Si Bouvines avait vu les bannières de Flandre s'incliner devant l'étendard Royal de France, Courtrai vit les Flamands vainqueurs, suspendre aux voûtes de l'église Notre Dame, les pennons du Comte d'Artois et les éperons de nos vaillants chevaliers de France.
Cette bataille, comme les suivantes, la bataille navale de l'Ecluse, puis Crécy, Poitiers, Brignais, Nicopolis et pour finir Azincourt ( voir articles), sont de grandes défaites de l'Ost de France.
Mais elle nous offre un sujet d'étude sur le comportement de notre noblesse avant la guerre de cent ans. Car il est peu de famille d'ancienne chevalerie qui n'aient compté quelques uns des leurs parmi les combattants qui laissèrent la vie dans ces grandes journées historiques !!!
Au début du XIV siècle le comté de Flandres était un état fantoche du royaume de France, dont les villes bourgeoises faisaient le commerce de la laine depuis des décennies avec l'Angleterre. Le vieux Comte de Flandres, Gui de Dampierre, fait en 1297 une alliance avec Albion, mais les Anglois sont en guerre avec la France !!!
Très mal venu !! car on ne peut pas dire que c'est le grand amour entre Philippe le bel et Edouard premier d'Angleterre, les coups tordus de part et d'autres de la manche ne se comptent plus. Or donc quand Gui de Dampierre, Comte de Flandres renonce à sa loyauté envers la France, cela ne peut que déplaire à ce roi de France, possédant une idée hégémonique du pouvoir, son arrestation va faire entrer la Flandre en guerre !!
D'un autre côté les Bourgeois des villes qui commerçaient avec Albion, montaient en puissance, ils ne désiraient pas eux non plus subir le joug Français, celui ci s'étant effrité tout au long du siècle précédent !!
Une armée française va envahir la Flandre, le malheureux Gui vieux et infirme, ne saurait résister à son puissant ennemi et la détresse va s'appesantir sur les bonnes villes de Flandre !!
Le roi de France se rend sur place, son habileté et le soin qu'il prend à gagner le coeur des Flamands par une affabilité extrême, ainsi que sa promesse de ne porter nul atteinte aux franchises des villes auraient pu consolider la domination en Flandres !!
Mais voila !!..on place en 1300, à la tête de ce Comté ce benêt de Jacques de Chatillon (frère de la reine de France), ce vassal nommé par les lys de France est un incapable. Cet aristocrate rigide et imbu de sa noblesse n'arrive pas à prendre la mesure géopolitique de la Flandre
Il comptait régner avec le seul appui de la noblesse Flamande et Francophile ( Leliaerts), contre les intérêts des puissantes villes bourgeoises. Il accable les Flamands d'impôts, fait élever des citadelles dans le seul but de les opprimer !
La révolte gronde, Gand se soulève, puis Bruges, bientôt ce soulèvement fut général, la soupe est prête pour que se produise un petit massacre, exécuté par la vindicte populaire. Le 17 mai 1302, les Brugeois dirigés par Jan Breydel et Pieter de Coninck vont massacrer une garnison Française lors des Matines de Bruges
Le roi de Fer ne pouvait laisser impunie cette humiliation, c'est pourquoi en juillet 1302 il envoya une armée dirigée par Robert d'Artois dans le Comté de Flandre. Le 11 juillet la bataille fut menée sur le Groeningekouter à Courtrai.
Les Français rangés sous les bannières se lançaient force promesses de châtier ces Flamands, parlant avec mépris de leurs troupes à pieds, de leurs corporations de marchands allant au combat sans cottes d'armes. C'est typique de l'Ost de France, qui souvent se gausse avant de se retrouver le nez dans la fange !!!!
Courtrai sera la première raclée d'une très longue série, donnant un avant goût de ce que sera la fortune des armes de France durant la guerre de cent ans
Toujours impétueuse dans l'action, n'ayant jamais la prudence pour guide et portant dans la mêlée une témérité au delà du courage, ils se lancent vers ces Flamands résolus à vaincre ou à périr !!
Mais l'ardeur ne suffit pas !! ils se trouvent soudain devant des blocs de bourgeois, qui comme des forêts se hérissent de longues lances, l'assaut Français est contenu, hommes et chevaux tombaient percés de coups.
Puis les Flamands s'ébranlent et font mouvement, faisant entendre leur cri de guerre " Flandre au Lion ", ce sera le grand massacre, munis de haches et de Godendacs (célèbre arme flamande), ils abattent et égorgent, sans pitié, comme sur étal de boucherie les chevaliers de France !!
Les corporations de marchands ne comprennent pas les codes de la chevalerie, pour les Français, nul adversaire à qui rendre son épée pour avoir la vie sauve, aucune proposition de rançon, les Flamands ne font pas de prisonniers !!!
La bataille ne s'arrêtera qu'à la mort du Comte d'Artois, les Flamands ramasseront des centaines d'éperons sur le lieu du combat, de cette emprise qui fut appelée bataille des éperons dorés !!!
PS: documentation BNF.....M de V
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