Souvent nommé Albinus en Latin, mais son nom vernaculaire s'écrivait Alwin ou Ahlwin. Notre homme est né en Northumbrie, sans doute de famille Noble, son éducation fut attachée à l'école de la Cathédrale d' York, en l'an 766 il en sera le Bibliothécaire et c'est environ à la même époque qu'il sera nommé Diacre. Alcuin va devenir Maître d'école vers l'an 780
le Gardien des Mémoires du Royaume sous la montagne, vous souhaite la Bienvenue dans son scriptorium
Membres
mercredi 28 octobre 2020
Alcuin le " Prof " du VIII siècle (730-804)
vendredi 16 octobre 2020
N°365) La Maison d'Albret au moyen âge en Guyenne
Au milieu des grandes Landes, la ou se situaient les territoires délaissés de la Guyenne et Gascogne, terres ingrates composées de marais bourbeux et de lagunes insalubres, vivait une modeste Châtellenie habitée par des Seigneurs pauvres et loqueteux. Cette région se trouvait bien à l'écart des chemins empruntés par les hommes des steppes Nordiques, lors des invasions barbares, ils avaient des destinations d'un meilleur profit, avec des régions plus grasses et des bourgades plus riches pour les razzias qu'ils entreprenaient !
Cependant la région était propice aux malandrins,voleurs, déserteurs et manants en rupture du ban de la société, aussi fallait il un bras protecteur afin de préserver les autochtones, pauvres et miséreux, de leurs farouches atteintes. Le Baron qui prit en main la destinée de cet habitat misérable et éloigné de tout, donna son nom au village, donnant Labrit, Labret, Lebret, puis pour finir Albret. A notre connaissance le premier à entrer dans l'histoire en tant que Sire d'Albret est Amanieu Premier, il est reconnu comme protecteur des Moines de l'Abbaye de Condom
Pourtant notre "Nobliau Rural" possédait déjà une réputation de Routier et de Pillard, prenant dans les Seigneuries des alentours ce que ses terres ne lui apportaient pas. Ces sortes de petites guerres privées courantes pendant le haut Moyen âge et qui entretenaient une certaine émulation entre voisins !
Ses successeurs vont persévérer dans ce sens étant toujours en quête d'argent et d'aventure, louant au plus offrant leur bras et leur épée ainsi que leur courage. En ce temps la le Fief de Labrit se composait d'une Motte Castrale surmontée d'un château de bois posé sur une place nivelée et délimitée par une enceinte réduite entourée d'une levée de terre et d'un fossé
En fait un ensemble défensif sommaire en rapport avec les ressources dérisoires de la région qui dissuadaient les conquérants bien plus que ne l'aurait fait de fortes murailles. Les Sires de Labrit abandonnérent ce domaine castral dès que les succés de leurs entreprises fournirent pécunes en suffisance pour s'installer à Casteljaloux ou ils construisirent une forteresse, ne revenant dans leur ancienne demeure que de façon épisodique (bien sur on y laisse un homme lige et quelques soudoyers)
Amanieu II va participer à la première croisade avec Godefroy de Bouillon en 1099, pas ou peu d'informations sur Amanieu III 1085-1143. Son successeur Amanieu IV va se soumettre à Richard Coeur de Lion fin XII siècle, puis rejoindra ensuite la Banière Papale lors de la Croisade des Albigeois en 1209, il laisse en donation à Amanieu V le château de Bazas vers 1250. Amanieu VI quand à lui meurt la même année que Saint Louis en 1270
Son descendant Amanieu VII va céder, de force forcée, sa chatellenie de Millau au futur Edouard Premier d'Angleterre, en 1272, ceci afin de respecter les accords royaux entre la France et Albion, mais en 1308 il va acheter les Vicomtés de Dax et de Tartas
jeudi 8 octobre 2020
Les Caravelles du Portugal
C'est le vaisseau des grandes découvertes, son lieu de naissance se trouve au Portugal, ce petit pays qui tourne le dos à la mer de l'Europe du Moyen âge c'est à dire la mer latine, la Méditerranée. Une fois mis à l'eau ce type de navire déversera dans tous les ports de l'Europe ses parfums d'épices, son nom reste pour nous synonyme de voyages, d'aventures et de dangers inconnus, son nom " la Caravelle "
Un homme est à la base de cette découverte c'est l'Infant Henri (1394-1460), il sera d'ailleurs nommé Henri le Navigateur, sans avoir jamais navigué lui même. Ce Prince veut découvrir de nouvelles voies et routes maritimes, faire la nique à Venise et à la ligue Hanséatique.
Pour ce faire il fait construire au sud de son pays, à Sagres, une sorte de centre de recherche maritime. Il va faire venir en ce lieu les meilleurs géographes, des pilotes, des maîtres de Hache (charpentiers de marine), ainsi que des capitaines, des savants, des érudits et des artisans, bref la crème des gens de marine !!!!
Le bonhomme est d'un abord glacial et austère, voir même fanatique, mais le monde connu l'ennuie, ras le bol du cabotage de cap en cap, il désire faire voguer ses navires sur des mers sans phare ni balise!
Dans ce centre sera intallé un chantier de construction dans lequel sera pensé puis réalisé et multiplié le bateau le plus apte à naviguer vers l'inconnu notre fameuse Caravelle. Les navires du Moyen âge, cogghes et nefs, étaient adaptées à la mer étroite qu'était la Méditerranée ainsi qu'au cabotage le long des côtes, ils ne savaient qu'aller droit devant, on va créer dans ce centre un navire capable de remonter au vent
Sa construction est initiée vers 1446, le milieu du XV siècle, une époque ou Venise et la ligue Hanséatique possède la maitrise des routes maritimes. Ils vont construire un navire d'exploration à faible tirant d'eau, capable de pénétrer à l'intérieur des fleuves de terres inconnues
Son coût est réduit car le navire est petit, 22 mètres de long pour 7 mètres de large il nécessite par le fait moins de bois, il embarque également un plus petit équipage, 26 marins, donc peu de vivres. Si par exemple on compare les particularités des deux caravelles, la Ninia et la Pinta, de C Colomb, avec son navire amiral la Santa Maria qui était une Nef médiévale, cette dernière fait 13 mètres de plus et embarque 40 hommes d'équipage !!
Grâce à cette combinaison de voiles la Caravelle peut " boulinar ", c'est à dire avancer en zigzagant contre les vents dominants, ces nouveaux vaisseaux peuvent désormais naviguer vent debout et revenir en arrière
Les Caravelles exploreront les côtes africaines et ouvriront de nouvelles voies maritimes pendant 50 ans avant que Christophe Colomb n'entreprenne le premier de ses 5 voyages vers les amériques, tout en croyant au départ aller en Chine, AHaa !!! le gros boulet ....(humour)
PS: voir les articles du blog concernant Venise, la Ligue Hanséatique, les voies maritimes et C Colomb M de V
vendredi 25 septembre 2020
La Médecine dans l'Islam Médiéval
Cette pratique permettait de plonger le malade dans un état proche de l'anesthésie générale que nous connaissons actuellement, et ce sans les dangers que faisait courir l'ingestion de drogues dans les méthodes utilisées par la médecine des Grecs
Pour ce faire, on saturait d'abord les éponges d'Opium, mélangé d'extraits de Mandragore et de Canabis, ensuite on les faisait sécher. Au moment de l'intervention nos éponges étaient humidifiées d'eau bouillante, afin de soumettre le patient à leurs vapeurs tout au long de l'opération
Dans son Traité " La Pratique ", Albucasis expose avec précision ses techniques d'amputation, de réduction des fractures, ses méthodes d'intervention sur les calculs de la vessie, la pratique des césariennes, de la trachéotomie et ses opérations de la cataracte
Je vous laisse imaginer le fossé existant entre la médecine Arabe médiévale et nos praticiens Européens du XVI siècle, et même de toute la Renaissance, qui comme des Perroquets, ne savaient que débiter de longues tirades en Latin ou en Grec, de Galien, Hypocrate, Vésale etc...!!!
Ce chirurgien va jusqu'à instaurer, grâce à ses connaissances, un mode opératoire rigoureux afin d'édifier ses successeurs, il ira jusqu'à concevoir près de 200 instruments divers et variés de chirurgie tels que: Cathéters, ciseaux spécifiques, forceps, bistouris, scalpels, stylets, pinces, loupes et otoscopes etc....
Ces instruments il les dessinera avec précision en les accompagnant de légendes et de notes spécifiques pour la compréhension de leurs usages, afin de défricher le terrain pour de futurs étudiants en médecine. Avec Avenzour (1073-1126), ainsi que l'élève de ce dernier, Averroes (1126-1198), ce praticien qu'était Abulcasis a assuré la renommée de la médecine d'Al Andalous (l'Andalousie Arabe). L'invasion de l'Hispanie par les armées Arabes au VIII siècle va créer une présence musulmane qui s'y établit pour sept siècles formant la civilisation Hispano-musulmane d'Al Andalous
Passons maintenant de l'autre côté du bassin Mediterraneen histoire de voir comment se portait la médecine à partir des côtes de l'afrique
Parlons un peu de l'hôpital égyptien Ahmad ibn Tulun qui soignait les patients gratuitement, équipé de bains pour chaque sexe, d'une bibliothèque, d'un pavillon réservé aux malades mentaux, d'une cuisine et de personnel soignant. Le financement de l'établissement arrivait grâce au " Waqf ", un fond alimenté par la générosité des croyants
En Iran à Théhéran, à la fin du IX siècle, un médecin et philosophe du nom de Rhazès met au point les visites à domicile ainsi que l'organisation hospitalière, pratique essentielle pour la formation des futurs médecins, les étudiants examinaient les malades, prescrivant ensuite la médication et la nourriture appropriée
En 982 à bagdad en Irak,l'hôpital comptait 24 médecins dans le personnel (je parle de l'hôpital et non de l'asile que j'ai cité plus haut), et dans le croissant fertile d'égypte on recensait une trentaine d'établissements dotés d'écoles de médecine
Bref !!!...en Occident nos lacunes en matière de médecine étaient abyssales par rapport à l'Islam, et pour enfoncer le clou ou cela fait mal, je vous donnerais un dernier exemple en parlant du système cardiaque
Il fallut attendre 1924 !!!!!, pour que l'on rende à Ibn Nafis (1210-1288), ce qui lui revenait de droit: La mise en lumière du rôle du coeur dans le mécanisme de la circulation sangine. La découverte était jusque la attribuée à W Harvey, médecin Anglais du XVI siècle !!!....il faut savoir que jusqu'à ce moment en Occident on pensait que c'était le foie qui fournissait le sang pour le coeur !!!!!
Dans son " Canon des lois Médicales ", largement consacré à l'anatomie humaine, Ibn Nafis décrit la circulation sanguine partant du coeur vers les poumons !!
PS: il faut bien avouer qu'au XVI siècle en France, nos Médecins traitaient de "Mécanique" un chirurgien tel que Ambroise Paré et ne lui reconnaissait que le titre de maître sur le simple fait qu'il ne savait ni lire ni écrire le Latin....Ah les gros bouffons !!!!....M de V
mercredi 23 septembre 2020
La Naissance du Carreau des Halles 1139
C'est en l'an 1139, par Ordonnance royale que Louis VI le Gros va transformer le terrain des Champeaux (petit champ), en un marché neuf ou allaient pouvoir se tenir des Marchands et une partie des Changeurs (banquiers de l'époque), ceci étant fait pour remplacer le marché Palu de l'île de la cité, et celui de la place de Grève. Ce marché sera au début un lieu de commerce à ciel ouvert
En 1181 son petit fils, Philippe Auguste y fait transférer la foire Saint Lazare, et en 1183 il va faire bâtir deux grands bâtiments couverts destinés à protéger les marchandises qui y sont échangées. Le premier sera nommé " la Halle du Commun ", ou se vendait des draps et marchandises de toutes sortes, autres que de l'alimentaire !!. Puis le deuxième " la Halle au Blés ", cet endroit deviendra le Quartier des Halles, il sera pendant 8 siècles le Ventre de Paris !
Cependant les Halles concentraient l'essentiel du commerce parisien de gros, comme de détail, elles ne vont cesser de s'étendre. Sous Saint Louis (louis IX), de nouveaux entrepots couverts seront construits vers 1269.
lundi 21 septembre 2020
Robin Wood mythes et légendes
La littérature et le cinéma ont fait de Robin des Bois l'un des personnages de fiction les plus populaire, et les aventures de ce rebelle, prises dans les différentes variantes de sa légende, nous le montre à la tête d'une bande de joyeux lurons "merry men" qui l'aident à détrousser les riches et puissants, ainsi qu'à se venger des autorités !!
Robin et sa bande de joyeux drilles vivent donc au moyen âge dans cette réserve de chasse royale qu'est la forêt de Nothingham, elle occupait un très vaste espace au centre d'Albion entre les villes d'York et de Nothingham.
S'efforçant de faire la part de réalité dans cette fiction tant de fois revisitée, de nombreux historiens vont tenter d'identifier le mystérieux Archer, et bandit notoire, avec un personnage historique réel
Si l'on se réfère aux spécialistes, cette légende porterait sur plusieurs personnages ayant évolués dans les XIII, XIV et XV siècles. Je vais essayer, dans la mesure de mes moyens, de vous transmettre ce que j'en ai lu !!
Plus proche de nous, Graham Phillips et Martin Keatman, ont croisé une grande quantité de données historiques avec les légendes de Robin, pour conclure que notre Archer des Bois serait en fait un mélange de trois individus distincts: le premier est un paysan proscrit de la forêt de Barnsdale vers 1225, du nom de Robert Hood de Wakefield, celui ci offre des similitudes avec le Robyn Hode de notre archiviste Joseph Hunter
En second vient un Fulk Fitz Warine, il fut l'un des Barons qui se sont dressés contre le roi Jean sans Terre entre 1200 et 1225, celui ci deviendra le personnage principal d'un roman composé un siècle plus tard (vers 1325), or donc si le premier était un paysan il semble que celui ci soit issu de la noblesse
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Au delà de l'existence historique d'un Robin des Bois, nous savons que les Trouvères (Nord), et Troubadours (Sud), dès le début du XIII siècle feront récits et chansons des aventures de notre personnage. Même si la plus grande partie de la littérature était orale
Les premiers textes écrits et conservés datent du milieu du XIV siècle, et l'on peut considérer que ceux qui sont parvenus jusqu'à nous ne constituent qu'une très faible partie du répertoire écrit ou chanté de la légende de Robin des Bois
Le succès de la légende de Robin est en rapport avec la façon dont les gens s'identifiaient à ce personnage d'archer Hors la Loi, et d'une manière générale avec la classe moyenne c'est à dire les manants, roturiers et paysans pris entre le déclin du féodalisme et le capitalisme émergent de la haute Bourgeoisie du Bas Moyen âge
Il convient de signaler que dans les ballades Anglaises médiévales ils utilisent un terme spécifique, mais ambivalent, pour désigner Robin et ses joyeux compagnons: "Yeomen", à l'origine ce terme signifiait jeune serviteur (yong men), et s'appliquait aux serviteurs d'une certaine importance dans les maisons nobles. Dans la geste de Robin des Bois le proscrit est appelé "Yeoman du Roi "
Or au XIV siècle en Albion les Yeomen étaient également des propriétaires terriens autonomes, placés socialement bien au dessus des paysans louant un terrain du domaine rural !!!!
Oui je sais le Nain vous laisse avec tout plein de questions sur le bout de la langue....mais que voulez vous !!!, celà fait aussi partie de la légende de Robin et ce au même titre que celle du Roi Arthur. Or donc le nain vous salue bien bas
PS: pour en savoir plus le nain vous conseille un bouquin, Robin Hood, The man behind the Myth, par M Keatman et G Phillips (first édition 1995) M de V
mercredi 2 septembre 2020
N°360) J-Fournier La fin de l'épopée (dite) Cathare
Ce fut à l'initiative d'une personnalité d'exception de l'époque médiévale, le nouvel évêque de Pamiers Jacques Fournier. Ce dernier est né d'une famille modeste à Saverdun vers 1280, son oncle maternel, Amaud Novelli, un Bénédictin, le fit entrer dans son ordre et lui fit suivre des études de Théologie à Paris
Cet oncle s'était fait remarquer pour ses qualités intellectuelles et morales, il fut élu Abbé de l'Abbaye de Fontfroide en 1297. Mais lorsque Bertrand de Goth, en 1305, fut élu Pape, par l'entremise de Philippe IV le Bel, sous le nom de Clément V, notre nouveau Pape s'empresse de donner une majorité Française au Sacré Collège et va s'installer en Avignon, en 1309
Amaud Novelli quitte Fontfroide pour Avignon ou le Pape le nomme vice Chancelier de la Curie et Cardinal de Saint Prisque en 1310. Il va faire en sorte que son neveu lui succéde à l'Abbatiat de Fontfroide, Jacques Fournier assumera cette charge pendant six ans.
Notre Abbé, Maître en Théologie sera nommé évêque de Pamiers en mars 1317, quelques mois avant la mort de son oncle, il était bien loin de se douter qu'il serait élu Pape 17 ans plus tard en lieu et place de Jean XXII (Jacques Duèze), remarquable théologien et canoniste
Notre évêque considérait qu'il devait avant tout porter ses efforts à l'ntérieur de son diocèse, sur l'éradication de l'hérésie, homme de décision il mit rapidement en place un tribunal qui siègera 370 journées sur une période de six ans allant de 1318 à 1325, installé à Pamiers mais parcourant aussi les villages du diocèse et entendant de nombreux témoins
Il instruisit ainsi pas moins de 98 procès. Notre évêque était assisté de Gaillard de Pomiès délégué par l'inquisition de Carcassonne, avec une dizaine d'assesseurs, de notaires et de scribes, qui rédigèrent les comptes rendus d'audience, un énorme rouleau compresseur judiciaire de l'époque qui fulminait l'excommunication à tout va !!!!
C'était en majorité de petites gens, convoqués par l'intermédiaire des curés de paroisses, arrêtés et convoyés par les Bayles des châteaux environnants en général à la suite de dénonciations
Les intéressés étaient interrogés et traqués jusqu'au tréfonds de leurs souvenirs et des secrets de leurs consciences. La détention préventive se faisait dans des conditions très rudes. la menace de l'excommunication finissait par avoir raison de ces malheureux acculés à relater des faits remontant à plusieurs années en arrière
En exemple: une certaine Béatrice de Planissoles fut conduite à évoquer un fait survenu dans le courant d'un mois d'août ...26 ans avant sa mise en détention !!!. Nous sommes à la toute fin de l'épopée Cathare ou il est pratiquement acquis qu'il n'y avait plus recours à la torture avant les procès, l'inquisition était parfaitement rôdée.
Un moine inquisiteur comme Bernardo Gui (Guidoni), avait écrit le manuel de l'inquisition "le livre des sentences" , il constitue la mémoire de ces événements
Les fautes de moindre importance se traduisaient par l'obligation d'effectuer un ou plusieurs pélerinages vers différents lieux de culte tel que Rome, saint Jaques de Compostelle, Canterbury ou Cologne. Le passage d'outre mer vers la terre sainte était réservé aux puissants, seuls capables de dépenser autant de pécunes pour un tel voyage !!!!
Il faut bien avouer que ceux la s'en tiraient à bon compte, et à tout prendre il valait mieux partir et se faire oublier le temps d'un pélerinage, plutôt que de rester à portée des griffes de la sainte inquisition !!!. Pour les fautes plus graves les punitions étaient privatives de liberté voir mortelles
Puis on trouvait le port de signes d'infamie (voir article), plus particulièrement réservé à ceux qui bénéficiaient d'une remise de peine du "murus largus", ou du "murus strictissimus", le plus souvent des croix cousues sur les vêtements devant et derrière, mais qui devaient être réparées lorsqu'elles étaient usées !!!
En cette fin d'épopée cathare se pratiquait toujours la confiscation de biens, il n'y a pas de petits profits !!!, ainsi que la destruction des maisons ou avaient vécu des hérétiques. Il y eut aussi en cette fin d'époque, mais en moins grand nombre, des gens livrés au bras séculier avec peine de mort par les flammes, bûcher que l'église laissait à la justice civile le soin d'allumer
Dans les années 1320 il y eut encore 5 condamnations à la crémation, nous allions vers les derniers bûchers cathares, ces victimes avaient soit refusé d'abjurer, ou de demander le pardon, ces derniers croyants portaient sans doute en eux une foi aussi inébranlable que celle de leurs prédécesseurs
PS: Jacques Fournier s'éteint en avril 1342 après avoir passé 7 ans sur le trône de Saint Pierre. Bien qu'il fut considéré par beaucoup comme moins virulent que les autres inquisiteurs, il ne semble pas que ceux qui ont échappé aux mailles de ses filets puissent être plein de mansuétude à son sujet ?? .....M de V
mardi 25 août 2020
3/3 De l'alchimie à la peinture
imaginatives de l'artiste, ont un sens très précis et d'une inflexible rigueur. Est ce l'intention édifiante d'un artiste d'évoquer les supplices infernaux ????, ou l'idée de faire réfléchir les mauvais fidèles ??????
mardi 4 août 2020
2/3) La persécution des Alchimistes
Le premier de ces deux adeptes, le médecin Arnauld de Villeneuve 1240-1311, qui fut même Recteur de l'Université de Montpellier ( insigne honneur), fut envoyé envoyé par le roi Jacques II de Catalogne en ambassade auprès du roi de fer, Philippe IV le Bel. C'est au cours de cette mission diplomatique que notre médecin aura des ennuis avec les autorités ecclésiastiques de la Sorbonne, faculté de théologie Parisienne !, celle ci ordonnera que ses écrits soient brulés en place publique de la main du bourreau
Le motif de ces ennuis n'étaient pas basés sur l'alchimie mais sur l'accusation de pratiques magiques, ainsi que sur l'exposé d'opinions philosophiques qu l'église jugeait hérétiques et dangereuses pour le peuple. Il dut à sa haute protection par le Pape Clément V de ne pas être plus sérieusement inquiété !
Mais après la mort du médecin, et surtout celle de son protecteur, en 1314, il passera fort peu de temps pour qu'un tribunal inquisitorial vienne confirmer à titre posthume le rejet de quinze propositions qui avaient été condamnées à Paris en 1309, par la faculté de théologie de la Sorbonne
Le second sera le malheureux Roger Bacon 1214-1294, surnommé docteur Mirabilis, qui des siècles avant Jules Vernes décrivait des voitures sans chevaux, des avions et des sous marins dans son oeuvre. Il va connaître les pires ennuis, et notre frère Roger passera quatorze années de prisons dans la cellule d'un Monastère !!
Mais ni l'un, ni l'autre de nos deux adeptes de l'alchimie ne se posaient en ennemis déclarés de l'église, ou en incroyants, bien au contraire !!!!. Pourquoi donc furent ils inquiétés ????, tout simplement parce que les tribunaux de l'inquisition craignaient qu'ils fassent usage de moyens touchant à la magie noire, La sorcellerie était l'obsession majeure à cette époque
Dans le cas ou l'accusé était convaincu de magie noire il encourait le dernier supplice, s'il était reconnu comme s'étant efforcé sciemment, par moyens diaboliques, de parvenir au but de ses recherches il risquait la mort dans bien des tourments. C'est sans doute ce qui fit- bien à tort précisons le- accuser nos deux personnages
De plus certaines hardiesses de pensées, ou de théories fumeuses pour l'époque pouvaient scandaliser !!. Le général des Franciscains condamnera le frère Roger Bacon pour avoir enseigné " des nouveautés suspectes ", il faut dire que le frère Roger était un esprit singulièrement prophétique, car un siècle avant Léonard de Vinci, il parlait déjà de machines volantes, de voitures sans chevaux et de sous marins explorant les fonds marins
Il serait arbitraire de nier de tels faits, mais outre qu'il faudrait tenir compte d'un arrière plan politique insoupçonné lors de tels procés !, leur existence ne constituait que des faits isolés par rapport au grand nombre d'alchimistes, qui au moyen âge, n'étaient jamais inquiétés en quoi que ce soit par les autorités ecclésiastiques !!!
mercredi 8 juillet 2020
1/3) Les Alchimistes dans la Société Médiévale
Un point semble devoir être noté avec certitude: si tout un chacun pouvait décider de se mettre à pratiquer l'alchimie il devait se procurer plusieurs manuscrits traitant du sujet, et ils ne devaient pas être facile à trouver, car il ne faut pas oublier que l'imprimerie ne fut inventée qu'à la toute fin du Moyen âge !!. Puis notre étudiant devait se constituer un laboratoire, acheter ustensiles et ingrédients afin de passer à la pratique !!
Il semble loisible de croire qu'il n'avait aucune chance de réussir " le Grand Oeuvre " tant qu'il n'aurait pas rencontré un Maître, qui l'instruirait des secrets décisifs pour ces opérations. Car aussi complet que puisse être un Traité, qui bien souvent était semé de pièges en écritures afin d'égarer les curieux, il restait toujours une pierre d'achoppement pour l'autodidacte médiéval, qui ne serait pas guidé par un Mentor !!
Or donc comme le dit le vieil adage, l'union fait la force !!, d'ou la compréhensible tendance chez nombre d'alchimistes à cette époque de vouloir se rencontrer et se concerter sur les problèmes pratiques, mais également à confronter expériences et résultats. Bien sur nous sommes encore dans le cas des hypothèses plausibles, mais tout le moyen âge en est pavé !
Paris comptait au XIV et XV siècles, deux lieux de rencontre ou nos spécialistes, qu'ils viennenr de la Capitale, des Provinces, ou de Pays étrangers étaient toujours assurés de nouer contacts avec leur pairs en alchimie !!
L'un de ces lieux était le portail de l'église Saint Jacques-la-Boucherie, point de départ parisien du pèlerinage de Compostelle, l'autre étant la façade de Notre Dame de Paris avec ses trois portails. Nicolas Flamel relatait ainsi ses rapports avec des confrères lors de maintes discussions....Je cite: de sorte qu'il ne se passoit pas jour, mesmement ( même) les festes et dimanches que nous nous assemblions au logis de quelqu'ung, et fort souvent le mien, ou à notre Dame la grande, qui est l'église la plus fréquentée de Paris, afin de parlementer des besoignes (travaux alchimiques) passées aux jours précédents !!!
Parfois des alchimistes décidaient d'associer leurs recherches et donc de travailler de concert à la poursuite du Grand Oeuvre. Le cas le plus exceptionnel sera l'association de trois compères Normands qui seraient parvenus au but final, si l'on en croit la tradition ??. Ce fut au château de Flers que ce trio d'adeptes labourèrent ensemble, Nicolas Valois, Nicolas Grosparmy et le curé Vicot. Ce ne sera qu'en 1975 que fut édité deux des Traités les plus importants du trio "les cinq livres ou la clef des secrets" et "le secret des secrets", mais des copies amoureusement caligraphiées de ces manuscrits passérent d'alchimiste en alchimiste jusqu'à la fin du XVIII siècle !!!
On pouvait aussi trouver de véritables sociétés d'alchimistes. C'est près de Naples, devant les membres d'un groupement de ce genre que Raymond Lulle (docteur illuminatus) aurait selon la tradition "teint" du mercure vulgaire ?
Vers 1450 deux alchimistes, l'un Français (jean Casnier), l'autre Italien (Jean de Pavie) s'éléveront avec force contre une société qui faisait circuler des livres réservés normalement à leurs seuls membres
A la même époque, milieu XV siècle, une société Anglaise d'alchimistes se réunissait dans l'église de l'Abbaye de Westminster. Il nous faut rappeler qu'au Moyen âge les lieux de culte servaient volontiers, en dehors des services religieux, à différentes sortes de réunions. Que ce soit des particuliers, des marchands des corporations ou des guildes. Il n'existait alors aucune structure ressemblant à une salle de conférence, un lieu de réunion, ou un foyer culturel
Si l'église était avant tout pour l'homme médiéval la "Maison de Dieu", c'était aussi en grande partie une maison commune. La loi en Droit Canon, précise que si le coeur de l'édifice appartient à Dieu et au Clergé qui y officie, le lieu de prière, lui, appartient au peuple des fidèles !!
C'était en fait le principal, voir même l'unique lieu possible pour des rencontres nombreuses, à cette époque une église grouillait de monde et pas seulement aux offices religieux
Pour terminer cet article, l'un des principaux alchimistes du XIII siècle, Saint Albert le Grand, donnait au début de son Traité "De Alchimia", une série de conseils destinés à ceux qui souhaiteraient travailler à la réalisation du Grand Oeuvre, il y mêlait étroitement les conseils de prudence aux impératifs financiers !!
Je cite: un alchimiste doit habiter loin des hommes, une maison particulière, l'alchimiste doit être silencieux et discret et ne doit révéler à personne le résultat de ses opérations. Il devra vivre dans la solitude à l'écart des hommes. Il choisira l'heure propice à ses travaux et devra attendre que les Constellations soient favorables
Il devra être patient et persévérant en opérant selon les régles ; la Trituration, la Sublimation, la Fixation, la Calcination, la Solution, la Distillation et la Coagulation. Il n'utilisera que des vases de verres ou des poteries vernissées. Il doit être assez riche pour supporter la dépense éxigée par ses travaux, et il évitera tout contact avec les Princes et les Gouvernants !!!
PS: article tiré du livre de Serge Hutin, Docteur ès Lettres, attaché de recherche au CNRS (la vie des Alchimistes au Moyen âge M de V