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mardi 30 mai 2017

Albion la vie nomade suite 2

Les Princes et la noblesse: ils voyageaient à cheval, mais aussi en voitures, selon l'âge et la condition, certaines dames étaient à cheval, comme d'autres préféraient la voiture. Les plus belles " je parle des voitures, bien sur! "à quatre roues sur deux essieux, étaient sculptées vers le moyeu, tirées par trois ou quatre chevaux, on trouve, sur l'un d'eux un postillon monté et armé d'un fouet à plusieurs lanières.

De solides poutres peintes reposaient sur les essieux, soutenant le cadre,sur lequel s'élevait une voûte en forme de tunnel, l'ensemble comme les essieux était peint sculpté et cloué a souhait. L'ensemble était rustique, mais l'élégance des détails était du plus bel effet ( voir exemple article I )

Les bancs garnis de coussins brodés, ou le voyageur pouvait languir en position demi couché, avec de plus gros disposés aux quatre coins, on suppose pour amortir les cahots de la route. L'intérieur tendu d'éblouissantes tapisseries finissaient cette décoration ostentatoire. C'est dans ce genre de véhicules que languissaient les dames de la cour, adulée par les chevaliers en côte hardie, chevauchant à leurs côtés.




 Posséder une voiture pareille était un luxe!, que dans les grandes familles on se léguait par testament. Quand on sait pour vous donner un ordre de valeur, qu'un boeuf coûtait treize shillings et cinq pences de l'époque, ce type de véhicule représentait un troupeau de 1600 boeufs.

Il n'y avait pas d'endroit en Albion ou l'aspect du cortège royal ne fut connu, les voyages de la cour étant incessants, ils ne passaient pas plus d'un mois au même endroit.

Imaginez la taille du convoi sur ces chemins défoncés!!! d'autant que pour vous dérouter, j'ajoute, que la ou se rend le roi, tout l'appareil de justice le suit, mais également tout une faune d'individus peu recommandables, des gens de sacs et de cordes, qui suivent les princes et la cour afin de glaner ce qu'ils peuvent.




Volant  et assassinant au besoin!, cette engeance gravite autour du pouvoir depuis que le monde existe, ils ne contribuaient pas, loin s'en faut à rendre populaire  dans le pays le prochain passage du cortège royal.

Juges Shériffs et Baillis: En Angleterre la Justice est nomade, les magistrats de Londres se rendaient dans les Comtés, comme les shériffs et les baillis dans les bourgs de leurs districts, ils parcouraient en tout sens le pays pour redresser les tors.

Les tournées des shériffs et des baillis devaient avoir lieu deux fois l'an, à leur passage on convoquait les jurés, pour traiter les cas de vol, d'assassinat, d'incendie, de rapt, de sorcellerie, d'apostasie, vagabondage et bien sur les destruction de ponts et de chaussées.

De leurs côtés les juges errants passaient en revue dans les Comtés, les articles de la couronne. La fréquence de leur passage était de 4 fois l'an, et c'est en pleine cour comtale qu'ils siégeaient, car ils en avaient la présidence, pour les crimes et délits et surtout les infractions aux statuts de la couronne. En exemple: tel grand seigneur qui aurait emprisonné arbitrairement des voyageurs passant sur ses terres (ben voyons,.... comme ils sont taquins ces nobles!!!!!).




Moines, abbés et autres ecclésiastiques: lorsqu'ils sortaient de leur Abbaye, Monastère, ou même Cathédrale, ces gens d'église modifiaient volontiers leur apparence, il devenait difficile dès lors de les distinguer des gens de la noblesse. Bien sur, pas tous évidement, mais ceux qui occupaient des fonctions importantes au sein de leur ordre, ou du chapitre de leur cathédrale le pouvaient.

Chaucer donne une description amusante des habits du moine mondain, mais les conciles sont plus virulents et vont beaucoup plus loin que la satyre du poète. Celui de Londres en 1342 les fustigent leur reprochant de porter des vêtements dignes de chevaliers, à revers de fourrure ou de soie, portant ceintures de prix et bourses dorées.

Reprochant encore à ces ecclésiastiques, " ces fashion victimes ",d'avoir barbes longues et bagues aux doigts, portant au côté des couteaux semblables à des épées. En un mot commençant, tout le luxe des grands de ce monde, les défenses les plus sévères leurs sont faites pour l'avenir.




Mais les évêques n'étaient pas mieux, quelle large vie  menaient ces prélats..!!!, entretenant bon an  mal an une quarantaine de personne autour d'eux, tranchant fort de la noblesse dont ils étaient tous issus.

Ecuyers et fauconniers, pages et valets, clercs de sa chapelle, charretiers et gens d'écuries, cuisiniers et gâtes sauces, et bien sur des messagers.

Il faut dire qu'ils étaient forts riches, possédant beaux manoirs, entourés de grasses terres, et possédant de lucratifs moulins à grains, l'ensemble appartenant à l'évêché. Ce riche prélat quand il voyage se déplace comme le roi avec sa cour, ses chariots de bagages, des écuyers et les fauconniers, et ses gardes.

Il tenait son rang comme seigneur de l'église, propriétaire de vastes domaines, entouré de serviteurs et bien sur de ses familiers.




Tous ces personnages que nous avons cités plus haut, sont gens de condition, on peut dire la partie aristocratique dirigeante d'Albion, et cette partie de la société anglaise et pratiquement la seule à savoir lire et écrire, exception faite de la grande bourgeoisie dont était issu Chaucer.

Il faut donc à cette société dirigeante, des messagers et des courriers, familiers des routes d'Albion et grands connaisseurs des chemins de traverse.





Si les pauvres attendaient l'occasion d'un voyage, la visite d'un ami ou le passage d'un membre de la famille pour pratiquer l'échange oral d'informations, il n'en va pas de même pour les riches et les puissants.

Ces courriers ou messagers, qui avaient pour mission de porter partout en Albion et voir même dans toute l'Europe les lettres et missives, n'étaient pas gens ordinaires. Ils devaient être capables de faire face à toutes situations, avoir l'esprit d'initiative, savoir se défendre, et avoir une connaissance approfondie des chemins et de la géographie des lieux de destination.

Prenons le Roi Edouard III, il entretenait à titre fixe douze messagers ( fort bien payés au demeurant) qui le suivait partout, ils étaient prêts au départ à tout instant, de jour comme de nuit, afin de porter en tous lieux la correspondance royale.

Mais de ces missions il s'en trouvait de fort peu ragoûtantes, voir même répugnantes!!! Quand il chargeait quelqu'un de porter dans ses bonnes villes d'Angleterre, des quartiers de cadavres appartenant à un supplicié pour trahison. Dans ce cas ce n'était plus en tant que simple messager que se faisait cette livraison (passez moi l'expression !! ), il représentait la justice royale! il était accompagné d'une escorte portant bannière royale.





De tous les voyageurs le messager est le plus rapide, c'était avant tout un excellent cavalier, habile aux armes, et sachant se tirer d'embarras dans les auberge et sur les chemins.

De plus ils avaient le privilège de passer à travers champs, même parmi les blés!!, sans qu'on eut le droit de les arrêter et de leur prendre argent de leur bourse en guise d'amende ou de dédommagement.

Malheur à quiconque s'avisait de les arrêter, car pour peu que l'expéditeur fut puissant, les amendes pour retards causés à leurs messagers pouvaient atteindre des sommes colossales. Citons pour exemple ce benêt de Constable, qui eut l'idée saugrenue d'emprisonner le messager de la reine !!!!, l'amende pour mépris envers sa souveraine se montera à 10 000 livres Sterlings, mais il lui fallut donner 2000 de plus au messager à titre de dédommagement.

Petite prime: Edouard III, donne quarante Marcs de rente à vie, au Messager de Philippa de Hainaut, sa Reine, quand il vint lui annoncer officiellement, la naissance du Prince de Galles (le prince Noir)


PS: comme quoi rien ne change quand on s'attaque aux puissants!!!, suite bientôt M de V

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