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mercredi 16 juin 2021

Les Mesureurs Jurés du Moyen Age

Les Mesureurs Jurés étaient des fonctionnaires publics assermentés, qui comme leur nom l'indique avaient pour mission de mesurer certaines denrées et matériaux (voir article précédent) 

L'institution de ces Jurés constituait une des nombreuses précautions prises par l'autorité afin d'assurer la loyauté des transactions commerciales. A tort ou à raison ?, il semblait acquis au moyen âge que tout fabricant, tout vendeur chercherait un jour ou l'autre à tromper l'acheteur

Cependant le marchand avait en général le droit de mesurer lui même sa marchandise mais avec un contrôle annuel et tant qu'il s'agissait d'ne vente de moindre importance, une quantité relevant du " boisseau " ou du " setier " par exemple. Cependant selon les textes l'emploi d'un mesureur restait facultatif !

Certaines charges de mesureurs jurés sont antérieures au XIII siècle. On finit par préposer les mesureurs au contrôle de la vente de presque toutes les denrées, grains, charbon, aulx, oignons, noix,  châtaignes, chaux, plâtre, guède, huile, sel, draps et toiles etc....

Dès le XIII siècle ils étaient exempt de service du guet pour la cité, le livre des métiers précise qu'ils devaient ce privilège à la modicité de leurs salaires. Payés par la ville ils n'avaient pas le droit de commercer !!, se devant de ne favoriser dans les transactions ni le vendeur, ni l'acheteur !!






La grande Ordonnance de février 1415 nous fournit de précieux renseignements sur l'organisation de cette profession à cette époque. Ils étaient nommés par le Prévôt de Marchands, chef de la municipalité siégeant en la cité, dans un bâtiment que l'on nommait au XIV siècle la Maison aux Piliers, puis au XV siècle le Parloir aux Bourgeois et plus tard l'Hostel de ville

Notre Prévôt va devoir, selon les textes en vigueur, trouver pour ces postes " homme qui par information deuëment prouvée, estre de bonne vie, renommé et d'honneste conversation, sans blasme ny reproche pour iceluy office exercer !! "

Notre homme avant d'entrer en charge jurait qu'il garderait les droits de l'acheteur et du vendeur et qu'il ne prendrait ni ne demanderait " plus grand salaire qu'y celuy qui est ordonné pour ledit office exercé ". Une fois le serment prêté il estoit mis en charge par un Sergent de la Prévôté !

Afin d'apporter de l'eau à vostre Moulin, parlons des Jurés mesureurs de grains !!. Ils existaient déjà au XIII siècle car leurs statuts figurent au livre des métiers (voir article), la mesure dont ils se servaient se nommait " la mine " ou " le minot ", et devait comme on disait à l'époque " estre seigniée au seingle le Roy "






Si nos mesures s'endommageaient, ou étaient usées à force d'être employées il fallait la porter " au Parloir aux Bourgeois " afin de la faire contrôler. Si elle ne faisait plus la mesure elle était brisée, l'examen de la dite mesure coûtait 4 deniers ( à la charge du mesureur), et en sus il devait s'en procurer une autre à ses frais !!

En 1415 il y avait 50 mesureurs de grains travaillant pour le prévôt des marchands, ils étaient répartis en 3 équipes l'une officiait du côté de la place de Grêve, l'autre aux Halles et la troisième au marché de la Juiverie. On note une particularité, c'est que le mesurage de la farine était payé deux fois plus cher que celui du grain à nos mesureurs ??

Bon la ! votre copiste le nain il ne sait pas pourquoi ??? j'ai beau chercher j'ai rien trouvé....en quoi le mesurage de la farine était il  plus compliqué ou plus fatiguant que le mesurage du grain ??? et justifiait de doubler le prix de l'intervention de notre mesureur. Bon je suis pas Prévôt des Marchands hein !!! 

Ben quoi je suis que copiste m'enfin !!! je suis point Historien médiéviste issue de l'école des Chartes, pas la peine de taper sur le copiste qui s'use les yeux à vous écrire des articles bande de mécréants !!!





Passons aux Jurés mesureurs de sel, leur existence semble antérieure à l'an 1200 et l'Ordonnance de février 1415 fixe le nombre d'officiants à 24. Ces mesureurs jurés pouvaient avoir deux cordes de plus à leur arc, avec le titre de " Compteur de Saline " ou celui " d'Etalonneurs et visiteurs des mesures

En tant que compteur de saline ils étaient chargés de quantifier à quai les poissons salés en caque ainsi que le beurre qui arrivaient par bâteaux à la capitale

Comme étalonneurs et visiteurs ils étaient chargés " d'adjuster les étalons de cuivre ", qui se trouvaient à l'Hostel de ville et pour  poinçonner après examen les mesures destinées au commerce du sel et du grain

Ils faisaient aussi une fois l'an la tournée des marchands afin de contrôler les mesures que ces derniers utilisaient pour la vente ...et gare aux fraudeurs pris la main dans le sac !!!

PS: il existait bien d'autres mesureurs, que ce soit les Jaugeurs pour le vin, les Mouleurs pour le bois ou les Mesureurs d'Aulx et d'oignons etc....M de V


Nota: il existait tous les ans au mois de septembre un grande foire aux oignons ou les bourgeois parisiens venaient faire leurs provisions pour l'hiver elle se situait au Parvis Notre Dame ! 

dimanche 13 juin 2021

N° 395) Le Poisson au Moyen âge

Beaucoup de touristes vous diraient qu'ils ne quittent pas une ville sans avoir au préalable visité son marché. Ils prétendent même, que c'est un bon indicateur des moeurs des habitants, aussi bien que de la prospérité plus ou moins grande du pays visité !! 

Il y avait déjà plusieurs marchés dans Paris au XIV siècle et le voyageur tatillon qui eut voulu se rendre compte des ressources qu'offrait la capitale aurait surement choisi comme cible le marché au poisson de mer !!, pourquoi ???, et bien car c'est le plus difficile à approvisionner pour une cité située aussi loin des côtes !!

A la fin de la période médiévale la clientèle pour le poisson était fort nombreuse, la cause principale était l'augmentation toujours croissante de jours " maigres " décrétés par l'église tout au long de cette époque. Le calendrier chrétien en comptait pas moins de 150 et cela pouvait aller, selon l'époque et les années, jusqu'à 250 !!!...ce qui ne laissait qu'un peu plus de 100 jours pour manger normalement mordious !!! 

Nos citadins disposaient d'une grande variété de poissons, mais encore fallait il avoir l'escarcelle bien remplie !!. Les gens riches mangeaient saumons, turbos, mulets, soles, esturgeons, maquereaux, merlans et sardines etc... il n'en allait pas de même pour les autres !





Les pauvres quand à eux n'avaient droit bien souvent qu'aux harengs en caque, ou la morue séchée et l'immonde craspois de baleine (voir article précédent), mets fort peu ragoûtant, cela n'avait rien de festif je vous l'accorde !!

Les jours de jeûne ou d'abstinence, les boucheries étaient fermées, sauf celles qui avaient acquis le droit de vendre du hareng en caque afin de compenser le manque à gagner provoqué par l'application des directives religieuses...bref tout le monde était obligé de bouffer du poisson

Les arrivages de marée étaient régulières grâce  aux " chasse-marée ", ces gens qui équipés de solides bidets faisaient la navette, en un temps record, entre les ports de la Manche et la capitale ( voir article)

La pêche autour de la capitale, sur la Seine comme sur la Marne, cessait au moment du frai, du milieu Avril jusqu'à mi Mai, ainsi le poisson d'eau douce, autre variété proposée, abondait elle toujours sur le marché du poisson qui se trouvait situé derrière le Grand Châtelet 





En outre défense était faîte de mettre en vente brochets, barbeaux, anguilles, carpes et tanches valant moins de un denier au poids !. On les jugeait trop petits, et le pêcheur qui les trouvait dans son filet se devait de les rejeter à l'eau (directive du livre des métiers) 

Il était également défendu de livrer et vendre le poisson avant qu'il eut été examiné par les jurés des corporations, mais également avant que le cuisinier du Roy et aussi celui de la Royne fussent venus exercer leur droit de prise

Ces deux personnes prélevaient tout ce qu'ils désiraient pour la maison royale en payant bien sur au tarif estimé par les Mesureurs Jurés. Pour les autres, citadins, bourgeois et manants de la cité en quête de victuailles s'ils n'avaient pas trouvé leur bonheur avec la " corporation des poissonniers de mer ", ni avec la "corporation des poissonniers d'eau douce " il restait une solution !

On s'adressait aux pêcheurs du coin la encore il existait plusieurs corporations !!





Les corporations de pêcheurs de Paris étaient au nombre de cinq, la mieux approvisionnée était la " corporation de l'eau du Roy ". On sait que plusieurs Seigneurs et grands ecclésiastiques se partageaient le territoire de Paris, il en allait de même pour la Seine et la Marne !

Par suite de donations successives consenties par différents souverains les cours d'eaux traversant la capitale appartenaient par portions à différentes personnes ou établissements, une à l'évêque, une au chapitre de Notre Dame, puis une à l'Abbaye de Saint Magloire et la dernière à l'Abbaye de Saint Germain des prés

On nommait donc " Eau du Roy ", la partie de Seine et de Marne que la couronne n'avait pas aliénée en la donnant aux religieux, la seule sur laquelle elle conservait des droits. Cette portion royale commençait, pour la Seine, à la pointe orientale de l'île Notre Dame et finissait à Villeneuve Saint Georges. Et pour la Marne elle allait jusqu'à Saint Maur





Nota: Dans les fonctions de cet important personnage qu'était le premier Queulx du Roy était attaché une prérogative !. Nous avons vu que les jurés  fixaient la valeur du poisson prélevé pour l'usage de la maison royale, ce premier cuisinier avait la garde de l'étalon destiné à contrôler les mailles des filets des pêcheurs  de l'Eau du Roy et se devait de les saisir s'il s'y trouvait des mailles trop étroites, mais uniquement pour la portion de Seine et de Marne appartenant au Roy !


PS: Le Nain précise que c'est bien pour vous faire plaisir qui vous cause du poisson hein !!!...vu qu'il aime pas le poiscaille le Nain mordious !!!!...M de V 

samedi 12 juin 2021

Le Coin Cuisine de la Maison Médiévale

Suite à l'article précédent il nous faut faire causerie sur l'officine et le matériel de cuisine !!. Pour ceux, bien sûr, qui en possédaient une dans les cités !, le problème de place ne se posant pas dans les campagnes. Utilisons le texte d'Eustaches Deschamps (voir article), dans son " Mirouer du Mariage ", ou il nous décrit poétiquement les objets usuels qui doivent y prendre place.

Je cite: pour la cuisine il fault poz (pots), paelles (casserolles), chauderons (chaudrons) et crémaillères. Puis rostiers et sausserons (marmites pour faire les sauces), broches de fer et hastes de fust (broche en bois).

Il y fault aussi croches hanes, carne fust, l'en s'ardist la main à saichier la char du pot sans l'acrochier ( crochets et fourchette à deux dents et à long manche, sans lesquels on se brûle en cherchant à retirer ou touiller la viande du pot  pour pas qu'elle accroche !!)

Ajoutons selon Eustaches le lardouère et les cheminons (chenets), puis petail (pilon), mortier pour aulx et oignons, estamine ( tamis) et paelle trouée (passoire) pour faire la porée (purée mais pas de patates) 

Puis cuilliers (cuillères) grandes et petites pour la cretine ( ou crestine petits morceaux de lard), pour la leschefrites, sans oublier poz de terre (pots) pour les potaiges (potages), ainsi que granz cousteaulx (grands couteaux) pour cuisiner. Comme ce n'est ni très clair, ni complet, le nain va vous la refaire en vile prose !!!!  






Au fond d'une fort grande cheminée ou un homme peut entrer sans se baisser pend une crémaillère supportant une marmite de fer assez grande pour contenir un à deux seaux d'eau !, autour de cette dernière cuisent des mets dans d'autres marmites, coquemars et chaudrons plus petits placés sur de petits trépieds

Accroché sous le manteau de la dite cheminée se trouve  une petite lampe nommée " Chaleil " ou " Crasset ", qui mêle à la fumée produite par le bois ses vapeurs fuligineuses  

Sur le devant du foyer se dressent deux énormes landiers (chenets) se trouvant de part et d'autre de la marmite centrale, et sur la queue desquels reposent de grosses bûches en flammes, leurs longues tiges hautes de plus d'un mètre possédent de nombreux crochets destinés à recevoir écumoires, cuilliers, pelle, tenaille ou pincette 

Nous trouvons aussi en bonne place la longue fourche à deux dents au moyen de laquelle on fouille et tourne dans les pots !!!, sans oublier les broches à rôtir 

Sur le côté on a suspendu l'indispensable buffet ou soufflet, dont la forme n'a pas changé depuis le XII siècle 






Puis on y trouve aussi la salière, pour que le sel reste bien au sec, sorte de boite carrée dont le couvercle retombe de lui même, on pend aussi les fers à gaufres (semblables aux notres). Non loin se trouve une longue table généralement appuyée à un mur ou l'on aligne quelques " paelles d'airin " (casseroles rarement utilisées au moyen âge) 

Sur une étagère au dessus de notre table reposent de petits ustensiles tel que tamis, bluteaux, mortiers et pilons, passoires et emouières (râpes à fromage)

Non loin se trouve l'armoire à épices, toujours fermée, ou l'on serre la boite à plusieurs compartiments contenant les divers ingrédients onéreux de la cuisine médiévale. Ces épices et la variété dans les plats symbolisaient l'aisance financière du maître du lieu !

N'oublions point l'incontournable " Cholier ", cette pierre d'évier entourée de cruches et jattes en terre cuite ainsi que des puisettes

En somme les cuisines de la fin du Moyen âge ne différaient guère des nôtres que par la rareté des casseroles, auxquelles bien que l'etamage fut déjà connu, les gens préféraient encore les chaudrons et les marmites






Pour le commun des mortels, dans la grande majorité, ce sont les femmes qui pratiquaient la cuisine à la maison, mais dans la profession de ceux que l'on nommaient " Queulx de bouche " il n'y avait que des hommes dans les grandes maisons

Dans les professions de " Rotisseurs "  et des " Charcuitiers " ancêtres de nos traiteurs, voir même dans les tavernes on travaillait bien souvent en couple !



PS : je vous parle ici de ce que l'on trouve dans le foyer d'une famille normale ...Il en va bien autrement dans les cuisines des Queulx de bouche dans les grandes maisons ou l'on pouvait trouver jusqu'à 70 personnes travaillant sous les ordres du chef de cuisine (voir article sur Taillevent cuisinier des Roys...M de V


 

mercredi 9 juin 2021

La Ménagère et son Cabas au Bas Moyen Age

Pour le cas ou cette brave citadine possédait un logement assez grand pour pratiquer l'art de la cuisine !!, car bien souvent nos citadins logeaient en de si petits endroits, qu'ils mangeaient chaque jour chez le " Rotisseur " de son quartier (ancêtre de nos traiteurs), ou bien profitaient ils de la rencontre avec un marchand d'oublis itinérant, profession fort répandue dans notre capitale !!! 

Notre cuisinière dispose de plusieurs marchés journaliers dans la cité, mais elle peut aussi, si elle le désire, remplir son cabas sans se déplacer et faire ses provisions de la journée. Pour ce faire, elle dispose d'une armée de marchands ambulants qui le panier au bras ou sur la tête, voir la hotte en osier dans le dos parcourent la ville en tous sens remplissant l'air de mélopées de leur cru qui ventaient leurs produits

Ils sont bien connus de leurs pratiques féminine, que sont, nos bourgeoises, ménagères et servantes de maisons de la capitale. On avait donc le choix de se déplacer au marché ou de rester chez soi tel l'escargot dans sa coquille 

Soyons honnêtes ! combien de gens à notre époque aimeraient avoir cette possibilité  de commercer ses produits de bouche sur le pas de sa porte ?????   






Venaient à elle dans sa ruelle, lait, beurre et oeufs, huile, vinaigre et verjus, viandes et harengs salés, légumes et fruits de saisons, puis pâtés, oublis et rissoles, ainsi que les fruits secs comme les figues de Malte ou les raisins de Damas

Il existe cependant un met fort peu ragoûtant que l'on trouvait au marché aussi bien que dans les paniers des marchands ambulants !!, je veux parler de la baleine, dont la chair restoit dure et indigeste même après 24 heures de cuisson en chaudron !!! 

Autant vous dire qu'elle était fort peu prisée par les gens aisés !! hormis la langue qui en est molle et savoureuse et que l'on salait. Mais il y avait surtout le lard de baleine que l'on mangeait en caresmes avec des pois, cette graisse que l'on nommait " Craspois ", ou encore lard de caresme !!

Ces deux produits étaient pendant les jours maigres la principale nourriture des pauvres gens, précisons que grace à nos joyeux lurons d'ecclésiastiques ils estoient fort nombreux ces jours maigres !!!...

Bref pas de quoi pavoiser à table devant son tranchoir mordious !!..Un coup à boire au moins six pintes de bière pour pouvoir avaler un bout de craspois !!






Notre ménagère recevait aussi la visite fréquente de son charbonnier et de son porteur d'eau, la base en matière de produits pour cuisiner à la maison !!. Pour le pain, aliment principal du monde médiéval notre citadine avait trois solutions, la plus simple le marchand itinérant, ou aller chez son Talmelier (boulanger), dont les prix évoluaient en fonction du prix du blé !

Dernière solution faire son pain soit même !!!....en théorie seulement !, car il lui fallait aller chez le Blatier acheter son grain, puis ensuite se rendre chez un des Meuniers établis sur le grand pont ( pont au change), pour le moudre. Le meunier n'exigeait pas d'argent mais se payait en nature, il gardait l'équivalent d'un boisseau pour chaque sétier de produit moulu par lui

Enfin elle se rendait au four banal, qu'il soit seigneurial ou ecclésiastique de son quartier...La nos citadines n'estoient pas toutes logées à la même enseigne car ces fours n'étaient pas soumis aux mêmes autorités selon les secteurs !!!...Un coup à se faire rouler dans la farine hein !!!!!

Nota: bon c'est pas pire que lorsque vous allez dans un resto manger un " Cassoulet maison " et qu'il provient en fait d'une boite de conserve du super marché du coin hein !! ne jetons pas la pierre à nos ancêtre m'enfin !!






Si notre ménagère n'avait pas envie de bosser elle pouvait toujours aller chez le Pataieer ou Patissier qui lui fournissait des pâtés de porc ou de volaille, des tourtes aux anguilles assaisonnées aux poivres et aux oignons, ou des tourtes farcies à la viande et aux poireaux. On trouvait aussi chez lui des tartes et des flans farcis aux fromages mous et aux oeufs frais....le nain en a l'eau à la bouche rien que d'en parler foutre diable !!!!!

Pour le dessert elle peut se procurer un gâteau auprès des Gasteliers ou des Echaudeurs. La maitresse de maison pouvait également faire plaisir aux enfants du logis s'ils avaient été sages ???, dans ce cas rien de plus simple, il suffissait de faire venir l'Oublieur qui crie sa pratique dans la ruelle

Sa corbeille pleine d'oublis savoureux, gauffres et rissoles recouverts d'un linge propre. Bien souvent notre Oublieur était muni d'un cornet à jouer en cuir et de ses dès, on pouvait donc jouer son oubli sur un lancé !! ...l'oublieur ne pouvait gagner à chaque coup !!....à moins que ses dès ne soient pipés ????? 

PS: le jeu de dès faisait fureur au Moyen âge M de V 

samedi 29 mai 2021

La Succesion de Guillaume le Conquérant

Les grands règnes ont souvent de difficiles lendemains ! La Normandie allait en faire les frais. Guillaume le Conquérant laissait après sa mort la Couronne royale d'Albion à son second fils Guillaume le Roux ???, puis le Duché et la couronne Ducale à son aîné Robert Courteheuse ???, quand au plus jeune Henri, que l'on nommera plus tard Beauclerc, il ne lui laissait rien hormis un pécule de 5000 livres, pas de terres ???. Pourquoi donc ne laissait il pas la couronne royale à son aîné ????

Soyons clairs !!, notre premier né de Robert avait la haine il n'était que Duc de Normandie alors que son jeunot de frère était Roy d'Angleterre, quand au dernier c'était de la rage !!! vu qu'il n'avait rien à part des clicailles !!!

Voyons les personnages en présence et commençons par notre Duc Robert Courteheuse. Tout le monde s'accorde sur le fait que c'est un cavalier brillant, un combattant courageux, le type même de l'homme de guerre médiéval !. Mais il faut avouer qu'en dehors d'un champ de bataille on le trouvait désorienté, voir même limité !. Médiocrement intelligent, prodigue et dépensier, coureur de chimères et surtout paresseux au point de négliger ses affaires et celles du Duché !!! L'affaire était mal engagée pour les Normands !!!!!






Henri Beauclerc quand à lui n'avait pas perçu le même paquetage dans le berceau !!! il était intelligent et possédait des qualités bien supérieurs à ses aînés. Il va se faire verser par le trésor l'argent qui lui était destiné puis se retire dans une demeure de la forêt de Rouvray ou il vivait en compagnie de Gabrielle de Toeny

Robert Courteheuse et Henri Beauclerc vont d'abord s'unir contre Guillaume le Roux, leur frère Roy d'Angleterre !!. Ce dernier débarque avec ses troupes bien décidé à ce que la Normandie reste  sous la tutelle de sa couronne, mais dans le même temps Robert Duc de Normandie, se voit contreint de quitter sa ville de Rouen. Une insurrection fomentée par un fort parti d'opposants le pousse à la fuite...pas trop aimé le Robert !!

Heureusement pour lui son frère Henri Beauclerc, avec ses troupes, soutiennent le choc des soldats venus d'Albion et Guillaume le Roux se voit même obligé de faire retraite. Une fois la situation rétablie Henri Beauclerc retourne dans son fief du Cotentin qu'il vient d'acheter contre clicailles à son frère Robert Duc de Normandie

Peu après, retournement de situation, ce fourbe de Robert s'allie avec Guillaume le Roux pour chasser Henri du Cotentin !! que ce dernier venait pourtant d'acheter en beaux deniers et comptant !!. On sait que le Robert était toujours à court d'argent !!!...Haa la famille j'vous jure !, quel faux derche le Robert !!











Puis arrive le grand mouvement, initié par Pierre l'hermite, tout le monde veut aller libérer les lieux Saints de l'autre côté de la grande bleue !!!. Le Robert trépigne il désire entrer en campagne et participer à la première croisade, mais voila comme d'habitude il a pas un rond en poche le Duc de Normandie !!

Il a une idée fumeuse, le voila qui engage le Duché auprès de son frère Roy d'Angleterre contre un prêt d'argent important !!!...c'est plus de la candeur la, c'est de la bêtise à l'état pur !!!

Et pendant que notre bouffon de Robert Courteheuse se signalait à la croisade par sa bravoure chevauchant à travers toute la Palestine, le Roy Guillaume le Roux harassait la normandie d'impôts !!!. Les chroniques Normandes de l'époque disent que les taxes sont si importantes qu'elles n'enlevaient pas seulement la laine, mais qu'elles arrachaient le cuir avec !!!

C'est alors que le Roy Guillaume le Roux meurt d'un accident de chasse près de Winchester en août 1100. Pas de bol !! le successeur désigné est son frère Robert Courteheuse !!!, mais il est trop loin pour faire valoir ses droits c'est pas de chance hein !!...le karma quoi !!!

C'est notre Henri Beauclerc qui ne va pas laisser l'herbe lui pousser sous le pied !!!











Trois jours après le décès de son frère, Roy d'Albion, notre Henri se faisait couronner roy d'angleterre à Westminster..." bref qui va à la croisade perd sa place ". De retour en Normandie notre Robert est gros Jean comme devant !!!, il va cependant se marier avec une descendante des Hauteville, Sibila est une femme d'une grande beauté, elle est de plus dotée d'une vive intelligence, ce qui va combler le vide de son Duc de mari. 

C'est elle qui va diriger les affaires publiques du Duché ainsi que les affaires privées du couple, mais voila notre belle Duchesse meurt en 1102, la mort de sa femme fut fatale à Robert, ses affaires vont décliner. puis le 28 septembre 1106 il fut vaincu à la bataille de Tinchebray par son Royal de frère Henri Premier Beauclerc !

Robert fut emmené en Albion ou il devait demeurer prisonnier jusqu'à sa mort !. Ben oui quoi !!! comment vous voulez que son frère puisse lui faire confiance hein !!, le Henri n'était pas comme les lièvres il perdait pas la mémoire en courant m'enfin....!!!!

C'est au château de Cardiff que Robert écrira, je cite : Chêne qui as cru au milieu des trêfles et des plantes, qui en t'environnant ont empêché l'élévation de ta cîme et l'accroissement de ton tronc,...malheur à l'homme qui est au pouvoir de ses ennemis !,.. malheur à l'homme qui n'est pas assez vieux pour mourir !!! 



PS: le nain y voudrait pas la ramener hein !!!....mais les vacheries nous les payions tous un jour ou l'autre ...ben quoi y a une justice quand même !!!!....M de V 

mercredi 26 mai 2021

Rouen et Philippe V le Long

Ce monarque fils du Roy de Fer et frère de ce brouillon de Louis X le Hutin, ne vécut pas assez longtemps pour donner à la France la pleine mesure de ses qualités en matière de politique intérieure !

Il arrive au pouvoir dans une période ou la ville de Rouen se trouve dans une crise profonde de ses institutions communales. Celles ci étaient battues en brèche par la noblesse et par des éléments populaires. Le Maire, Vincent Chatel, avait été insulté dans l'exercice de sa charge par deux nobles, Jean de Caumont et Jean des Essarts !

Les agresseurs avaient même frappés violemment un des sergent de ville présent lors de la séance, nos deux nobles vénères avaient ce faisant contraint le maire à lever l'audience. L'affaire n'en resta pas la, elle remonte jusqu'à Paris et les deux coupables furent sévèrement punis. L'incident n'en révélait pas moins l'hostilité de cetains membres de l'aristocratie à l'égard du régime municipal

Nota: ce monarque portait le surnom de " Portes closes " car il fermait fort souvent les portes des cités ou il avait un différent à régler ou un événement important auquel il devait assister !





Clarifions la situation, il faut bien avouer que le régime municipal de Rouen était devenu fort impopulaire ! le corps de ville en ces premières années du XIV siècle ne ressemblait plus guère à celui créé au XII siècle !! Le conseil des échevins et beaucoup de conseillers avaient disparus et ce au profit d'un conseil des " Pairs " dont ils étaient issus

Au XIII siècle ne restait en présence que le maire et les Pairs, et ces fonctions étaient réservées aux membres de quelques anciennes et riches familles ! De plus le nombre des Pairs était tombé de 100 à 36, on peut comprendre que nombre de petits Bourgeois et de gros Marchands aient adoptés une attitude hostile envers cette institution dont ils étaient systématiquement écartés !

Ajoutons à ces motifs de grogne populaire des faits très réels et une fort mauvaise administration financière dont tout un chacun subissait les lourdes conséquences. Les comptes du Maire n'étaient soumis qu'à une commission formée de quelques Pairs, choisis parmi ses parents ou ses amis !!! ( ne lui jetons pas la pierre on ne fait guère mieux à notre époque), l'inefficacité d'un tel contrôle permettait, bien sur les plus graves abus !!

il semblait qu le moment fut venu de mettre de l'ordre dans l'organisation de la municipalité Rouennaise





Car d'année en année le conflit se faisait plus aigu entre les " grossi burgenses ", ou grands bourgeois, et le " parvum commune ", c'est à dire la bourgeoisie moyenne et les maîtres des métiers !

Philippe V le Long va désigner en 1320 quatre commissaires pour examiner les comptes du Maire de la cité, ceci afin d'étudier un projet de réforme du statut communal. Il va même adjoindre à ce groupe un membre de sa famille, Jean Vicomte de Melun, tous pouvoirs étaient donnés à ces hommes pour porter remède à cette situation fort venimeuse 

Ils se mirent en besogne au mois d'octobre 1320, les parties en conflit furent entendues tour à tour, le maire et les Pairs d'une part, et 36 délégués du commun d'autre part et enfin une enquète fut menée auprés des principaux notables de la cité. Ils vont ensuite regagner Paris pour rendre compte puis étudier et trouver avec le Roy et son conseil une solution,

Il fut sagement décidé de ne pas punir les fautes et tirer un trait sur le passé, ceci dans l'intérêt évident de conserver tant que faire ce peut la paix publique. Mais une Ordonnance Royale de janvier 1321 allait donner à la cité un nouveau statut aux institutions municipales de Rouen 





Celle ci comprenait trente huit articles, le monarque avait décidé de mettre un terme à des querelles qui n'avaient que trop duré et aussi remédier à des abus intolérables de cette ville. L'organisation devient accessible aux simples bourgeois, on en avait bien fini de cette clique aristocratique jalousement fermée !

Le Maire était désormais choisi par le Roy sur une liste de candidats proposés par les Pairs, puis des notables du commun et les gardes élus des paroisses. De plus les candidats possibles ne devaient pas avoir rempli une fonction de Maire depuis au moins sept ans !!

Le Maire était élu chaque année au jour de la Saint Simon et Saint Jude (28 octobre), l'entrée en fonction étant fixée à la Noël. Il incombait donc à ce dernier l'administration de la ville, de nommer les gens aux emplois municipaux, de promulguer les statuts des corporations, de surveiller attentivement la production de farine des moulins de la ville et faisait procéder fréquemment au curage du Robec ( petite rivière traversant la ville)

Il organisait aussi la police communale et il était chargé à ce titre du commandement de la milice de la ville, qui bien souvent se trouvait sous les ordres d'un Capitaine 





En matière financière l'ordonnance du Roy restreignait les pouvoirs du Maire, les sommes versées entre ses mains devaient être employées exclusivement pour les besoins de la ville et l'ensemble de sa gestion était examinée !. Lors de sa sortie de charge les Pairs, les prud'hommes et les receveurs des paroisses controlaient tout

En bref ce Roy avait rogné les ongles des doigts griffus de ces maires trop rapaces, leurs attributions étaient désormais réduites et précises !!....Bien sur cela dura le temps que cela devait durer car chassez le naturel il revient au galop !!!



PS: pourquoi le nain a décoré son article avec des " Portes Closes " ????.....ben en l'honneur du Roy Philippe V le Long bien sur ...M de V

 

 


vendredi 21 mai 2021

N°390) Rouen et la Peste Noire de 1348

La cité jouait de malchance !, si la bataille de Crécy, en 1346, avait fait succomber face à la discipline angloise la déplorable cohue de la chevalerie Française, ce ne fut que le lendemain de celle ci que les milices communales, qui essayaient de rallier l'Ost et ignorant la défaite, furent surpris par un fort parti Anglois 

La milice de Beauvais et de Rouen vont résister courageusement, fort peu en réchapperont !, les Abalètriers montés et la milice à pieds de notre cité vont se faire décimer, ce fait d'armes honorable n'en fut pas moins ressentit douloureusement à Rouen !!!

Mais un Fléau plus dévastateur que la guerre était à venir et allait se présenter bientôt aux portes de la cité, " La Peste Noire ". Tout passionné d'histoire médiévale connait cette page célébre dans laquelle Boccace, au seuil du Décameron, nous décrit les ravages de cette pandémie de 1348, dans sa ville de Florence !!!

Je cite: au début de la maladie des enflures apparaissent tant chez les hommes que chez les femmes à l'aîne et sous les aisselles, certaines grossissent jusqu'au volume d'une pomme, d'autres de la valeur d'un oeuf, les uns moins, les autres davantage. Le peuple les nommaient Bubons !. En moins de rien ces bubons mortels s'étendaient hors de ces deux parties du corps, ils naissaient et poussaient sur toute la personne !










Puis ces sympthômes du mal se transformaient en taches noires ou livides qui apparaissaient sur les bras et les cuisses, voire même sur le corps tout entier. Chez certains les dîtes taches étaient peu nombreuses mais larges, sur d'autres elles étaient petites et nombreuses. Ni la science, ni la vertu des remèdes ne semblaient servir de rien pour venir à bout de cette maladie !!!

Cette épidémie de peste qui avait commencé au printemps en Italie frappait aux portes de notre cité en juin !!!. Le Chroniqueur normand Pierre Cochon nous en fait connaître, lui aussi, les sympthômes et ils sont identiques à ceux observés à Florence par Boccace. On constate avec effroi que la propagation de cette maladie se fit au rythme d'un cheval au galop !!

La mortalité fut effroyable et le bruit courrait partout, qu'un tiers de la population du monde connu avait péri !. Les rues étroites, ses terrains marécageux du Malpalu, de la Maresquerie et du vivier martinville, ainsi que l'entassement d'une population accrue du fait de la guerre ne pouvaient que favoriser grandement une contagion rapide !.On créa des cimetières nouveaux dans les paroisses de Saint Vivien et de Saint Maclou, cette dernière en possédait déjà un, mais trop exigu. On va donc acquérir plusieurs pièces de terres de l'autre côté de la rue Martainville










Ainsi fut constitué le grand Aître Saint Maclou, destiné à devenir au XVI siècle le merveilleux cloître funéraire que nous admirons encore aujourd'hui !

L'épidémie épouvanta les habitants de la ville et découragea ceux des campagnes, le fait s'explique aisement !, il se trouvait partout des Clercs qui lisaient dans les astres, une discipline fort répandue à l'époque. Ces charlatans annoncaient à qui voulaient les entendre que la pandémie durerait 50 ans !!

Les moissons demeurérent à l'abandon dans les champs ainsi le ravitaillement, en 1349, fut il catastrophique. La cité en était réduite à faire du pain  en mêlant la farine de blé à du seigle, des pois, de l'avoine et de l'orge, encore faut il préciser que chacun n'en avait pas à suffisance !!

La guerre ne se présente que rarement seule !, mais bien souvent en compagnie de la famine et des épidémies !!!. la démoralisation était totale, imaginez que dans la chronique normande il est dit: que de la dernière semaine d'août 1348, jusqu'à la Noël le nombre de morts dépassait les 100 000 !!

PS: même si ce chiffre semble exagéré, car la population de Rouen tournait autour des 60 000 âmes à cette époque, il n'empêche que le bilan est cataclysmique !!!....M de V

jeudi 20 mai 2021

Rouen et Philippe IV le Bel

A la mort de Philippe III le Hardi la cité de Rouen, comme toute la Normandie d'ailleurs, avait bien profité de la paix pour accroître sa puissance commerciale, ainsi qu'une richesse colossale !!. Le nouveau Roy, Philippe IV le Bel était quand à lui d'un caractère très différent de son père et le surnom dont on l'affublait ...." le Roy de Fer ", n'était pas usurpé loin s'en faut !!!

Un chroniqueur Flamand, religieux d'Egmont, nous le dépeint comme " rongé par la fièvre de l'avarice et de la cupidité ", même venant d'un Flamand, ennemi juré de ce Roy, le jugement n'en est pas moins exact !!! et les Rouennais allaient l'apprendre à leurs dépens

Ajoutons cependant à ce portrait, somme toute sommaire, d'autres traits de son caractère, il était ambitieux, froid et calculateur, fort peu scrupuleux sur le choix des moyens dont il étayait sa politque, mais il était également lucide et clairvoyant le tout accompagné d'un immense désir de puissance !!! 

Voila qui n'allait pas faire les affaires de notre cité, car même si Rouen se trouvait fort éloignée de ces champs de bataille de Flandres, la ou l'Ost Français commençait à se briser sur les piques de la piétaille des communes flamandes, l'histoire de notre cité n'en fut pas moins agitée pour autant !!. Ce Roy était rancunier ! et si les communes Flamandes résistaient celles de France devaient céder !!!!





A Rouen les luttes étaient continuelles, la municipalité se débattait en procédures contre le Chapitre et les ecclésiastiques rapaces d'une part, et contre les officiers royaux du Roy de Fer d'autre part !

Si les officiers royaux appuyaient volontiers la commune lorsqu'il s'agissait de résister aux prétentions vampiriques de nos ecclésiastiques du Moyen âge, il en allait tout autrement lorsque le corps municipal s'avisait de protéger les intérêts de la cité face au Roy de Fer

A Rouen comme sur toute l'étendue du royaume, l'avidité fiscale de Philippe IV le bel était vite devenue odieuse. Dès 1286 le Roy avait fait lever en sus de la "Taille", déjà lourde à supporter, une "Aide" sur les denrées et en particulier sur le sel !!

Cet impôt de consommation pesait lourd sur le populaire du manant au Bourgeois, le citadin était excédé, d'autant que le caractère brutal de son recouvrement aggravait le mécontentement général. De véritables exactions se produisaient lorsque les maîtres des comptes, venant de Paris, tenaient séance derrière les hautes murailles du château !!!

En 1292 ces excés de la fiscalité royale provoquèrent une violente émeute, la populace pilla la demeure du receveur de l'impôt dispersant les fonds trouvés vers leurs escarcelles, puis assiégèrent le château ou se trouvaient les maîtres de comptes !






A peine le Roy de Fer eut il vent de ce courant de révolte rouennais qu'il mis sous sa main la commune de la cité, la privant aussitôt de tous ses droits !!. L'occasion était belle, voila le moyen d'extorquer à la ville de nouveaux deniers....trop tentant le plan !!!

Il dépouilla les Rouennais de leurs privilèges, fini le monopole de la navigation et du transit sur toute la zone qui correspond à notre actuelle Seine Maritime !!!. Il allait en coûter bien cher à la cité pour reconquérir ses droits, le Roy de fer leur avait rogné les ailes...bref ils s'étaient fait plumer !!!!

La commune ne fut rétablie qu'en 1294 moyennant un versement sous forme de Don d'un montant de 12 000 livres Parisis. Quand aux droits de passage sous le pont de Rouen, taxe si lucrative pour la ville !!, le Roy ne leur permis de la percevoir à nouveau qu'en 1309, mais seulement après un autre Don de 30 000 livres !, et ce à l'occasion des épousailles de la fille du Roy de Fer, Isabelle de France avec Edouard II d'Angleterre   

Cependant si la volonté de centralisation de ce Roy était évidente, ainsi que l'attitude de plus en plus brutale de ses agents collecteurs il allait se produire un événement très important. Celui ci ne se passa pas en France !!!





C'est lors de l'été 1302 que l'Ost de France allait prendre à Courtrai une mémorable raclée par la piétaille des communes Flamandes, cela allait rendre notre monarque plus traitable !!!! 

Faut dire que nos flamands n'ont pas fait dans la dentelle (pour des drapiers c'est un comble !!), ils ne connaissaient pas les coutumes des chevaliers, or donc ils n'ont pas fait de prisonniers !!, ils exterminèrent gaillardement tout ce qui était Français !!

Ce qui eut pour effet de relacher sa sévérité à l'égard des communes qu'elles soient Flamandes ou Françaises comme celle de Rouen !

Il se bornera désormais aux ecclésistiques allant même jusqu'à coller une tarte, par personne interposée, au pape Boniface VIII, puis il poursuivra les juifs bien moins dangereux ainsi que les Templiers qui n'auront même pas le loisir de se defendre !!!


PS: Les drapiers Flamands sauvant la mise, par la journée des éperons, aux Drapiers Rouennais !, voila qui est ma foi fort savoureux M de V

dimanche 9 mai 2021

La Jeanne et ses Juges dévoyés 1430-1431

C'est en ce mois de décembre 1430 qu'un cortège pitoyable traversait à la hâte et en dissimulant ses étapes le Pays de Talou et le Pays de Caux, cette petite troupe d'hommes d'armes se rendait à Rouen trainant avec eux une jeune prisonnière. Une fille nommée Jeanne, elle suivait la troupe bien surveillée et fort encadrée, car un de ses amis, particulièrement vénère, la cherchait avec acharnement !

Une jeune fille que le régent de France et d'Angleterre venait d'acheter 10 000 livres à cette baudruche de Bourgogne, Jean de Luxembourg de sinistre renom. Mais voyons avant de poursuivre, qui était ce régent Duc de Bedford ??

John of lancastre, premier Duc de Bedford, né en 1389, était le frère cadet  du Roy Henri V d'Albion, le vainqueur d'Azincourt, mais le monarque était mort depuis peu et laissait sur le trône d'Angleterre une progéniture à peine sevrée !!

Notre Duc avait largement épaulé son frère dans cette guerre qui visait l'obtention d'une deuxième couronne, celle de France, pour la maison de Lancastre et sous ce titre de Régent c'était lui de fait qui dirigeait et gouvernait seul l'Angleterre et la France. Ce haut baron d'Albion avait donc beaucoup à perdre et il incarnait la politique d'angleterre face à Jeanne sa prisonnière !!





Après que Jeanne eût délivré Orléans le Duc de Bedford avait dû se replier sur Rouen, dans sa résidence favorite qu'était l'ancien manoir Chantereine dénommé aussi " le joyeux repos ". Ajoutons pour finir de planter le décors que depuis sa capture par les Bourguignons, Charles VII " le bien servi " et ses conseillers ne feront rien pour la libérer, car en fait il faut bien avouer que depuis le couronnement elle dérangeait la paysanne de Domrémy (voir article)

Mais reprenons le fil de notre histoire, la petite troupe se hâtait vers Rouen tout en serrant les miches la région n'était pas sûre pour eux, faut dire que le redoutable Etienne de Vignolles nommé aussi "La Hire", ou encore "La Colère de Jeanne", battait la campagne et cherchait la jeune fille !!!

Faut bien avouer que si cet atrabilaire et vindicatif compagnon de Jeanne avait pu la retrouver et chemin faisant étripailler quelques Goddons ou botter le joufflu de quelques vendus de cette engeance Bourguignonne c'eut été une satisfaction supplémentaire pour ce guerrier vénère !!! 

Mais voila le destin en avait décidé autrement et c'est probablement le 23 décembre que Jeanne fit son entrée au château de Rouen ou toute une bande de mécréants l'attendait pour un procès inique qui finirait à un bûcher place du vieux marché 






Cet article, vous vous en doutez, a pour but principal de remettre les pendules à l'heure au cas ou il y aurait des ingénus qui croiraient encore qu'il n'y a que les Anglois qui sont fautifs dans cette parodie de justice.

Bon d'accord la cause principale est l'occupation anglaise mais c'est un bourguignon tout moisi qui vend Jeanne comme un vulgaire bout de viande !!, c'est aussi un monarque qui une fois couronné l'a abandonné !

Pis y a les autres la !! les Français reniés qui avaient accepté les bulettes de ligeance des Goddons, car pour le reste de la populace c'était obligation de silence complet sous peine de la hart ou du billot du bourreau !!

Ce Goddon de Bedford est obligé de trouver des complicités auprés de certains intellectuels, de gras ecclésiastiques du haut clergé, de bebondainants Bourgeois, tous livraient leurs âmes, soit pour sauver leurs magots soit pour de nouvelles faveurs ou prébendes

C'est dans les rangs de ces renégats que le régent allait recruter ses agents d'exécution pour son procès fantoche !!!! 






Ajoutons au cynisme de la situation en vous disant qu'ils étaient prévenus tout ces bougres de faux derches ! ils savaient qu'il ne suffisait pas de la juger...il fallait qu'elle meure !!!. Dès le 28 décembre la servilité du clergé sélectionné par l'Anglois était manifeste !!

Ils étaient prêts à toutes les besogne, évêque Cauchon en tête ainsi qu'un certain nombre d'assesseurs rouennais payés au poids des nobles à la rose ...en plus c'était une femme ! fallait qu'elle brûle la Jeanne !

Faut dire que notre Cauchon était passionnément Bourguignon il avait même éte l'un des instigateurs de la la révolution Cabochienne dans la capitale. Il fut le maître d'oeuvre de cette farce ils étaient presque tous pourvus de prébendes de l'autorité anglaise donc tous dévoués à la cause de l'envahisseur !

D'un autre côté leurs maîtres Anglais désiraient donner toute la publicité possible à cette exécution! afin qu'aucun doute ne subsiste quand à la mort de Jeanne...

Ce qui aboutissait à un raffinement de cruauté sur le chemin qui menait la pucelle à sa fin !


Nota: ce que dit le Bourgeois de Paris dans son journal au sujet du bûcher de Jeanne: Elle fut liée à un pieu de l'échafaud sur lequel on mit le feu. Elle périt bientôt et sa robe fut toute brûlée. Puis on retira le feu en arrière pour que le peuple ne doutât plus, il la vit toute nue, avec tous les secrets que peut et doit avoir une femme. Quand cette vision eut assez duré le bourreau remit le feu sous sa pauvre charogne qui fut bientôt calcinée et ses os réduits en cendres !!! 


PS: Jusqu'au bout ce procès devait être irrégulier dans la forme comme il avait été inique dans le fond, il est à savoir que lorsque notre Jeanne gravit l'échafaud la menant à son bûcher les juges ecclésiastiques s'étaient retirés ces faux derches ne pouvant assister au supplice qu'ils avaient eux même provoqués et dont ils encouraient la pleine responsabilité !!...M de V

vendredi 7 mai 2021

3/3 Mentalité du citadin de Rouen 1450 à 1500

On est à la fin du moyen âge et si les années funestes appartiennent désormais au passé le Rouennais est rancuneux et il ne perd pas la mémoire en courant comme les lièvres !!. Dans la cité du manant au bourgeois on a pas oublié le poids de la botte de l'Anglois morbleu !!

La question restait dans toutes les têtes; la ténacité de l'Anglais ne pouvait elle pas leur réserver encore des surprises ???. Or donc les autorités de la ville après sa libération, mais surtout à partir de 1451, vont se préoccuper grandement de l'état des fortifications, de la garnison, des hommes d'armes et de leurs équipements...Bref vaut mieux tenir que courir !!

Deux ans après, selon les archives, des Anglois, des buveurs de bières sont de passage en ville, d'emblée ils paraissent suspects !!, le Normand est méfiant, espion ou non ??? peut être ben qu'oui, peut être ben qu'non,

De suite on rédige une Ordonnance de Police aux termes de laquelle il est dit: Dorénavant quant d'aucuns estrangers, non cogneus et souppeconnez par iceulx Hostelliers, qui se vouldroient logier cheux iceulx Hostelliers, qu'ils viennent faire savoir au sieur capitaine ou son lieutenant qui y pourvoira ! 

Le populaire n'est pas rassuré et s'il vaque à ses occupations cela n'empêche pas le citadin moyen d'être inquiet et de donner son opinion !!






Dans ses mérangeoises il se dit: Pour sur que Calais est toujours Angloise, puis ils estoient toujours sur mer ès marches d'Angleterre et tenoient la mer avec force grosses Nefs ??. je l'ai dit dans les deux autres articles l'normand a la tête près du bonnet, c'est un crochu, s'il a quelqu'un a l'oeil il tardera pas à l'avoir dans l'nez, et l'autre finira par l'avoir dans l'joufflu !

Le registre des délibérations municipales témoigne fort bien des précautions prises à cette époque, dans le domaine militaire et la sécurité de la cité, mais il montre aussi la hantise des citadins pour une nouvelle invasion des Goddons !

Fort heureusement pour le Normand la situation intérieure en Albion est désastreuse avec la guerre des deux roses, les York contre les Lancastre (voir article), et ce depuis 1453, cela empêchait l'anglois de venir frétiller sur nos côtes...Ben chacun son tour hein !!! c'est l'Karma m'enfin !!!

Dans l'museau qu'ils le prennaient l'effet Boomerang !!, en fait c'était toute la France qui profitait de cette période de paix . Ce furent même les Normands qui tournérent le regard vers les côtes Angloises, se demandant si on pourrait pas dès fois leur rendre la monnaie de leur pièce ????







Maintenant que l'idée est lancée !!...il faut concrétiser !. C'est ainsi que le 25 août 1457, une flotte réunie par Pierre de Brézé, accompagné du célébre Capitaine Robert de Flocques et des Baillis, celui de Rouen Guillaume Cousinot, puis ceux de Caen, Gisors et Chartres levait l'ancre du port de Honfleur pour faire voile vers Albion !!

Après plusieurs jours d'une mer agitée qui les empêchaient d'approcher les côtes, ils mettent le cap sur Sandwich, débarquent les troupes à deux lieues de la cité sur cette côte du Kent.

Pendant que les troupes attaquaient la ville par la terre, Guillaume de Brézé et ses équipages pénétraient par le port et y capturent trois grosses Nefs angloises !!!

Ce raid très lucratif accompli tout le monde rembarqua les poches pleines et les cales chargées de butin pour rentrer sur Honfleur. Quoi ?..comment ça c'est pas bien !!! Ohohééé pour une fois que c'est point l'anglois qui s'en met plein les fouilles hein !!!. Comment ça le nain est vénal ?même pas vrai m'enfin !!

L'Normand c'est point l'mauvais bougre hein, mais faut pas l'chercher, on allait pas rester les bras croisés et les doigts pieds en éventail quand même ....!!







Malgré l'inquiétude de cette ambiance de guerre pesante rien n'empêchait le Rouennais de s'amuser et d'exprimer sa joie d'une liberté retrouvée, on faisait force processions et les jours de liesse les citadins se rassemblaient autour des estrades à plusieurs étages sur lesquels des acteurs de la cité ou de l'extérieur représentaient d'interminables mystères (voir article)

Ainsi s'éveillait au goût du théatre, non plus mimé, mais joué et dialogué, la population rouennaise qui la paix aidant acceuillait avec joie les premières manifestations de la Renaissance



PS: voila en trois articles la façon de voir du nain rouennais j'y ai passé toute mon enfance, j'en suis parti pour travailler, puis je suis revenu mes enfant y sont nés ! les hazards de la vie font que nous sommes repartis mais l'nain reste un gars des armorqueurs d'à Rouen foutre diable M de V