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lundi 11 juin 2018

Bourreau et Bourelle ?

Après avoir enduré la question préalable, dont les diverses opérations festives étaient accomplies par des tourmenteurs spéciaux, le condamné à mort était enfin confié au " Maître des hautes Oeuvres ", c'est à dire le Bourreau !!!, à qui revenait exclusivement la mission de faire passer de vie à trépas les coupables.

Pendant le moyen âge, la fonction de Bourreau ne fut pas considérée partout de la même façon au sein des populations d'Europe. En France, Italie et Espagne, une idée d'infamie, un sentiment de salissure était attaché à cette profession. Au contraire en Allemagne, la bonne exécution de plusieurs sentences capitales pouvait valoir au bourreau titres et privilèges.

Chez nous en France, celui que l'on nommait le Tourmenteur Juré du Roi, était le plus infime, le plus insignifiant des officiers de justice. Ses lettres de commission qu'il recevait du Souverain, devaient être enregistrées par le Parlement, mais selon certains écrits il semble qu'après les avoir scellés, le Chancelier, dit on ?, les jetait sous la table en signe de profond mépris ???

Défense lui était faite d'habiter dans l'enceinte de la ville, à moins que sa demeure ne fut située sur les dépendances du Pilori, parfois pour qu'il ne fut pas confondu à la population, on l'obligeait à porter un habit particulier reconnaissable par la couleur, Jaune, rouge, voir Jaune et rouge









En revanche ses fonctions lui assuraient certains privilèges. En paris, il avait le droit de " Havage ", qui consistait à prélever sur chaque charge de grain amené au marché des halles ce qu'il pouvait prendre avec la main dans chaque sac de grains. Pour ce faire il utilisait une cuillère de bois, pour ne pas toucher le grain que plus personne ne voudrait acheter ensuite, ni même le marchand vouloir le vendre !!!

Il jouissait également de plusieurs impôts et redevances, comme le péage du petit pont à Paris, ainsi que la taille des marchands forains, le droit de prélever sur les chasse marées, sur les vendeurs de Harengs. Il percevait aussi l'amende de cinq sous sur tous les pourceaux errants  dans la ville de paris (voir article).

De plus il disposait de la dépouille des condamnés corps et vêtements, et enfin il percevait le revenu des boutiques et échoppes qui entouraient le Pilori, dans lesquelles se faisait le commerce du poisson au détail.

Il semble que la perception de ces divers droits constituaient une source de revenus, plus que confortable !! Or donc le prestige de la richesse va atténuer progressivement parmi le peuple ce sentiment de rejet du bourreau et de sa fonction. Ne leurs jetons pas la pierre cette réaction envers les gens fortunés existe encore de nos jours !!!

Certains bourreaux furent même considérés comme des notables dans plusieurs cités !!!!








Ajoutons que la croyance populaire accordait au bourreau une sorte de science pratique de la médecine que l'on attribuait à sa profession ?, on lui attribuait le privilège de la connaissance de certains moyens curatifs, pour des maladies que le médecin ne savaient guérir, ce qui n'était pas une mince affaire étant donné que les médecins ne savaient rien !!!!

Le citadin médiéval allait en secret chez le bourreau local, pour lui acheter de la graisse de pendu, que ce dernier vendait fort cher !! cet ingrédient passait dans la croyance populaire, comme la panacée universelle soignant bien des maux, le peuple était d'une crédulité proverbiale !!!

Rappelons aussi qu'il était coutume de croire en l'habileté de l'exécuteur des hautes oeuvres comme Rebouteux, il avait, toujours selon la croyance populaire, l'art de replacer bras et jambes déboîtées et de réparer les membres luxés ?

 Ne riez pas car il n'y a pas si longtemps que ça que notre pays n'a plus de Bourreau et cette croyance à perduré tant que nous en avons eut en activité en France, les vieilles croyances ont la vie dure !!!

De ce fait beaucoup de charlatans faisaient commerce d'éléments provenant des exécutions du bourreau, par exemple la vente de morceaux de cordes d'un pendu !!!







On trouve aussi parmi les historiens une autre affirmation, que plusieurs fois au XIII siècle, les fonctions de bourreau furent remplies par des femmes, mais seulement à l'égard des personnes de leur sexe !!

Cette affirmation se base sur le texte d'une Ordonnance datant du Roi Saint Louis, ou il commande, je cite: que les personnes convaincues de blasphèmes seront passés par les verges, les hommes par des hommes, et les femmes par seulement une femme et sans présence d'hommes pendant l'exécution de la dite sentence ?????

On est en droit de croire que cet usage ne subsista pas longtemps ! Pour ma part je n'ai jamais lu d'autres documents faisant état au moyen âge de femmes exerçant cette profession. Je pencherais plutôt pour une pudibonderie religieuse de ce Roi trop croyant que l'on nommait "Saint" !!!

A mon humble avis cette ordonnance ne dura que le temps de son règne ( je précise à nouveau que ce n'est que mon sentiment personnel que j'expose sur mon Blog !!!!)

PS: mais si l'on considère les attributions du bourreau dans l'exécution des sentences du tribunal, en matière d'écartèlement, de démembrement, ou du supplice de la roue ou l'on brisait les membres avec une barre de fer, le Bûcher, ou quand il fallait couper le nez, les oreilles ou les lèvres ???? Je n'ai jamais entendu ni lu aucun texte faisant mention d'une femme exerçant cette fonction M de V

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