Pour les Français, le contentieux était lourd, car ce qui s'achève à Castillon avait commencé trois cents ans plus tôt, grâce aux frasques de la très ravissante Aliénor, Duchesse d'Aquitaine, le tout aggravé par son mariage Anglais !!
Ils s'agissait de laver également les affronts afin d'oublier les défaites de Crècy, Poitiers et Azincourt lors de cette guerre qui durait ma fois, depuis 116 ans !!
Sans oublier bien sur Calais !!!
qui plantée comme un furoncle dans le fessier Français restait Anglaise ce qui peut être gênant pour l'assise du royal postérieur de la France !!!, bon d'accord j'arrête de taquiner les Lys du royaume ! Ok !! mais un peu d'humour cela détend l'atmosphère de cette page d'histoire de notre pays non ???
La confrontation au son du canon fut grandiose et ce rendez vous de l'histoire fut fatal aux léopards ! Plantons le décor, quelques jours avant la rencontre, le chef Anglais John Tablot, menait ses troupes à la reconquête de la Guyenne.
Il faut dire que l'hégémonie Anglaise sur les côtes atlantiques étaient mise à mal, car depuis peu la Normandie était revenue dans le giron de la France, et Charles VII concentrait désormais ses efforts sur la Guyenne que l'Angleterre avait de nouveau fait sienne !
Tout ne se passait pas au mieux pour le roi de France, les Aquitains menés par leurs seigneurs et les bourgeois, édiles ou jurats, renâclaient à l'idée de se soumettre!! Les exigences du roi de France allaient au rebours de leurs estomacs et faisaient regretter la tutelle Anglaise !
Les nouveaux impératifs commerciaux et l'annulation des privilèges, firent beaucoup, et en 1452 Bordeaux retombait une nouvelle fois dans l'escarcelle de l'Angleterre.
Or donc en 1453, les Français constituent une armée et se dirigent sur la ville rebelle, ils vont prendre la petite cité de Gensac, qui fort peu défendue tomba pratiquement sans coup férir! les troupes poursuivent vers Castillon, mais ne vont pas battre remparts, car les défenses de la ville sont imposantes !!
Ils vont établir à l'est et à moins d'une lieue, un camp fortifié, sur la rive droite de la Dordogne. nous y trouvons une armée composée d'une dizaine de millier de soldats, francs archers, arbalétriers et gens d'armes des compagnies de l'ordonnance (voir article), fort bien organisés et disciplinés l'armée de France avait retenue la leçon, elle avait évolué dans le bon sens ! Une armée royale voyait le jour, de Charles V à Charles VII elle avait beaucoup appris de ses erreurs !!! aucune comparaison possible avec l'ost désordonné de Crècy, Poitiers ou Azincourt !
La guerre avait évolué, il y avait surtout 300 canons sur roues très mobiles, manoeuvrés par six ou sept cent servants dirigés par les frères Bureau, Jean et Gaspard étaient des stratèges dans leur domaine !!!, nous ajouterons à cela mille recrues fraîchement arrivées de Bretagne.
Côté Anglais, les forces se composaient de six à sept mille hommes, renforcés par fort contingent de combattant Gascon de trois mille hommes
Les officiers, Connétable et maréchaux de Charles VII, vont décider de battre une fois pour toute l'armée anglaise d'Henri VI, ils vont au préalable placer un verrou de 700 hommes d'armes au prieuré de Saint Florent au nord ouest de leur position afin de protéger le dispositif de l'armée royale.
Au matin du 17 juillet, Talbot ordonnait d'emporter la position française de ce petit retranchement, ce qui fut fait tambour battant, la garnison submergée s'enfuit après quelques corps à corps féroces, les anglais vont mettre en perce quelques futailles abandonnées par les français et permettant de fêter cette brève victoire.
L'affaire s'engageait au mieux pour le parti Anglais, qui après leurs agapes décident d'entendre la messe, passant allègrement du ciboire aux prières !!
C'est alors que des guetteurs les informent d'un mouvement de repli des troupes françaises, de forts nuages de poussières étaient effectivement visibles et s'élevaient de leurs lignes de front !!
Sinistre méprise ! on sut plus tard, la poussière provenait du fait que les français continuaient avec entrain leurs installations défensives, faisant évacuer chariots et matériel qui n'était pas indispensable au dispositif de combat ! Talbot voulu poursuivre son avantage, ce chef de guerre vieillissant, âgé de 69 ans est en dehors de la réalité guerrière de ce milieu du XV siècle, il lui semblait loisible de croire qu'il pouvait mettre en déroute ces impudents français !!
Depuis des décennies la réussite militaire d'envergure était du côté des léopards, il venait de commettre une erreur fatale, identique à celle qu'avaient commis les français à Crècy, Poitiers et Azincourt, il avait omis la reconnaissance du terrain !!
Les godons vont se trouver face à un parc d'artillerie inconnu à ce jour !! et fort loin de ces piètres bombardes et couleuvrines sans effet qu'étaient les premières bouches à feu du XIV siècle !!!
Les défenses françaises avaient été installées en trois jours seulement, savamment disposées et diablement efficaces et protégées par un talus sinueux aux ouvertures permettant les tirs croisés.
L'ensemble dominait la plaine jusqu'à la Dordogne, le dispositif était infranchissable, hormis par un seul et unique guet, le pas de Rozan, véritable piège pour la cavalerie et un bourbier infâme pour l'infanterie !!
Les trois cent bouches à feu ouvraient leurs gueules noires et béantes, prêtes à vomir, feu, acier et mitraille sur les anglais, à l'ouest des bosquets et une forêt empêchait tout déploiement de troupes, au nord la Lidoire grossie par un barrage représentait un obstacle impossible à franchir !
Nos anglais pressés par leur trop vieillissant chef, ne vont pas attendre leur propre artillerie ni leurs renforts et vont se jeter à l'assaut du camp fortifié ou attendaient les français !! offerts en sacrifice par un vieux fou qui pensait que le courage était un rempart contre la mitraille !!!
Le carnage fut effrayant, les troupes à pied, empêtrées dans leurs équipements étaient embourbés par les pièges du terrain, ne pouvant ni se protéger ni se dissimuler et les décharges d'artillerie les abattaient comme blé mur, ils se regroupaient cependant, pauvres chairs envahies de peur, mais de nouvelles salves les fauchaient !!!
Une heure après le début des hostilités, la cavalerie bretonne intervenait pour les mettre en déroute. Puis les piétons vont entrer dans la danse pour terminer le grand massacre.
Talbot ira jusqu'au bout ! fidèle à sa parole il ira au combat sans armure, son cheval abattu et lui même déjà blessé il sera achevé d'un coup de hache, la débandade va devenir générale !, beaucoup vont se noyer en tentant de traverser la Dordogne
Il sera fait quelque sept cent prisonniers, les fuyards vont se réfugier sur Saint Emilion ou sur Castilllon
La guerre de cent ans se stoppa ainsi et par la même le conflit opposant la France et l'Angleterre.
Le fait troublant de l'histoire, reste qu'aucun traité de paix ne fut signé ! et ce n'est que 22 ans plus tard, en 1475, que le document du traité de Picquigny, qui n'était qu'une simple trêve, représentera le seul acte officiel marquant la fin de cette guerre de cent ans !!!
Ce traité permettait à Louis XI de monnayer le départ de troupes Anglaises venues en France à l'appel du Duc de bourgogne, Charles le téméraire . Les anglais ne sont pas mécontents de ce traité, car la guerre des deux roses (voir article) fait rage chez eux, opposant les York aux Lancastre, une rose blanche contre une rose rouge !!!!!
PS: voir articles Warwick, Marguerite d'Anjou et la guerre des deux roses M de V
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