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lundi 18 juin 2018

Henri de Mondeville, Chirurgien du Roi de Fer

Henri de Mondeville est le premier auteur Français à avoir écrit un Traité de Chirurgie, notre homme est né autour de l'an 1260, donc seconde moitié du XIII siècle.

Ce Docteur et Chirurgien rédige son ouvrage sous le règne de Philippe IV le Bel (dont il était le chirurgien), à partir de l'année 1306 et ne le terminera qu'en 1320 peu de temps avant de mourir, nous n'avons pas de date précise quand à sa mort.

La traduction de ce traité que l'on peut étudier à la BNF, nous donne un aperçu de ce qu'était la pratique de la médecine à la fin du moyen âge. Nous parlons la, du XIII, XIV et XV siècle, de 300 ans de ces 1000 ans d'histoire médiévale, une époque ou l'église régnait en maître sur l'Université et la faculté de médecine en particulier (voir les 3 articles sur l'Université)







Il pratique son art à une époque ou l'ignorance et la superstition étaient grande, ou la Scolastique régnait dans les écoles, discipline visant à concilier la philosophie d'Aristote, avec la Théologie des pères de l'église, mais se noyant dans cette marche de la pensée qu'était la dialectique.

Mondeville, fera partie de ces quelques novateurs de cette fin du moyen âge dont les idées étonnaient encore les médecins du XIX siècle. Ce Docteur Chirurgien, est un fervent défenseur du libre examen et de l'évolution de la science par la pratique.

Il professe une doctrine nouvelle sur le traitement des plaies, mais il reçoit la plus vive opposition de ses Pairs de la Faculté de médecine et de l'église bien entendu !!!








On le considère comme le père de la chirurgie, il sera suivi plus tard par un autre novateur, Guy de Chauliac qui écrira lui aussi un Traité à partir de 1363 Il faut savoir que l'école de médecine était composée de l'ensemble des maîtres en médecine créés en son sein, Clercs ecclésiastiques ou fervent partisans de l'église, ce qui faisait d'eux une belle brochette d'incapables, qui se gargarisaient de phrases latines, utilisant la rhétorique et la dialectique à grands renforts d'envolées de manches de leurs habits de fonction.

De plus il n'existait pas de cours spécifique de Chirurgie à la faculté, puis les Régents de la faculté retombent vers 1350 dans leurs errances primitives et guidés par l'église interdisent à leurs bacheliers en médecine d'exercer la chirurgie manuelle !!!







Parmi les maîtres, lesquels étaient Clercs, un fort petit nombre exerçait la chirurgie, considérée comme une spécialité mécanique, un métier manuel !, donc avilissant. Il était fort mal vu qu'un maître en médecine s'abaisse à pratiquer cette discipline, sans oublier que l'église défendait à ses Clercs de toucher le sang.

De ce fait nous allons trouver en Paris quelques médecins chirurgiens, puis une corporation de Chirurgiens Laïques, ainsi que des Barbiers chirurgiens et une quantité non négligeable de charlatans de tous poils !!

On ne sait quelles étaient les relations de Mondeville avec la faculté de médecine ? il n'en parle qu'une fois. Mais bien que médecin et chirurgien on remarque qu'il craignait les régents de cette institution

Sans oublier la proximité du Pape, désormais en Avignon ! qui fulminait contre les pratiques novatrices en matière de médecine et de chirurgie







Notons un fait important, seul le médecin pouvait faire une ordonnance et prescrire une médication, qui allait être ensuite exécutée, la première par le chirurgien et la seconde par l'Apothicaire !!

Mondeville et plus tard Chauliac s'insurgent contre  cette pratique restrictive de la médecine et dans la réalité des faits, ou la pratique de tous les jours, les chirurgiens agiront le plus souvent de leur propre initiative.

Force est de constater que pour faire progresser la profession il fallait être Médecin chirurgien !!, s'ils étaient les plus instruits, ils étaient fort peu nombreux, eux seuls feront progresser cette science, Lanfranc, Mondeville et Chauliac en font partie.

Les Chirurgiens Laïques: Artisans pratiquants la chirurgie à Paris, réunis en corporation à partir du XIII siècle, on trouve leurs statuts dans le livre des métiers de Boileau (voir article). Elle a des Maîtres, des Prud'hommes, elle institue des Bacheliers et des Licenciés.

C'est une corporation fermée qui se recrute elle même, parmi les fils et filles des maîtres, comme toutes les corporations de métiers, oui il y a innovation !!, les femmes étaient admises à exercer la profession, comme le prouve l'édit de 1311, je ne saurais dire combien il y eut de femmes chirurgien en Paris mais le fait est établi.







Ces chirurgiens sont donc tout à fait indépendants de la faculté de médecine, qui ne peut intervenir, ni dans leur enseignement, ni dans le passage des grades de leurs impétrants.

Les maître chirurgiens, jurés, se réunissaient sous la présidence du premier chirurgien du Roi, pour examiner ceux qui sollicitaient un Licence pour exercer. Selon le résultat de cet examen, la dite licence était octroyée au Bachelier par le chirurgien du roi et seulement par lui.

Nos chirurgiens sont fort peu nombreux au XIV siècle, une douzaine sur Paris, en revanche les Barbiers Chirurgiens sont 26 en 1301 et 40 en 1395 !!

La raison en est simple, nos chirurgiens vont par snobisme imiter les médecins et décider de déléguer aux Barbiers certaines tâches qu'ils considèrent en dessous de leur condition !!! Ne rions pas notre siècle agit de même. Allez dans un hôpital vous constaterez que l'aide soignante se prend pour l'infirmière, cette dernière pour le médecin, quand à lui en général il se prend pour Dieu !!!








Les Barbiers chirurgiens vont rapidement entrer en lutte contre la corporation des chirurgiens Laïques dès le XV siècle. Chaque bourgeois parisien avait son barbier attitré et c'était à lui que l'on confiait la saignée !!

Cette stupide pratique de tirer le sang au moyen âge, était si générale!, si fréquente, qu'il y avait des arrêtés déterminant, les heures et les endroits ou l'on devait jeter le sang et combien de temps on pouvait le garder, dans un souci d'hygiène publique !!!!

Une fumeuse théorie voulait que comme quand on tire de l'eau d'un puits on obtenait de l'eau toujours plus pur, il en allait de même avec le sang ! hors donc il fallait faire des saignées régulières. On ne peu compter le nombre de morts que cette croyance causera au fil des siècles !!!

Nos barbiers en plus de la saignée pratiquaient les ventouses, l'arrachement des dents, ainsi que les divers furoncles, abcès et excroissances en tout genre. Un document de 1301 stipule qu'ils pouvaient porter le titre de Barbier chirurgien et exercer la chirurgie, après êtres passés devant les maîtres en chirurgie de la corporation, afin de juger de leur suffisance !!

Ce qui bien évidemment n'en faisaient pas des chirurgiens à part entière, la corporation étant jalouse de ses prérogatives et de son statut, chacun à sa place hein !!!!








Il faut bien admettre que nos Chirurgiens laïques et nos barbiers chirurgiens étaient gens de peu de savoir, ne sachant ni lire ni écrire, donc ne connaissaient ni les livres en latin, ni même plus tard ceux en langue vernaculaire !!!

Puis nous trouvions les Irréguliers, autant dire les charlatans, profitant de l'ignorance, de la superstition et de la crédulité du peuple, du bourgeois et du noble !!

Dans ses écrits Mondeville s'insurge et fulmine contre cette engeance!! Mais ces irréguliers profitaient du fait que tous ces pédants crottés de médecins et de chirurgiens ne faisaient pas leur travail ou quand ils le faisaient pratiquaient des tarifs prohibitifs !!!!

Il les nomme débauchés, voleurs, trompeurs et larrons, entrant dans le métier par voies et moyens détournés







Ce sont les magiciens, les alchimistes, les courtisanes entremetteuses et accoucheuses, les vieilles femmes versées dans les remèdes et potions, les juifs convertis versés dans la médecine arabe.

PS: Hors donc la liste est longue de ces charlatans aux professions diverses, bien sur il y avait des charlatans ! mais peut être aussi des gens qui avaient un code de déontologie bien supérieur à nos pédants crottés de médecins !! certains soignants même gratuitement. Je ne suis pas médecin bien sur mais si je me reporte à notre époque ou nos médecins nous comparent à des morceaux de viandes !! j'ai bien pratiqué leur suffisance et leur manque de compassion pour les malades !! Le serment d'Hippocrate, laissez moi rire, parlons plutôt d'Hypocras !!!....mais je m'égare sans doute ??? M de

dimanche 17 juin 2018

âgé de 10 ans, Profession Ramoneur au Moyen âge

Le moyen âge des XIII et XIV siècle imagina de puissants châteaux, de fortes demeures et de vastes maisons Bourgeoises, tant à la ville qu'à la campagne.

Il est bien évident que les cheminées de ces demeures étaient à la mesure de l'édifice, vastes, en bref monumentales !! Alors on conçoit sans peine que ces cheminées ou l'on entassait les fagots de bois vert, mêlé au bois sec, dans lesquelles on pouvait rôtir un veau tout entier et ou l'on faisait la cuisine tous les jours s'encrassaient !!

Les propriétaires vont réclamer fréquemment par peur des incendies, les soins et le secours de mains petites et habiles à manier les " Ramons " au bout de longues gaules souples, ils étaient fort nombreux en Paris ces petits bouts d'hommes noirs de suie

Ces enfant de l'art, car il faut les nommer ainsi, ne serais ce que par respect de l'âge auquel il pouvaient pratiquer et par la dangerosité du métier de Ramoneur, sont représentés sur une vieille estampe des crieurs de Paris datant du XV siècle.

Coiffés d'un bonnet allongé en forme de casque couvrant les oreilles, d'une sorte de veste épaisse à la couleur indéfinissable, portant sur l'épaule droite sa gaule, représenté marchant la bouche grande ouverte, pour crier aux Bourgeois et aux passants son refrain bien connu du peuple parisien, ou pour entonner sa chanson triomphale qui était de mise, lorsqu'il apparaissait, débouchant noir de suie au sommet d'une cheminée







Une publication plus ancienne, le catalogue rimé des rues de paris, au XIII siècle (celui de Saint Louis), nous apprend, que au bout de la montagne Sainte Geneviève, se trouvait la rue de Savoie.

Ce quartier fut de tout temps l'endroit ou s'assemblait et logeait nos pauvres hirondelles noires des faubourgs parisiens, ces petites mains usées par le frottement sur la pierre noire et poisseuse des cheminées.

Ils logeaient donc à côté de ce temple du savoir qu'était la Sorbonne et de tous ces collèges échelonnés, bourdonnante ruche de la pensée, lieu d'apprentissage de nos turbulents écoliers parisiens sur la Sainte colline

J'ai consacré plusieurs articles sur nos étudiants de l'Université et  ses quatre facultés, mais nul besoin de les charger plus que nécessaire de tous les maux de la cité parisienne









Sans doute nos étudiants provoquaient bagarres, horions, coups d'estocs, bourres pifs et coups de pieds de par le cul sur le Prè au Clercs et aux alentours de la rue Fouarre (voir les 3 articles), mais il est un fait qui rachète bien des frasques de jeunesse !!!, la Charité !!!!

Et de cela ils avaient à revendre nos étudiants, ce qui est louable car ils étaient en grande majorité pauvres, mais ils trouvaient moyens de faire la charité à leurs petits voisins de la rue de Savoie.

A ces gamins qui naguère avaient le teint rose et frais, passant par couches successives au gré des cheminées du brun  roux au noir de jais, que nul savon ne pouvait enlever .

Il se trouva même des collèges qui envoyaient des députations d'étudiants dans les chambres de nos petits Savoyards, ou des petits Auvergnats, émules de nos Savoyards dans les plus modestes tâches et corvées du ramonage.

Ceci afin de leurs apporter les secours en nourritures, soins et réconfort de la religion; ce qui est louable si nous comparons notre époque ou personne ne porte secours à son voisin de palier et ou on ne peut être plus isolé qu'au milieu d'une foule !!!

Oui je sais que je déborde de mon sujet et je m'en excuse, mais il est difficile de ne pas faire le rapprochement, de tout temps il fut fort rare que les nantis aident les pauvres gens et nombreux furent ceux qui rejoignirent la cours des miracles et les truands de la truandaille par faute d'une main tendue, les époques se succèdent sans changer vraiment, nous n'apprenons rien de notre passé !!









Plus tard, bien plus tard, du fait des progrès de l'art du feu nos Savoyards seront écartés des cheminées, remplacés par les Fumistes qui ne travaillaient qu'au hérisson.

Faut il y voir une analogie par rapport à l'utilisation que nous faisons actuellement de ce terme ??

Je ne saurais le dire....et quand bien même je ne me le permettrais pas !


Mais cela faisait deux, trois, voir quatre cent ans, que l'on descendait des montagnes qui avoisinent le Mont blanc, pour aller par les chemins de France, faire son métier de Ramoneur, que ce soit en Paris ou dans quelques grandes cités du royaume de France !!!!



PS: je sais le sujet n'est pas reluisant mais le moyen âge, si on sait l'interpréter nous donne des leçons de vie en communauté, mais il est encore des gens qui taxent cette période d'obscurantisme !  M de V

samedi 16 juin 2018

N°190) l'épée compagne de l'homme médiéval

L'épée était l'arme des gens de condition libre, de tout temps elle fut l'arme noble par excellence, mais dans les derniers temps de la monarchie " ces aiguilles à tricoter " que portaient nos " piques boyaux " poudrés et emperruqués étaient devenues l'arme du gentilhomme !!

Restons si vous le voulez bien dans ce que le nain que je suis nomme une épée médiévale, énumérons les pièces qui composent cette beauté sans fioritures et les noms attribués dans cette panoplie à chacune de ses pièces.

Il y a deux parties distinctes dans cette arme la Lame et la Poignée. La lame se divise en quatre sections, la Soie, le Talon, le corps de Lame et la Pointe

La Soie est la partie brute rétrécie, non travaillée et non polie sur laquelle on viens chausser la Poignée la réunissant à la Lame, cette partie est toujours étroite même pour les grandes épées.








Notre soie va recevoir un revêtement de bois recouvert lui même d'un treillis de fils de fer ou de cuivre ou d'une enveloppe de cuir, voir une combinaison des deux, le tout devant faciliter la prise, afin que la main puisse poindre fermement celle ci.

La soie est toujours longue, car après avoir enfilé les Quillons, puis la Fusée, on termine par le Pommeau souvent très développé, elle doit dépasser cette pièce afin qu'avec le marteau on puisse river l'ensemble, toutes les éléments sont ainsi solidement fixés.

Précisons que la soie est généralement percée de deux ou trois trous, fait à l'emporte pièce, afin d'y placer des goupilles qui traverseront la fusée, l'empêchant ainsi de tourner autour de la soie








Le Talon, partie la plus large de la lame sur lequel vient reposer et s'ajuster les quillons de la garde, c'est généralement la que l'on trouve le symbole du fabricant, ou une devise.

De cet endroit partent les gorges d'évidement ou gouttières, unique si elle est large, deux ou trois si elles sont minces, selon le fabricant, elles se prolongent plus ou moins le long de la lame.

Le Corps de la Lame lui va en se rétrécissant graduellement jusqu'à la pointe, dans les épées dites "d'Armes", les lames très larges rendent l'épée lourde à sa pointe quand on la manie, favorisant donc la frappe de Taille plus que l'Estoc. Certains nommaient cette arme une " Main garde et demi "








La pointe enfin, qui fut toujours aiguë plus tard pour les épées que nous nommeront complaisamment " de Ville ", ne le sera que fort peu pour les épées d'armes, on en trouve même dans les musées qui furent retravaillés pour les affiler davantage en pointe. Il ne faut pas confondre l'épée d'Arme et l'épée d'Arçon dont nous parlerons plus loin !!

La Poignée comprend donc un Pommeau, une fusée et les quillons, ce pommeau peut être une boule, un carré, une olive, une poire qui surmonte notre fusée, il y en a une variété infinie, façon diamant, ou aplaties, dentelées, ou encore ajourées.

Il était fort lourd afin de servir de contrepoids pour le balancement de la lame









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L'épée est par excellence l'arme du cavalier bardé d'acier jusqu'à la fin du moyen âge. Or donc au XV siècle dans une Compagnie de l'Ordonnance (voir article), l'Homme d'Armes bardé de fer en plus de son "Epée d'armes", possédait un Estoc ou plus communément nommée "Epée d'Arçon"

Elle se portait fixée sur l'arçon de la selle côté gauche, et sur le côté droit se trouvait attachée l'arme d'Hast, la Masse à Ailettes

L'épée d'Arçon, ou Estoc, se reconnait par la longueur de sa lame rigide, évidée et quadrangulaire, à ne pas confondre avec une épée à deux mains !!!!. Comme son nom l'indique elle servait pour frapper de la pointe. Cet estoc pouvait à cheval ou à pied faire office de lance courte et maniable



PS: Donc l'homme d'arme des compagnies de l'ordonnance, ce char d'assaut de la fin du moyen âge, allait au combat Lance au poing, portant à la ceinture son épée d'arme, et sur les arçons de sa selle un estoc afin de travailler de taille et d'estoc, puis sa masse à ailettes pour le côté festif si le besoin s'en faisait sentir !!! M de V






jeudi 14 juin 2018

La Renaissance des Foires

Les Marchés et les Foires vont subir de plein fouet la grave crise économique qui sévit du IX siècle et une bonne partie du X siècle. Les Normands dévastant le nord du pays et les Sarrasins le sud !, la misère puis la famine feront le reste, achevant ce qui avait commencé par des guerres.

Les campagnes étaient devenues incultes et stériles, mais après l'an 1000, lorsque la Féodalité se fut durablement établie elle assurera aux populations une paix.

Cette paix n'était pas sans failles, mais bien que toute relative elle avait le mérite d'exister!, l'église va beaucoup contribuer à rendre au peuple une vie économique et sociale stable, multipliant au départ, les marchés et les foires sous la protection de leurs églises, monastères et abbayes, ce sera comme une renaissance, les échanges commerciaux refleurissaient









Puis les croisades vont donner une impulsion décisive ouvrant les routes de l'Orient, créant des débouchés nouveaux au commerce cosmopolite.

Cette croissance des foires se manifeste dans toute la France à Dijon elle est considérable, ainsi que celles de Rouen et de Caen, en Bretagne celle de Guingamp, puis en pays de la Langue d'oc au Puy en Velay, Toulouse, Carcasonne et Beaucaire, toutes fondées dans le XII siècle vont rivaliser avec celles de Paris. Il nous reste à présenter les plus prestigieuses, celles dont on parle encore maintenant, celles qui marquèrent toutes les époques par la richesse de leurs échanges commerciaux !!









Les Foires de Champagne dont l'origine remonte à l'époque Romaine, sont situées au coeur de l'Europe commerçante à mi chemin entre la mer du nord et la méditerranée, desservies par des voies navigables comme la Marne et la Seine, elles communiquent avec la Manche et par sa frontière orientale et septentrionale avec l'empire d'Allemagne. La Champagne était le point central vers lequel convergeait les routes du commerce du nord et du midi, la politique commerciale intelligente du Comte et de ses successeurs sut tirer parti de cette position géographique idéale !!

Ils vont attirer les marchands par la modération de leurs taxes, pour la garantie de sécurité des personnes et des marchandises et enfin pour la loyauté des transactions








On y distingue six foires principales, deux à Provins, deux à Troyes, puis une à Bar sur Aude et l'autre à Lagny sur Marne.

Chacune de ces foires duraient en moyenne 48 jours, elles se succédaient les unes aux autres presque sans interruption, formant une sorte de marché continu dans la région.

Elles rayonnaient tant qu'elles permettaient aux régions limitrophes de se développer également au commerce








Elles vont avoir des répercussions heureuses sur le commerce et les foires de Dijon et de Chalon sur Saône, et pour cause !!. Les marchands Italiens qui venaient par voie de mer, débarquant à Marseille ou Aigues Morte, embarquaient ensuite souvent sur les convois de bâteaux fluviaux, qui se rendaient vers Lyon, puis passaient à Chalon avant de se rendre vers la Champagne

Puis ceux venus par voie de terre, qui avaient franchis les Alpes au Mont Cenis ou au petit Saint Bernard se trouvaient alors devant deux routes, l'une longeant le Rhône et l'autre la Saône, ils descendaient donc sur Grenoble, Lyon, Mâcon et Chalon sur Saône ou ils devaient surement séjourner avant de poursuivre leur route vers la Champagne







Il existe un fait notable de la prospérité des foires de Chalon sur Saône, par la présence d'un grand nombre de Juifs venus s'installer dans cette ville et s'y livrant sans aucun doute au commerce des objets de luxe, des métaux précieux, du Change comme du prêt à intérêts.

Au XIII siècle, la célébrité des foires de Champagne ne fait qu'augmenter, négociants et marchands des provinces de France, d'Italie, d'Espagne, de Flandres, d'Allemagne, d'Angleterre et des pays nordiques y trafiquent à l'envie

Les Comtes, les Ecclésiastiques, et les personnes Laïques de tous poils tirent des revenus considérables de cet incessant flux commercial en Champagne








Il faut aussi citer les foires de Flandres qui brilleront elles aussi d'un grand éclat au XII et XIII siècle, celles de Thourout, Bruges, Ypres et Lille, on y trouvait les marchands de France bien sur, mais aussi d'Allemagne, de Russie, d'Italie, de Hollande, Danemark, Hongrie, Bohème, Bulgarie Espagne,Portugal, Constantinople et les îles Britanniques

Les Foires Parisiennes étaient celles de Saint Denis, puis les deux de Saint Germain des Près. Dans le Nord on trouvait celles de Calais, Boulogne et Abbeville. Plus bas se situaient celles de Saint Malo, Rennes, Saumur, Angers et Tours, Puis Nevers, Poitiers et Gannat au centre




PS: voila je crois avoir fait le tour des foires commerciales au bas moyen âge, j'en ai surement oublié veuillez m'en excuser M de V





mardi 12 juin 2018

Le Costume au Bas Moyen âge

A la fin du XIII siècle le luxe avait pris d'immenses proportions, l'or, l'argent, les pierres précieuses et les perles, brillaient de mille feux sur les habits des rois, princes et hauts barons du royaume. Mais cette mode, ou cette " pompe ", comme on disait à l'époque !, avait envahi également les classes fortunées de la bourgeoisie.

Ce qui pour deux raisons évidentes à l'époque, n'était pas pour plaire et mettait puces aux poitrails d'une noblesse fort jalouse de ses prérogatives.

Premièrement pour le fait que bien souvent le bourgeois est plus fortuné que le noble, ce qui lui permet de briller, sans avoir à emprunter pour assurer son rang dans la société médiévale. Deuxièmement cela avait le fâcheux inconvénient d'effacer ou de dissimuler par la tenue vestimentaire, les distinctions de naissance, de rang et de conditions !!! Au bas moyen âge la richesse semble être le maître mot de la mode vestimentaire.

A tel point que Philippe IV le Bel, par son Ordonnance de 1294, s'efforce de mettre bon ordre dans les excès d'une bourgeoisie qui faisait de l'ombre à la noblesse de France. En abordant le XIV siècle ou la mode semble avoir trouvé le costume d'une nation moderne, s'éloignant des critères romains, gaulois et francs, il me semble devoir récapituler la nature et le rôle des éléments qui constituent l'ensemble de ce nouveau costume.







Vers 1280, ou fin XIII siècle si vous préférez, l'habillement d'un homme, pas dans le sens que ce mot avait alors!!, et qui équivalait à la condition de Serf, mais de personnes à qui l'on accordait l'exercice de prérogatives humaines, qu'elles soient masculines ou féminines. A savoir les Clercs, les bourgeois et les nobles.

L'habillement se composait pour eux de six pièces indispensables, les braies, les chausses, les souliers, la cotte, le surcot (ou cotte hardie), et enfin le chaperon ou le chapeau.

Les Braies ou " brayes ", étaient un caleçon, ordinairement de tricot, quelques fois d'étoffes de laine ou de soie, voir même de peau, on tenait des gaulois cette partie de l'habillement, mais celles ci descendaient jusqu'aux chevilles, alors que fin XIII et au XIV siècle elles ne descendaient pas plus bas que le jarret. On les ceignaient sur les hanches à l'aide d'une ceinture nommée " braier "

Les Chausses, on entendait par la, ce que nous appellerions des bas, on appareillait l'étoffe et la couleur des chausses à celle des braies. On les faisaient tenir par un cordon qui se nouait sur les braies.

Pour les femmes sous la robe elles ne portent qu'une chemise longue ou " Chainse " et pas d'autres dessous, les culottes n'existent pas plus pour les hommes que pour les femmes.








Les Souliers, étaient faits de divers sortes de cuirs, soit de " Basane " terme regroupant les cuirs communs, soit de " Cordouan " ou cuir de Cordoue, ce que nous appellerions le maroquain ( d'ou le nom de l'artisan le cordouannier et plus tard le cordonnier)

On faisait généralement les souliers pointus, c'était toujours la mode des " poulaines " (ou pointes polonaises), introduites dans toute l'Europe depuis près de 300 ans

L'église était scandalisée par ses pointes démesurées, elle avait fulminé contre ces souliers, au point qu'elle les avaient presque mis au rang des hérésies !!!, il faut dire que selon la mode, à certaines époques, les pointes en étaient si longues qu'il fallait les attacher aux genoux par de fines cordelettes, depuis le goût s'était amendé quand à la longueur des pointes de poulaines.

On peut quand même noter que la mode pouvait dans certains cas suivre la politique de son roi, car lorsque Philippe IV le Bel entre en conflit avec l'église de Rome et le Pape Boniface VIII en particulier il est constaté un accroissement singulier de la taille des pointes de poulaines, on suppose une moquerie parisienne envers l'église de Rome !?! Je précise que nous parlons ici de souliers et non de bottes pour aller sur les chemins de France !!!








Outre les souliers de cuirs nous trouvions aussi les " estiviaux ",  dérivé de estivia (chose d'été), chaussures faites de velours, de brocard ou autres étoffes précieuses montées sur une semelle de cuir;

Nos estiviaux ne pouvaient et ne devaient être employés que par temps sec, surtout quand on connait l'état des rues et ruelles des bourgs et cités du moyen âge !!

La Cotte correspondait à la tunique des anciens, une blouse à manches ajustées. Ces manches en étaient les seules parties visibles, le reste disparaissait sous le vêtement nommé " Surcot " ou cotte hardie, dans lequel était pratiqué d'assez vastes échancrures des épaules jusqu'aux hanches, et sur la poitrine, on montait sur celles ci de riches fourrures et par ces ouverture on pouvait voir les satins de prix qui doublaient l'intérieur de ce surcot

L'étoffe du surcot était de drap épais, couleur vermeil, ou bleu, ou tanné (brun rouge), pour les riches il avait un effet marbré. Quand aux gens de peu, le leur était de tiretaine ou de futaine.

Les grands seigneurs, princes et barons assortissaient la couleur de leurs surcots à celles de leurs armes (blasons), qu'ils faisaient broder dessus









Pour la petite noblesse qui servait ou étaient formés dans les grandes maisons, on disait qu'ils portaient une " robe " aux armes de tel ou tel seigneur

Ce seigneur était tenu de les entretenir, que ce soit pour les armes, la nourriture ou les vêtements, comme le surcot ou le manteau.

Pour un écuyer on pourra dire qu'il porte comme vêtement la " livrée " de son maître, à cause de la livraison de cette tenue qu'il leur était faite 2 fois par an !!

Le Chaperon se transformera en une véritable toque formée par une quantité de plis du tissu, que l'on disait disposés en bouillons, en fraises ou en crêtes, cette dernière disposition se nommait coquarde

Les Chapeaux étaient faits de divers feutres, ou en loutres ou en poils de chèvres. Les fronteaux quand à eux (sortes de galons de soie) qui entourait la forme du chapeau, pouvaient êtres chargés d'or, de pierres précieuses, ou motifs religieux selon le goût de son porteur.

PS: il était spécifié sur les ordonnances royales les tissus réservés à la noblesse et ceux réservés, pour les bourgeois et les gens de peu, il en allait de même pour les ceintures, les robes etc M de V

lundi 11 juin 2018

Bourreau et Bourelle ?

Après avoir enduré la question préalable, dont les diverses opérations festives étaient accomplies par des tourmenteurs spéciaux, le condamné à mort était enfin confié au " Maître des hautes Oeuvres ", c'est à dire le Bourreau !!!, à qui revenait exclusivement la mission de faire passer de vie à trépas les coupables.

Pendant le moyen âge, la fonction de Bourreau ne fut pas considérée partout de la même façon au sein des populations d'Europe. En France, Italie et Espagne, une idée d'infamie, un sentiment de salissure était attaché à cette profession. Au contraire en Allemagne, la bonne exécution de plusieurs sentences capitales pouvait valoir au bourreau titres et privilèges.

Chez nous en France, celui que l'on nommait le Tourmenteur Juré du Roi, était le plus infime, le plus insignifiant des officiers de justice. Ses lettres de commission qu'il recevait du Souverain, devaient être enregistrées par le Parlement, mais selon certains écrits il semble qu'après les avoir scellés, le Chancelier, dit on ?, les jetait sous la table en signe de profond mépris ???

Défense lui était faite d'habiter dans l'enceinte de la ville, à moins que sa demeure ne fut située sur les dépendances du Pilori, parfois pour qu'il ne fut pas confondu à la population, on l'obligeait à porter un habit particulier reconnaissable par la couleur, Jaune, rouge, voir Jaune et rouge









En revanche ses fonctions lui assuraient certains privilèges. En paris, il avait le droit de " Havage ", qui consistait à prélever sur chaque charge de grain amené au marché des halles ce qu'il pouvait prendre avec la main dans chaque sac de grains. Pour ce faire il utilisait une cuillère de bois, pour ne pas toucher le grain que plus personne ne voudrait acheter ensuite, ni même le marchand vouloir le vendre !!!

Il jouissait également de plusieurs impôts et redevances, comme le péage du petit pont à Paris, ainsi que la taille des marchands forains, le droit de prélever sur les chasse marées, sur les vendeurs de Harengs. Il percevait aussi l'amende de cinq sous sur tous les pourceaux errants  dans la ville de paris (voir article).

De plus il disposait de la dépouille des condamnés corps et vêtements, et enfin il percevait le revenu des boutiques et échoppes qui entouraient le Pilori, dans lesquelles se faisait le commerce du poisson au détail.

Il semble que la perception de ces divers droits constituaient une source de revenus, plus que confortable !! Or donc le prestige de la richesse va atténuer progressivement parmi le peuple ce sentiment de rejet du bourreau et de sa fonction. Ne leurs jetons pas la pierre cette réaction envers les gens fortunés existe encore de nos jours !!!

Certains bourreaux furent même considérés comme des notables dans plusieurs cités !!!!








Ajoutons que la croyance populaire accordait au bourreau une sorte de science pratique de la médecine que l'on attribuait à sa profession ?, on lui attribuait le privilège de la connaissance de certains moyens curatifs, pour des maladies que le médecin ne savaient guérir, ce qui n'était pas une mince affaire étant donné que les médecins ne savaient rien !!!!

Le citadin médiéval allait en secret chez le bourreau local, pour lui acheter de la graisse de pendu, que ce dernier vendait fort cher !! cet ingrédient passait dans la croyance populaire, comme la panacée universelle soignant bien des maux, le peuple était d'une crédulité proverbiale !!!

Rappelons aussi qu'il était coutume de croire en l'habileté de l'exécuteur des hautes oeuvres comme Rebouteux, il avait, toujours selon la croyance populaire, l'art de replacer bras et jambes déboîtées et de réparer les membres luxés ?

 Ne riez pas car il n'y a pas si longtemps que ça que notre pays n'a plus de Bourreau et cette croyance à perduré tant que nous en avons eut en activité en France, les vieilles croyances ont la vie dure !!!

De ce fait beaucoup de charlatans faisaient commerce d'éléments provenant des exécutions du bourreau, par exemple la vente de morceaux de cordes d'un pendu !!!







On trouve aussi parmi les historiens une autre affirmation, que plusieurs fois au XIII siècle, les fonctions de bourreau furent remplies par des femmes, mais seulement à l'égard des personnes de leur sexe !!

Cette affirmation se base sur le texte d'une Ordonnance datant du Roi Saint Louis, ou il commande, je cite: que les personnes convaincues de blasphèmes seront passés par les verges, les hommes par des hommes, et les femmes par seulement une femme et sans présence d'hommes pendant l'exécution de la dite sentence ?????

On est en droit de croire que cet usage ne subsista pas longtemps ! Pour ma part je n'ai jamais lu d'autres documents faisant état au moyen âge de femmes exerçant cette profession. Je pencherais plutôt pour une pudibonderie religieuse de ce Roi trop croyant que l'on nommait "Saint" !!!

A mon humble avis cette ordonnance ne dura que le temps de son règne ( je précise à nouveau que ce n'est que mon sentiment personnel que j'expose sur mon Blog !!!!)

PS: mais si l'on considère les attributions du bourreau dans l'exécution des sentences du tribunal, en matière d'écartèlement, de démembrement, ou du supplice de la roue ou l'on brisait les membres avec une barre de fer, le Bûcher, ou quand il fallait couper le nez, les oreilles ou les lèvres ???? Je n'ai jamais entendu ni lu aucun texte faisant mention d'une femme exerçant cette fonction M de V

dimanche 10 juin 2018

Star de la table le Cochon

Selon Strabon, historien et géographe de l'Antiquité, le Gaulois était grand mangeur de viande, mais avec une prédilection marquée pour la chair de porc, fraîche ou salée. Il allait même jusqu'à écrire que la Gaule nourrissait tant de troupeaux de cochons, qu'elle fournissait en graisses et en salaisons toute la péninsule Italienne !!

Le fait perdure, car chez les Francs Saliens, un chapitre entier de la loi Salique, dont on parla tant plus tard au XIV siècle, consacre 19 articles concernant les vols de porcs, et dans les lois des Wisigoths on trouve également 4 articles traitant du même sujet.

En ces temps reculés ou les sols étaient encore couverts de d'immenses forêts de chênes, l'élevage des porcs, qui comme on le sait, ont une prédilection marquée pour les glands, offraient de grandes facilités car ils ne coûtaient que fort peu en entretien.

Le porc était une viande facile à conserver, goûteuse et qui somme toute était un garde manger sur pattes, de plus il n'y avait que fort peu de pertes sur l'animal tout se mangeait, sa graisse servait en cuisine  et l'on tannait son cuir








Dés le moyen âge Princes, Seigneurs et Évêques faisaient nourrir de nombreux troupeaux de cochons sur leurs domaines, tant pour leur commune usance, que pour approvisionner foires et marchés

Au fil du temps va s'établir une coutume, qui voulait que chacun pouvait posséder, qu'il soit de la ville ou de la campagne, un garde manger sur pattes. On élevait, engraissait ce porc, qui était tué et salé à un moment précis de l'année

En Paris il n'était guère de Bourgeois qui n'eut deux ou trois pourceaux, on les laissaient vaquer dans les rues qu'ils étaient au demeurant fort aptes à nettoyer !!, mais qui provoqua bien des soucis à la Prévôté! Il y eut bien des ordonnances défendant d'élever des porcs dans la cité, mais cette coutume résista aux pires fulminations des Prévôts.








L 'obstination que mettait le Parisien à éluder les interdits administratifs de la Prévôté Royale, au moyen âge, marque le goût général de la nation Française pour cette chair de porc juteuse et savoureuse.

La viande de cochon défrayait la plus part des festins et banquets domestiques et il n'était pas de bonnes fêtes en l'honneur de laquelle jambons, saucisses, boudins et tourtes à la viande de porc épicée, ne fussent servis à profusion sur toutes les tables. Tous les ans le jour de Pâques mettait fin aux abstinences du carême, il était alors fait une grande fête ou cette victuaille y trônait sans partage !!!

On peut attribuer aux besoins de fournir Paris pour l'avitaillement de cette fête, l'origine de la célèbre foire aux jambons qui se tenait le jeudi de la semaine Sainte, tous les ans, au Parvis Notre Dame, rassemblant tous les marchands de Normandie et de basse Bretagne, avec leurs étals chargés de cochonnailles







Pendant longtemps la vente du cochon au détail fut réservé aux Bouchers, car la viande se vendait crue, puis certains débitants dont la profession était de donner à manger au bas peuple, vivants en logis si petits dans les grandes cités, qu'ils ne pouvaient cuisiner à demeure.

Ils s'avisèrent de vendre du cochon cuit, saucisses, boudins et tourtes à la viande épicée. Selon les époques ils furent nommés Charcuitiers ou Saucissiers, cette nouvelle industrie fut rapidement très lucrative

Il y eut bien vite une corporation de charcuitiers, avec des privilèges attachés à cette profession. Je n'en nommerais qu'une, mais significative !, nos charcuitiers avaient le droit de vendre du Hareng salé ou fumé, ainsi que du poisson de mer, pendant la durée du Carême, période ou la chair de porc était rigoureusement interdite, compensant ainsi le manque à gagner pour leur commerce lors de cette période de 40 jours.







PS: Laissez marcher votre imagination, que vos mérangeoises vous laissent vous trantôler à loisirs dans les ruelles de la cité. Vous dirigeant vers l'échoppe d'un de ces charcuitiers, pour y dévorer un de ces pâtés Chaud et croustillant à la viande de porc épicée.

Ou de l'acheter à un marchand d'oublis, passant dans les rues vantant haut et fort la qualité de ses produits. Mais vous pouviez également entrer dans quelque Taverne de quartier et la !, assis sur un banc devant une chope de bière, ou un gobelet de vin, déguster une tourte au porc et aux poireaux....croustillante à souhait M de V


samedi 9 juin 2018

N°185) Aliment de base le Pain

Les Gaulois qui habitaient principalement des forêts épaisses et profondes ou grandissaient à profusion les Chênes utilisaient leurs fruits, d'une part pour nourrir leurs nombreux porcs, mais aussi pour en faire une farine afin de cuire le Pain de Glands. On serait même porté à croire que la vénération que ce peuple portait à cet arbre n'avait pas d'autre origine.

Dans les temps primitifs le pain se cuisait sous la cendre, bien sur les fours furent introduits en Europe par les Romains, qui eux même les avaient découverts en Egypte, mais malgré cette importation on va s'en tenir encore fort longtemps à l'ancien mode de cuisson, pour une raison bien précise !!!!

Le Droit Féodal, réservait au seigneur d'un lieu le droit de cuisson du pain de ses vassaux, moyennant une redevance bien sur !! Comme les habitants payaient déjà pour le Moulin Banal afin de faire moudre leurs farines, ils préféraient cuire leur pain sous la cendre de leur foyer ce " panes subcinericius ", plutôt que de cuire leurs pâtes au Four Banal

Il faut noter que la coutume de faire lever la pâte par ajout d'un acide fermenté, ne fut pas adopté avant longtemps chez nos ancêtres. Or comme la pâte sans levain ne produit qu'un pain fort peu digeste, ils avaient soin pour palier à cet inconvénient, de ne donner que peu d'épaisseur à ce pain afin que la cuisson en fut complète.







Ces pains servaient d'assiettes, pour poser et couper mets et viandes, ensuite comme elles étaient humectées par les sauces et le jus des rôtis on les mangeaient chez les gens de petites conditions. Chez les riches ce sont les serviteurs qui s'en régalaient ou les chiens familiers du maître de maison.

L' usage de ces Tourteaux qui portaient le nom de Tranchoirs et plus tard de Tailloirs resta longtemps monnaie courante même dans les plus somptueux festins.

Le Ménagier de Paris, parle de pains blancs de bouche, accompagnant les tranchoirs servant à recevoir les viandes, et Froissart, parle lui de Tailloirs pour les convives. Ils étaient généralement partagés par deux personnes assises à la table d'un banquet








Il serait assez difficile de connaître l'époque précise ou commença l'usage de faire lever la pâte à pain, on pense que jusqu'au bas moyen âge le procédé était peu courant !! La levure de bière, qui selon Pline était déjà connue des Gaulois avait été réservé pour la Pâtisserie. Ce ne serait qu'au XVI siècle que les Boulangers en font une pratique courante pour faire leur pain ??

La variété de pain à la vente en Paris comprenait notamment le pain Rousset, employé pour les potages, puis le pain Bourgeois et enfin le pain Chaland qui désignait les pains cuits dans les environs et que l'on envoyait à la Capitale pour les vendre Nous citerons quelques uns des plus connus, le pain de Corbeil, le pain de Chien, puis le pain de deux couleurs, mélange de Froment et de Seigle à l'usage des gens de moyenne étoffe (les gens de peu), et en dernier celui dont la réputation a traversé les âges, le pain de Gonesse.








Les pains de table que l'on servait aux repas des riches étaient toujours de proportion convenable pour qu'il puisse suffire pendant tout le repas à un homme de solide appétit, et cela même en ôtant la croûte, qu'il était de bon ton d'offrir, quand on avait de l'éducation, aux Dames se trouvant à vos côtés pour qu'elles le trempassent dans leurs bouillons.

Le pain pouvait être saupoudré d'Anis avant de le mettre au four. On salait généralement la pâte en la pétrissant, sauf en Paris ou la cherté du sel faisait que les boulangers ne salait que le pain que l'on vendait aux riches, donc bien sur plus cher !! Le sel faisant l'objet d'un monopole royal, entreposé dans des greniers et que la population achète taxé, cette taxe c'est la Gabelle.









Une ancienne chronique datant de la période de Charlemagne, fait mention de pain cuit deux fois, nommé Bis-cuit. Ce pain extrêmement dur mais facile à conserver, était employé à l'approvisionnement des navires, pour les villes en état de siège ou pour les maisons religieuses, Abbayes et Monastères. par la suite on fit des biscuits délicats, sorte de pâtisserie sèche et friable

Nous avions aussi les pains d'Orge, d'Avoine et de Millet, ils furent toujours classés parmi les aliments grossiers auxquels les malheureux eux même ne touchaient que dans les années de disette.

Le pain d'Orge était même un pain de pénitence astreint à certains moines ayant commis quelques fautes graves contre la discipline. Pendant les périodes de famine on voyait resurgir sur les tables le pain à la farine de gland de nos gaulois.








Ce ne fut que plus tard que l'on cultiva le maïs que l'on nommait " Blé de Turquie ", et que le  riz entra aussi dans la consommation.

Mais ces deux céréales impropres à la boulangerie servaient surtout à l'engraissement des animaux et des volailles en particulier.


PS; elles servaient aussi selon certaines sources à la fabrication de quelques grossiers gâteaux qui étaient loin de faire l'unanimité M de V




jeudi 7 juin 2018

les Armes d'Hast

Dans l'article précédent nous avons développé l'arme d'Hast du chevalier qu'était la Lance de combat ou de Joute. Elle méritait bien au demeurant un article entier pour la définir.

Le Fléau d'Armes, se compose d'une hampe très courte revêtue de fer sur une bonne partie de sa longueur, terminée par une chaîne soutenant une boule de fer armée de pointes en nombre variable, allant de cinq à dix, ou quelques fois la chaîne supporte une forte barre de fer quadrangulaire

Très utilisé au XIV siècle, les fléaux d'armes disparaissent au XV siècle, ce qui en fait une arme rare dans les collections des musées. Efficace cette arme est au départ un outil de paysan servant à battre le blé en herbe séparant le grain de la paille







La Masse d'Armes est une des armes réglementaires des compagnies de l'ordonnance, depuis leur création par Charles VII et ce jusqu'à la réforme de ces compagnies par Henri IV au XVI siècle.

Elle était portée suspendue à l'Arçon de la selle, sur le côté opposé à l'épée d'Arçon, avec une hampe en fer avec poignée de bois, ou toute en fer, sur laquelle était montée une olive munie de six ou sept ailettes pleines ou ouvragées, avec une pointe an centre de chacune d'elles.

Il fut déployé beaucoup de luxe dans la façon et la décoration de ces masses d'armes, n'oublions pas que ces hommes d'armes montés étaient tous de noblesse, ces compagnies formaient une élite.

Au XV siècle une rondelle de protection fut ajoutée à la masse d'arme en haut de la poignée pour la défense de la main.

Au XVI siècle il n'y a plus de rondelle de protection et le manche est tout en fer et très souvent torsadé !

Certaines sont de véritables oeuvres d'art, damasquinées et ciselées, il suffit pour s'en convaincre de regarder les modèles exposés dans les musées









Le Marteau d'Armes est surtout une arme du XIV siècle, utilisé aussi au XV, mais dans un cadre bien précis. On distinguait celui du piéton de celui du cavalier à la longueur de son manche, et selon la force physique de son utilisateur il en existait de fort pesants. Il était pourvu d'un crochet de ceinture pour le fantassin et d'un anneau pour le cavalier. Il est armé comme suit, d'un marteau ou maillet taillé à pointe de diamant, d'un côté, et de l'autre d'un bec de corbin, pointe recourbée ronde ou quadrangulaire de longueur variable.


Et au dessus formant une croix avec les deux autres pièces, une pointe en forme de fer de lance. La hampe, comme pour les autres sera de fer avec poignée en bois, ou entièrement métallique, cette arme est généralement simple, sans ornements. Selon les chroniqueurs et notamment Olivier de la Marche, elle ne serait utilisée au XV siècle que dans les pas d'Armes et les Tournois ??








La Hache d'Armes, même disposition que l'arme précédente, avec d'un côté une hache tranchante et de l'autre un bec de corbin, un bec de faucon plus court ou un marteau.

La Hache de bataille au XIV, XV et XVI siècle n'a de tranchant que d'un seul côté. Pour la Hampe de cette arme, même disposition que pour les précédentes

La Bissague, nous ne pouvons faire à son sujet que des suppositions ??? Cette arme n'est connue que par les textes des anciens auteurs ou chroniqueurs.

Selon ce qu'en dit un Poète en 1375, je cite: elle était par les deux becs aiguë.....??? Mais comment faut il l'entendre, aiguë comme tranchante, ou aiguë comme pointue ??? Dans le premier cas cela en fait une hache à deux tranchants et dans l'autre un Marteau d'armes à deux becs de faucons.....je vous laisse le choix !

La Guisarme, elle a beaucoup d'affinité avec la hache d'armes, on peut même dire que c'en est une d'ailleurs !!!, mais à l'usage du Fantassin, par conséquent avec un manche aussi long qu'une Hallebarde, un côté hache, de l'autre un crochet recourbé, avec un fer de lance en pointe






PS: pour simplifier disons que c'est la hallebarde de guerre des XIV et XV siècles. Car c'est sous Louis XI que l'on voit les premières hallebardes portées pas ses Suisses, elles deviendront par la suite des armes de parades pour les gardes à l'intérieur des Palais notamment au XVI siècle M de V