour Charles II, sa mère est la fille de Louis X le Hutin, fils du roi de fer.
Pour les Valois c'est différent Charles de Valois n'est que le frère du roi de fer, et cet hypothétique empereur de Constantinople, sans trône ni couronne n'est qu'un benêt bouffi d'orgueil, son fils Philippe n'est qu'un cousin de la ligne direct du roi de Fer!!!!, les Anglais le nommeront le roi trouvé!!!
Et trouvé le mot est faible ce triste personnage ne pouvait échoir à la France à un pire moment, de vision courte et long à concevoir ce monarque ne voyait que par la Chevalerie et les légendes Arthuriennes !!
Quand il fait les mêmes demandes à Jean II le Bon, il essuie lui aussi les refus fait à sa mère, mais lorsque le roi de France offre à son favori ce Comté d'Angoulême qui était son apanage la coupe est pleine!!! Il se sent bafoué, humilié par ce roi qui prenait un malin plaisir, par l'intermédiaire de son favori à le rabaisser.
Cette situation ne pouvait que mal se terminer.Selon Chateaubriand, le favori Charles d'Espagne (la cerda) était devenu odieux avec tout le monde dés que le roi lui avait donné l'épée et le titre de Connétable. Ajoutons tout de même pour enfoncer le clou, qu'il avait partie liée avec cette baudruche d'Arnould d'Audrehem, ce dernier deviendra même gouverneur de ce Comté d'Angoulême. C'est surement grâce au favori du roi qu'il doit son titre de Maréchal, bien plus qu'à ses hypothétiques qualités guerrières!!!
La chronique des quatre premiers Valois fait état d'une affaire d'honneur, elle se passe à la cour. Les belligérants sont le favori (la Cerda), et Philippe de Navarre, frère du roi de Navarre. Les propos fâcheux du favori, contre Philippe, furent dit en présence du roi de France et du roi de Navarre et ne peuvent qu'offenser le jeune Philippe Comte de Longueville.
Ce dernier dégainant son poignard veut frapper la Cerda, celui ci se réfugie derrière le roi qui s'interpose pour permettre au Connétable de quitter la place. Avant qu'il ne sorte, Philippe de longueville aura cette phrase lourde de menaces "personne n'a jamais traité un fils de roi de menteur sans le payer très cher, garde toi bien des enfants de Navarre "
Le clan des Navarre quitte la cour, peu de temps après le roi de Navarre et son frère Philippe apprennent que le Favori se rend chez la Duchesse d'Alençon et qu'il fera étape à l'Aigle, dans l'hostellerie de la Truie qui file, la vengeance sera plus forte que la raison !! Il envoie son frère Philippe, le sire de Graville, le bascon de Mareuil et des troupes soldées du Comté d'Harcourt, afin de faire prisonnier le favori et de se venger de ce Connétable fantoche !! Ils chevaucheront jusqu'à la nuit pour parvenir à l'Aigle, l'hostellerie sera cernée et le favori débusqué, mais Philippe n'a rien oublié il va prendre sa vengeance immédiatement et La Cerda sera tué sur place. Il faut noter que le roi de Navarre ne se trouve pas sur place, c'est la colère aveugle de son frère qui frappe le connétable. Jean II veut tirer vengeance à quelque prix que ce soit, et avec un châtiment pour les fautifs, à la mesure de la profonde amitié qui liait un roi benêt à un Connétable couard !!! Mais d'un autre côté ses agents lui annoncent la certitude d'une proche invasion Anglaise, il va composer le fourbe, et accorder des lettres de rémission à son gendre et ses alliés. Une fois l'orage passé Jean II qui a autant de patience qu'un chat qui se brûle la queue, veut envahir le Comté d'Evreux pour ce saisir du roi de Navarre, mais le piège est éventé et Charles se réfugie en Avignon auprès du Pape Innocent VI. Jean II veut toujours sa vengeance et Froissart avait raison quand il disait: "que ce monarque était lent à comprendre et dur à ôter d'une opinion", il prépare un nouveau traquenard en profitant que son fils le Dauphin entretient des relations amicales avec le Comte d'Evreux.
Lorsque le Dauphin invite ses amis au château de Rouen, le roi de Navarre, le comte d'Harcourt, le sire de Graville et d'autres personnages de la suite du roi de Navarre, Jean II va faire irruption, précédé par cet incapable, ce paon bouffi d'orgueil, je parle bien sur de notre rutilant Maréchal d'Audrehem l'épée en main....!! il fait décapiter sans jugement le Comte d'Harcourt, le seigneur de Graville, le seigneur Maubue de Mainemares et un pauvre écuyer, Colin Doublet, qui avait eut le malheur de se mettre entre lui et son maître le roi de Navarre.On peut croire que jean II avait de l'humour à défaut d'intelligence, le champ ou il fait exécuter les amis du roi de Navarre se nomme: "le champ du pardon"
Le roi de Navarre sera traîné de prisons en prisons pendant plus de vingt mois, château Gaillard, le Goulet, le Louvre, le châtelet, Crévecoeur, et pour finir le Château du Forestel à Arleux proche de Douai. Après la défaite de Poitiers Jean II est amené en Angleterre. Retour de situation ironique, grâce à Guillaume de Gauville et à ses troupes le Roi de Navarre retrouve sa liberté !!
Je vous laisse juge de Jean II le Bon et Charles II dit le Mauvais
lequel était le bon !!!!
PS: On prête cette phrase grandiloquente à Audrehem lorsqu'il précède le roi dans la salle du château de Rouen, ou le Dauphin Duc de Normandie, reçoit ses invités: Que nuls ne se meuvent pour ce qu'ils voient, s'ils ne veult être mort de cette épée !!
ce qui ne nous étonne pas!! il avait le sens de la mise en scène pour se mettre en valeur..M de V
samedi 29 avril 2017
N°30) Le lion des Pyrénées, Gaston III de Foix Béarn, dit " Phébus "
Il est né le 30 avril 1331, à l'âge de 13 ans son père meurt à Séville, juste avant de partir pour une croisade contre les infidèles en Andalousie. Sa mère Aliénor de Comminges devient régente est tutrice de son fils jusqu'à sa majorité (14 ans), il était également écrit qu'elle gérerait ses biens jusqu'à ce que son fils atteigne ses 21 ans.
En 1343, Aliénor est son fils partent pour un périple sur leurs domaines et possessions. Cette tournée d'hommages est destinée à présenter le fils aux populations afin d'obtenir l'adhésion de ses vassaux.
La situation est épineuse pour eux, Edouard III avait refusé l'hommage de vassalité au Roi de France pour la Gascogne et depuis peu il avait gagné la bataille de l'Ecluse réduisant à néant les forces navales du royaume de France. Gaston et sa mère se trouvaient devant d'inextricables engagements contradictoires,Vassaux du Roi de France pour le Vicomté de Foix, le Nébouzan, le Lautrec et l'Algigeois d'un côté ! Mais vassaux d'Edouard III pour le Béarn, le Marsan et le Gabardan !!!! Excusez du peu, c'est ce qui s'appelle avoir le fondement entre deux trônes ......!! (pour rester courtois)
Après ce périple ayant rempli envers ses sujets les obligations qui leur étaient dues, s'assurant de ce fait leur appui il rentre en sa demeure. Il a 16 ans, d'un caractère affirmé, irritable proche de l'emportement, bref c'est un sanguin.
Il va accomplir à ce moment une action politique retentissante, il reçoit l'envoyé du Roi de France et lui déclare en public qu'il considère le Béarn comme un pays souverain, qu'il reconnait sa vassalité envers le roi de France pour le pays de Foix, mais que pour le Béarn il en est le seul maître !! Nous sommes en 1347 au moment des faits, et Philippe VI déjà vaincu à l'écluse, accuse également la défaite de Crécy, en mauvaise posture, il ne peut que composer et se doit de ménager Gaston III.
Peu après ses 18 ans, en mai 1349, il épouse Agnès de Navarre, soeur cadette de Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux ( qui à ce moment précis était lieutenant général du roi en languedoc), quelques mois plus tard meurt Philippe VI de Valois (le roi trouvé). C'est son fils Jean II le bon qui monte sur le trône, il est pire que son père " si tant est que se soit possible ", les chroniqueurs le disent, frivole, vaniteux, sans esprit, brutal, en bref un fort mauvais roi.
Il eut la fort mauvaise idée d'accorder le comté d'Angoulême à Charles d'Espagne son favori, hors le dit comté avait été promis à la mère de Charles II roi de Navarre en compensation de la Champagne et de la Brie dont nos bons rois Valois l'avaient spoliée, et ce fut en pure perte que le roi de Navarre réclama l'héritage de sa mère, autant demander à un banquier Lombard un prêt de 15000 livres tournois sans intérêts!!!! En représailles, après avoir subit de nombreux affronts du roi et de son favori, il fait exécuter ce dernier à l'Aigle. Jean II réagit en ordonnant de ravager la basse Navarre, ce qui n'est pas du tout du gout de Gaston III, beau frère de Charles II roi de Navarre et il va tout faire pour que le roi ne puisse parvenir à ses fins.
Jean II cet insipide souverain vient sans s'en rendre compte de provoquer un rapprochement de ces deux grands féodaux vers Edouard III d'Angleterre. Puis affolé par les proportions que prennent ses actes il va rendre le Comté d'Angoulême au roi de Navarre. Ce qui ne va pas gêner Gaston III pour refuser l'hommage vassalique à Jean II comme il l'avait refuser à son père Philippe VI.
Gaston va prendre du recul, il part en Prusse avec son cousin, Jean III de Grailly Captal de Bush, participer aux côtés des chevaliers Teutoniques à une croisade contre les païens Lituaniens pendant un an, c'est la bas qu'il se donnera le nom de Phébus. A son retour en France lui et son cousin délivrent la Dauphine et Duchesse de Normandie, ainsi que quelques autres Dames de noble lignage d'une insurrection de Jacques à Meaux, au cri de " Phébus aban " ils vont étriller les pécores d'importante façon !!! De retour sur ses terres il va peu de temps après répudier sa femme Agnès, qui venait de lui donner un fils, elle fut renvoyée à Pampelune Capitale de la Navarre. Il vient de se faire un ennemi implacable en la personne de Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux.
Suite à la bataille de Poitiers et au traité de Brétigny, le prince Noir dirigeait l'Aquitaine en toute souveraineté, il demande au lion des Pyrénées (nommé ainsi à cause de son opulente chevelure de couleurs feu) de lui rendre l'hommage lige pour le Béarn, il répond qu'il acceptera lorsqu'on lui prouvera juridiquement qu'il se doit de le faire!! mais il ne se déplacera jamais pour le rendre. C'est justement le genre de réplique qui déplaît fortement au prince Noir Duc d'Aquitaine, il comptait bien au retour de son expédition en Castille et après sa victoire de Najera passer voir Gaston III avec ses troupes pour le faire plier. Mais fatigué et malade à la fin de cette campagne, le prince n'était plus en mesure d'attaquer le Béarn, qui lui était sur le pied de guerre.
Son fils à l'age de 17 ans fut autorisé à se rendre à Pampelune voir sa mère et son oncle Charles II, il semble qu'un complot fut ourdi avec ou sans l'accord du jeune homme, car il se peut qu'il ait été dupé ? Toujours est il qu'à son retour il portait autour du cou dans une petite bourse, du poison!! destiné à son père. Mais une question reste posée, ce garçon savait il que c'était du poison, car il est loisible de croire, selon certains chroniqueurs de l'époque qu'il croyait que c'était un philtre d'amour pour réconcilier ses parents...? Il est un fait indéniable cependant c'est que le fils en meurt tué par son père soit accidentellement soit dans un accès de rage incontrôlable !!
A la suite de ce drame, le roi de France Charles V meurt, Charles VI son fils n'est âgé que de 12 ans, c'est la bande des oncles maléfiques qui vont prendre le pouvoir en France. Pendant cette guerre de pouvoir Gaston III Phébus de Foix Béarn administre ses domaines et son cher Béarn, c'est dans cette période qu'il écrira son fameux traité sur la chasse. De plus il a évincé du pouvoir une partie de sa noblesse afin de rendre la justice lui même.
En 1390 il signe un Traité avec Charles VI (enfin sorti de sa folie), faisant le roi de France héritier du Vicomté de Foix, en échange notre fin politique recevait une très substantielle somme, sonnante et trébuchante. La question: était ce un nouveau coup de Jarnac inventé par Gaston pour un profit immédiat ? Toujours est il qu'il n'avait surement pas prévu de mourir un an après d'une attaque foudroyante au retour d'une partie de chasse !!!! Ce qui remettait en cause la souveraineté du Béarn, pied de nez ironique à celui qui avait toujours lutté pour le conserver jalousement M d V
En 1343, Aliénor est son fils partent pour un périple sur leurs domaines et possessions. Cette tournée d'hommages est destinée à présenter le fils aux populations afin d'obtenir l'adhésion de ses vassaux.
La situation est épineuse pour eux, Edouard III avait refusé l'hommage de vassalité au Roi de France pour la Gascogne et depuis peu il avait gagné la bataille de l'Ecluse réduisant à néant les forces navales du royaume de France. Gaston et sa mère se trouvaient devant d'inextricables engagements contradictoires,Vassaux du Roi de France pour le Vicomté de Foix, le Nébouzan, le Lautrec et l'Algigeois d'un côté ! Mais vassaux d'Edouard III pour le Béarn, le Marsan et le Gabardan !!!! Excusez du peu, c'est ce qui s'appelle avoir le fondement entre deux trônes ......!! (pour rester courtois)
Après ce périple ayant rempli envers ses sujets les obligations qui leur étaient dues, s'assurant de ce fait leur appui il rentre en sa demeure. Il a 16 ans, d'un caractère affirmé, irritable proche de l'emportement, bref c'est un sanguin.
Il va accomplir à ce moment une action politique retentissante, il reçoit l'envoyé du Roi de France et lui déclare en public qu'il considère le Béarn comme un pays souverain, qu'il reconnait sa vassalité envers le roi de France pour le pays de Foix, mais que pour le Béarn il en est le seul maître !! Nous sommes en 1347 au moment des faits, et Philippe VI déjà vaincu à l'écluse, accuse également la défaite de Crécy, en mauvaise posture, il ne peut que composer et se doit de ménager Gaston III.
Peu après ses 18 ans, en mai 1349, il épouse Agnès de Navarre, soeur cadette de Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux ( qui à ce moment précis était lieutenant général du roi en languedoc), quelques mois plus tard meurt Philippe VI de Valois (le roi trouvé). C'est son fils Jean II le bon qui monte sur le trône, il est pire que son père " si tant est que se soit possible ", les chroniqueurs le disent, frivole, vaniteux, sans esprit, brutal, en bref un fort mauvais roi.
Jean II cet insipide souverain vient sans s'en rendre compte de provoquer un rapprochement de ces deux grands féodaux vers Edouard III d'Angleterre. Puis affolé par les proportions que prennent ses actes il va rendre le Comté d'Angoulême au roi de Navarre. Ce qui ne va pas gêner Gaston III pour refuser l'hommage vassalique à Jean II comme il l'avait refuser à son père Philippe VI.
Gaston va prendre du recul, il part en Prusse avec son cousin, Jean III de Grailly Captal de Bush, participer aux côtés des chevaliers Teutoniques à une croisade contre les païens Lituaniens pendant un an, c'est la bas qu'il se donnera le nom de Phébus. A son retour en France lui et son cousin délivrent la Dauphine et Duchesse de Normandie, ainsi que quelques autres Dames de noble lignage d'une insurrection de Jacques à Meaux, au cri de " Phébus aban " ils vont étriller les pécores d'importante façon !!! De retour sur ses terres il va peu de temps après répudier sa femme Agnès, qui venait de lui donner un fils, elle fut renvoyée à Pampelune Capitale de la Navarre. Il vient de se faire un ennemi implacable en la personne de Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux.
Suite à la bataille de Poitiers et au traité de Brétigny, le prince Noir dirigeait l'Aquitaine en toute souveraineté, il demande au lion des Pyrénées (nommé ainsi à cause de son opulente chevelure de couleurs feu) de lui rendre l'hommage lige pour le Béarn, il répond qu'il acceptera lorsqu'on lui prouvera juridiquement qu'il se doit de le faire!! mais il ne se déplacera jamais pour le rendre. C'est justement le genre de réplique qui déplaît fortement au prince Noir Duc d'Aquitaine, il comptait bien au retour de son expédition en Castille et après sa victoire de Najera passer voir Gaston III avec ses troupes pour le faire plier. Mais fatigué et malade à la fin de cette campagne, le prince n'était plus en mesure d'attaquer le Béarn, qui lui était sur le pied de guerre.
Son fils à l'age de 17 ans fut autorisé à se rendre à Pampelune voir sa mère et son oncle Charles II, il semble qu'un complot fut ourdi avec ou sans l'accord du jeune homme, car il se peut qu'il ait été dupé ? Toujours est il qu'à son retour il portait autour du cou dans une petite bourse, du poison!! destiné à son père. Mais une question reste posée, ce garçon savait il que c'était du poison, car il est loisible de croire, selon certains chroniqueurs de l'époque qu'il croyait que c'était un philtre d'amour pour réconcilier ses parents...? Il est un fait indéniable cependant c'est que le fils en meurt tué par son père soit accidentellement soit dans un accès de rage incontrôlable !!
A la suite de ce drame, le roi de France Charles V meurt, Charles VI son fils n'est âgé que de 12 ans, c'est la bande des oncles maléfiques qui vont prendre le pouvoir en France. Pendant cette guerre de pouvoir Gaston III Phébus de Foix Béarn administre ses domaines et son cher Béarn, c'est dans cette période qu'il écrira son fameux traité sur la chasse. De plus il a évincé du pouvoir une partie de sa noblesse afin de rendre la justice lui même.
En 1390 il signe un Traité avec Charles VI (enfin sorti de sa folie), faisant le roi de France héritier du Vicomté de Foix, en échange notre fin politique recevait une très substantielle somme, sonnante et trébuchante. La question: était ce un nouveau coup de Jarnac inventé par Gaston pour un profit immédiat ? Toujours est il qu'il n'avait surement pas prévu de mourir un an après d'une attaque foudroyante au retour d'une partie de chasse !!!! Ce qui remettait en cause la souveraineté du Béarn, pied de nez ironique à celui qui avait toujours lutté pour le conserver jalousement M d V
vendredi 28 avril 2017
La bataille de Cocherel suite 2/2
Relatons cette bataille qui eut lieu si prés de notre cité, et qui sera la première victoire Française de cette guerre de cent ans. C'est grace à Pierre Naudin écrivain et archiviste hors pair et aux actes du colloque international de Cocherel, sans oublier André Plaisse grand spécialiste de Charles II roi de Navarre, que je pense pouvoir me permettre de donner ma version de cet engagement.
Jean de Grailly se sachant maître du terrain prend calmement ses dispositions. Comme aux échecs, les pièces sont en place, Crécy: Edouard III contre Philippe VI de Valois, Poitiers: le prince Noir contre Jean II le Bon, une fois de plus les Anglais ont les blancs.
On peut considérer qu'ils ont deux coups d'avance, ils tiennent la position haute, disposent des meilleurs archers du monde, ceux sont eux qui sont les réels gagnants des deux premiers engagements. Pour Jean le raisonnement est simple, "vous m'avez fixé!, je ne peux plus empêcher le sacre de Charles V !,venez me chercher...!!
Le breton en son particulier prédicament, réfléchi, il sait que le temps joue contre lui, que le Captal doit recevoir un renfort d'environ 300 Lances ( 900 hommes). Sa position est défavorable, ses troupes ont le dos à la rivière, ce qui lui pose un problème de ravitaillement et qui lui interdit toute possibilité de repli rapide en cas de débordement. L'attente est longue, les armées se font face et dans le silence de cette riante campagne normande, on n'entend que le claquement des bannières et le hennissement des chevaux. Il fait très chaud en ce mois de mai 1364, les hommes ont faim, ils sont nerveux et les chevaux aussi.
Dugesclin envoi un messager vers les Anglais, pour lui faire savoir qu'il l'attend sur la plaine pour le combattre, il faut bien le dire le stratagème est grossier, même si Bertrand n'était pas à Poitiers, il devait être au courant des prouesses du Gascon et du rôle qu'il joua aux côtés du Prince Noir.
On ne sait si Jean goutta la plaisanterie ? il se contente de congédier le messager avec un refus courtois, bien décidé à maintenir sa position. Il n'est plus pressé désormais, il a des vivres, il tient la meilleure position, un chemin de repli sécurisé, il peut attendre ses renforts sereinement.
Au soir du 15 mai, nous en sommes là: le Gascon ne veut pas descendre et le Breton loin d'être un sot ne veut pas monter !! Ils ont tous les deux raison, si l'un monte il se fait hacher par les archers, si l'autre descend il perd le bénéfice de ses archers qui ne lui seront plus d'aucune utilité en plaine, ou ils seront laminés par des hommes d'armes couverts d'acier.
La nuit va descendre enveloppant de son frais manteau hommes et chevaux, sur le tertre comme dans la plaine les feux de campements sont allumés, les hommes se délassent
Au matin du 16 mai une brume rasante se dissipe, il avait fait chaud hier, le soleil avait chauffé la terre, des deux côtés hommes et chevaux ressemblent à des fantômes. Bertrand tient conseil, le temps lui est compté petitement, de plus Arnaud de Cervolles quitte la place refusant de se battre contre le Gascon!
Cela ne dérange pas Bertrand qui n'avait aucune confiance dans l'Archiprêtre, le personnage fut fidèle a Jean II le bon, même au plus fort de la bataille à Poitiers, mais c'est un routier! les liens qu'il noue n'appartiennent qu'à lui. Bertrand tente une ruse, fait semblant de rompre et sonner la retraite, fait repasser l'eau à son train d'équipage, avec valets et pages, fait montrer croupières par ses batailles et prend la direction du gué. Pour donner quelques crédibilités à son action il fait également passer quelques chevaliers. Grailly observe et laisse faire, lui aussi connait son adversaire, il sait très bien que le Breton ne se retirera pas sans combattre, dans le monde des routiers si l'on doit se combattre entre gens du même monde, cela n'empêche pas le respect des qualités guerrières de l'autre. Le Captal n'en démordra pas, il commande de tenir la position, Jean Jouel est nerveux, il crie " ils fuient, ils fuient attaquez !!!" Jean réitère l'ordre de maintenir la position, hélas malgré son prestige, il n'est ni Edouard III, ni le Prince Noir, ses exhortations vont rester vaines, son ost est formé de troupes disparates de routiers de tous poils qui ont l'habitude d'obéir à leur capitaine!! Et la bataille s'ébranle, Jean jouel est bien décidé à tailler des croupières aux Français.
Dugesclin jubile, sa ruse bien que grossière a fonctionné, il espérait bien qu'une partie des troupes réagiraient, il ne lui reste plus qu'à effectuer une brusque volte face. Jean de Grailly n'a plus le choix!! C'est d'un coeur mal content qu'il se résout à descendre de son tertre avec ses deux autres batailles, comment pourrait il, même s'il maudit Jean Jouel, le laisser seul se faire massacrer par les troupes de bertrand. Nous y sommes, les deux troupes se font face, Jouel qui s'est aperçu de son erreur prend du champ et peu rejoindre les deux batailles bardées de fers du captal.
Imaginez vous avec ces deux armées, faites de chairs de sang et d'aciers, dans l'un des deux camps, mais seul dans votre armure! avec la peur qui vous tord les tripes, et la sueur qui dégouline de vos spalières dans vos canons de bras, pour finir par poisser vos mains dans vos gantelets, dites moi, est ce que la panique ne vous prendrait pas par le simple fait d'avoir un champ de vision réduit à la seule fente minime de votre protection de tête ???? réfléchissez bien avant de répondre......! Selon Delachenal, les forces semblent bien réparties, un millier de cavaliers de part et d'autres et l'équivalent en gens de pied, ce qui pour ma part me semble plausible si l'on tient compte du terrain, quand on est sur place. Le sort des armes sera dans un premier temps favorable au Captal de Bush, mais ses archers vont bien vite se débander, ils ne sont pas comme à Crécy ou Poitiers, protégés par des obstacles naturels, rapidement les arcs sont inutiles et la mêlée devient inextricable et particulièrement meurtrière pour ses archers, Jean Jouel est grièvement blessé. Cette masse de combattants acharnés, enchevêtrés, piétinants ceux qui sont tombés va lentement se déplacer, et les troupes Anglaises seront bientôt acculées à une vigne.
C'est alors qu'une forte réserve de cavalier ménagée par Bertrand, charge écartelant en un long sillon sanguinolent les combattants sur la plaine. Plusieurs ilots épars de fureur guerrière se sont formés, mais dans un coin, le regard vide fixant le ciel, meurt Jean Jouel tel un béjaune baignant dans son sang. Jean de Grailly se bat comme un forcené mais il sera enveloppé par un petit groupe de cavaliers, ceinturé et emporté loin du combat. la bannière d'or à la croix de sable chargée de cinq coquilles d'argent des Grailly vient de tomber, ce qui met fin aux combats.
Sur la plaine dans ce jour finissant qu'éclaire encore un soleil rouge, on pouvait voir cette terre de Cocherel tel un charnier recouverte de moribonds et de cadavres. Bertrand rentre à Rouen avec Jean de Grailly, prisonnier à rançon d'un certain Roland Bodin, il sera en fermé au Château de Meaux.
C'est à Reims que le Roi Charles V recevra la nouvelle de cette victoire, son règne débute sous de bons auspices pour ce roi élevé à l'école de l'adversité. M de V
Jean de Grailly se sachant maître du terrain prend calmement ses dispositions. Comme aux échecs, les pièces sont en place, Crécy: Edouard III contre Philippe VI de Valois, Poitiers: le prince Noir contre Jean II le Bon, une fois de plus les Anglais ont les blancs.
On peut considérer qu'ils ont deux coups d'avance, ils tiennent la position haute, disposent des meilleurs archers du monde, ceux sont eux qui sont les réels gagnants des deux premiers engagements. Pour Jean le raisonnement est simple, "vous m'avez fixé!, je ne peux plus empêcher le sacre de Charles V !,venez me chercher...!!
Le breton en son particulier prédicament, réfléchi, il sait que le temps joue contre lui, que le Captal doit recevoir un renfort d'environ 300 Lances ( 900 hommes). Sa position est défavorable, ses troupes ont le dos à la rivière, ce qui lui pose un problème de ravitaillement et qui lui interdit toute possibilité de repli rapide en cas de débordement. L'attente est longue, les armées se font face et dans le silence de cette riante campagne normande, on n'entend que le claquement des bannières et le hennissement des chevaux. Il fait très chaud en ce mois de mai 1364, les hommes ont faim, ils sont nerveux et les chevaux aussi.
Dugesclin envoi un messager vers les Anglais, pour lui faire savoir qu'il l'attend sur la plaine pour le combattre, il faut bien le dire le stratagème est grossier, même si Bertrand n'était pas à Poitiers, il devait être au courant des prouesses du Gascon et du rôle qu'il joua aux côtés du Prince Noir.
On ne sait si Jean goutta la plaisanterie ? il se contente de congédier le messager avec un refus courtois, bien décidé à maintenir sa position. Il n'est plus pressé désormais, il a des vivres, il tient la meilleure position, un chemin de repli sécurisé, il peut attendre ses renforts sereinement.
Au soir du 15 mai, nous en sommes là: le Gascon ne veut pas descendre et le Breton loin d'être un sot ne veut pas monter !! Ils ont tous les deux raison, si l'un monte il se fait hacher par les archers, si l'autre descend il perd le bénéfice de ses archers qui ne lui seront plus d'aucune utilité en plaine, ou ils seront laminés par des hommes d'armes couverts d'acier.
La nuit va descendre enveloppant de son frais manteau hommes et chevaux, sur le tertre comme dans la plaine les feux de campements sont allumés, les hommes se délassent
Au matin du 16 mai une brume rasante se dissipe, il avait fait chaud hier, le soleil avait chauffé la terre, des deux côtés hommes et chevaux ressemblent à des fantômes. Bertrand tient conseil, le temps lui est compté petitement, de plus Arnaud de Cervolles quitte la place refusant de se battre contre le Gascon!
Cela ne dérange pas Bertrand qui n'avait aucune confiance dans l'Archiprêtre, le personnage fut fidèle a Jean II le bon, même au plus fort de la bataille à Poitiers, mais c'est un routier! les liens qu'il noue n'appartiennent qu'à lui. Bertrand tente une ruse, fait semblant de rompre et sonner la retraite, fait repasser l'eau à son train d'équipage, avec valets et pages, fait montrer croupières par ses batailles et prend la direction du gué. Pour donner quelques crédibilités à son action il fait également passer quelques chevaliers. Grailly observe et laisse faire, lui aussi connait son adversaire, il sait très bien que le Breton ne se retirera pas sans combattre, dans le monde des routiers si l'on doit se combattre entre gens du même monde, cela n'empêche pas le respect des qualités guerrières de l'autre. Le Captal n'en démordra pas, il commande de tenir la position, Jean Jouel est nerveux, il crie " ils fuient, ils fuient attaquez !!!" Jean réitère l'ordre de maintenir la position, hélas malgré son prestige, il n'est ni Edouard III, ni le Prince Noir, ses exhortations vont rester vaines, son ost est formé de troupes disparates de routiers de tous poils qui ont l'habitude d'obéir à leur capitaine!! Et la bataille s'ébranle, Jean jouel est bien décidé à tailler des croupières aux Français.
Dugesclin jubile, sa ruse bien que grossière a fonctionné, il espérait bien qu'une partie des troupes réagiraient, il ne lui reste plus qu'à effectuer une brusque volte face. Jean de Grailly n'a plus le choix!! C'est d'un coeur mal content qu'il se résout à descendre de son tertre avec ses deux autres batailles, comment pourrait il, même s'il maudit Jean Jouel, le laisser seul se faire massacrer par les troupes de bertrand. Nous y sommes, les deux troupes se font face, Jouel qui s'est aperçu de son erreur prend du champ et peu rejoindre les deux batailles bardées de fers du captal.
Imaginez vous avec ces deux armées, faites de chairs de sang et d'aciers, dans l'un des deux camps, mais seul dans votre armure! avec la peur qui vous tord les tripes, et la sueur qui dégouline de vos spalières dans vos canons de bras, pour finir par poisser vos mains dans vos gantelets, dites moi, est ce que la panique ne vous prendrait pas par le simple fait d'avoir un champ de vision réduit à la seule fente minime de votre protection de tête ???? réfléchissez bien avant de répondre......! Selon Delachenal, les forces semblent bien réparties, un millier de cavaliers de part et d'autres et l'équivalent en gens de pied, ce qui pour ma part me semble plausible si l'on tient compte du terrain, quand on est sur place. Le sort des armes sera dans un premier temps favorable au Captal de Bush, mais ses archers vont bien vite se débander, ils ne sont pas comme à Crécy ou Poitiers, protégés par des obstacles naturels, rapidement les arcs sont inutiles et la mêlée devient inextricable et particulièrement meurtrière pour ses archers, Jean Jouel est grièvement blessé. Cette masse de combattants acharnés, enchevêtrés, piétinants ceux qui sont tombés va lentement se déplacer, et les troupes Anglaises seront bientôt acculées à une vigne.
C'est alors qu'une forte réserve de cavalier ménagée par Bertrand, charge écartelant en un long sillon sanguinolent les combattants sur la plaine. Plusieurs ilots épars de fureur guerrière se sont formés, mais dans un coin, le regard vide fixant le ciel, meurt Jean Jouel tel un béjaune baignant dans son sang. Jean de Grailly se bat comme un forcené mais il sera enveloppé par un petit groupe de cavaliers, ceinturé et emporté loin du combat. la bannière d'or à la croix de sable chargée de cinq coquilles d'argent des Grailly vient de tomber, ce qui met fin aux combats.
Sur la plaine dans ce jour finissant qu'éclaire encore un soleil rouge, on pouvait voir cette terre de Cocherel tel un charnier recouverte de moribonds et de cadavres. Bertrand rentre à Rouen avec Jean de Grailly, prisonnier à rançon d'un certain Roland Bodin, il sera en fermé au Château de Meaux.
C'est à Reims que le Roi Charles V recevra la nouvelle de cette victoire, son règne débute sous de bons auspices pour ce roi élevé à l'école de l'adversité. M de V
jeudi 27 avril 2017
La Bataille de Cocherel 1/2
Le Dauphin doit se rendre à Reims pour son sacre, qui le fera Roi de France, mais il sait que Jean III de Grailly est à Evreux et qu'il compte bien lui couper la route et s'opposer à son couronnement s'il le peut. De plus le lieutenant du roi de Navarre vient de recevoir des renforts, il s'agit de Jean Jouel et de ses archers. Il est prévenu également du fait que Don Louis de Navarre régent du royaume de Navarre et frère de Charles II de Navarre, doit rejoindre Jean de Grailly avec plusieurs centaines de lances.
Sur demande du dauphin, Bertrand rassemble ses troupes et dès le 11 mai, fait mouvement vers Pont de l'Arche, afin de traverser la Seine et prendre la direction de Pacy, il compte de ce fait couper la route du Captal de Bush, il marche dans la vallée de l'Eure avec la Seine à dextre et la rivière de l'Eure à sénestre, néanmoins un doute s'insinue dans ses mérangeoises, il est inquiet à la possibilité que Jean de Grailly l'évite s'il se fait ouvrir les portes de Vernon.
Le captal, au jour du 13 mai, se rend à Vernon, pour voir sa promise, Jeanne (plus jeune soeur du roi de Navarre), mais surtout pour rencontrer l'autre soeur de Charles II, Blanche, Reine douairière de France, seconde épouse du roi Philippe VI de Valois. Cette ville est son fief, avec les villes de Gisors et Melun, elle sait que le Captal ne vient pas uniquement pour le banquet et qu'il a une requête à formuler.
Le Captal sait très bien que Dugesclin est sorti de Rouen !
et qu'il cherche à le fixer pour le combattre, mais il veut atteindre le Dauphin avec des troupes intacts et le seul moyen de l'éviter passe par Blanche. Ce qu'il ne sait pas en revanche c'est que le Bertrand ne se laisse pas pousser l'herbe sous le pied, il se trouve déjà à l'Abbaye Sainte Lieufroy, tout près du gué de Cocherel!! (seul gué possible avec Vernon)
Nous sommes le 14 mai, Jean est déçu, blanche est restée inflexible, il ne peut donc pas faire passer ses troupes par Vernon, il retourne à Evreux. Il faut savoir que Blanche avait épaulé bien longtemps son frère Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux, dans ce conflit avec les Valois, servant même de médiateur plusieurs fois. Trois semaines plus tôt elle avait promis au Dauphin de tenir closes les portes de sa ville, donc Jean de Grailly se trouve bloqué de ce côté de la Seine !!
Sur le chemin du retour, Jean de Grailly, " aurait rencontré " selon un chroniqueur, un King Messenger (messager, espion et clerc de la Chancellerie d'Edouard III), et ce providentiel personnage le prévient que Dugesclin se prépare à traverser à Cocherel. Il semble loisible de croire que Jean en bon capitaine, s'était informé de la topographie des lieux !!! et il avait surement placé des guetteurs pour sa sécurité. Ce n'était pas un benêt, il n'était pas sur que Blanche le laisserait passer à Vernon, et ce genre de guerrier a toujours une issue de secours, lui aussi savait très bien que à part Vernon, le seul gué possible était Cocherel !! Théorie plus crédible que cet hypothétique King Messenger.
Il n'en demeure pas moins que le 15 mai au matin notre Bertrand et ses officiers, reforment leurs troupes dans une vaste plaine, face à une colline qui formait les hauteurs de Hardencourt Coherel, ils viennent d'achever le passage du gué. Mais Dugesclin va avoir une surprise de taille, quand il voit la colline se couvrir d'armures, d'archers, de pennons et de bannières. Jean de Grailly en vrai soldat, avait de suite réagit, il s'était adapté a la situation, puisqu'il ne pouvait plus couper la route du Dauphin, il se devait d'occuper la meilleure position pour contrer Bertrand. Nous ne parlons plus ici de rutilants chevaliers gonflés d'orgueil et la tête farcie de romans de chevalerie, nous trouvons face à face deux experts du combat.
Jean de Grailly avait tambour battant rassemblé ses troupes et tracé sa route, par la Ronce et Cresne, puis franchissant la ligne de réunion des eaux, remonte sur le plateau d'Hardencourt, une fois encore les Anglais et les Gascons ont l'avantage du terrain, ce qui n'est pas sans mettre puces au poitrail de notre belliqueux Breton !!!
Voila le décor est planté, les trois coups seront frappés
cette macabre pièce par les acteurs peut être jouée ! M de V
Sur demande du dauphin, Bertrand rassemble ses troupes et dès le 11 mai, fait mouvement vers Pont de l'Arche, afin de traverser la Seine et prendre la direction de Pacy, il compte de ce fait couper la route du Captal de Bush, il marche dans la vallée de l'Eure avec la Seine à dextre et la rivière de l'Eure à sénestre, néanmoins un doute s'insinue dans ses mérangeoises, il est inquiet à la possibilité que Jean de Grailly l'évite s'il se fait ouvrir les portes de Vernon.
Le captal, au jour du 13 mai, se rend à Vernon, pour voir sa promise, Jeanne (plus jeune soeur du roi de Navarre), mais surtout pour rencontrer l'autre soeur de Charles II, Blanche, Reine douairière de France, seconde épouse du roi Philippe VI de Valois. Cette ville est son fief, avec les villes de Gisors et Melun, elle sait que le Captal ne vient pas uniquement pour le banquet et qu'il a une requête à formuler.
Le Captal sait très bien que Dugesclin est sorti de Rouen !
et qu'il cherche à le fixer pour le combattre, mais il veut atteindre le Dauphin avec des troupes intacts et le seul moyen de l'éviter passe par Blanche. Ce qu'il ne sait pas en revanche c'est que le Bertrand ne se laisse pas pousser l'herbe sous le pied, il se trouve déjà à l'Abbaye Sainte Lieufroy, tout près du gué de Cocherel!! (seul gué possible avec Vernon)
Nous sommes le 14 mai, Jean est déçu, blanche est restée inflexible, il ne peut donc pas faire passer ses troupes par Vernon, il retourne à Evreux. Il faut savoir que Blanche avait épaulé bien longtemps son frère Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux, dans ce conflit avec les Valois, servant même de médiateur plusieurs fois. Trois semaines plus tôt elle avait promis au Dauphin de tenir closes les portes de sa ville, donc Jean de Grailly se trouve bloqué de ce côté de la Seine !!
Sur le chemin du retour, Jean de Grailly, " aurait rencontré " selon un chroniqueur, un King Messenger (messager, espion et clerc de la Chancellerie d'Edouard III), et ce providentiel personnage le prévient que Dugesclin se prépare à traverser à Cocherel. Il semble loisible de croire que Jean en bon capitaine, s'était informé de la topographie des lieux !!! et il avait surement placé des guetteurs pour sa sécurité. Ce n'était pas un benêt, il n'était pas sur que Blanche le laisserait passer à Vernon, et ce genre de guerrier a toujours une issue de secours, lui aussi savait très bien que à part Vernon, le seul gué possible était Cocherel !! Théorie plus crédible que cet hypothétique King Messenger.
Il n'en demeure pas moins que le 15 mai au matin notre Bertrand et ses officiers, reforment leurs troupes dans une vaste plaine, face à une colline qui formait les hauteurs de Hardencourt Coherel, ils viennent d'achever le passage du gué. Mais Dugesclin va avoir une surprise de taille, quand il voit la colline se couvrir d'armures, d'archers, de pennons et de bannières. Jean de Grailly en vrai soldat, avait de suite réagit, il s'était adapté a la situation, puisqu'il ne pouvait plus couper la route du Dauphin, il se devait d'occuper la meilleure position pour contrer Bertrand. Nous ne parlons plus ici de rutilants chevaliers gonflés d'orgueil et la tête farcie de romans de chevalerie, nous trouvons face à face deux experts du combat.
Jean de Grailly avait tambour battant rassemblé ses troupes et tracé sa route, par la Ronce et Cresne, puis franchissant la ligne de réunion des eaux, remonte sur le plateau d'Hardencourt, une fois encore les Anglais et les Gascons ont l'avantage du terrain, ce qui n'est pas sans mettre puces au poitrail de notre belliqueux Breton !!!
Voila le décor est planté, les trois coups seront frappés
cette macabre pièce par les acteurs peut être jouée ! M de V
mercredi 26 avril 2017
Tandem militaire Charles V et Du Gesclin
Au fil des siècles bon nombre de romanciers et d'historiens ont brossés des portrait de Bertrand Dugesclin, pour certains, c'est un preux, un capitaine courageux, pour d'autres, un fieffé brigand, un ambitieux avide d'honneurs et d'argent, ou encore un être sans foi ni loi, capable de n'importe quel forfait pour arriver à ses fins.Il fait au moins l'unanimité sur un point " il est très laid "
On sait peu de choses sur lui au début de la guerre de cent ans, son meilleur biographe Siméon de Luce, le cite au tournoi de Rennes en 1337, Froissart au siège de Rennes en 1342, je ne cite pas Cuvelier, car dans son poème tout est flou, de plus il ne le connut point, il est fort probable que ce poème fut commandé après la mort du Connétable.
Qu' il soit ambitieux, avide d'honneurs et de richesses soit ! Mais qui ne l'était pas parmi cette noblesse qui gravitait autour du pouvoir ? Il entre de plein pied à la cour de son Suzerain, mais celle ci ne l'accepte pas, bien sur ce n'est pas un chevalier féru de romans Arthuriens, nous pourrions dire qu'il n'est pas à la mode. Mais dans cette période troublée ou les trahisons sont permanentes, il sera indéfectiblement attaché à son roi!
Bien sur on le disait plus bouvier que chevalier, parce qu'il était proche de ses hommes et qu'il vivait comme eux. Mais c'est surtout parce qu'il réussissait la ou nos rutilants guerriers avaient échoués que l'on ne l'aimait pas.
Charles V n'est pas un doux rêveur non plus, il ne s'y trompe pas lui ! ayant étudié longuement Végèce, il voit tout le potentiel que représente Bertrand. Il veut en faire le chef de ses armées, Charles V, n'est pas un roi qui se bat, c'est un monarque qui dirige son pays depuis son trône, laissant à des plus professionnels que lui la réalisation de ses commandements
Il faut aussi concéder à nos rutilants chevaliers et à ces grands du royaume, que Bertrand leur renvoyait en pleine figure comme une insulte leur humiliante défaite contre les routiers à Brignais.
Car notre dogue de Brocéliande se bat et emploi les mêmes techniques, d'utilisation du terrain et du combat que les combattants des grandes compagnies, la coupe est amer, et la bile leur gâte le palais !!!!
La bataille de Cocherel va opposer deux grands guerriers Jean III de Grailly Captal de Bush et Bertrand Dugesclin .
A quelques temps de la, je vous conterai par le menu
cette bataille, ayant arpenté en long en large et en travers les lieux de ce combat M de V.
On sait peu de choses sur lui au début de la guerre de cent ans, son meilleur biographe Siméon de Luce, le cite au tournoi de Rennes en 1337, Froissart au siège de Rennes en 1342, je ne cite pas Cuvelier, car dans son poème tout est flou, de plus il ne le connut point, il est fort probable que ce poème fut commandé après la mort du Connétable.
Qu' il soit ambitieux, avide d'honneurs et de richesses soit ! Mais qui ne l'était pas parmi cette noblesse qui gravitait autour du pouvoir ? Il entre de plein pied à la cour de son Suzerain, mais celle ci ne l'accepte pas, bien sur ce n'est pas un chevalier féru de romans Arthuriens, nous pourrions dire qu'il n'est pas à la mode. Mais dans cette période troublée ou les trahisons sont permanentes, il sera indéfectiblement attaché à son roi!
Bien sur on le disait plus bouvier que chevalier, parce qu'il était proche de ses hommes et qu'il vivait comme eux. Mais c'est surtout parce qu'il réussissait la ou nos rutilants guerriers avaient échoués que l'on ne l'aimait pas.
Charles V n'est pas un doux rêveur non plus, il ne s'y trompe pas lui ! ayant étudié longuement Végèce, il voit tout le potentiel que représente Bertrand. Il veut en faire le chef de ses armées, Charles V, n'est pas un roi qui se bat, c'est un monarque qui dirige son pays depuis son trône, laissant à des plus professionnels que lui la réalisation de ses commandements
Il faut aussi concéder à nos rutilants chevaliers et à ces grands du royaume, que Bertrand leur renvoyait en pleine figure comme une insulte leur humiliante défaite contre les routiers à Brignais.
Car notre dogue de Brocéliande se bat et emploi les mêmes techniques, d'utilisation du terrain et du combat que les combattants des grandes compagnies, la coupe est amer, et la bile leur gâte le palais !!!!
La bataille de Cocherel va opposer deux grands guerriers Jean III de Grailly Captal de Bush et Bertrand Dugesclin .
A quelques temps de la, je vous conterai par le menu
cette bataille, ayant arpenté en long en large et en travers les lieux de ce combat M de V.
mardi 25 avril 2017
La mort du roi Jean II en Angleterre
Pourquoi est il mort la bas ,, me direz vous, alors même qu'il fut libéré dés le premier versement de sa rançon !. Lui oui, mais pas les quatre princes de sang royal; les Ducs de Berry, de Bourbon, d'Anjou et d'Orléans.
Le roi Edouard III va profiter de l'envie qu'ont ces princes de rentrer dans leur pays. Il leur permet de rentrer en France, en échange de certains châteaux du Berry qui devaient être remis entre ses mains, les princes furent donc envoyés à Calais, jusqu'à temps que ces places fortes lui soient livrées.
Mais voila, les états généraux rassemblés à Amiens, en octobre 1363, vont refuser la libération de ces princes aux conditions du roi d'Angleterre. La déception est grande !, l'un des prince, le Duc d'Anjou, va se sauver profitant de l'aubaine d'être sur le continent.
Il retrouve sa liberté au détriment de la parole donnée. Si je voulais citer Du Haillan, notre quinteux historien du XVI siècle, quand il parle de liberté: " ce nom de liberté est un breuvage empoisonnant les entendements des mérangeoises humaines "
Sommé de venir reprendre ses fers, il refusera catégoriquement de quitter sa patrie. C'est la que l'esprit chevaleresque de Jean II le bon prend toute sa mesure, le roi décide de réparer la faute de son fils, en se constituant prisonnier. Le sujet est très débattu, certains pensent qu'il retournait en Albion pour exhorter Edouard à partir en croisade pour la délivrance de l'Isle de Chypre, d'autres que c'était par l'ennui que lui procurait les affaires et les misères de la France. Mais si l'on en croit notre persifleur historien, Du Haillan, qui nous dit " c'est plus pour la belle Comtesse de Salisbury, que pour sauver l'honneur de son fils ".
Je laisse à de plus doctes que moi, le soin de trancher sur les raisons de ce roi. Toujours est il que Jean II sera à Londres le 2 janvier 1364, laissant Charles reprendre le titre de régent. Jean fut reçu avec tous les honneurs dus à son rang, et pour cause !, Edouard perdait un prince, pour récupérer un roi!! Le roi d'Angleterre lui donna pour résidence le palais de Savoie, ou après un hiver au milieu des fêtes et des plaisirs il mourut le 8 avril 1364 à l'age de 45 ans. Il mourut regretté des Anglais, pleins d'admiration pour sa loyauté chevaleresque, ses funérailles furent royales, dans l'église Saint Paul de Londres. Le corps fut renvoyé en France et enterré près du grand autel de Saint Denis.
Jean II le bon, portant le collier de l'ordre de l'étoile
Avis de Chroniqueurs et Médiévistes: Le Duc de Normandie Jean, depuis roi de France sous le nom de Jean II le Bon, prince frivole, vaniteux, sans esprit, brutal, qui n'eut de la chevalerie que le vernis et qui ne sut s'entourer que de flatteurs, comme Arnould d'Audrehem, car il n'était guidé que par le caprice aveugle et le besoin du moment.M de V
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