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mardi 11 avril 2017
Le Maréchal Arnould d'Audrehem
A l'attention des lecteurs: Je vais essayer de rester objectif et de vous dépeindre le personnage tel qu'il était au XIV siècle, mais il représente pour moi tout ce que ne devait pas être un chevalier, j'exècre ce sinistre personnage, bien vous voilà prévenus!!
Né vers 1300 (1300-1302) en pas de calais dans le village de Audrehem, proche de la rivière Hem et à 4 lieues de Saint Omer. Son père était chevalier, mais il faut bien l'avouer malgré les recherches nous ne savons rien de sa jeunesse.
C'est à partir de 1332 que nous pouvons commencer à le suivre sur le chemin de sa formidable ascension sociale. On le trouve en Ecosse ou il prend part avec des troupes françaises à une expédition contre l'Anglois, le chef de cette compagnie est le seigneur de Garencières.
Il rentre au pays en septembre 1337, il rejoint l'Ost à Amiens convoqué par Philippe VI de Valois en Août 1338. En 1340 c'est un nouveau départ pour l'Ecosse avec 200 hommes d'armes qu'il commande conjointement avec le seigneur d'Aubigny, son retour en France se fait en 1341.
Il traverse de nouveau la mer pour faire parti du corps expéditionnaire qui battra en retraite devant les troupes commandées par Edouard III.
De retour sur le continent en juillet 1342 on le nomme Capitaine du Roi en Bretagne, il se trouve à la défense de Ploërmel quand elle fut prise par Edouard III dans la même année.
En 1343 grâce à l'appui du Prince Jean Duc de Normandie (futur Jean II le Bon), il obtient 700 livres de rentes qui lui sont versées par le trésor royal. Il s'attache à ce Prince comme un bernicle sur son rocher et s'empresse de suivre son mentor à Châtillon et à Aiguillon quand le roi Philippe VI décide d'éloigner son fils de la zone des combats lors de la première chevauchée d'Edouard III, ce qui fait que notre Arnould ne participera pas à la bataille de Crècy en 1346.
En septembre 1349 le roi tente la reprise de Calais en l'assiégeant, et si Jean de Vienne parvient à entrer dans la ville en suivant la grève, quelques hommes dont notre parangon de la chevalerie y entrèrent en bateau, il est fait prisonnier puis envoyé en Albion en attendant le paiement de la rançon.
De retour en France il se marie avec Jeanne d'Hamelicourt, veuve de Jean de Walincourt, il devient de ce fait Châtelain d'Angoulême et capitaine de guerre du Comté.
Quel grand capitaine nous avons la!! Alors même que cette région des Flandres est en proie à d'incessants combats, il restera éloigné des zones de conflit bien à l'abri derrière les murs de sa ville.
La mort du roi Philippe VI en 1350 va propulser notre personnage vers les sommets, se plaçant dans l'ombre du roi Jean II le bon, qui lui avait si bien mis le pied à l'étrier lorsqu'il était duc de Normandie.
Il figure peut de temps après parmi le vaincus de la bataille de Taillebourg, prisonnier de nouveau il attend le paiement de la rançon que le roi payera. De retour dans sa ville il fait le voyage jusqu'à paris afin de passer devant Notaire pour une donation au dernier vivant, le couple n'ayant pas eu d'enfant,
Oh joie pour la France car il en est de ce personnage comme de certains oiseaux, il faut trouver le nid et casser les oeufs! " je m'excuse je divague.....)
Notre homme est devenu fort étoffé et sa richesse est due aux largesses de son roi, qu'il savait si bien flatter. Il figure dans les combats du 6 et du 15 juin 1351 et sera peu de temps après nommé Maréchal grâce à la Cerda le favori du roi.
Les missions que l'on va lui confier sont bien au dessus de ses prétendues qualités guerrières, nommé lieutenant du roi en Poitou, Saintonge, Limousin, Angoumois et Périgord, il va désormais puiser largement dans les caisses du royaume. Nommé depuis peu lieutenant du roi pour la Normandie il devient l'ami de la Cerda devenu Connétable du royaume et favori du roi, comment pourrait il en être autrement développant tous deux le même culte de la personnalité. C'est lors d'un repas avec le favori du roi et Du Gesclin au château de Montmuran que notre Arnould se fait remarquer pour son incompétence, les Anglais de Calvelay avaient eut vent de notables logeant dans ce château, ils avaient décidé de tendre une embuscade.
C'était sans conter avec notre breton teigneux de Bertrand, qui ne se campait jamais dans un endroit sans placer des guetteurs, la manoeuvre éventée il y eut fort belle escarmouche, car dans cet âpre combat fut fait prisonnier Calveley. Mais ce haut fait d'armes eut lieu sans la présence de notre baudruche gonflée d'orgueil qui prétendit ne pas avoir eut le temps de s'armer, et les autres alors!!?. Malgré tout le voila une nouvelle fois nommé lieutenant du roi en Artois, Boulonnais et Picardie, ou des troubles semblent nécessiter une répression énergique. Il est à son affaire dans ce domaine et semble posséder les compétences, mais il est vrai que combattre villageois, bourgeois et paysans mal armés lui laisse le temps de s'équiper pour une fois....
C'est tout autre chose Quand Edouard III sort de calais pour entreprendre une nouvelle chevauchée, le roi se porte à sa rencontre avec l'ost, devinez....,,? Hé oui une fois de plus pas d'Arnould, on se trouve pourtant dans sa région et pour un Maréchal cela fait brouillon!! Mais lorsqu' Edouard III fait demi tour, qui voit on apparaître, notre divin maréchal qui se lance à la tête de ses hommes pour harceler l'ennemi. laissez moi rire, il n'attaque rien du tout à part quelques traînards qui conduisaient des chariots de butin. Il retourne ensuite vers son roi se venter d'avoir participé à la retraite des Anglais, il n'y avait pas plus menteur que cette outre gonflée d'orgueil, il faut dire que cela ne semblait pas déranger notre monarque.
Notre roi va promulguer un nouvel impôt et provoquer de ce fait la colère du peuple, des villes entières se révoltent, pour Arras c'est Arnould le spécialiste que l'on envoi et il s'y entend le bougre, il fait pendre 100 bourgeois le 27 avril 1356 et le lendemain il en fait décapiter 14, pour ces belles actions guerrières Jean II va lui octroyer 1000 livres de rentes qui s'ajoutait à sa pension de chevalier de l'ordre de l'étoile. Lui au sein de cet ordre voila qui laisse rêveur, et il est loisible de penser que la chose a du en faire rire plus d'un, surtout quand on sait que la règle primordiale de cet ordre était l'interdiction de reculer au combat!!!! Voila pour Arnould qui avait les ongles si pâles un effroyable dilemme, lui qui à la bataille montrait plus souvent son cul que son poitrail.
Cela étant dit nous arrivons à la bataille de Poitiers ou la les fanfarons ne sont pas de mise, une fois de plus il montrera son cul en tournant bride et sera fait prisonnier. En Angleterre son roi lui permet de faire des navettes entre les deux pays, en tant que prisonnier sous caution il peut aller et venir, la seule chose qui lui soit interdite c'est de porter les armes contre les Anglais, voila qui arrangeait bien notre batteur d'estrade.
Cependant la guerre reprend Edouard lassé de ne pouvoir faire signer un traité à son avantage, reprend le titre de roi de France, débarque en octobre 1359, ravage le nord et marche sur Reims pour se faire sacrer roi. Il ne peut prendre la ville de force et part hiverner en bourgogne, puis marche sur Paris c'est alors que survient la catastrophe du Black Monday, provoquant l'arrêt de la chevauchée et le début des négociations du traité de Brétigny
Notre Arnould a retraversé le bras de mer vers son roi prisonnier, ils seront même malades ensemble au dire des chroniques Anglaises. Il faut désormais nous pencher sur un fait singulier, au dire de ses chroniques notre Arnould touchait une pension sous forme de rente viagère versée par le roi Edouard III......!!!!, nous ne saurons jamais pourquoi il la touchait.
Après la paix de Brétigny, notre personnage va largement fricoter avec les routiers des grandes compagnies et bien que le roi le charge de guerroyer contre eux il sera absent de la bataille de Brignais, mais il semble évident qu'il ne pouvait se battre contre ceux qui lui rapportaient tant de pécunes.
Il partira avec eux en Espagne est sera fait une nouvelle fois prisonnier à Najera par le Prince Noir, qui le traitera de parjure et de traître, de parjure parce qu'il n'avait toujours pas payé la rançon de sa capture de Poitiers, mais de traître cela laisserait supposer " que la pension qu'il touchait de l'Angleterre ", n'était pas à notre avantage. Arnould meurt au mois de décembre 1370
Pour conclure que dire de notre maréchal, lui qui fit parti d'une armée en retraite en Angleterre, vaincu à Ploërmel, absent à Crécy, prisonnier à Calais, absent de la guerre des Flandres, vaincu à Taillebourg, absent à l'escarmouche de Montmuran, fuyant à Poitiers, pensionné par l'ennemi, absent à Brignais et prisonnier à Najera.
Lui le spécialiste de la répression des bourgeois et des paysans, faisant joyeusement de grands massacres de gens désarmés, lui le voleur absorbant les fortunes en se servant à pleines mains dans les deux camps, menteur et traître à sa parole, mais surtout traître à son roi qui l'avait couvert d'honneurs et d'or. Etsurtout n'oublions pas son incapacité au combat, il restera dans les mémoires comme un aposthume planté dans la fesse de son monarque ce qui ne semblait pas le déranger pour s'asseoir.
PS: Quel grand Maréchal nous avons eut la!! Ce qui est surprenant dans tout cela c'est qu'il ait vécu si vieux, car en toute logique il aurait du depuis fort longtemps mourir écrasé par le poids de sa vanité M de V
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tres interessant. mais a mon avis caractere de police un trop petit, donc difficile a lire, on est tente de "decrocher" plus vite. Boone continuation !
RépondreSupprimerSuper intéressant et joli travail de recherche.
RépondreSupprimerHélas Messire ! Nous avons tous autour de nous, rencontré ce jour d'huis un vilain de cette envergure : que Dieu nous garde de ces opportunistes !
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