Les meilleurs haubergons étaient ceux couverts de mailles d'acier, rondes ou plates, auxquelles la trempe avait donné la dureté et l'éclat.
Elles reprenaient avec le fourbissage, le brillant du neuf, on employait pour ce faire, le son des céréales, on trouve souvent dans les livres de compte des armuriers, les dépenses faites pour l'achat de cette matière.
Froissart lui même n'a pas manqué de citer le haubergon parmi les armes et armures, que les combattants fourbissaient entre deux combats
Pour les confectionner, ils étaient obligés selon les lois et les règlements de leurs guildes de n'utiliser que des mailles neuves! Les mailles qu'ils récupéraient sur des vêtements hors d'usages ne pouvaient servir qu'à monter d'autres pièces
Certains textes précisent que les mailles devaient être en bon acier trempé, mais que toutefois les Haubergiers pouvaient les confectionner en maille de fer, pour peu que le fait soit déclaré sans ambiguïté à tous les clients.
Dans les maisons nobles, les trésoriers spécifiaient dans leurs dépenses, les quittances de remise en état d'un Harnois du maître des lieux ou de l'un de ses chevaliers. celles ci précisaient l'emploi du cuir pour la réparation. Les pans et les manches du Haubergon, plus exposées à souffrir du frottement des pièces d'armures demandaient de fréquentes réparations. On peut lire dans les dépenses de la Comtesse d'Artois qu'elle fait refaire les pans et les bras en cuir de cerf du harnois de son neveu Robert, futur Comte de Beaumont.
Les peaux brutes, ou crues destinées à cet usage étaient spécialement travaillées à l'Alun. La peau non traitée a tendance à se rigidifier et à se rétracter, le tannage à l'alun, appelé Mégissage au moyen âge, était employé dans une solution d'eau, de sel, de farine, de jaune d'œuf et d'huile d'olive. Une pâte est faite par réduction au feu de ces ingrédients, cette pâte sera ensuite appliquée au moins deux fois sur la peau pour devenir par réaction du cuir. Le produit obtenu donnait un cuir très blanc d'une grande souplesse, que l'on pouvait teinter comme un tissu.
Le harnois pouvait être fait entièrement dans ce cuir, ou dans une confection tissu et cuir, les mailles étaient clouées dessus. Si le harnois demandait une révision complète, il était confié à un maître artisan, travail délicat car il fallait déclouer les mailles pour les nettoyer sur les deux faces, en les faisant passer dans la botte à tourner avant de les reclouer sur notre haubergon
Mais avant de remonter les mailles le maître confiait à l'un de ses aides ou apprentis la tâche de battre à bras rompus avec un bâton le vêtement. Ils obtenaient par ce procédé le retrait du dépôt de poussières accumulée dans le tissu et dans le cuir par une longue utilisation du vêtement par son propriétaire.
Ajoutons que le harnois étant fort coûteux, peu de guerriers avaient la possibilité d'en posséder plusieurs, il devait donc être confié à un armurier que lorsque ce n'était plus possible de l'entretenir soi même.
Il est évident que si les mailles étaient juste plaquées par dessus version cotte de maille l'entretien était plus facile.
Encore nous faut il différencier deux sortes de haubergons, le harnois de toute botte et le harnois de botte cassée.
Le premier, de toute botte n'était qu' à l'épreuve de l'arc, ce qui pour nous pouvait paraître suffisant, mais pour le combattant du moyen âge la nécessité est tout autre !!!
Le second quand à lui, dit de botte cassée, est d'un tout autre niveau, il avait subit l'épreuve du vireton d'arbalète tendue par engin !! Nous parlons là de l'arbalète de guerre, tendue à l'aide du pied et du crochet de ceinture ou de l'arbalète à manivelle ou à cry.
La c'est du sérieux!! la force d'impact était énorme car l'arbalète est une arme à tir tendu d'une grande force. Pour résumer la valeur de notre Haubergon dépendait de la qualité des étoffes et des cuirs employés, de la nature des mailles , rondes, plates, du type de montage clouées ou plaquées. Et le plus important si les mailles étaient d'acier, façon, de toute botte ou de botte cassée, ou alors s'ils étaient simplement.......en fer. Haaarrrghhh !!! mauvais plan le fer, visez un peu le monstre en dessous, et dites moi maintenant quel Haubergon vous choisiriez ???
PS: Il suffisait d'une quinzaine de jours pour devenir un tireur correct à l'arbalète, alors qu'il fallait cinq ans d'entrainement quotidien pour devenir un bon archer.
Cette arme terreur des chevaliers, pouvait même à 90 mètres encore percer une armure et sa portée selon l'arme pouvait aller jusqu'à environ 300 mètres. M de V
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