La milice de Beauvais et de Rouen vont résister courageusement, fort peu en réchapperont !, les Abalètriers montés et la milice à pieds de notre cité vont se faire décimer, ce fait d'armes honorable n'en fut pas moins ressentit douloureusement à Rouen !!!
Mais un Fléau plus dévastateur que la guerre était à venir et allait se présenter bientôt aux portes de la cité, " La Peste Noire ". Tout passionné d'histoire médiévale connait cette page célébre dans laquelle Boccace, au seuil du Décameron, nous décrit les ravages de cette pandémie de 1348, dans sa ville de Florence !!!
Je cite: au début de la maladie des enflures apparaissent tant chez les hommes que chez les femmes à l'aîne et sous les aisselles, certaines grossissent jusqu'au volume d'une pomme, d'autres de la valeur d'un oeuf, les uns moins, les autres davantage. Le peuple les nommaient Bubons !. En moins de rien ces bubons mortels s'étendaient hors de ces deux parties du corps, ils naissaient et poussaient sur toute la personne !
Puis ces sympthômes du mal se transformaient en taches noires ou livides qui apparaissaient sur les bras et les cuisses, voire même sur le corps tout entier. Chez certains les dîtes taches étaient peu nombreuses mais larges, sur d'autres elles étaient petites et nombreuses. Ni la science, ni la vertu des remèdes ne semblaient servir de rien pour venir à bout de cette maladie !!!
Cette épidémie de peste qui avait commencé au printemps en Italie frappait aux portes de notre cité en juin !!!. Le Chroniqueur normand Pierre Cochon nous en fait connaître, lui aussi, les sympthômes et ils sont identiques à ceux observés à Florence par Boccace. On constate avec effroi que la propagation de cette maladie se fit au rythme d'un cheval au galop !!
La mortalité fut effroyable et le bruit courrait partout, qu'un tiers de la population du monde connu avait péri !. Les rues étroites, ses terrains marécageux du Malpalu, de la Maresquerie et du vivier martinville, ainsi que l'entassement d'une population accrue du fait de la guerre ne pouvaient que favoriser grandement une contagion rapide !.On créa des cimetières nouveaux dans les paroisses de Saint Vivien et de Saint Maclou, cette dernière en possédait déjà un, mais trop exigu. On va donc acquérir plusieurs pièces de terres de l'autre côté de la rue Martainville
Ainsi fut constitué le grand Aître Saint Maclou, destiné à devenir au XVI siècle le merveilleux cloître funéraire que nous admirons encore aujourd'hui !
L'épidémie épouvanta les habitants de la ville et découragea ceux des campagnes, le fait s'explique aisement !, il se trouvait partout des Clercs qui lisaient dans les astres, une discipline fort répandue à l'époque. Ces charlatans annoncaient à qui voulaient les entendre que la pandémie durerait 50 ans !!
Les moissons demeurérent à l'abandon dans les champs ainsi le ravitaillement, en 1349, fut il catastrophique. La cité en était réduite à faire du pain en mêlant la farine de blé à du seigle, des pois, de l'avoine et de l'orge, encore faut il préciser que chacun n'en avait pas à suffisance !!
La guerre ne se présente que rarement seule !, mais bien souvent en compagnie de la famine et des épidémies !!!. la démoralisation était totale, imaginez que dans la chronique normande il est dit: que de la dernière semaine d'août 1348, jusqu'à la Noël le nombre de morts dépassait les 100 000 !!
PS: même si ce chiffre semble exagéré, car la population de Rouen tournait autour des 60 000 âmes à cette époque, il n'empêche que le bilan est cataclysmique !!!....M de V
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