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dimanche 13 juin 2021

N° 395) Le Poisson au Moyen âge

Beaucoup de touristes vous diraient qu'ils ne quittent pas une ville sans avoir au préalable visité son marché. Ils prétendent même, que c'est un bon indicateur des moeurs des habitants, aussi bien que de la prospérité plus ou moins grande du pays visité !! 

Il y avait déjà plusieurs marchés dans Paris au XIV siècle et le voyageur tatillon qui eut voulu se rendre compte des ressources qu'offrait la capitale aurait surement choisi comme cible le marché au poisson de mer !!, pourquoi ???, et bien car c'est le plus difficile à approvisionner pour une cité située aussi loin des côtes !!

A la fin de la période médiévale la clientèle pour le poisson était fort nombreuse, la cause principale était l'augmentation toujours croissante de jours " maigres " décrétés par l'église tout au long de cette époque. Le calendrier chrétien en comptait pas moins de 150 et cela pouvait aller, selon l'époque et les années, jusqu'à 250 !!!...ce qui ne laissait qu'un peu plus de 100 jours pour manger normalement mordious !!! 

Nos citadins disposaient d'une grande variété de poissons, mais encore fallait il avoir l'escarcelle bien remplie !!. Les gens riches mangeaient saumons, turbos, mulets, soles, esturgeons, maquereaux, merlans et sardines etc... il n'en allait pas de même pour les autres !





Les pauvres quand à eux n'avaient droit bien souvent qu'aux harengs en caque, ou la morue séchée et l'immonde craspois de baleine (voir article précédent), mets fort peu ragoûtant, cela n'avait rien de festif je vous l'accorde !!

Les jours de jeûne ou d'abstinence, les boucheries étaient fermées, sauf celles qui avaient acquis le droit de vendre du hareng en caque afin de compenser le manque à gagner provoqué par l'application des directives religieuses...bref tout le monde était obligé de bouffer du poisson

Les arrivages de marée étaient régulières grâce  aux " chasse-marée ", ces gens qui équipés de solides bidets faisaient la navette, en un temps record, entre les ports de la Manche et la capitale ( voir article)

La pêche autour de la capitale, sur la Seine comme sur la Marne, cessait au moment du frai, du milieu Avril jusqu'à mi Mai, ainsi le poisson d'eau douce, autre variété proposée, abondait elle toujours sur le marché du poisson qui se trouvait situé derrière le Grand Châtelet 





En outre défense était faîte de mettre en vente brochets, barbeaux, anguilles, carpes et tanches valant moins de un denier au poids !. On les jugeait trop petits, et le pêcheur qui les trouvait dans son filet se devait de les rejeter à l'eau (directive du livre des métiers) 

Il était également défendu de livrer et vendre le poisson avant qu'il eut été examiné par les jurés des corporations, mais également avant que le cuisinier du Roy et aussi celui de la Royne fussent venus exercer leur droit de prise

Ces deux personnes prélevaient tout ce qu'ils désiraient pour la maison royale en payant bien sur au tarif estimé par les Mesureurs Jurés. Pour les autres, citadins, bourgeois et manants de la cité en quête de victuailles s'ils n'avaient pas trouvé leur bonheur avec la " corporation des poissonniers de mer ", ni avec la "corporation des poissonniers d'eau douce " il restait une solution !

On s'adressait aux pêcheurs du coin la encore il existait plusieurs corporations !!





Les corporations de pêcheurs de Paris étaient au nombre de cinq, la mieux approvisionnée était la " corporation de l'eau du Roy ". On sait que plusieurs Seigneurs et grands ecclésiastiques se partageaient le territoire de Paris, il en allait de même pour la Seine et la Marne !

Par suite de donations successives consenties par différents souverains les cours d'eaux traversant la capitale appartenaient par portions à différentes personnes ou établissements, une à l'évêque, une au chapitre de Notre Dame, puis une à l'Abbaye de Saint Magloire et la dernière à l'Abbaye de Saint Germain des prés

On nommait donc " Eau du Roy ", la partie de Seine et de Marne que la couronne n'avait pas aliénée en la donnant aux religieux, la seule sur laquelle elle conservait des droits. Cette portion royale commençait, pour la Seine, à la pointe orientale de l'île Notre Dame et finissait à Villeneuve Saint Georges. Et pour la Marne elle allait jusqu'à Saint Maur





Nota: Dans les fonctions de cet important personnage qu'était le premier Queulx du Roy était attaché une prérogative !. Nous avons vu que les jurés  fixaient la valeur du poisson prélevé pour l'usage de la maison royale, ce premier cuisinier avait la garde de l'étalon destiné à contrôler les mailles des filets des pêcheurs  de l'Eau du Roy et se devait de les saisir s'il s'y trouvait des mailles trop étroites, mais uniquement pour la portion de Seine et de Marne appartenant au Roy !


PS: Le Nain précise que c'est bien pour vous faire plaisir qui vous cause du poisson hein !!!...vu qu'il aime pas le poiscaille le Nain mordious !!!!...M de V 

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