Grande était au moyen âge la popularité des nomades qui venaient égayer les foules et qui pendant un moment apportaient avec eux, comme un remède, l'oubli des maux.
C'étaient les Ménestrels, Jongleurs, faiseurs de tours, chanteurs, dans un temps ou les livres étaient une denrée fort rare, et le théâtre inexistant, la poésie , la musique et le rêve voyageaient avec eux sur les chemins.
On les trouvaient dans toutes les fêtes, les festins, les tournois.
On leurs demandaient comme à un médecin ou un apothicaire, un remède, une panacée permettant l'oubli des problèmes quotidiens, au même titre que deux pintes de bière ou de vin à la taverne qui provoquant l'euphorie, chassait pour un temps les soucis.
Ce rôle était noble et tenu en grande révérence, ils arrivaient dans des tenues bigarrées en un lieu, la tête pleine d'histoire belliqueuses, de contes d'amour et de prestes chansons, ou le spectateur se laissait aller au rêve et au rire.
Au XIV siècle, l'évolution des moeurs et des connaissance aidant, tous ces romans héroïques, ces récits puissants ou touchants avaient été remaniés, on y avait ajouté des descriptions fleuries, des aventures plus compliquées, des merveilles extraordinaires!!
Beaucoup furent mises en prose et désormais on les lisaient au lieu de les chanter, ce qui marque le début des romans de cette fin du moyen âge
Les héros se voyaient dès lors imposer des taches et des quêtes de plus en plus compliquées, et devaient surmonter ces obstacles, et triompher d'enchantement de mages maléfiques ou de fées merveilleuses.
On leurs donna ce charme mystique et sensuel dont les images sculptées ou peintes du XIV siècle ont gardées une marque si prononcée
Ces scènes, ou ces peintures vivantes offertes au public, déjà présentes au XIIIeme, sont encore plus goûtées au XIV siècle et au fil du temps elles vont se déplacer insensiblement du roman vers le conte, puis dans des poèmes moitié contes moitié romans.
C'est le style si cher à Geoffroy Chaucer, tel que son " Troïlus ", il avait perçu le changement, senti que les goûts des gens avaient changés, s'ils étaient encore curieux des anciennes histoires c'était sans passion, et que ces récits désormais servaient d'ornements dans les bibliothéques
Dans les archives on trouve le rôle de Thomas Brankingham, le trésorier d'Edouard III d'Angleterre, il porte de nombreuses mentions de ménestrels royaux à qui l'on paye une pension de sept pence et demi par jour, ce qui est logique vu l'engouement de ce roi pour les récits de romans de chevalerie.
Tant qu'il y eut dans les châteaux, le hall ancien, ou grande salle, endroit ou se prenait en commun tous les repas, les ménestrels y furent admis. On peut même dire que les architectes qui construisaient ces Châteaux tenaient compte dans leurs proportions de la nécessité de leur présence.
Les troupes de ménestrels ne sont pas à confondre avec les stars qu'étaient les troubadours du précédent article, ces auteurs compositeurs et poètes évoluaient dans d'autres sphères ils étaient le plus souvent d'extraction noble, ou furent pour certains anobli pour leurs compositions
PS: se reporter sur l'article, influence des troubadours en Angleterre M de V
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