A la fin du XIII siècle le luxe avait pris d'immenses proportions, l'or, l'argent, les pierres précieuses et les perles, brillaient de mille feux sur les habits des rois, princes et hauts barons du royaume. Mais cette mode, ou cette " pompe ", comme on disait à l'époque !, avait envahi également les classes fortunées de la bourgeoisie.
Ce qui pour deux raisons évidentes à l'époque, n'était pas pour plaire et mettait puces aux poitrails d'une noblesse fort jalouse de ses prérogatives.
Premièrement pour le fait que bien souvent le bourgeois est plus fortuné que le noble, ce qui lui permet de briller, sans avoir à emprunter pour assurer son rang dans la société médiévale. Deuxièmement cela avait le fâcheux inconvénient d'effacer ou de dissimuler par la tenue vestimentaire, les distinctions de naissance, de rang et de conditions !!! Au bas moyen âge la richesse semble être le maître mot de la mode vestimentaire.
A tel point que Philippe IV le Bel, par son Ordonnance de 1294, s'efforce de mettre bon ordre dans les excès d'une bourgeoisie qui faisait de l'ombre à la noblesse de France. En abordant le XIV siècle ou la mode semble avoir trouvé le costume d'une nation moderne, s'éloignant des critères romains, gaulois et francs, il me semble devoir récapituler la nature et le rôle des éléments qui constituent l'ensemble de ce nouveau costume.
Vers 1280, ou fin XIII siècle si vous préférez, l'habillement d'un homme, pas dans le sens que ce mot avait alors!!, et qui équivalait à la condition de Serf, mais de personnes à qui l'on accordait l'exercice de prérogatives humaines, qu'elles soient masculines ou féminines. A savoir les Clercs, les bourgeois et les nobles.
L'habillement se composait pour eux de six pièces indispensables, les braies, les chausses, les souliers, la cotte, le surcot (ou cotte hardie), et enfin le chaperon ou le chapeau.
Les Braies ou " brayes ", étaient un caleçon, ordinairement de tricot, quelques fois d'étoffes de laine ou de soie, voir même de peau, on tenait des gaulois cette partie de l'habillement, mais celles ci descendaient jusqu'aux chevilles, alors que fin XIII et au XIV siècle elles ne descendaient pas plus bas que le jarret. On les ceignaient sur les hanches à l'aide d'une ceinture nommée " braier "
Les Chausses, on entendait par la, ce que nous appellerions des bas, on appareillait l'étoffe et la couleur des chausses à celle des braies. On les faisaient tenir par un cordon qui se nouait sur les braies.
Pour les femmes sous la robe elles ne portent qu'une chemise longue ou " Chainse " et pas d'autres dessous, les culottes n'existent pas plus pour les hommes que pour les femmes.
Les Souliers, étaient faits de divers sortes de cuirs, soit de " Basane " terme regroupant les cuirs communs, soit de " Cordouan " ou cuir de Cordoue, ce que nous appellerions le maroquain ( d'ou le nom de l'artisan le cordouannier et plus tard le cordonnier)
On faisait généralement les souliers pointus, c'était toujours la mode des " poulaines " (ou pointes polonaises), introduites dans toute l'Europe depuis près de 300 ans
L'église était scandalisée par ses pointes démesurées, elle avait fulminé contre ces souliers, au point qu'elle les avaient presque mis au rang des hérésies !!!, il faut dire que selon la mode, à certaines époques, les pointes en étaient si longues qu'il fallait les attacher aux genoux par de fines cordelettes, depuis le goût s'était amendé quand à la longueur des pointes de poulaines.
On peut quand même noter que la mode pouvait dans certains cas suivre la politique de son roi, car lorsque Philippe IV le Bel entre en conflit avec l'église de Rome et le Pape Boniface VIII en particulier il est constaté un accroissement singulier de la taille des pointes de poulaines, on suppose une moquerie parisienne envers l'église de Rome !?! Je précise que nous parlons ici de souliers et non de bottes pour aller sur les chemins de France !!!
Outre les souliers de cuirs nous trouvions aussi les " estiviaux ", dérivé de estivia (chose d'été), chaussures faites de velours, de brocard ou autres étoffes précieuses montées sur une semelle de cuir;
Nos estiviaux ne pouvaient et ne devaient être employés que par temps sec, surtout quand on connait l'état des rues et ruelles des bourgs et cités du moyen âge !!
La Cotte correspondait à la tunique des anciens, une blouse à manches ajustées. Ces manches en étaient les seules parties visibles, le reste disparaissait sous le vêtement nommé " Surcot " ou cotte hardie, dans lequel était pratiqué d'assez vastes échancrures des épaules jusqu'aux hanches, et sur la poitrine, on montait sur celles ci de riches fourrures et par ces ouverture on pouvait voir les satins de prix qui doublaient l'intérieur de ce surcot
L'étoffe du surcot était de drap épais, couleur vermeil, ou bleu, ou tanné (brun rouge), pour les riches il avait un effet marbré. Quand aux gens de peu, le leur était de tiretaine ou de futaine.
Les grands seigneurs, princes et barons assortissaient la couleur de leurs surcots à celles de leurs armes (blasons), qu'ils faisaient broder dessus
Pour la petite noblesse qui servait ou étaient formés dans les grandes maisons, on disait qu'ils portaient une " robe " aux armes de tel ou tel seigneur
Ce seigneur était tenu de les entretenir, que ce soit pour les armes, la nourriture ou les vêtements, comme le surcot ou le manteau.
Pour un écuyer on pourra dire qu'il porte comme vêtement la " livrée " de son maître, à cause de la livraison de cette tenue qu'il leur était faite 2 fois par an !!
Le Chaperon se transformera en une véritable toque formée par une quantité de plis du tissu, que l'on disait disposés en bouillons, en fraises ou en crêtes, cette dernière disposition se nommait coquarde
Les Chapeaux étaient faits de divers feutres, ou en loutres ou en poils de chèvres. Les fronteaux quand à eux (sortes de galons de soie) qui entourait la forme du chapeau, pouvaient êtres chargés d'or, de pierres précieuses, ou motifs religieux selon le goût de son porteur.
PS: il était spécifié sur les ordonnances royales les tissus réservés à la noblesse et ceux réservés, pour les bourgeois et les gens de peu, il en allait de même pour les ceintures, les robes etc M de V
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