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samedi 7 juillet 2018

Qui était vraiment Olivier le Daim ?

Selon Jean Patrice Boudet, Olivier le Daim n'a plus aujourd'hui la place de choix que lui réservait l'époque romantique !!

Foin de ronds de jambes et de creux prétextes !! Nous ne somme pas ici pour replacer sur un piédestal notre fumeux Barbier, surtout quand on connait la réelle nature de ce triste sire, ainsi que ses méfaits, abus de pouvoir, trafics d'influences et escroqueries en tout genre

Il est le fils d'un barbier Gantois, et se nomme " Olivier de Neckere ", il entre au service de Louis, encore Dauphin, en 1457. Dès l'an 1461 il apparaît dans les registre de l'hôtel du roi, avec le surnom de " le mauvais ", ce n'était en fait que la traduction française de son nom Flamand, qui signifiait " génie malfaisant des eaux ". En France on va même aller jusqu'à substituer le surnom de " le mauvais ", pour lui donner au fil du temps celui de " le diable " et pour cause !!!!!!!!










Il faut savoir que la mentalité populaire avait tendance à voir dans l'identité d'un individu, le reflet de sa personnalité profonde. Tout se transmet de bouche à oreille, personne, ou si peu, ne sait lire ni écrire, les informations comme les réputations voyagent ainsi, on imagine les conséquences !!!

Tant que notre sinistre personnage reste dans l'ombre de l'hôtel royal, le problème reste pour lui mineur, mais voila l'homme a une ambition dévorante. A partir de 1473 on le voit sortir de l'anonymat, nommé contrôleur du grenier à sel de neufchâtel en Bray, Capitaine du pont de Saint Cloud (deux postes procurant de juteux bénéfices), et Capitaine de Meulan, par le Roi !!

Il va même l'anoblir et comme ce surnom de " le mauvais ", seyait fort peu à un noble, il va lui substituer celui de " Le Daim ". Le roi lui octroie des armoiries, meublées d'un chevron accompagné en pointe d'un Daim passant, avec à dextre un rameau d'olivier et à senestre une demi ramure de daim. Que voila de pompeuses armoiries pour un pareil ruffian !!

Notre quidam n'en peu plus, il se gonfle, pavane et fait l'important, il adore se montrer et briller, tout le monde connait la fable de l'âne qui voulait devenir plus gros que le boeuf !!!!











Aussitôt notre parvenu en rajoute !!!, le roi lui ayant donné le Comté de Meulan, qui avait été réuni au domaine royal au XIII siècle, hors donc pas de Comte!!!, Olivier va en usurper le titre ! et faire surmonter ses armoiries d'une couronne Comtale !, on peu constater que même à cet époque le ridicule ne tuait pas !!

En janvier 1477, il est envoyé comme Ambassadeur à Gand, auprès de Marie de Bourgogne. Selon le Chroniqueur Philippe de Commynes, le contraste entre sa petite condition d'origine et le faste de son habillement était tel !! qu'il confinait au ridicule.

Cette ascension spectaculaire, soulignée par la grossière ostentation, de ce pompeux barbier, ne fait qu'attirer les regards sur sa condition première.

Ses contemporains en seraient restés la, si Olivier le Daim, se croyant intouchable, ne s'était rendu coupable de multiples méfaits !!

Il s'était par le fait identifié lui même au rôle démoniaque de son surnom et ses victimes disaient qu'il avait bien mérité ce qualificatif de "mauvais" qu'on lui avait attribué en France !!!

Le roi n'avait aucune confiance envers ses hauts barons et beaucoup trop envers ces gens du peuple qu'il avait hissé à des fonctions dans son gouvernement, il en sera bien mal remboursé au moment de sa mort (voir article)











Après la mort de son roi vint la disgrâce d'olivier !! Son procès au parlement donne à ses adversaires qui avaient subis ses exactions, l'occasion de se venger et de le désigner par ce jeu de mot :


     "Olivier le diable, dit le mauvais Daim !!!"



En août 1483 il est incarcéré à la conciergerie, il y est avec un autre favori du nom de Doyat, qui lui ne sera condamné qu'au désoreillement, Pffffff !!! le chanceux !!!

Le daim est mis en accusation, pour vols, meurtres, emprisonnements arbitraires, trafics d'influences et escroqueries en tout genre !!!

Condamné à mort, il sera pendu comme un vulgaire manant malgré son titre de noblesse et sa fausse couronne comtale !!

C'est donc dans le châtiment choisi que l'on trouve en cette fin de XV siècle, la confirmation éclatante du côté malfaisant de notre barbier... le chemin est fort court du Capitole à la roche tarpéienne !!!!!





PS: en témoigne cette épitaphe, attribuée à un certain Roland de Montfaucon, je cite: Ci gist le Diable, Baptisé le Daim, Jugé pendable, Barbier Suzerain, ...édifiant non ??? M de V

jeudi 5 juillet 2018

N°205) La Garde Ecossaise de Louis XI

Il possédait une garde fort belle et efficace, composée exclusivement d'écossais, elle se composait d'un Capitaine, 2 gens d'armes et leurs hommes, puis 25 archers de garde et de 97 archers de corps, ce qui nous faisait environ 150 hommes

Comme tenue ils portaient tous la Brigandine, de triple épaisseurs, avec entre les deux dernières couches des lames d'acier se chevauchant comme des écailles de poisson à l'extérieur elle était renforcée de clous, par dessus ils portaient une jacque de drap rouge, verte et blanche, ornée de broderie et portant la devise royale

Pour la tête il portaient une salade garnie d'un plumail assortis aux couleurs de la jacque de drap, enfin selon un historien Anglais ils portaient une banderole en sautoir qui leur barrait la poitrine

Leur Bannière formée d'une étoffe de taffetas vermeil bordée de franges, rouge, verte et blanche portait en champ un soleil d'or

Cette garde rapprochée était bien encadrée, bien entraînée et d'une loyauté à toute épreuve et elle recevait toute l'attention d'un roi qui était plus proche du peuple que de ses hauts barons et grands feudataires du royaume








Louis XI les traitait fort bien, leur Capitaine recevait 2000 livres par an, ses deux gens d'armes en recevaient 288, les archers au corps 276 et les archers de garde 216

Il leur accordait des lettres de naturalisation, leur facilitait par des dons de toutes nature leur établissement en France

Il les laissait jouir d'une grande liberté, certains contemporains trouvaient cela excessif même, on peut en juger par certaines réclamations des élus de Tours qui déposaient plainte au bailli de la cité

Ils se plaignaient des excès que d'aucuns archers de la dite garde, faisoient subir aux hôtes des auberges et tavernes ou ces derniers estoient logés !!!

Nos écossais sont de bons compagnons, aimant franche table, bonne chair et boissons gouleyante !! de bons ripailleurs appréciant plaisante compagnie

Louis leur pardonnait beaucoup, parce qu'il appréciait leur service et leur loyauté sans faille, ils l'accompagnaient en effet partout et dans tous ces déplacements

Lors de ses entrées dans ses bonnes villes, ou de ses entrevues avec des souverains étrangers et des Ambassadeurs ils étaient encore la, dans les chasses dont le roi était si friand, ils étaient au plus prêt et bien sur à la guerre ou ils étaient encore plus proche de leur souverain

C'est ainsi qu'à la journée de liège ils lui sauvèrent la vie, car ce roi n'était pas comme ses barons, ses hommes n'était pas la pour la parade, son corps de garde était efficace discipliné, affûté bref des soldats de métier

Bien sur ils avaient une situation enviable, bien loin de cette terre d'écosse ou une grande partie de la population vivait dans la pauvreté, pour ne pas dire dans la misère !!!! Ils étaient reconnaissants des bienfaits accordés par le roi de France








Leur professionnalisme les mettaient à des lieues de cet ordre de Saint Michel, cet ordre de chevalerie que Louis XI ne créa que pour s'attacher des seigneurs de renom, imitant pour cela l'ordre de la toison d'or, de ce paon bouffi d'orgueil de Duc de bourgogne

L'ordre se composait de 36 chevaliers, portants de fastueux habits, recevant 4000 livres de pension par an et qui posaient leurs augustes postérieurs, lors de leurs réunions dans de haut sièges ornés de leurs armoiries

Cela devait faire sourire ce roi, pour qui le seul but était de faire disparaître cette chevalerie dépassée et qui ne pouvait être comparée à notre écossais qui sentait son professionnel à plusieurs lieues !!

Louis XI était un roi guerrier, beaucoup de gens oublient cet état de fait, jeune Dauphin il commandait déjà à la guerre, il était tout sauf un débutant!!!!

C'est lui qui fait venir 6000 Suisses commandés par Guillaume de Diesbach et c'est encore lui qui eut l'idée de les utiliser pour former son infanterie, (voir article Louis XI et ses instructeurs Suisses)

Il en fera une armée aussi efficace que sa garde écossaise, on le nomma le roi des bourgeois !, mais il était proche de ces gens de ces artisans, il avait comme eux le goût du travail bien fait, du professionnalisme.


PS: je ne vais peut être pas me faire des copains avec cet article ou je brise le mythe de cette chevalerie obsolète de cette fin du XV siècle mais les faits sont la !!!! M de V


mercredi 4 juillet 2018

De l'éducation des femmes au moyen âge

Quand on se représente l'ensemble des Universités et des facultés qui furent établies du XIII au au XV siècle en Europe et particulièrement en France, avec cette multitude de collèges qui constituait l'enseignement dans notre pays !!

Tout en tenant compte des privilèges accordés aux écoliers et à leurs maîtres, par les Papes et les Rois ( voir articles), sans oublier ce grand nombre  de bourses fondées en faveur des étudiants pauvres, cela laisse rêveur pour une époque aussi éloignée ????

Or donc aussi lent que puisse paraître le progrès des études et des sciences au Moyen âge, on ne saurait méconnaître que l'éducation de la jeunesse n'ait été une constante préoccupation des ecclésiastiques des rois, voir même des seigneurs féodaux ou de la haute bourgeoisie !!

Mais il est déraisonnable de croire que pour les filles, tout au long du moyen âge, l'éducation fut aussi soutenue, voir même faire l'objet de soins diligents comme pour celles des garçons









Cependant ne jetons pas la pierre à nos ancêtres, car au XIX siècle, époque bien plus proche de nos mémoires, les femmes n'avaient pas plus de droits qu'au moyen âge et certaines pas du tout !!

Pour leur défense il faut préciser l'existence de toutes ces écoles monastiques, si répandues au moyen âge et d'ou sortirent de Charlemagne à Charles VIII, tant de femmes remarquables par la variété des connaissances et mêmes certaines par le talent d'écrire !!!

Cela étant dit, considérons l'éducation des femmes de l'époque, depuis le XIII jusqu'à la fin du moyen âge. Sous le terme d'éducation, nous parlons de celle qui se donnait de manoirs en châteaux ainsi que dans quelques opulentes maisons de la haute bourgeoisie !!

Nous parlons de Dames assises en bonne place lors des tournois et des joutes !, ainsi qu'à la chasse ou dans les cours d'amour !, ornement de toutes les fêtes, lisant les romans de chevalerie, protégeant les artistes, sachant admirer la beauté d'un manuscrit et qui ne se défendaient pas d'aimer ou de rechercher ce qui pouvait contribuer à l'embellissement de la vie !!!! Nous commencerons donc par la haute société médiévale.










On rencontre ces femmes du nord au midi, à la cour des Comtes de Toulouse, à celle du Prince noir à Bordeaux ou encore en Bourgogne et bien sur à celle du roi de France, elles inspirent les troubadours et les trouvères !!! Si je ne devais en nommer qu'une, qui par la variété de ses travaux m'impressionne et qui alliait l'inspiration poétique à la fidélité et la rigueur de l'historien, je nommerais Christine de Pisan

Pour ces dames il y avait deux sortes d'instruction, le Cloître, avec son inflexible austérité, mais qui dispensait une solide et sérieuse instruction et celle que l'on dispensait dans le manoir paternel sous les yeux d'une mère avec le concours de maîtres étrangers !!

Dans la deuxième solution ces filles possédaient un sentiment des arts, une science aimable et une délicatesse de goûts, avec une ouverture d'esprit que l'on ne pouvait pas trouver dans un cloître, mais qui sommes toutes ne portait pas très loin ! Essayons de pousser plus loin notre recherche








 Elles étaient avant tout initiées aux vérités de la religion, possédaient des bases de latin, car les rites religieux comme la messe et les prières étaient en latin, mais plus certainement formées à la pratique et à la grammaire de la langue vernaculaire, sinon pour la grande majorité des filles l'apprentissage se bornait à l'étude de l'abécédaire !!

Donc outre la langue maternelle, les études des demoiselles de noblesse et d'un petit nombre de filles de bourgeois aisés, se bornait à la récitation de fabliaux et de romans, à l'apprentissage du chant en s'accompagnant de la harpe ou de la viole, un peu d'astrologie, la fauconnerie pour la chasse, la science des échecs très en vogue au moyen âge, mais surtout des bases solides dans le domaine médical.

Qui comme chacun le sait sont nécessaires aux filles et femmes de noblesse, pour soigner un frère, un père ou un mari, rentrant blessé de la chasse, d'un tournoi ou de la guerre !!!

Il faut donc reconnaître que l'éducation des femmes sera fonction de la condition et du genre de vie à laquelle on la prépare, qu'elle soit de noblesse ou de la haute bourgeoisie, dans les deux cas elle aura plus de chance si elle n'a pas de frère bien sur !!!!









Qu'en est il maintenant de l'éducation du reste des femmes de cette nation, c'est à dire l'immense majorité du pays, car avant les épidémies de peste nous sommes quand même 16 millions en France !!!!

Parmi les filles de la bourgeoisie, la plupart étaient envoyées au couvent, peu demeuraient avec leurs parents, quand aux filles d'artisans et de paysans, elles étaient très grossièrement élevées. Pour les unes, l'abécédaire,les prières en latin, filer et coudre, pour celles de la campagne les travaux de maison et  des champs, sarcler l'avoine et le blé, s'ajoutent aux prières apprises. Il ne faut pas croire que le couvent était une punition, pour beaucoup c'était une planche de salut permettant d'échapper à la misère et à l'esclavage familial, car dans les campagnes les enfants servaient bien souvent dès le plus jeune âge d'ouvrier agricole









Il faut bien comprendre que parmi les filles de la noblesse ou de la haute bourgeoisie il y eut des femmes dont l'éducation avait été négligée, prenons en exemple Jeanne d'Arc, qui hormis le domaine religieux ne savait rien, elle était pourtant la fille d'un notable de sa région, possédant 20 hectares de terre au XV siècle !!!!!

Pourtant il ne manquait d'écoles élémentaires pour les deux sexes dans les campagnes et les villes . Paris comptait en l'an 1380, pas moins de 21 écoles élémentaires réparties dans les différents quartiers de la cité.





PS: peut être faut il y voir comme à notre époque un manque certain au niveau de la cellule familiale ?? du moins vu la dureté de la vie ils avaient des excuses, rien ne change tout se transforme M de









Les peintres au Moyen âge

Le peintre au moyen âge est considéré comme appartenant à un métier respectable, relevant de l'église et de la noblesse, en conséquence il est exempté de certains impôts et du service du guet.

Ces artisans embellissaient les églises les édifices officiels du gouvernement royal et bien sur les châteaux des nobles, sans oublier leurs demeures dans la cité. Il faut y ajouter la haute bourgeoisie qui bien souvent plus riche que la noblesse n'était pas en reste !!

En vieux français nous trouvons les termes de " Painturiers, painturage et plate painture, cette dernière dénomination correspondait aux travaux des bâtiments et à la peinture murale

Comme pour les autres métiers il faut aller rechercher dans les statuts des corporations, qui furent compilés dans un registre, par Etienne Boileau au XIII siècle et la BNF nous donne la possibilité de consulter le livre des métiers









On constate dans ce livre, qu'Etienne Boileau confondait les peintres et les imagiers sous un même statut, il faut croire que dans l'esprit de ce temps les deux professions se valaient et se complétaient l'une l'autre ???

Au point de vue de la décoration d'une église, d'un château, d'une maison,peu importe l'édifice!, peut être que le peintre imagier retenait davantage l'attention, par le fait qu'il donnait vie à des statues et des bas reliefs en colorant les chairs et les vêtements des personnages taillés dans le bois ou la pierre.

D'ailleurs dans les statuts du livre des métiers il n'est pas fait mention, de ce que nous appelons aujourd'hui un " peintre en bâtiment ". Néanmoins cet oubli sera réparé en 1391, par l'ajout d'une sentence du Prévôt, dans laquelle on trouve notées diverses prescriptions touchant la peinture murale!!

Mais était ce vraiment un oubli ?, ou tout bonnement que dans sa simplicité, l'homme médiéval, voyait le même artisan dans celui qui peignait des carreaux sur les murs, les arcs de voûte, des solives de bois, un ciel d'étoiles sur un plafond ou des figures religieuses et des statues, comme dans celui qui peignait des écussons armoriés, des bannières, des chars de voyage et des arçons de selles, ou encore des enseignes de boutiques ???. Je vous laisse vous faire votre propre opinion !










Au XII siècle les couleurs employées étaient l'ocre jaune, le brun rouge clair, le vert, le bleu, le rose et le violet.

Elles étaient broyées au jaune de l'oeuf et à la colle. En France, l'emploi de la peinture à l'huile ne se généralise, sauf quelques exceptions, qu'au commencement du XIV siècle.

Mais c'est au XII siècle qu'un moine du nom de Théophile, écrit un ouvrage traitant de la peinture à employer pour les murs et le bois, dans ce document, on trouve une méthode pour mêler les couleurs à l'huile de Lin,

Il donne également un procédé pour sécher plus rapidement cette peinture à l'huile, en utilisant selon les couleurs de la gomme de cerisier ou du blanc d'oeuf comme siccatifs









Selon Viollet le Duc, les artisans du XIII siècle employaient quelques fois la peinture à l'huile et les vernis.

Au XIV siècle, nous avons une trace écrite par Jean Coste, artisan peintre, qui établit un devis pour les travaux qu'il va effectuer sur le château du Vaudreuil, je cite: Toute ces choses ci dessus devisées et écrites, seront faites de fines couleurs à l'huile et les champs seront faits de fins ors enlevé (en relief).

Mais bon!, force est de constater que la peinture à l'huile est connue en France depuis le XII siècle au minimum. Je dis cela par rapport à mes propres recherches, je rappelle que je ne suis pas historien, donc il est possible que je fasse quelques erreurs !!!!








Au moyen âge, Notre Dame de Paris, avait un aspect décoratif superbe ! Les trois grandes portes étaient peintes de couleurs éclatantes et dorées, les niches des Saints étaient peintes, la galerie des Rois et les arcades sont coloriées et dorées également.

Pour l'extérieur qui était peint aussi, on utilisait du noir, pour border les moulures, remplir les fonds, cerner les ornements

Pour les habitations particulières dans la cité, des notables hauts bourgeois et nobles, les pans de bois étaient peints de chaudes couleurs et par dessus les pinacles de ces hôtels particuliers on trouvait de belles images dorées. Si je vous passe les odeurs !!! la ville devait être belle à visiter, dans certains quartiers bien sur !!!! 

Nota: La peinture murale anime plafonds et murs des églises, mais pas uniquement, les châteaux, les hôtels princiers, ceux des hauts barons, mais aussi les bâtiments du pouvoir municipal, ainsi que les demeures des riches bourgeois. Ceux qui avaient l'escarcelle bien garnie vivaient en couleurs !!


PS: Ce ne sera qu'au XVI siècle que l'on renonça à la couleur, qui fut remplacée, à mon grand regret, par la sévérité de la pierre nue M de V

lundi 2 juillet 2018

Tapissiers du Moyen âge

La Tapisserie est une profession essentiellement décorative, comptant parmi les plus anciennes manifestations de l'industrie artistique en France.

Le terme Français pour Tapis vient du Latin " tapes, tapetis, tapetem, tapetum ", désignant les étoffes de laines à longs poils qui serviraient de tapis de tapisserie ou de housse !

Cela représente donc trois idées différentes de décoration, le tapis pour le sol , la housse pour les meubles et la tapisserie pour les murs

Cet art remonte à la plus haute antiquité, l'Inde et l'Egypte furent les premiers dans ce domaine, les peintures funéraires égyptiennes, indiquent la forme et la composition des métiers à tisser

Les villes égyptiennes les plus renommées, pour leurs manufactures de tapis, housses et tapisseries, étaient Babylone, Sidon, Carthage et Alexandrie. La Gaule une fois conquise, va assimiler les procédés artistiques de la tapisserie des Romains, qu'eux mêmes avaient empruntés à l'Egypte !









Les invasions barbares vont faire disparaître des villes les industries de la tapisserie, leurs savoirs comme pour beaucoup de professions va se réfugier dans les Abbayes, Cloîtres et Monastères, pour resurgir parmi le peuple aux époques de paix et de civilisation qui vont suivre les grandes invasions!

A tout seigneur, tout honneur !! Commençons par la fameuse tapisserie de Bayeux, du XI siècle, relatant la conquête de L'Angleterre par Guillaume le Conquérant. Cette pièce ne fait pas moins de 70 mètres de long!, pour 50 centimètres de haut.

Cette bande de toile brodée contient 55 scènes marquant les étapes de cette épopée guerrière et chaque scène porte une légende latine expliquant chaque représentation.

Il en fut fait des copies au moyen âge tant elle avait grande renommée . On voit dans un inventaire des Ducs de Bourgogne, datant de l'an 1420, la dénomination suivante: long tapis de haute lice, de l'histoire du Duc Guillaume de Normandie, ce qui bien sur ne peut être qu'une reproduction de l'original

Au X siècle la plupart des décorations tissus dans des édifices quels qu'ils soient, venaient en grande majorité de l'Empire Grec ou de l'Asie, cependant peu à peu on en trouvera certaines provenant de l'industrie nationale








Vers la fin du X siècle en l'an 985, on connait une fabrique de tapisserie dans l'Abbaye de Saint Florent de Saumur. Puis en 1025, Poitiers exporte ses tapisseries jusqu'en Italie, dans le même temps, les Abbayes de Saint Denis, Saint Waast et de Saint Martin du Canigou fabriquent elles aussi des tapis

Sous Saint Louis, nous voyons apparaître les tapissiers " sarrazinois ", ainsi nommés parce qu'ils imitaient les tapis d'Orient, velus et épais, alors que chez nous ils sont toujours ras !

Au XIV siècle les tapisseries d'Arras étaient très prisées, en l'an 1396 le Comte de Flandres doit payer à Bajazet (suite à la bataille de Nicopolis, voir article), une rançon pour son fils. Parmi les objets constituant ce paiement, figure une collection de tapisseries d'Arras représentant les exploits d'Alexandre le Grand

On possède les textes et statuts de la profession, sous le règne de Saint Louis, grâce au livre des métiers de Boileau, fin XIII siècle, mais les spécialistes semblent penser que les premières règles de cette communauté sont plus anciennes et remonteraient à la première moitié du XII siècle ??? Ce qui devait être le cas pour d'autres professions d'ailleurs ( voir articles livres des métiers et Etienne Boileau Prévôt de Paris), certaines corporations possédaient déjà des statuts que Boileau a remis au goût du jour !!!!








On trouvait deux divisions principales dans le métier de Tapissiers, les " Sarrazinois " déjà nommés et les tapissiers "Nostrés " qui faisaient tapis, housses et tentures à la française ( à poils ras)

Puis nous trouvons les tapissiers nommés "de haute lice ", travaillant le drap de soie et de velours, mais qui dès 1302 vont rejoindre la corporation des tapissiers sarrazinois

En dehors nous trouverons les " Crespiniers ", fabricants de coiffes et de dais d'autels à l'aiguille ou au métier, puis fin XV siècle les " Contrepointiers ", marchands de meubles et de tapisseries qui rejoindront la corporation des tapissiers Nostrés, ils faisaient aussi des tentes et des pavillons en coutil et toiles non teintes M de V










dimanche 1 juillet 2018

Les Charpentiers au moyen âge

Par Charpentier il faut entendre " ceux qui euvrent du tranchant en merrien ", c'est à dire ceux qui oeuvrent en taillant dans le bois de chêne !!

Ce qui comprenait les charpentiers " Grossiers ", ce que je nommerai le gros oeuvres du bois de charpente, puis les " Huchiers ", fabricants de coffres et de huches, les " Huissiers " fabricants les huis et les portes, ensuite on trouve les " Tonneliers ", les " Charrons ", et les " Cochetiers " fabricants de bateaux.

On trouvait aussi les " Couvreurs de maison " qui couvraient les toits avec des tuiles de bois, et les " Tourneurs et Lambrisseurs " qui faisaient les lambris

C'est vers 1290 que les charpentiers Grossiers se séparent administrativement des autres, prenant le titre de " Charpentier de haute futaie ", ou encore de " Charpentier de la grande coignée ". Les autres Huchiers et Huissiers, que l'on nommera plus tard menuisiers, devinrent " les charpentiers de la petite coignée "

Quand aux autres ouvriers " tranchant du merrien ", ils se dégageront progressivement de la communauté d'origine des charpentiers, nos tonneliers, charrons, couvreurs, cochetiers et lambrisseurs auront des règlements particuliers en fonction de la spécificité de leur métier au XIV et XV siècle. Merci à la BNF et à Jean Husson pour ses traductions du vieux Français !!!!!!!









Nos charpentiers gagnaient par jour, 32 deniers en été et 26 en hiver, il fait jour moins longtemps en hiver donc moins d'heures de travail.

La Livre Tournois, se divisait en 20 sous et le sou en 12 Deniers, si l'on considère que le denier représente 21 centimes actuel, en tenant compte que le pouvoir de l'argent était selon les périodes de 5 à six fois supérieur au notre, on peut avancer qu'un ouvrier de charpente pouvait gagner 6 euros en été et 5 en hiver

Si l'on tient compte des 140 jours chômés par an en moyenne, notre charpentier émargeait à 930 euros dans l'année...pas de quoi pavoiser hein !!! Bien sur le calcul est à refaire si l'on suit le cours de la Livre Parisis qui était d'une valeur de 25 sous, je ne cherche pas à vous embrouiller, mais bon pas simple !!!








Un " Tailleur de Coutel " ou sculpteur sur bois et les Scieurs de long, pouvaient gagner jusqu'à 2 sous par jour, on peu donc considérer que les spécialités de précision sont mieux payés !

Voyons une autre source de revenus, le charpentier était l'indispensable auxiliaire des tribunaux criminels, car l'artisan fabriquait les potences et montait les échafauds des suppliciés, il fournissait aussi les charpentes des fourches patibulaires qui supportaient les cadavres des malheureux exécutés, afin qu'ils pourrissent la pour l'édification du populaire !!

Je n'ose même pas imaginer l'odeur de ces endroits en plein été, un coup à vous faire raquer vos tripes mordious !!!!!








Au XV siècle un maître charpentier et 19 de ses ouvriers, vont travailler 20 jours pour le roi Louis XI, à la construction d'une grande cage de bois, composée de gros madriers reliés entre eux par de solides attaches de fer.

Cette cage fut placée dans l'une des tours de la Bastille, mais il fallut étayer la voûte sur laquelle elle reposait tellement elle était lourde !!! On y enferma, l'évêque de Verdun, Guillaume de Haraucourt pendant 15 ans

Le personnage fricotait et intriguait, avec le Duc de Bourgogne, comme son frère en religion, le Cardinal La Balue, qui lui passera 11 ans enchaîné dans une des cages du Roi,









Profitons de cet article sur les charpentiers, pour aborder un sujet qui fâche, même à notre époque " Les tires au flanc " on en trouvait dans toutes les corporations de métiers !!! Même si l'on peut admettre qu'ils avaient bien plus de raisons que nous de pratiquer ce sport si courant chez nous en France !!!

Les maîtres de guildes ne plaisantaient pas avec le travail des ouvriers et des apprentis des différentes corporations !!

A tel point que nous trouvons dans les archives de la ville de Paris, une ordonnance du prévôt de la cité, elle était rédigée en ces termes: je vous la donne comme je l'ai interprétée !!!










PS:documentation BNF et recherches sur les métiers de Jean Husson M de

samedi 30 juin 2018

N° 200) l'Horlogerie Médiévale

On sait qu'au commencement du IX siècle, Aroun Al Radshid, Kalife des Abbasides, envoya à Charlemagne une Clepsydre à rouages qui passait pour être une merveille, d'airin damasquinée d'or, marquant les heures sur un quadran.

Peu après l'apparition en France du cadeau de notre Kalife, Passificus l'Archevêque de Vérone en achevait une bien supérieure, qui non seulement marquait les heures, mais aussi le quantième du mois, les jours de la semaine et les phases de la lune. Mais ce n'était qu'une Clepsydre ! il lui manquait le poids moteur et l'échappement, ces deux inventions furent faites vers la fin du IX siècle.

C'est donc à partir de ce moment que nous pouvons parler de l'artisanat de l'Horlogerie, d'abord pratiqué par des serruriers, qui au fil du temps, pour certains, en feront leur métier à plein temps. L'horloge la plus commune, à l'aide de sa cloche suspendue au faîte d'un édifice, veillant la nuit comme le jour, réitérant dans des espaces temps égaux les avertissements aux hommes. On la consulte pour ouvrir ou fermer les portes de la ville, convoquer les assemblées, annoncer le moment de la prière, celui de travail comme celui du repos, elle devient donc la règle qui gouverne la société des cités !









Au moyen âge l'érection d'une horloge dans une ville était un événement mémorable, d'autant que les mécaniciens serruriers qui exécutaient ces horloges les ornaient d'automates propres à frapper l'imagination populaire.

Cette renaissance des arts en Europe se prolonge tout au long du X siècle, grâce au foyer intellectuel que les Arabes de la péninsule Ibérique entretenait à Cordoue, Grenade et Barcelone. Ces lueurs de la science et des beaux arts pénétraient dans nos couvents, devenant à leur tour des foyers propagateurs de lumières (oui je sais encore eux!!!).

La Géométrie, l'Algèbre, la Physique et la mécanique étaient enseignées dans ces couvents. Ce fut le moine Gerbert qui trouva la solution vainement recherchée jusqu'alors, de machines horaires fonctionnant sans le secours d'une force Hydraulique !! De ce moment la mesure du temps fut soumise à des lois rationnelles, l'échappement réglait le rouage et la pesanteur donnait le mouvement

Jusque la les horloges n'étaient pas munies du rouage auxiliaire de sonnerie, besoin qui se faisait sentir dans les couvents !! Les religieux étaient obligés de veiller à tour de rôle sur la bougie des heures, afin d'avertir les moines des devoirs de prières qu'ils avaient à remplir pendant la nuit. Faites un effort d'imagination et essayer de vous mettre à leur place pendant 24 heures !!!!!!!!









Au XIII siècle le règne de Philippe Auguste, marque une nouvelle renaissance, sous son règne et les suivants les horloges recevront de notables perfectionnements de divers endroits de l'Europe Occidentale

Puis au XIV siècle un bénédictin du nom de Wallingfort, construit pour le couvent de Saint Alban, élabore et monte une horloge, avec sonnerie, marquant les heures, le quantième du mois, les jours de la semaine, mais aussi le cours des planètes et les heures des marées. Dans le même temps le grand historien chroniqueur, Jéhan Froissart, s'est plu à écrire une pièce en vers qui donnait la description d'une horloge de son temps, cet écrit se nommait l'horloge amoureuse.

Mais ne soyons pas chauvins, l'Europe ne détenait pas le monopole de la fabrication des horloges, les peuples d'Orient à la même époque étaient aussi très habiles !!!

Ou l'on voit un Abbé parler de la magnificence du Palais d'Abou Hammou et de la merveilleuse horloge qui décorait le palais de ce Sultan en 1358. l'Horloge s'appelait en arabe " Menganatt ", elle apparaît pour la première fois en l'an 760 de l'hégyre, correspondant à l'année 1358-1359 de notre ère. Cette machine merveilleuse avait pour auteur, Alfakih, nommé plus souvent Abou'L Hassan Ali Ben Ahmed









Charles V, qui méritait le nom de sage, pour être utile aux habitants de sa bonne ville eut l'idée de faire construire en sa bonne ville de Paris, une horloge, qui placée dans la tour de son palais de la cité ferait connaître à ses sujets les heures du jour et de la nuit

A ce moment Paris ne renfermait aucun artisan capable d'entreprendre un tel travail, il faut dire que la guerre de cent ans ne facilitait pas les choses !!! Il va confié cette tâche à un Vurtembergeois nommé Henri de Vic

Notre artisan touchait six sous parisis par jours pour ses honoraires, logeait dans la tour même ou devait s'asseoir l'horloge et ce pendant les huit années consécutives qu'il fallut pour réaliser son oeuvre



PS: cet article fait suite au précédent sur les artisans serruriers M de V


jeudi 28 juin 2018

Le Serrurier Médiéval

La serrure de l'antiquité, chez les romains se nommait " Sera ", c'était un véritable cadenas suspendu à un piton ou passé dans les mailles d'une chaine, à ne pas confondre avec le mot " Serra " qui lui signifie scie.

De tout temps le Serrurier a eut pour fonction d'enclore et de mettre à l'abri tout ce qui pouvait être dérobé.

Il est un fait, que si le serrurier existait, il ne fait aucun doute que les Margoulins peu scrupuleux, avides des biens d'autrui existaient aussi !!

On ne sait presque rien des ouvriers du V au IX siècle, le serrurier de ces époques ne faisaient que des ferrures ordinaires et de grossières clôtures.
Ce n'est que peu à peu que cet art reprendra quelques valeurs, par exemple les grilles ciselées de Notre Dame d'Aix la Chapelle, ouvrage de cuivre et de Bronze, sortis des ateliers des Abbayes (et oui encore eux !!), exécutés sur les dessins d'artistes religieux. Ils sont par la préservation des écrits et des savoirs, à l'origine de la renaissance de biens des métiers








Les Cloîtres, Abbayes et Monastères, avaient recueillis patiemment les traditions artistiques dédaignées par les barbares envahisseurs et oubliées par un peuple miséreux, découragé par les nombreuses invasions barbares !!!

Ce n'est qu'au XII siècle que le serrurier, comme beaucoup d'autres spécialités, réapparaît vraiment, il prend dès lors une véritable importance par la fabrication des ferrures indispensables aux maisons et la confection de pièces d'art sur nos monuments, églises et châteaux.

Parmi les spécimens, le plus connu de l'art du serrurier, des XII et XIII siècles, les grilles du coeur de l'ancienne abbaye de Conques (Aveyron), les grilles et ferrures des églises de Rouen, Saint Quentin, Reims, Saint Martin d'Angers.

L'une de ces grilles à brindilles et ornements forgés est placée dans l'église du Puy en Velay, point de passage fort connu de tous les pèlerins de Compostelle. Viollet le Duc l'a reproduite dans son dictionnaire de l'architecture, ouvrage renfermant de merveilleux dessins, que je me dois de vous recommander.

Le Viollet le Duc se trouve facilement et selon les maisons d'éditions on peut se le procurer en un ou deux volumes (voila une acquisition que vous ne regretterez pas)








Les pentures des portes de la Cathédrale de Paris datent du XIII siècle, ce sont de véritables merveilles, un aboutissement dans l'art du métier de serrurier.

Elles furent réalisées par le fameux " Biscornet ", selon la légende notre homme aurait contracté un pacte avec le Diable, auquel il aurait vendu son âme !!! à la condition de venir à bout de ce travail qui pour lui représentait son chef d'oeuvre..., mais voila ! la porte qui livrait passage au Saint sacrement s'obstina à refuser de recevoir les ferrures devenues diaboliques de notre serrurier.

Le bois repoussait l'outil, et le fer volait en éclats à l'approche du boulon d'attache, il mourut en laissant son travail inachevé ( le diable a bien du rigoler !!)

Au moyen âge le serrurier ne se sert jamais pour les finitions de ses ouvrages d'art, de la Lime, bien sur il en fait usage pour de menus travaux, mais la dédaigne pour ses travaux de finition !!!

Le marteau est son outil de prédilection, pour lui c'est cet outil qui donne les reliefs mâles et puissants aux ferrures des portes, il est d'ailleurs d'une adresse merveilleuse et le métal sous son outil se plie et lui obéit au grès de son inspiration, à ses moindres caprices. Il nous faut aborder un point important, le travail du fer demande de la chauffe, voyons un sujet fort peu abordé en histoire !!!







Il est bon de noter que le fer travaillé par notre serrurier du moyen âge, était fabriqué et façonné en le chauffant au charbon de bois, la houille étant peu connue difficile d'extraction mis à part quelques gisements à fleur de terre (nommé charbon de pierre).

Mais il semble à la lueur de plusieurs écrits du moyen âge, que les utilisateurs de forges, qu'ils soient Forgerons, armuriers ou serruriers, ne juraient que par le charbon de bois.

Ils accordent même à ce charbon végétal un atout majeur, hormis le fait qu'il fourni rapidement une chaleur intense, nous dirons même un propriété particulière. Selon eux le charbon de bois laisse au fer après la chauffe des qualités de souplesse et de ductilité qu'en aucun cas la houille ne pouvait apporter.

J'en ai parlé personnellement avec un forgeron médiéviste Taliesin Pen Draig à sa Forge " au fil de la Flamme " que beaucoup de passionnés rencontrent lors des manifestations médiévales, il semble tout à fait d'accord avec cette théorie, je vous conseille même si vous le rencontrez de lui en parler, il est intarissable sur son travail !!!!

Au XIII siècle le charbon de bois se livrait au sac et par charrettes entières en la ville de Paris, car tout le monde travaillait au charbon de bois que ce soit le rôtisseur, le tavernier, le boulanger, les étuves ou la bourgeoise dans sa demeure. Si l'on en croit le crieur Parisien " charbon le sac por un denier !!! " bon crieur ne saurait mentir, hors donc il coûtait un denier







 Le Charbon de Terre, comme la tourbe ne fut employé que plus tard, pourtant dans la Rome antique ce combustible était connu et les foyers de leurs forges en étaient garnis ??

Le charbon de Pierre (houille), sur lequel une vieille légende perdure!!. Je me propose de vous en retracer les grandes lignes. C'est l'histoire d'un pauvre vieux forgeron qui dénué de ressources ne peut acheter le charbon de bois nécessaire au travail de sa forge. Ou l'on voit le pauvre artisan, gros jean comme devant, à la porte de la cabane du forestier, que ce dernier vient de lui fermer au nez refusant de faire crédit pour son charbon.Tout à coup apparaît un vieillard; il se présente au forgeron miséreux, puis effleure de son bâton le sol lui montrant ainsi la naissance d'une masse stratifiée de matière combustible, " puise " ici! dit il au forgeron, prend dans cette mine inépuisable ce charbon de pierre .








Ceci se passait paraît il en l'an 1049 aux environs de Liège, ce forgeron se nommait " Hullos "il employa ce minerai auquel il donna son nom !!

Quelle que fut la date de cette découverte de la houille, il est néanmoins certain que son exploitation a été quasiment nulle pendant plusieurs siècles, au moyen âge l'exploitation ne se faisait que sur les filons à fleur de terre


PS: dès le XIV siècle nous compterons parmi les serruriers, d'habiles mécaniciens fabricants des horloges à contre poids, mais ce sera le but d'un prochain article M de V





mardi 26 juin 2018

Maçons et Tailleurs de Pierre

Vers le XI siècle, s'élèvent de vastes Monastères, des palais, des églises et des remparts (doc BNF)

Le constructeur d'un édifice est en même temps l'Architecte, le Carrier, le Traceur, l'Appareilleur, le Conducteur de travaux, le Charpentier, le Chaufournier et le Maçon.

La multiplicité des fonctions est l'apanage de l'ancien Bâtisseur, le maçon fait constamment office d'architecte et il en sera ainsi tout au long du moyen âge, c'était la règle !

Une fois encore, les ordres religieux vont jouer à partir de ce siècle un rôle immense, les moines de Cluny, les premiers, vont créer une école de Bâtisseurs et les élèves vont y travailler et apprendre sous leur direction éclairée. Ce sont ces moines qui inventèrent la voûte Romane !










Au XII siècle on verra des Maîtres maçons de génie, alliant à la science du métier, les connaissances de l'architecte et de l'ingénieur tels, Pierre de Montereau, Eudes de Montreuil, Jean de Schelles, Pierre de Luzarches et bien d'autres !!

Mais il fallait l'appareillage, qui est l'art de tracer, de disposer les pierres, d'équilibrer les forces, le tout afin de donner de la grâce à l'édifice, cet ensemble de matériels prenait désormais une importance capitale !!

Ils vont donc avec les moines aller puiser aux sources, chez les Romains, ou le travail était lui réparti entre diverses catégories d'ouvriers spécialisés, contrairement au Moyen âge. Ils avaient les Structores leurs maçons architectes, les Arcuarii qui faisaient les voûtes, les Parietarii pour les murs et les cloisons, puis les Tectores qui faisaient les enduits et pour finir, les tailleurs et poseurs de pierre étaient les Silicarii, Lapidarii et Quadratirii.

Leurs matériels étaient compliqués, en plus des échafauds de construction, ils se servaient de treuils, de chèvres, du cabestan et aussi de la roue à cheville, dans laquelle un ouvrier à l'aide de ses mains et de se pieds faisait tourner, ce qui au moyen âge fut appelé la cage à écureuil.

Les Bâtisseurs du moyen âge vont donc recréer ces engins de chantier grâce aux livres des moines et retrouver les indications nécessaires pour reconstituer le gros outillage romain










Le petit outillage du maçon est à peu près, avec quelques variantes, celui de nos ouvriers actuels, la truelle, l'auge, le niveau, le fil à plomb.

Mais pour faire de l'humour, rendons à César ce qui appartient aux égyptiens !!! car ce ne sont pas les romains qui ont inventé ces objets, sous la XX dynastie égyptienne, vivait un maçon du nom de Sennot'mou, dans son tombeau découvert en 1886, fut trouvé des instruments de travail comme une coudée, une équerre, un niveau de forme triangulaire avec son plomb

Parlons de choses qui fâchent!, certains en lisant grincerons des dents, mais l'histoire ne ment pas. Les associations de maçons du moyen âge auxquelles on doit tant de monuments grandioses, avaient des règlements mystérieux, à l'intérieur de ces associations nous trouvons les Francs maçons, individus étranger à l'art de bâtir, qui ont profité d'une organisation toute faite pour dissimuler leurs conciliabules aux masses et aux pouvoirs. Alors les vrais Bâtisseurs vont se tourner vers le Compagnonnage et les corporations de métiers.










Les anciennes sociétés de travailleurs étaient souvent secondées par des populations toutes entières, désireuses de concourir à l'oeuvre entreprise dans leurs villes.

Chartres, Rouen, Evreux et bien d'autres vont aider à la construction, et même des gens de villages proches du chantier de la cité, ils vont se joindre au travailleurs aidant de toute la force de leurs bras à l'édification du monument.

Ces gens ne sont pas comme nous, ils savaient faire une foule de choses et possédaient les bases d'une foule de petits métiers qui leurs permettaient d'améliorer la vie de tous les jours

Ils transporteront les matériaux, s'attelleront aux chariots, aideront à la construction d'échafaudage, feront tourner la cage à écureuil, pousseront d'énormes blocs de pierre sur les échafauds en forme de rampe. Ils obéissaient en silence aux commandements des maçons, tailleurs de pierre ou charpentier

Il y avait comme une espèce de communion entre les habitants et les ouvriers spécialisés du bâtiment, un don de soi, qu'il serait difficile de rencontrer au XXI siècle.











Ces ouvriers volontaires couchaient sous la tente au pied même de l'église ou de la cathédrale en construction afin de ne pas quitter le chantier

La Foi décuplait les forces de ces hommes et de ces femmes, permettant à un âge encore peu instruit des arts de la mécanique de réaliser des oeuvres que nous serions incapables d'entreprendre de nos jours

J'en veux pour preuve la réalisation des édifices religieux modernes qui sont d'une laideur à vous couper le souffle, prenons en exemple l'église Jeanne d'Arc de Rouen construite sur le lieu ou elle fut brûlée !!!

J'aimerais connaître le montant des honoraires qui furent versés au cerveau du fumeux architecte qui conçut les plans !!!!



PS: étant natif de Rouen je me permet cette critique négative de l'art architectural moderne....oui je sais c'est mesquin mais je m'en fout c'est mon blog M de V




samedi 23 juin 2018

Médecine et Pharmacie d'un Monastère XIII siècle

Passons en revue les différentes parties du service médical d'un établissement monastique du début du XIII siècle.

De Pharmacie proprement dite, il n'en est pas question, point de bocaux sur des rayonnages, ni de flacons sur des tables, une simple et vaste armoire renfermant toutes les médications et disposant d'une forte serrure.

Le service médical composé de religieux ayant chacun leur spécialité, s'organise comme suit: Le Médicus Logicus (médecin), puis le Pigmentorius (pharmacien), suivi de l'incontournable Minutor Sanguinis (tireur de sang) et pour terminer le Parabolinus (l'infirmier).

Voila la cellule médicale ils avaient bien sur des assistants, dans un monastère tout le monde travaille









L'infirmier était presque médecin, il était nommé par les Abbés de l'ordre, une sorte de chirurgien ou de barbier chirurgien (voir article)

Le pharmacien détenteur de la clef de l'armoire ou sont rangés potions et préparations de son cru, tel que le jus de Pavot, distribue les médications en fonction des ordonnances du médecin

Quand à notre moine médecin, il a la surveillance des remèdes administrés, il occupe dans le monastère un logement à part, à lui seul incombe le gouvernement de l'infirmerie

Les salles du dispensaire sont d'une propreté monacale, l'hygiène y est souveraine, sur le sol sont répandues des branches de pins, changées régulièrement, pour combattre les odeurs putrides.

Chaque salle a sa fonction, dans une on fait avaler potions et tisanes et remèdes aux malades valides, ou selon le terme usité de l'époque on potionne !!










Dans la seconde règne le minutor Sanguinis exerçant sa lancette, ponctionnant régulièrement le sang de tous les moines et dans la troisième se tiennent les convalescents, les vieillards et les aveugles.

Aveugles ou mal voyants, car les moines copistes travaillaient des heures dans un scriptorium sombre à la lueur de simples bougies, beaucoup étaient rapidement frappés de cécité.

Dans le Potionorium règne l'ordre, la minutie et la propreté, sur des planches sont étalées les Capruncula (spatules), le ou les Cacobus (chaudron), les Patena (bassines) servant à faire les conserves, puis ensuite rangés par ordre tous les ustensiles et les ingrédients nécessaires à la confection des préparations pharmaceutiques.

Modestement dans un coin se trouve le tronc, nommé Cachemaille, ou par reconnaissance, habitants de la région, pèlerins, voyageurs et marchands qui se faisaient soigner, déposaient une maille (menue monnaie médiévale)










Tous ces ingrédients on les trouvaient dans le jardin aux simples, ou se cultivait avec énormément de soins les plantes médicinales.

La sauge, la menthe, le pouliot, la tanaisie, la livèche et le haricot dont on faisait des cataplasmes, mais aussi la laitue, l'endive, la ciguë, la jusquiame, les lys, puis plus tard le pavot ramené d'Orient.

Mais aussi les mauves, la myrthe, le serpolet, l'origan, le laurier cerise, le chardon bénit, concombres et autres citrouilles et la buglose.

Avec le lys et la mélisse ils faisaient des sachets dont s'enveloppaient le nez les employés et infirmiers du monastère qui font leurs besogne pendant que sévissait les contagions épidémiques

Lorsqu'il y avait des épidémies il pouvait se faire qu'ils sortent afin de venir en aide aux populations des environs, c'était un devoir de de la fonction des moines de porter assistance aux malheureux et aux malades









Il était dans les habitudes de se faire saigner trois fois par an par le minutor, ce dernier était sous les ordres du pharmacien, en outre il se devait d'aider l'infirmier dans ses taches.

La question se pose: tirait il des malades laïques confiés à ses soins, des moines malades ou valides les mêmes quantités de sang, la question reste posée sans grand espoir de réponse?????

Il faut croire que cette funeste manie de se faire tirer le sang souvent et à des périodes déterminées était passée dans les moeurs de l'époque !!!

Quand le moment arrivait, il fallait s'exécuter à tort ou à raison et tous les moines devaient subir ce néfaste traitement !!!

PS: dans ce domaine il faut savoir qu'au XIII, XIV et XV siècle rien n'évoluera et que ce soit par le minutor dans un monastère ou par le barbier chirurgien à la ville tout le monde y passait M de V