La fabrication des armes et des armures occupait au moyen âge un très grand nombre de gens mécaniques (ouvriers), il arriva même qu'à certaines périodes de cette guerre de cent ans..... ( 116 ans) en fait ! ou les conflits étaient épisodiques mais fréquents, que la fabrication d'armes soit insuffisante par rapport à la demande.
Même les armuriers de Paris qui étaient pourtant fort nombreux intra- muros, ne pouvaient suffire à la tâche
Cette profession était fort considérée, ceux qui la pratiquait dans l'une ou l'autre des différentes spécialisation, revendiquaient le droit de ne pas fournir de personnel de leurs officines pour le guet de la ville. Ils en sont affranchis par le fait que leur métier est de servir les nobles, chevaliers et écuyers, sergent d'armes et les garnisons des châteaux
La communauté des armuriers sur une ville comme Paris était la plus nombreuse parmi les artisans. Selon un recensement ils sont au nombre de 148 au XIII siècle, 126 au XIV siècle et 91 au XV siècle.Fin du XVI siècle alors que les techniques de combats avaient évoluées on trouvait encore une soixantaine de Maîtres armuriers dans la capitale.
Au XIV siècle il faut même parler " des statuts des corporations " du métier d'armurier !!! ce terme n'existe pas encore. Ainsi trouve t'on le Fourbisseur, il fabrique épées, lances, Braquemarts, miséricorde, haches et masses, toutes ces choses permettant de longues discussions philosophiques en plein air !!!!
Les Haubergiers, fabricants cotes et jupes de mailles, les Heaumiers fabricants toutes variétés de casques de cuirasses et bras d'armures, les Ecassiers pour boucliers écus targes et rondaches, les Brigandiniers, pour les cuirasses légéres (brigandines) pour les fantassins, et pour finir les Trumeliers forgeant cuissards grèves et solerets.
Ce n'est que dans le courant du XV siècle que ces métiers, ces savoirs différents furent regroupés en une seule corporation celle des Armuriers. Pour les manches des armes le travail était confié aux menuisiers et pour les fourreaux des épées, les étuis des poignards c'était les Fourreliers qui travaillaient le cuir et particulièrement le cuir bouilli
Il nous faut aussi parler de ces " armes du diable " dénomination inspirée par la condamnation lors du second Concile de Latran, je veux bien sur parler de l'Arc et de l'Arbalète qui appartiennent au paysage médiéval au même titre que la hache ou la masse d'arme.
Une différence reste à noter si le facteur d'arc ne fait que des arcs, l'armurier fait des arbalètes mais pas d'arcs
Les Archiers en France fabriquaient leurs arcs et leurs flèches avec de l'érable, ils avaient une puissance et une portée moindre par rapport à l'arc de guerre Anglais en If .
Les Arbalestriers fabriquaient leurs redoutables armes à tir tendu ( pouvant atteindre les 200 pas), les viretons épais servants de projectiles sont appelés bougeons ou bougons, ces projectiles étaient fabriqués par des Bougonniers ou Bougeniers.
La supériorité de l'arc réside dans la rapidité du tir, il pouvait traire au moins 8 fois, dans le temps d'un seul tir et du rechargement de l'arbalète.
Par contre cette dernière était bien plus puissante et beaucoup plus précise du fait de son tir tendu, il était beaucoup plus facile de devenir un bon tireur à l'arbalète que devenir un maître archer, cependant le matériel était fort lourd et le Pavois aussi. Les arbalétriers ont payés fort cher leur spécialité a Crécy.
L'état d'armurier revêt donc tout au long du moyen âge une grande importance, toutes ces armes et armures de formes et de façons si diverses, si savamment étudiées et assemblées.
Que ces hommes portèrent pendant plusieurs siècles, ces chevaliers et leurs chevaux bardés d'acier dont le métier était la guerre. je vous laisse imaginer la colossale quantité d'armes et d'armures fabriquées par ces artisans, pour ne pas dire artistes !!! car il suffit de se rendre dans un musée pour constater que certaines étaient de véritables œuvres d'art
Ce n'est que vers le milieu du XIV siècle que les parties de l'armure, jusqu'à lors distinctes les unes des autres, commencent à constituer un ensemble ou tous les éléments se relient et forment une carapace articulée d'acier avec rivets, charnières, boucles et cuirs.
Nos chevaliers ruinaient leurs domaines pour se procurer des armes et des armures de plus en plus résistantes et perfectionnées.
En France on fabriquait de bonnes armures réputées pour leur légèreté, en Allemagne pour leur solidité et en Italie pour leur élégance.
C'est ainsi que des Artisans étrangers obtenaient lettres patentes les autorisant à s'installer en France. Il suffit de lire Christine de Pisan pour être convaincu qu'au quatorzième siècle, le commerce des armes et armures était plus que florissant.
Nos armuriers avaient une si large besogne, (veuillez considérer la taille de l'ost français à Crécy, Poitiers, Azincourt) et je ne parle la que des grandes batailles!!! et cela même s'il faut rabattre sur les chiffres des chroniqueurs de l'époque (voir articles sur les différentes batailles)
Nos armuriers purent tout à loisir peaufiner leur savoir et perfectionner leur art. M de V
PS: Selon le statut de 1290 le Fourbisseur ou l'Armurier était tenu de vêtir ses ouvriers, pour un montant d'au mois cinq sous par tête. On se doit de représenter la corporation et l'on n'accueille pas quelqu'un de noblesse ou même le plus simple chevalier et leurs épées avec des ouvriers en guenilles
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