Le Léopard et le Lys se combattirent tels des titans d'un autre temps. Dans chaque camp nul ne recula d'un pouce, on préférait s'estropier que de céder.
Dans la marmite du diable le ragoût mijotait à gros bouillons, comme des bulles, les vies venaient y crever en surface, car était advenu le temps des règlements de compte, et personne ne s'en priva.
Par la vanité des familles, la suffisance des seigneurs, l'égotisme des individus, l'outrecuidance des suzerains, la prétention des vassaux, la province d'Aquitaine ne pouvait échapper au cataclysme attendu !!
Comme plume au vent la guerre se répand c'est tout le pays qui sera meurtri, terres pillées et gens pantelants !!!
Alors il y eut grand fracas d'armes, formidable vacarme,se répercutant de plaines en collines et de combes en cimes. Aux cliquetis des armes et aux froissements des armures, succédaient les ânonnements des adversaires, les cris de rages et de douleurs des hommes et des chevaux emplissaient l'atmosphère.
Les terres dégueulèrent de gens d'armes efflanqués, de routiers faméliques, s'engraissant sans scrupules sur les sols foulés par leurs destriers.
Comment se défendre ? contre un adversaire implacable et lutter contre cet invincible ennemi.
Sur ces territoires stigmatisés par maintes tueries, exactions sans nombre et massacres sauvages, vont se dresser les survivants à leurs mâchoires pousseront les crocs de la vengeance !!!
Les deux héros ne fléchissaient toujours pas, les horions stimulants les plaies vives, ainsi perdurait cette guerre qui par le jeu de trêves et de traités, les forces reconstituées et d'un coeur vaillant se précipitaient à nouveau sur l'antagoniste créature, lui portant sans compter force coups violents....la lutte sans fin se poursuivait !!!!
Albion se fit impérieuse, la France lui opposant son mépris ! Les deux se faisaient face en se toisant qui triompherait ???
On se gaussa au début que l'agresseur fut le plus insignifiant des deux, se disant qu'il faudrait un beau jour que la loi revînt au nombre et à la force !!!
Albion redoubla d'efforts, maints vaisseaux alimentaient les ports de débarquement, les pontons se couvraient de troupes, les forges tournaient à plein rendement, façonnant les minerais nécessaires aux équipements.
Cela ne faisait aucun doute, pour ces soldats sans fortune !! on allait conquérir un territoire revendiqué de droit, sur lequel on ferait fortune !
La France se relevait dolente des premiers échanges et lorsque flamboyèrent à l'horizon les pennons des envahisseurs, on ne voulut pas croire au danger qui se manifestait !
La France se disait : tout juste de quoi se divertir et tenir les hommes en forme ! Aux premières confrontations on comprit tout, plus de ronds de jambes ni de belles manières, plus de tergiversations ni d'arguties hors saison !!
Ils étaient férus de tournois, de légendes Arthuriennes et d'amour courtois ! dans la bataille ils épargnaient l'ennemi pour toucher rançon, il en allait tout autrement de la stratégie d'Albion !!
L'Anglais était venu pour tuer, non pour jouer, pour eux champs clos et joutes ne correspondaient qu'aux temps de paix !
Lorsqu'un chevalier Français mettait bas les armes, il se trouvait un piéton d'Albion pour l'égorger, les volées de flèches telle des nuées de frelons piquaient les armures à 300 pieds !
Les Anglais à un contre quatre vont étriller d'importance les français, infanterie et cavaliers vont se faire étriper ! Albion vainquit, le pré ensanglanté prouvait vers qui la fortune des armes s'était tournée !
L'outrage de cette deuxième rencontre engendra des représailles, plus de beaux gestes, de majestueuses actions ou de grands comportements, on s'accepta désormais comme routier de basse engeance quel que fut le camp !
Les combats gagnèrent en intensité ce qu'ils perdirent en bravoure, les adversaires n'en avaient cure ! peu importait les moyens pourvu qu'on l'emportât, l'un comme l'autre s'arc-boutant sur leurs positions du moment !
Les positions d'un jour et perdues le lendemain, au repli de la veille succédait l'avancée du matin, l'après midi passait à dénombrer les défunts et les veillées funèbres se substituaient aux chants guerriers !
Mais tant pis on poursuivait, on achevait la veuve, on massacrait l'orphelin ! puis on profanait le reste quel que soit le camp, les fourrageurs s'en chargeaient il fallait bien manger !
Le monarque d'Albion en décousait avec le souverain de la francisque !! Deux rois pour un seul territoire, deux rois avec les mêmes prétentions, tout deux légitimes, revendiquant sans concession la province tant aimée d'Aquitaine !
PS : sur un texte de légendes et chimères de l'Aquitaine médiévale de Serge Pacaud, livre que je me félicite de vous recommander M de V
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