Le moyen âge des XIII et XIV siècle imagina de puissants châteaux, de fortes demeures et de vastes maisons Bourgeoises, tant à la ville qu'à la campagne.
Il est bien évident que les cheminées de ces demeures étaient à la mesure de l'édifice, vastes, en bref monumentales !! Alors on conçoit sans peine que ces cheminées ou l'on entassait les fagots de bois vert, mêlé au bois sec, dans lesquelles on pouvait rôtir un veau tout entier et ou l'on faisait la cuisine tous les jours s'encrassaient !!
Les propriétaires vont réclamer fréquemment par peur des incendies, les soins et le secours de mains petites et habiles à manier les " Ramons " au bout de longues gaules souples, ils étaient fort nombreux en Paris ces petits bouts d'hommes noirs de suie
Ces enfant de l'art, car il faut les nommer ainsi, ne serais ce que par respect de l'âge auquel il pouvaient pratiquer et par la dangerosité du métier de Ramoneur, sont représentés sur une vieille estampe des crieurs de Paris datant du XV siècle.
Coiffés d'un bonnet allongé en forme de casque couvrant les oreilles, d'une sorte de veste épaisse à la couleur indéfinissable, portant sur l'épaule droite sa gaule, représenté marchant la bouche grande ouverte, pour crier aux Bourgeois et aux passants son refrain bien connu du peuple parisien, ou pour entonner sa chanson triomphale qui était de mise, lorsqu'il apparaissait, débouchant noir de suie au sommet d'une cheminée
Une publication plus ancienne, le catalogue rimé des rues de paris, au XIII siècle (celui de Saint Louis), nous apprend, que au bout de la montagne Sainte Geneviève, se trouvait la rue de Savoie.
Ce quartier fut de tout temps l'endroit ou s'assemblait et logeait nos pauvres hirondelles noires des faubourgs parisiens, ces petites mains usées par le frottement sur la pierre noire et poisseuse des cheminées.
Ils logeaient donc à côté de ce temple du savoir qu'était la Sorbonne et de tous ces collèges échelonnés, bourdonnante ruche de la pensée, lieu d'apprentissage de nos turbulents écoliers parisiens sur la Sainte colline
J'ai consacré plusieurs articles sur nos étudiants de l'Université et ses quatre facultés, mais nul besoin de les charger plus que nécessaire de tous les maux de la cité parisienne
Sans doute nos étudiants provoquaient bagarres, horions, coups d'estocs, bourres pifs et coups de pieds de par le cul sur le Prè au Clercs et aux alentours de la rue Fouarre (voir les 3 articles), mais il est un fait qui rachète bien des frasques de jeunesse !!!, la Charité !!!!
Et de cela ils avaient à revendre nos étudiants, ce qui est louable car ils étaient en grande majorité pauvres, mais ils trouvaient moyens de faire la charité à leurs petits voisins de la rue de Savoie.
A ces gamins qui naguère avaient le teint rose et frais, passant par couches successives au gré des cheminées du brun roux au noir de jais, que nul savon ne pouvait enlever .
Il se trouva même des collèges qui envoyaient des députations d'étudiants dans les chambres de nos petits Savoyards, ou des petits Auvergnats, émules de nos Savoyards dans les plus modestes tâches et corvées du ramonage.
Ceci afin de leurs apporter les secours en nourritures, soins et réconfort de la religion; ce qui est louable si nous comparons notre époque ou personne ne porte secours à son voisin de palier et ou on ne peut être plus isolé qu'au milieu d'une foule !!!
Oui je sais que je déborde de mon sujet et je m'en excuse, mais il est difficile de ne pas faire le rapprochement, de tout temps il fut fort rare que les nantis aident les pauvres gens et nombreux furent ceux qui rejoignirent la cours des miracles et les truands de la truandaille par faute d'une main tendue, les époques se succèdent sans changer vraiment, nous n'apprenons rien de notre passé !!
Plus tard, bien plus tard, du fait des progrès de l'art du feu nos Savoyards seront écartés des cheminées, remplacés par les Fumistes qui ne travaillaient qu'au hérisson.
Faut il y voir une analogie par rapport à l'utilisation que nous faisons actuellement de ce terme ??
Je ne saurais le dire....et quand bien même je ne me le permettrais pas !
Mais cela faisait deux, trois, voir quatre cent ans, que l'on descendait des montagnes qui avoisinent le Mont blanc, pour aller par les chemins de France, faire son métier de Ramoneur, que ce soit en Paris ou dans quelques grandes cités du royaume de France !!!!
PS: je sais le sujet n'est pas reluisant mais le moyen âge, si on sait l'interpréter nous donne des leçons de vie en communauté, mais il est encore des gens qui taxent cette période d'obscurantisme ! M de V
merci pour ce bel artile bien illustré. J'ai été ramoneur pendant 32 ans dans les Corbières. C'et un très beau métier social. 🔥
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