Le peintre au moyen âge est considéré comme appartenant à un métier respectable, relevant de l'église et de la noblesse, en conséquence il est exempté de certains impôts et du service du guet.
Ces artisans embellissaient les églises les édifices officiels du gouvernement royal et bien sur les châteaux des nobles, sans oublier leurs demeures dans la cité. Il faut y ajouter la haute bourgeoisie qui bien souvent plus riche que la noblesse n'était pas en reste !!
En vieux français nous trouvons les termes de " Painturiers, painturage et plate painture, cette dernière dénomination correspondait aux travaux des bâtiments et à la peinture murale
Comme pour les autres métiers il faut aller rechercher dans les statuts des corporations, qui furent compilés dans un registre, par Etienne Boileau au XIII siècle et la BNF nous donne la possibilité de consulter le livre des métiers
On constate dans ce livre, qu'Etienne Boileau confondait les peintres et les imagiers sous un même statut, il faut croire que dans l'esprit de ce temps les deux professions se valaient et se complétaient l'une l'autre ???
Au point de vue de la décoration d'une église, d'un château, d'une maison,peu importe l'édifice!, peut être que le peintre imagier retenait davantage l'attention, par le fait qu'il donnait vie à des statues et des bas reliefs en colorant les chairs et les vêtements des personnages taillés dans le bois ou la pierre.
D'ailleurs dans les statuts du livre des métiers il n'est pas fait mention, de ce que nous appelons aujourd'hui un " peintre en bâtiment ". Néanmoins cet oubli sera réparé en 1391, par l'ajout d'une sentence du Prévôt, dans laquelle on trouve notées diverses prescriptions touchant la peinture murale!!
Mais était ce vraiment un oubli ?, ou tout bonnement que dans sa simplicité, l'homme médiéval, voyait le même artisan dans celui qui peignait des carreaux sur les murs, les arcs de voûte, des solives de bois, un ciel d'étoiles sur un plafond ou des figures religieuses et des statues, comme dans celui qui peignait des écussons armoriés, des bannières, des chars de voyage et des arçons de selles, ou encore des enseignes de boutiques ???. Je vous laisse vous faire votre propre opinion !
Au XII siècle les couleurs employées étaient l'ocre jaune, le brun rouge clair, le vert, le bleu, le rose et le violet.
Elles étaient broyées au jaune de l'oeuf et à la colle. En France, l'emploi de la peinture à l'huile ne se généralise, sauf quelques exceptions, qu'au commencement du XIV siècle.
Mais c'est au XII siècle qu'un moine du nom de Théophile, écrit un ouvrage traitant de la peinture à employer pour les murs et le bois, dans ce document, on trouve une méthode pour mêler les couleurs à l'huile de Lin,
Il donne également un procédé pour sécher plus rapidement cette peinture à l'huile, en utilisant selon les couleurs de la gomme de cerisier ou du blanc d'oeuf comme siccatifs
Selon Viollet le Duc, les artisans du XIII siècle employaient quelques fois la peinture à l'huile et les vernis.
Au XIV siècle, nous avons une trace écrite par Jean Coste, artisan peintre, qui établit un devis pour les travaux qu'il va effectuer sur le château du Vaudreuil, je cite: Toute ces choses ci dessus devisées et écrites, seront faites de fines couleurs à l'huile et les champs seront faits de fins ors enlevé (en relief).
Mais bon!, force est de constater que la peinture à l'huile est connue en France depuis le XII siècle au minimum. Je dis cela par rapport à mes propres recherches, je rappelle que je ne suis pas historien, donc il est possible que je fasse quelques erreurs !!!!
Au moyen âge, Notre Dame de Paris, avait un aspect décoratif superbe ! Les trois grandes portes étaient peintes de couleurs éclatantes et dorées, les niches des Saints étaient peintes, la galerie des Rois et les arcades sont coloriées et dorées également.
Pour l'extérieur qui était peint aussi, on utilisait du noir, pour border les moulures, remplir les fonds, cerner les ornements
Pour les habitations particulières dans la cité, des notables hauts bourgeois et nobles, les pans de bois étaient peints de chaudes couleurs et par dessus les pinacles de ces hôtels particuliers on trouvait de belles images dorées. Si je vous passe les odeurs !!! la ville devait être belle à visiter, dans certains quartiers bien sur !!!!
Nota: La peinture murale anime plafonds et murs des églises, mais pas uniquement, les châteaux, les hôtels princiers, ceux des hauts barons, mais aussi les bâtiments du pouvoir municipal, ainsi que les demeures des riches bourgeois. Ceux qui avaient l'escarcelle bien garnie vivaient en couleurs !!
PS: Ce ne sera qu'au XVI siècle que l'on renonça à la couleur, qui fut remplacée, à mon grand regret, par la sévérité de la pierre nue M de V
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