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dimanche 2 juillet 2017

Seguin de Badefol, le sinistre Roi des Routiers !!!

Seguin III de Badefol
Il faisait parti de ces aventuriers de tous pays, Allemands, Anglais, Wallons, Italiens, Espagnols et Français, tous pour la plus part issus de petite noblesse, ou bâtards de familles, sans droit de succession.

Seguin de Gontaud, seigneur de Badefol est d'une autre envergure, surnommé Chopi ou Chopin, qui signifiait boiteux en vieux patois, sera l'artisan de la fameuse bataille de Brignais ou l'ost de France se fit étriller d'importance ( voir article la grande compagnie, relatant la bataille )

Un de ses chefs de route disait: Tout était nôtre, ou rançonné à volonté, tous les jours nous avions nouvel argent ! Les vilains nous pourvoyaient et nous envitaillaient en nos Chastels, fournissant, blés et farines, pain cuit et avoine pour les chevaux, litières fraîches pour les hommes ainsi que bons vins! Nos charniers regorgeaient de bœufs, brebis et moutons gras, ainsi que poulailles et autres volailles! Nous étions servis et étoffés, gouvernants comme des rois. Quand nous chevauchions, tout le pays tremblait devant nous, tout était nôtre en allant comme en revenant !!




Seguin de Badefol est le descendant des Gontaud de Nogaret, pendant dix ans, deux provinces du sud de la France vont courber l'échine sous son joug, subissant sa loi et celle de sa compagnie, surnommée la Margot, en hommage à sa mère.

Il semble correct de penser que les gens de ces régions ont du honnir cette mère d'avoir engendré pareil fils!!! Car à la seule évocation de son nom, hommes, femmes et enfants se signaient en espérant ne jamais tomber dans les mains de ce sinistre personnage Périgourdin.

Froissart le nomme comme roi des compagnies, peut être à cause de sa victoire de Brignais, alors même que les compagnies n'avaient pas de chef désigné à leur tête, et le Pape Urbain V le nomme fils d'iniquité !!

Il commence sa carrière au service du roi de France, mais les manières de l'ost de France et de ses chevaliers le ragoûtent fort peu, vers 1350 il passe du côté Anglais avec le roi de Navarre et Comte d'Evreux, il pille pour son compte villes bourgs et châteaux. Mais en homme prévoyant et retors, se garde bien de donner à ce suzerain la part qui lui revient, d'un autre côté le roi de Navarre ne lui payera jamais ses gages.






Sir Robert Knolles ou Kanolle
Ce qui fait qu'après le traité de Brétigny, sa fortune personnelle lui permet d'entretenir une compagnie de mercenaires composée de plusieurs routes, ayant chacune leur capitaine.

En 1362 à l'âge de 31 ans il est à la tête d'une petite armée composée de 5000 hommes permanents, mais pouvant aller jusqu'à 8000, son appétit de pouvoir et de conquête, va en faire le capitaine le plus redouté des compagnies.

Il pille Alès, envisage de prendre Avignon, mais renonce à cause des murailles de la ville, s'empare de Monbrun, Mende et rançonne Murat.

Puis avec l'aide de son compère en rapines, Bertucat d'Albret, devient maître de Brioude. il va s'établir un court moment à cet endroit.






Il va charger son frère Tonet, ( aussi mauvais coucheur que lui ), d'opérer en Lozère, avec sa horde son frère ravage la région, la petite ville de Hanse ne résiste que fort peu de temps à la Margot.

Seguin en fait son lieu de villégiature, de cette base il organise une foule d'expéditions fructueuses, rançonne le Comté de Mâcon et l'archevêché de Lyon entre autre !!!









En 1363 le Pape excommunie tous les chefs de routes, pour Seguin c'est comme si le pape avait pissé dans un luth, il se dit lui même ami de dieu et ennemi des autres!!!

Mais en 1366 il passe tout de même un accord avec le pape pour que soit levée son excommunication (... on ne sait jamais ), puis avec le roi de France, lui garantissant moyennant 20 000 florins de se rendre avec ses troupes en Espagne afin d'aider Du Guesclin.

Cependant il avait aussi une autre idée, il souhaitait sur son chemin rendre une petite visite de courtoisie au roi de Navarre, qui ne lui avait toujours pas payé ses gages correspondant à ses années de service sous sa bannière.

Bien sur il ne comptait pour rien le pourcentage de tout ce que lui même aurait du lui verser sur la totalité des rapines effectuées pendant cette période!!!







Il comptait bien s'abattre tel un Gerfaut sur cette contrée, il était fin, mais le roi de Navarre ne l'était pas moins!!

Ce dernier lui envoie une délégation afin de le flatter puis de l'accompagner jusqu'à son palais royal d'Olite au sud de Pampelune, notre Seguin y arrive le 3 janvier 1366, avec une petite délégation de ses hommes, pour y séjourner jusqu'au 11 du même mois.

Le roi de Navarre est un Prince du sang, d'une culture étendue, et d'un abord fort agréable, il conduit Seguin en un lieu nommé Falces, ou notre routier fut accueilli comme un prince, repas pantagruélique, lascives danseuses et forces musiciens entrent dans la danse et mènent la fête, le tout accompagné d'abondantes libations.






qui fauche si souvent doit finir par être fauché!!

Seguin qui pourtant est d'un naturel méfiant, semble ne pas sentir le piège, cette négligence, ou cette erreur de jugement va lui être fatale.

A la fin du repas le routier se sent mal, il est soudain pris de violentes convulsions, se roulant peu de temps après sur le sol dans d'atroces souffrances !!!


Selon les sources il fut empoisonné par du sulfure d'arsenic, le plat assaisonné de la sorte se trouvait être une tarte aux fruits confits. Il va mettre six longs jours à mourir.

Son funeste destin ne lui permettra pas d'hériter du château familial, mourant avant son père, c'est l'un de ses frères, Pierre qui héritera du domaine.










PS: pour le coup je vous l'accorde Charles II fut bien moisi et retors !!!, mais d'un autre côté pouvait' il laisser s'abattre sur ses terres une compagnie de 5 à 8000 furieux ? je vous laisse le mot de la fin!!! le conteur M de V


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