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samedi 12 juin 2021

Le Coin Cuisine de la Maison Médiévale

Suite à l'article précédent il nous faut faire causerie sur l'officine et le matériel de cuisine !!. Pour ceux, bien sûr, qui en possédaient une dans les cités !, le problème de place ne se posant pas dans les campagnes. Utilisons le texte d'Eustaches Deschamps (voir article), dans son " Mirouer du Mariage ", ou il nous décrit poétiquement les objets usuels qui doivent y prendre place.

Je cite: pour la cuisine il fault poz (pots), paelles (casserolles), chauderons (chaudrons) et crémaillères. Puis rostiers et sausserons (marmites pour faire les sauces), broches de fer et hastes de fust (broche en bois).

Il y fault aussi croches hanes, carne fust, l'en s'ardist la main à saichier la char du pot sans l'acrochier ( crochets et fourchette à deux dents et à long manche, sans lesquels on se brûle en cherchant à retirer ou touiller la viande du pot  pour pas qu'elle accroche !!)

Ajoutons selon Eustaches le lardouère et les cheminons (chenets), puis petail (pilon), mortier pour aulx et oignons, estamine ( tamis) et paelle trouée (passoire) pour faire la porée (purée mais pas de patates) 

Puis cuilliers (cuillères) grandes et petites pour la cretine ( ou crestine petits morceaux de lard), pour la leschefrites, sans oublier poz de terre (pots) pour les potaiges (potages), ainsi que granz cousteaulx (grands couteaux) pour cuisiner. Comme ce n'est ni très clair, ni complet, le nain va vous la refaire en vile prose !!!!  






Au fond d'une fort grande cheminée ou un homme peut entrer sans se baisser pend une crémaillère supportant une marmite de fer assez grande pour contenir un à deux seaux d'eau !, autour de cette dernière cuisent des mets dans d'autres marmites, coquemars et chaudrons plus petits placés sur de petits trépieds

Accroché sous le manteau de la dite cheminée se trouve  une petite lampe nommée " Chaleil " ou " Crasset ", qui mêle à la fumée produite par le bois ses vapeurs fuligineuses  

Sur le devant du foyer se dressent deux énormes landiers (chenets) se trouvant de part et d'autre de la marmite centrale, et sur la queue desquels reposent de grosses bûches en flammes, leurs longues tiges hautes de plus d'un mètre possédent de nombreux crochets destinés à recevoir écumoires, cuilliers, pelle, tenaille ou pincette 

Nous trouvons aussi en bonne place la longue fourche à deux dents au moyen de laquelle on fouille et tourne dans les pots !!!, sans oublier les broches à rôtir 

Sur le côté on a suspendu l'indispensable buffet ou soufflet, dont la forme n'a pas changé depuis le XII siècle 






Puis on y trouve aussi la salière, pour que le sel reste bien au sec, sorte de boite carrée dont le couvercle retombe de lui même, on pend aussi les fers à gaufres (semblables aux notres). Non loin se trouve une longue table généralement appuyée à un mur ou l'on aligne quelques " paelles d'airin " (casseroles rarement utilisées au moyen âge) 

Sur une étagère au dessus de notre table reposent de petits ustensiles tel que tamis, bluteaux, mortiers et pilons, passoires et emouières (râpes à fromage)

Non loin se trouve l'armoire à épices, toujours fermée, ou l'on serre la boite à plusieurs compartiments contenant les divers ingrédients onéreux de la cuisine médiévale. Ces épices et la variété dans les plats symbolisaient l'aisance financière du maître du lieu !

N'oublions point l'incontournable " Cholier ", cette pierre d'évier entourée de cruches et jattes en terre cuite ainsi que des puisettes

En somme les cuisines de la fin du Moyen âge ne différaient guère des nôtres que par la rareté des casseroles, auxquelles bien que l'etamage fut déjà connu, les gens préféraient encore les chaudrons et les marmites






Pour le commun des mortels, dans la grande majorité, ce sont les femmes qui pratiquaient la cuisine à la maison, mais dans la profession de ceux que l'on nommaient " Queulx de bouche " il n'y avait que des hommes dans les grandes maisons

Dans les professions de " Rotisseurs "  et des " Charcuitiers " ancêtres de nos traiteurs, voir même dans les tavernes on travaillait bien souvent en couple !



PS : je vous parle ici de ce que l'on trouve dans le foyer d'une famille normale ...Il en va bien autrement dans les cuisines des Queulx de bouche dans les grandes maisons ou l'on pouvait trouver jusqu'à 70 personnes travaillant sous les ordres du chef de cuisine (voir article sur Taillevent cuisinier des Roys...M de V


 

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