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jeudi 28 février 2019

N°290) Mercenariat au Moyen âge

Les mercenaires des derniers temps du moyen âge,  sont gens de métier qui louent leurs services pour suppléer une noblesse dont l'ardeur guerrière s'étiole, et qui préfère se livrer aux plaisirs dangereux mais lucratifs du Tournoi, ils laissent la place au mercenariat, une profession en forte hausse au bas moyen âge !

Or donc il y eut dans tous les états de l'Europe des combattants de métiers, qui ne disposaient d'aucun pouvoir, qui ne prétendaient pas non plus à en obtenir, mais qui cherchaient à s'employer pour vivre par le moyen des armes

Tel est le phénomène du mercenariat étranger ou indigène, comme les Archers Anglais engagés par les Ducs de Bourgogne, les Arbalètriers Génois, les Genétaires Espagnols, les Piquiers Suisses, les Mineurs Liégeois ou les Canonniers Allemands, je ne cite que ceux la car la liste est fort longue

Ces gens solidement encadrés et bien formés donnent naissance à ce que l'on peut appeler des " Militaires ". En d'autres termes, c'est faire appel à des gens de métier dont la profession est la guerre, et qui permet désormais d'éviter le recours massif au peuple. Aux gens de ces " Communes ", dont Philippe de Mézières disait à la fin du XIV siècle " qu'elles sentent aucunement de rébellion envers leurs seigneurs naturels, pour ce qu'elles se sentent toujours en servage "








Ces gens de métier suppléent aux carences militaire de la classe dirigeante, celle ci se désintéressant de la guerre en faisant reposer son pouvoir sur d'autres principes ou d'autres ressorts. Tel sera le cas des cités états d'Italie, au moins à partir du XIV siècle, et même pour L'Angleterre de la fin du moyen âge, quoique dans une moindre mesure

Mais le mercenariat présentait aussi de gros inconvénients. Il arrivait fréquemment que nos mercenaires échappent au contrôle de leurs employeurs, exerçant alors sans retenue leurs ravages sur le pays, et cherchant quand l'occasion s'en présentait à s'emparer, en tout ou partie du pouvoir !

Pour en citer quelques uns, songeons aux Cottereaux, Brabançons et routiers qui sévissaient du milieu du XII siècle , jusqu'aux premières décennies du XIII siècle. puis vint les Grandes compagnies du XIV siècle, les Ecorcheurs du XV siècle, pour finir par les compagnies d'aventure et à la Condotta en Italie

Non seulement ces gens de guerre représentaient un danger pour l'ordre public, mais également pour le pouvoir en place, car en dépit de leurs compétences, on doutait volontiers de leur dévouement, si vous arrêtiez de les payer ils partaient ou se retournaient contre vous. En bref ils n'étaient fidèles qu'envers eux mêmes au sein de leur formation de combat ( ce qui personnellement me paraît tout à fait logique)









C'est pourquoi il était conseillé aux Princes de n'y avoir recours qu'en dernière analyse et encore de façon parcimonieuse, mais voila une fois le doigt mis dans l'engrenage on y laisse passer le bras !! Car la guerre se professionnalisait de plus en plus, dès lors que la mobilisation de masse n'était plus de mise, et que le système féodal perdait une large partie de sa finalité première

Car quantité de nobles ne se souciaient plus de servir à la guerre, sinon contraints et forcés, en tant qu'éléments d'appoint et les états furent amenés à recruter de plus en plus de combattants de métier

Ainsi selon les circonstances, même s'il y eut toujours des non combattants, on trouvera désormais une masse populaire variable de non combattant de fait ou de droit, pas seulement les femmes, mais aussi les malades et les handicapés, puis les jeunes de 12, 14, 16 ans, et bien sur les vieillards au dessus de 60 ans



PS: documentation BNF, sur un texte de Philippe Contamine ...M de V

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