le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
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mardi 13 mai 2025
N° 490 ) Rouen Capitale Ducale
samedi 10 mai 2025
Les Jardins Vivriers Urbains au Bas Moyen Age
Le jardin qui jouxte la maison est ordinairement à l'arrière de celle-ci. Cette situation permet à l'occupant d'accéder de la rue à sa maison et de la, à son jardin à l'arrière, la fonction résidencielle primant avant tout
Le jardin étant terre de culture on peut avancer que ce dernier nécessite des soins journaliers. Ainsi pour des raisons de commodité le jardin trouve sa place tout naturellement jouxtant la maison
De plus dans le cas d'un Artisan ou d'un petit commerçant l'étal de vente se trouve devant donnant une vue sur le magasin ou l'atelier ( voir article les petits métiers de la rue ). Afin d'expliquer la présence de jardins à l'intérieur des villes il convient de parler de leurs propriétaires car bien sûr tout le monde ne possède pas un jardin vivrier es rues de la cité !!
Les Bourgeois on toujours passé pour aimer beaucoup les jardins, écrit G Riat avec raison dans son " Art des jardins ". C'est au XII et XIII siècles que la Bourgeoisie prend son essor!
Sans doute a-t-elle contribué à l'existance des jardins à l'intérieur des murs. Pour une ville comme Reims on constate que pour la riche paroisse de Saint Jacques, la grande majorité des jardins étaient couplés avec des maisons
Peut on y voir un lien entre le couple Maison-Jardin et l'aisance des propriétaires en milieu urbain ?....En excluant les ecclésiastiques (chaque maison religieuse ayant son jardin ) il semble que pour l'aristocratie et la haute bourgeoise ce soit le cas ????
Je rappelle que pour moi le Moyen âge est une cathédrale dont les piliers soutiennent 1000 ans d'histoire et dont le sol est pavé d'hypothèses plausibles ( j'avance la ma vision de copiste )
Car les populations gagnent du terrain à la fin du M-A surtout à partir de la guerre de cent ans, ou les gens en masse cherchent à habiter à l'abri des fortifications d'une cité !!!. Or donc on peut avancer que l'existence et l'entretien de jardins urbains sont liés au pouvoir financier de son propriétaire tout autant qu'à un état démographique
De par leurs petite superficie les jardins dit " Vivriers " intra-muros ne peuvent subvenir aux besoins alimentaires de toute une population urbaine. Ainsi très couramment il existe autour des villes, qu'elles soient grandes ou petites, ce que G-Duby a appelé " une auréole de jardinage "
Plus on s'éloigne des murs, plus vite apparaissent les cultures et jardins. Le paysage type de la banlieue d'une agglomération se composait shématiquement ainsi :
Proches de la cité ils sont d'un accés rapide pour pour les propriétaires urbains, de plus l'accès à l'eau est bien plus simple que dans les cités, tout le monde n'avait pas un puit dans son jardin loin s'en faut !!!
Il semble donc certain que les structures des villes du M-A, en France, ont comportés de nombreux jardins. Ils n'y occupaient cependant que des surfaces restreintes, mais celles ci s'étendaient dès qu'ils se trouvaient hors la commune cloture !
En fait le nombre et la densité des jardins intra-muros dépendaient de la surface de l'enceinte et du coefficient d'habitations. En général dans les petites agglomérations et dans les parties les plus anciennes de celle-ci les jardins étaient peu nombreux. Il semble cependant y avoir des exceptions, dont une se trouvant dans la région du Périgord ou votre Copiste le nain habite pratique hein !!!!!!!
On découvre dans les chroniques de Périgueux sous Louis XI, une description de la cité, ou il est dit comme suit :
Dans le corset bien serré de ses remparts et de ses trente et une tours, quel dédale de rues et de venelles, quel fouillis de maisons s'entassent sous les yeux de l'homme du Guet qui veille au sommet du clocher Saint Front.
Si étroites sont les rues, que le guetteur ne voit que toits aigus et petits jardins enclos de murs .....une exception qui confirmr la régle ???....peut être ?....n'étant pas Médiéviste je laisse à chacun le soin de se faire une opinion. Oui je sais c'est bien fourbe de ma part !!
PS : cet article est écrit suite à ma lecture d'une fort belle étude parue dans les cahiers de " Civilisation Médiévale " par Madame Elise Gisbert que je remercie M de V
mardi 6 mai 2025
Les petits Métiers de la Rue
Tout au long de la journée, c'est à dire quand il fait jour, car il est interdit de travailler la nuit, artisans et boutiquiers officient derrière l'ouverture de leurs échoppes ou de leurs " Boticques " et ceci à la vue des passants qui se trantolent es rues et ruelles
Les réglements des corporations en font d'ailleurs une stricte obligation, facilitant ainsi les opérations de contrôle de la Guilde, du Prévôt des Marchands et des Sergents du Prévôt Royal. Cela permettait aussi aux futurs clients, de constater de visu, la qualité du travail, bref une publicité qui ne coûtait rien !
Cela était d'ailleurs notifié dans les statuts du " Livre des Métiers " du Prévôt Royal, Etienne Boileau (voir article) écrit sous le règne de Saint Louis ( Louis IX, qui n'avait rien d'un Saint, voir Article )
Dans ce recueil de règles régissant les métiers il était précisé, selon les corporations, qu'un Maître ne peut officier qu'à la vue du peuple, un impératif que l'on retrouve dans beaucoup de professions, Tailleurs, Orfèvres, armuriers, métiers de Bouches etc !!!
Dans certaines villes le vantail inférieur des fenêtres ou " Taulié " est abaissé pour servir de table ou de comptoir selon la " Boctique ou Bouticque ", tandis que la partie supèrieur se relève comme une fenêtre à Tabatière, un système que l'on retrouve à Paris comme à Toulouse. Les rares maisons médiévales que l'on trouve à notre époque montrent quelquefois ces " étals "
Quand on a pas la chance de croiser ce témoignage d'histoire, on peut se reporter à des miniatures qui montrent, en plus, les marchandises exposées sur ces étals ainsi que la clientèle qui les achète. Les boulangers, Charcuitiers, Pastissiers, Drapiers, Changeurs, Coutelliers, mais encore Potiers de terre ou d'étain, les Marchands de Vins ou tout autres boissons comme l'hypocras, le Citre (cidre), et tous représentés avec au dessus du présentoir des enseignes ou des écriteaux
Pour certains exceptionnellement vous pourriez même y trouver un éclairage !
Mais les Bouchers, le Mégissiers ( travail des peaux et du cuir ), les Teinturiers et les Ciergiers ( nommés un peu plus tard Ciriers ) fabriquants de cierges....ne pas confondre avec les chandelles qui sont faites avec du suif animal et qui empeste la maison d'une odeur désagréable ! ( voir article ), eux sont coutumiers du fait ! et ont souvent maille à partir avec les Sergents du Prévôt !
Il est fréquent de trouver dans les Auberges, donnant sur la rue, un présentoir ou l'on vendoit du vin ou l'Albergiste servait le vin aux simples passants sur la chaussée. Il n'est pas rare non plus, au moment des vendanges, de voir devant sa porte de petits pressoirs que l'on pouvait louer pour écraser le raisin de son clos afin de faire sa propre piquette
Beaucoup de gens avaient quelques pieds de vignes pour faire leurs vins. c'est le cas à Evreux ou l'on fabriquait au XIV siècle un vin qui se vendait dans toute l'Europe !!! ( voir article )
samedi 5 avril 2025
Formation de la Langue Française au Moyen-âge
Au Moyen âge d'un siècle à l'autre, les formes et les usages syntaxiques ne sont pas les mêmes et au cours d'un même siècle, des dialectes différents sont pratiqués selon les régions. Il faut connaître les étapes de cette évolution et la diversité de ces usages, si l'on veut une notion de ce que furent " l'ancien français " et " le moyen français "
A la fin du IV siècle, sur le territoire de " l'Empire Romain d'Occident ", et en particulier sur le sol de la Gaule, ou le celtique a disparu, la langue parlée est le " Latin vulgaire ", bien différente de la langue écrite dont les ecclésiastiques entretiennent la pratique.
Mais d'une région à l'autre de l'Empire, les usages varient, et de ces divers parlers latins naîtront au fil des siècles les diverses langues "Romanes ", le Roumain, l'Italien, l'Espagnol, le Provençal et le Français
On est passé insensiblement du " Latin parlé " en Gaule, au " Français ". A partir du V siècle avec les invasions germaniques s'accélère l'évolution de la langue populaire en répendant de nouveaux mots ainsi que des usages nouveaux de prononciation
Aux VI et VII siècles, pendant la période Mérovingienne, la masse populaire parle un langage composite, auquel on donnera le nom de " Roman ". Mais voilà, encore faut il distinguer le " Roman " de la Gaule du Nord, d'ou naîtra la " Langue d'Oil " et le " Roman " de la Gaule du Sud, d'ou naîtra la " langue d'Oc "
Au VIII siècle sous la dynastie Carolingienne s'accomplit la séparation définitive du Latin, une langue morte que les Clercs restaurent dans sa pureté comme langue d'étude et le Roman comme langue parlée...Jusque la vous suivez ??, car si le nain n'est pas un Clerc il espère au moins être Clair !!!. C'est en 813 (IX siècle), au Concile de Tours, qu'il sera ordonné aux prêtres de prêcher en langue vulgaire c'est la reconnaissance officielle du Roman par l'église !
Le Roman de la Gaule du Nord va poursuivre son évolution phonétique et grammaticale pour devenir le Français, tandis que le Roman de la Gaule du Sud deviendra le Provençal. A la fin du IX siècle vont apparaître les premiers textes littéraires, peu après le Français devient la seule langue de nos Rois !
Pour préciser d'ou viennent les termes de langue d' Oil et de langue d'Oc, c'est pas bien compliqué, voir même simplissime !!....Oui se disait Oïl dans les dialectes du Nord, alors qu'il se disait Oc dans les dialectes du Sud
L'Ancien Français : du IX au XIII siècle le morcellement féodal favorise la constitution de nombreux dialectes de province. Les parlers de langue d'oil se divisent essentiellement en Picard, Wallon, Lorrain, Normand et Anglo-Normand, Poitevin, Francien (l'ile de france) et tous sont représentés par des oeuvres littéraires
On peut cependant parler d'une langue d'oil dont les dialectes provinciaux offrent de simples variantes et qui se distingue du français moderne par la survivance d'une déclinaison à deux cas : le mot reçoit une désinence différente selon qu'il fait fonction dans la phrase de sujet ou d'objet ( li murs, le mur )
Le Moyen Français : A la fin du XIII siècle la déclinaison disparaît et cette disparition entraîne une transformation de la syntaxe : car pour rendre évidente la fonction des mots, on doit, en particulier, leur assigner dans la phrase une place plus rigoureusement déterminée et préciser leurs relations par un recours plus large aux prépositions
Ainsi le français prend son caractère de langue analytique. A cette époque le francien dialecte de l'ile de france (la ou se trouve le roi) a la faveur de la centralisation administrative et va l'emporter peu à peu sur les autres dialectes
Ces autres dialectes vont tomber au rang de patois qui seront seulement parlés. La langue du XIV, du XV et du XVI siècles, bien distincte du Latin a recu le nom de Moyen Français
A partir du XIII siècle le Français jouit à l'étranger d'un incontestable prestige. C'est en Français que le Vénitien Marco Polo ( voir article ) écrit son livre des merveilles ou il raconte son voyage en Chine
C'est en français également que le Florentin Brunetto Latini ( voir article ) écrit son trésor il dit je le cite : la langue de France est la parleüre la plus délitable ( agréable ) et la plus commune à toutes gens
Pour ceux qui ne connaissent pas Latini, il fut l'un des Maîtres de Dante, mais toutes les choses de France au Moyen Age et d'abord la littérature et l'Art rayonnent sur l'Occident chrétien
PS : j'espère ne pas avoir été trop soporifique, mais c'était un sujet qu'il n'est pas facile de traiter de manière claire et précise, ayant moi même quelques difficultés sur les textes du Moyen âge, je ne suis qu'un pôv copiste mordious ! M de V
jeudi 3 avril 2025
La Dernière Demeure d'Agnès Sorel XV siècle
vendredi 28 mars 2025
N° 485 ) Albion et John Wycliff 1330-1384
On voyait aussi circuler dans les campagnes anglaises les Pardonneurs, sorte de pieds poudreux vendant marchandises d'indulgences. Ils arrivaient de Rome porteurs d'une lettre scellée du sceau pontifical, cette patente leur donnait droit de remettre les péchés et d'accorder des indulgences à ceux qui leur achéteraient des reliques
Dans ce mélange de cupidité et de religion on trouve aussi les cours ecclésistiques, ou un archidiacre avait le droit de citer devant son tribunal toute personne du diocèse coupable d'un délit moral et en particulier d'adultère !!
Le sceptique Chaucer, le pieux langland et le théologien John Wycliff sont d'accord pour condamner ces scandaleuses pratiques. La monarchie anglaise elle même se montre hostile aux tribunaux ecclésiastiques toujours suspects de collusion avec Rome !!!
Wycliff est né vers 1320 et mort en 1384, c'est un esprit hardi, réformé longtemps avant la réforme, Maître des Hussistes Bohémiens (adeptes de Jan Hus, réformateur chrétien de Bohême, qui fut brulé comme hérétique au XV siècle ). C'est un Puritain avant même que ce mot n'existe !
Ni noble, ni vilain ! " Quand Adam bêchait et que Eve filait, ou était le gentilhomme alors ", ce slogan, après la dure période de la peste noire, tombait en bonne terre fertile !!!, notre théologien est le précurseur de la réforme anglaise !
En effet on constate la relative indulgence de l'église au XIV siècle, un temps ou elle était encore sûre de sa force. Car Wycliff bien que condamné pour hérésie en 1382, demeura jusqu'à sa mort, deux ans plus tard, Recteur de Lutterworth et ne fut pas personnellement inquiété
Enfin l'Archevêque Courtenay avait eu grande peine à empêcher les Wycliffistes de continuer à Oxford leur enseignement, fière de ses traditions d'indépendance, forte de l'appui des étudiants, l'Université résistait car les Maîtres se tenaient beaucoup plus pour des professeurs que pour des ecclésiastiques
Alors qu'au siècle suivant l'Université fut un instrument employé par l'église pour imposer sa doctrine à l'esprit national, ni comme sous les Stuarts, un corps de fonctionnaires au service de la couronne.
Dans le pays on trouva une nouvelle catégorie de religieux, les pauvres prêtres, que les catholiques orthodoxes avaient surnommés " Lollards " (bavards), ils furent pour Wycliff des disciples plus fidèles que les maîtres d'Oxford !
De nombreux personnes recevaient les pauvres prêtres, non seulement le peuple, mais beaucoup de chevaliers et de bourgeois irrités par la richesse de l'église et les protégaient contre les évêques
Ceux ci urent beaucoup de mal à obtenir l'appui des Shériffs et de la justice civile contre l'hérésie. Le roi, d'abord, promis son appui, mais se trouva face aux communes qui protestèrent !
Les communes cédèrent quand les classes dirigeantes commencèrent à penser que les Lollards devenaient un danger social et menaçaient la richesse autant que l'orthodoxie.
Dites à des Bougeois et des Marchands que leurs richesses sont menacées c'est un langage qu'ils saisissent fort bien et ce sont eux qui tiennent les cordons de la bourse pour la couronne !!!
C'est en 1401, au tout début du XV siècle que fut voté le statut " de Heretico comburendo ", qui confirmait le droit pour l'église de faire brûler les hérétiques par le Tormentor ( bourreau). Alors commencèrent les exécutions, les victimes furent surtout des pauvres gens, des petites gens de métiers, tanneurs, tisserands, tailleurs etc !
PS: devant la menace du supplice beaucoup se rétractèrent, mettez vous à leur place morbleu !! quand vous avez le choix entre rester vivant avec comme punition un pélerinage, et cramer version saucisse sur un Barbecue !! M de V
dimanche 23 mars 2025
Les vitraux du Moyen âge
vendredi 14 mars 2025
Les Hauts Lissiers d'Arras XIV et XV siècles
vendredi 7 mars 2025
Peinture, les Primitifs Flamands XV siècle
Le peuple de ces cités états comprenait et appréciait l'art. C'est le Bourgmestre de Gand qui paya de ses propres deniers l'adoration de l'agneau des Van Eyck. Les jours de fêtes, lorsque le retable était ouvert le public affluait en masse, un chroniqueur de l'époque disait " qu'ils ressemblaient à un nuée d'abeilles autour d'une ruche "
Les gens en cette fin du Moyen âge avaient un désir de connaissances et vivaient dans l'obsession du monde à découvrir et de tout ce que produit le génie de l'homme. Et les peintrres plus que les autres. Ils épiaient la vie sous tous ses aspects. Ils se plaisaient à représenter l'homme dans son milieu, dans les champs, la rue, les boutiques et dans son intérieur
Ils analysent et fixent les images, non seulement du corps humain, mais aussi celles des champs, des rivières, des arbres, des eaux et du ciel, mais aussi les ustensiles, meubles et vêtements. Ils sont les premiers à percevoir le jeu mystérieux de la transition de la lumière
mercredi 11 septembre 2024
les Evangiles des Quenouilles XV siècle
Voila un petit recueil amusant, que je voulais vous présenter . Le texte traduit est celui de l'édition de P-Jannet paru en 1855 et qui reprend l'édition qui fut imprimée à Bruges en 1479-1480. Ce texte fut repris dans des publications ultérieurs, notamment dans le manuscrit que possède la BNF. De l'accord de tous les spécialistes la version publiée par Colard Mansion en 1479-1480 est considérée comme la plus ancienne des " Evangiles des Quenouilles " et elle ne comporte aucune indication d'auteur, au même titre que le " livre du Trois " datant du XIV siècle, écrit par un anonyme Catalan, déjà présenté sur ce Blog (voir article)
Il existe un autre manuscrit contenant d'importantes différences avec le premier, il est conservé au musée Condé de Chantilly. Il est signé de trois auteurs supposés ???, Fouquart de Cambrai, Anthoine du Val et Jehan d'Arras, tous inconnus, mais qui confirment bien la provenance Nordique, Picarde en fait, de ces évangiles
Jacques Lacarrière, auteur de ce bouquin n'est pas, comme votre serviteur copiste d'ailleurs, un médiéviste. Il a éprouvé beaucoup de difficultés à lire le texte original en " vieux François " du XV siècle
A son grand étonnement il constate que ces Evangiles des Quenouilles n'ont jamais été traduit depuis leur première édition, mais la langue de ce siècle et son lexique Picard sont très éloignés du Français classique il nous offre ici une traduction accessible aux lecteurs non spécialisés !
Le recueil évoque six sages " doctoresses et inventeresses " qui se réunissent au cours de six veillées pour disserter à tout de rôle sur les maladies, remèdes, recettes, dictons, conseils et interdits de leur vie quotidienne
Ces évangiles recueillent un grand nombre de croyances et de superstitions concernant les femmes. Croyances qui ne sont nullement mortes avec le Moyen âge et dont beaucoup survivent encore aujourd'hui dans nos campagnes. Ce document nous apporte aussi un éclairage nouveau sur l'univers quotidien des femmes du XV siècle, reflet d'une certaine société médiévale
Je me propose donc, sans autre forme de procès, de vous offrir quelques une de ces perles d'un autre âge, qui je l'espère vous donnerons l'envie de vous procurer ce bouquin
Ci commence le traité intitulé :
Les Evangiles des Quenouilles fait en l'honneur et exaucement (élévation ou glorification) des Dames
Maintes gens aujourd' hui allèguent et autorise leurs paroles et raisons par les évangilles des quenouilles, qui pourtant n'en savent guère l'importance et l'autorité, ni qui en furent les sages doctoresses et premières inventeressesQui pis est, ils allèguent plus par dérision et moquerie qu'ils ne le font par estime pour la grande substance qu'ils contiennent. Et ils le font toujours pour l'amoindrissement et le reboutement (rejet) des Dames, ce qui est pêché et grande honte pour ceux qui ainsi le font
Car ils ignorent la grande noblesse des Dames et les grands biens qui d'elles procèdent.Car la première femme ayant été faite et créée en lieu haut et noble, plein d'air net et pur (il parle ici de l'eden)
Toutes femmes sont naturellement nobles, nettes, douces, courtoises et pleine d'esprit léger et inventif, et si subtil qu'elles savent sans effort plusieurs choses à venir, car elles connaissent les choses passées et présentes de leur propre nature selon les conjonctures et dispositions des temps, des personnes et des augurements (présages), des oiseaux, des bêtes et de toutes les autres créatures comme il apparaîtra dans le cours de ce livre !
Or donc pour obvier (faire obstacle) à de telles injures, mettre à néant de telles moqueries j'ai à la requette de quelques unes d'entre elles, comme vous le verrez ci-après, mis par écrit et en ordre ce petit traité qui contient en soi le texte des Evangiles des Quenouilles, ainsi que plusieurs gloses et postilles (explications), ajoutées et dévoilées par quelques unes de ces sages dames !